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Inscriptions latines des Alpes maritimes

2010

Abstract

L'origine de ce recueil est avant tout l'absence d'étude épigraphique sur l'ancienne province des Alpes maritimae depuis la parution des Ve et XIIe volumes du Corpus Inscriptionum Latinarum édités par T. Mommsen et O. Hirschfeld à la fin du XIXe s., les inscriptions de cette ancienne province ayant été réparties entre ces deux volumes. L'ensemble de la documentation épigraphique des Alpes maritimae, dans son extension territoriale de la fin du IIe s., est rassemblée dans cet ouvrage. Ce corpus comporte une introduction générale constituée des principales questions sur le passé de cette province : sa création et son évolution à travers la période romaine ; les unions temporaires de son territoire avec des entités voisines ; l'instauration du droit latin ; l'évolution statutaire des localités qui la forment ; les troupes auxiliaires stationnées dans la capitale provinciale ; les institutions municipales ou les voies de communication. Les inscriptions sont présentées civitas par civitas, dans un ordre géographique nord-sud, d'Embrun à Cimiez, selon les normes désormais en vigueur pour ce type d'étude. Un chapitre consacré aux milliaires découverts sur l'une des quatre voies publiques cheminant à travers la province des Alpes Maritimae ainsi que de nombreuses cartes viennent compléter la documentation.

MÉMOIRES DE L’INSTITUT DE PRÉHISTOIRE ET D’ARCHÉOLOGIE ALPES MÉDITERRANÉE Les Terrasses de Cimiez 29 corniche Frère Marc - 06000 NICE Inscriptions Latines des Alpes maritimes Stéphane MORABITO HORS SÉRIE 6 Nous remercions les Bibliothèques, Institutions, Laboratoires et Musées pour leur aide et/ou leur réponse favorable à nos demandes concernant les illustrations : • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • • Acadèmia Nissarda – Villa Masséna – 65 rue de France – 06000 Nice Archives Départementales des Alpes-Maritimes – CADAM Route de Grenoble – 06206 Nice cedex 3 Archives Départementales des Alpes-de-Haute-Provence – 2 rue du Trelus BP 212 – 04002 Digne-les-Bains cedex Archives municipales d’Antibes – Service Archives-Documentation – 12 rue du Général Andréossy – 06604 Antibes Association Petra Castellana – 7 rue Nationale – 04120 Castellane Bibliothèque du Chevalier de Cessole – Palais Masséna – 65 rue de France – 06000 Nice Bibliothèque Inguimbertine – Archives et Musées de Carpentras – 234 boulevard Albin Durand – 84200 Carpentras Bibliothèque Méjanes – 8/10 rue des Allumettes – 13098 Aix-en-Provence cedex 2 Bibliothèque Nationale de France – Quai François Mauriac – 75706 Paris cedex 13 British Museum – Great Russel Court Road – London WC1B 3DG - England Centre Camille Jullian – Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme – 5 rue du Château de l’Horloge – BP 647 – 13094 Aix-en-Provence cedex 2 Centre des Monuments Nationaux – Hôtel de Sully – 62 rue Saint-Antoine – 75186 Paris cedex 4 Château-Musée de Cagnes-sur-Mer – Place du Château – 06800 Cagnes-sur-Mer Collège du Verdon – Rue du 11 Novembre – 04120 Castellane Institut national d’histoire de l’art – 2 rue Vivienne – 75002 Paris Mairie de Carros – Rue de l’Eusière – 06510 Carros Mairie de Castellane – Hôtel de Ville – BP 34 – Place Marcel Sauvaire – 04120 Castellane Mairie de Coursegoules – 1 place de la Mairie – 06140 Coursegoules Mairie de Vence – BP 9 – 06141 Vence cedex Musée d’Anthropologie préhistorique de Monaco – 56 bis boulevard du Jardin Exotique – 98000 Monaco Musée d’archéologie nationale – Château – Place Charles de Gaule – 78105 Saint-Germain-en-Laye cedex Musée d’archéologie de Nice-Cemenelum – 160 avenue des Arènes – 06000 Nice Musée Départemental de Gap – 6 avenue du Maréchal Foch – 05000 Gap Musée Gassendi – 64 boulevard Gassendi – 04000 Digne-les-Bains Éditions IPAAM Directeur des publications : Claude SALICIS Corrections : Denis BIETTE, Colette DOCO-ROCHEGUDE Site Internet : www.ipaam.fr Courriel : contact@ipaam.fr Pour tout ce qui concerne l’association et les Mémoires, prière de s’adresser à Claude SALICIS Président de l’IPAAM Les Terrasses de Cimiez 29 corniche Frère Marc - 06000 NICE Téléphones : 04 93 53 32 87 ; 06 20 38 81 89 ; 06 23 92 57 31 © Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée, Nice, 2010 ISBN 2-9518478-7-4 / EAN 9782951847873 ISSN 1286-4374 Sauf indication contraire, les photos sont de l’auteur. 2 Remerciements Ce travail doit beaucoup à de nombreuses personnes que nous tenons à saluer ici. Je souhaite exprimer ma reconnaissance à Martine Assénat, Michel Gayraud, Michel Chalon, Antoine Pérez, enseignants à l’Université Paul-Valéry, et à Guy Barruol, directeur de recherches émérite au CNRS, qui n’ont cessé de me soutenir et de me prodiguer de précieux conseils. Mes remerciements vont également à Giovanni Mennella, professeur d’histoire romaine à l’Université de Gènes, pour la relecture critique du manuscrit. Les encouragements incessants de Claude Salicis, président de l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée, ses relectures et celles de Denis Biette et de Colette DocoRochegude, membres de ce même institut, sont pour beaucoup dans l’achèvement de ce corpus. Ce travail n’aurait pu aboutir sans le soutien de Monique Jannet, conservateur du Musée d’Archéologie Nice-Cemenelum, qui a mis à ma disposition les locaux du musée et ses ressources archéologiques. Qu’elle en soit remerciée. Le soutien de Dominique Garcia, directeur du Centre Camille Jullian, Université AixMarseille I, fut précieux quant à la réalisation de ce corpus. Il en est de même de Pierre Sauzeau, directeur du Centre d’Étude et de Recherche sur les Civilisations Antiques de la Méditerranée, Université Paul Valéry Montpellier III. Je ne peux remercier que collectivement tous ceux qui m’ont reçu dans les différentes institutions visitées au cours de ces années d’étude ainsi que les membres des associations d’histoire locale qui partagent avec moi cet attachement à l’histoire ancienne. Merci à tous pour avoir favorisé mes démarches et l’achèvement de cette étude. Enfin, je ne peux clore mes remerciements sans nommer mon épouse, Agnès, qui n’a cessé de me soutenir et de m’encourager tout au long de ces années. 3 Avant-propos La publication du corpus des inscriptions latines de la province des Alpes maritimes fait suite à la soutenance de mon doctorat, en décembre 2007, à l’Université Paul Valéry de Montpellier, ayant pour sujet la monographie de cette province alpine méridionale1. Ce doctorat se fondant principalement sur une riche documentation épigraphique, la constitution d’un corpus selon les normes désormais en vigueur pour ce type d’étude s’est rapidement imposée, l’absence d’un recueil sur les Alpes maritimae depuis la publication des Ve et XIIe volumes du corpus des inscriptions latines accentuant cette nécessité. Nous livrons ici le résultat de ces recherches, amélioré des réflexions et des conseils donnés lors de la soutenance. La publication d’un tel corpus doit être accompagnée des principales connaissances sur la province étudiée. Nous ne dérogerons pas à la règle sans toutefois développer pleinement tous les sujets. La publication d’une monographie des Alpes maritimae à l’époque romaine viendra, à court terme, compléter cette présentation. Ce corpus comporte quatre cent dix-sept inscriptions pour les dix cités des Alpes maritimae. Parmi l’ensemble de ces monuments, treize inscriptions inédites découvertes ces dernières années dans l’ancien territoire des Alpes maritimes ont été récemment publiées2. Depuis la soutenance de mon doctorat, onze autres inscriptions sont venues compléter ce corpus. Notre recensement s’est arrêté le 16 juillet 2009. 1 2 Morabito, 2007b. Morabito, Salicis, 2004 ; Salicis, Morabito, 2004 ; Morabito, 2006 et 2007a. 4 Introduction générale Les Alpes maritimae avant la conquête (Carte 1, infra p. 67) À la veille de la conquête augustéenne, le massif alpin était divisé entre de nombreuses peuplades occupant chacune une zone particulière. Il en était ainsi de la partie méridionale du massif qui deviendra la préfecture puis la province des Alpes maritimes. Nos connaissances sur cette période sont tributaires de sources du IIe s. av. n. è. pour les plus anciennes. Ligures Alpini, Ligures Transalpini, Inalpini, Capillati ou Montani pour les auteurs latins, ίγυες / Lygiens ou ομητοι / Chevelus pour les auteurs grecs, l’un ou l’autre de ces ethniques collectifs a été employé pour désigner tout ou partie des peuplades résidant dans la partie méridionale des Alpes. Les quelques lignes de Polybe consacrées à l’intervention du consul Q. Opimius pour desserrer l’étau indigène autour des comptoirs massaliotes d’Antipolis et de Nikaia, en 154 av. n. è., est le premier témoignage portant à notre connaissance le nom de peuples occupant le massif méridional alpin, les Deciates et les Oxybii, situés au voisinage immédiat de la future province des Alpes maritimes1. Les peuplades des Alpes méridionales ne sont pas encore désignées par un qualificatif précis : elles appartiennent à la grande catégorie des Ligures Transalpins, localisés au-delà des Alpes2. Strabon, dans ses précisions sur la côte contrôlée par les Massaliètes, souligne l’occupation des terres aux alentours du fleuve Var par des Lygiens3, ces derniers se retrouvant jusqu’aux limites de l’Étrurie4. Si l’appartenance des peuples des Alpes méridionales à la population ligure est une chose avancée dès l’époque républicaine, les premières décennies de l’Empire vont amener de nouvelles précisions dans leur désignation. Dans sa description du littoral de notre région et des montagnes qui s’étalent en direction du nord, Pline désigne de façon générale les populations des Alpes comme des Inalpini, en précisant que, parmi plusieurs noms, celui de Capillati est le plus fréquemment donné aux populations alpines entre le Var et la IXe région italienne5. Il emploie à nouveau cet ethnique dans son énumération des peuples des Alpes ayant reçu le ius Latii. Situés aux abords de la Méditerranée, ces « Chevelus » sont constitués de plura genera, Pline attestant ainsi que, pour lui, Capillati est un terme générique6. Dion Cassius utilise également l’ethnique collectif ομητοι ou « Chevelus » pour désigner les peuples habitants les Alpes maritimae au moment de la conquête, en précisant lui aussi que 1 Polybe, Hist., XXXIII, 4-8. Voir sur ce sujet Roman, 1990. 2 Sur le sujet des Ligures, nous renvoyons à l’article de M. Bats (2003) qui offre une synthèse sur l’évolution de la définition de cet ensemble ethnique à travers les sources anciennes en présentant un résumé des travaux antérieurs. L’auteur préconise de retenir une individualisation des Ligures à partir d’un vaste peuplement unitaire originel, rassemblant l’Europe occidentale (moins la zone ibéro-orientale), individualisation qui s’est faite par des décalages dans l’évolution des différents ensembles ethniques par des transformations internes et l’apport d’éléments extérieurs (voir en particulier les pages 163-164). 3 « […] De Massalia au Var et aux régions occupées par les Ligyens, la côte comprend plusieurs villes massaliotes : Tauroentium, Olbia, Antipolis, Nikaia […] » Strabon, Géo., IV, 1, 9. 4 « Le nom d’Italie a prévalu et s’est étendu jusqu’au pied des Alpes, jusqu’à inclure les parties de la Lygistique qui s’étendent de la frontière de l’Etrurie au Var et à la mer qui se trouve là […] » Strabon, Géo., V, 1, 1. 5 Igitur ab amne Varo Nicaea a Massiliensibus conditum, fluuius Palo, Alpes populique Inalpini multis nominibus, sed maxime Capillati, oppido Vediantorum ciuitatis Cemenelo, portus Herculis Monoeci, Ligustina ora. Soit : « Donc, en partant du fleuve Var, on trouve Nikaia qui est une fondation de Marseille, le fleuve Palo, les Alpes et les peuples alpins qui ont beaucoup de noms, mais dont le principal est celui des Chevelus, avec la ville de Cemenelum, de la cité des Védiantiens, le port d’Hercule Monoecus et la côte de Ligurie » Pline, Hist. Nat., III, 47. 6 Sunt praeterea Latio donati incolae, ut Octodurenses et finitimi Ceutrones, Cottianae ciuitates et Turi Liguribus orti, Bagienni Ligures et qui Montani uocantur Capillatorumque plura genera ad confinium Ligustici maris. Soit : « Il y a en outre des populations qui se sont vu accorder le droit latin, comme celle d’Octodurus et ses voisins les Ceutrons, les cités cottiennes et les Tures d’origine ligure, les Ligures Bagienni et ceux qu’on appelle Montani, ainsi que plusieurs peuplades de Chevelus à proximité de la mer de Ligurie. » Pline, Hist. Nat., III, 20. 23 Introduction générale ces derniers étaient des Lygiens7. À côté de ces Capillati, une partie des peuples occupant le versant italien des Alpes méridionales et, peut-être, de la vallée de la Roya, semblent désignés par un autre ethnique collectif : Pline dénombre parmi les peuples alpins ayant le droit latin les Montani que N. Lamboglia et G. Barruol situent sur le versant oriental des Alpes. L’usage de ces ethniques collectifs confirme la méconnaissance des Anciens et leurs difficultés à décrire précisément le peuplement de ces contrées. La conquête amènera de facto une amélioration des connaissances même si les textes d’auteurs comme Pline ou Ptolémée sont loin d’être exempts d’erreurs8. Les inscriptions des monuments de La Turbie, de Suse et des Escoyères (Hautes-Alpes), ainsi que les témoignages littéraires permettent de retracer, dans les grandes lignes, la situation des peuples indigènes dans les derniers temps précédant la conquête9. Notre zone de recherche, à la géographie particulièrement compartimentée, révèle une concentration importante de peuples sur une zone de faible étendue. La répartition proposée par G. Barruol indique l’établissement de foyers indigènes dans chaque vallée du massif. La rapidité avec laquelle ces tribus ont été vaincues en 14 av. n. è., dans des zones pourtant difficilement accessibles et propices à la résistance, laisse perplexe sur l’intensité de leur engagement. La volonté de glorifier Auguste et la puissance romaine a sans doute également entraîné l’inscription sur le trophée de La Turbie du plus grand nombre de peuplades parmi lesquelles, certaines, n’auraient fait aucune opposition. La dénomination Alpes maritimae avait, à l’origine, une simple valeur géographique. Par cette formule, les Anciens cherchaient à désigner la partie méridionale des Alpes, venant se jeter en Méditerranée, versants occidentaux et orientaux confondus. La préfecture des Alpes cottiennes, ancien royaume indigène avec ses territoires répartis de part et d’autre de l’actuelle frontière franco-italienne, atteste, qu’à la période préromaine, les lignes de crêtes n’arrêtaient pas la constitution d’un territoire. Les Alpes maritimes étaient plus étendues dans l’esprit des Anciens que la préfecture puis la province qui porteront ce nom. Nous venons de voir que les différents peuples occupant le sud du massif alpin étaient rangés, parfois, derrière l’ethnique collectif Capillati. La donation du ius Latii à certains groupes de ces « Chevelus », qui n’ont pas tous fait partie de la préfecture des Alpes maritimes, confirme, qu’à l’origine, l’appellation Alpes maritimae désignait une zone plus vaste que le secteur administratif julioclaudien. Il est ardu, voire impossible, d’énumérer toutes les peuplades qui ont occupé, antérieurement à l’arrivée romaine, les Alpes maritimae. Les massifs marquant la limite sud de la vallée de l’Ubaye sont considérés, de nos jours, comme la limite nord de la partie méridionale du massif alpin. En était-il ainsi à l’époque préromaine ? Impossible de le dire. Les limites du royaume de Cottius ne peuvent être retenues comme la limite nord des Alpes méridionales, plusieurs peuples constituant ce domaine étant situés nettement au sud du massif comme les Veamini ou les Vesubiani. Le mont Viso ou Vesulus Mons, situé à la frontière entre les Bagienni et les Quariates, a pu marquer un temps la limite nord des Alpes méridionales, mais rien ne permet de l’affirmer10. En deçà de ce mont, les travaux de G. Barruol ont permis d’identifier au moins dix-neuf tribus établies dans ce secteur des Alpes : Adunicates, Brodiontii / Bodiontici, Egdinii / Ecdinii, Eguii, Turii, Euburiates, Gallitae, 7 « L’année suivante M. Crassus et Cn. Cornelius furent consuls […]. À la même époque, les Pannoniens se révoltèrent une nouvelle fois et furent vaincus, et les Alpes maritimes, habitées par les Lygiens que l’on nommait Chevelus et qui étaient restés libres jusqu’à présent, furent réduits en esclavage. », Dion Cassius, Hist. rom., LIV, 24, 1-3. 8 Voir Nicolet, 1988, p. 201-205 sur la vision des territoires à Rome, avant le règne d’Auguste. 9 Voir sur ce point l’énorme travail de G. Barruol toujours d’actualité (1969a). 10 Le mont Viso est présenté par les Anciens comme le plus haut sommet des Alpes et le lieu où naît le Pô : […] Padus, e gremio Vesulus montis celsissimum in cacumen Alpium elati finibus Bagiennorum […]. Soit : « le Pô naît au cœur du mont Vésule, le plus haut sommet des Alpes, sur le territoire des Ligures Bagienni. » (Pline, Hist. Nat., III, 117). 24 Introduction générale Nemaloni, Nemeturi, Nerusi, Oratelli, Sentii, Suetrii, Triulatti, Veaminii, Vediantii, Velauni, Vergunni, Vesubiani / Esubiani11. À l’ouest, un peuple comme les Deciates, localisé en arrière d’Antibes et qui s’est opposé à Rome après avoir mis le siège avec les Oxybii devant les comptoirs marseillais d’Antipolis et de Nikaia, peut se classer parmi les peuples des Alpes maritimae, au sens géographique du terme12. Les Reii de la région de Riez, ou les Sogiontii des environs de Sisteron peuvent également appartenir à cet ensemble13. À l’est, les versants orientaux alpins des régions de Vintimille, de San Lorenzo di Caraglio et de Borgo San Dalmazzo, occupés par les Intemelii, les Montani, les Turi, les Veneni ou les Bagienni font géographiquement partie des Alpes méridionales. Le titre de praefectus ciuitatium porté sous Tibère ou Caligula par C. Baebius Atticus témoigne que les Alpes maritimes sont divisées en cités moins de trois générations après la conquête. Le passage rapide d’un territoire indigène partagé entre des gentes à un district composé de cités amène la question de l’organisation de ces territoires antérieurement à la conquête. Une certaine organisation devait prévaloir dans ces tribus. L’installation de comptoirs marseillais sur le rivage, au sud des massifs, et les échanges qui se sont mis en place entre les commerçants marseillais et romains d’une part, et les indigènes d’autre part, ont dû faire progresser chez ces derniers la vision et le style de vie en vigueur chez les Grecs de Gaule du Sud et à Rome. Il n’est pas surprenant que les peuples vivant à proximité des comptoirs de Nikaia et d’Antipolis ne se soient pas opposés à la conquête. La rapidité avec laquelle les peuples des Alpes méridionales ont été vaincus, en une saison de campagnes, confirme qu’ils n’ont pas tous été farouchement opposés à cette opération. Création et évolution de la province des Alpes maritimae Auguste, dans sa volonté d’organiser l’Empire, met fin à l’indépendance du massif alpin afin d’assurer définitivement les communications de l’Italie vers les provinces occidentales et d’éliminer de l’intérieur de l’Empire un espace de non-droit, réservoir de populations hostiles. La volonté de faire disparaître cette zone barbare en civilisant les populations indigènes fut tout aussi importante que celle de libérer les passages alpestres14. Les territoires des Alpes maritimes ont été conquis par Rome lors d’une seule saison de combats, au cours de l’été 14 av. n. è.15, mettant fin à une série de conflits, dans le massif alpin, débutée par l’action contre les Salasses en 25 av. n. è. et que l’on peut diviser en quatre grandes phases : la guerre contre les Salasses conduite par A. Terentius Varro ; les actions contre les Cammuni, les Trumplini et les Vennonetes sous la direction de P. Silius Nerva en 15 ; la même année, les opérations conjointes de Drusus et de Tibère contre les Rhètes, les Vindelices et la vallée Pennine en terminant par le conflit contre les peuples des Alpes maritimes en 1416. Les opérations menées 11 Barruol, 1969a, p. 359-390. 12 Barruol, 1969a, p. 215-217. 13 Barruol, 1969a, p. 218-221 et 284-287. 14 Nous rejoignons ici E. Gabba qui résumait ainsi la conquête du massif alpin « […] non era soltanto un problema tecnico di transiti e di comunicazioni, era un problema ideologico e culturale, che trovava per di più la sua giustificazione in un progetto di diffusione della civiltà e di finale eliminazione dei raids che i popoli della montagna compivano contro le pacifiche città del pedemonte […] » (Gabba, 1988, p. 60). 15 Pour le texte de Dion Cassius, voir supra note 7. Les consuls M. Licinius Crassus et Cn. Cornelius Lentulus Augur ont été en fonction en 14 av. n. è. (Lassère, 2005, p. 956). 16 Nous savons par Appien qu’Auguste avait écrit son histoire et, en particulier, la façon dont il avait vaincu les peuples alpins (« Auguste écrivit sa propre histoire, comment il soumit tous les peuples qui habitent les sommets des Alpes, peuples barbares, batailleurs, qui ravageaient l’Italie dont ils étaient voisins », Appien, Guerre d’Illyrie, XV ; trad. Cougny, 19861993, II, p. 232). Malheureusement, ces écrits sont perdus et nous privent du détail des opérations menées dans le massif alpin. Les guerres alpines augustéennes ont donné lieu à un ouvrage de synthèse par G. Oberziner (1900). L’auteur consacre un chapitre sur les actions contre les peuples des Alpes maritimes (chapitre IV – le guerre contro i liguri delle Alpi maritime, 25 Introduction générale contre le royaume alpin de Cottius Ier paraissent les dernières dans ce massif 17 . Ultime représentant des peuples alpestres à se dresser contre Rome, Cottius préféra s’entendre avec Auguste que poursuivre une lutte inégale. Les territoires qui formeront la future prouincia Alpium maritimarum étaient désormais sous le contrôle direct ou indirect de l’Urbs. La praefectura ciuitatium Le nombre réduit de textes sur la conduite observée par le fils adoptif de César envers les territoires alpins méridionaux oblige à conjecturer sur les décisions prises au lendemain de la conquête. Auguste a particulièrement utilisé le système des districts pour les territoires nouvellement conquis. Il en a été ainsi pour les territoires alpins et particulièrement pour les Alpes maritimae. La taille réduite de ces secteurs a encouragé le princeps à opter pour la praefectura. La prédilection d’Auguste pour ce type d’organisations s’explique par le rapport direct qu’entretenaient leurs responsables, des chevaliers, avec l’empereur à l’origine de leur carrière. Ces districts étaient ainsi soustraits à l’influence du Sénat18. Jugées « barbares », les tribus indigènes ont été placées sous la responsabilité d’un préfet de l’ordre équestre. La mention d’une majorité d’entre elles parmi les gentes deuictae du trophée de La Turbie confirme une opposition aux troupes romaines, que celle-ci ait été réelle ou symbolique. Au plus tard sous Tibère ou Caligula, les territoires des Alpes maritimes comportent des ciuitates comme en témoigne le titre de praefectus ciuitatium porté par C. Baebius Atticus, seul préfet de ce district connu à ce jour19. Qu’elle fût de ciuitates, de gentes ou de nationes, la praefectura se rencontrait dans des régions récemment conquises et encore peu civilisées, chez des peuples belliqueux aux marges de l’Empire, et particulièrement dans des zones montagneuses ou insulaires20. Parmi les praefecti faisant fonction de gouverneur se distinguent la catégorie des anciens officiers. Nous en rencontrons en Commagène, en Judée, en Sardaigne, dans les îles Baléares21. Ces praefecti peuvent être d’anciens primipiles comme en Corse, en Rhétie-Vindelicie et vallée Pennine, en Mésie et Tréballie et, bien sûr, dans les Alpes maritimes 22 . Ces préfetsgouverneurs disparaissent d’Occident après les Julio-Claudiens 23 . D’autres préfectures de p. 111-141). Mais, faute de textes anciens relatant ces opérations, G. Oberziner présente les données concernant les peuples et les localités des Alpes maritimes avant la conquête, les tribus mentionnées sur le trophée de La Turbie pour ce secteur et, de façon succincte, l’évolution du district jusqu’au règne de Néron, l’auteur concédant que pour le détail de l’expédition militaire, ni les textes, ni l’inscription de La Turbie n’apportent des indications : « Quanto all’ordine della spedizione ho già notato che mancano affatto le fonti, poichè la stessa iscrizione della Turbia, se enumera i popoli vinti in ordine geografico, non può nel tempo stesso seguire, come generalmente si crede, anche l’ordine della spedizione. Sarebbe questa una puerilità contraria ai più elementari dettami della strategia. » (Oberziner, 1900, p. 136). Nous retrouvons aussi un chapitre sur ces guerres alpines dans des études sur des zones géographiques plus précises comme Prieur, 1968a. Quelques articles complètent le sujet (Prieur, 1976 ; Gabba, 1988 et Van Berchem, 1982). 17 […] quas rex Cottius perdomitis Galliis, s olus in angustiis latens inuiaque locorum asperitate confisus, lenito tandem tumore, in amicitiam principis Octauiani receptus molibus magnis exstruxit […]. Soit : « le roi Cottius, une fois les Gaules soumises, caché tout seul dans les défilés et confiant dans les difficultés d’une région sans chemins, lorsque finalement son esprit de rébellion se fut apaisé, fut admis dans l’amitié du princeps Octavien […] » Ammien Marcellin, Hist., XV, 10, 2. J. Prieur propose de dater la fin du conflit à l’année 13 avant J.-C. (1968a, p. 70-71), ce qui paraît acceptable au vu du texte d’Ammien Marcellin, l’opposition de Cottius ayant dû perdurer un hiver avant de prendre fin avec les beaux jours et les possibilités pour Auguste de faire prendre d’assaut le massif par ses légions. 18 Laffi, 1977, p. 414-417. 19 CIL, V, 1838 et 1839. 20 De nombreuses références sur ces préfectures sont rassemblées dans Demougin, 1988 et Pflaum, 1950, 1960 et 1982. Pour des points plus spécifiques voir Demougin, 1981, p. 97-109 ; Laffi, 1977 ; Lepelley, 1974 ; Leveau, 1973. 21 Pour la Commagène et la Judée sous le règne de Tibère (Demougin, 1981, p. 109 et AE 1971, 477) ; en Sardaigne sous Claude (AE 1893, 47) ; dans les îles Baléares avant 43 de n. è. et le départ d’Espagne de la legio IIII Macedonica (Demougin, 1981, p. 104 et CIL XI, 7427). 22 En Corse sous Auguste ou Tibère (CIL XII, 2455) ; probablement sous Tibère en Rhétie et Vindelicie (CIL IX, 3044). 23 Mais perdurent en Orient où apparaît, par exemple, la préfecture de Mésopotamie et d’Osrhoène dans la première moitié du IIIe s. (AE 1969-1970, 109). 26 Introduction générale ciuitates, de gentes ou de nationes, de moindre importance par leur prestige, tenues également par des membres de l’ordre équestre, ne paraissent pas avoir une place fixe dans la hiérarchie des fonctions. Elles correspondent à des préfectures inférieures. Elles intéressent des zones géographiques délimitées, sans qu’il y ait une définition commune quant au nombre de cités ou de tribus qui leur sont rattachées. Ces préfets sont en général subordonnés au gouverneur de la province où se localise leur district24. Plus rarement enfin, ces préfectures n’étaient pas confiées à des chevaliers mais à un centurion25, voire à un simple citoyen26. La désignation de citoyens à la tête de ces préfectures est probablement liée à leurs origines qui les rendaient susceptibles de répondre plus aisément aux problèmes des tribus. Au lendemain de la conquête, le stationnement de cohortes auxiliaires à Cemenelum témoigne de la volonté de Rome de conserver ces territoires et d’imposer sa présence. Placées sous la responsabilité du praefectus, ces troupes devaient répondre à toute velléité d’indépendance des peuples nouvellement soumis. Des fonctionnaires équestres, au passé militaire solide, étaient préférés pour ce type de charge où les actions de surveillance et de police et les luttes anti-guérilla étaient envisageables. Seul préfet du district des Alpes maritimae connu, C. Baebius Atticus est un militaire sorti du rang27. Primipile de la Ve légion Macédonienne, Atticus a été remarqué par l’empereur et promu au rang de chevalier. Le lien étroit créé entre ce soldat et le princeps entraîne sa nomination au poste de praefectus successivement pour les cités de Mésie et de Tréballie puis celles des Alpes maritimes. Ce dernier gouvernement peut s’envisager sous Tibère ou Caligula28, sa charge précédente étant assurément sous l’un de ces deux empereurs, la Mésie ayant été élevée au rang de province au début du règne de Claude29. H.-G. Pflaum lui attribue un salaire de centenaire à l’équivalent de celui qui sera versé au chevalier responsable, cette fois-ci, de la prouincia Alpium maritimarum30 . Tribun militaire de la VIIIe cohorte prétorienne et primipile bis après son passage dans les Alpes maritimes et avant son gouvernement du Norique sous Claude, Atticus a rempli la majeure partie de sa carrière sous les prédécesseurs du fils de Drusus. Les populations indigènes des Alpes maritimes considérées comme des gentes au moment de la conquête, c’est-à-dire des tribus barbares sans organisation municipale, sont désignées sous le gouvernement d’Atticus en tant que ciuitates, des entités territoriales comprenant désormais un embryon d’organisation. À Vence / Vintium, la présence d’un ordo et la charge de magistratus exercée par un notable local31 témoignent de la mise en place d’une organisation municipale avant 63 et l’obtention du ius Latii pour la plupart des cités des Alpes maritimes32. 24 L. Volcacius Primus est préfet des rives du Danube et des cités des Boïens et des Azali en Pannonie (CIL IX, 5363 [ILS, 2737]). En Sardaigne, Sex. Iulius Rufus est préfet pour des cités barbares sous les ordres du gouverneur de la province (CIL XIV, 2954 [ILS, 2684] ; sur les gouverneurs équestres en Sardaigne, voir la synthèse de Demougin, 1981, p. 100-102). En Numidie, T. Flauius Macer est praefectus gentis Musulamiorum. En Maurétanie Césarienne, M. Furnius Donatus est préfet des Masati (CIL VIII, 9195). En Égypte, L. Iunius Calvinus est praefectus montis Berenicidis (CIL III, 32). 25 En Afrique proconsulaire, dans la région de Mactar (AE 1963, 96), ou chez les Maezeii en Dalmatie (CIL IX, 2564). 26 Comme Alezeiueus Rogatus à l’extrême fin du IIe s., en Maurétanie Césarienne, chez les Nabuxi (AE 1992, 1909), ou P. Aelius Pladomenus Caruanius en Dalmatie (CIL III, 8308) et T. Flauius Proculus en Pannonie (AE 1958, 73). 27 C(aio) Baebio P(ublii) f(ilio) Cla(udia) | Attico, | IIuir(i) i(ure) [d(icundo)], primopil(o) | leg(ionis) V Macedonic(ae), praef(ecto) | ciuitatium Moesiae et | Treballia[e, pra]ef(ecto) [ci]uitat(ium) | in Alpib(us) Maritumis, t[r(ibuno)] mil(itum) coh(ortis) | VIII pr(aetoriae), primopil(o) iter(um), procurator(i) | Ti(berii) Claudi(i) Caesaris Aug(usti) Germanici | in Norico. | Ciuitas | Saeuatum et Laiancorum. À Gaius Baebius Atticus, fils de Publius, (de la tribu) Claudia, duumvir chargé de dire le droit, primipile de la Ve légion Macedonica, préfet des cités de Mésie et de Tréballie, préfet des cités des Alpes maritimes, tribun militaire de la VIIIe cohorte prétorienne, primipile pour la seconde fois, procurateur de Tiberius Claudius Caesar Augustus Germanicus en Norique. La cité des Saeuates et des Laianci ( ?) (a fait ce monument) (CIL V, 1838). 28 C’est déjà ce que proposait S. Demougin (1992, n° 492). 29 Wilkes, 1998, p. 242. 30 Pflaum, 1960, p. 11. 31 Infra inscr. 84. 32 Voir infra p. 54. 27 Introduction générale Si le caractère militaire de la fonction de praefectus est indéniable33, il ne faut pas la limiter uniquement à cela. Ces chevaliers ont également joué un rôle non négligeable dans le processus de municipalisation. Outre la justice, l’union des nombreuses tribus dans quelques ciuitates ou le contrôle des institutions municipales naissantes devaient être des prérogatives du préfet. La charge de duumvir exercée auparavant par Atticus a peut-être été un avantage quant à sa désignation au poste de praefectus, l’expérience de magistrat local étant un atout pour la gestion de ces communautés. Si la force militaire devait empêcher un retour en arrière, la mise en place des conditions menant les territoires conquis vers la municipalisation était une tache importante du praefectus, cette phase étant la transition nécessaire entre la période préromaine et la constitution en province. La désignation d’Atticus comme procurateur du Norique, sous Claude, atteste qu’il possédait des qualités autres que militaires, ce poste étant un poste civil34. Du district à la province Les événements de l’année 69 ont connu des développements dans notre région avec des affrontements entre Othoniens et Vitelliens. Relaté par Tacite, cet épisode a mis en lumière Marius Maturus dont le titre, procurator Alpium maritimarum, atteste du passage du statut de préfecture à celui de province35. Cet allié de Vitellius est le premier chevalier connu à avoir rempli la fonction de procurateur de la province. Le silence des différentes sources sur les fonctionnaires équestres présents dans les Alpes maritimes entre les charges de C. Baebius Atticus et de Marius Maturus soulève la question de la période d’évolution de la praefectura ciuitatium en province. Si d’Auguste à Caligula, les Alpes maritimes sont demeurées une préfecture, le principat de Claude, par les nombreuses actions qu’il a entreprises dans le massif alpin, a été envisagé comme le règne au cours duquel a pu avoir lieu l’élévation de cette préfecture au rang de province36. Les écrits de Pline, en particulier sa description de la donation du droit latin à différents secteurs des Alpes, permettent de réfuter cette hypothèse. Ce passage est à dater antérieurement à la mort de Cottius II et postérieurement à l’octroi du droit latin aux cités cottiennes et à d’autres peuples alpins par Claude37. La désignation des localités des Alpes cottiennes sous l’appellation Cottianae ciuitates et non comme une province semble dater ce passage d’avant les décisions de Néron. Mentionnée dans un développement sur les peuples et les localités présents à l’est du Var, la cité de Cemenelum est présentée comme l’oppidum des Vediantii et précisée ciuitas38. Elle est la seule des communautés nommées dans ce passage à être désignée par ce statut. Cette précision atteste l’importance de cette localité parmi celles comprises sur un territoire s’étendant du Var à la cité de Gênes et à la IXe région italienne. Elle peut marquer le particularisme de Cemenelum dans sa région, à savoir la seule cité ayant le droit latin, la source utilisée par Pline dans ce passage étant alors, au plus 33 Vision prônée par P.-A. Février (1977, p. 280, note 37). 34 L’origine géographique de C. Baebius Atticus (Iulium Carnitum, Xe région) a sans doute joué un rôle dans sa désignation au gouvernement du Norique, les deux contrées étant distantes d’une vingtaine de kilomètres (Lassère, 2005, p. 674). 35 Fabius Valens e sinu Pisano segnitia maris aut aduersante uento portum Herculis Monoeci depellitur. Haud procul inde agebat Marius Maturus Alpium maritimarum procurator, fidus Vitellio, cuius sacramentum cunctis circa hostilibus nondum exuerat. Soit : « Fabius Valens, parti du golfe de Pise, fut contraint par le calme ou par les vents contraires de relâcher au port d’Hercule Monoecus. Non loin de là se trouvait Marius Maturus, procurateur des Alpes maritimes : fidèle à Vitellius, il n’avait pas encore abjuré son serment, bien qu’autour de lui tout fût à l’ennemi. » (Tacite, Hist., III, 42, 2-4). 36 A. Chastagnol pense que cette transformation a pu avoir lieu entre 37 et 64 de notre ère, c’est-à dire entre la préfecture de C. Baebius Atticus (sous le règne de Claude), seul préfet connu à ce jour pour les Alpes maritimes, et la concession du droit latin par Néron à l’ensemble des Alpes Maritimes (Chastagnol, 1995, p. 144-145). P.-A. Février pense ce passage possible de Caligula, en datant la préfecture de C. Baebius Atticus durant le règne de ce princeps, à 69 de n. è., année où apparaît le premier procurateur des Alpes maritimes Marius Maturus (Février, 1977, p. 283-285). 37 Pour le texte de Pline, voir supra note 6. 38 Pour le texte de Pline, voir supra note 5. 28 Introduction générale tôt, contemporaine de Claude et antérieure à la donation du ius Latii aux autres cités des Alpes maritimes. Cimiez n’est en tout cas pas présentée comme une capitale provinciale, statut que n’avaient certainement pas encore reçu les Alpes maritimae. Ainsi, il paraît difficile, voire impossible, de situer l’élévation de cette préfecture au rang de province antérieurement au règne de Néron39. Territoire des Alpes maritimae (Carte 2, infra p. 67) Le soin que prenait Rome à l’établissement des limites de ses provinces et de ses préfectures suppose qu’il en a été ainsi pour les Alpes maritimes et que la période postconquête, au cours de laquelle les délimitations sont floues, a dû être relativement courte. Les opérations du census à travers tout l’Empire, accompagnées de recensements locaux de toutes les catégories de population, et l’instauration de réseaux centuriés dans de très nombreux territoires (ou le développement de réseaux préexistants) attestent qu’Auguste a voulu, sans tarder, prendre la mesure de l’Empire et l’organiser 40 . Les Alpes maritimes n’ont pas dû différer des autres provinces. L’aménagement de la voie littorale, dès les années 13-12, atteste cette prise en main 41 . Le réalisme géographique a dû prévaloir dans la création de la préfecture et entraîner une réduction de l’étendue des Alpes maritimes au seul versant occidental du massif alpin. L’appellation in Alpibus maritumis (sic), employée pour qualifier la fonction de praefectus de C. Baebius Atticus, n’a pas seulement une valeur géographique, mais désigne bien une circonscription administrative aux limites précises. L’absence de sources mentionnant les limites primitives de la praefectura encourage à adopter une méthode régressive pour apprécier ses confins. Entourée à l’est et au sud par la IXe région italienne et le territoire marseillais de Nikaia, à l’ouest par la Narbonnaise et au nord par la préfecture de Cottius, les limites de la préfecture puis de la province des Alpes maritimae se sont imposées à elle. Limite méridionale Le passage de la Géographie de Strabon concernant le système administratif mis en place dans les montagnes, en arrière du fleuve Var et de Gênes, permet d’avancer que la préfecture des Alpes maritimes s’arrêtait aux derniers sommets en arrière du littoral pour l’ensemble du front de mer42, le tracé de la uia Iulia Augusta ayant pu jouer le rôle de limite sur une partie de son tracé à compter de La Turbie. Nous devons comprendre que le littoral était compris dans les limites de l’Italie et plus particulièrement celles de la IXe région43. Le classement par Ptolémée des cités littorales présentes à l’est du Var dans le chapitre consacré à l’Italie va dans ce sens44. Nous pensons aux territoires compris entre Beaulieu-sur-Mer et la frontière italienne actuelle. Contrôlés en partie par Massalia avant la défaite des Phocéens en 49 face à César (au moins jusqu’à Monoecus / Monaco ?), ces territoires ont été englobés sous Auguste non dans la préfecture des Alpes maritimes mais dans le municipe d’Albintimilium / Vintimille 45 . A contrario du découpage adopté par Th. Mommsen dans le Ve volume du 39 Position déjà avancée par P.-M. Duval (1946, p. 83), reprise par J. Prieur (1968a, p. 133, note 1), et U. Laffi (1977, p. 395). 40 Voir sur ces sujets Nicolet, 1988. 41 Infra inscr. 388, 390, 391 et 395. 42 « […] quant aux Lygiens installés entre le Var et Gênes, ceux du bord de la mer ont le même statut que les Italiotes […] » Strabon, Géo., IV, 6, 3. 43 Sur le fleuve Var, frontière de l’Italie, voir dernièrement Arnaud, 2000b. 44 Ptolémée, III, 1, 2. 45 Nous en voulons pour preuve les inscriptions découvertes dans ce secteur. Plusieurs mentionnent des citoyens inscrits dans la tribu Falerna, tribu des habitants d’Albintimilium (Mennella, 1992b, p. 102), quelques-uns ayant rempli des charges municipales dans ce municipe. À Monaco, M. Coelius Crescens était questeur, édile et duumvir de cette cité au Ier s. (CIL V, 7824). À Roquebrune-Cap-Martin, M’ Avelius Paternus se présentait comme décurion d’Albintimilium au IIe s. (CIL V, 7823). Le territoire des Nicaenses semble avoir débordé, sous l’Empire, à l’est de la plaine littorale niçoise. À Beaulieu-surMer, M. Aemilius Alico (CIL V, 7883) inscrit dans la tribu Falerna, avance le nom d’Albintimilium comme origo, précision 29 Introduction générale corpus, nous ne joignons pas à cette province le littoral compris entre le Var et Menton et cela dès la constitution de la préfecture par Auguste46. Limite occidentale Si la rive gauche du fleuve Var apparaît, au cours du Ier s. av. n. è., comme la limite occidentale de l’Italie, elle ne l’est pas sur l’ensemble de son tracé. Seule l’embouchure de ce cours d’eau et les quelques centaines de mètres en amont sont à considérer comme une limite provinciale, les terres sur sa rive droite étant, pour la partie littorale, sous le contrôle d’Antipolis, cité de Narbonnaise entrée dans le giron romain dans la première décennie de la seconde moitié du Ier s. av. n. è. Le tracé du Var dans ce secteur n’est pas une séparation entre la Narbonnaise et les Alpes maritimes mais entre Antipolis et le territoire de Nikaia, ce dernier étant sous le contrôle effectif de Marseille tout en étant géographiquement dans une zone considérée comme l’Italie 47 . À l’ouest du fleuve Var et en arrière du littoral, les massifs montagneux s’étalant de la région de Vence en direction de la vallée de l’Estéron et, plus au nord, des vallées de l’Asse et du Verdon, étaient occupés par des peuplades ayant pris part au conflit de 14 av. n. è. Leurs territoires bordaient, à l’ouest, celui de plusieurs cités de la province de Narbonnaise. L’existence des colonies de Dinia, de Reii Apollinares et de Forum Iulii ainsi que de la cité d’Antipolis48, dès le principat d’Auguste, permet de borner les limites de la préfecture aux derniers massifs montagneux à l’ouest des vallées de l’Asse, du Haut Verdon, et du Loup. Limite orientale À la suite de Th. Mommsen et du découpage géographique adopté dans le CIL, les limites de la préfecture, puis de la province des Alpes maritimes, ont été étendues à une partie du versant oriental du massif alpin, en englobant les cités de Forum Germa(---) / San Lorenzo di Caraglio et de Pedona / Borgo San Dalmazzo49. N. Lamboglia a été le premier à réfuter ce découpage administratif. Selon lui, les limites des Alpes maritimes à l’est ne doivent pas comprendre les territoires de ces cités constitués des vallées du Gesso, de la Stura, de la Grana, de la Maira et de la Varaita50. Nous le rejoignons sur ce point. L’existence de postes du Quarantième des Gaules dans ces vallées, aux débouchés de voies transalpines, a entraîné l’idée que les confins orientaux de notre province devaient passer nécessairement par ces offices douaniers, à l’équivalent de frontières modernes51. Il n’en était rien. Selon G. Barruol, qui paraît inutile lorsque l’on réside ou que l’on est inhumé dans le territoire de sa cité. En l’absence de précisions supplémentaires, nous ne devons pas englober la rade de Villefranche-sur-Mer et la commune de Beaulieu-sur-Mer dans la IXe région italienne (et le municipe de Vintimille) mais considérer que ce secteur est sans doute demeuré sous la responsabilité de Nikaia. 46 Position adoptée également par A.-L.-F. Rivet (1988, p. 336). 47 Comme le précisait Strabon : « Bien qu’Antipolis soit située dans une région appartenant à la Narbonnaise et Nikaia dans une région appartenant à l’Italie, Nikaia reste sous la juridiction des Massaliotes et de la province, tandis qu’Antipolis est réputée ville italiote depuis qu’un jugement a été rendu en sa faveur contre les Massaliotes et qu’elle a été affranchie de leur tutelle » (Géo., IV, 1, 9). Cette situation administrative n’a sans doute pas perduré au-delà de la création de la préfecture des Alpes maritimes, la frontière de l’Italie étant alors repoussée plus à l’est. Sur le littoral, la limite orientale du territoire de Nikaia (localité demeurée sous la responsabilité de Marseille durant toute la période romaine) marquait le début de la IXe région italienne (voir supra note 45). Quant à Antipolis, la présence de quatuorvirs, remplacés ensuite par des duumvirs, et l’inscription de ses citoyens dans la tribu Voltinia confirment que cette localité était une cité latine (colonie ou non) de la province de Narbonnaise au plus tard sous Auguste (Gascou, 1997, p. 123-125 et ILN II, Antibes, p. 27-28). 48 Pour Digne, voir ILN, Digne, p. 263 ; pour Riez, voir ILN, Riez, p. 187 ; pour Fréjus, voir Gascou, 1982, p. 145 ; pour Antibes, voir ILN, Antibes, p. 25-29. 49 CIL V, p. 903. 50 Lamboglia, 1941, p. 248 et suiv. et 1942, p. 170. Cette position est celle adoptée par G. Barruol (1969a, p. 180-181), J. Prieur (1976, p. 635, fig. 3) et P.-A. Février (1977, p. 276, fig. 2). Dernièrement, E. Culasso Gastaldi et G. Mennella ont adopté ce découpage dans leur recueil des inscriptions de la cité de Forum Germa(---) en insistant sur l’intégration de cette cité dans le système économique et routier de cette partie de la Liguria (1996a, p. 264-265). 51 E. Pais a utilisé la localisation des stations de ce portorium pour fixer les limites entre l’Italie (la IXe région ici) et les régions gauloises (la préfecture des Alpes maritimes en premier lieu) (Pais, 1918, p. 727-738). Un bureau de ce portorium est 30 Introduction générale ces postes n’occupaient pas les frontières entre l’Italie et les provinces alpines, mais les limites du territoire d’anciennes peuplades52. Le récit de Pline sur l’octroi du ius Latii à certaines peuplades alpines, vraisemblablement sous Claude, met en évidence les Turi, les Bagienni, les Montani et plusieurs groupes de Capillati53, sans que soit associé nominativement un peuple du district des Alpes maritimes comme les Vediantii de la région de Cemenelum, qui ont assurément reçu le droit latin par le fils de Drusus. L’absence des Vediantii n’est pas un oubli. Soit Pline range ce peuple parmi les Capillati, soit il ne parle pas d’un secteur géographique comprenant les Alpes maritimes, et les peuples qu’il mentionne ne sont pas à ranger dans cette préfecture. L’une ou l’autre de ces hypothèses aboutit à une différenciation nette entre tous ces peuples qui ne font pas partie du même district. Sous Domitien, le gouvernement du territoire des Pediatium Turiorum a été confié à un procurateur équestre dont la responsabilité s’étendait également sur les Alpes cottiennes, les Cammunitii et les Lepontii mais pas sur les Alpes maritimes54. Cela confirme, pour la fin du Ier s., ce que nous envisageons pour les décennies précédentes, à savoir que les versants orientaux des Alpes méridionales n’appartenaient pas à la préfecture des Alpes maritimes. Constituée d’une partie du territoire des Bagienni, la cité de Forum Germa(---) est à retirer des limites du district des Alpes maritimes55. L’inscription des citoyens de cette cité dans la tribu Pollia 56 , inconnue pour les ciuitates des Alpes maritimes et des Alpes cottiennes, marque une divergence dans le passé de ces différents secteurs et insiste, à nouveau, sur le fait qu’ils n’appartiennent pas aux mêmes entités administratives. Au sud de Forum Germa(---), la cité de Pedona est elle aussi à retirer des limites des Alpes maritimes prônées par Th. Mommsen. Chef-lieu de l’ancienne peuplade des Turi57, son territoire a été placé, au Ier s., sous la responsabilité du procurateur des Alpes cottiennes, ce qui atteste l’impossibilité d'incorporer cette localité dans les Alpes maritimes58. La limite orientale des Alpes maritimes a été fixée, dès l’origine, sur la ligne de partage des eaux entre le versant occidental et le versant oriental de cette partie du massif alpin et non au pied de celui-ci, côté italien, dans les lieux occupés par la Quadragesima Galliarum. Leur présence au bas du versant italien s’explique par la difficulté, voire l’impossibilité, d’installer une telle administration au sommet des cols. L’instauration des régions italiennes, dans la dernière décennie du Ier s. av. n. è.59, plaide pour une délimitation précise des confins de l’Italie, et, par voie de conséquence, de la limite orientale de notre district. E. Culasso Gastaldi et G. Mennella avancent d’ailleurs l’époque augustéenne comme celle de l’obtention de l’autonomie municipale pour Forum Germa(---)60. Pour la partie sud de la limite orientale des Alpes maritimes, la question se pose d'inclure ou non les vallées de la Bévéra et de la Roya. Le trophée des Alpes, sur le rocher de attesté à Pedona, dans la vallée de la Stura di Demonte au débouché du col de Larche, et un autre à Piasco, dans la vallée de la Varaita, au débouché du col du l’Autaret (Mennella, 1992a, p. 227). L’existence d’autres stations dans les vallées de la Maira et de la Grana, voire à proximité du trophée de La Turbie est également envisagée (Mennella, 1992a, p. 231). Sur le Quarantième des Gaules dans le secteur alpin, voir également France, 2001, p. 323-336. 52 Barruol, 1969a, p. 105. 53 Pour le texte de Pline, voir supra note 6. 54 AE 1939, 60 et Lamboglia, 1946. 55 Le territoire des Bagienni a été divisé entre deux cités : Forum Germa(---) et Augusta Bagiennorum (Culasso Gastaldi, Mennella, 1996a, p. 260). 56 CIL V, p. 910 et Culasso Gastaldi, Mennella, 1996a, p. 260-261. 57 Barruol 1969a, p. 356. E. Culasso Gastaldi et G. Mennella doutent de cette localisation (1996b, p. 301). 58 E. Culasso Gastaldi et G. Mennella adoptent cette position et intègrent Pedona dans la IXe région italienne (1996b, p. 302). 59 Selon C. Nicolet, l’instauration des régions italiennes vers 7 av. n. è. a suivi de peu la constitution des régions urbaines de Rome (Nicolet, 1988, p. 221). 60 Culasso Gastaldi, Mennella, 1996a, p. 261. 31 Introduction générale La Turbie, symbolise la limite orientale de la préfecture61. Au-delà de ce lieu, nous avons vu que le littoral est à ranger dans le territoire de la cité d’Albintimilium. En l’absence de témoignages justifiant l’attribution des massifs en arrière de ce littoral aux Alpes maritimes, il semble judicieux de les classer parmi les territoires de la IXe région italienne62. L’examen des documents ecclésiastiques médiévaux, en particulier les comptes de taxes dressés au XIIe s., établit que les paroisses présentes dans les vallées de la Bévéra et de la Roya étaient comprises dans les limites du diocèse de Vintimille, et non dans celui de Nice, héritier des territoires des localités antiques de Cemenelum et de Nikaia 63 . Les confins sud-est de la préfecture des Alpes maritimes devaient s’étirer du sud au nord de La Turbie, sans doute jusqu’au col de Turini, en passant par le mont Agel, la cime de Baudon et le col de Braus64. Au-delà du Turini, nous entrons dans la préfecture d’Albanus, possession du royaume cottien. Limite septentrionale Dans la partie ouest de la limite septentrionale, nous devons retirer des Alpes maritimes les Bodiontici, localisés au nord de Digne, et les Auantici, situés dans la région de Gap, de la Motte-du-Caire et de Saint-Geniez 65 , ces deux peuples ayant pu faire partie du royaume cottien avant le décès de son dernier dynaste 66 , et faire descendre les confins des Alpes maritimes entre les vallées de la Bléone et de l’Asse de Clumanc. Pour la partie est, les territoires de notre préfecture rencontraient ceux appartenant à la dynastie des rois de Suse. Entré dans le giron romain, Cottius Ier a conservé les territoires de son royaume67. La mention des Caturiges, des Edenates / Adanates et des Sauincates parmi les ciuitates de la préfecture des Alpes cottiennes repousse vers le sud la limite de la préfecture des Alpes maritimes. Ces trois peuplades occupant la région d’Embrun et de Chorges pour les Caturiges, sans doute la région de Seyne pour les Edenates et la vallée de l’Ubaye pour les Sauincates, il serait normal de faire débuter notre préfecture en aval de ces territoires, là où sera fixée, quelques décennies plus tard, la frontière septentrionale de la province. Cependant l’existence de la préfecture dite d’Albanus modifie ce découpage. Deux fragments d’une même inscription découverts dans le hameau des Escoyères (Hautes-Alpes) portent à notre connaissance un certain Albanus, fils de Bussulus, praefectus Capillatorum, Sauincatium, Quariatium, Bricianiorum 68 . Cette préfecture, dirigée par un pérégrin, a vraisemblablement été instaurée par Cottius II dans son royaume, durant le règne de l’empereur Claude, dans une période où le fils de Drusus donne à nouveau le titre de rex à son 61 La Turbie est désignée comme se situant pour les Anciens in alpe maritima dans la table de Peutinger et in alpe summa dans l’Itinéraire d’Antonin (Cuntz, 1929, 296, 3). 62 G. Mennella englobe désormais dans les limites d’Albintimilium le littoral au-delà de Beaulieu-sur-Mer (renseignement oral de l’auteur). Il inclut également dans ce municipe les massifs présents autour de Castillon et de Sospel ainsi que la vallée de la Roya en s’arrêtant à Tende (Mennella, 1992b, p. 104). 63 Clouzot, 1923, p. CLII. 64 La charte CCXC du cartulaire de l’abbaye de Lérins comporte une description sommaire de la frontière de la Provence au VIIIe s. s’étirant, du nord au sud, du Montgenèvre au mont Agel : […] de monte Jeueno, et exinde ducente Alpinorum moncium descensu in montem Agelli Maritimi […] (CSHL, I, p. 293). 65 Localisation donnée par G. Barruol (1969a, p. 289). Nous relevons, après l’auteur (Barruol, 1969a, p. 288), l’existence de cours d’eau nommés Avance et Vanson, ainsi que des villages d’Avançon et de Saint-Etienne-d’Avançon. 66 Hypothèse envisagée par G. Barruol pour les Auantici (1969a, p. 287). Antérieurement à la conquête, les Auantici faisaient partie de la confédération des Voconces. 67 Dont le détail des tribus le constituant est mentionné dans la dédicace de l’arc dressé à Suse (CIL V, 7231). 68 Quart[inus], | [Buss]ulli f(ilius), [---] | [---B]ussu[llo ---] | [---f(ilio)], patr[i ---], | [---]cae Lut[---] | [--- f(iliae)], matri, [et] | [A]lbano, Buss[ulli] f(ilio), fratr[i], | praef(ecto) Capillat(orum), Sauincat(ium), | Quariat(ium) Bricianiorum, | Qu[int]o, Bussulli f(ilio), fratri, | [---]niae, Bussulli f(iliae), sorori. Quartinus, fils de Bussulus, …à Bussulus, fils de …, son père, à …ca, fille de Lut…, sa mère, et(?) à Albanus, fils de Bussulus, son frère, préfet des Capillati, des Sauincates, des Quariates et des Bricianii, à Quintus(?), fils de Bussulus, son frère, à …nia, fille de Bussulus, sa sœur (CIL XII, 80 ; Isnel, 1935 ; Barruol, 1969a, p. 47, photo planche IV ; Letta, 1976, p. 69-74 ; Roth-Congès, 1993-1994). 32 Introduction générale allié alpin et augmente ses territoires69. À partir de 44 de n. è. et jusqu’à la transformation du royaume en province70, la désignation de Cottius II comme roi rend intelligible l’existence d’un praefectus indigène subordonné au souverain de Suse et rend impossible la confusion entre le titre de praefectus porté par les deux prédécesseurs de Cottius II et celui d’Albanus. Composée des Capillati, des Sauincates, des Quariates et des Bricianii, cette préfecture occupait la partie centrale et méridionale du massif alpin occidental. Les Sauincates occupaient la vallée de l’Ubaye, les Quariates celle du Queyras et les Bricianii celle du Briançonnais71. Il est difficile de conférer la même assise géographique aux Capillati nommés dans l’inscription des Escoyères qu’à ceux mentionnés par Pline qui occupaient l’ensemble des versants occidentaux des Alpes du Sud. Dernièrement, le terme Capillati de cette inscription a été présenté comme un partitif, avec rattachement des Sauincates, des Quariates et des Bricianii à cet ethnique collectif72. Nous rejetons cette interprétation73. Strabon, dans ses précisions sur les voies permettant de joindre la Narbonnaise à l’Italie, indiquait que la frontière entre la confédération des Voconces et le royaume cottien était aux alentours d’Eburodunum, en précisant immédiatement que Brigantio / Briançon se trouvait au-delà de cette frontière occidentale74. Pline faisait la distinction parmi les peuples montagnards ayant le droit latin entre les Cottianae ciuitates et les Capillati 75 . Puisque les Bricianii et les Quariates se trouvent sur le territoire « de Cottius », ils ne peuvent faire partie du groupe des Capillati. La comparaison des inscriptions de l’arc de Suse et des Escoyères a amené G. Barruol à voir dans les Capillati les peuples des Ecdinii, des Vesubianii et des Veaminii, qui sont les seules peuplades nommées dans la préfecture de Cottius à répondre, par leur localisation, à la définition de l’ethnique collectif76. Si nous suivons les propositions de localisations apportées par l’auteur pour les Vesubianii, les Ecdinii et les Veaminii, c’est-à-dire la vallée de la Vésubie pour les premiers, sans doute la vallée de la Tinée pour les deuxièmes et peut-être la vallée du haut Var ou celle du haut Verdon pour les derniers 77 , la limite nord-est de la préfecture des Alpes maritimes se limitait dès son origine aux massifs situés au nord des hautes et moyennes vallées du Var ainsi qu’aux vallées des Paillon. Cette hypothèse implique que la préfecture d’Albanus est la stricte émanation de la partie méridionale de l’ancien royaume de Cottius Ier et qu’aucune autre tribu, au sud de celle-ci, n’a rejoint les Alpes cottiennes. Cependant, il n’est pas exclu que les tribus des vallées du haut Var et du haut Verdon, par exemple, aient pu être placées sous la responsabilité d’Albanus et être englobées dans l’ethnique collectif des Capillati, le décès de Cottius et la transformation de son royaume en province ramenant ces tribus dans leur préfecture d’origine, les Alpes maritimae. Héritière de la préfecture, la province a vraisemblablement connu un élargissement de ses limites dès son instauration. Si les confins méridionaux, occidentaux et orientaux n’ont 69 « […] Il augmenta les états que M. Iulius Cottius tenait de son père, auprès des Alpes appelées de son nom Cottiennes, avec le titre de roi, qu’il lui donna alors pour la première fois. » Dion Cassius, Hist. rom., LX, 24, 4. 70 Cottius Ier avait commencé son règne antérieurement à 13 avant n. è. pour le terminer au plus tard en 13 de n. è., alors que Donnus II, son successeur, a dû être remplacé par son fils Cottius II en 44, dernier souverain cottien à régner, jusqu’en 63 et la transformation du district en province procuratorienne (Letta, 1976, p. 68). 71 Barruol 1969a, p. 356-357. 72 « […] préfet, parmi les Capillati, des Sauincates, des Quariates, des Bricianii » Arnaud, 2002a, p. 193. 73 G. Barruol avait déjà précisé l’impossibilité de proposer cette hypothèse (Barruol, 1969a, p. 176, note 2). 74 « De ce point au bourg d’Ebrodounon, sur l’autre frontière des Voconces, à l’entrée de la terre de Cottius, il y a 99 milles. On en compte encore autant de là à Ocelum, limite de la terre de Cottius, en passant par les bourgs de Brigantium et d’Excingomagus et par le col des Alpes. À partir d’Excingomagus, c’est déjà l’Italie proprement dite » (Strabon, Géo., IV, 1, 3). 75 Pour le texte de Pline, voir supra note 6. 76 Barruol, 1969a, p. 359-361. 77 Barruol, 1969a, p. 359-361. 33 Introduction générale pas évolué, les confins septentrionaux ont été repoussés au sud de la vallée de l’Ubaye. Jusqu’à la disparition de la préfecture d’Albanus, les Alpes maritimes se limitaient au nord-est aux vallées des Paillon. À la mort de Cottius II, la transformation de son royaume en province a entraîné le transfert vers les Alpes maritimes d’une partie des territoires précédemment sous la responsabilité du préfet indigène. Il est assuré que les territoires des Brigianii, avec Brigantio, et des Quariates sont demeurés dans les Alpes cottiennes. À l’inverse, les territoires des Vesubiani, des Veamini et des Ecdinii ont été transférés dans les Alpes maritimes. La présence des vallées de la Vésubie et de la Tinée dans les limites du municipe de Cemenelum et de la vallée du haut Var dans celles de la cité de Glanate atteste que ces zones, présumées sièges de ces tribus Capillati, ont été affectées aux Alpes maritimes certainement sous le règne de Néron. Tournées vers le sud, ces vallées ont été naturellement intégrées dans la province la plus méridionale des Alpes. Une interrogation demeure sur le devenir des Sauincates. La vallée de l’Ubaye a-t-elle fait partie des Alpes maritimes dès les années 60 de notre ère ou est-elle restée dans le giron des Alpes cottiennes jusqu’à être transférée, en même temps que l’Embrunais, au plus tard dans la première moitié du IIe s. ? Nous sommes enclin à admettre la seconde hypothèse. L’appartenance de la vallée de l’Ubaye au diocèse d’Embrun témoigne que cette vallée est traditionnellement tournée vers le nord des Alpes, les hauts massifs bordant sa frange méridionale rendant les communications plus ardues vers le sud et son appartenance à la prouincia Alpium Maritimarum difficile dès l’origine. La présence des Sauincates sur l’inscription des Escoyères et sur l’arc de Suse établit la relation particulière entre ces indigènes et le royaume des Alpes cottiennes, relation qui les a amenés à ne pas s’opposer à Rome et qui explique leur absence du trophée des Alpes. Lors de sa création, notre province englobait, au nord, les vallées de la Vésubie, de la Tinée et du haut Var pour se limiter à la ligne de partage des eaux la séparant de la vallée de l’Ubaye78. Évolution du territoire provincial aux IIe et IIIe s. (Carte 3, infra p. 68) Dans les décennies qui ont suivi la création de la province, les Alpes maritimae ont connu une évolution de leurs limites. Ces modifications ont concerné tous les secteurs géographiques, hormis ses confins orientaux. Au nord, ces transferts ont repoussé les frontières au-delà de la cité d’Eburodunum. À l’ouest, c’est la colonie de Dinia, localité de la province de Narbonnaise, qui a été l’objet de ces changements. Quant au sud, ce sont les limites de la ciuitas Vintiensium qui ont pu être étendues. Transfert de l’Embrunais et de l’Ubaye À la suite des opérations menées par Auguste dans le massif alpin, le territoire des Caturiges, qui comprenait outre Eburodunum la localité de Caturigomagus / Chorges, et celui des Sauincates de la vallée de l’Ubaye, avec la localité de Rigomagus, sont restés joints au royaume de Cottius Ier79. Cet état de fait a perduré au cours du règne de ses successeurs, Donnus II et Cottius II. Les Alpes cottianae ont été annexées à l’Empire par Néron qui transforme le royaume en province procuratorienne. Ce changement de statut a été propice, selon A. Chastagnol et J. Prieur, à une rectification des frontières de cette nouvelle province avec le passage des localités d’Eburodunum, de Caturigomagus et de Rigomagus dans la province des Alpes maritimes80. Ce transfert est également susceptible d’avoir eu lieu lors du 78 J. Prieur, pour sa part, opte pour un transfert de l’Embrunais et de l’Ubaye dans les Alpes maritimes dès la transformation des Alpes cottiennes en province (1968a, p. 139). 79 Comme le confirme l’inscription de l’arc de Suse (CIL V, 7231). 80 ILN, Digne, p. 265 et Prieur, 1968a, p. 139. La rédaction entre la fin du Ier s. et la première moitié du IIe s. de n. è. de 34 Introduction générale règne de Galba, dans le même temps que celui des Auantici et des Bodiontici dans la province de Narbonnaise81. P.-A. Février, pour sa part, plaçait l’adjonction de ces territoires au IIe voire au IIIe s.82 Th. Mommsen a été le premier à proposer de dater le passage des Caturiges et des Sauincates dans les Alpes maritimes du règne de Dioclétien en prenant comme témoin de ce transfert la dédicace impériale qui nomme la ciuitas Caturigomagensium et Annius Rufinus, procurateur et gouverneur de la province des Alpes maritimes83. Ces différentes suppositions s’échelonnent sur près de deux siècles sans que l’on ait pu à ce jour privilégier avec sûreté l’une ou l’autre hypothèse, la seule chose assurée étant que ce transfert a eu lieu avant 333 et la rédaction de l’Itineraria Hierosolymitana84. La résolution de cette question repose avant tout sur deux inscriptions mentionnant des duumvirs d’Eburodunum ayant été élus au flaminat d’Auguste, le premier pour la province des Alpes cottiennes et le second pour celle des Alpes maritimes. T. Cassius Sextinus a sans doute rempli sa charge entre la fin du Ier et la première moitié du IIe s.85, alors que L. Allius Verinus a été responsable du culte impérial dans le courant du IIe s.86 Le rapprochement entre ces inscriptions laisse supposer un transfert entre la fin du Ier s. et la première moitié du IIe s. L’hypothèse d’un transfert territorial à une période haute a été remise en cause par une nouvelle interprétation de l’inscription conservée au musée Granet d’Aix-en-Provence. L. Allius Verinus aurait rempli la fonction de flamine d’Auguste pour la province des Alpes maritimes tout en exerçant, en tant qu’incola, des charges municipales dans la ciuitas Eburodunensium qui serait restée, elle, dans la province des Alpes cottiennes. Le transfert de la cité dans les Alpes maritimes ne serait intervenu que sous le règne de Dioclétien87. Le flaminat aurait été confié à ce notable du fait de son origo. Son appartenance à la tribu Papiria ferait de lui un citoyen originaire de Vintium, seule cité des Alpes maritimes qui aurait ses habitants inscrits dans cette tribu 88 . Pour plusieurs raisons, nous ne pouvons souscrire à cette hypothèse. Outre le fait que l’inscription des habitants de Vintium dans la tribu Papiria est loin d’être confirmée, les Allii ne sont nullement attestés dans l’épigraphie vençoise et nulle part ailleurs dans les Alpes maritimes, si ce n’est à Embrun. La mention de cette gens dans une autre inscription de la cité ainsi qu’à La Bâtie-Montsaléon89, dans le voisinage immédiat de la frontière entre la Narbonnaise et les Alpes maritimes, atteste son implantation et sa probable origine locale. L’inscription de ses membres dans la tribu Papiria est sans doute consécutive à une obtention viritane de la citoyenneté par un aïeul ou, dans l’épitaphe de T. Cassius Sextinus, magistrat d’Embrun et seul flamine des Alpes cottiennes connu à ce jour (voir infra note 85) paraît écarter l’hypothèse d’une rectification de la frontière dès Néron. 81 Adiecit formulae Galba imperator ex inalpinis Auanticos atque Bodionticos, quorum oppidum Dinia ; soit : « L’empereur Galba ajouta à la formule (de la province de Narbonnaise), pris parmi les peuples alpestres, les Auantici et les Bodiontici, dont l’oppidum fut (désormais) Dinia » Pline, Hist. Nat., III, 37 (trad. A. Chastagnol dans ILN, Digne, p. 265). 82 Février, 1977, p. 289 et 1991, p. 242. L’auteur fonde son raisonnement sur le texte de l’inscription 2 de notre corpus. 83 CIL V, p. 810. Cette proposition, reprise par F. Benoit (1977, p. 129), a été à nouveau avancée par A.-L.-F. Rivet (1988, p. 338) et P. Arnaud (1999, p. 48). Th. Mommsen prenait comme témoin de ce transfert de territoire la dédicace impériale présente à Chorges (infra inscr. 9). 84 Dans cet itinéraire routier, il est précisé qu’à partir de la localité de Rama, au nord d’Embrun, [...] inde incipiunt Alpes Cottiae [...] (Cuntz, 1929, 555, 9). 85 T(ito) Cassio, T(iti) fil(io), | Quir(ina) Sextino, | dec(urioni) et IIuiro | ciuitatis | Ebrodunens(ium), | flamini Aug(usti) | prouinciae [C]ottianae | [et] Cl(audiae) Tib(erii) fil(iae) | [---]inae | [---]ngeli | [---]cliens. À Titus Cassius Sextinus, fils de Titus, (de la tribu) Quirina, décurion et duumvir de la cité des Ebrodunenses, flamine d’Auguste de la province Cottienne [et] à Cl(audia) [---]ina, fille de Tiberius… (CIL V, 7259). L’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif pour désigner les défunts permettent de dater cette inscription de la fin du Ier s. ou du début du IIe s. 86 Infra inscr. 2. 87 Arnaud, 1999, p. 47-48. 88 Cette hypothèse était déjà proposée par E. Espérandieu (ILGN, 1), la cité des citoyens d’Eburodunum étant la tribu Quirina. 89 Infra inscr. 4 et CIL XII, 1543 add. 35 Introduction générale l’hypothèse où nous sommes bien en présence d’un incola, son origo peut tout aussi bien être narbonnaise puisque cinq inscriptions mentionnent la gens Allia dans cette capitale provinciale 90 . De surcroît, si les droits et devoirs d’un incola à l’échelle municipale sont connus, rien ne précise ses droits et devoirs à l’échelle provinciale, si tant est qu’ils existaient, tels que l’autorisation ou non de pouvoir briguer un sacerdoce provincial si l’on ne gère aucune charge municipale dans ladite province et que l’on n’y réside pas. Encore faut-il que Verinus soit un incola, précision qui n’est pas fournie dans l’épitaphe. Mais ce qui rend peu envisageable cette hypothèse est le fait qu’élu par le concilium provincial, c’est-à-dire l’assemblée des représentants de toutes les cités de la province, le plus haut responsable du culte impérial faisait partie de ses représentants. Le concilium choisissait parmi ses membres et ne cherchait pas à l’extérieur de son groupe le notable qui allait représenter durant une année l’ensemble des habitants de la province. Le rapprochement entre le cas de Verinus et celui de Flauius Sabinus, duumvir de Salinae, sa cité d’origine, et de Fréjus puis flamine de la province des Alpes maritimes est à abandonner 91 . Sabinus avait rempli des charges municipales dans une cité de la province, Salinae, et appartenait à son ordo. C’est à ce titre qu’il a été désigné comme flamine des Alpes maritimes et non pour sa seule origo. Aucune donnée solide ne permet de donner Vintium comme origo à L. Allius Verinus et de remettre en cause le transfert de la cité d’Embrun dans la province des Alpes maritimes durant le HautEmpire. Parmi les agglomérations des Alpes cottiennes du Ier s. deux seulement ont reçu le titre de municipium : Segusio / Suse et Brigantio / Briançon. À la veille du transfert des territoires des Caturiges et des Sauincates dans la province des Alpes maritimes, les Alpes cottiennes comptaient dans leurs limites cinq cités : Segusio, Brigantio, Eburodunum, Caturigomagus et Rigomagus. Eburodunum, Caturigomagus et Rigomagus semblent demeurer de simples ciuitates de droit latin sous l’Empire. À la suite des rectifications territoriales entre ces deux provinces alpines, les Alpes cottiennes ne possédaient plus sur leur territoire que deux cités, Segusio et Brigantio. L’examen des sources épigraphiques et littéraires relatives aux Alpes méridionales occidentales établit que le statut de municipe n’était pas la règle pour l’ensemble des agglomérations de ces contrées. Ce constat amène une réflexion. L’acquisition du statut de municipium par les seules cités de Brigantio et de Segusio, uniques agglomérations d’importance de la province des Alpes cottiennes après le transfert des cités de Caturigomagus, d’Eburodunum et de Rigomagus, n’est-elle pas le signe statutaire d’une séparation entre des agglomérations qui n’étaient plus, alors, dans la même province ? Briançon et Suse ont pu se voir gratifiées du statut de municipe par un empereur qui avait pris la décision de l’entreprendre pour les ciuitates de la province des Alpes cottianae, et uniquement celles-ci 92 . Lorsque Brigantio et Segusio ont reçu le titre de municipe, Eburodunum, Caturigomagus et Rigomagus étaient probablement rattachées à la province des Alpes maritimes. Si la promotion au rang de municipe pour Brigantio et Segusio marque une période où l’Embrunais et l’Ubaye étaient séparés de la province des Alpes cottiennes, la datation des inscriptions mentionnant le statut de ces localités apparaît alors comme essentielle. À 90 CIL XII, 3398 à 3400, 3855 et 5370. S’il s’avérait finalement par la découverte de nouvelles inscriptions mentionnant clairement que la tribu Papiria était bien celle de Vintium, rien ne s’opposerait à ce que la lecture de la dédicace de L. Allius Verinus confirme le passage d’Eburodunum à une période haute dans la province des Alpes maritimes. Son origo vençoise et sa charge de flamine des Alpes maritimes ne seraient nullement en contradiction avec la présence d’Eburodunum dans cette province. 91 Rapprochement prôné par P. Arnaud (1999, p. 47). Pour le texte de cette inscription, voir infra inscr. 174. 92 Cette pratique n’est pas inconnue dans l’Empire. Domitien paraît avoir agi de façon similaire avec les cités de Bétique en conférant à ces dernières le statut de municipium dans la dernière partie de son règne (Jacques, Scheid, 1990, p. 235). 36 Introduction générale Briançon, T. Parridius Gratus se présente comme duouir munic(ipium) Brigantien(sium)93. La stèle est à dater de la fin du Ier s. ou du début du IIe s. À Suse, une dédicace au Génie du municipe par une dédicante paraît dater du IIe s.94 Ces documents supposent que le statut de municipe a été conféré à ces localités au plus tard dans la première moitié du IIe s. voire vers la fin du Ier 95 . Collationnées aux données chronologiques des épitaphes mentionnant les flamines originaires d’Eburodunum, ces indications amènent, à nouveau, à envisager un transfert des territoires des Caturiges et des Sauincates dans la province des Alpes maritimes au plus tard dans la première moitié du IIe s. Transfert de Dinia Le transfert de la colonie latine de Dinia dans les Alpes maritimes est confirmé par sa présence parmi les suffragants d’Embrun, métropole de la province au Ve s. Le décret municipal découvert à Thoard, au nord-ouest de Digne, doit être retenu pour tenter de résoudre la question de ce transfert96. Ce décret émane de l’ordo d’une cité désignée par le sigle M.A.A.D.B. Ce sigle a été naturellement restitué en m(unicipium), pour sa première lettre, et en D(iniensium) B(odionticorum) pour les deux dernières, les lettres A.A. offrant les possibilités A(elium) A(ugustum), A(urelium) A(ugustum) et A(elium) A(urelium). La proximité entre Thoard et Dinia ainsi que le rattachement du territoire des Bodiontici à cette colonie latine sous Galba plaident pour le développement D(iniensium) B(odionticorum) 97 . Comme l’a justement souligné A. Chastagnol 98 , un problème apparaît immédiatement lorsque l’on rapproche cette restitution de l’inscription de Narbonne mentionnant un certain Q. Iulius Barbarus, édile de la colonie de Dinia99. En tenant compte des informations de cette inscription 100 , seules deux hypothèses se dégagent : soit nous acceptons l’idée que Digne a abandonné son titre de colonie de droit latin pour celui, moins prestigieux, de municipe, qui ne peut être que de droit latin101, soit la restitution du D en D(iniensium) n’est pas correcte et le décret n’est pas de l’ordo de Dinia mais d’une autre cité 93 CIL XII, 95. 94 CIL V, 7235. Une seconde inscription découverte à Suse mentionne le Génie du municipe. Le dédicant, Iulius Marcellinus, se présente comme u(ir) p(erfectissimus) ce qui pousse à dater le monument du IIe ou du IIIe s. (CIL V, 7234). 95 Th. Mommsen avançait comme période d’élévation de Segusio au rang de municipium la période flavienne : Postquam Nero regnum in prouinciae formam commutauit, sedes constitua praesidis eius municipium quoque factum est, fortasse Flauium, nisi fallit quod legitur in laterculo aetatis Commodianae (CIL V, p. 814). 96 Voir infra inscr. 22. 97 Position adoptée par H. Rolland (1960, 107), W. Seston (1962, p. 314) et G. Barruol (1969a, p. 386). 98 ILN, Digne, p. 267. 99 θ(bito) | Q(uinto) Iulio C(aii) f(ilio) Volt(inia) Barbaro, aedili col(oniae) Dinia(e) Lub[---], | uiuit Q(uintus) Iulius Saecularis sibi et patrono ; Iulia Saecula[ris] | uiuit. P(ublio) Attio Erotis l(iberto) Philaguro : Pa[trono Attia] P(ublii) l(iberta) Vrbana mater. À feu Q(uintus) Iulius Barbarus, fils de C(aius), (de la tribu) Voltinia, édile de la colonie de Dinia Lub[---], de son vivant Q. Iulius Saecularis, pour lui-même et son patron ; Iulia Saecularis, de son vivant. À P. Attius Philagurus, affranchi d’Eros : [Attia] Urbana, affranchie de Publius, sa mère, à son patron. (CIL XII, 6037a [AE 1994, 1178]). Pour l’inscription, voir CIL XII, 6037a (AE 1994, 1178). 100 A. Roth-Congès a proposé une nouvelle restitution de cette inscription (voir supra note précédente) en précisant que l’édilité remplie par Q. Iulius Barbarus ne l’a pas été dans la col(onia) Dinia Lub[---] mais à Narbonne, lieu de découverte de l’inscription. Dinia Lub[---] serait la séquence onomastique de l’épouse du défunt. Dinia n’aurait ainsi jamais eu le titre de colonia (Roth-Congès, 1993-1994, p. 95-100). Nous rejetons cette restitution en reprenant à notre compte les objections des auteurs de l’Année Épigraphique (1994, 1178). L’hypothèse d’A. Roth-Congès se heurte à l’absence d’exemples dans le corpus de Narbonne du mot col(onia) seul, sans précision du nom de la localité après la mention d’une magistrature. Si Dinia Lub[---] est la femme du défunt, il n’y a pas de place pour la précision coniux ou coniugi. A contrario de cette hypothèse, Dinia en tant que gentilice serait pour ainsi dire un hapax. Il n’existe qu’une seule référence incomplète de ce gentilice dans une inscription mutilée de Germanie Inférieure (CIL XIII, 7847). Enfin, attribuer uiuit, à la deuxième ligne, à Dinia Lub[---] entraîne son absence pour Q. Iulius Saecularis, alors qu’il est mentionné pour Iulia Saecularis, troisième dédicante, selon la restitution d’A. Roth-Congès. La construction du texte amène à considérer qu’il n’y a que deux dédicants pour Barbarus, uiuit encadrant les noms des dédicants et la formule sibi et patrono. Dinia Lub[---] est bien à rattacher à col(onia). 101 Depuis l’empereur Claude, les municipes créés dans les provinces sont exclusivement des municipes de droit latin (Chastagnol, 1995, p. 143-154). 37 Introduction générale élevée sur le territoire des Bodiontici 102 . Si, comme l’ont montré N. Lamboglia et G. Barruol 103 , des textes médiévaux mettent en évidence l’existence d’une circonscription territoriale particulière au sein du diocèse de Digne, l’ager Galadius, correspondant à la haute vallée de la Bléone, elle ne coïnciderait pas avec le territoire des Bodiontici mais avec celui des Gallitae104, ce qui ôte la possibilité que cet ager soit la résurgence d’un possible municipe des Bodiontiques. L’intégration de ce territoire médiéval dans le pagus Dignensis matérialise d’ailleurs l’autorité de Digne sur cette contrée et procure un argument sérieux pour qu’il en fût ainsi durant la période antique, au moins à la fin de l’Empire. Pour que la seconde hypothèse soit retenue, il faut ainsi envisager que l’ager Galadius soit l’ancêtre du territoire des Bodiontici, a contrario des arguments de N. Lamboglia et G. Barruol, et que le municipe connu au IIe s. ait été absorbé dans le cours de l’Antiquité tardive par Dinia pour apparaître sous son autorité au haut Moyen Âge. Ce scénario et l’absence d’autres territoires particuliers dans les limites du diocèse de Digne rendent peu probable l’instauration d’un municipe à proximité immédiate de Digne. La première hypothèse est la plus vraisemblable compte tenu du peu de documents en notre possession. Mentionnés à l’équivalent des Dinienses, les Bodiontici sont devenus des citoyens à part entière de cette cité alors qu’ils n’étaient qu’« attribués » à Dinia, en 69, au même titre que les Auantici 105 . Le nom de ces derniers n’apparaissant pas dans la restitution retenue, il est possible qu’ils aient été détachés de la cité de Digne pour former une cité indépendante, celle de Gap, ou qu’ils soient demeurés sous le régime de l’adtributio106. Les restitutions A(elium) A(ugustum), A(urelium) A(ugustum) et A(elium) A(urelium) offrent pour ce transfert une période allant du règne d’Hadrien à celui, commun, de Marc Aurèle et de Commode107. L’obtention du titre de municipium correspond vraisemblablement au transfert territorial dans les Alpes maritimes. Le transfert de Dinia est à placer entre l’année 117, date de début de règne d’Hadrien, et l’année 180, année du décès de Marc Aurèle mettant fin à son règne commun avec Commode. Dinia est devenue un municipe des Alpes maritimae dans le cours du IIe s., en comprenant dans ses limites le territoire des Bodiontici. 102 ILN, Digne, p. 267. 103 Lamboglia, 1944, p. 18-21 et Barruol, 1969a, p. 387-389. 104 Peuple présent parmi les gentes deuictae du trophée de La Turbie (infra inscr. 358). 105 Nous sommes ici dans les problématiques étudiées par U. Laffi (1966, p. 87-98). Les Bodiontici et les Auantici ont été rattachés à Dinia selon le principe de l’adtributio. A. Chastagnol pense que la persistance de l’origine Bodionticus dans des inscriptions datant postérieurement de cette décision établit que les membres de cette tribu ne sont pas confondus avec les habitants de cette colonie latine (ILN, Digne, p. 265-266). Nous ne suivons pas l’auteur lorsqu’il avance la persistance dans les limites des Alpes maritimes de ces deux tribus après cette adtributio, si tant est qu’elles étaient dans cette province antérieurement. La précision adiecit formulae (de la province de Narbonnaise) donnée par Pline (Hist. Nat., III, 37, voir supra note 81) doit s’entendre par un détachement total de ces territoires de leur ancienne province. Le schéma proposant pour ces peuples un rattachement administratif à la Narbonnaise et un rattachement territorial aux Alpes maritimes aurait amené des problèmes quant à la gestion de ces territoires et de leur population. Il est ainsi douteux qu’un système avec des possibilités de confusions multiples ait pu être mis en place. Ces deux peuples étaient intégrés totalement dans la Narbonnaise à partir de 69. U. Laffi ne semble pas diverger de notre position lorsqu’il explique que les communautés attribuées : […] formano delle communità pure a base territoriale, ma esterne al territorio vero e proprio della comunità dominante […]. Soit : « […] elles forment aussi la base territoriale de la communauté, mais extérieures au vrai et propre territoire de la communauté dominante […] » (Laffi, 1966, p. 89). 106 Il paraît difficile de croire que les Auantici soient restés sous le régime de l’adtributio contrairement aux Bodiontici. Comme le faisait remarquer U. Laffi : […] gli indigeni della comunità adtributae, costretti a gravitare intorno ad un centro urbano viciniore, finiscono per essere assimilati in poco tempo ai cittadini di pieno diritto della comunità dominante. Soit : « […] les indigènes de la communauté attribuée, contraints de graviter à l’intérieur d’un centre urbain voisin, ont fini par être assimilés en peu de temps aux citadins de plein droit de la communauté dominante » (Laffi, 1966, p. 179). Même si Vappincum n’est attestée comme ciuitas que durant l’Antiquité tardive, elle a pu le devenir durant le Haut-Empire avec, alors, une indépendance des Auantici. 107 Hadrien est sans doute à préférer aux autres empereurs du fait que, pour la première fois utilisé sous son règne, ce sigle ne prêtait à aucune confusion (ILN, Digne, p. 268). 38 Introduction générale Les Auantici, qui occupaient les terres autour de Gap108, ont pu être détachés de Dinia pour constituer une cité indépendante avec Vappincum / Gap comme chef-lieu. Mais cette localité n’est assurément ciuitas que dans l’Antiquité tardive109. Transfert du littoral compris entre le Var et le Loup L’examen des limites des évêchés médiévaux établit que la plaine littorale comprise entre la rive droite du Var et la rive gauche du Loup appartenait au diocèse de Vence. A. Chastagnol a montré que ce territoire dépendait primitivement de la cité d’Antipolis dès la seconde moitié du Ier s. av. n. è., lors de l’entrée de cette cité dans le giron romain, et probablement au moins jusque dans la première moitié du Ier s. de n. è.110, la séparation entre les deux cités étant alors fixée aux derniers contreforts surplombant la plaine littorale. Pline l’Ancien précise dans son chapitre consacré à la Narbonnaise que le Var était la limite orientale de cette province111. Utilisant une forma datant au plus tard de Galba, il atteste ainsi que le transfert territorial de la bande littorale entre Alpes maritimes et Narbonnaise n’a pu avoir lieu avant les Flaviens. Le texte présent sur les deux colonnes conservées aujourd’hui dans le centre ville de Vence est trop imprécis pour que l’on puisse en tirer des informations fiables112. Ces colonnes ont pu être placées dans un monument situé au bord d’une voie de communication, peut-être la uia Iulia Augusta, au passage d’une limite territoriale entre Vintium et le territoire marseillais avec sa cité la plus proche Nikaia113. La dédicace par Iulius Honoratus, procurateur des Alpes maritimae sous Caracalla, par ailleurs maître d’œuvre de la réfection de la voie reliant le littoral à Dinia, suppose l’élévation de ces colonnes et du monument qui les comprenait lors de ces travaux de voirie, l'usage d’une formule présente sur les milliaires allant dans ce sens. Cependant, la mutilation du texte interdit de définir le thème de cette inscription et d’assurer son lien avec une quelconque limite territoriale. Si nous supposons, après A. Chastagnol, le transfert de la plaine littorale comprise entre la rive droite du Var et la rive gauche du Loup durant l’Antiquité, nous ne pouvons en préciser la période. Unions temporaires du territoire des Alpes maritimae et d’entités voisines À la charnière des IIe et IIIe s., la province des Alpes maritimes va connaître des unions temporaires de son territoire avec la province voisine des Alpes cottiennes au nord et la localité de Nikaia au sud. Union des Alpes maritimae et des Alpes cottianae Dans les premières années du IIIe s., les provinces des Alpes maritimes et des Alpes cottiennes ont été unies sous le gouvernement du même procurateur. La constitution de cette procuratelle exceptionnelle a été envisagée pour accompagner le transfert de l’Embrunais et 108 Sur la localisation de cette tribu, voir Barruol, 1969a, p. 287-291. 109 Notitia Dignitatum, p. 273, § XVI, 6. 110 ILN, Antibes, p. 22-23. 111 Narbonensis prouincia appellatur pars Galliarum quae interno mari adliutur […] amne Varo ab Italia discreta Alpiumque […]. Soit : « On appelle province de Narbonnaise la partie des Gaules qui est baignée par la mer Méditerranée […]. Elle est séparée de l’Italie par le fleuve Var et par la chaîne des Alpes […] (Pline, Hist. Nat., III, 31). 112 Infra inscr. 80. 113 Ces colonnes ont tour à tour été présentées comme des bornes frontières (Millin, 1807, III, p. 14-15 ; Clerc, 1927, II, p. 273 ; Grenier, 1931, I, p. 165-166), des colonnes d’un temple élevé à une divinité (Lamboglia, 1943, p. 59) ou des éléments d’un monument, positionné en limite des territoires de Vence et de Marseille, vraisemblablement le long d’une voie (un temple ?) ou de part et d’autre (un arc ?), à la vue du plus grand nombre (Baudot, 1994). 39 Introduction générale de l’Ubaye des Alpes cottiennes aux Alpes maritimes114. Nous avons vu précédemment que ce transfert avait eu lieu au plus tard dans la première moitié du IIe s., antérieurement au gouvernement commun de ces provinces. À leur tête est placé un chevalier anonyme dont la carrière est connue par une inscription mutilée découverte à Éphèse115 et qui portait le titre de procurator Augustorum nostrorum item praeses Alpium Cottiarum et Maritimarum. Procurateur d’Augustes et comes de Plautien, cet anonyme est susceptible d’avoir rempli sa charge vers 202116. L’union de deux provinces alpines sous l’autorité d’un seul et même gouverneur n’est pas un cas unique sous la dynastie sévérienne. Un cas similaire peut être relevé dans le nord du massif avec la réunion des Alpes atrectiennes et des Alpes pennines entre 196 et 201117. Cette mesure aurait été prise pour préparer l’expédition de Septime Sévère contre Clodius Albinus, établi à Lyon. Ce rassemblement de deux provinces comportant des cols transalpins nécessitait leur contrôle par des hommes de confiance118, cet état de fait ayant perduré après la défaite de Clodius en 197 119 . Placées sous la responsabilité d’un chevalier, protégé de Plautien, préfet du Prétoire et proche parmi les proches de Septime Sévère, les Alpes maritimes et les Alpes cottiennes peuvent avoir été réunies pour la même raison que les Alpes atrectiennes et la vallée Pennine. Le choix de ce gouverneur n’est pas surprenant. Il venait de remplir la charge de praefectus uehiculationis Pannoniae utriusque et Moesiae Superioris et Norici dont la mission était la sécurisation des voies de communication entre ces différentes provinces120. Certes, la défaite de Clodius Albinus est intervenue avant la nomination de ce gouverneur dans les Alpes maritimes121, mais l’éloignement de Septime Sévère, suite à sa réorganisation de la partie orientale de l’empire jusqu’en 202122, l’a poussé à conserver le système de contrôle adopté au début de son règne, en assurant les voies de communication reliant l’Italie aux provinces occidentales. La présence de la voie littorale et de la voie du Montgenèvre dans ces provinces explique leur importance stratégique, au même titre que le Grand et le Petit Saint-Bernard pour les Alpes atrectiennes et les Alpes pennines. À l’inverse de ces dernières, les Alpes maritimes et les Alpes cottiennes ne sont pas restées jointes, la carrière de Iulius Honoratus sous le principat de Caracalla étant là pour l’assurer123. Union des Alpes maritimae et du territoire de Nikaia L’hommage rendu par Tib. Claudius Demetrius à l’ensemble des dieux et déesses du panthéon romain et particulièrement au premier d’entre eux, Jupiter, présente ce personnage 114 P.-A. Février, sans la privilégier, retient cette hypothèse comme possible (Février, 1977, p. 289). 115 [---]s proc(uratori) [Aug(ustorum)] | [nostr]or(um) item prae[sidi] | [Alpiu]m Cottiar(um) et Ma[rit(imarum), praef(ecto)] | [uehic]ulationis Panno[niae] | [utriu]sq(ue) et Moesiae Sup[erioris] | [et N]orici, praef(ecto) alae pr(imae) A[sturum], | tri]b(uno) leg(ionis) XI Cl(audiae), aduoc(ato) f[isci, co|miti] Fului Plautiani [pr(aefecti) pr(aetorio)] |, [c(larissimi)] u(iri), adfinis domin[orum] | [nostr]orum Augustor[um]. | [Ly]cus, Augusto[rum] | [ser(uus), a]diutor tabul(ariorum) pr[ou(inciae) Asiae], | [---]or arc(ae), mag(ister) o[fficialium]. À ..., procurateur de nos Augustes et gouverneur des Alpes cottiennes et maritimes, préfet des véhicules de Pannonie, de Mésie Supérieure et de Norique, préfet de la Ière aile des Astures, tribun de la XIe légion Claudia, avocat du fisc, comes du clarissime préfet du Prétoire Fuluius Plautianus (qui est) parent de nos seigneurs les Augustes. Lycus, esclave des Augustes, assistant des archives de la province d’Asie [---], magister des officiales (CIL III, 6075). 116 Pflaum, 1960, n° 241 et Christol, 1997, p. 19 et 29. 117 T. Cornasidius Sabinus était procurator Alpium atractianarum et poeninarum, sans doute en 196-197, et T. Flauius Geminus procurator Alpium atrectianarum et uallis poeninae vers 199-201 (Bérard, 1995, p. 353 et 355). 118 Wiblé, 1998, p. 188. 119 Des témoignages attestent que cette union est encore en vigueur aux IVe et Ve s. (Wiblé, 1998, p. 249). 120 Bérard, 1995, p. 356. 121 Deux inscriptions découvertes à Cemenelum ont été élevées en faveur de Septime Sévère et de Caracalla dans le cours de l’année 198, vraisemblablement pour les honorer suite à la victoire contre Clodius Albinus (infra inscr. 167 et 168). 122 Christol, 1997, p. 23-26. 123 Ce gouverneur est désigné, entre 211-213, comme procurator Augusti ex primopilo praeses Alpium maritimarum (infra inscr. 80). 40 Introduction générale comme procurator Augustorum nostrorum item CC episcepseos chorae inferioris 124 . Le rapprochement préconisé par H. Dessau entre ce procurateur et un miles de la XVe legio Apollinaris a permis de reconstituer le début de sa carrière 125 . Membre du corps des frumentarii, il a dû obtenir le primipilat, poste qui lui a permis d’être recruté dans l’ordre équestre et d’obtenir le gouvernement des Alpes maritimes. L’emploi de la formule diis deabusque immortalibus 126 et l’abréviation du salaire de ducénaire invitent à dater cette inscription entre les dernières années du IIe s. et le milieu du IIIe s. H.-G. Pflaum proposait le règne commun de Septime Sévère et de Caracalla127. Le point épineux de l’inscription réside dans la titulature de ce fonctionnaire impérial. Th. Mommsen avait interprété ce poste comme le gouvernement de la province des Alpes maritimes, accompagné d’une procuratelle ayant pour mission le contrôle de la chora inferior. Il interprétait cette chora comme étant le territoire de la localité marseillaise de Nikaia128. Cet ajout de responsabilité a amené une augmentation des émoluments de ce chevalier de 100 000 sesterces, salaire du procurateur des Alpes maritimes, à 200 000 sesterces. L’interprétation de cette chora comme territoire de Nikaia a été refusée par A. Stein qui préconisait le rapprochement entre ce territoire et le delta du Nil. Cet auteur faisait un parallèle entre la fonction d’episcepseos chorae inferioris et celle d’epitropos pros taïs episkepsesin, attestée dans la carrière de plusieurs fonctionnaires d’Egypte129. À travers ses travaux, H.-G. Pflaum a montré l’impossibilité de faire correspondre ces deux fonctions qui ne se positionnent pas au même rang dans la carrière équestre. Ce savant a repris l’hypothèse de Th. Mommsen, en l’augmentant du rapprochement entre le poste d’episcepseos et celui de praef(ectus) III col(oniarum) duc(enarius) bis130. Chargé au nom de sa métropole Cirta du contrôle des trois colonies de la confédération, il a reçu pour cette fonction un salaire de 200 000 sesterces, équivalent à celui de l’episcepseos chorae inferioris pour une fonction somme toute similaire131. Cette hypothèse a été contredite par P. Arnaud qui préconise de revenir à une localisation égyptienne de la chora inferior 132 . Il préconise de voir en Tib. Claudius Demetrius un ancien gouverneur de la province des Alpes maritimes sur le point de rejoindre son nouveau poste en Basse-Égypte, l’absence du titre de praeses et du nom de la province étant le symbole de la fin de sa procuratelle dans notre région, l’adverbe item marquant une 124 Voir infra inscr. 157. 125 Voir CIL VI, 36853. Ce rapprochement a été accepté par H.-G. Pflaum (1960, n° 304). 126 Cibu, 2003, p. 353. 127 Les règnes communs de Philippe l’Arabe et Philippe le Jeune (247-249), de Dèce et Herennius Etruscus (251), de Trébonien-Galle et Volusien (251-253) ou de Valérien et Gallien (253-260) sont également envisageables (Lassère, 2005, p. 1013-1023). 128 CIL V, p. 916. 129 Voir sur ce point la position d’A. Stein mentionné par Pflaum, 1960, n° 304. 130 Claudiae P(ublii) f(iliae) | Quir(ina) Gallitae, | coniugi | Q(uinti) Austurni P(ublii) f(ilii) | Quir(ina) Lappiani, eq(uo) | p(ublico) exor(nati), aed(ilis), IIIuir(i) IIII col(oniarum) | praef(ecti) III col(oniarum) duc(enarii) bis, | sorori | Ti(ti) Claudi Claudiani, leg(ati) | Aug(ustorum trium) pr(o) pr(aetore), c(larissimi) u(iri), consul(aris) | prouinc(iarum) et exerc(ituum) Pann(oniarum) | Inferior(is) et Superior(is), | praepositi uexillation(um) | Daciscarum, leg(ati) leg(ionum) XIII Gem(inae) | et V Macedonicae Piae, | candidato Aug(ustorum trium) et | eis deuotiss[im]o, prae|tori tutelar[io, sacer]|doti septemu[ir]o | epulonum, [sacer]do|ti Laurent(ium) Lauinat(ium). | Q(uintus) Austurnius | Lappianus, coniug(i) ra|rissimae, s(ua) p(ecunia) p(osuit). D(ecreto) d(ecurionum). À Claudia Gallita, fille de Publius, (de la tribu) Quirina, épouse de Quintus Austurnius Lappianus, fils de Publius, (de la tribu) Quirina, honoré du cheval public, édile, triumuir des quatre colonies, deux fois préfet ducénaire des trois colonies, sœur de Titus Claudius Claudianus, légat propréteur des trois Augustes, clarissime, consulaire des provinces et des armées des Pannonies Inférieure et Supérieure, commandant les vexillations des Dascisques, légat de la XIIIe légion Gemina et de la Ve légion Macedonica Pia, candidat des trois Augustes et très dévoué à eux, préteur tutélaire, prêtre septemvir des banquets sacrés, prêtre des Laurentes Lauinates. Quintus Austurnius Lappianus, à son épouse si remarquable, a élevé (ce monument) à ses frais. Par décret des décurions. (ILAlg, II, 1, 29). 131 ILAlg, II, 1, 29 et Pflaum, 1960, n° 304. 132 Arnaud, 2003. 41 Introduction générale séparation entre les deux fonctions. Selon l’auteur, le titre praeses accompagne obligatoirement, et sans exception, celui de procurator dans la titulature des gouverneurs des Alpes maritimes dès 193, son absence signifiant alors qu’un nouveau gouverneur, portant les deux titres, est officiellement en place133. S’il accepte la démonstration de H.-G. Pflaum sur l’impossibilité de rapprocher le poste d’episcepseos de celui d’epitropos pros taïs episkepsesin, il envisage tout de même le rapprochement géographique entre la chora inferior et le delta du Nil englobé dans l’ensemble des épistratégies de Basse-Égypte134 . L’auteur refuse le rapprochement entre la fonction d’episcepseos et celle de praef(ectus) III col(oniarum). Il considère que celle-ci n’est qu’une charge prenant place dans le cursus municipal du chevalier, la mention ducenarius bis n’étant que le rang atteint par ce personnage, le résumé de sa carrière équestre135. Plusieurs impossibilités amènent à réfuter cette hypothèse. La première concerne le sens partitif de l’adverbe item. Pourquoi marquerait-il une séparation chronologique entre ces deux fonctions alors que cela n’est pas le cas dans la titulature du procurateur équestre originaire d’Éphèse, au nom mutilé, ayant eu la responsabilité conjointe des Alpes maritimes et des Alpes cottiennes ? Ce procurateur anonyme se présente comme proc(urator) [Aug(ustorum) nostr]or(um) item prae[ses Alpiu]m Cottiar(um) et Ma[rit(imarum)]136. Cette procuratelle est acceptée comme une seule et même fonction. La deuxième impossibilité réside dans l’interprétation de l’absence du titre de praeses et du nom de la province. La mention seule du titre de procurator, sans précision du nom de notre province, est bien utilisée après l’année 193 pour désigner la charge de gouverneur des Alpes maritimae. Nous en voulons pour preuve l’inscription commémorant la restauration d’une schola de vétérans à Cemenelum par Iulius Honoratus qui se présente comme procurateur d’Auguste et ancien primipile 137 . Il adopte la même titulature sur les milliaires réalisés lors de la réfection de la voie entre le littoral et Dinia 138 . Nous sommes là autour de l’année 213. La troisième impossibilité concerne le rapprochement entre la fonction d’episcepseos chorae inferioris et une procuratelle de la Basse-Égypte. Aucun exemple ne vient confirmer cette hypothèse, si ce n’est une appellation de l’époque hellénistique qui a fort peu de chance d’avoir perduré dans la dénomination administrative romaine du IIIe s. Si ce monument avait réellement pour fonction de préciser aux habitants de Cemenelum et de Nikaia la nomination de l’ancien procurateur des Alpes maritimes à une procuratelle de Basse-Égypte, des précisions géographiques, comme le nom de la région ou celui de la province auraient été apportées afin que la destination soit claire. Les Anciens devaient avoir de fortes notions de géographie administrative pour reconnaître une région par ces simples mots. Enfin, la dernière impossibilité réside dans l’interprétation des charges remplies par Q. Austurnius Lappianus dans la confédération cirtéenne139. Il est difficile d’envisager que ducenarius bis soit la simple et unique mention de la carrière équestre de ce chevalier alors que, dans la même inscription, son beau-frère énonce l’ensemble de son cursus sénatorial140. Lappianus n’aurait voulu faire graver sur l’épitaphe de son épouse que ses fonctions municipales en résumant ses fonctions équestres à la seule mention de son salaire le plus élevé. Nous ne pouvons l’admettre et nous 133 Arnaud, 2003, p. 80 à 83. 134 L’appellation chora inferior serait : « l’adaptation latine mécanique du grec hè chôra hè katô, la Chora Inférieure, qui, à l’époque hellénistique, désigne la Basse-Égypte » (Arnaud, 2003, p. 86). 135 Arnaud, 2003, p. 81. 136 CIL III, 6075. 137 Infra inscr. 175. 138 Infra inscr. 406 à 409, 411A et 414. Nous n’ajoutons pas le cas d’Annius Rufinus qui se présente sur deux inscriptions du même monument, dont la lecture porte à caution, comme proc(urator) et praes(es) Alpium maritimar(um), puis p[ro]cur(atore) [p]ro[u(inciae)] Al[pium Maritimar(um)] (dans le courant du IIIe s., voir infra inscr. 9). 139 Voir supra note 130. 140 Hypothèse défendue par l’auteur (Arnaud, 2003, p. 81). 42 Introduction générale reprenons l’hypothèse défendue par H.-G. Pflaum. Ces difficultés et ces interrogations s’effacent si nous considérons que la chora inferior est bien le territoire de Nikaia. Cette appellation n’avait pas besoin d’être accompagnée du nom de Marseille ou de Nice puisque les habitants de la zone connaissaient parfaitement son sens. L’appellation chora inferior n’a pas une valeur géographique mais une valeur statutaire. Cette partie du territoire est considérée comme inférieure statutairement à la métropole Massalia, inferior par rapport à la superior cité de Marseille141. L’existence d’une inscription mentionnant un episcopus Nicaensium plaide également en faveur de cette localisation142. Il n’y a que peu de différence entre un rôle de surveillance (episkopos) et celui de vérifier ou de décompter (episkepsis). Le rapprochement ne paraît pas qu’homophonique. Si l’accent semble mis sur la charge d’episcepseos, c’est que cette fonction était inhabituelle pour un gouverneur et qu’il en a retiré un prestige (et un salaire) non négligeable. La chora inferior est bien à interpréter comme le territoire de Nikaia. Une interrogation demeure quant aux raisons qui ont amené un représentant de Rome à exercer une fonction réservée jusqu’alors à un Marseillais. Cette prise de contrôle n’a pu être que provisoire si l’on en croit la position de ville sujette que conserve Nikaia face à Marseille par la suite. Pour les mêmes raisons, il est exclu d’englober ce territoire dans la province des Alpes maritimes à partir de cette période. Nikaia reste, comme sa métropole, une localité de la province de Narbonnaise. La nomination de Demetrius peut s’envisager dans trois cas : soit un conflit existait entre Marseille et sa dépendance et le pouvoir impérial a décidé d’y répondre par la nomination de son plus proche représentant ; soit les magistrats de Marseille ont décidé d’offrir la responsabilité de l’episcepsis aux empereurs, remplacés dans les faits par le gouverneur des Alpes maritimes, l’accroissement de la dignitas de ce procurator amenant alors une augmentation de son salaire ; soit une période exceptionnelle à l’échelon de l’Empire a nécessité le rassemblement de ces deux régions sous la même autorité. La charnière entre les IIe et IIIe s., retenue par H.-G. Pflaum comme période de la procuratelle de Demetrius, offre ce type de situation. Nous ne revenons pas sur les décisions prises par Septime Sévère concernant les provinces alpines. La réunion des territoires des Alpes maritimes et de Nikaia a pu découler du même processus, l’importance de la voie côtière et de la défense du littoral nécessitant leur contrôle par un seul et même magistrat. Il a pu paraître difficile de considérer que l’administration de la chora inferior ait amené une augmentation de salaire de 100 000 sesterces pour le gouverneur des Alpes maritimes143. Certes, le territoire de Nikaia était, dans les faits, modeste. Mais symboliquement, il avait une grande importance. Il représentait une portion du territoire de la plus vieille cité grecque d’Occident, alliée de Rome durant des décennies et centre de formation intellectuelle de bon nombre de Romains. Marseille était restée ciuitas foederata après la défaite face à César et avait vraisemblablement acquis le statut de colonie romaine dans le courant du HautEmpire144. Son histoire et le prestige qui en découlait peuvent expliquer que l’ajout de la 141 Nous pouvons prendre à notre compte la réflexion de l’auteur pour le delta du Nil qui avance que l’association « de deux mots grecs et d’un mot latin suggère une réalité grecque inscrite dans le système administratif romain » (Arnaud, 2003, p. 85). N’est-ce pas le cas de Nikaia et de Massalia ? 142 C(aio) Memmio | Macrino, | q(uaestori), [II]uir(o) Massil(iae), | [II]uir(o) q(uin)q(uennali), item | praefecto pro IIuiro q(uin)q(uennali), | agonothetae, | episcopo | Nicaensium. | Amici. À Gaius Memmius Macrinus, questeur, duumvir de Massilia, duumvir quinquennal, et ensuite préfet à la place du duumvir quinquennal, agonothète, episcope des Nicaenses. Ses amis. (CIL V, 7914). 143 Arnaud, 2003, p. 82. 144 Hypothèse retenue par J. Gascou sans toutefois offrir une période précise pour l’obtention de ce statut (Gascou, 1997, p. 128). Après l’examen des inscriptions concernant les magistratures locales de Marseille, D. Lengrand propose le règne de l’empereur Hadrien pour la promotion au titre de colonie romaine de cette localité (Lengrand, 1999, p. 306). 43 Introduction générale responsabilité de la chora inferior à celle des Alpes maritimes a amené un rang de ducénaire pour Demetrius. À titre de comparaison, le gouvernement des Alpes cottiennes en 196-197 a été confié à un chevalier de rang ducénaire, C. Iulius Pacatianus145. Demetrius n’a donc pas été le seul à obtenir ce rang dans une région où les procuratelles étaient habituellement de rang centenaire. Ce parallèle, s’il invite tout de même à la prudence, est un argument en faveur du rattachement temporaire de Nikaia aux Alpes maritimes dans la période de réorganisation de l’Empire qui a suivi la prise de pouvoir de Septime Sévère146. Le retour à l’autonomie de ces deux entités territoriales est le gage d’une situation exceptionnelle qui n’a pu perdurer au-delà de la seconde moitié du IIIe s. Les Alpes maritimae durant l’Antiquité tardive (Carte 4, infra p. 68) Les Alpes maritimae sont placées dans le diocèse de Viennoise lors de la réforme de Dioclétien147. De neuf ciuitates formant cette province au début du IIIe s., avec Cemenelum comme chef-lieu, la Notitia Galliarum du début du Ve s. présente les Alpes maritimes formées de huit ciuitates avec, désormais, Eburodunum comme capitale. Si Dinia a été transférée dans cette province dans le cours du IIe s., faisant ainsi passer le nombre des cités de neuf à dix, deux cités vont perdre leur rang de ciuitas et abaisser ce nombre à huit. Parmi les cités inscrites dans le chapitre des Alpes maritimes de la Notice des Gaules, il n’est nullement question des cités de Caturigomagus et de Brigantio148. Ces absences supposent leur perte du statut de ciuitas et le transfert de leur territoire dans les limites d’autres cités. La perte d’autonomie de Caturigomagus doit être mise en relation avec le changement de métropole provinciale. Le déplacement du centre principal de la province de Cemenelum, au sud, à Eburodunum, au nord, a dû amener le pouvoir romain à rassembler les ciuitates de Chorges et d’Embrun afin de créer une cité digne de devenir la métropole de la province, avec un territoire réunissant l’ensemble des terres marquant la frontière nord de la province des Alpes maritimes 149 . Cette hypothèse explique le fait que Caturigomagus n’aurait pas été élevée durant l’Antiquité tardive au rang d’évêché mais intégrée dans les limites du diocèse d’Embrun 150 , métropole de la province des Alpes maritimes à la fin du Ve s. 151 La cité d’Eburodunum sera le noyau du diocèse d’Embrun, complété durant le haut Moyen Âge du territoire de la ciuitas Rigomagensium152 et, au XIe s., du Briançonnais détaché du diocèse de 145 CIL XII, 1856 (Pflaum, 1960, n° 229). 146 Cette réorganisation de l’Empire est particulièrement visible dans les changements opérés dans l’organisation des procuratelles équestres avec un nombre conséquent de nouveaux postes (Pflaum, 1950, p. 95-98). 147 Comme le confirme le Laterculus Veronensis où les Alpes maritimae sont mentionnées en dernière position sur les sept provinces comprises dans ce diocèse (Notitia Dignitatum, p. 250, § IX). 148 Notitia Dignitatum, p. 273, § XVII. 149 P.-A. Février propose également une absorption de Chorges par Embrun, sans préciser l’époque et les raisons (1977, p. 290). 150 La première mention du rattachement de Chorges au diocèse d’Embrun nous est donnée par une charte du cartulaire de Saint-Victor de Marseille de 1066 où l’archevêque d’Embrun, Gurnamandus Ebredunensis archiepiscopus, fait donation à l’abbaye des églises de Saint-Victor et de Saint-Christophe de Chorges « […] Cadurcenses Sancti Victoris et Sancti Christofori ecclesias […] », avec tout ce qui était sous la dépendance de celles-ci (CSV, II, charte 698). Il est fait également mention dans une autre charte de 1062 de donations de terres de la part du vicomte de Gap Isoardi et de sa famille situées dans la ville de Chorges « […] in territorio de villa Cadorgas […] » dépendant du comté d’Embrun « […] in commitatu Ebredunense […] » (CSV, II, charte 692). 151 Palanque, 1951, p. 126-127 ; Roux, 1971, p. 388-389. Le premier évêque assuré pour Embrun, Armentarius, est attesté en 439 au concile de Riez (Munier, 1963, p. 65) ; un évêque antérieur à Armentarius fut proposé, Marcellinus dans la deuxième moitié du IVe s. (Duchesne, 1907, p. 290 et Palanque, 1951, p. 111, note 28), mais son existence est fortement sujette à caution (Guyon, 1989, p. 405). 152 Nommée dans la Notitia Galliarum (Notitia Dignitatum, p. 273, § XVII, 4), Rigomagus n’a semble-t-il pas été le siège 44 Introduction générale la Maurienne. L’omission de Caturigomagus lors de la rédaction de la Notitia, à l’exemple de Carpentras, est possible mais l’absence dans ce même chapitre de Brigantio, voire d’Eturamina, si cette localité avait déjà obtenu le rang de ciuitas, interdit d’envisager autant d’oublis. L’élévation d’Eburodunum au rang de métropole des Alpes maritimes est effective à la charnière des IVe et Ve s. L’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem de 333, s’il n’est qu’un parcours routier, offre toutefois une donnée importante quant à la promotion d’Eburodunum au rang de métropole. Embrun, nommée sous la forme Ebreduno, est indiquée comme mansio153. Cette précision prend un intérêt lorsque nous la comparons aux dénominations des autres ciuitates de cette région, nommées dans cet itinéraire, Vappinco / Gap, Catorigas / Chorges et Byrigante / Briançon, qui sont également précédées du terme mansio 154 . Cet intérêt s’accroît lorsque l’on relève que Suse, capitale des Alpes cottiennes, est précisée ciuitas155 et que Rama, localité secondaire sur la séparation entre la cité d’Embrun et celle de Briançon, est nommée comme mutatio. Certes, les précisions mansio, mutatio et ciuitas ne sont pas l’exacte transcription des statuts de ces localités mais elles marquent tout de même une hiérarchie entre des cités comme Gap, Chorges, Embrun et Briançon, les localités secondaires comme Rama et un chef-lieu de province comme Suse. Cette hiérarchie peut être le signe qu’au moment de la rédaction de cet itinéraire, Embrun n’est pas encore métropole des Alpes maritimes et que cette élévation est à dater des décennies suivantes, avant la rédaction de la Notitia Galliarum156. L. Duchesne et G. de Manteyer proposaient de dater ce transfert des années 362-370, au moment de la création du siège diocésain d’Embrun et de l’installation de l’évêque Marcellin157. La décision de Valentinien Ier de créer la Narbonnaise Seconde et celle de Gratien d’élever Cularo au rang de cité sous le nom de Gratianopolis / Grenoble attestent, selon ces auteurs, l’intervention de ces Augustes dans l’administration de cette région et la possibilité qu’ils soient à l’origine de l’élévation d’Embrun au rang de métropole. Cette hypothèse, intéressante si nous la comparons au terminus post quem représenté par la rédaction de l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem, se heurte à la question de la uita de saint Marcellin dont la réalité est encore discutée158. Sans pouvoir raisonnablement confirmer ou non son existence et l’instauration d’un évêché à Embrun entre 362 et 370, nous remarquons une correspondance chronologique non dénuée d’intérêt, cette ciuitas étant métropole des Alpes maritimes au moment de la rédaction de la Notitia Galliarum159. Municipium des Alpes maritimes, Brigantio / Briançonnet n’apparaît pas dans la Notitia. L’hommage rendu à Aurélien par l’ordre des décurions de ce municipe témoigne de son autonomie au moins jusqu’au règne de cet empereur160. L’appartenance de la vallée de l’Estéron et de Briançonnet au diocèse de Glandèves suppose une deminutio capitis de cette localité et l’intégration de ces territoires dans la ciuitas Glannatina, au plus tôt dans le dernier quart du IIIe s.161 La décision du transfert de Caturigomagus dans le territoire d’Eburodunum d’un évêché ou son titulaire a fait partie des listes d’évêques dont nous ne connaissons pas le siège (Roux, 1971, p. 379). 153 Cuntz, 1929, 555, 8. 154 Cuntz, 1929, 555, 6 à 556, 4. 155 La colonie d’Augusta Taurinorum, cité d’importance de la XIe région italienne, est également précisée ciuitas (Cuntz, 1929, 556, 9). 156 F. Benoit propose de dater le transfert de la métropole de Cimiez à Embrun sous Dioclétien (Benoit, 1977, p. 129). P.-A. Février place l’élévation d’Embrun au plus tard au début du IIIe s. (Février, 1977, p. 289). L’existence d’un commentariensis Alpium maritimarum (infra inscr. 227) à Cemenelum dans le cours du IIIe s. interdit cette hypothèse. 157 Duchesne, 1907, p. 290-291 ; Manteyer, 1925, p. 12. Cette chronologie est reprise par J.-R. Palanque (1951, p. 111-112). 158 Guyon, 1989, p. 405. 159 La rédaction de ce document civil précisant le détail des dix-sept provinces gauloises est envisagée entre l’extrême fin du IVe s. et les premières années du Ve s. (voir dernièrement la synthèse sur ce document dans Beaujard, Prévot, 2004, p. 20-21). 160 Voir infra inscr. 40. 161 Barruol, 2004d. 45 Introduction générale a pu s’accompagner de celui de Brigantio dans le territoire de Glandèves. Ce regroupement de deux ciuitates a pu être dicté par les difficultés rencontrées par chacune de ces collectivités dans leur gestion du quotidien, avec une nobilitas de moins en moins nombreuse ne pouvant répondre aux devoirs qui étaient les siens. Ce regroupement de deux cités, somme toute séparée par un seul massif, a peut-être été la solution retenue afin de pallier ces difficultés162. Ex prouincia Alpium Maritimarum ciuitate Eturamine Seuerianus episcopus 163 : ces quelques mots sont le premier témoignage de l’existence d’Eturamina, non seulement comme chef-lieu de diocèse mais plus simplement en tant que localité. Inconnue de l’épigraphie et de l’historiographie antique, Eturamina apparaît parmi les évêchés de la province ecclésiastique des Alpes maritimes, sous la direction de Severianus, présent au concile de Vaison en 442164. Ce personnage est l’unique évêque mentionné pour cette localité qui disparaît définitivement de la liste des évêchés dans la seconde partie du Ve s. et qui ne sera plus jamais un centre de pouvoir local, que celui-ci soit administratif ou religieux165. Absente de la Notitia Galliarum, Eturamina est désignée comme ciuitas dans les canons du concile de Vaison de 442, là où Eucesia / Uzès et Telonensis / Toulon, absentes également de la Notitia, sont respectivement présentées comme oppidum et locus166. Les précisions apportées par les rédacteurs des canons quant aux statuts des chefs-lieux d’évêchés représentés au concile établissent qu’Eturamina était désormais considérée comme une ciuitas. L’omission de cette localité par les rédacteurs de la Notitia est possible, à l’exemple de la colonie de Carpentras, mais il faut alors également l’envisager pour Brigantio et Caturigomagus, ce qui paraît improbable 167 . La situation administrative de chaque cité de cette province est connue par l’épigraphie seule, telle Brigantio et Caturigomagus, ou augmentée des passages des auteurs anciens et/ou du détail de la Notitia comme pour Cemenelum, Dinia, Eburodunum, Rigomagus, Salinae, Sanitium, Glanate et Vintium. Ces ciuitates, si réduites soient-elles, ont toujours laissé une trace dans les sources. Le hasard des découvertes archéologiques ou le silence des textes peut toujours être allégué pour expliquer que nous ne connaissions pas Eturamina comme cité de la province antérieurement au Ve s. Mais l’observation de la situation géographique de chaque cité de cette province encourage à ne pas accepter ce fait168. Les localités qui formèrent les ciuitates des Alpes maritimes s’ordonnent immanquablement le long des axes de communication, en se multipliant selon l’importance de la voie, tout en étant le trait d’union entre ces axes et les zones montagneuses dont elles étaient le point de convergence. Le site d’Eturamina ne répond pas à ces critères. Il ne se trouve pas sur un axe de circulation majeur. Entourée de hauts sommets à l’est, à l’ouest et surtout au nord avec des altitudes dépassant les 2500 m, la haute vallée du Verdon est tournée vers le sud avec Salinae comme débouché et point de rencontre avec la voie Littoral-Digne. Si Eturamina n’a pas eu le rang de cité durant la majeure partie de l’ère romaine, elle a pu être le siège d’un pagus suffisamment important pour être désigné au Ve s. comme chef-lieu d’évêché169. Eturamina n’est devenue ciuitas qu’à l’extrême fin de 162 Voir sur ce point Beaujard, Prévot 2004, p. 27-28. 163 Munier, 1963, p. 102. 164 Un évêque Seuerianus apparaît parmi les évêques présents au concile régional de Riez en 439 sans que le diocèse qu’il dirige soit précisé : ego Seuerianus episcopus huic definitioni interfui et subscripsi die et consule suprascriptis (Munier, 1963, p. 71). 165 Thorame n’a jamais été chef-lieu de comté à l’inverse d’Embrun, Senez, Glandèves, Vence ou Digne, de viguerie ou de baillie comme Castellane, Vence, Embrun, Digne ou Chorges et n’a repris à aucun moment son rôle de cité épiscopale alors que Senez, Digne ou Glandèves sont demeurées chefs-lieux de diocèses jusqu’à la Révolution. 166 […] Ex prouincia prima Narboninsi Eucesia oppido Constantius episcopus […] Ex prouincia qua supra (prouincia Vienninsis) loco Telonensi Agustales episcopus […] (Munier, 1963, p. 102). 167 Nous rejoignons ici la pensée de N. Lamboglia (1944, p. 32) : […] ma nessun indizio permette di credere che durante i primi secoli dell’Impero il suo territorio fosse independente […]. 168 Vision que nous partageons avec P.-A. Février (1977, p. 291). 169 N. Lamboglia et G. Barruol proposent de voir en Eturamina le centre d’une tribu indigène (Lamboglia, 1944, p. 32-35 et Barruol, 1969a, p. 381). 46 Introduction générale l’Antiquité tardive et incluse auparavant dans le territoire de la ciuitas Saliniensium. L’importance de sa population et des appuis dans les instances dirigeantes provinciales ont pu jouer en faveur de son élévation. Son choix comme siège d’une circonscription diocésaine peut s’expliquer par la volonté de diviser le territoire d’une cité comportant un nombre important de fidèles nécessitant pour chacune la présence d’un évêque, Salinae étant elle aussi siège d’un évêché. Les difficultés de communication dans une zone montagneuse, aux vallées cloisonnées, devaient allonger les parcours entre ces lieux. Une telle expérience n’est pas unique. Le diocèse de Poitiers a connu une tentative de division temporaire de son territoire au début du VIe s.170 Eturamina n’est pas demeurée le siège d’un évêché, son territoire et celui de Salinae ayant semble-t-il été inclus dans un nouveau diocèse dont le siège fut placé à Sanitium171. L’éloignement d’Eturamina par rapport à la voie mettant en communication les cités de l’intérieur de notre province et le littoral a dû peser dans la décision de lui retirer son rang d’évêché. Le droit latin dans les Alpes maritimae La question de l’octroi du droit latin aux populations des Alpes maritimae est complexe. La phrase laconique de Tacite dans son XVe livre des Annales sur la donation de ce droit aux populations des Alpes maritimes par Néron, offre un témoignage daté de sa concession : Eodem anno, Caesar nationes Alpium maritimarum in ius Latii transtulit172. À cette lecture, les difficultés sur cette question paraissent inexistantes. Les populations de notre province ont reçu en même temps le ius Latii. Cependant, l’examen des dénominations de certains citoyens des ciuitates des Alpes maritimes, et particulièrement de leur tribu de rattachement, montre une réalité différente et autorise à envisager un octroi du ius Latii en deux phases. L’inscription dans la tribu Claudia d’un grand nombre d’habitants de Cemenelum est sans conteste l’indication de l’octroi du droit latin à cette communauté par l’empereur Claude173. L’ancien oppidum des Vediantii, peuple traditionnellement ami des Marseillais et des Romains174, avait naturellement été choisi par Auguste comme chef-lieu de la préfecture des Alpes maritimes et résidence du praefectus ciuitatium. Cette situation a amené une romanisation rapide de la communauté pérégrine et incité Claude à lui accorder le droit latin. Cet octroi s’est limité, à l’échelon des Alpes maritimes, à la seule Cemenelum. Lancé dans une réorganisation juridique et territoriale du massif alpin, Claude a englobé dans ce mouvement le principal foyer de romanité du sud des Alpes. Après la donation du droit latin aux Ceutrones, aux Octodurenses, peut-être aux Cottianae ciuitates, il en a fait de même avec Cemenelum. Ainsi, il avait doté du droit latin trois voire quatre zones distinctes du versant occidental des Alpes où existaient les cités qui seront les chefs-lieux des futures provinces alpines. La date d’octroi du droit latin pour Cimiez est à situer entre l’année 44, date du retour 170 Chalon, Florençon, 2002, p. 170. Cette tentative fut là aussi temporaire. 171 Voir dernièrement sur ce point Barruol 2004a et c. 172 Soit : « La même année, César admit au droit latin les peuplades des Alpes maritimes » Tacite, Ann., XV, 32. La construction du récit de Tacite permet d’envisager que cet eodem anno soit l’année 63. En effet, le paragraphe suivant débute par le nom des consulaires de 64, C. Laecanius Bassus et M. Licinius Crassus Frugi (Lassère, 2005, p. 958), marquant dans le récit de Tacite le passage dans une nouvelle année. 173 Nous refusons la position de F. Benoit (1977, p. 8) et J. Prieur (1976, p. 649) qui dataient cette donation du règne de Néron. À partir du seul texte de Tacite, ces auteurs considéraient que l’octroi du ius Latii avait été décidé pour tous les peuples des Alpes maritimae, sans exception. Ils ne distinguaient pas le cas de Cemenelum de celui des autres cités de la province. 174 Les Vediantii n’ont pas participé au blocus des comptoirs d’Antipolis et de Nikaia avec les Oxybii et les Deciates, blocus réprimé par les Romains en 154 av. n. è. (Polybe, Hist., XXXIII, 8 - 10). Ils n’apparaissent pas non plus sur le trophée de La Turbie parmi les peuples alpins belliqueux (Pline, Hist. Nat., III, 136-137 et infra inscr. 358) confirmant ainsi les liens existant entre ce peuple, les Marseillais et les Romains. 47 Introduction générale de la campagne de Bretagne avec la prise du titre de rex par Cottius II et l’augmentation de l’étendue des territoires sous la responsabilité du dynaste alpin, et l’année 47 avec le réaménagement de la voie du Grand Saint-Bernard et l’octroi du droit latin aux habitants du Valais et aux Ceutrons lors de la censure de Claude. Ces événements peuvent avoir été accompagnés de l’octroi du ius Latii à Cemenelum. A. Chastagnol avançait cette donation dès Auguste, en se fondant sur un passage de Strabon où l’auteur présente les habitants du littoral, entre le Var et Gênes, comme des « Italiotes »175. Les documents épigraphiques trouvés sur le littoral du département des Alpes-Maritimes et l’existence, au sud de Cemenelum, de la localité marseillaise de Nikaia permettent de rejeter cette interprétation. Les Lygiens du littoral ayant le même statut que les Italiotes sont les populations présentes au sud de la préfecture des Alpes maritimes qui seront intégrées dès Auguste dans la cité de Vintimille. Cemenelum est à considérer comme faisant partie de la zone montagneuse et non comme appartenant à l’Italie. Si Claude a donné le droit latin à Cemenelum, Néron est celui qui l’a étendu à l’ensemble des nationes Alpium Maritimarum. Cette décision s’est accompagnée de l’inscription des nouveaux citoyens dans la tribu Quirina, celle du dernier des JulioClaudiens. C’est le cas pour Salinae où deux citoyens appartiennent à cette tribu. L’inscription d’un soldat originaire de Salinae dans la tribu Claudia ne permet pas de conclure à l’octroi du ius Latii pour ces ciuitates sous Claude176 . Il paraît raisonnable de distinguer dans cette épitaphe, la tribu d’un soldat ayant bénéficié d’une promotion quiritaire après ses trente années de service, avec son inscription dans la tribu de l’empereur sous lequel il eut son congé, l’inscription de citoyens de Salinae dans la tribu Quirina venant confirmer cette position. Il en est de même pour Glanate. La découverte en Pannonie supérieure, dans l’ancienne Carnuntum, de l’épitaphe d’un soldat de la XVe légion Apollinaris originaire de cette cité177, mentionnat sa tribu d’élection, la tribu Claudia, n’implique pas nécessairement l’inscription des habitants de Glandèves dans cette tribu. Ce légionnaire de la legio XV Apollinaris, et plus probablement son père ou son grand-père, a pu obtenir la citoyenneté romaine, à titre personnel, sous l’empereur Claude. Le fait que celui-ci ou les ascendants de sa famille n’aient pas intégré le nomen Claudius dans leurs tria nomina peut s’interpréter également comme le signe d’une gens originaire d’une localité où les habitants étaient inscrits dans la tribu Claudia (peut-être Cemenelum) et qui résidait dans une cité pérégrine178. Il est également possible que ce légionnaire ait obtenu la citoyenneté lors de son recrutement avec une inscription dans la tribu Claudia. Cette hypothèse se fonde sur le fait qu’un second soldat de la XVe légion Apollinaris, M. Anicius Censor, originaire de la cité de Dinia, est lui aussi inscrit dans la tribu Claudia, en lieu et place de la tribu Voltinia, propre aux citoyens de cette colonie latine de Narbonnaise179. Ce légionnaire et P. Valerius Alpinus originaire de Glanate, ont pu être recrutés alors qu’ils n’étaient que pérégrins, la citoyenneté leur ayant été conférée peu après leur engagement180. L’inscription de P. Valerius Alpinus dans la tribu Claudia n’est 175 « Quant aux Lygiens installés entre le Var et Gênes, ceux du bord de la mer ont le même statut que les Italiotes, tandis que Rome envoie à ceux qui habitent la partie montagneuse, comme elle le fait à l’égard d’autres peuples entièrement barbares, un préfet de l’ordre équestre » Strabon, Géo., IV, 6, 4. Voir Chastagnol, 1995, p. 145. 176 CIL III, 14632. Nous sommes en contradiction avec la vision d’A. Chastagnol, qui avançait une donation du droit latin par Claude à Salinae et à Glanate (Chastagnol, 1995, p. 145). 177 [P(ublius) ?] Valerius P(ublii) f(ilius) │ [C]la(udia) Alpinus, │ [G]lanat(e ?), mil(es) │ [l]eg(ionis) XV Apol(linaris) │ ann(is) XXX, stip(endium) X, │ h(ic) s(itus) e(st). Sex(tus) Albius │ h(eres) u(iuus) p(osuit), agent(e) │ cura(m) A(ulo) Coelio │ secundo h(erede). │ T(estamento) f(aciundum) i(ussit). Publius Valerius Alpinus, fils de Publius, de la tribu Claudia, (originaire) de Glanate, soldat de la XVe légion Apollinaris, qui a vécu trente ans et servi dix ans, est déposé ici. Sextus Albius, son héritier, a fait poser de son vivant (cette épitaphe), par les soins d’Aulus Coelius, second héritier. (Valerius Alpinus) a ordonné par testament que ce tombeau soit érigé (AE 1958, 225). 178 À l’exemple de ce qu’avançait P.-A. Février (1977, p. 285-286). 179 CIL III, 13481 (AE 1896, 23). 180 Si, traditionnellement, le légionnaire était quiritaire de naissance, il est fréquemment arrivé qu’en période difficile de 48 Introduction générale donc pas à généraliser à l’ensemble des citoyens originaires de Glanate. La tribu Quirina devait également celle de Brigantio et de Sanitium mais nous ne pouvons à ce jour l’affirmer. L’inscription d’un citoyen de Vintium dans la tribu Papiria a entraîné l’hypothèse que la cité aurait reçu le droit latin plus tardivement, sans doute sous Trajan 181 . Il est difficile d’envisager que Vintium et les Nerusii, placés sur un pied d’égalité avec les autres tribus des Alpes méridionales au lendemain de la conquête augustéenne, n’aient reçu le droit latin qu’à la fin du Ier s. ou au début du IIe s.182 Le mouvement entrepris par Auguste pour intégrer dans l’Empire ce grand massif alpin et ses cols importants se fit par de grandes phases qui aboutirent, en une soixantaine d’années, au rassemblement des zones tribales en ciuitates avec l’octroi du droit latin et l’élévation au rang de provinces procuratoriennes des préfectures de cités. La transformation des Alpes cottiennes et des Alpes maritimes en provinces sous l’empereur Néron a été le dernier acte de la mise en place d’un statut uniforme pour l’ensemble du massif alpin, des Alpes maritimes au Norique183. Cette volonté d’assembler les populations alpines au reste de l’Empire, en instaurant des institutions analogues, ne correspond pas à l’hypothèse d’une tribu et de son chef-lieu laissés de côté lors de l’octroi du droit latin aux peuples des Alpes maritimes. Les Nerusii, peuple situé autour de Vintium184, n’étaient pas localisés dans une vallée marquée, isolés au milieu de massifs montagneux, avec peu de contacts vers l’extérieur. Leur situation à proximité immédiate d’un littoral connu et fréquenté depuis plusieurs siècles par les grandes civilisations méditerranéennes, choisi par les Grecs de Marseille pour installer deux de leurs comptoirs, ne faisait certainement pas d’eux un peuple replié sur lui-même qui n’aurait pu suivre les transformations engagées chez ses voisins immédiats. L’inscription d’un citoyen vençois dans la tribu Papiria se conçoit, dans l’état de notre documentation, comme une promotion viritane ou le possible indice d’une évolution statutaire ultérieure de la cité, avec l’inscription des nouveaux citoyens dans cette tribu. Réunies aux Alpes maritimes seulement dans le cours du IIe s., Dinia, Caturigomagus, Eburodunum et Rigomagus n’entrent pas dans le schéma énoncé. La première, comme toutes les cités de Narbonnaise, a ses citoyens inscrits dans la tribu Voltinia. Pour les deux dernières, cités des Alpes cottiennes à l’origine, l’inscription de leurs citoyens dans la tribu Quirina suppose une donation du ius Latii sous Néron à la même période que les nationes Alpium maritimarum. Si Suétone précise la transformation du royaume du défunt Cottius II en province procuratorienne sur décision de Néron, il ne parle pas d’une donation du droit latin à ces communautés185. La donation du droit latin aux Alpes cottiennes peut s’envisager sous le règne de Claude à la lumière d’un passage de l’Histoire Naturelle de Pline, l’agrandissement du royaume et la prise, à nouveau, du titre de rex par Cottius II selon la volonté du fils de Drusus venant recrutement, des pérégrins issus d’un milieu romanisé soient recrutés (Le Bohec, 1989, p. 75 et Lassère, 2005, p. 760). 181 Arnaud, 1999, p. 42-43. 182 C. Vismara (1983, p. 17 et 1989, p. 13) propose de dater l’obtention du droit latin pour Vintium sous Néron, en énonçant tout de même que la tribu Papiria était celle de Vence sur la foi d’une inscription dont l’origine vençoise des individus est plus que douteuse (infra inscr. 88). 183 Van Berchem, 1982, p. 235. 184 Barruol, 1969a, p. 368-369. 185 Augendi propagandique imperii, neque uoluntate ulla neque spe moltus unquam, etiam ex Britannia deducere exercitum cogitauit ; nec nisi uerecundia, ne obtrectare parentis gloriae uideretur, destitit. Ponti modo regnum concedente Polemone, item Alpium defuncto Cottio in prouinciae formam redegit. Soit : « Jamais Néron ne fut en aucune manière touché par le désir ni par l’espoir d’accroître et d’étendre l’Empire : il songea même à retirer ses troupes de Bretagne et ce fut uniquement par convenance, pour ne point paraître insulter à la gloire de son père, qu’il y renonça. Il réduisit seulement en province le royaume du Pont, avec l’assentiment de Polémon, et celui des Alpes, après la mort de Cottius. » (Suétone, Nero, 18). 49 Introduction générale confirmer l’intérêt du princeps pour ce secteur186. Si Pline a employé pour la description de la Narbonnaise une formula prouinciae en majorité d’époque augustéenne, additionnée de quelques transformations ultérieures jusqu’à l’époque flavienne187, sa description des Alpes est loin d’être aussi complète et paraît un enchaînement de données recueillies dans plusieurs sources. Désigner les cités qui formeront la province des Alpes cottiennes par les seuls mots Cottianae ciuitates révèle qu’il n’a pas utilisé, dans sa description des Alpes, des documents contemporains de sa rédaction. L’association, dans son passage sur les peuples alpins ayant reçu le droit latin188, des Octodurenses, des Ceutrones et des Cottianae ciuitates, sous une appellation qui suggère, pour ces dernières, plus les cités d’un royaume que d’une province procuratorienne, permet d’envisager que Claude est l’empereur qui a conféré ce droit aux Alpes cottiennes, dans un mouvement global qui l’a vu agir ainsi pour Cemenelum, Octodurus et les Ceutrones189. Cette hypothèse se heurte cependant à un problème. Dotées du droit latin par Claude, les Cottianae ciuitates auraient dû, à l’exemple de Cemenelum, avoir leurs citoyens inscrits dans la tribu Claudia. Il n’en est rien. À Eburodunum, Rigomagus, Brigantio et Segusio, les citoyens étaient inscrits dans la tribu Quirina 190 , tribu traditionnellement retenue comme celle de Néron et des Flaviens. Cette contradiction s’accompagne du fait que plusieurs citoyens des Alpes cottiennes sont désignés par le gentilice Claudius, régulièrement précédé du praenomen Tiberius191, que l’on peut rattacher à Claude et à Néron. Cependant, les relations particulières qu’entretenait Claude avec Cottius II ont pu l’amener, après avoir étendu les territoires sous la responsabilité de ce dynaste et lui avoir octroyé à nouveau le titre de rex, à inscrire les nouveaux citoyens des Alpes cottiennes dans sa tribu personnelle, la Quirina 192 . Toutefois, il faut alors envisager que les territoires sous la responsabilité de Cottius II avaient connu une organisation en cités après la paix avec Auguste. Que cette organisation n’ait pas disparu avec la prise du titre de roi, nous ne pouvons l’affirmer. Néanmoins, l’existence d’un praefectus tel qu’Albanus sous la responsabilité de Cottius II suppose que les institutions d’inspiration romaine ont perduré après 44 et que le ius Latii avait un sens pour des populations sous la responsabilité d’un roi indigène. Ainsi, la donation du droit latin aux Alpes cottiennes par l’empereur Claude, avec l’inscription des citoyens dans sa tribu personnelle, n’est pas à écarter. Elle est tout aussi vraisemblable qu’une donation de ce droit par Néron avant l’année 63193. 186 Voir supra note 69 pour le texte de Dion Cassius. La prise de ce titre par Cottius II est confirmée par l’épigraphie : M(arco) Iul(io) Cott(io) Reg(i)… (CIL V, 7296 [ILS 848]). Dion Cassius fait référence à M. Iulius Donni filius Cottii nepos Cottius – Cottius II -, et non à M. Iulius regis Donni filius Cottius – Cottius Ier (Letta, 1976, p. 68). 187 Christol, 1994, p. 62. 188 Pour le texte de Pline (Hist. Nat., III, 20), voir supra note 6. 189 Claude a octroyé le ius Latii à la localité d’Octodurus / Martigny devenue Forum Claudii Vallensium Octodurus (Van Berchem, 1982, p. 232-234 et CIL XII, 5519 à 5524). Il en a fait de même avec les Ceutrones qui avaient comme capitale la ville d’Axima / Aime devenue Forum Claudii Ceutronum (Van Berchem, 1982, p. 234 et CIL XII, 102 [ILS 6756], 104, 105 [ILS 289], 107 [ILS 5868], 108 et 110 [ILS 605] et ILAlpes, I, 28). C. Letta avance la donation du droit latin aux Alpes cottiennes par Claude sans justifier sa position (Letta, 1976, p. 60). 190 Prieur, 1968a, p. 133. Pour les témoignages épigraphiques, pour Eburodunum, voir infra inscr. 7 et ILGN, 15 (ILAlpes, I, 4) et CIL V, 7259 ; pour Rigomagus, voir infra inscr. 14 et 16 ; pour Brigantio / Briançon, voir CIL XII, 95 ; pour Suse, voir CIL. V, 7236 et 7260. 191 Pour Rigomagus voir infra inscr. 15 et pour Suse CIL V, 7236 Tib(erius) Clau[dius] ; 7260 Tib(erius) Claud(ius) Niger et Claud(ia) Nigrina ; 7280 Ti(berius) Clau[dius] ; 7281 [Ti(berius)] Cl(audius) Euty[che]tis et Tib(erius) Cl(audius) [For]tunatus ; 7282 Claudia Ianuaria et Ti(berius) Claudius Til( ?) Soterichus. 192 Il en a été ainsi en Maurétanie césarienne où Claude a voulu récompenser la cité de Volubilis de son aide dans la guerre contre Aedemon (affranchi du roi Ptolémée et chef de la révolte maure) en accompagnant la donation du droit romain et du statut de municipe à cette localité par l’inscription de ses habitants dans sa tribu personnelle (Gascou, 1981, p. 228-230). 193 Position défendue par Laffi, 1977, p. 403 ; Prieur, 1976, p. 643 et Chastagnol, 1995, p. 145. L’hypothèse du ius Latii octroyé par Auguste a été envisagée par Mommsen (CIL V, p. 810 et 903) et reprise par J. Prieur (1968a, p. 132). Elle se fondait sur les bas-reliefs de l’arc de Suse qui décrivent l’accord en 13 av. n. è. entre Cottius Ier, les représentants des peuples de son royaume, et Auguste (Barruol, 1969a, p. 29-32). Après G. Barruol (1969a, p. 30 note 3) et A. Roth-Congès (19931994, p. 95), nous pensons que la scène représentée sur la face occidentale de l’arc de Suse symbolise davantage l’attribution viritane de la ciuitas Romana aux élites, au même titre que leur roi, que la donation du ius Latii à toutes les cités du royaume. 50 Introduction générale Évolution statutaire des communautés La concession du droit latin par Néron n’a pu se faire qu’envers un territoire pacifié dont la population était prête à entrer de plain-pied dans l’organisation de l’Empire et avait atteint un niveau d’enrichissement suffisant pour financer les dépenses liées à l’exercice des magistratures et prêtrises et constituer un ordo. L’existence d’un sénat, de magistratures et de sacerdoces à Vintium, avant l’octroi du ius Latii, établit que cela était le cas, sans doute dès la première moitié du Ier s. 194 . Cet état de fait est de nature à expliquer également la transformation de la préfecture de cités en province procuratorienne, la présence d’un commandement militaire et civil fort n’ayant plus véritablement lieu d’être dans une zone bien romanisée. D’ailleurs, il n’est pas surprenant que la présence militaire dans ce district ait été allégée vraisemblablement sous Claude, passant de trois cohortes stationnées en permanence à une seule, constituée en majorité d’auxiliaires originaires de la région195. Les cités composant la province des Alpes maritimes paraissent être demeurées statutairement, pour la plupart d’entre elles, de simples ciuitates de droit latin. Eburodunum, Caturigomagus, Vintium, Sanitium et Salinae sont accompagnées du seul qualificatif de ciuitas dans les documents épigraphiques. Rigomagus et Glanate sont également désignées sous ce statut mais seulement durant l’Antiquité tardive, sans que cela puisse présager de leur situation antérieure. Nous sommes loin de la réflexion d’A. Chastagnol pour qui le statut de municipium « […] était de règle dans les cités alpestres dotées du droit latin »196. Il est attesté que certaines de ces ciuitates ont connu une évolution de leur statut. La dédicace d’un particulier aux G(enii) m(unicipii) cultores de Cemenelum 197 atteste que l’ancien chef-lieu des Vediantii n’est pas demeuré une simple ciuitas mais qu’il a été promu au rang de municipium. L’unique témoignage de ce statut obtenu par Cemenelum n’offre aucune donnée chronologique permettant d’établir la période de cette promotion. L’inscription de quelques Cemenelenses dans la tribu Quirina peut, certes, correspondre à des citoyens ayant reçu la ciuitas romana à titre individuel ou originaires d’une autre cité. Elle peut également révéler la promotion statutaire de Cemenelum au rang de municipe, avec l'attribution d’une nouvelle tribu aux habitants obtenant désormais la citoyenneté198. Il en a été ainsi pour la ciuitas Heluetiorum où antérieurement à l’octroi du rang de colonia, cette cité pérégrine inscrivait ses nouveaux citoyens dans la tribu Fabia. Après la promotion coloniale voulue par Vespasien, les citoyens étaient inscrits dans la tribu Quirina199. Il est intéressant de relever que Vespasien est honoré à Segusio, ce qui a amené Th. Mommsen à envisager que cet empereur était le commanditaire de travaux réalisés dans cette capitale200. Son action ne s’est pas limitée à cette seule région des Alpes. Il est intervenu dans d’autres domaines comme la rectification des frontières par exemple. Une inscription découverte dans le massif du Mont-Blanc 201 , aux environs de Saint-Gervais-les-Bains, témoigne de son intervention pour rectifier les limites du territoire des Ceutrones. En outre, son action dans la province voisine de Narbonnaise confirme son intervention dans 194 Infra inscr. 84. 195 Voir infra p. 56-57. 196 ILN, Digne, p. 267. Quelques dizaines de lignes après, il précise à nouveau que le titre de municipe était celui « […] en usage dans [la] province des Alpes maritimes […] ». 197 Infra inscr. 155. 198 Voir les exemples mentionnés dans Lassère, 2005, p. 327-328. 199 Frei-Stolba, 1999, p. 79-80. 200 Cette dédicace date de l’année 71 (CIL V, 7244). Mommsen présente Vespasien parmi les empereurs ayant commandité des travaux dans la capitale des Alpes cottiennes (CIL V, p. 815). 201 CIL XII, 113 (ILS 5957). 51 Introduction générale l’administration provinciale avec l’élévation d’Augusta Tricastinorum au rang de colonie sous le nom de colonia Flauia Tricastinorum202 et, peut-être, l’intégration dans les limites de la colonie romaine de Narbo Martius de la cité latine de Ruscino 203 . L’octroi du rang de municipium à Cemenelum par cet empereur est parfaitement envisageable, ce dernier étant sans doute à l’origine de la formation de la cohors I Ligurum stationnée dans la capitale des Alpes maritimes. En ce qui concerne son fils Domitien, l'attribution de nombreuses chartes municipales dans les Espagnes 204 et son action pour le développement du culte impérial provincial205 justifient le maintien de cet empereur parmi ceux susceptibles d’avoir accordé cette promotion statutaire. La constitution de la cohors I Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum à partir de la cohors I Ligurum, dans la seconde moitié du Ier s., attribuée à Domitien, peut établir son intervention dans les Alpes maritimes206. L’octroi du titre de municipe est fortement envisagé pour Dinia. Lors de son transfert de la province de Narbonnaise à celle des Alpes maritimes, cette localité, anciennement colonie latine, a vraisemblablement pris le statut de municipium pour se conformer aux règles en vigueur dans sa nouvelle province. Pour le moins, le titre de municipium n’était pas commun à toutes ces cités mais devait représenter le stade supérieur de leur (possible) évolution statutaire. Dinia est devenue municipium dans le cours du IIe s., entre les règnes d’Hadrien et celui, commun, de Marc Aurèle et Commode. Municipe, c’est la promotion que semble avoir connue Briançonnet, si l’on attribue à cette localité le texte des deux fragments relevés par le chevalier Peiresc mentionnant une Brigantio comme municipium207. La première ligne du second fragment comporte les lettres [---]ni Aug Constan[---], ce qui a amené O. Hirschfeld à proposer Constantin Ier comme règne sous lequel ce document a été rédigé 208 . Cette restitution pose un problème : peut-on envisager l’existence d’un conuentus ciuium romanorum dans le territoire d’un municipium où sont encore mentionnés des peregrini un siècle après la promulgation de l’édit de Caracalla ? Il est vrai qu’à partir de la Constitution antoninienne, il est difficile d’envisager l’existence d’un conuentus ciuium romanorum et de pérégrins dans un municipe. Mais des témoignages provenant des zones périphériques de l’Empire attestent la persistance de pérégrins après 212 ainsi que celle d’un conuentus ciuium romanorum dans la cité de Mayence dans la fin du IIIe s.209 La colonie d’Avenches (héritière de la ciuitas Heluetiorum) a conservé un conuentus au moins jusqu’à la fin du IIe s.210 Il est possible que le conuentus de Brigantio ait perduré pendant une grande partie de l’Empire, entretenu par les descendants des premiers membres désirant marquer leur appartenance à une sorte d’élite locale. Même si 202 Christol, 1999, p. 22. 203 Gayraud, 1980, p. 96-97. M. Chalon, quant à lui, proposa de dater l’absorption de Ruscino par Narbo Martius en 68 de n. è. lors du soulèvement de Galba contre Néron (Chalon, 1980, p. 342). Mais le possible changement de statut de Ruscino avec son élévation au rang de colonie romaine, en lieu et place de son rattachement à Narbonne, n’est pas totalement écarté (Christol, Heijmans, 1992, p. 43). 204 Par exemple en Bétique, en Lusitanie ou en Citérieure (Jacques, Scheid, 1990, p. 235 et Nony, 1998, p. 136). 205 Sur l’action des Flaviens dans le domaine du culte impérial provincial, voir Fishwick, 1978, p. 1219-1233 ainsi que Pailler, 1989, p. 176-183 pour l’action de Domitien dans ce même domaine. 206 Voir infra p. 56-57. 207 [---]NI Aug(usti) CONSTAN|[--- pro]uincia Alpium marit[imar(um) municipe]s eius muni|[cipii non m]inus multi quam qui [inter decurio]nes eius mu|[nicipii ---] municipibus eius muni[cipii ciuib]us Romanis. | De conu[entu ciui]um romanorum. | [Ciuibus] romanis qui municip[ii ---] | [---]BIIS Brigantionis sunt [---] | [---]M municipii inter ipsos [---] | [---]I cum peregrinis eius p[rouinciae ---]| ---. … Augsute… province des Alpes maritimes, citoyens de ce municipe, non moins nombreux que ceux qui figurent parmi les décurions de ce municipe…, aux citoyens de ce municipe, citoyens romains. À propos du conuentus des citoyens romains… pour les citoyens romains qui…de ce municipe…de Briançonnet( ?), du municipe, entre eux…avec les pérégrins de cette province… (CIL XII, 94 et Rémy, Kaiser, 2005, 12 [AE 2005, 963]). 208 CIL XII, 94. 209 Voir le récapitulatif dans Jacques, Scheid, 1990, p. 285. 210 Frei-Stolba, 1999, p. 80-81. 52 Introduction générale certains témoignages révèlent la présence de peregrini dans certaines cités des marges de l’Empire dans le courant du IIIe s., il est difficile de le croire dans la première moitié du IVe s. pour Brigantio. Peiresc a pu commettre une erreur dans la transcription de la première ligne du second fragment, Constantin n’étant peut-être pas le princeps sous lequel a été rédigé le document 211 . Ce texte date vraisemblablement d’une période antérieure sans que nous puissions apporter une nouvelle datation. Le grand nombre de chartes municipales accordées sous les Flaviens pèse néanmoins d’un poids non négligeable pour envisager cette dynastie comme donatrice de ce statut. Précédemment, l’inscription de citoyens vençois dans la tribu Papiria a été envisagée dans deux cas : soit par promotion personnelle, soit à la suite d’une évolution du statut de la cité qui a amené l’inscription des citoyens dans une nouvelle tribu. Compte tenu de l’exemple unique d’un citoyen vençois inscrit dans la tribu Papiria, la première hypothèse paraît la plus vraisemblable. Cependant, la seconde hypothèse peut trouver un soutien dans une autre inscription de Vence. Un aqueduc avait été réalisé dans cette cité, réalisation vraisemblablement voulue ou du moins acceptée par Nerva212. Cet ouvrage n’était peut-être que l’une des décisions de cet empereur qui a pu offrir à Vintium l’élévation au rang de municipium, entraînant l’inscription des nouveaux citoyens dans la tribu Papiria, sa tribu d’origine. Nous serions là dans le même cas que Cemenelum, pour les Alpes maritimes, et la ciuitas Heluetiorum, dans un autre secteur du massif alpin. Seuls de nouveaux témoignages seront à même de faire évoluer cette question cependant, à ce jour, l’hypothèse d’une donation viritane à un citoyen reste la plus prudente. Présentée comme municipium par certains auteurs 213 , Salinae n’est mentionnée dans l’épigraphie que simplement qualifiée de ciuitas. La position d’A. Alföldy et d’A. Chastagnol a été induite par l’inscription de T. Claudius Ligomarus, cavalier de la IIIe cohorte Alpine, dans la tribu Claudia. Ces auteurs ont envisagé l’inscription des citoyens de Salinae dans cette tribu à la suite de la donation du ius Latii par l’empereur Claude, cette donation étant accompagnée du statut de municipe. Nous avons vu précédemment que la tribu des citoyens de Salinae était la Quirina. Il n’est nullement question d’une donation par Claude du droit latin à cette localité et aucune mention de Salinae n’est accompagnée de la précision municipium, ce qui interdit de lui conférer ce statut. Les différentes localités des Alpes maritimae ont-elles reçu le droit romain avant son octroi à l’ensemble des habitants libres de l’Empire en 212 ? Nous pourrions l’envisager pour les localités où est attesté soit un changement de statut soit l’existence de deux tribus pour leurs citoyens, comme à Cemenelum et à Brigantio. Pour Cemenelum, la présence dans le chef-lieu de ce municipe d’un collège d’emeriti, de soldats ayant terminé leur service, peut apporter un élément à la résolution de cette question. Ces emeriti précisent leur statut de consistentes, de résidents. Cette précision peut apparaître comme une volonté de se différencier des autres habitants d’un municipe demeuré de droit latin, avec une population comportant encore des peregrini. Nous sommes à la veille de la promulgation de la Constitution antoninienne214. À Brigantio, la persistance d’un conuentus ciuium romanorum peut être interprétée de la même façon, le désir de se distinguer d’une population locale ne vivant pas, pour sa majorité, sous le droit romain. Le cas de Dinia est particulier. Avait-elle reçu, avant son transfert, le droit romain, comme le suggère la direction de ses affaires 211 P.-A. Février émettait déjà des doutes sur la transcription de la première ligne de cette inscription (1977, p. 286-287). 212 Infra inscr. 72. 213 Alföldy, 1969, p. 48-49 et Chastagnol, 1995, p. 83. 214 L’inscription est à dater des derniers mois du règne commun de Septime Sévère et de Caracalla (infra inscr. 175). 53 Introduction générale municipales par des duouiri ?215 Ou, demeurée colonie latine, l’adoption du duumvirat en lieu et place du quattuorvirat s’est-elle faite lors du transfert dans les Alpes maritimes où les duumvirs étaient à la tête des cités ? Rien ne permet de retenir la seconde hypothèse et nous rejoignons la position commune d’A. Chastagnol et de J. Gascou sur la persistance de Dinia comme colonie latine jusqu’à son transfert dans notre province. Ainsi, le droit romain ne paraît pas avoir été concédé à l’une des cités des Alpes maritimae avant l’édit de Caracalla. L’existence d’épitaphes de pérégrins datées du IIe s. dans les territoires de Brigantio, de Vintium et d’Eburodunum atteste la présence de familles relevant de ce statut deux siècles après la conquête. Institutions municipales Les témoignages recueillis sur les institutions de chaque ciuitas ne permettent de dresser qu’un tableau partiel des magistratures et prêtrises constituant les carrières municipales des cités des Alpes maritimes. Parmi les neuf ciuitates formant la province, Glandèves est la seule pour laquelle l’existence d’un ordre des décurions n’est pas avérée. Le duumvirat est la magistrature la plus attestée dans les Alpes maritimae. Elle se rencontre à Cemenelum, à Vintium, à Eburodunum, à Rigomagus, à Dinia, à Salinae et à Brigantio. Le décret municipal découvert à Thoard, territoire de Dinia, témoigne que l’édilité et la questure pouvaient également se rencontrer, l’expression omnibus honoribus functus employée au sujet d’un notable vençois confirmant l’existence de plusieurs magistratures et honneurs dans ces cités216. Si un notable de Cemenelum est désigné en tant que duumuir munerarius217, aucune personne pour l’ensemble de la province ne précise avoir rempli la charge de IIuir quinquennalis. La charge de magistratus exercée à Vence par L. Veludius Valerianus 218 témoigne, qu’avant l’octroi du droit latin par Néron, Vence et vraisemblablement d’autres cités pérégrines des Alpes maritimes, possédaient à leur tête un magistrat unique ainsi qu’un ordo, prémices de l’organisation qui prévaudra après 63. Nous sommes là dans des cas de figures déjà observés dans les cités des Trois Gaules ou la ciuitas Heluetiorum/ Avenches, preuve s’il en fallait que Rome a adopté les mêmes organisations pour différentes provinces. Le passage de la charge unique de magistratus à celle, collégiale, de duumuir marque l’octroi du droit latin aux communautés219. Il en a été ainsi à Vintium. À ce jour, et à l’exemple de ce qu’avance J. Gascou pour les cités de la Narbonnaise220, le flaminat du culte impérial municipale n’est pas à considérer systématiquement comme le couronnement de la carrière municipale. La diversité semble avoir prévalu dans notre province. Pour Chorges, Faucon-de-Barcelonnette, Senez et Glandèves, les informations sont 215 Selon le schéma adopté par J. Gascou pour les colonies de Narbonnaise avec les colonies latines dirigées par des quattuoruiri et, lors de leur obtention du droit romain, le remplacement de ces magistrats par des duouiri (1991). 216 Infra inscr. 142B. 217 Infra inscr. 349. 218 Infra inscr. 84. 219 Nous sommes là dans des cas de figure déjà observés dans les cités des Trois Gaules (Chastagnol, 1995, p. 187-188) et de la ciuitas Heluetiorum (Frei-Stolba, 1999, p. 76-78), en Germanie Inférieure, preuve s’il en fallait que Rome a adopté les mêmes organisations pour différentes provinces. Le passage de la charge unique de magistratus à celle, collégiale, de duumuir marque l’octroi du droit latin aux communautés. 220 Gascou, 1997, p. 137. 54 Introduction générale trop ténues (voire inexistantes) pour que l’on puisse préciser ce point. Si à Digne et à Briançonnet le flaminat impérial est le sommet des responsabilités municipales, ce ne semble pas être le cas à Embrun et à Castellane où le duumvirat représente l’aboutissement de la carrière. À Vence, la dernière étape du cursus est bien une prêtrise publique ; cependant elle ne concerne pas le culte impérial mais un culte public non encore déterminé. Elle était d’ailleurs présente antérieurement à la donation du ius Latii à cette cité, L. Veludius Valerianus ayant rempli la charge de sacerdos après celle de magistratus. La charge de sacerdos est également connue pour la capitale Cemenelum où elle a été dernièrement interprétée à tort comme la responsabilité du culte impérial à l’échelon municipal. Honoré dans la zone de Saint-Dalmas-de-Valdeblore, M(uel F)annius [---] Secundius Pudens a eu la responsabilité d’un sacerdoce que nous ne pouvons préciser. Cette terminologie a été avancée comme inconnue dans le municipe de Cimiez. Ce citoyen n’aurait pas rempli une carrière municipale dans la capitale mais dans une ciuitas, au nom inconnue, dont le territoire, à cheval sur les hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, serait à rattacher à la province des Alpes cottiennes jusqu’à la fin du IIe s.221 Si la terminologie flamen ciuitatis est bien attestée à Cemenelum, celle de sacerdos l’est également 222 . Faute de précisions supplémentaires sur cette prêtrise, la prudence incite à considérer Pudens comme un sacerdos de Cemenelum chargé d’un culte public à une ou plusieurs divinités et non le desservant du culte impérial municipal. De ce fait, nous ne pensons pas qu’il faille imaginer l’existence d’une ciuitas dans ce secteur. Il est impensable qu’une cité ayant perduré jusqu’à l’époque sévérienne n’ait laissé aucun indice ni dans les itinéraires antiques, ni dans les textes anciens ou médiévaux. Si l’on se réfère à l’exemple de Brigantio, cité intégrée dans celle de Glandèves durant l’Antiquité tardive, son territoire est encore qualifié de pagus dans les textes médiévaux, témoignage de son ancien statut de ciuitas. Rien de tel pour la région de Valdeblore qui apparaît, sans particularité, comme partie intégrante du diocèse médiéval niçois. Sur l’ensemble des témoignages recueillis, une écrasante majorité a été découverte dans les chefs-lieux des ciuitates où ces notables ont rempli leurs fonctions. Seuls Cremonius Albucius, pour la cité de Vence, et Flavius Sabinus, pour la cité de Castellane, ont été honorés en dehors des chefs-lieux, le premier à La Gaude, sans que nous puissions indiquer si cela l’a été dans son domaine rural ou sur son lieu de naissance, et le second à Cimiez, lieu de sa résidence temporaire en sa qualité de flamine provincial223. Parmi tous les notables des Alpes maritimes ayant entrepris une carrière municipale, trois l’ont poursuivie par une carrière provinciale en étant désignés lors du concilium des représentants des cités des Alpes maritimes comme flamine provincial du culte impérial : L. Allius Verinus, originaire d’Embrun, Valerius Mucianus, originaire de Vence, et Flavius Sabinus de Castellane, ce dernier ayant au préalable été élu duumvir de la colonie de Fréjus (province de Narbonnaise), limitrophe au sud-ouest de sa cité d’origine224. Valerius Mucianus a dû particulièrement réussir son flaminat dans la mesure où il a été désigné ensuite comme patronus prouinciae. 221 Arnaud, 2002a, p. 195. 222 Infra inscr. 207. 223 Infra inscr. 142B et 174. 224 Infra inscr. 2, 82A et 174. 55 Introduction générale Troupes auxiliaires stationnées dans les Alpes maritimae La conquête du massif alpin par Auguste ayant rencontré des résistances de la part des tribus indigènes, la décision de stationner des troupes à Cemenelum a été prise immédiatement après les opérations militaires de la fin du Ier s. afin de prévenir tout mouvement de révolte et garantir la pacification du sud du massif alpin. Le choix de cette localité comme lieu de garnison de troupes auxiliaires a répondu à deux exigences. La première était le contrôle de la voie impériale littorale reliant l’Italie, la Gaule du Sud et la péninsule Ibérique. La seconde était la surveillance des peuples du sud du massif alpin qui se sont opposés à Rome. L’oppidum des Vediantii, tribu vivant en bonne intelligence avec Rome et Marseille depuis au moins le IIe s. av. n. è., a offert un lieu propice à l’installation du centre du pouvoir provincial. Le site de Cemenelum est positionné au débouché de la vallée du Paillon qui donne accès aux pistes des vallées supérieures et aux cols transfrontaliers, et sur le tracé de la uia Iulia Augusta qui infléchit son parcours vers le sud, après le passage de La Turbie, pour rejoindre la colline de Cimiez. La garnison de Cemenelum a été constituée dès le lendemain des opérations menées par Auguste. Préalablement formée des cohortes Nauticorum et Gaetulorum, la garnison a été très tôt augmentée d’une cohorte recrutée localement, la cohors Ligurum. Sans doute dès le règne de Tibère, les troupes stationnées dans le chef-lieu des Alpes maritimes atteignent un nombre de 1500 hommes225. Il va de soi que ces hommes ont dû être dispersés dans plusieurs points de la province afin d’assurer leur rôle de surveillance et de contrôle. Au plus tard sous Néron, dans une province où la romanisation est désormais enracinée, la décision a été prise de retirer les cohortes Nauticorum et Gaetulorum et de laisser, seule, la cohors Ligurum. Cette unité va participer, dans le parti de Vitellius, à l’affrontement contre les Othoniens sur le rivage de notre région. Le stationnement de la cohors I Ligurum à Cemenelum repose sur un seul témoignage épigraphique, découvert sur le territoire de la commune de Falicon 226 . La destruction de ce monument au début du XIXe s. ne permet pas de vérifier l’exactitude de la transcription de Bonifassi, seul savant à avoir lu l’inscription 227 . Dans l’hypothèse où la restitution coh(ors) I L(igurum) est acceptée, la réorganisation de l’Empire sous Vespasien a pu entraîner la disparition de la cohors Ligurum au profit d’une cohors prima mais également d’une cohors secunda dont l’existence semble attestée par un fragment d’épitaphe d’un miles découvert dans le territoire de Nikaia 228 . L’inscription, grandement mutilée, est malheureusement perdue229. Si le nom de ce soldat est inconnu, son appartenance à la tribu des Bodiontici est restituable. Le texte le présente comme miles [co]h(ortis) II Lig(urum). F. Gayet propose de corriger le numéro II en I en précisant que seule la cohors II Gemina Ligurum et Corsorum, créée sous les Flaviens et stationnée en Sardaigne, portait ce nombre230. P.-A. Holder interprète cette cohorte comme celle à partir de laquelle a été créée la cohors II Gemina Ligurum et Corsorum231. Dans le cas où la cohors I Ligurum a bien existé, pourquoi l’avoir précisée prima si ce n’est pour la différencier d’une secunda ? Après une 225 Dans le même temps, les Alpes cottiennes ne possédaient qu’une cohorte de prétoriens cantonnée à Suse (Prieur, 1968a, p. 142-145). 226 Infra inscr. 335. Cette cohors est également connue par l’épitaphe de l’un de ses membres (AE 1967, 338), décédé en Germanie Supérieure. 227 Bonifassi 1808, n° 104. 228 L’hypothèse d’une évolution de la cohorte des Ligures en cohors prima et secunda est défendue par G. Laguerre (1969, p. 179). 229 [---] (domo) Bodi(ontici) | militi [co]h(ortis) II ( ?) Lig(urum) | PVV [---. H(eres) ?] | ex [t(estamento)]. À …, Bodiontique par son origine, soldat de la IIe cohorte des Ligures ( ?)… (L’héritier éleva ce monument) selon le testament (CIL V, 7902). 230 Gayet, 2001a, p. 434, note 13. 231 Holder 1980, p. 223. 56 Introduction générale période de stationnement relativement courte, elle a pu être déplacée en Sardaigne pour former avec des auxiliaires corses la cohors II Gemina Ligurum et Corsorum, hypothèse avancée par P.-A. Holder. Cette vision est-elle différente de celle qui propose la transformation de la cohors I Ligurum en cohors I Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum par l’ajout d’un contingent d’auxiliaires espagnols ? 232 En ayant à l’esprit le caractère hypothétique des restitutions des épitaphes mentionnant la cohors I Ligurum et la cohors II Ligurum, nous pouvons envisager une transformation de la cohors Ligurum en deux unités au début de la dynastie flavienne et leur évolution en deux nouvelles unités avec l’adjonction de contingents extérieurs, après une courte durée d’existence. La cohors II Gemina Ligurum et Corsorum a reçu alors un cantonnement en Sardaigne, tandis que la cohors I Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum va demeurer un temps à Cimiez, comme l’indiquent les épitaphes de soldats de cette cohorte découvertes sur les territoires de Cemenelum et de Nikaia. Dernière cohorte auxiliaire restée en garnison dans la capitale des Alpes maritimes, la cohors I Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum a été déplacée en Germanie Supérieure vers la fin du règne de Trajan, signe que la province et ses habitants ne nécessitaient plus la présence d’une troupe. Les voies de communication Les Alpes maritimes possédaient un réseau de communications étendu, comportant de nombreux chemins et voies. La position frontalière de cette province a entraîné l’aménagement de voies transversales, vraisemblablement en lieu et place d’anciens tracés indigènes. L’important cloisonnement géographique de ce secteur, en petites vallées profondes, allié au grand nombre d’habitats dispersés sur l’ensemble du territoire ont amené une multiplication des chemins permettant de mettre en relation l’ensemble de ces zones depuis au moins le Néolithique. Les sources anciennes confirment que les Alpes étaient loin d’être une barrière infranchissable. La légende de la traversée du massif par Héraklès atteste son franchissement à une haute époque, et assure de l’existence, dans des temps reculés, de chemins indigènes transalpins. L’appellation voie hérakléenne a pu s’appliquer à diverses voies233. L’existence de pistes et de passages est avérée par les récits des diverses invasions gauloises survenues en Italie au débouché des cols alpins 234 . À côté de ces passages transversaux, toute une série de chemins mettaient en relation les différents secteurs alpestres. Les paroles attribuées par Tite-Live à Hannibal résument simplement la situation du massif235. La sédentarisation des populations a amené le modelage du paysage et le développement d’un réseau de communications entre les zones. À ce réseau terrestre s’ajoutait un réseau de cabotage maritime présent tout au long du littoral bordant le sud de notre province. À l’époque romaine, quatre uiae publicae quadrillaient le territoire des Alpes maritimae. Deux sont des itinéraires connus et présentés à haute époque par les auteurs anciens quand les deux autres ne paraissent devenir publics au plus tôt au début du IIIe s. 232 Hypothèse défendue par Gayet, 2001a, p. 435. 233 «[…] à tous les cols des Alpes occidentales de Monaco au Petit-Saint-Bernard […] » comme l’a souligné G. Barruol. Voir la synthèse sur cette question dans son étude sur les peuples préromains (1969a, p. 62-65). 234 Polybe apporte la précision suivante sur les traversées alpines : « Ils (les historiens) n’ont pas cherché à savoir que, en fait, les Celtes habitant le long du fleuve du Rhône ont franchi les Alpes non pas seulement une fois ni même deux, avant l’arrivée d’Hannibal, non certes anciennement, mais récemment et avec de grandes armées ; qu’ils avaient livré des batailles rangées aux Romains et lutté aux côtés des Celtes qui habitent les plaines du Pô […] » (Hist., III, 48, 6). 235 […] Alpes quidem habitari, coli, gignere atque alere animantes ; peruias fauces esse exercitibus. Soit : « […] Mais les Alpes, en vérité, sont habitées, cultivées, produisent et nourrissent des êtres vivants ; elles ont des passages praticables pour des armées » (Tite-Live, Hist. Rom., XXI, 30, 7). 57 Introduction générale La uia Domitia Cette voie traverse, d’est en ouest, l’extrémité nord de la province des Alpes maritimes, dans son extension territoriale de la première moitié du IIe s. Son tracé s’étire dans la haute vallée de la Durance, à travers les cités d’Eburodunum et de Caturigomagus. Aménagée sous les ordres du proconsul Cn. Domitius Ahenobarbus pour faciliter les communications entre l’Italie et l’Espagne, la plus ancienne des routes romaines en Gaule n’est pas une création ex nihilo mais la reprise de pistes indigènes. Polybe est le premier auteur ancien à mentionner cet axe. Il le présente parmi quatre voies transalpines comme une route cheminant à travers le territoire des Taurini236. Ammien Marcellin précise que cette voie était le plus court et le plus fréquenté des tracés alpestres, tout en précisant que son utilisation était rendue difficile durant l’hiver par le froid et la neige237, ce que Strabon n’avait pas manqué de préciser238. César l’emprunte en 58 avec cinq légions afin d’aller barrer la descente vers le sud des Helvètes car elle représente l’itinéraire le plus court à travers les Alpes239. Les nombreux milliaires découverts sur le tracé de la voie Domitienne attestent les travaux dont elle a fait l’objet à travers les siècles. Les premières réfections ont été entreprises par Auguste, l’une entre 2 et 1 av. n. è. et l’autre entre 13 et 14 après. Il en a été également ainsi sous Tibère (entre 31 et 32), sous Claude (en 41), sous Antonin le Pieux (en 145), sous Galère (entre 301 et 305), sous Constantin (entre 313 et 324) et Julien (entre 361 et 363)240. L’absence de milliaires pour le tronçon présent dans notre province et, au-delà, dans le département des Hautes-Alpes, nous prive de connaître si le secteur qui nous intéresse a connu ou non une ou plusieurs de ces réfections. Au nord-est, après avoir cheminé sur les pentes des Alpes orientales, passé le col du Montgenèvre 241 et traversé le municipe de Brigantio, la voie pénétrait dans la province au niveau de la localité de Rama en suivant continuellement la vallée de la Durance. En aval de ce lieu, deux autres localités des Alpes maritimae sont référencées comme étapes dans tous les itinéraires routiers : Caturigomagus et Eburodunum. La proximité géographique entre ces chefs-lieux de ciuitas (vingt-et-un kilomètres par l’actuelle RN 94) explique l’absence d’une étape intermédiaire. La distance donnée entre elles est comprise entre XVI et XVIII milles selon les itinéraires, XVII milles 236 « Il [Polybe] nomme seulement quatre passages : le premier par le territoire des Lygiens, tout près de la mer Tyrrhénienne, ensuite celui qui traverse le territoire des Taurini et qu’utilisa Hannibal, ensuite celui qui emprunte le territoire des Salasses, le quatrième enfin par le territoire des Rhètes, tous quatre escarpés. » Polybe, Hist., XXXIV, 6 (= Strabon, Géo., IV, 6, 12). 237 Est enim e Galliis uenientibusprona humilitate deuexum, pendentium saxorumaltrinsecus uisu terribile, praesertim uerno tempore, cum, liquente gelu niuibusque solutis flatu calidiore uentorum, per diruptas utrimque angustias et lacunas pruinarum congerie latebrosas, descendentes cunctantibus plantis homines et iumenta procidunt et carpenta…Et licet haec quam diximus uiam media sit et compendiaria magisque celebris, tamen etiam aliae multe antea temporibus sunt constructae diuersis. Soit : « Le voyageur qui vient des Gaules trouve en effet une pente assez douce, mais sur l’autre versant, les murailles de rochers en surplomb offrent un spectacle terrifiant : surtout au printemps, lorsque les glaces et les neiges fondent au souffle plus chaud des vents et qu’à travers les gorges entre deux à-pics et les ravins dissimulés par des congères, hommes et bêtes descendent à pas hésitants et s’abattent ainsi que les attelages… Et bien que la route que nous avons décrite soit la route centrale, la plus courte et la plus fréquentée, cependant beaucoup d’autres encore ont été, bien auparavant, construites à des époques diverses. » Ammien Marcellin, Hist., XV, 10, 4 et 8. 238 « Cette route est excellente en été, mais en hiver et au printemps c’est un bourbier inondé par les débordements des cours d’eau, qu’on franchit soit par des bacs, soit par des ponts de bois ou de pierre. Les dégâts commis par l’eau ont pour cause les écoulements torrentiels en provenance des Alpes, qui durent parfois jusqu’en été à la suite de la fonte des neiges […] » Strabon, Géo., IV, 1, 12. 239 […] qua proximum iter in ulteriorem Galliam per Alpes erat, cum his quinque legionibus ire contendit. Soit : « […] et avec ces cinq légions il se dirige vers la Gaule ultérieure, en prenant au plus court, à travers les Alpes. » César, Bel. Gal., I, 10, 3. 240 Clément, 2005, p. 27. 241 Le col du Montgenèvre porte différentes appellations selon les documents routiers antiques : Druantium sur les gobelets I et IV de Vicarello, Summae Alpes sur le gobelet III, Gruentia sur le gobelet II (CIL XI, 3281 à 3284), Mons Matrona pour l’itinéraire de Bordeaux à Jérusalem (Cuntz, 1929, 556, 1) et in Alpe Cottia dans la table de Peutinger. Ammien Marcellin opte pour l’appellation Matronae uertex (Hist., XV, 10, 6). 58 Introduction générale étant la mesure la plus répandue. Il en est de même en amont, entre Eburodunum et Rama, où la distance de XVII milles est la plus présentée 242 . Quittant, à l’est, les limites de notre province après son passage de la rivière Avance, la uia Domitia rejoignait la localité d’Ictodurus avant de gagner Gap / Vapincum. Seule la table de Peutinger indique la localité d’Ictodurus, ce qui peut s’expliquer par le fait que ce document ne contient pas uniquement des relais routiers journaliers, à l’exemple des données mentionnées sur les gobelets de Vicarello ou dans les itinéraires d’Antonin, mais également d’autres informations comme les fleuves, les mers ou d’autres localités comme une carte devait et doit toujours les mentionner. Établie sensiblement à égale distance de Chorges et de Gap (moins de dix kilomètres de part et d’autre), Ictodurus serait à localiser au quartier des Pâris, sur la rive gauche de la Durance, à moins de deux kilomètres à l’ouest du village de La Bâtie-Neuve243. La uia Iulia Augusta Continuité de la uia Aurelia reliant Rome à Vintimille par Gênes et Albenga, cette voie prenait le nom de uia Iulia Augusta à partir de Vada Sabatia / Vado marquant ainsi son aménagement par Auguste. Ces précisions ne sont pas apportées par les milliaires augustéens, peu loquaces, qui permettent seulement de déterminer les années de réalisation des premiers travaux, en 13 et 12 av. n. è., au lendemain de la conquête du massif alpin244. Les précisions quant au nom et à l’étendue de cette voie sont apportées par les milliaires d’Hadrien qui précisent son appellation, Iulia Augusta, et son lieu de départ, le fleuve la Trebie, immédiatement à l’ouest de la cité de Placentia / Piacenza 245. L’ouverture de ce passage n’est pas imputable à Auguste. Il n’est que l’aménageur d’une voie indigène déjà empruntée avant la conquête246. Le Pseudo-Aristote mentionne l’existence d’une voie passant dans le territoire des Celto-Ligures et des Ibères que l’on peut interpréter comme la voie littorale, l’auteur n’hésitant pas à faire remonter la création de cet itinéraire à Héraklès247. Polybe est le premier à préciser la situation côtière de cette voie248, Strabon reprenant les éléments de l’historien de Mégalopolis en y ajoutant les difficultés liées à ce tracé, sa longueur, l’étroitesse de la voie et les risques de brigandage249. Cheminant dans le territoire des Alpes maritimae de La Turbie, à l’est, à la rive droite du Loup, à l’ouest, la uia Iulia Augusta a connu des réfections établies par les titulatures des différents milliaires découverts tout au long du tracé. Après Auguste, 242 Seul l’Itinéraire d’Antonin d’Arles à Milan mentionne une distance de XVIII milles entre les deux localités (Cuntz, 1929, 342, 1). 243 Cette localisation a été proposée par F.-N. Nicollet (1904). Sans mentionner le quartier des Pâris, G. Barruol propose de positionner Ictodurus au nord du quartier des Taburles, commune d’Avançon (Barruol, 1969a, p. 291, note 1), les Pâris étant situés à moins de 1,5 km au sud-est des Taburles. La localisation de F.-N. Nicollet est retenue par les auteurs de la CAG 05 (p. 83). 244 Infra inscr. 388, 390, 391 et 395. 245 Infra inscr. 392, 393 et 396. 246 Cicéron le précisait dans l’un de ses ouvrages : Semitam tantum Galliae tenebamus antea, patres conscripti. Soit : « Jusqu’après Jules César, jusqu’après la conquête de toute la Gaule Transalpine, les Romains n’eurent le long de la côte qu’un sentier » (Discours, XIII, 33). 247 « De l’Italie part, dit-on, et va jusqu’à la Celtique, à la Celtoligye et à l’Ibérie une route dite Héraclée » (Pseudo-Aristote, De mirabilibus auscultationibus, 85 ; trad. Cougny 1986-1993, III, p. 256). Ce passage a été interprété, depuis C. Jullian, comme la description de la voie passant par le Montgenèvre (Jullian, 1908-26, I, p. 46, note 8. Voir encore dernièrement Bats, 2003, p. 152, qui date le passage du Pseudo-Aristote du dernier quart du IIe s.). Aucune indication ne confirme cette hypothèse. A contrario, la mention du passage de cette voie chez les Celto-Ligures, dans la basse vallée du Rhône, est une indication pour l’axe littoral. 248 « […] le premier à travers le territoire des Lygiens, c’est le plus proche de la mer Tyrrhénienne… » Polybe, Hist., XXXIV, 6 (= Strabon, Géo., IV, 6, 12). 249 « Plus à l’est, la montagne comprime complètement cette bande contre la mer, et c’est à peine si elle laisse la place pour une route praticable […] ; […] La route du littoral, d’abord massaliotique, puis ligystique, est plus longue, mais les cols qu’elle franchit pour entrer en Italie sont plus faciles parce que la montagne est déjà plus basse à cet endroit […] ; […] Tout le littoral, du port de Monoecus à la mer Tyrrhénienne […] est dominé par les escarpements exceptionnellement élevés des montagnes, qui ne laissent entre elles et la mer qu’un étroit passage. » Strabon, Géo., IV, 1, 9 ; 1, 12 et IV, 6, 2. 59 Introduction générale Hadrien (entre 124 et 125) est le deuxième princeps dont le nom est révélé par l’une des bornes mises au jour dans le sud de notre province. Des réfections ont également été entreprises sous Caracalla (entre 211 et 217) et Constantin (entre 307 et 310). Les périodes entre certaines réfections étant très étendues, il est difficile de croire que cette voie d’importance est restée sans entretien, parfois durant plus de 150 ans. L’étude de la uia Iulia Augusta révèle que son tracé n’a pas nécessairement repris la voie préromaine mentionnée par Polybe. Au IIe s. et au Ier s., cette piste passait à proximité immédiate du rivage. Depuis les interventions de Rome dans le sud-est de la Gaule au IIe s., une frange réduite du littoral était libre, sous le contrôle de Marseille. Il est envisageable que les comptoirs massaliètes d’Antipolis et de Nikaia étaient proches de cette voie littorale qui devait, après l’établissement niçois, rejoindre celui de Monaco et se diriger vers les côtes de l’actuelle Riviera italienne. La conquête augustéenne, avec l’établissement du siège de la préfecture à Cemenelum, a entraîné l’aménagement de la voie Julienne et l’instauration d’un tracé passant par le nouveau centre du pouvoir provincial avec, au point le plus élevé de ce secteur, le trophée des Alpes. Les sites protohistoriques présents au sud de la uia Iulia Augusta comme au mont Leuze et au mont Vinaigrier (cote 371) ou au mont Bastide paraissent jalonner le tracé de la piste littorale préromaine qui devait passer par le col d’Eze 250 . L’aménagement de la voie Julienne n’a pas signifié l’abandon de cette piste251 . L’existence au lendemain de la conquête de ces deux itinéraires a été pressentie par A. Baréty au début du siècle dernier mais il a, à tort, présenté l’itinéraire le plus au sud comme celui de la uia Aurelia et celui au nord comme la uia Iulia Augusta, sans saisir que ces voies étaient un seul et même itinéraire, avec un diverticule au sud qui était l’ancien tracé indigène252. La uia Iulia Augusta arrivait à l’est de notre province par La Turbie, désignée comme caput uiae dans l’itinéraire terrestre d’Antonin sous le nom de Alpe Summa 253 et in Alpe maritima dans la table de Peutinger. Point culminant de la voie pour ce secteur montagneux, le tracé provenait de la commune de Roquebrune-Cap-Martin. La limite entre cette région et la prouincia Alpium maritimarum était fixée au trophée des Alpes. De là, la voie passait dans le voisinage immédiat du trophée pour se diriger, à travers l’actuel village de La Turbie, vers le vallon de Laghet et, de là, vers la commune de La Trinité. À compter du quartier Garnier, l’itinéraire jusqu’à Cimiez n’est plus étayé par aucune borne. La uia devait continuer vers l’ouest, sur la même courbe de niveau, en passant par le quartier de Sembola, avant de descendre vers le Paillon. Sur la rive droite, elle devait immédiatement emprunter un itinéraire en hauteur afin d’éviter la plaine et les possibles débordements du Paillon dont les crues violentes sont localement connues et redoutées. De Saint-Pons, elle se hissait sur le plateau et la capitale provinciale Cemenelum. Les travaux de nos prédécesseurs n’ont pu mettre en évidence son tracé. De Cemenelum, la uia Iulia Augusta rejoignait la rive gauche du Var. Sous l’impulsion d’Ed. Blanc et d’A. Baréty254, il a été un temps envisagé que cette voie quittait la capitale provinciale par le nord pour rejoindre le quartier du Ray, à l’ouest, Saint-Roman-de-Bellet et le gué de Gattières pour traverser le Var. Si nous ne remettons pas en cause l’ancienneté de ce 250 Ce tracé est retenu par P. Couissin sur la carte générale qu’il a dressée dans la FOR des Alpes maritimes. Deux tumuli ont été également mis au jour au mont Leuze sans que la chronologie ait pu être précisée (Aubin, 1954-1955, p. 69). Voir carte générale de ce terroir dans Brétaudeau, 1996, p. 454. 251 L’itinéraire de la uia Iulia Augusta et celui de la voie préromaine sont encore représentés sur la carte de Bourcet et d’Arçon du XVIIIe s., feuille de Monaco. 252 Baréty, 1910, p. 10-11. 253 Cuntz, 1929, 296, 3. 254 Blanc, 1877 et Baréty, 1910, p. 10. 60 Introduction générale tracé, nous n’envisageons pas ce tronçon menant au Var comme la uia Iulia. Il correspond certainement à une voie secondaire mettant en relation la capitale avec la première ciuitas des Alpes maritimes à l’ouest du Var, Vintium. L’Itinéraire d’Antonin avance comme caput uiae à la suite de Cemenelum Varus / le fleuve Var et Antipolis / Antibes255 . Il n’est nullement question de Vence et d’un passage aussi haut dans les terres. La uia Iulia Augusta quittait la capitale par le sud afin de descendre dans la plaine littorale niçoise. Différentes sépultures ont été découvertes au sud des vestiges présents dans le parc archéologique256. Ces nécropoles autorisent à faire cheminer le tracé de la voie par l’actuelle avenue des Arènes de Cimiez jusqu’à son croisement avec le chemin de Cimiez qui permettait de joindre dans sa continuité le quai Saint-Jean-Baptiste. S’il est impossible de déterminer avec précision le tracé de la voie dans la plaine littorale niçoise, la mise au jour de tombes ou de monuments épigraphiques permet d’envisager, dans les grandes lignes, cet itinéraire. De son arrivée dans l’actuel quartier Carabacel, la uia devait se diriger vers le sud en suivant à distance raisonnable la courbe du Paillon. Elle passait sans doute dans le secteur de la rue Defly dont les travaux de percement, dans les premières années de la seconde moitié du XIXe s., ont permis de dégager une épitaphe, apostrophant le passant, dans un mur de propriété le long du chemin de l’Empeyrat, « le chemin empierré » 257 . Elle cheminait ensuite vers le quartier Saint-JeanBaptiste et le Pont-Neuf pour infléchir ensuite son tracé vers l’ouest. L’autel élevé par les dendrophores, découvert au bord de l’actuelle avenue Félix Faure, se trouvait peut-être le long de cet axe258. Son passage dans le sud de la plaine niçoise permettait de joindre Cemenelum à Nikaia, située sur la rive gauche du Paillon, la traversée de ce fleuve se faisant sans doute par le gué repéré par F. Brun, à quelques dizaines de mètres en amont du Pont-Neuf, élevé à la hauteur de l’actuelle place Masséna259. La uia Iulia Augusta devait suivre la ligne du rivage, en arrière du front de mer afin de prévenir les dégâts marins, jusqu’à sa rencontre avec le fleuve Var dans la partie inférieure de son cours. Plusieurs tombes paraissent à nouveau jalonner son tracé260. Deux milliaires observés dans le cours du XVIIe s. dans l’église SaintEtienne, pour l’un, et dans la citadelle de la colline du Château, pour l’autre, ont quelque chance d’avoir été récupérés sur le tracé de la uia Iulia Augusta et, plus particulièrement, dans la plaine littorale niçoise261. Parvenu sur la rive gauche du Var, le voyageur franchissait ce fleuve, au large delta, par un gué, afin de reprendre la uia sur la rive droite et cheminer en direction d’Antipolis. De part et d’autre de ce fleuve, aucun indice ne permet d’envisager la construction d’un pont. Les diverses mentions de ce cours d’eau à travers les textes anciens ne comportent pas 255 Cuntz, 1929, § 296, 3 à 297, 2. 256 La nécropole des avenues Torre di Cimella et Général Estienne (Gallia, XXV, 1967, fasc. 2, p. 433 et XXIII, 1969, fasc. 2, p. 457) ; la nécropole dite du « Piol de Cimiez » (Gallia, XVI, 1958, fasc. 2, p. 446-447) ; les sépultures dans les anciennes propriétés Camous et Ratti (Brun, 1875, p. 211-215 et 218) ; la sépulture de la villa Flora, avenue des Arènes (Mouchot, 1985). 257 CIL V, 7935. Fr. Brun précisait que le chemin de l’Empeyrat était, avec la ruelle des Prés et celle de Carabacel, l’axe permettant de joindre les rives du Paillon et la campagne de Carabacel (Brun, 1882, p. 150-151). 258 CIL V, 7904. 259 Ce gué se trouvait situé entre le prolongement de la rue Chauvain et de l’avenue Masséna, sous l’ancien casino municipal. La construction de cet établissement a entraîné la découverte de très nombreuses monnaies romaines ainsi que des monnaies médiévales et modernes, preuve que ce passage a été emprunté durant toute l’ère chrétienne (Brun, 1882, p. 152154). 260 Au début du siècle, des tombes sous tegulae ont été découvertes rue Cronstadt alors que des tombes du même type l’ont été en arrière des immeubles du 46-48 rue de la Buffa, proche du croisement avec la rue de Rivoli. Ces découvertes ont été photographiées et rangées dans les archives du musée Masséna (Mouchot, 1966, p. 105 et note 3). En 1987 ou 1988, des tombes sous tegulae ont été détruites rue de Rivoli – passage de Merlanzone lors de l’édification du garage Peugeot (renseignement oral donné par D. Mouchot). À la fin du XIXe s., ce sont des tombes sous tegulae qui ont été mises au jour dans le quartier de Carras (Brun, 1875, p. 217). 261 Infra inscr. 398 et 399. Ces milliaires symbolisent la prise en main des régions occidentales de l’Empire par Constantin, après le décès de son père, Constantin Chlore, et l’affirmation de son pouvoir (Christol, 1997, p. 217-218). 61 Introduction générale de précisions quant à l’existence d’un tel ouvrage 262 . Il en est de même dans l’Itinéraire d’Antonin et la table de Peutinger. Le franchissement du Var devait se faire grâce à l’intervention de bateliers. De la rive droite du Var à la rive gauche du Loup, aucun milliaire ne vient jalonner le possible tracé de cette voie. À l’exemple de son passage dans la plaine littorale niçoise, la uia devait suivre un itinéraire en retrait par rapport au front de mer. Reprenant le cheminement de la voie médiévale Nice – Antibes, nos prédécesseurs 263 préconisent de faire passer la voie dans le sud des communes de Saint-Laurent-du-Var et de Cagnes-sur-Mer 264 . Ce tracé permet d’éviter la zone marécageuse de l’embouchure de la rivière Cagne. La départementale n°2209 et la nationale n°7 ont repris en partie ce tracé qui s’infléchit ensuite vers le nord, pour rejoindre le centre de Cagnes-sur-Mer. Le départ de la voie permettant de joindre le littoral au municipe de Dinia devait se situer dans ce secteur afin de joindre Vintium par le versant est du Malvan. À la sortie du village de Cagnes-sur-Mer, la uia incurvait son tracé pour passer dans le quartier de Saint-Véran et arriver sur les berges du Loup. La traversée de cette rivière devait se faire dans le secteur du Moulin du Loup265 où la présence de culées dans le lit de cette rivière a été pressentie comme les vestiges d’un pont d’époque romaine266. La voie entreprenait ensuite sa descente vers Antipolis dans la région de la Brague. La uia Iulia Augusta quittait ainsi les Alpes maritimae pour entrer dans la province de Narbonnaise. La voie Littoral-Digne Cette voie mettait en relation les deux axes transalpins passant au sud et au nord de notre province. Elle chemine en reliant plusieurs ciuitates comme Vintium, Salinae, Sanitium et Dinia. I. König et G. Walser désignent cette voie sous le nom « fleuve Var-Digne ». Le tracé de la voie débutant à Cagnes-sur-Mer, en arrière du littoral, et non au Var, nous préférons l’appeler voie Littoral-Digne. Cette voie est ignorée par les auteurs anciens et n’apparaît sur aucun itinéraire antique. Son existence et son caractère public sont certifiés par les seules bornes jalonnant son tracé. Les textes gravés sur les milliaires ne précisent pas le nom de cet axe, simplement désigné par le terme uia. Cette absence de dénomination va amener les érudits locaux à nommer cette voie « uia Ventiana »267. L’épigraphie est la seule source documentaire à offrir des indications sur cette voie. Dix-neuf milliaires ont été découverts sur son tracé. Quatre étaient ou sont devenus anépigraphes 268 . Les quinze autres milliaires comportent dix-huit dédicaces. Les bornes dressées lors de la réfection de la voie sous Caracalla, supervisée par le procurateur des Alpes maritimes Iulius Honoratus, sont les plus nombreuses269. Cette première période de travaux ne marque pas l’ouverture de la voie mais la réfection d’un tracé déjà emprunté270. Deux autres 262 Le passage du Var par une passerelle en bois n’a été rendu possible qu’à partir de 1792 (Grassi, 1972, p. 47-48). 263 Baréty, 1913b et Aubert, Boyer, Février, Taxil, 1954-1955, p. 5. 264 Où cinquante tombes sous tuiles ont été découvertes au XIXe s. (FOR 06, 50). La découverte de ces tombes encourage à retenir ce tracé plutôt que celui légèrement plus au nord dans le quartier des Bréguières (Aubert, Boyer, Février, Taxil, 19541955, p. 5). 265 Sur la carte de Cassini, la traversée se faisait dans ce secteur avec une arrivée au lieu-dit « le logis du Loup » sur la rive droite de cette rivière (Carte 169 – Antibes). 266 Grassi 1970, 14 et 1972, p. 51. 267 Le premier à utiliser ce nom a été H. Bourguignat (1869, p. 68). Dans les années 1990, cette voie a fait l’objet d’une solide étude par un groupe de bénévoles dirigé par V. Chavanne (Chavanne, 1992 ; 1995a et b). Le travail de ces passionnés a permis de retrouver, par une étude de terrain et des archives, l’ensemble du tracé en partant de Vence pour aboutir à Digne. 268 Trois ont été mis au jour dans la commune d’Andon (CIL XII, 5433 = CIL XVII2, 9 ; CIL XII, 5434 = CIL XVII2, 10 ; CIL XII, 5435 = CIL XVII2, 11) et un dans celle de Caille (CIL XII, 5436 = CIL XVII2, 12). 269 Voir infra insc. 406 à 409, 411A et 414. 270 Les milliaires dressés sous Caracalla portent la formule « uiam uetustate collabsam restituit » (voir, par exemple, infra inscr. 414). 62 Introduction générale périodes de travaux sont connues : l’une sous Maximin le Thrace, entre le 10 et le 31 décembre 235, attestée par deux milliaires découverts à Vence, et l’autre sous Philippe Ier et Philippe le Jeune, entre l’été 244 et juillet-août 247, connue par un milliaire mis au jour à Châteauvieux. À compter du règne de Probus, honoré par un milliaire mis au jour à Castellane, les inscriptions, gravées au datif, visent avant tout à honorer le ou les empereurs sans que nous puissions affirmer que ces honneurs aient été accompagnés de travaux d’entretien sur le tracé de la voie. Il en est ainsi pour les deux milliaires découverts à Castellane qui honorent les Césars Constance Chlore et Galère, entre 293 et 305 ; pour celui dressé à Vence en l’honneur de l’Auguste Galère et le César Maximin Daia, entre 1er mai 305 et l’année 310 ; pour celui honorant Constantin, entre 307 et 310 ; et en dernier lieu pour le milliaire dressé sous les Césars Crispus, Licinius le Jeune et Constantin II, entre le 1er mars 317 et le 19 septembre 324. Le fort développement de l’urbanisme sur le littoral de la Côte d’Azur a fait disparaître les principaux éléments permettant d’établir, avec précision, le lieu de jonction entre la voie littorale et celle partant vers le nord des Alpes maritimae271. La mise au jour d’un milliaire dans le lit du ruisseau le Malvan, à la hauteur de la ferme du Petit-Saint-Jean, dans le nord de Cagnes-sur-Mer, encourage à positionner la jonction dans le territoire de cette commune272. La reconnaissance de la voie au nord de Vence témoigne du passage de cet axe de communication par la ciuitas Vintiensium et son cheminement, en aval, par le vallon du Malvan. Arrivée à Vence par le sud-est, la voie se dirigeait vers le nord et le col de Vence par le vallon de la Lubiane. L’actuelle route départementale n°2 reprend régulièrement son tracé sauf lorsque la voie romaine adopte un itinéraire plus direct. Du col de Vence, la voie se dirigeait vers la Combe Moutonne et le Collet de Pater Noster sur le territoire de la commune de Coursegoules. Délaissant ce village, elle traversait le vallon de Vallongue pour poursuivre son parcours jusqu’à Gréolières par le Prinas et Notre-Dame-de-Vie (ou de Verdelaye). De Gréolières, la voie empruntait vers l’ouest la vallée du Loup pour cheminer par Andon et Séranon. À l’extrémité ouest de cette commune, l’itinéraire s’infléchit vers le nord en se dirigeant vers Castellane par le Logis du Pin, la Bâtie et la Garde. Dans les derniers milles en aval de Castellane, la voie se rapproche régulièrement du tracé de la route nationale n°85. À la sortie de Salinae, la voie s’engageait en droite ligne vers le col des Lèques, en direction de l’oratoire Saint-Pierre, sur la limite communale séparant Castellane et Senez. Du ravin de Taulanne, au sud de l’oratoire Saint-Pierre, le tracé de la voie jusqu’à Dinia ne comporte plus aucun milliaire. La voie circulait sur la rive droite de l’Asse de Blieux, en laissant la cité de Sanitium sur la rive gauche. Elle se dirigeait ensuite vers le nord et la localité de Chaudon après avoir franchi le col de la Gardivoire. De Chaudon, la voie passait par le col de Corobin vers le village d’Entrages et s’orientait vers le torrent des Eaux Chaudes. De ce lieu, l’itinéraire antique rejoignait le vallon de Mouiroués, traversait la colline du Cousson et gagnait la vallée du Mardaric où devait se situer l’agglomération antique de Dinia, dans les environs de l’ancienne cathédrale Notre-Dame-du-Bourg. De Digne, la voie empruntait la vallée de la Bléone en direction de la vallée de la Durance pour rejoindre la uia Domitia dans le secteur de Sisteron. Elle sortait de la province des Alpes maritimes (dans son extension du IIe s.) après avoir franchi le ravin des Duyes. 271 Les travaux du groupe mené par V. Chavanne n’ont débuté qu’au nord de la commune de Vence. 272 Infra inscr. 400. Des sépultures ont été découvertes dans ce secteur au cours du XIXe s. (Brun, 1875, p. 221). 63 Introduction générale La voie Castellane-Briançonnet-Glandèves À l’exemple de la voie Littoral–Digne, cette voie n’est mentionnée dans aucun itinéraire antique. Elle mettait en contact trois ciuitates de la province : Salinae, Brigantio et Glanate. Son existence et son caractère public sont affirmés par la découverte de milliaires dans quatre lieux différents. Aucun nom n’est porté sur les bornes de cette voie qui demeure à ce jour inconnue (si tant est qu’elle porta un nom). L’épigraphie est à nouveau la seule source assurant du statut public de cette voie. Un unique milliaire découvert sur ce tracé comporte une inscription encore lisible. Elle célèbre les Césars Constance Chlore et Galère, la brièveté de l’hommage ne permettant pas de préciser la période de rédaction au-delà des années 293 – 305273. Rédigée au datif, l’inscription ne permet pas que ces honneurs aient été accompagnés de travaux d’entretien sur le tracé de la voie. Pressentie par Ed. Blanc, H. Gérin-Ricard et G. Barruol274, la voie reliant Glandèves, Briançonnet et Castellane a été étudiée durant l’année 1995 par un groupe de recherche mené par V. Chavanne275. Ce travail de terrain a permis la reconnaissance d’une grande partie du tracé. De Castellane, cette voie quittait le tracé de la voie Littoral–Digne à hauteur de son premier mille, à la séparation entre la nationale n°85 et le GR 4, pour entamer une ascension en direction du col de Saint-Barnabé. De ce col, situé à 1365 m d’altitude, elle conduisait à l’oratoire Saint-Jean. Elle se dirigeait vers le nord et vers le Clot de la Poulière, en passant par l’oratoire Saint-Saturnin, pour atteindre le hameau de la Sagne, dans la commune de Briançonnet. La route départementale n°80 reprend dans ses grandes lignes l’itinéraire romain jusqu’au lieu-dit les Gourrins. De là, la voie continuait par un chemin pédestre permettant de joindre le hameau du Prignolet à Briançonnet, par les lieux-dits Bartouille et Chandelalard. De Briançonnet, la voie se dirigeait au nord-est, en direction du col de Buis qui marque les confins de cette commune avec celle de l’Amirat. Du col du Buis, elle s’orientait au nordest vers Glandèves. V. Chavanne, reprenant en grande partie la Forma Orbis, et G. Barruol276, proposaient un tracé vers le lieu-dit la Serre, commune de Val-de-Chavagne, repris de nos jours par les départementales n°2211 et n°911. De là, ces auteurs envisageaient une ascension au col de Félines descendant ensuite par le versant ouest du vallon de la Chalvagne, pour bifurquer vers l’est et le quartier de la Seds, lieu de l’antique territoire de Glandèves. Que ce soit par l’ouest ou par l’est des rochers de Notre-Dame, la voie rejoignait Entrevaux et le quartier de la Seds, sur la rive gauche du Var, pour desservir la ciuitas Glannatina. Le réseau de communications des Alpes maritimae apparaît comme fourni et complexe. Et notre vision n’est que partielle. À côté des quatre uiae publicae, toute une série de chemins vicinaux permettait non seulement de joindre entre elles les cités, véritables nœuds routiers, mais également d’atteindre tous les points des différents territoires. Les nombreux sites protohistoriques et antiques reconnus à travers l’ensemble de la province témoignent d’une occupation importante des massifs et des vallées. Les passages transalpins ne se limitaient pas aux seules uia Domitia et uia Iulia Augusta mais également à d’autres chemins qui mettaient en relation chaque vallée frontalière avec une vallée du secteur italien comme la Haute Ubaye avec la Maira ou la Varaita, l’Ubayette et la Stura, ou encore la Vésubie et le Gesso. Ce réseau complexe n’est pas une création romaine mais, avant tout, la reprise et l’amélioration d’un grand nombre de voies et de passages antérieurs. 273 Infra inscr. 415. 274 Blanc, 1878, p. 106-107; FOR 04, p. 31 ; Barruol, 1969b, p. 263-268. 275 Chavanne, 1999-2000. 276 Selon des renseignements pris par H. Gérin-Ricard auprès des services des Ponts et Chaussées, les gens du pays nommaient l’itinéraire par la Serre « la voie romaine » FOR 04, p. 31. Voir également Barruol, 1969b, p. 264. 64 Introduction générale Historique de l’épigraphie pour l’ancienne province des Alpes maritimes La recherche épigraphique dans les territoires ayant formé l’ancienne prouincia Alpium maritimarum commence dans la seconde moitié du XVIe s. Le manuscrit de J.-R. de Solier, compilateur de nombreux textes pour la Provence et les territoires alpins, fournit de nombreuses inscriptions pour les anciennes cités de Rigomagus, de Salinae, de Brigantio, de Vintium et de Cemenelum277. D’autres auteurs de ce siècle apportent quelques inscriptions pour notre zone de recherche comme I.-I. Scaliger, Ph. Pingon ou Manuti278. Le XVIIe s. est marqué par le travail de de N.-Cl.-F. de Peiresc qui a porté à la connaissance des amateurs d’épigraphie de nombreux monuments pour les cités de Castellane, Briançonnet, Vence et Cimiez dans un manuscrit rédigé en 1636279. L’abbé P. Gioffredo (1629-1692), né à Nice, précepteur du roi de Piémont Victor-Amédée II, a rassemblé un nombre conséquent de monuments épigraphiques pour les territoires de Vence et de Cimiez dans son travail inachevé sur la Chorographie et l’Histoire des Alpes maritimes280. Le décès de cet érudit fut suivi du déménagement à Turin de sa bibliothèque et de tous les objets et monuments qu’il avait pu rassembler tout au long de sa vie. La publication de son travail en 1839, à Turin, est le résultat d’une compilation des manuscrits de cet homme d’église, auxquels ont été ajoutés plusieurs passages rédigés par son neveu, abbé de Villefranche-sur-Mer, G. Adrecchio, tirés d’un recueil autographe de 1694. Un exemplaire de ce travail est conservé à la bibliothèque Cessole, à Nice281. L’examen du manuscrit nous permet d’avancer que plusieurs découvertes attribuées à Gioffredo ont été faites par son neveu. La présence d’inscriptions dans la version imprimée de 1839 et leur absence dans le manuscrit de Gioffredo de 1692 attestent l’ajout par les compilateurs de Turin des observations d’Adrecchio. Ce fait répond à l’interrogation de Th. Mommsen sur l’absence dans le manuscrit de Gioffredo de certaines inscriptions mentionnées dans la Chorographie de 1839. « L’Histoire générale des Alpes maritimes ou cottiennes et particulièrement de la ville d’Embrun », rédigé par M. Fornier en 1642, comporte quelques inscriptions intéressantes pour les seules cités d’Embrun et de Chorges282. Toujours pour le XVIIe s., il faut citer le travail d’H. de Burle ainsi que celui d’H. Bouche qui a ajouté dans sa Chorographie de la Provence, les textes recopiés chez ses prédécesseurs283. Au XVIIIe s., G.-P. Ricolvi compose un manuscrit sur les inscriptions qu’il a pu observer et recopier dans le territoire de Nice284. Il présente onze monuments inédits dont cinq milliaires de la uia Iulia Augusta, mis au jour entre La Turbie et La Trinité. Il faut également mentionner pour ce siècle le travail de l’abbé Papon285, en 1777, qui a consulté les écrits de ses devanciers et a présenté plusieurs inscriptions pour les territoires allant d’Embrun à Nice, sans oublier celui de l’abbé J. Laurensi286 qui a rédigé une histoire de Castellane comportant les inscriptions de la ville. Dans la seconde partie de ce siècle, J. Durandi a édité un ouvrage sur le Piémont comprenant de nombreux faux, inventés par l’auteur et répertoriés dans les 277 Solier, 1572. 278 Scaliger, ms. ; Pingon, 1545-1552 ; Manuti ms. 279 Peiresc, 1636. 280 Gioffredo, 1692 ; Gioffredo, 1839 et Gioffredo, 2007. 281 Adrecchio, 1694. Nous remercions Madame le Conservateur Monique Jannet-Vallat de nous avoir fait part de la découverte de ce manuscrit par le professeur Malausséna. Deux autres exemplaires sont également conservés par la bibliothèque de Turin. 282 Fornier, 1642. 283 Burle, ms. ; Bouche, 1664. 284 Ricolvi, 1744. Un grand nombre de ces inscriptions avaient été vues par Gioffredo et Adrecchio. 285 Papon, 1777. 286 Laurensi, 1775. 65 Introduction générale falsae du CIL V287. Le XIXe s. marque un accroissement des travaux sur l’épigraphie de nos contrées. Pour les cités d’Embrun et de Chorges, nous devons à J.-C.-F. Ladoucette, à Fl. Vallentin et à J. Roman la mention d’inscriptions288. Pour les cités de Faucon-de-Barcelonnette, de Senez, de Castellane et de Glandèves, des inscriptions sont présentes dans les ouvrages de D.-J.-M. Henry, de Gras-Bourguet et de J.-J.-M. Féraud289 . Dans le sud de notre province, et plus particulièrement dans les territoires des anciennes cités de Vintium et de Cemenelum, plusieurs études sont exclusivement tournées vers l’épigraphie ou comportent un chapitre conséquent sur cette discipline. À Vence, nous connaissons les ouvrages de M.J.R. Bourguignat et de l’abbé Tisserand ainsi que l’article de Bérenger290. Dans la région niçoise, le chevalier de Cessole, l’abbé Bonifassi, F. Bourquelot et F. Brun se sont attachés à présenter certaines inscriptions291. L’ouvrage d’A.-L. Millin sur sa visite des départements du Midi de la France au début de ce siècle a permis à l’auteur de relever des inscriptions dans différents lieux comme Embrun, Vence et Nice292. Il en est de même pour l’ouvrage rédigé par M.-A. Carlone293. Les années qui suivirent le rattachement du comté de Nice à la France ont donné lieu à la réalisation par Ed. Blanc du premier véritable corpus épigraphique du nouveau département des Alpes-Maritimes 294 , cet auteur ayant réalisé auparavant une notice sur l’épigraphie de la région vençoise295. Quelques-unes des inscriptions présentées par Blanc sont fausses ou très incertaines, la lecture des notices permettant de distinguer un changement dans le style et les informations apportées pour les inscriptions prêtant à caution. La fin du XIXe s. voit la parution des premiers volumes du Corpus Inscriptionum Latinarum. Les difficultés des auteurs à établir les limites des Alpes maritimae ont entraîné la parution des inscriptions de Cemenelum et de Nikaia (assemblées) dans le même chapitre du second tome du Ve volume du CIL par Th. Mommsen, et celles des cités d’Embrun, de Chorges, de Faucon-de-Barcelonnette, de Senez, de Castellane, de Briançonnet et de Vence dans le XIIe volume du CIL par O. Hirschfeld, E. Pais éditant, entre la publication des deux précédents volumes, un supplément pour les terres situées à l’est du fleuve Var296. Au XXe s., plusieurs auteurs ont fait connaître de nouvelles inscriptions ou ont amélioré la lecture des inscriptions connues. Parmi les travaux les plus importants, nous devons retenir ceux des auteurs ayant publié plusieurs épigraphes en respectant les limites supposées des cités antiques comme G. Barruol pour la cité de Briançonnet, G. Laguerre pour la cité de Cimiez et C. Vismara pour les inscriptions inédites de la cité de Vence297. Nous ajouterons enfin que notre corpus comporte plus d’une vingtaine d’inscriptions ou de fragments d’inscriptions restés inédits et localisés dans les territoires de Vence et de Cimiez. 287 Durandi, 1774. 288 Ladoucette, 1848 ; Vallentin, 1880 ; Roman, 1888. 289 Henry, 1818 ; Gras-Bourguet, 1842 ; Féraud, 1861. 290 Bourguignat, 1869 ; Tisserand, 1860 ; Bérenger, 1823. 291 Bonifassi, 1804 et 1808 ; Spitaliéri de Cessole, 1843 ; Bourquelot, 1850 ; Brun, 1873, 1881, 1885, 1894 et 1899. 292 Millin, 1807. 293 Carlone, 1868. 294 Blanc, 1878. 295 Blanc, 1874. 296 Pais, 1884-1888. 297 Barruol, 1969b ; Laguerre, 1975 ; Vismara, 1991. 66 Bibliographie Abréviations des revues ABA : Annales des Basses-Alpes. AHBA : Annales Historiques des Basses-Alpes. AHP : Annales de Haute-Provence. ANRW : Aufstieg und Niedergang der Römischen Welt. ASLSAAM : Annales de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes. ASSLCAG : Annales de la Société Scientifique et Littéraire de Cannes et de l’Arrondissement de Grasse. BACTH : Bulletin Archéologique du Comité des Travaux Historiques. BE : Bulletin Épigraphique. BEPAA : Bulletin d’Études Préhistoriques et Archéologiques Alpines. BHA : Bulletin des Hautes-Alpes. BM : Bulletin Monumental. BPH : Bulletin Philologique et Historique. BSEHA : Bulletin de la Société d’Études des Hautes-Alpes. BSNAF : Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires de France. BSR PACA : Bulletin Scientifique Régional de Provence-Alpes-Côte d’Azur. CRHIPA : Centre de Recherche en Histoire et Histoire de l’Art, Italie, Pays Alpins. JA : Jahrbuch für Altertumskunde. MEFRA : Mélanges de l’École Française de Rome - Antiquité. MIPAAM : Mémoires de l’Institut de Préhistoire et d’Archéologie Alpes Méditerranée. MSAF : Mémoire de la Société Nationale des Antiquaires de France. NH : Nice Historique. PH : Provence Historique. RA : Revue Archéologique. RAN : Revue Archéologique de Narbonnaise. REA : Revue des Études Anciennes. REL : Revue des Études Ligures. RSL : Rivista di Studi Liguri. ZPE : Zeitschrift für Papyrologie und Epigraphik. Manuscrits ADRECCHIO don G., 1694, Priore di Villafranca, Manuscrit sans titre, Bibliothèque de Cessole, Nice. BONIFASSI J., 1804, Nicaea ejusque comitatus inscriptiones Cemenelensis agri inscritpiones, Bibliothèque de Cessole, Nice. BONIFASSI J., 1808, Nicienses inscriptiones tum veteres tum recentiores a J. B. collectae, 2 vol., Bibliothèque de Cessole, Nice. BURLE H. de, ms., XVIIe s., Tractatus de situ et antiquitate Provinciae Galliae Narbonensis, alias Braccatae, vulgo Provence, Bibliothèque Méjanes, Aix-en-Provence, ms. 762 (537). GIOFFREDO P. abbé, 1692, Storia delle Alpi Maritime, Manuscrit inachevé, Archives d’État, Turin (non uidi). JUVENIS, ms., XVIIe s., Histoire ecclésiastique et séculière du Dauphiné et de ses dépendances, Bibliothèque Inguimbertine, Carpentras. 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Carte 4 – Limites de la prouincia Alpium maritimarum durant l’Antiquité tardive 68 Les inscriptions 69 Les inscriptions Principes de publication Division géographique Notre recueil comprend les inscriptions des cités de la province des Alpes maritimes, dans son extension maximum. L’ordre de présentation des cités répond à un découpage nordsud qui débute par la cité d’Eburodunum et se termine par Cemenelum. Pour chaque cité, les inscriptions sont classées selon les communes de découverte en commençant par celles de l’ancien chef-lieu pour se poursuivre par les autres communes, selon l’ordre alphabétique. Chaque chapitre se termine par les inscriptions se rapportant à la ciuitas trouvées en dehors de son territoire. Le dernier chapitre est réservé aux milliaires classés par voies. Ordre des inscriptions Pour chaque localité, cet ordre répond à la classification adoptée dans les différents volumes épigraphiques : 1 – Les inscriptions sacrées dans l’ordre alphabétique des divinités. 2 – Les inscriptions impériales dans l’ordre chronologique des empereurs. Les membres de la famille impériale seront placés à la suite, également dans un ordre chronologique. Celles pour lesquelles nous ne pouvons déterminer l’empereur seront classées en dernier. 3 – Les inscriptions publiques selon l’ordre suivant : sénateurs, chevaliers, soldats, magistrats municipaux, prêtres, collèges, tout en adoptant, pour chaque catégorie, un classement alphabétique des noms. 4 – Les autres inscriptions non funéraires. 5 – Les inscriptions funéraires dans l’ordre suivant : magistrats et fonctionnaires impériaux, soldats, magistrats municipaux, prêtres, professions et métiers, indications géographiques, épitaphes métriques, et les autres épitaphes selon l’ordre alphabétique du nom du défunt ou du dédicant. 6 – Les fragments d’épitaphes sans nom et les fragments dont on ne peut déterminer l’appartenance à l’une des catégories précédemment énoncées. Ils seront classés selon l’ordre alphabétique du début de chaque fragment. 7 – Parmi les incertae, nous rangeons les inscriptions dont nous ne pouvons établir avec certitude la commune de découverte et celles dont l’authenticité est incertaine. Présentation des inscriptions Chaque étude comporte, dans la mesure du possible (selon les informations recueillies et la disparition ou non de la pierre), et successivement : 1 - Le numéro de l’inscription dans la série épigraphique de la province. La commune de découverte est donnée en gras. Les inscriptions découvertes dans le chef-lieu de la ciuitas sont données en premier. Celles mises au jour en dehors du chef-lieu sont données ensuite, pour chacune des communes selon l’ordre alphabétique. Un titre précise la nature du texte. 2 - La description la plus complète possible de la pierre. 3 - La date, les circonstances de la découverte et le nom de l’inventeur ou de la personne qui a signalé pour la première fois l’inscription. Ces données sont suivies du lieu de conservation actuel et de son éventuel numéro d’inventaire. 4 - Les dimensions de l’inscription, en centimètres, avec dans l’ordre : hauteur (h.), largeur (l.), épaisseur (ép.). En ce qui concerne les milliaires, nous indiquons pour les bornes cylindriques le diamètre (diam.) après la hauteur. Dans le cas où nous n’aurions pu voir et mesurer la pierre, nous précisons, entre parenthèses, la source des mesures. 5 - Le nombre de lignes visibles ou celui donné par les auteurs précédents lorsque la pierre a disparu, suivi éventuellement des dimensions du champ épigraphique (h. et l.) et de la hauteur des lettres par ligne (h. d. l. : L.1 : … ; L.2 : … ; cons. pour conservée). 70 Les inscriptions 6 - La bibliographie. Nous donnons les auteurs antérieurs au CIL seulement lorsqu’ils fournissent des précisions quant à la découverte, la description du monument ou la restitution du texte. Nous donnons également les auteurs ayant travaillé sur l’inscription après le CIL. Nous précisons si les auteurs ont travaillé sur le monument ou à partir d’un estampage. 7 - Les mentions « vu », lorsque nous avons pu voir le monument, « non vu » lorsque nous n’avons pu l’observer personnellement ou « perdu » lorsque nous n’avons pu le retrouver. 8 - Le texte en minuscules, avec alignement à gauche et ponctuation, s’il ne pose aucun problème de restitution. Nous proposons ensuite la traduction. Les observations sur le champ épigraphique et sur la graphie (s’il y a lieu) et nos réflexions sur les problèmes posés par la restitution du texte. Lorsque nous rencontrons des problèmes de lecture ou d’interprétation, nous présentons le texte en capitales tel qu’il nous apparaît, en respectant la disposition des lignes, et nous intégrons notre proposition de restitution dans le commentaire de l’inscription. 9 - Le commentaire de l’inscription. 10 - La datation de l’inscription lorsque cela est possible. Nous accompagnons les notices, lorsque nous le pouvons, de photos ou des extraits des manuscrits donnant, pour la première fois, la transcription de l’inscription. Nous précisons, entre parenthèses, l’origine de l’illustration lorsque nous ne sommes pas l’auteur du cliché. Signes diacritiques utilisés Nous reprenons les signes employés dans le manuel de J.-M. Lassère1. (abc) = résolution d’une abréviation. [abc] = restitution de lettres disparues. ł = martelage. <abc> = inclusion de lettres qui n’étaient pas sur la pierre. {abc} = suppression de lettres gravées par erreur. Ł = correction de lettres gravées par erreur. + = représente une lettre partiellement conservée non restituable. […] = lacune non restituable de longueur déterminée. Chaque point indique une lettre manquante. [---] = lacune de longueur indéterminée dans une ligne ou ligne manquante, mais certaine. --- = ligne(s) manquante(s) non restituable(s) en nombre indéterminé. [!] = graphie non classique (équivalent du sic des anciennes éditions) ! = au milieu de la ligne ; représente un signe de séparation. " = hedera. A = lettre incomplète mais certaine. v = lettres en ligatures. A = lettre vue par un éditeur précédent mais actuellement disparue. ( = ascia. Ne pouvant nous fonder sur des séries épigraphiques et des datations particulières au massif alpin, nous faisons nôtres les critères de datation retenus dans les différents volumes des ILN, issus des données épigraphiques des provinces des Gaules et des Germanies2. 1 Lassère, 2005, p. 62. 2 Les différents rédacteurs des ILN se sont appuyés pour la datation des inscriptions sur les travaux suivants : Audin, Burnand, 1959 ; Burnand, 1961 ; Burnand, 1989 ; Burnand, 1992 ; Demougeot, 1972 ; Le Glay, 1977 ; Le Glay, 1989. Nous ajoutons à cette liste les critères de datation proposés par M. Dondin-Payre et M.-Th. Raepsaet-Charlier pour les Gaules et les Germanies dans l’introduction de l’ouvrage collectif Noms, identités culturelles et romanisation sous le haut-empire, Bruxelles, 2001, p. IX à XIII. 71 Eburodunum Carte 5 – Territoire de la ciuitas Eburodunensium 72 Eburodunum Eburodunum / Embrun (Carte 5) Située en surplomb de la Durance, la ciuitas Eburodunensium devait occuper l’emplacement de l’actuel village d’Embrun. Entrée dans la province des Alpes maritimae au plus tard dans la première moitié du IIe s.1, elle a marqué la limite septentrionale de cette province. Eburodunum est à considérer comme une simple ciuitas, dotée du droit latin, qui est devenue, durant l’Antiquité tardive, la métropole provinciale civile et religieuse des Alpes maritimes. Au nord, la limite de la ciuitas Eburodunensium et des Alpes maritimae se fixait au niveau de la localité de Rama en délaissant, à l’est, la vallée du Queyras, siège de l’ancien peuple des Quariates2. Le testament d’Abbon de 739 apporte une information importante sur la question du rattachement du Queyras3. Les donations effectuées par ce patrice au profit de l’abbaye de Novalaise sont énoncées, dans la première partie du texte, selon un développement par zone géographique prenant, tour à tour, la dénomination de uallis et de pagus4. Certes, le Queyras n’apparaît pas en tant qu’ensemble géographique, mais quelquesunes des localités de cette vallée sont nommées dans le testament : Mullinaricus / Molines-enQueyras et Vuilla Vitole / Ville-Vieille. Elles figurent parmi les donations présentes in pago Briantino et non parmi celles relevant du pagus Ebredunensis qui sont mentionnées dans les lignes qui suivent5. Le terme pagus Briantinus est d’ailleurs à nouveau employé dans la dernière phrase précédant le détail des localités du pagus Ebredunensis marquant ainsi la fin du développement des possessions du patricien dans ce pagus. Ce passage révèle que les localités du Queyras léguées par Abbon, et vraisemblablement l’ensemble de la vallée, appartenaient au pagus Briantinus. Il est nécessaire de préciser que le terme pagus peut recouvrir dans ce testament le sens de diocèse et le sens de pays, de région. La cité de Briançon n’ayant jamais été le siège d’un évêché, la dénomination de pagus Briantinus suggère la région du Briançonnais qui ne se limite pas uniquement à la vallée de Briançon, nommée dans le testament par les termes Briancionis uallis ou uallis Briantina, mais à l’ensemble des vallées qui dépendaient de cette localité et, en particulier, la vallée du Queyras. Ce pagus du VIIIe s. recouvre un découpage antérieur à rapprocher très certainement de l’Antiquité et du territoire du municipe de Briançon. Le rattachement du Queyras au Briançonnais se confirme par l’examen des découpages administratifs de la fin du Moyen Âge et de l’époque moderne qui démontre que cette vallée a été insérée dans le bailliage et dans le district de Briançon, au XVIIIe s., ainsi que dans la subdélégation de Briançon jusqu’en 1755. 1 Voir l’introduction générale, p. 34-37. 2 Barruol, 1969a, p. 344-346. 3 G. Barruol avance le transfert du Queyras à la ciuitas Eburodunum durant l’Antiquité tardive, en la situant, auparavant, dans les Alpes cottiennes (1969a, p. 180-182 et p. 346). J. Prieur place le Queyras dans la province des Alpes cottiennes, sans préciser les raisons qui l’ont amené à faire ce choix (Prieur, 1968a, p. 123). 4 CSH, charte XXII. 5 Ibid. : […] Similiter et in pago Briantino, et Aquisiana [vallée de la Guisanne] et Anneuasca [Névache], in loca nuncupantes Briancione ualle, una cum libertis, ac colonis et seruis […] et colonicas infra ipsa ualle Briantina et Aquisiana, quem de Vuidegunde conquesiuimus, unde Bardinus capitolarius est : similiter et in Gerentonnis [vallée de la Vallouise], colonicas de ipsa ratione Vuidegundi, quod ad nos peruenerunt, quem Sigualdus libertus noster in benefitio habet […] similiter curte mea Salliaris ( ?), alpes, prata, ingenua, Vendanum [Le Veyer ?], Mullinaricus [Molines-en-Queyras], Vuilla Vitole [Villevieille]. Ista omnia suprascripta, una cum libertis ac colonis, seruis uel omnes adjacentias earum ad ipsa loca aspicientes, tu, heres mea, ut habeas uolo ac jubeo : et colonicas in ualle Gerentonica [vallée de la Vallouise] et in Ralis ( ?), quem ad libertos meos quem Theudoaldo et Honorio dedi, ut ipsi et infantes ipsorum habeant et ad heredem meam sacrosancta ecclesia aspiciant […] Similiter libertus nostros in ualle Aquisiana [vallée de la Guisanne], qui ad parentes nostros aspexerunt seu et in ipso pago Briantino commanere uidentur, unde Vitalis capitularius est, ad memorata ecclesia, heredem meam, ut aspiciant et inpensionem faciant uolo ac jubeo. Emmo quem in pago Ebredunense et ualle Occense [Ubayette ?] […]. 73 Eburodunum Un citoyen, mentionné sur une inscription découverte en 1855 dans la commune d’Aiguilles6, a été présenté comme ayant obtenu la ciuitas romana après avoir rempli une magistrature dans la ciuitas Eburodunensium7. Ce citoyen a pu tout aussi bien remplir sa carrière à Briançon. Son inscription dans la tribu Quirina n’apporte pas une donnée déterminante puisque cette tribu est celle des citoyens d’Eburodunum et de Brigantio. Cette seule épitaphe ne peut induire le rattachement du Queyras à une ciuitas limitrophe plutôt qu’à une autre. L’observation des localités des châtellenies des Hautes-Alpes établit que Ceillac était comprise dans la châtellenie d’Embrun. L’aboutissement de la vallée du Cristillan, très encaissée, à quelques kilomètres en amont de Guillestre, place géographiquement la commune de Ceillac dans son aire d’influence. Sa présence dans l’archiprêtré de Guillestre, et non dans celui de Château-Queyras, qui unit l’ensemble des paroisses du Queyras8, démontre que cette commune ne dépendait aucunement jusqu’à l’époque contemporaine de ce pays. La situation observée aux époques médiévale et moderne est susceptible d’exister dès la période romaine, tout en recouvrant un découpage indigène antérieur. Par conséquent, une extension de la ciuitas Eburodunensium est possible sur la vallée du Cristillan. À l’ouest, la cité d’Embrun avait sa limite sur la ligne de partage des eaux entre la Durance et le Drac, de la Tête de Vautisse au col de Chorges. Nous reprenons ici les limites entre les diocèses de Gap et d’Embrun. La commune de Réallon, qui apparaît dans les limites médiévales du diocèse d’Embrun, devait appartenir au territoire de l’Embrun romaine. À partir du pic de Morgon, les limites de l’Embrun romaine devenaient mitoyennes de celles de la ciuitas Caturigomagensium. Au sud, les limites de la cité d’Embrun rencontrent celles de la cité de Rigomagus, territoire qui faisait partie du diocèse médiéval d’Embrun. Elles devaient se fixer sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Durance et celui de l’Ubaye. En ajoutant la séparation entre le Queyras et l’Ubaye, à l’extrémité nord de la ciuitas Rigomagensium, l’ensemble de cette limite s’inscrit en continu dans toutes les périodes de l’histoire. Nous n’avons pas retenu dans ce chapitre toutes les inscriptions données par le douzième volume du CIL. Hirschfeld avait rassemblé dans un seul chapitre les inscriptions découvertes dans les territoires de trois ciuitates différentes, Eburodunum, Caturigomagus et Rigomagus, sans aucune donnée sur leur appartenance à l’une ou à l’autre de ces cités. Les inscriptions 75, 78 et 5707 sont présentées dans le chapitre sur la cité de Caturigomagus. Les inscriptions 76, 82, 86, 88, 90 et 92 sont présentées dans le corpus de Rigomagus. Nous ne retenons pas les inscriptions 80 et 83, trouvées dans la région du Queyras, qui sont à intégrer dans le corpus de la cité de Brigantio / Briançon, municipe demeuré dans les Alpes cottiennes durant toute l’Antiquité. 1. Embrun - Dédicace à Victoria par M. Vesomnius Seuerus, sous-officier de la Ire légion Mineruia Autel de marbre (Ladoucette). Vu en 1826 lors de la destruction d’une vieille chapelle afin d’édifier la boulangerie de la prison d’Embrun (Ladoucette). Était perdu dès la fin du XIXe s. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Ladoucette 1848, p. 356 (CIL XII, 77 [Prieur 1968b, n° 9 ; CAG 05, p. 104 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 4]). Perdu. 6 CIL XII, 83. 7 Hirschfeld, CIL XII, p. 11, repris par Liou, 1991, n° 228. 8 Roman, 1884, p. XXV. 74 Eburodunum Victoria<e>, M(arcus) Vesomn(ius) Seuer(us), oj4 t(io) Û(egionis) I M(ineruiae), u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito). L. 3-4 : Ladoucette proposait comme lecture Seuero I │ Tai M. Nous suivons Hirschfeld qui a pensé que la dernière lettre de la ligne 3 devait être un P et n’a pas retenu le A de la ligne 4. Mommsen avait quant à lui proposé S(exti) [f(ilius), Q]u[i]r(ina), Optatus, restitution qui éliminait la majeure partie des lettres relevées par le seul lecteur qui ait vu la pierre. À la Victoire, Marcus Vesomnius Seuerus, sous-officier de la première légion Mineruia, s’acquitta de son vœu de bon gré et à juste titre. La déesse Victoria est honorée à de nombreuses reprises dans le massif alpin (à Aoste, à Oulx, à Mons Seleucus ou encore à Demonte, voir Hatt, 1977, p. 356), dont une seconde fois pour les Alpes maritimes, dans la cité de Rigomagus (infra inscr. 16). En milieu celtique, Victoria peut être la survivance d’une divinité féminine plurifonctionnelle pré-celtique, honorée ensuite sous les traits de différentes divinités gauloises (Cantismerta, Cathubodua et Andarta) rassemblées à l’époque romaine sous le culte de la seule Victoria (Duval, 1957, p. 57 et Hatt, 1977, p. 356-357). Si le gentilice de ce légionnaire trahit une origine celte (et un possible attachement à une divinité locale), son appartenance à la legio I Mineruia implique vraisemblablement une volonté d’honorer la Victoria romaine, régulièrement célébrée à travers l’Empire par les soldats. Vesomnius est un hapax qui évoque la racine celte uesu- « valable, bon, digne de » (Delamarre, 2003, p. 318), au même titre que Vessonius (infra inscr. 3). Seuerus est un cognomen banal qui se retrouve à cinq reprises dans la province des Alpes maritimes. Marcus Vesomnius Seuerus avait le grade d’optio, d’adjoint d’un centurion. La legio I Mineruia était cantonnée à Bonn, en Germanie Inférieure, dès sa création en 83 par Domitien (sur cette légion, voir Le Bohec, 2000). Plusieurs inscriptions montrent que d’anciens membres de cette légion étaient installés dans la partie est de la Narbonnaise, limitrophe des provinces alpines, comme à Fréjus (ILN Fréjus, 22), à Arles (CIL XII, 687), à Valence (CIL XII, 1749), à Die (CIL XII, 1576) ou à Vienne (ILN Vienne, I, 113). Datation : l’absence des surnoms Flauia et Domitiana pour la légion encourage à dater cette inscription postérieurement à l’année 96. 2. Embrun - Épitaphe de L. Allius Verinus, magistrat municipal et flamine de la province des Alpes maritimes Plaque de marbre, remployée à l’époque médiévale comme l’attestent les blasons gravés sur la face antérieure. Découverte dans le territoire d’Embrun, sans plus de précision (Millin). Transférée à Aix-en-Provence, dans la cour de l’église Saint-Vincent, puis au musée Granet. Elle se trouve actuellement à Aix-les-Milles, dans le dépôt du musée. Nous n’avons pu la voir. Dimensions : inconnues. 75 Eburodunum Texte de treize lignes. L’inscription est gravée en creux dans un cadre mouluré. Points de séparation de plusieurs formes : point triangulaire avec sommet tourné vers la droite comportant, parfois, une barre supplémentaire L. 1 à 8 et L. 11 à 13 ; hedera L. 2 ; palme L. 10. H. d. l. : inconnues. D’après la pierre : Millin, 1807, IV, p. 205 ; CIL XII, 81 (CAG 05, p. 105, fig. 67 ; Arnaud, 1999 ; Rémy, 2000, p. 38, n° 9) ; Prieur, 1968b, n° 10 ; Février, 1977, p. 242 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 5, fig. 2. Non vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS). L(ucius) ! Allius, Veri ! f(ilius), ! Pap(iria), " Verinus, ! dec(urio), ! 4 IIuir, flam(en) ! Aug(usti) prou±c(iae) Alp(ium) mar(itimarum), s¢i û Fl(auiae), ! Âleœ±i f§(iae), ! Cassiae, uxori ! piissimae, def(unctae), 8 Ulattiae, ! M(arci) ! fil(iae), Marcellae, socrui ! optumae, ! u(iuae), L(ucio) ! Allio ! Auito, ! f(ilio), ! dec(urioni), u(iuo), 12 L(ucio) ! Allio ! FlÉiano, f(ilio), u(iuo), Alliae Auitae, fil(iae), u(iuae). 76 Eburodunum Le texte est globalement centré. Le lapicide a dû employer de nombreuses ligatures pour respecter la mise en page. Il a voulu aligner les quatre V en fin des lignes 10-13. Les lettres sont gravées profondément. Elles sont d’un style soigné et leur taille diminue entre la première et la dernière ligne. Les espaces entre les lettres sont irréguliers. Les filiations sont abrégées en f(ilius) pour les hommes et fil(ia) pour les femmes. L. 4 : I long au début de ligne. De nombreux apices tout au long du texte : L. 2 sur le E et le A ; L. 4 sur le deuxième I ; L. 7 sur le O et les deux E ; L. 8, 9 et 10 sur les E ; L. 12 sur le O et le nexus A V ; L. 13 sur le I du cognomen. L. 5 : I et N de prouinc(iae) en nexus ainsi que I et B de sibi et E et T de et. L. 6 : plusieurs lettres du nomen Valentini sont en nexus telles V et A, N et T et I et N. Il en est de même pour I et L de fil(iae). L. 7 : le second I de piissimae est un I long. L. 12 : A et V en nexus. Lucius Allius Verinus, fils de Verus, (de la tribu) Papiria, décurion, duumvir, flamine d’Auguste pour la province des Alpes maritimes (éleva ce monument) pour lui-même, et pour Flauia Cassia, fille de Valentinus, son épouse très dévouée, défunte, pour Ulattia Marcella, fille de Marcus, la meilleure des belles-mères, de son vivant, pour Lucius Allius Auitus, son fils, décurion, de son vivant, pour Lucius Allius Flauianus, son fils, de son vivant, pour Allia Auita, sa fille, de son vivant. Cette inscription est importante en ce qu’elle montre que l’intégration d’Eburodunum à la province des Alpes maritimes n’est pas postérieure au IIe s. La charge de flamen Augustalis prouinciae Alpium maritimarum remplie par L. Allius Verinus implique en effet l’appartenance du territoire d’Embrun à cette province (voir sur ce point supra l’introduction générale, p. 34-37). Ce notable est l’un des quatre flamines provinciaux connus dans les Alpes maritimae (infra inscr. 82A, 174 et 186A). La dénomination des différents personnages, ascendants et descendants du dédicant et de son épouse, montre une entrée dans la ciuitas romana antérieure à leur génération. La filiation de L. Allius Verinus n’est pas représentée par le praenomen de son père mais par son cognomen. Les fils portent son prénom, Lucius, usage généralement réservé au seul fils aîné. Le second fils a formé son cognomen sur le gentilice maternel, Flauius / Flauianus, alors que son père rappelle dans son cognomen, le surnom de son propre père, Verus / Verinus. Le gentilice Allius est plusieurs fois mentionné dans les régions X et XI de l’Italie ainsi que dans la province de Narbonnaise, en particulier dans le territoire de Gap à La BâtieMontsaléon / Mons Seleucus (CIL XII, 1543add) près de la limite des Alpes cottiennes, où l’on retrouve vraisemblablement les membres de la même famille avec Allia Auita, fille d’Allius Verinus. La famille de la belle-mère du dédicant, Ulattia Marcella, est également représentée dans le territoire d’Eburodunum (infra inscr. 4). Ce gentilice celtique se rapproche du mot gaulois ulatos « le prince » (Delamarre, 2003, p. 323). Les Ulattii sont particulièrement présents dans la cité des Ségusiaves. Plusieurs membres de cette gens ont rempli la charge de grand prêtre du culte impérial pour les Trois Gaules (Rémy, 1974). Les cognomina Auitus et Auita appartiennent à la catégorie des surnoms symbolisant les rapports familiaux. Ils sont très présents dans les pays celtes (Kajanto, 1965, p. 18) avec de fortes concentrations en Narbonnaise (dans le sud de la vallée du Rhône), en Lusitanie, en Norique et en Pannonie (carte des répartitions dans OPEL I, p. 233). Marcella est un surnom banal, présent à de nombreuses reprises dans les Alpes maritimae. En milieu celtique, il peut rappeler la racine « marcos » : le « cheval » en gaulois (Holder, 1896-1913, II, col. 417-419 ; Degrave, 1998, p. 295 ; Delamarre, 2003, p. 217). Cassia, Flauianus et Valentinus sont des exemples uniques dans la province. 77 Eburodunum Stemma Marcus (Ulattius) (Marcellus ?) (Flauius) Valentinus ~ Ulattia Marcella (Allius) Verus ~ L. Allius Verinus L. Allius Auitus Flauia Cassia L. Allius Flauianus Allia Auita Datation : la mention de la tribu, l’abréviation d’un gentilice et l’emploi de superlatifs tels qu’optima et piissima amènent à envisager une rédaction dans le cours du IIe s. 3. Embrun - Épitaphe de M. Vessonius Ianuarius, magistrat municipal Marbre, sans aucune précision sur la forme du support (Fornier). Découverte en 1636 dans le jardin du collège des Jésuites (Fornier). Transférée dans les bâtiments de la prison où elle était présente en 1862 (CIL). Roman la déclare perdue (1888, col. 58). Dimensions : inconnues. Texte de huit lignes. D’après la pierre : Fornier, 1642, p. 199 (CIL XII, 84 [Prieur, 1968b, n° 11 ; Rémy, 2000, p. 38, n° 4 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 6]). Perdue. M(arco) Vessonio Ianuario, decur(ioni), IIuiro, 4 auo optimo. M(arcus) Vessonius Paternus, nepos et h<e>res, faciendum 8 curauit. À Marcus Vessonius Ianuarius, décurion, duumvir, le meilleur des grands-pères. Marcus Vessonius Paternus, son petit-fils et héritier, prit soin de faire (ce monument). M. Vessonius Ianuarius portait les tria nomina associant un gentilice celtique à un cognomen latin très répandu. La carrière de ce notable date des premières décennies de l’institution du ius Latii dans la région. Seule sa plus haute charge municipale a été mentionnée. Ianuarius est l’un des trois duumvirs connus pour la ciuitas Eburodunensium et le second à avoir rempli cette charge alors qu’Embrun était dans la province des Alpes cottiennes (CIL V, 7259 pour le second). Vessonius évoque la racine celte uesu- (supra inscr. 1). Ce nom celtique se rencontre dans de nombreuses provinces avec un seul S. Nous le rapprochons du nom antique de 78 Eburodunum Périgueux : Vessona selon la table de Peutinger (segment II, 2 dans Miller, 1916) et Vessuna selon l’Itinéraire d’Antonin (Cuntz, 1929, 461, 9). Ianuarius est l’un des cognomina les plus répandus dans le monde romain, 1240 références dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 218). Il ne se rencontre qu’une seconde fois dans notre province (infra inscr. 26). Paternus est le surnom le plus utilisé dans les Alpes maritimae et, en général, très fréquent dans les pays celtiques (Kajanto, 1965, p. 18). Datation : l’absence de la dédicace aux Mânes, l’emploi du datif et la formule faciendum curauit incitent à dater l’inscription du Ier s. 4. Embrun - Épitaphe d’Allia Verana Autel de calcaire blanc avec base et couronnement moulurés sur les quatre côtés. Le couronnement est brisé dans sa partie droite. Mentionné pour la première fois au début du XIXe s. (Millin). Découvert dans la cour du collège des Jésuites (Ladoucette) et transféré à Gap, dans le jardin de l’évêché (Vallentin). Aujourd’hui au musée de Gap, n° 226. Dimensions : h. : 112 ; l. : 65 ; ép. : 53,5. Texte de six lignes. Séparations par hederae. Ch. ép. : h. : 59,5 ; l. : 55,5. H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2-3 : 5 ; L. 4 : 4,7 ; L. 5 : 4,3 ; L. 6 : 4,5. D’après la pierre : Millin, 1807, IV, p. 173 ; Ladoucette, 1848, p. 356 ; Vallentin, 1880, p. 16 (CIL XII, 85 [Rémy, 2000, p. 38, n° 10]) ; Prieur, 1968b, n° 12 ; Liou, 1991, n° 226 (CAG 05, p. 105) ; Rémy, Kayser, 2005, n° 7, fig. 3. Vu (Collection : Musée Museum Départemental, Gap). " V(iua) " f(ecit), " Alliae Veranae, fil(iae) 4 carissimae, Ulattia Valerina, " mater. " Le texte est centré mais le champ épigraphique n’est pas entièrement occupé. Les lettres sont de belle facture et gravées profondément. De son vivant, à Allia Verana, sa fille très chère, Ulattia Valerina, sa mère, fit (élever ce monument). Cette inscription est un nouveau témoin des Allii et des Ulattii dans la province des Alpes maritimes et des rapports étroits qui existaient entre ces deux familles (sur ces gentilices, supra inscr. 2). 79 Eburodunum Le surnom Verana, fréquent en milieu celtique (Dondin-Payre, 2001a, p. 304), est formé sur le surnom latin Verus. Valerina ne se rencontre que huit fois dans le CIL, Verana sept fois (Kajanto, 1965, p. 163 et 253). Ce sont des exemples uniques dans notre province. Le positionnement de u(iua) f(ecit) au début du texte se retrouve dans deux des sept inscriptions d’Eburodunum. Cet ordinatio se rencontre également dans deux des six inscriptions de la ciuitas Rigomagus, et ne se retrouve plus au sud de ce territoire. Ce positionnement est constaté également dans les provinces des Alpes cottiennes (six inscriptions) et des Alpes pennines (trois inscriptions). Un examen du CIL montre que si les régions IX, X et XI de l’Italie possèdent cette ordinatio dans leur corpus épigraphique, il n’en est pas de même pour les provinces à l’ouest et au nord du massif alpin. Cette formule, abrégée au début du texte, se rencontre de façon sporadique en Narbonnaise (quatre exemples) et se trouve totalement absente des Gaules, des Germanies, de la Rhétie et du Norique. Ainsi, cette pratique, apparue en Italie, ne semble qu’avoir exceptionnellement passé la barrière des Alpes et marque, dans la partie nord des Alpes maritimes, les territoires ayant appartenu antérieurement aux Alpes cottiennes. Datation : l’abréviation de la formule u(iua) f(ecit), employée tout au long du Ier s. de notre ère et dans la première moitié du IIe s., et la présence d’une épithète affective amènent à dater le texte du IIe s., sans doute de la première moitié. 5. Embrun - Fragment d’épitaphe de M. Baebius Aescinus Pierre non caractérisée, brisée dans sa partie inférieure. Mentionnée pour la première fois en 1642 (Fornier), insérée dans la partie haute du mur d’un jardin privé à côté de la porte Saint-Esprit (Bouche). Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Fornier, 1642, p. 308 ; Bouche, 1664, I, p. 262 (CIL XII, 87 [Rémy, Kayser, 2005, n° 8]). Perdue. M(arco) Ba_b(io) Aescino [---]. Baeb(ius) Ius<t>inianus, 4 [h(eres)] eius, fratri [f(aciendum) c(urauit) ?] L. 1 : Fornier a lu Balb, mais la troisième lettre devait être un E en partie effacé : le gentilice abrégé Baeb paraît certain du fait de sa présence, sous cette forme, à la troisième ligne pour le dédicant qui n’est autre que le frère du défunt. Les deux gentilices étaient abrégés, laissant ainsi les lettres après le second B pour les cognomina (Hirschfeld). Le cognomen du défunt se développait sur deux lignes, alors que celui du dédicant occupait la ligne 3 avec l’omission par le lapicide ou par Fornier d’un T. À Marcus Baebius Aescinus [---]. Baebius Iustinianus, son héritier, à son frère [prit soin de faire (ce monument) ?]. Le défunt, M. Baebius Aescinus, associe un gentilice latin à un cognomen grec (Sölin, 1996, p. 255), usage rare dans le massif alpin. Son frère porte un surnom latin. Aucun des 80 Eburodunum deux personnages ne porte dans sa nomenclature un élément celtique, ce qui peut supposer une origine étrangère. Le gentilice laisse entendre que les deux hommes sont bien frères mais l’origine des cognomina peut également supposer que ces deux personnes étaient des affranchis d’un dominus nommé Baebius, leur lien fraternel étant réel ou issu d’une amitié forte, née du temps passé ensemble au service du même maître. Le surnom Aescinus est rare dans les provinces occidentales. Nous relevons seulement deux attestations en Narbonnaise, à Narbonne (CIL XII, 5012) et à Tornac, au nord de Nîmes (ILGN, 387). L’oubli d’un h, envisagé par Hirschfeld, n’est pas assuré puisque l’inscription de Narbonne atteste l’existence de la forme Aescinus. Iustinianus est un cognomen latin rare que l’on ne retrouve pas dans les Alpes maritimes. Quelques exemples existent en Italie et en Pannonie (OPEL II, p. 209). Comme le proposait Hirschfeld, l’examen des autres inscriptions de la cité suggère de restituer la formule h(eres) … f(aciundum) c(urauit) à l’exemple de l’inscription 3 de ce recueil. Datation : l’abréviation des gentilices suppose que cette inscription date du IIe s., l’utilisation du datif seul pour le défunt permettant d’envisager la première moitié de ce siècle. 6. Embrun - Épitaphe de Iucundus, fils de Velagenus Pierre non caractérisée, brisée à la base. Découverte, dans le courant du XVIIe s., dans le jardin du collège des Jésuites (Juvénis). Elle n’a plus été vue par la suite. Dimensions : inconnues. Texte de douze lignes. Roue gravée à la première ligne entre V et F (Juvénis). D’après la pierre : Juvénis, ms., p. 11 (CIL XII, 89 et add. p. 804 [Prieur, 1968b, n° 13 ; Chastagnol, 1995, p. 148 ; CAG 05, p. 104 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 9]). Perdue (Dessin : Carpentras, Bibliothèque Inguimbertine, ms 518, p. 11). V(iuus) f(ecit), Iucundus, Velagen(i) f(ilius), sibi 4 et Velageno, N<a>mici f(ilio), patri ; Butunae, Kari f(iliae), matri, uiuae ; Exorato, fratri ; 8 u(iuae), Tertullae, Terti f(iliae), sorori ; u(iuae), Tertiae, Sexti f(iliae), uxori ; u(iuo), Iusto, filio ; u(iuae), Valentinae, fili(ae) ; 12 Messiae, filiae, annorum [---] --- 81 Eburodunum Alignement à gauche du texte avec en particulier quatre V qui se superposent et qui se rapprochent de la mise en page de l’inscription 2. La disposition des abréviations V, placées au début des lignes 8 à 11, semble devoir se rapporter aux personnes citées ensuite et non aux précédentes comme à la ligne 6. L. 4 : nous ajoutons un A entre le N et le M, le nom Namicus ayant déjà été relevé dans la ville d’Aoste. L. 11 : nous corrigeons filio en filiae. De son vivant, Iucundus, fils de Velagenus, fit (élever ce monument) pour lui-même et pour Velagenus, fils de Namicus, son père ; pour Butuna, fille de Karus, sa mère, de son vivant ; pour Exoratus, son frère ; de son vivant, pour Tertulla, fille de Tertius, sa sœur ; de son vivant, pour Tertia, fille de Sextus, sa femme ; de son vivant, pour Iustus, son fils ; de son vivant, pour Valentina, sa fille ; pour Messia, sa fille, [décédée à l’âge de] … ans. Cette inscription ne fournit pas moins de treize noms uniques, ce qui permet de saisir quatre générations de cette famille qui désigne ses membres selon les formes traditionnelles de l’onomastique pérégrine. À compter de la troisième génération en ligne directe, les noms donnés aux enfants sont latins, signe du progrès de la romanisation dans la région : Iucundus et Exoratus pour cette génération, et Iustus, Valentina et Messia pour la dernière génération. En ligne indirecte, la prise de noms latins est déjà acquise dans la génération précédente avec Tertia, fille de Sextus, et Tertulla, fille de Tertius. Le nom celte Namicus (Holder, 1896-1913, col. 676 et Ellis Evans, 1967, p. 235) est extrêmement rare et ne se rencontre qu’une autre fois à Aoste, dans la XIe région (CIL V, 6850). Karus ne se rencontre qu’une fois dans les Alpes maritimes, alors que la Narbonnaise, province où cette forme est la plus présente, fournit plusieurs références (OPEL II, p. 39). Velagenus, nom celtique (Holder, 1896-1913, col. 140 et Ellis Evans, 1967, p. 207), est unique pour les Alpes maritimes et se retrouve à trois reprises ailleurs : dans les Alpes cottiennes (CIL V, 6903), à Nîmes (CIL XII, 3964) et dans la Xe région italienne (AE 1988, 606). La forme Velagenius est connue comme gentilice à Borgo San Dalmazzo (CIL V, 7850), dans la IXe région, en limite des Alpes maritimes. Velagenus peut rappeler les mots gaulois uela-, « le vélar », une plante appelée aussi le sisymbre ou la roquette (ou de uelio-, « modeste, honnête ») et génos « la lignée, la famille » (Delamarre, 2003, p. 311 et 170). Butuna se retrouve uniquement sous la forme Bituna en Narbonnaise, à Grenoble (CIL XII, 2288) et à Grive Saint-Alban (CIL XII, 2356), dans l’ancienne cité de Vienne, à Septèmes (ILGN, 77) et à Vitrolles (forme masculine, AE 1969-1970, 339), dans le territoire d’Arles. Tertius est très utilisé dans les différentes provinces soit en tant que nom unique, soit en tant que cognomen. Iucundus, 689 occurrences dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 283) et Exoratus, 98 occurrences dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 297), cognomina latins choisis comme idionymes, sont des cas uniques pour les Alpes maritimes. Valentina se retrouve une autre fois comme cognomen dans la cité d’Eburodunum (supra inscr. 2). Messius ne se rencontre plus en tant que surnom dans les Alpes maritimae mais une fois en tant que gentilice (infra inscr. 22). L’utilisation du nom Tertulla dans l’Empire par une majorité de femmes (376 femmes sur 496 occurrences dans le CIL, voir Kajanto, 1965, p. 292) se confirme dans notre province avec trois références exclusivement féminines (dont deux à Vintium). Iustus est bien connu à travers les provinces (en particulier en Italie, voir Alföldy, 1969, p. 225) et se rencontre à quatre reprises, soit comme nom unique, soit comme cognomen, dans les cités de Brigantio, de Cemenelum et dans la localité massaliète de Nikaia, ainsi qu’à Segusio dans les Alpes cottiennes, et à Riez en Narbonnaise. 82 Eburodunum Stemma Namicus Sextus Iustus Karus Velagenus ~ Tertia ~ Iucundus Exoratus Valentina Messia Butuna ~ Tertius Tertulla Datation : l’abréviation de la formule u(iuus) f(ecit) incite à dater l’inscription au plus tard de la première moitié du IIe s. 7. Embrun - Épitaphe de L. Vestonius Secundinus Face antérieure d’une urne cinéraire en marbre fragmentée en sept morceaux qui s’assemblent. La longueur réduite de ce monument suppose davantage que nous sommes en présence d’une urne reprenant la forme d’un sarcophage. Servait de bassin à la fontaine de l’hôpital d’Embrun (Ladoucette). Transférée à Gap, dans le jardin de l’évêché (Vallentin). Au musée de Gap, n° d’inventaire 227. Dimensions : h. : 78 ; l. : 150 ; ép. : 5,5. Texte de quatre lignes. Séparations par hederae. L’inscription est entourée d’une moulure et encadrée, à droite et à gauche, par deux queues d’aronde qui comprennent la dédicace aux dieux Mânes. Ch. ép. : h. : 44 ; l. : 80. H. d. l. : D et M : 5,5 ; L. 1-3 : 3,5 ; L. 2 : 4 ; L. 4 : 6. D’après la pierre : Ladoucette, 1848, p. 355 ; Vallentin, 1880, p. 15 ; CIL XII, 91 ; Prieur, 1968b, n° 14; Liou, 1991, n° 227 (CAG 05, p. 105) ; Rémy, Kayser, 2005, n° 10, fig. 4. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 157924). D(is) M(anibus). L(ucius) " Vestonius, Baro“s fil(ius), Quir(ina), Secundinus, " siù 4 et Soliciae " Verae, uxo(ri), u(iuus) " `(ecit). " 83 Eburodunum Le champ épigraphique n’est pas totalement occupé. Les lignes 2 à 4 sont alignées à gauche et la dernière ligne est centrée. Les lettres sont irrégulières. L. 2 : le N et le I en nexus dans le nomen Baronis. L. 3 : B et I en nexus. Aux dieux Mânes. Lucius Vestonius Secundinus, fils de Baro, (de la tribu) Quirina, pour lui-même et pour Solicia Vera, sa femme, fit (élever ce monument) de son vivant. Porteur des tria nomina, L. Vestonius Secundinus précise également sa filiation et sa tribu d’élection selon la nomenclature officielle. Est-ce le signe d’une entrée récente dans la citoyenneté romaine ? Dans ce cas, il ne suit pas l’usage répandu dans les provinces alpines qui veut que le nouveau citoyen forge son gentilice à partir du nom unique de son père (Chastagnol, 1995, p. 155-164). Ou bien a-t-il remplacé, dans sa filiation, le praenomen de son père par son cognomen, pratique elle aussi largement répandue dans les Alpes et la Narbonnaise ? L. Vestonius Secundinus porte un gentilice celtique (Holder, 1896-1913, col. 260) comportant la racine uest- comme Vestanus, Vestinus, Vestianum, ou Vestuleius, et non, comme le supposait Prieur (1968b, p. 16), sur la racine uesu- telle Vesomnius ou Vessonius. Son surnom est banal et se rencontre plusieurs fois dans notre province (sur Secundus et ses dérivés voir Dondin-Payre, 2001b, p. 537-595). Son patronyme Baro est un nom celtique rare (Holder, 1896-1913, col. 351) qui apparaît six fois, exclusivement dans des zones alpines : dans la XIe région, à Côme et dans ses environs (CIL V, 5372 et 5450), autour du lac Majeur (CIL V, 5499, 5503 et 6645), et en Norique (CIL III, 11748). Le gentilice celtique Solicia, s’il ne se retrouve, dans les Alpes maritimes, qu’une fois dans le territoire de Rigomagus en tant que nom unique (infra inscr. 15), est présent deux fois dans les Alpes cottiennes, à Suse, la capitale (CIL V, 7316), et à Cavour (CIL V, 7343) ; dans la IXe région à Valenza sur la rive droite du Pô (CIL V, 7445) ; en Narbonnaise dans les territoires de Forum Iulii (ILN, Fréjus, 22), d’Aquae Sextiae (CIL XII, 323), de Nemausus (AE 1971, 257) et d’Apta Iulia (ILN, Apt 115). Le surnom Vera est un surnom latin répandu dans l’Empire (203 références dans le CIL, voir Kajanto, 1965, p. 253). Sur l’inscription des citoyens d’Embrun à la tribu Quirina et l’octroi du ius Latii à Eburodunum, voir l’introduction générale, p. 49-50. Datation : la dédicace en abrégé des Mânes, la mention des tria nomina, de la tribu, de la filiation, et la formule u(iuus) f(ecit) incitent à dater cette inscription de la première moitié du IIe s. Citoyens originaires d’Eburodunum connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité • T. Cassius Sextinus, filsde Titus, de la tribu Quirina, décurion et duumvir de la cité des Ebrodunienses (CIL V, 7259). • T. Accius Secundus, fils de Titus, de la tribu Quirina, (originaire) d’Eburodunum, beneficiarius de Publius Memmius Clemens, procurateur impérial des Alpes Grées (ILGN, 15 ; ILAlpes, I, 4). On ne sait si l’origo désigne la cité d’Embrun et celle d’Yverdon. • Primus, fils de Titus,Caturix par son origine, soldat de la IIIe cohorte des Alpins (CIL III, 6366 [ILS, 2582]). On ne sait si ce pérégrin était originaire d’Eburodunum ou de 84 Eburodunum Caturigomagus, ces deux cités étant localisées dans le territoire de la peuplade préromaine des Caturiges (sur ce peuple, voir Barruol, 1969a, p. 340-344). 85 Caturigomagus Carte 6 – Territoire de la ciuitas Caturigomagensium 86 Caturigomagus Caturigomagus / Chorges (Carte 6) Cité limitrophe d’Eburodunum au sud-ouest, Caturigomagus devait occuper l’emplacement du village de Chorges. Cependant, aucun élément archéologique d’importance ne permet d’affirmer son lieu exact d’implantation. Seul le passage supposé de la voie Domitienne dans Chorges et la persistance de l’habitat dans ce lieu, au moins depuis le Moyen Âge, laissent penser que la Caturigomagus romaine se situait là. À l’exemple de cités comme Eburodunum, Rigomagus, Sanitium ou Salinae, Caturigomagus est demeurée une simple ciuitas de droit latin durant le Haut-Empire. Cité de plein droit au moins jusqu’au IIIe s., Caturigomagus a été intégrée avant le début du Ve s. dans les limites de la cité d’Embrun1. L’épigraphie n’offre que deux occurrences abrégées du nom de cette cité, ciuit. Catur. et ordo Cat[…]2, que nous pouvons compléter par les mentions des itinéraires antiques. Chorges est mentionné sur les gobelets de Vicarello sous la forme Caturigomagum et Catorigomag(us) dans la table de Peutinger. Nous pouvons développer les abréviations en ciuitas ou ordo Catur(igomagensium). L’itinéraire de Bordeaux à Jérusalem et ceux d’Antonin donnent les formes Catorigas et Caturrigas / Caturricas, proches de certaines formes médiévales de cette localité3. La séparation entre Caturigomagus et Eburodunum devait se situer entre les actuelles communes de Chorges et de Prunières. Un autel élevé à Mercurius Finitimus, gardien des frontières, a été découvert au lieu-dit la Couche, au sud-est du village de Chorges, sur la limite entre les deux communes. Celle-ci, orientée nord-sud, pouvait séparer dans l’Antiquité le territoire de Caturigomagus / Chorges d’un autre territoire s’étendant vers l’est : celui d’Eburodunum. Il serait hasardeux de la considérer comme une séparation entre tribus indigènes4. Ces deux cités appartenant à un seul et même peuple, les Caturiges, il est peu probable de voir une frontière entre deux tribus. La limite nord-ouest de Caturigomagus correspond vraisemblablement à l’ancienne séparation entre les Auantici et les Caturiges. Entre les diocèses de Gap et d’Embrun, la limite se trouve sur l’Avance5, affluent de la Durance, à moins de 10 km à l’ouest de Chorges. Nous fixons sur ce cours d’eau la frontière entre la ciuitas Caturigomagensium et sa voisine à l’ouest, la localité de Vappincum6. Cette frontière se double de celle séparant la Narbonnaise et les Alpes cottiennes, puis celle de la Narbonnaise et des Alpes maritimes, après le transfert de Caturigomagus dans cette province. Le pays de Seyne, situé au-delà du col de Maure, et plusieurs communes de l’actuel canton de Turriers7, forment les territoires du sud-ouest du diocèse d’Embrun. L’ensemble de cette zone se trouve de nos jours, au même titre que la vallée de l’Ubaye, dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, à l’inverse des autres régions du diocèse médiéval d’Embrun 1 Voir l’introduction générale, p. 34-37. 2 Voir infra inscr. 9 et 10. 3 Comme Cadurgensis, en 1080, ou Caturicis, en 1121, en 1145, en 1157, en 1180 et en 1190 (CSV, II, chartes 1089 et 931 à 935). 4 Cependant G. Barruol place dans ce secteur la séparation entre les Caturiges et les Auantici (1969a, p. 290). 5 À quelques kilomètres du confluent de l’Avance et de la Durance, les limites du diocèse médiéval d’Embrun s’écartent du tracé de l’Avance pour laisser hors de ce diocèse l’ensemble de la commune de Valserres (Clouzot, 1923, p. CXXXIV). 6 Les Auantici et leur territoire (région de Gap) ont été intégrés dans les limites de Dinia sous Galba avant, sans doute, de devenir autonome (peut-être lors du transfert de Digne dans les Alpes maritimae). La mention dans la Notitia Galliarum de Vappincum comme ciuitas de la province de Narbonnaise Seconde atteste l’autonomie de ce secteur (Notitia Dignitatum, p. 273, § XVI, 6). 7 Il s’agit des communes de Turriers, de Gigors, de Bellaffaire, de Faucon-du-Caire, de Bayons et du hameau d’Astoin. 87 Caturigomagus qui appartiennent, en totalité, au département des Hautes-Alpes. Jusqu’au XIVe s., les régions de Seyne et de Turriers appartenaient, avec celle de Barcelonnette, à la Provence8, alors que le reste du diocèse d’Embrun relevait du Dauphiné. Deux variations notables apparaissent lors de l’examen en détail des archiprêtrés du diocèse, datant du XVIIe s.9 ; elles montrent que les paroisses de Bréziers et de Rochebrune sont incluses, respectivement, dans les archiprêtrés de Bellaffaire et de la Bréole, et non dans celui de Chorges10, alors qu’elles étaient incluses dans sa châtellenie11. L’ordonnancement de ce secteur montre que Bréziers et Rochebrune sont les seules localités de la châtellenie de Chorges à être établies sur la rive gauche de la Durance, mais cela n’implique pas obligatoirement qu’il faille voir dans l’ensemble du parcours de ce cours d’eau une frontière durant l’Antiquité12. En amont de ce secteur, nous constatons que, dans les environs d’Embrun, les deux rives de la Durance étaient sous le contrôle de la ciuitas et, auparavant, des Caturiges. La présence du canton de Turriers et du pays de Seyne dans le diocèse d’Embrun nous amène à penser que, dans l’état actuel de la documentation, il est impossible de présumer que ces zones aient pu être sous la dépendance d’une autre ciuitas que Caturigomagus. Le pays des Edenates et la région de Turriers n’ayant pas connu l’élévation au rang de ciuitas de l’une de leurs localités, leur présence parmi les possessions du diocèse d’Embrun et les liens évidents entre plusieurs localités de ces zones et Chorges nous amènent à penser que les régions de Seyne et de Turriers ont été réunies à la ciuitas Caturigomagensium. Ainsi, le pays de Seyne était limitrophe de la ciuitas Rigomagensium, à l’est, séparé de cette cité par la montagne de la Blanche, et de Dinia, au sud. Cette dernière séparation est à placer sur les limites de l’ager Galadius du IXe s., possession du diocèse de Digne dont la frontière nord passait au lieu-dit Maure, dans la commune de La Seyne. Quant aux territoires situés au sud et à l’ouest de Turriers, ils sont voisins des cités de Dinia et de Segustero / Sisteron. 8. Chorges - Dédicace à Mercure Finitimus par un particulier Autel de marbre rouge cassé en deux morceaux qui se raccordent. La base et le couronnement sont moulurés sur trois côtés. Le sommet comprend focus et puluini. Le puluinus droit est brisé. Découvert en 1822, à 3 km au sud-est de Chorges, lors de travaux de réfection de la route nationale, au lieu-dit Malafosse près de la Couche (Ladoucette), à la limite des communes de Chorges et de Prunières. Actuellement conservé au musée de Gap, n° d’inventaire 225. Dimensions : h. : 54,5 ; l. : 29,5 ; ép. : 17,5. Texte de sept lignes. Ch. ép. : h. : 29 ; l. : 24. H. d. l. : 3,5. Points de séparation triangulaires. D’après la pierre : Ladoucette, 1848, p. 367 ; CIL XII, 75 ; Prieur 1968b, n° 15; Barruol, 1969a, p. 290; Liou, 1991, n° 225 ; CAG 05, p. 102, fig. 62 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 1, fig. 1. Vu (Collection : Musée Museum Départemental, Gap). 8 Baratier, Duby, Hildesheimer, 1969, cartes 45 et 61. 9 Baratier, Duby, Hildesheimer, 1969, carte 117. 10 Sur l’archiprêtré de Chorges, voir Roman, 1884, p. XXV ; sur l’archiprêtré de Bellaffaire voir Baratier, Duby, Hildesheimer, 1969, carte 117. 11 Roman, 1884, p. XLIII. 12 Barruol, 1969a, p. 113-115. 88 Caturigomagus Deo ! Mercurio Finiti4 mo, ! Sex(tus) At(?) ! Nepotianus u(otum) ! s(oluit) ! l(ibens) ! m(erito). Le texte paraît grossièrement aligné à gauche. Les lignes ne sont pas totalement horizontales. Les lettres sont irrégulières, maladroites et d’un style rustique avec une tendance à pencher à gauche. Elles sont gravées profondément. Au Dieu Mercure des limites, Sextus At( ?) Nepotianus s’acquitta de son vœu de bon gré et à juste titre. Abrégé en At, le gentilice de notre citoyen a été développé par B. Liou en At(ilius) alors que le CIL s’était abstenu. Pour notre part, nous hésitons entre ce gentilice latin très fréquent (plus de 150 références dans les trois régions du nord de l’Italie et plus d’une quarantaine en Narbonnaise (OPEL I, p. 199)) et un gentilice indigène non moins fréquent, Attius (66 et 109 références, OPEL I, p. 212). Ces deux gentilices ne se rencontrent pas dans la province des Alpes maritimes, mais Attius se trouve à Suse, dans les Alpes cottiennes, ainsi qu’à Antibes, dans les environs de Grenoble, de Genève et de Vienne en Narbonnaise, et dans les IXe et XIe régions d’Italie. Atilius est absent des Alpes cottiennes, rare dans l’est de la Narbonnaise (relevé seulement à Fréjus) et fréquent dans l’Italie du Nord. Le cognomen Nepotianus, peu fréquent dans le monde romain (Kajanto en compte 20 dont 16 hommes et 4 femmes (1965, p. 304)), est unique dans notre province. Il fait partie de la catégorie des cognomina symbolisant les rapports familiaux, grandement diffusés dans les régions celtiques. L’emploi du mot deo précédant le nom d’une divinité est un usage qui apparaît dans les provinces occidentales sous Hadrien pour se répandre sous Antonin le Pieux. La période d’emploi fréquent se situe dans la première moitié du IIIe s. (sur cette formule, voir RaepsaetCharlier, 1993, p. 12-17). Divinité « composée », Mercurius Finitimus est unique dans le monde romain. Ce Mercure gardien des frontières prend ici les traits du Teutatès gaulois, protecteur des limites (Hatt, 1977, p. 360). Il s’apparente au Mercurius Viator, honoré dans la cité d’Apt (ILN, Apt, 69), protecteur des routes et des voyageurs. Cet ex-voto a été tour à tour interprété comme le signe matériel de l’ancienne frontière des Caturiges ou de celle séparant les provinces des Alpes cottiennes et de la Narbonnaise. Pour nous, il symbolise la séparation territoriale entre les cités de Caturigomagus et d’Eburodunum. Datation : l’abréviation du gentilice et la présence de deo précédant le théonyme correspondent à une date comprise entre la deuxième moitié du IIe s. et la première moitié du IIIe s. 89 Caturigomagus 9. Chorges - Fragments de dédicaces en l’honneur d’empereurs par Annius Rufinus, gouverneur de la province des Alpes maritimes, et par la ciuitas Caturigomagensium Piédestal de marbre rose veiné avec base et sommet moulurés sur les quatre côtés. Les côtés conservent chacun un cadre mouluré. Les faces antérieure et postérieure (dans la disposition actuelle) portent chacune une inscription. L’angle antérieur gauche du dé est mutilé. Découvert au XVIIe s. dans le cimetière limitrophe de l’église paroissiale de Chorges et signalé à Fornier par un habitant du village de Montgardin. Sert désormais de piédestal à une croix, à l’entrée de l’église paroissiale. Le monument a été violemment restauré en 1829 selon la volonté de M. Bertrand, maire de la commune (Ladoucette). Dimensions : h. : 140 ; l. : 62 ; ép. : 68. Texte A de onze lignes et texte B de sept lignes. La restauration de 1829 consista à araser la surface du monument et à graver à nouveau les textes. Cette opération, entreprise sans la participation d’aucun épigraphiste compétent, eut pour résultat la gravure de textes erronés, qui ne tenait pas compte des relevés effectués au XVIIe s. Ch. ép. : h. : 71 ; l. : 45. D’après une copie : Fornier, 1642, p. 135 ; Gioffredo, 1658, p. 16 (texte A) et 1839, col. 99 (texte A) et 93 (texte B) (Ladoucette, 1848, p. 369-370 ; CIL XII, 78 [Prieur, 1968b, n° 17 ; CAG 05, p. 101 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 3]). Vu. Texte A, face antérieure : Restitution Fornier : Lecture Gioffredo 1658 : Restitution Gioffredo 1839 : pio Principi pio Principi --- inuicto Augusto restitu- [---] inuicto pio Principi inuicto Augusto tori orbis prouidentissimo restitutori orbis restitutori orbis prouidentissimo 4 retro Principum ac super 4 prouidentissimo omnes fortissimo Annius retro Principum fortissimo Ruffinus vt procurator [---]b omnes Annius Rufinus V E procurator Alpium maritimarum fortissimo Alpium maritimarum 8 diuo eius numini maiestatique eius. 4 [---] retro Principum ac super omnes 8 Nanus Ruf Karus V F Proc II 8 deuotus numini praefectus Alpium maritimar deuotus numini maiestatiq(ue) eius. 90 maiestatique eius. Caturigomagus Notre restitution : --pio `_fc]c inuicto Augusto, restitutori orbis, 4 prouidentissimo retro Principum ac super omnes fortissimo, 8 Ahncus Ru`ihus, u(ir) _(gregius), proc(urator) _n praem(es) Alpium maritimar(um), deuotus numini maiestatiq(ue) eius. Nous fondons notre texte sur les comparaisons entre la lecture de Gioffredo, publiée en 1658, qui paraît la plus proche de l’original (même si certaines abréviations ont dû être développées) et les restitutions savantes de 1642 par Fornier et de l’ouvrage post mortem de 1839 de Gioffredo, corrigées selon les connaissances des auteurs. Le nom de l’empereur honoré n’a été donné ni par Fornier, ni par Gioffredo : avait-il été martelé, comme dans l’inscription suivante, ou était-il gravé sur la base de la statue que devait porter ce piédestal ? L. 1 : le titre Principi, donné par Gioffredo et Fornier, doit être remplacé par le qualificatif Felici, à l’exemple de la titulature de l’inscription B. L. 8 : l’onomastique du procurateur, donnée par Gioffredo en 1658 (Nanus Ruf Karus), doit être corrigée en Annius Ruffinus selon la lecture de Fornier (suivi par le CIL). L’ouvrage de Gioffredo, publié en 1839 et rédigé à partir d’un manuscrit inachevé de l’auteur datant de 1692, reprend ce nom. L. 9 : le titre praefectus ne correspondant pas à la charge de gouverneur d’une province alpine, il doit être remplacé par praeses. Gioffredo a sans doute développé praes en praefectus en lisant mal la lettre S. Les restaurateurs de 1829 introduisirent deux erreurs grossières dans le texte que l’on peut lire aujourd’hui : ils remplacèrent le qualificatif felici par le titre principi qu’ils trouvaient chez Fornier et Gioffredo ; ils substituèrent à l’adverbe retro de la formule prouidentissimo retro principum le surnom du dernier des JulioClaudiens Nero, qualifié de princ(eps) iuu(entutis) ! [À l’empereur---], pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, restaurateur de l’univers, le plus sage des princes ses prédécesseurs et au-dessus de tous le plus vaillant, Annius Rufinus, vir egregius, procurateur et gouverneur des Alpes maritimes, voué à sa puissance divine et à sa majesté. Texte B, face postérieure : Restitution Fornier : Restitution Gioffredo : F ! INVI ! AVG ! II [---] F ! INVIC AVG II ! COS ! PRO ! RO ! COS [---] COS ! PRO ! RO COS CIVIT ! CATVR ! D ! N CIVI CATVR ! D ! N 4 E ! CVRIE ! PE ! E ! DIC FE P ! CVR ! RO ! AL ! 91 Caturigomagus Notre restitution : --[--- pio] f(elici) inuic(to) Aug(usto), nl[(ibunicia) pot(estate) ---], co(n)s(uli), p(atri) j(atriae), jroco(n)s(uli), 4 ciuit(as) Catur(igomagensium), d(euota) n(umini) [m(aiestatique)] e(ius), cur[an]ne (et) [d]edic[an]ne [Annio Rufino, u(ir) e(gregio) (?)] p[ro]cur(atore) [p]ro[u(inciae)] Al[pium Maritimar(um)]. Nous proposons cette restitution à partir de celle de Fornier et Gioffredo, ce dernier n’offrant ce second texte, dans son ouvrage post mortem, que mutilé des deux dernières lignes. Les points de séparation mis par Fornier sont vraisemblablement de son cru. Le nom de l’empereur honoré est à nouveau absent. Avant le titre Felix, il faut restituer Pius. L. 1 : les deux hastes finales relevées par Fornier sont vraisemblablement celles des lettres TR, la puissance tribunicienne. L. 2 : la lecture RO de Fornier doit être corrigée en PP pour donner p(atri) p(atriae), proco(n)s(uli). L. 4 : nous restituons cur[an]te (et) [d]edic[an]te en tenant compte le plus possible des lettres proposées par Fornier. L. 5 : la formule terminant la ligne précédente amène à ajouter une ligne qui devait comprendre le nom et le rang du gouverneur des Alpes maritimes. L. 7 : restitution offerte à partir des lettres données par Fornier. [À l’empereur… pieux], favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, [revêtu pour la … de la puissance tribunicienne ---], consul, père de la patrie, proconsul, la cité des Caturigomagenses, vouée à sa puissance divine et à sa majesté, la réalisation et la dédicace étant assurées par Annius Rufinus, vir egregius, procurateur de la province des Alpes maritimes. La lacune initiale empêche de savoir à quel empereur la cité de Chorges et le procurateur des Alpes maritimes avaient élevé une statue. L’abréviation de la formule deuotus numini maiestatique eius dans l’inscription B et son écriture pleine dans l’inscription A posent la question de la période de réalisation de ces dédicaces : sont-elles contemporaines ou ont-elles été gravées à des époques différentes ? La première hypothèse, retenue par le CIL, semble la solution la plus simple. Les réalisateurs des dédicaces n’ont sans doute pas voulu qu’elles se répètent à l’identique. La dédicace B, assurée par la cité, comporte les éléments classiques d’une titulature impériale ainsi que le titre habituel des gouverneurs des Alpes maritimae, procurator. Dans la dédicace A, le gouverneur Annius Rufinus, agissant à titre personnel, a préféré être désigné par le titre complet de sa charge, procurator et praeses Alpium maritimarum. À l’exemple d’Annius Rufinus, Iulius Honoratus, gouverneur des Alpes maritimes entre 210-211 et 213, est tour à tour désigné comme procurator Augusti ex p(rimi)p(ilo) praeses Alpium maritimarum dans une inscription de Vence (infra inscr. 80) et comme procurator Augusti ex primipilo dans une inscription de Cimiez et plusieurs milliaires de la voie reliant le littoral à Digne (infra inscr. 175, 406 à 409, 411A et 414). Cet exemple apporte un élément important quant à la probable contemporanéité des deux dédicaces de Chorges. L’apparition du titre de praeses dans la titulature des gouverneurs des Alpes maritimes est à dater du règne de Septime Sévère et correspond au début de sa diffusion dans l’Empire (Pflaum, 1950, p. 115-116). Extraordinaire avant Septime Sévère, ce titre devient courant dès son règne. Vers 202, le procurateur anonyme ayant conjointement la responsabilité des Alpes 92 Caturigomagus maritimes et des Alpes cottiennes associe à son titre de procurator celui de praeses. Il est le premier à le joindre dans sa titulature pour notre province (CIL III, 6075 [Pflaum, 1960, 241]). Dans les décennies qui ont suivi le gouvernement de ce chevalier, le titre de praeses n’a pas été systématiquement énoncé dans les titulatures des gouverneurs des Alpes maritimes. Tib. Cl(audius) Demetrius ne l’ajoute pas à celui de procurator Augustorum (infra inscr. 157) quand Iulius Honoratus l’ajoute une seule fois dans les neuf inscriptions où il apparaît. Dans le cours du IIIe s., outre Annius Rufinus, un autre gouverneur des Alpes maritimes associe les titres praeses et procurator dans sa titulature. Originaire de Marseille et connu par l’intermédiaire d’une dédicace en langue grecque découverte dans la cité phocéenne, T. Porcius Cornelianus a été dans la première moitié du IIIe s. ἐ ίτ et ὴγε ῶ de notre province, équivalents des titres procurator et praeses en langue latine (IG, XIV, 2433 [ILS, 8852 ; Pflaum, 1960, 310]). Influencé par la position de Mommsen sur le rattachement de l’Embrunais et de l’Ubaye à la province des Alpes maritimes sous la Tétrarchie, qui prenait comme témoins de ce transfert les dédicaces étudiées ici (CIL V, p. 810), Pflaum préconisait de corriger la titulature d’Annius Rufinus en ne conservant que le titre de praese(s) « […] qui convient mieux au régime administratif de Dioclétien […] » (Pflaum, 1950, p. 138-139). Il est difficile de le suivre sur ce point dans la mesure où seul le titre de p[ro]cur(ator) [p]ro[uinciae] est conféré au chevalier dans l’inscription B (sans doute Annius Rufinus) et qu’il apparaît bien dans les relevés de Fornier et Gioffredo pour l’inscription A. Soit il existe, sous Dioclétien, des gouverneurs équestres portant le titre de proc(urator) et praese(s), soit Dioclétien n’est pas le sujet de ces dédicaces. La mention des qualificatifs Felix et Inuictus et de la formule deuotus numini maiestatique eius place vraisemblablement cette double dédicace dans le cours du IIIe s. mais, employés de Septime Sévère à Constantin, ces adjectifs et cette formule ne permettent pas d’envisager un règne particulier. L’invocation de la puissance surnaturelle de l’empereur, si elle est conventionnelle, peut traduire un attachement particulier de la ciuitas Caturigomagensium à ce ou ces empereurs pour des raisons qui nous échappent. Nous développons l’abréviation Catur. en Catur(igomagensium) et non Catur(igum), proposé par Hirschfeld. Ici, nous ne sommes pas en présence du nom du peuple préromain mais de celui des citoyens de la cité de Caturigomagus. Au lendemain de la conquête, les Caturiges furent séparés en deux cités distinctes, Eburodunum et Caturigomagus. La mention de la ciuitas Catur. ne peut correspondre à la cité des Caturiges au sens de la tribu préromaine, mais à la ciuitas Catur(igomagensium) qui occupait la partie ouest de l’ancien territoire de ce peuple. Datation : dans le courant du IIIe s. 10. Chorges - Fragment d’une dédicace à un empereur par l’ordo Caturigomagensium Fragment gauche d’un autel de marbre qui fut scié dans le sens de la hauteur. Le sommet devait comporter une moulure, dont il y a quelques restes sur le côté. La base est brisée dans sa partie postérieure. Mis au jour en 1886. Servait de montant droit pour l’une des portes de la ville, la porte « Raveline » (Guillaume). Apporté à la préfecture de Gap après sa découverte. Au musée de Gap, dans les réserves, sans numéro d’inventaire. Dimensions : h. : 161 ; l. : 36 ; ép. : 58. 93 Caturigomagus Texte de six lignes, gravé en creux dans un cadre mouluré qui a disparu sur le côté gauche. Le texte semble complet à gauche. Ch. ép. : h. 70 ; l. : 25. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : Guillaume, 1886 ; Allmer, 1887 (CIL XII, 5707 [CAG 05, p. 102 ; Rémy, Kayser, 2005, n° 2]) ; Prieur 1968b, n° 16. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 158751). Imp(eratori) Š Š Š 4 š f(elici) inuict(o) [Aug(usto), ---], ordo Cat[ur(igomagensium)]. Les lignes 1 à 4 ont été en partie ou totalement martelées. À l’empereur [--- pieux], favorisé par les dieux, invaincu, [Auguste, ---], l’ordre des décurions des Caturigomagenses. Cette dédicace a été décrétée par les décurions de Caturigomagus, seconde mention du nom de cette cité et seul exemple épigraphique de son ordo. La mutilation du monument empêche de savoir comment au juste l’ethnique était abrégé. L’inscription ne comporte plus que les adjectifs felix et inuictus qui, à l’exemple de l’inscription précédente, font partie des titulatures impériales de la fin du IIe s. à la fin du IVe s. Dix empereurs ayant connu la damnatio memoriae peuvent correspondre au martelage de notre inscription : Elagabal, Maximin, Philippe Ier, Philippe II, Dèce, Gallien, Aurélien, Probus, Carus et Licinius (Corbier, 1998, p. 178). Parmi ces empereurs, seuls sont attestés dans les provinces alpines occidentales les martelages d’hommages à Elagabal et à Probus : Elagabal à Suse, province des Alpes cottiennes (CIL V, 7247) et Probus à Aime, capitale des Alpes graies (ILAlpes, I, 16). Sur ce point Rémy, 2000, p. 912 et 914. 94 Caturigomagus Citoyens et pérégrins originaires de Caturigomagus connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité Aucune inscription ayant un rapport avec cette cité n’a été découverte en dehors du territoire de Caturigomagus. 95 Rigomagus Carte 7 – Territoire de la ciuitas Rigomagensium 96 Rigomagus Rigomagus / Faucon-de-Barcelonnette (Carte 7) La ciuitas Rigomagensium n’est connue que par la Notitia Galliarum où elle apparaît en tant que cité de la province des Alpes maritimae1. L’origine celte du toponyme Rigomagus ne faisant aucun doute, son existence antérieurement à la conquête romaine paraît assurée. La ciuitas Rigomagensium a certainement été créée au lendemain de la transformation du royaume cottien en province procuratorienne. La présence d’un duumvir dans les limites de cette cité, dans la première moitié du IIe s., atteste son rang de ciuitas dès le Haut-Empire2. À ce jour, Rigomagus est à considérer comme une simple ciuitas dotée du droit latin. La ciuitas Rigomagensium a été, dès le XVIIe s., l’objet de débats entre les chercheurs au sujet de sa localisation dans le massif alpin méridional. Seule cité de la province des Alpes maritimes de l’Antiquité tardive dont l’emplacement était inconnu, elle a été tour à tour située à Brigantio / Briançon, à Brigantio / Briançonnet, à Caturigomagus / Chorges, dans la commune de l’Escale, à l’ouest de Digne, à Eturamina / Thorame-Haute, voire à Alebaece Reiorum / Riez, sans que ces hypothèses n’aient été fondées sur des démonstrations rigoureuses3. Parmi ces nombreuses hypothèses, le rapprochement entre la ciuitas Rigomagensium et la vallée de l’Ubaye a été exposé par A. Longnon4. Il a été le premier à proposer cette localisation, en fondant son raisonnement sur l’observation de la géographie administrative de la province des Alpes maritimes et sur l’interprétation des données fournies par le testament du patrice Abbon. Ce testament de 739 mentionne, parmi les possessions données à l’abbaye de la Novalaise dans le pagus Ebredunensis, un pagus Rigomagensis5. La proximité d’Embrun et le caractère très individualisé de la vallée de Barcelonnette avaient définitivement convaincu Longnon de fixer dans l’Ubaye le pagus Rigomagensis. Cette hypothèse a été reprise par N. Lamboglia et renforcée par sa localisation de la uallis Moccensis6. Apparue dans le testament d’Abbon, et plus particulièrement dans le pagus Ebredunensis7, cette vallée est mentionnée dans un document antérieur, une additio à la Passion de Saint-Dalmas-de-Pedo, l’additio Moccensis. Ce texte précise que la vallée était en contact avec la partie ouest du territoire de Pedona8, l’actuel Val di Stura sur le versant oriental du massif alpin, avec une délimitation proche des sources de la rivière Storio / Stura, le col de Larche vraisemblablement. La localisation de cette uallis dans l’Ubaye est à nouveau confirmée par l’étymologie et le rapprochement entre la uallis Moccensis du VIe s. et le district du Val-des-Monts, attesté jusqu’au XVIe s., qui s’étendait sur la vallée de l’Ubayette et la haute vallée de l’Ubaye9. Le savant italien ne limite pas la uallis Moccensis aux seuls 1 Notitia Dignitatum, p. 273, § XVII, 2. 2 Infra inscr. 14. 3 Pour le détail de ces propositions, nous renvoyons le lecteur au développement proposé dans Lamboglia, 1944, p. 26-28 et Barruol, 1969a, p. 349. 4 Longnon, 1886, p. 395-404. 5 CSH, charte XXII : […] necnon et colonicas nostras in pago Rigomagense, quem Baronta libertus noster in benefitium habet […]. 6 Lamboglia, 1944, p. 26-32. 7 CSH, charte XXII : […] Emmo quem in pago Ebredunense et ualle (M)occense… ; et in ipsa ualle Moccense […]. 8 Riberi, 1929, p. 382 : Propterea Pedona, quia ab extrema Prouinciae summitate ad radices uel ad pedes montium ponitur, circumdata sic : ad partem solis occasus, inter Comarcorum finibus Italiae et Galliae Moccensium uallis suspirat et rupis. Alpium a summis uerticibus, Storio nomine fluuius ad orientalem partem descendit et non longe a sinistro latere, sicut murus ciuitatis alueus ipsius loci illius defensationem ostendit. Sic et a dextro Pedonae latere alius fluuius descendit, ipse uocatur Gegeus ; ipse uero de infra finibus propinquis uallium erumpit. Et ad postremam montium summitatem, tandem Tenearum uicinitas, quae de gallicis in circuitu procedit montibus, quae et Alpina maritima uocatur. N. Lamboglia (1944, p. 28-29) situe sa rédaction entre les années 567 et 573. 9 N. Lamboglia (1944) a utilisé dans son étude les travaux menés par M. Isnard sur ce district au Moyen Âge (1884-1886). Cet auteur donne les différentes mentions de cette vallée à travers les textes médiévaux : uallis Muscia au XIIIe s., uallium Mucii en 1287, uallium Muncii en 1322, uallis Montii ou uallis Montium en 1388. 97 Rigomagus territoires du Val-des-Monts et étend son emprise sur la totalité du bassin de l’Ubaye, en proposant la substitution au haut Moyen Âge entre le nom de Rigomagensis et celui de Moccensis pour désigner l’ensemble de cette vallée. Cette hypothèse a été précisée, en dernier lieu, par G. Barruol10. L’auteur ne propose pas d’étendre la uallis Moccensis à toute la vallée de l’Ubaye mais uniquement au district du Val-des-Monts. Il interprète la mention du pagus (ou de la uallis sans distinction) Rigomagensis du testament d’Abbon comme la partie moyenne et basse de l’Ubaye, la continuité territoriale entre ces deux entités étant confirmée par leur mention conjointe dans ce testament11. La ciuitas Rigomagensium de l’Antiquité tardive serait par conséquent l’antécédent du pagus Rigomagensis uni à la uallis Moccensis. Nous sommes d’accord avec cette position mais nous introduisons ici une précision quant à l’interprétation des données du testament d’Abbon. Les nombreuses références à ce testament pour déterminer la localisation de Rigomagus ne prennent nullement en compte le fait que, dans ce document, Rigomagensis est précisée pagus pour être ensuite énoncée en tant que uallis. Ces précisions, loin d’être les simples fantaisies des rédacteurs, marquent une différence de nature entre ces deux termes. La uallis représente une vallée, au sens géographique, alors que le pagus désigne une entité administrative ou religieuse existante ou antérieure. De plus, un pagus est susceptible de comporter plusieurs vallées, voire d’autres pagi12. Ce cas de figure se présente pour Rigomagus. Selon nous, la uallis Rigomagensis se définit comme les moyenne et basse vallées de l’Ubaye. Elle n’est pas l’équivalent du pagus du même nom qui, lui, perpétue l’existence de la ciuitas de l’Antiquité tardive13. Ce pagus réunit par conséquent les ualles Moccensis et Rigomagensis, dont la continuité territoriale a été démontrée par G. Barruol. La mention d’un pagus et d’une uallis du même nom n’est pas un exemple unique dans les donations d’Abbon. Nous le constatons dans le paragraphe qui évoque les possessions du patrice dans la zone du Briançonnais : le pagus Briantinus précède de quelques lignes la uallis Briantina (la vallée de Briançon) et Aquisiana (vallée de la Guisanne au nord de Briançon)14. À l’image de Rigomagus, ce pagus Briantinus est le descendant du municipe de Brigantio qui comprenait dans son territoire plusieurs vallées dont celles du Briançonnais, de la Guisanne ou de la Névache. Les découvertes faites ces dernières années à Faucon-de-Barcelonnette sont des indices sérieux quant à la localisation du chef-lieu de la ciuitas Rigomagensium sur le site de l’actuel village15. L’étude des textes médiévaux apporte également un élément intéressant quant à la localisation de l’ancienne Rigomagus à Faucon-de-Barcelonnette. Une enquête menée en 1291 sur les possessions, les revenus et les droits de l’archevêque d’Embrun dans la vallée de 10 Barruol, 1969a, p. 351-352. 11 CSH, charte XXII : […] omnia et ex omnibus, quicquid in ipsum pago Ebredunense, seu et in ualle Moccense et Rigomagense […]. 12 Tel le pagus Ebredunensis qui englobe le pagus Rigomagensis, le premier représentant l’évêché d’Embrun avec, parmi ses possessions, les territoires de l’ancienne ciuitas Rigomagus. 13 Nous ne pensons pas que la vallée de Barcelonnette fut le siège, même éphémère, d’un diocèse. Aucun document ne mentionne son existence et sa présence en tant que pagus dans le testament d’Abbon est loin de fournir un indice suffisant pour l’envisager. La présence dans ce même testament d’un pagus Briantino / Briançon, cité qui n’a jamais été le siège d’un évêché, conforte notre position. 14 CSH, charte XXII : Similiter et in pago Briantino, et Aquisiana at Anneuasca, in loca nuncupantes Briancione ualle […] ; et colonicas infra ipsa ualle Briantina et Aquisiana […]. Aquisiana et Anneuasca sont les actuelles vallées de la Guisanne et de Névache, au nord de Briançon. 15 Deux inscriptions et un couvercle de sarcophage (infra inscr. 11, 12 et 13), découvertes complétées par l’observation de structures (peut-être des thermes) et de sépultures du Haut-Empire et de l’Antiquité tardive lors d’interventions archéologiques sous la place de la Mairie (CAG 04, p. 195-196 et Barruol, 2004b, p. 420-421). En outre, des traces de murailles auraient été observées autour de cette localité (Brochier, 1971, p. 311). L’altitude du village de Faucon, environ 20 m au-dessus du niveau de l’Ubaye, l’a préservé des crues de cette rivière. 98 Rigomagus l’Ubaye nous apprend que ce dernier avait des hommes qui lui étaient dévoués à Barcelonnette et à Jausiers, la seigneurie sur le quart des hommes de Faucon et de Jausiers ainsi que la pleine juridiction sur les hommes de ces localités16. L’archevêque possédait également une domus à Faucon17 comportant une prison comme l’établit la mention de l'emprisonnement d’une femme dans ce lieu18. La persistance du pouvoir de l’archevêque dans ce secteur de la vallée de l’Ubaye avec la présence d’une domus où des décisions de justice sont prises au nom de l’archevêque et mises en application, nous rapproche de l’existence, à Chorges, d’une cour commune de justice, entre le dauphin et l’archevêque19. La persistance d’un organe de justice peut s’expliquer par le passé de ciuitas de Chorges et la volonté de continuité entre l’administration romaine et le pouvoir ecclésiastique. Il devait en être de même à Faucon-de-Barcelonnette. Enserrée dans des massifs montagneux dépassant régulièrement les 2500 m d’altitude, la vallée de l’Ubaye possède des frontières naturelles qui se sont imposées aux hommes. La ciuitas entrait en contact à l’extrémité nord de la vallée, aux sources de l’Ubaye, avec la partie sud-est du territoire de Brigantio par l’intermédiaire du Queyras intégré dans les limites de Briançon dès la seconde moitié du Ier s. de n. è. La séparation entre Rigomagus et le municipium Brigantiensium / Briançon ne représente que quelques kilomètres, de la Tête de la Cula (3121 m), à l’ouest, à la Tête des Toillies (3175 m), à l’est, sur l’actuelle frontière franco-italienne. Cette limite devient la frontière entre les provinces des Alpes cottiennes et des Alpes maritimes, à la suite du transfert de Rigomagus dans la province méridionale20. À l’est, les limites de Rigomagus se confondaient avec la frontière occidentale de la IXe région italienne. La séparation entre les versants occidental et oriental de ce secteur des Alpes se confirme par les indications apportées par l’additio Moccensis. Elle énonce l’appartenance de la uallis Moccensis, la haute vallée de l’Ubaye et la vallée de l’Ubayette, à la Gaule, et de Pedona à l’Italie21. L’additio affirme la partition de l’ancien territoire de Rigomagus, avec le rattachement de la uallis Moccensis au diocèse de Turin22, mais demeure silencieuse sur le sort des basse et moyenne vallées de l’Ubaye23. La présence de cette uallis parmi les donations du patrice Abbon à l’abbaye de Novalaise dans le pagus Ebredunensis indique que ce secteur était revenu sous la responsabilité d’Embrun. Ce transfert temporaire n’est en aucun cas à interpréter comme la persistance de la limite orientale de la ciuitas Rigomagensium dans le secteur de Jausiers. 16 […] dixit quod uerum est quod dominus archiepiscopus ecclesie Ebredunensis et dicta ecclesia habet homines in barcilonia et jauserio scilicet quartam partem hominum de falcono, de jauserio, et habet jurisdicionem et dominium et signoriam in dictis suis hominibus dictorum locorum […]. Le texte de l’enquête de 1291 a été copié par F. Arnaud dans les archives de Turin. Cette copie se trouve dans les archives personnelles de F. Arnaud, conservées aux archives départementales des Alpes-de-Haute-Provence, sous la cote 14J14. Une étude de cette enquête a été faite par G. Brochier (1971). 17 […] dominus archiepiscopus habet prope domum suam de falcone […] (copie F. Arnaud). 18 […] et dixit quod audiuit dici quod quidam mulieri casu interfecit quamdam aliam mulierem, que mulier capta fuit per dictum bagulum domini archiepiscopi, et in domo ipsius domini archiepiscopi, de falcone, carcerata […] (copie F. Arnaud). 19 Cette juridiction a fonctionné de 1210 à 1790 en partage entre le dauphin (puis le roi de France) et l’archevêque d’Embrun. Les juges étaient nommés alternativement, chaque année, par le roi et par l’archevêque et siégeaient en alternance dans ces deux villes (Playoust, 1992, p. 124-125). 20 Sur ce transfert, voir l’introduction générale, p. 34-37. 21 […] ad partem solis occasus, inter Comarcorum finibus Italiae et Galliae Moccensium uallis suspirat et rupis. (Riberi, 1929, p. 382). 22 […] Et quia de Galliarum finibus supra fecimus mentionem, memorandum est quod Moccensium et Pedonensium ecclesiae sub potente Thaurinensium statuto iubentur obseruare priuilegia (Riberi, 1929, p. 383). 23 CSH, charte XXII : […] in ipsum pago Ebredunense, seu et in ualle Moccense et Rigomagense […]. La présence, au VIIIe s., de ces basse et moyenne vallées parmi les possessions du patrice Abbon dans le pagus Ebredunensis, sous la dénomination de uallis Rigomagensis, suppose que cette zone demeure dans le diocèse d’Embrun durant le haut Moyen Âge. 99 Rigomagus Sur ses confins méridionaux, la ciuitas Rigomagensium rencontrait, d’est en ouest, les territoires des cités de Cemenelum, Glanate, Salinae et Dinia. Avant le transfert de Dinia dans la province des Alpes maritimes, la séparation entre cette cité et Rigomagus marquait la frontière entre les Alpes cottiennes et la Narbonnaise, puis, après le transfert de la vallée de l’Ubaye dans les Alpes maritimes, entre cette province et la Narbonnaise. Une nouvelle fois, cette limite correspondait à un enchaînement de massifs montagneux élevés, entrecoupés de cols importants pour les communications vers les vallées méridionales et du littoral méditerranéen. Cette ligne de sommets marque la séparation entre deux secteurs des Alpes : celui des Grandes Alpes, aux vallées cloisonnées et aux massifs élevés, et celui des Alpes méridionales, aux vallées qui s’étirent en direction du littoral entre des massifs de moyenne altitude. La continuité entre la limite sud de l’évêché d’Embrun et les confins méridionaux de l’ancienne ciuitas Rigomagensium se justifie pour un évêché qui regroupe l’ensemble des territoires des cités romaines du sud des Grandes Alpes Françaises : Brigantio, Eburodunum, Caturigomagus et Rigomagus. L’extrémité ouest du territoire de la ciuitas Rigomagensium est constituée par les gorges du Lauzet qui ferment, par de profondes falaises, la basse vallée de l’Ubaye. Les terres situées au-delà de cette véritable barrière, dans le secteur du confluent de l’Ubaye et de la Durance, étaient occupées par le peuple des Edenates et faisaient partie du territoire de Caturigomagus au Haut-Empire. La présence de la frontière des cités de Rigomagus et de Caturigomagus dans cette zone paraît se confirmer par l’existence, à moins de deux kilomètres du début de ces gorges, d’un lieu-dit « le Fein » dans le nord de la commune de Saint-Vincent-les-Forts. Ce terme-frontière correspond vraisemblablement au terminus entre les cités de Rigomagus et de Caturigomagus. 11. Faucon-de-Barcelonnette - Épitaphe de L. Campanius Clementinus Plaque de marbre (Henry). Mentionnée comme présente dans la propriété de M. Laurent, en 1818 (Henry). H. de Gérin-Ricard indique qu’elle se trouvait dans le presbytère de Barcelonnette en 1937 (FOR 04, p. 29). Dimensions : h. : 40 ; l. : 47 (dim. Henry). Texte de neuf lignes. Points de séparation et hederae. D’après la pierre : Henry, 1818, p. 34, dessin pl. V, 8 (CIL XII, 88 [CAG 04, p. 199]). Perdue (Dessin : D.-J.-M. Henry ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). V(iuus) ! f(ecit), ! L(ucius) ! Campanius Clementinus ! sibi ! et Campaniae ! Blaesiae, ! 4 NertoÊli ! fil(iae), ! coniugi pient(issimae), ! Vero e(t) ! Vettio, ! f(iliis) ; ! Laeto, f(ilio) ; ! Sexto, ! fil(io), " et nepotibus, ! nuribus 8 omnibus ! suis ! " posterisq(ue). " D(is) ! M(anibus). ! L. 4 : V et A en nexus. L. 9 : le I est d’une taille supérieure. 100 Rigomagus De son vivant, Lucius Campanius Clementinus fit (élever ce monument) pour lui-même et pour Campania Blaesia, fille de Nertoualus, sa femme très dévouée, pour Verus et Vettius, ses fils ; pour Laetus, son fils ; pour Sextus son fils, et pour tous ses petits-enfants, ses bellesfilles et leurs descendants. Aux dieux Mânes. Citoyen romain, L. Campanius Clementinus porte un gentilice latin, unique dans les Alpes maritimes, inconnu dans les Alpes cottiennes et les Alpes graies, mais présent une fois dans les Alpes pennines (CIL XII, 137). Campanius se rencontre plus régulièrement en Narbonnaise, en Lyonnaise, dans les Germanies et en Norique (OPEL II, p. 29). Le cognomen Clementinus, formé à partir du surnom latin Clemens, est rare puisque s’il ne se rencontre qu’une fois dans les Alpes maritimes et qu’il est totalement absent des autres provinces alpines, de la Narbonnaise et des IXe et XIe régions italiennes. L. Campanius Clementinus est un pérégrin qui a obtenu la citoyenneté romaine et qui l’a transmise par le ius conubii à sa femme. La décision de prendre ce gentilice peut symboliser la volonté du couple de remercier un certain Campanius qui aurait intercédé en leur faveur pour l’obtention à titre individuel de la citoyenneté. Citoyen romain par descendance, notre dédicant n’aurait pu transmettre la citoyenneté à son épouse qui serait restée pérégrine, si tel était son statut avant son mariage (Chastagnol 1995, p. 60-62). Campania Blaesia n’a pas formé son gentilice sur le nom indigène de son père mais a adopté celui choisi par son mari, tout en précisant sa filiation par le nom celtique de son père (connu par ce seul exemple), Nertoualus. Le cognomen Blaesia est généralement utilisé en tant que gentilice. Le choix de surnoms latins pour les fils confirme la volonté de la famille d’entrer totalement dans la romanité. Verus, très fréquent à travers les provinces, se rencontre à Embrun (supra inscr. 2 et 7) et à Cimiez (infra inscr. 222 (duo), 241 (duo) et 329). Laetus (189 références dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 261) et Vettius sont des unica dans la province. Concernant Vettius, l’emploi en tant que surnom de ce gentilice est le seul exemple que nous avons pu relever. Quant au praenomen Sextus, son utilisation en tant que surnom se rencontre régulièrement (127 exemples dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 174). La formule et nepotibus, nuribus omnibus suis posterisq(ue) insiste sur le bienfait que Clementinus estime avoir procuré à toute sa descendance par son obtention de la citoyenneté. Elle montre l’importance de l’acquisition de la ciuitas romana en milieu pérégrin. Le positionnement en fin de texte de la dédicace aux dieux Mânes est d’une grande rareté (Cagnat, 1914, p. 282). Son association avec la formule u(iuus) f(ecit), placée au début du texte, se rencontre une autre fois dans le corpus de cette cité (infra inscr. 14). Sommesnous en présence d’une variante locale ou s’agit-il d’une erreur faite lors de la rédaction du texte non corrigée par le lapicide ? Nous ne pouvons le préciser. Datation : l’emploi simultané des formules u(iuus) f(ecit) et d(is) M(anibus) encourage à dater l’inscription du du IIe s, sans doute de la première moitié. 12. Faucon-de-Barcelonnette - Fragment d’épitaphe de … Titresus Plaquette de marbre retaillée afin d’être remployée comme marche (d’après l’arrondi terminé par une arête qui marque la limite inférieure). Les trois autres côtés présentent de nombreuses cassures. La face antérieure est polie par les multiples passages. Découverte en 1814 dans un lieu non précisé de la commune et mentionnée pour la première fois en 1818. Conservée dans les locaux de la sous-préfecture (Henry), avant d’être transférée, en 1870, au musée de Digne où elle se trouve actuellement (dans les réserves, sans numéro d’inventaire). Dimensions : h. : 24,5 ; l. : 39,5 ; ép. : 8,5. 101 Rigomagus Texte de six lignes. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2-4-5-6 : 2,5 ; L. 3 : 2,2. D’après la pierre : Henry, 1818, p. 35, dessin pl. V, 9 (CIL XII, 86) ; Lieutaud, 1909-1910, p. 199-200 ; CAG 04, p. 199, fig. 153. Vue (Collection : Musée Gassendi de Digne-les-Bains). --Titreso, Çis Atilian[, bene merennismcmo con4 iugi, `e]it memoriam in loco pereggre. Lettres et espaces irréguliers. Les M ont des hastes externes obliques. Les N penchent à droite. Les G ont les appendices qui se développent sous l’arrondi. L. 1 : la première lettre est un T qui a perdu la majeure partie gauche de sa barre transversale dans une cassure et non un F (Henry). A, N et A en nexus. Cette ligne est déconcertante : deux gentilices, dont chacun est unique, et un nexus difficilement compréhensible. L. 6 : noter le redoublement du G dans pereggre. À … Titresus, Anais Atiliana, à son mari extrêmement méritant, fit ce monument dans un lieu étranger. Disparu dans le territoire de Rigomagus, loin de sa cité, ce personnage est honoré par sa femme. Mais sommes-nous en présence d’un citoyen dont seul apparaît le cognomen, Titresus, suite à la disparition d’une ou de plusieurs lignes dans la partie supérieure ? Ou s’agit-il d’un pérégrin uni à une Romaine, qui porte comme nom unique Titresus ? Titresus est un unicum formé, peut-être, sur la même racine que les gentilices Titranius, Titratius ou Titrius (Sölin, Salomies, 1994, p. 188). L’emploi des formules bene merentissimo et fecit memoriam incite à dater cette inscription de la deuxième partie du IIe s. ou du début du IIIe s., ce qui laisse peu de chance que Titresus soit un nom unique et encourage à considérer cet homme comme un citoyen. Anais Atiliana porte également comme gentilice un unicum, que l’on rapproche de la racine celtique anauo- à l’origine des noms Anauus, Anauo ou Anaogeno (Delamarre, 2003, p. 45) et du toponyme Anao désignant dans l’Itinéraire maritime un port dans la zone de Saint-Jean-Cap-Ferrat–Beaulieu-sur-Mer (Cuntz, 1929, 504, 1-2). Son cognomen, tiré du gentilice latin Atilius, est présent à de nombreuses reprises dans les provinces occidentales mais ne se rencontre plus dans les provinces alpines. 13. Faucon-de-Barcelonnette - Début d’une épitaphe Couvercle de sarcophage de marbre blanc en forme de toit à double pente avec acrotères aux quatre angles. Sur les pentes sont sculptées des écailles imitant les tuiles d’un toit. Sur le côté gauche, un niveau de maçon est gravé en creux dans un cartouche triangulaire mouluré. Entreposé de nos jours contre le mur de l’église paroissiale (CAG) où Henry le mentionne pour la première fois, en 1818. Dimensions : l. : 236 ; ép. : 130 (dim. CAG 04). 102 Rigomagus Texte d’une ligne. Les lettres D et M sont gravées dans les acrotères de la face antérieure. Une croix et un niveau géométrique apparaissent respectivement sur les faces latérales du sarcophage. D’après la pierre : Henry, 1818, p. 35-36, pl. V, 25 (CIL XII, 92) ; CAG 04, p. 195, fig. 148. Non vu (Dessin : D.-J.-M. Henry ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). D(is) M(anibus). Aux dieux Mânes. Cette dédicace aux dieux Mânes était la formule introductive d’une épitaphe qui devait se trouver gravée sur le caisson du sarcophage. Seul le couvercle nous est parvenu. 14. Barcelonnette - Épitaphe de C. Leuconius Velox, magistrat municipal Plaque de calcaire brisée dans sa partie supérieure droite. La face arrière est dégrossie. Solier mentionne cette inscription, en 1572, sans préciser le lieu exact de sa découverte dans la commune de Barcelonnette. J. Roman (1887-1888, p. 274) et le Dr Ollivier (1889, p. 75) pensent que l’inscription a été mise au jour à Ville-vieille, hameau de Faucon-deBarcelonnette, sans clarifier leur position. Transportée au musée de Turin où Mommsen a pu la relever (CIL). G. Mennella nous a confirmé qu’elle s’y trouve bien et nous a fourni toutes les indications sur la pierre. Dimensions : h. : 46 ; l. : 118 ; ép. : 19 (dim. Mennella). Texte de cinq lignes. Un simple liseré matérialise le champ épigraphique. Points de séparation. Ch. ép. : h. : 34,5 ; l. : 88,2. H. d. l. : L. 1 à 4 : 4 ; L. 5 : 3,5 et DM : 4. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 114 ; CIL XII, 82 (CAG 04, p. 94). Vue (Cliché : G. Mennella). V(iuus) ! f(ecit), ! C(aius) Leuconius, Quir(ina), Velox, dec(urio), IIuir, Cominiae Patern4 ae, uxori. ! Leuconiae Alpinae, fil(iae) ! meae piae. D(is) ! M(anibus). 103 Rigomagus Lettres profondément gravées. Les V, X, A, M et N sont asymétriques. Le texte est légèrement décalé vers la droite. De son vivant, Gaius Leuconius Velox, (de la tribu) Quirina, décurion, duumvir, fit (élever ce monument), pour Cominia Paterna, sa femme. Et pour Leuconia Alpina, ma fille si affectionnée. Aux dieux Mânes. Gaius Leuconius Velox a obtenu sa ciuitas romana per honorem par l’exercice d’une magistrature précédant le duumvirat. Il associe un gentilice celtique et un cognomen latin tiré d’une particularité physique. Leuconius évoque la racine celtique leucos-, « clair, brillant, éclair » (Delamarre, 2003, p. 200), à l’origine de l’ethnonyme Leucones, « les Brillants, les Fulgurants », peuple localisé en Gaule Belgique (les Leuci mentionnés par César dans le Bel. Gal., I, 40, 11). Ce gentilice se trouve une autre fois dans le Val di Sabbia, au nord de Brescia, dans la Xe région italienne (CIL V, 4902). Le surnom Velox, fréquent en zone celtique, se retrouve à Vence et à Cimiez. Le gentilice Cominia apparaît dans une inscription de Cimiez (infra inscr. 336). Paterna, surnom symbolisant les liens familiaux est fréquent dans les Alpes maritimae. Leuconia Alpina, quant à elle, porte logiquement le gentilice de son père. L’accentuation de son lien filial avec le dédicant, par le possessif mea, laisse supposer qu’elle est issue d’une première union et que Cominia Paterna n’est que sa belle-mère. Sur l’inscription des citoyens de Rigomagus dans la tribu Quirina et l’octroi du droit latin à cette cité, voir supra l’introduction générale, p. 49-50. Sur la présence de la dédicace aux Mânes en fin d’inscription, voir supra inscr. 11. Datation : première moitié du IIe s. par l’emploi simultané des formules u(iuus) f(ecit) et d(is) m(anibus) ainsi que par la mention de la tribu. 15. Barcelonnette - Épitaphe d’Egeius, fils de Solicius et de son épouse Pierre non caractérisée, brisée dans sa partie supérieure droite. Mentionnée, comme la précédente, par Solier sans plus de précision quant au lieu exact de sa découverte si ce n’est Barcelonnette. J. Roman (1887-1888, p. 274) penche pour une mise au jour dans le lieu-dit Ville-Vieille sans clarifier sa position. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 114 (CIL XII, 90 [CAG 04, p. 94]). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). Egeio, Solici Ž(ilio), e(t) AmonaÏ, Retilis [f(iliae)]. Claudius Secundus, 4 Claudius Statius, Claudius Quartus [pare]ntibus pos(uerunt). Le texte était apparemment aligné à gauche. L. 1 : nous rectifions le L donné par Solier en F. L. 2 : le D donné par Solier est peut-être une mauvaise lecture du E final d’Amona. Le E de Retilis était d’une taille inférieure. 104 Rigomagus À Egeius, fils de Solicius, et à Amona, fille de Retilis. Claudius Secundus, Claudius Statius, Claudius Quartus élevèrent (ce monument) pour leurs parents. Ayant obtenu la ciuitas romana sous Claude, ces trois frères paraissent commémorer cette promotion en honorant leurs parents décédés. Ces derniers sont désignés selon l’usage propre aux pérégrins : Egeius, fils de Solicius et Amona, fille de Retilis (?).Vivants, ils auraient acquis en même temps que leurs enfants la citoyenneté romaine, que ces derniers l’aient reçue per honorem ou uiritim, et revêtu les tria et duo nomina (Chastagnol, 1995, p. 105). Décédés, ils sont présentés avec un nom unique suivi de leur patronyme. Egeius est peut-être formé sur le nom indo-européen eĝhi-, « le hérisson » (Delamarre, 2003, p. 161). Unique, il est à rapprocher du cognomen Eggius (AE 1942, 111), du gentilice Egius (CIL XI, 4868), d’Egenus / Eginus (Holder, 1896-1913, col. 1408) ou encore Iginus (Holder, 1896-1913, col. 30). Le patronyme Solicius se retrouve dans la cité limitrophe d’Embrun, en tant que gentilice (supra inscr. 7), ainsi qu’à Suse (CIL V, 7316) et à Cavour (CIL V, 7343). Le relevé de Solier ne fait pas apparaître de césure entre les lettres de la seconde ligne qui permettrait de dissocier le nom de la mère de son patronyme. En séparant les lettres à partir du D, en rectifiant cette lettre en E, nous obtenons Amonae en tant que nom de la défunte (le E au début de la ligne étant sans doute à restituer en e(t)), seule forme connue parmi les noms ou les cognomina, avec des exemples en Lusitanie (CIL II, 737) et en Italie (à Brescia (CIL V, 4466), à Tivoli (CIL XIV, 3851) et à Rome (CIL VI, 33643)). Selon cette lecture, Amona serait la fille d’un certain Retilis, nom dont une forme géminée, Retillis, est attestée comme cognomen dans la cité de Nîmes (CIL XII, 4139). Entrés dans la citoyenneté romaine, les trois fils ont adopté comme nom le gentilice impérial Claudius. Sur l’octroi du droit latin dans les Alpes cottiennes, voir l’introduction générale, p. 49-50. Ces trois frères ont choisi des cognomina latins très courants comme Secundus et Quartus, présents à plusieurs reprises dans notre province. Statius est unique pour les Alpes maritimes alors qu’il se retrouve régulièrement, en tant que gentilice, dans les autres provinces et particulièrement dans le nord de l’Italie (Alföldy, 1969, p. 122-123). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif pour les défunts invitent à dater l’inscription du Ier s. 16. La Condamine-Châtelard - Dédicace à Victoria par un particulier Autel de marbre blanc avec base et couronnement moulurés sur trois côtés. La partie supérieure gauche est brisée. La partie inférieure droite est mutilée à plusieurs reprises. La face latérale gauche comporte, en relief dans un cadre de 26,5 cm sur 26, une patère avec un appendice et un probable simpulum dans l’angle supérieur droit. La face latérale droite possède une patère, en relief dans un cadre simple de 27 cm sur 23. Encastré dans le mur de l’église paroissiale et retiré en 1816 pour être transporté à Barcelonnette (Henry). Transféré ensuite à la bibliothèque municipale de Digne (CIL), puis au musée de cette ville où il se trouve maintenant dans les réserves (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 68 ; l. : 43 ; ép. 43. Texte de cinq lignes. L’inscription est gravée en creux, dans un cadre. Ch. ép. : h. : 28,5; l. : 27. H. d. l. : L. 1 : 4,5 ; L. 2-4 : 4 ; L. 3-5 : 3. D’après la pierre : Henry, 1818, p. 42, dessin pl. V, 2 (CIL XII, 76) ; Lieutaud, 1909-1910, p. 194-195 ; CAG 04, p. 142, fig. 101. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 154212). 105 Rigomagus Vicnoliae. C(aius) Corsius Quir(ina) 4 Bonucius, u(otum) s(oluit) l(aetus) l(ibens) m(erito). Lettres irrégulières. Le M a des hastes externes obliques. À la Victoire. Gaius Corsius Bonucius, (de la tribu) Quirina, s’acquitta de son vœu de bon gré, avec joie et à juste titre. À la différence de la Victoria honorée par un légionnaire à Embrun (supra inscr. 1), il est impossible de préciser si la Victoire à qui est dédié cet autel est une divinité romaine ou la survivance de différentes déesses gauloises rassemblées à l’époque romaine sous le culte de la seule Victoria (Duval, 1957, p. 57 et Hatt, 1977, p. 356-357). Citoyen romain, C. Corsius Bonucius est inscrit dans la tribu Quirina, second témoin de l’inscription des citoyens de Rigomagus dans cette tribu (supra inscr. 14). L’origine celtique du gentilice Corsius n’est pas assurée. Il rappellerait la racine coro- « le nain » (Delamarre, 2003, p. 126). Unique pour les Alpes maritimes, il se rencontre une seule autre fois, sous la forme d’un cognomen, dans la IXe région italienne, à Augusta Bagiennorum (CIL V, 7714). Bonucius, cognomen celtique (Holder, 1896-1913, col. 488), est le seul exemple de ce surnom. Nous le rapprochons d’un autre cognomen extrêmement rare : Bonicius, relevé en Belgique (CIL XIII, 11876). Datation : la mention de la tribu pour le dédicant suppose que ce monument date au plus tard du IIe s. Citoyens et pérégrins originaires de Rigomagus connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité Aucune inscription ayant un rapport avec cette cité n’a été découverte en dehors du territoire de Rigomagus. 106 Rigomagus 107 Dinia Carte 8 – Territoire du municipium Diniensium 108 Dinia Dinia / Digne (Carte 8) Colonia de droit latin de la province de Narbonnaise sous Auguste et les JulioClaudiens, Dinia / Digne a vraisemblablement pris le titre, moins prestigieux, de municipium lors de son transfert dans les Alpes maritimae, envisageable entre l’année 117 et l’année 180, scénario qui paraît aujourd’hui le plus crédible compte tenu des informations que nous possédons1. La présence de la ciuitas Diniensium en tant que cité suffragante de la province des Alpes maritimes est l’ultime mention de cette cité pour l’Antiquité2 . Les découvertes archéologiques faites à partir de la fin des années 1980 dans la commune de Digne, dans la vallée du Mardaric et, plus particulièrement, dans le sous-sol de Notre-Dame-du-Bourg et à l’emplacement de la résidence pour personnes âgées Reine Béatrix, attestent l’emplacement du chef-lieu du municipium de Digne dans cette vallée. Les mises au jour de bâtiments, de sépultures et de mobiliers en importance permettent d’avancer une occupation de ce secteur du Ier s. au XIe s. de n. è.3 À partir des limites diocésaines du XIVe s. et du détail de l’ager Galadius du début du IXe s. 4 , il est possible d’envisager la limite nord et une partie des limites orientale et occidentale de la cité romaine de Dinia. Le polyptique de Vuadaldus (813-814) comporte le détail des possessions de l’abbaye Saint-Victor de Marseille dans le sud-est de la France et, particulièrement, celles de l’ager Galadius5. La localisation d’une partie des soixante-quinze domaines de cet ager permet de fixer ses limites. Elles correspondent à celles du diocèse de Digne au XIVe s.6 La limite nord de cette circonscription englobait la localité de Maure7, actuellement comprise dans la commune de Seyne. Cette commune étant située dans le territoire de l’évêché d’Embrun, la séparation entre ce diocèse et celui de Digne est à positionner dans ce lieu, à l’est du col de Maure et du hameau du même nom. À l’ouest de Maure, c’est le domaine d’Auzet8, aujourd’hui commune, qui est inséré dans l’ager Galadius. Placé sur la rive gauche du torrent de la Grave, ce domaine devait comprendre l’ensemble de cette vallée, la limite de l’ager étant à situer au sommet du Chabanon. À l’ouest d’Auzet, c’est le hameau de la Toue9, au sud du sommet de l’Oratoire, et la vallée du Val-Haut, qui fixent les confins de l’ager Galadius. Plus au sud, c’est le sommet de Chine qui marque les limites de ce territoire à l’ouest. À l’est, les limites correspondent au canton de la Javie et se fixent sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Bléone et celui du haut Verdon avec les localités, du nord au sud, de Vieret, de Prads, de Chanolles, de Draix et d’Archail10. Cet ager médiéval doit être interprété comme la continuité d’une entité territoriale comprise dans les limites de l’ancienne ciuitas Diniensium de l’Antiquité tardive et marquant sa limite 1 Voir supra l’introduction générale, p. 37-39. 2 Notitia Dignitatum, p. 273, § XVII, 3. 3 Voir la synthèse de ces découvertes dans la CAG 04, p. 149 à 170. 4 Circonscription territoriale particulière au sein du diocèse de Digne correspondant à la haute vallée de la Bléone (voir supra l’introduction générale, p. 37-38). 5 CSV, II, p. 633-656. Le détail des possessions présentes dans l’ager Galadius est donné dans le chapitre H du polyptique (p. 641-649). Une charte de l’année 780 précise la présence de cette circonscription dans le diocèse de Digne (CSV, I, charte 31). Cet ager, sous la forme Caladius, apparaît dans plusieurs autres chartes du cartulaire de Saint-Victor (CSV, II, chartes 737 à 739, 741, 742, 989). 6 Sur ces localisations, voir en dernier lieu Sauze, 1984, p. 17-21. 7 Colonica in Mora […] (CSV, II, H 69). 8 Vercaria in Alisino […] (CSV, H 64). 9 Colonica in Tuda […] (CSV, II, H 65). 10 Colonica in Viledis […] (CSV, H 48) ; colonica in Prato […] (CSV, H 29) ; colonica in Cangnola […] (CSV, H 58) ; colonica in Trauigio (CSV, H 31 ; Trauigius dans la commune de Draix (Sauze, 1984, p. 19)) ; uercaria in Argario […] (CSV, H 76). 109 Dinia d’extension au nord-ouest, au nord et à l’est11. En ce qui concerne les limites septentrionale et orientale, l’ager Galadius et les sommets de l’Oratoire, du Chabanon et de Nibles n’ont pas marqué les confins de Dinia durant toute l’Antiquité. Sous Galba, l’adtributio à Dinia des Auantici de la région de Gap a amené l’extension du territoire du municipe au-delà de la Durance au nord et sur sa rive gauche dans la zone de Saint-Geniez12. L’autonomie obtenue par Vappincum / Gap, peut-être dans le courant du IIe s. et le transfert de Digne dans les Alpes maritimes, ont entraîné la fixation de la limite nord du municipe sur l’Oratoire, le Chabanon et le Nibles, les territoires situés au-delà apparaissant au Moyen Âge dans l’évêché de Gap. Au sud-est, de façon assurée pour l’Antiquité tardive, Dinia avait comme limite la rive gauche des Duyes, jusqu’à sa rencontre avec la Bléone. Au Ier s., lorsque Dinia englobait le peuple des Auantici, son territoire s’étendait jusqu’au confluent de la Durance et de la Bléone. L’émancipation des Auantici a amené une diminution de la pertica dignoise qui a dû fixer une partie de sa limite est sur la rive gauche des Duyes, si l’on reprend la séparation des diocèses de Gap et de Digne durant l’époque médiévale qui place les communautés de Mirabeau, de Volonne ou de Barras dans l’évêché gapençais13. Au sud, rien ne permet de faire varier la limite de la cité de Dinia de celle du diocèse médiéval. Elle était frontalière, sur l’ensemble de son tracé, de la cité puis du diocèse de Riez. Le territoire de Dinia s’étendait sur la rive gauche de la Bléone pour englober les territoires des communes actuelles du Chaffaut-Saint-Jurson et d’Entrages, en laissant à Riez celle de Châteauredon14. Au nord-est, l’ager Galadius s’étendait sur la ligne de partage des eaux entre le bassin de la Bléone et celui du Verdon. Au sud-est, cette limite se fixait sur une autre ligne de partage des eaux séparant cette fois-ci le bassin de la moyenne Bléone et celui de l’Asse de Clumanc. L’appartenance des communautés d’Archail et de Draix à l’ager Galadius établit sa limite au commencement de cette ligne de partage des eaux avec les sommets du Cheval Blanc et de Couard, dans le massif de la Coupe. À l’extrémité sud-est, l’appartenance au diocèse de Senez de Chaudon et de Norante suppose une frontière avant ces localités, peutêtre sur la limite contemporaine du canton de Barrême et de la commune de Chaudon-Norante, jusqu’au confluent du torrent de Couinier et de l’Asse de Blieux. La limite de Dinia devait reprendre ce tracé. 17. Digne - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Trouvé en 1984 au quartier du Bourg, près de Notre-Dame du Bourg, lors de fouilles de sauvetage précédant l’édification d’une maison de retraite. Conservé au dépôt archéologique de Riez. Dimensions : h. : 12 ; l. : 155 ; ép. : 2,7 (dim. Chastagnol). Texte de deux lignes. Points de séparation de forme triangulaire. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : ILN, Digne, 1 (CAG 04, p. 167). Non vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 154203). 11 Après avoir positionné l’ager Galadius dans la haute vallée de la Bléone, N. Lamboglia et G. Barruol ont présenté cette circonscription comme le territoire d’une tribu préromaine, celle des Gallitae pour N. Lamboglia (1944, p. 18-21) et indéterminée pour G. Barruol (1969a, p. 387-389). 12 Sur la localisation de ce peuple et son transfert dans le territoire de Dinia, voir supra l’introduction générale, p. 32 et 37. 13 Clouzot, 1923, p. CXXXVIII. 14 Ces limites sont confirmées par les comptes de décimes de 1274 du diocèse de Riez et de 1351 pour celui de Digne (Clouzot, 1923, p. XLVI-XLIX). 110 Dinia --[---]IGIDIV[---] [---]T ! EQ ! [---] --- Gravure soignée et profonde. L. 1 : une haste verticale est présente dans la cassure au début de la ligne. Le V a perdu sa haste finale. L. 2 : le T a perdu sa base. La dernière lettre pourrait être un Q dont l’appendice a disparu : abréviation d’eq(ues) ? 18. Digne - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Trouvé dans les mêmes conditions que la précédente. Conservé au dépôt archéologique de Riez. Dimensions : h. : 9,5 ; l. : 12 ; ép. : 2,2 (dim. Chastagnol). Texte d’une ligne. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : ILN, Digne, 2 (CAG 04, p. 167). Non vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 154202). --[---]+[---] [---]OMN[---] [---]+[---] --- Gravure profonde. Le O est bien arrondi. Le M a des hastes externes obliques. La seule ligne lisible est précédée et suivie par des lignes dont nous ne pouvons déterminer les lettres par les seuls restes de gravure observables. 19. Digne - Fragment indéterminé Fragment de plaque de marbre brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles menées entre 1987 et 1994 à Notre-Dame-du-Bourg, à Digne. Au laboratoire d’archéologie médiévale de la MMSH d’Aix-en-Provence. Dimensions : h. : 10,5 ; l. : 9,5 ; ép. : 3,5 (dim. Gascou). Texte de trois lignes. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : CAG 04, p. 164 (cliché). Non vu. 111 Dinia --[---]+[---] [---]MAR[---] [---]IN[---] --Très belles lettres avec une gravure profonde. Le M a des hastes externes obliques. La base d’une haste verticale s’observe au-dessus du R. L. 1 : le M n’est plus visible que par sa haste finale. L. 2 : le début de la ligne débute par une lettre arrondie dont la gravure est présente dans la cassure, un C voire un G. Le I et le N sont lisibles par leur sommet. 20. Digne - Fragment indéterminé Fragment de plaque de marbre brisée en trois fragments qui s’assemblent. Le fragment gauche est anépigraphe. Trouvé dans les mêmes conditions que la précédente. Au laboratoire d’archéologie médiévale de la MMSH d’Aix-en-Provence. Dimensions : h. : 6,5 ; l. : 18,5 ; ép. : 4 (dim. Gascou). Texte de deux lignes. H. d. l. : 4. D’après la pierre : CAG 04, p. 164 (cliché). Non vu. --[---]ERIN[---] [---]+II+[---] --Belle graphie. L. 1 : les lettres ont perdu leur sommet. Le N a sa haste oblique présente dans la cassure. L. 2 : la ligne débute par un trait horizontal dans la partie supérieure. Les deux lettres suivantes sont les sommets de deux hastes verticales, vraisemblablement des I. La ligne se termine par un reste de gravure dont nous ne pouvons déterminer la lettre. 21. Digne - Fragment indéterminé Bloc quadrangulaire de calcaire brisé de tous côtés. Trouvé dans les mêmes conditions que les deux inscriptions précédentes. Au laboratoire d’archéologie médiévale de la MMSH d’Aix-en-Provence. Dimensions : h. : 19,5 ; l. : 18 ; ép. : 7,5 (dim. Gascou). Texte de quatre lignes. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 1,8. D’après la pierre : CAG 04, p. 164 (cliché). Non vu. 112 Dinia --[---]IV+[---] [---]ABV[---] [---] ! MV[---] 4 [---]IO+[---] --Belle gravure profonde. Le B a sa panse inférieure plus large que la supérieure. L. 1 : le sommet des lettres a disparu. Le reste de gravure à la fin de la ligne n’est pas lisible. L. 2 : le A a perdu sa haste initiale. Nous n’observons pas le I en fin de ligne donné par Gascou. L. 3 : le V ne conserve que le début de sa haste initiale. L. 4 : la dernière lettre serait un N, voire un M. 22. Thoard - Décret du municipe de Dinia, 20 février 187 Fragment supérieur d’une plaque de bronze. La partie inférieure est brisée en forme de demi-cercle et fait disparaître la majeure partie du texte. Découverte en 1956 dans un champ de la ferme dite Plan-de-Silve à 0,5 m de profondeur. Cette ferme se situe dans le quartier Franco, à 2,5 km au nord du village. Elle est actuellement exposée au rez-de-chaussée du musée de Digne (pas de n° d’inventaire). Dimensions : H. : 15,5 à gauche et 9 à droite ; l. : 21,2 ; ép. : 0,3. Texte de dix-huit lignes. L’inscription est gravée dans un cartouche à double moulure. Seules les six premières lignes sont complètes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 0,5 à 0,7 (dim. Chastagnol). D’après la pierre : Rolland, 1960 ; Seston, 1962 ; ILN, Digne, 3 (CAG 04, p. 478-479). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 154201). G(aio) Bruttio ! Crispino L(ucio) ! Roscio Aeliano ! co(n)s(ulibus), ! X k(alendas) Mart(ias), M(unicipii) ! A( ?) ! A(?) ! D(iniensium) ! B(odionticorum) ! decurionibus ! in curia ! conuocatis, scri4 bendo ! adŽuerunt ! M(arcus) ! Messius Serenus, flamen ! ciuit(atis), G(aius) Beiuclus Sequens, ! L(ucius) Macul(ius) ! Seuerus, G(aius) Val(erius) ! Victor, ! M(arcus) ! Marinius Mateclanus ! qui hoc ! decr_nog scripsit. Cum ! Val(erius) Licini[nus, M(arcus) + [--- duumu]clc ! režulissent, ! aed(iles) 8 en quaest(ores) praesn[--- p]_rhiberi ! debere placuit [---]n ipsolum ! et kuos in][---] T(itus) Veranius L[---] 12 niam qui[ [---], Veraniu[s ---] am iustc[---] um lic[---], 16 Sext(us) Sa[---] sato[---] qoa[---]. 113 Dinia Les lettres sont des cursives. L. 4 : un E a été faussement gravé à la place d’un F. L. 7 : un L a été faussement gravé à la place d’un T. L. 8 : le T n’est plus visible que par sa haste horizontale. Sous les consuls Gaius Bruttius Crispinus et Lucius Roscius Aelianus, le 10 des calendes de Mars, les décurions du municipe A( ?) A( ?) des D(inienses) et des B(odiontici) ayant été convoqués dans la curie, faisaient partie de la commission de rédaction Marcus Messius Serenus, flamine de la cité, Gaius Beiuclus Sequens, Lucius Maculius Seuerus, Gaius Valerius Victor et Marcus Marinius Mateclanus, qui a rédigé ce décret. Lorsque Valerius Licinianus et Marcus [---], duumvirs, eurent fait leur rapport, les édiles et les questeurs… Titus Veranius L[---]…, Veraniu[s ---]…, Sextus Sa[---]… Ce décret émane de l’ordo d’une cité désignée par le sigle M.A.A.D.B. que nous développons (après d’autres) en m(unicipium) D(iniensium) B(odionticorum), les lettres A.A. offrant les possibilités A(elium) A(ugustum), A(urelium) A(ugustum) et A(elium) A(urelium) pour une période allant du règne d’Hadrien à celui, commun, de Marc Aurèle et de Commode (voir supra l’introduction générale p. 37-39). Ce décret municipal permet de dresser un tableau des magistratures et des sacerdoces de Digne. Questure, édilité et duumvirat sont attestés dans le municipe. Nous ne retenons pas la proposition de W. Seston de l’existence de préfets, nommés après les questeurs. L’auteur propose de restituer à la ligne 8 […] et quaest(ores) prae[fectuose —-] (Seston, 1962, p. 322). Nous lisons, après A. Chastagnol (ILN, Digne, p. 275), les lettres st après prae- ce qui rend 114 Dinia impossible la restitution prae[fectuose —-]. À la lecture, l’ordre d’énonciation de ces magistratures semble correspondre à une hiérarchie : les duumvirs à la direction des affaires de la cité, suivis des édiles et des questeurs. À côté de ces magistrats, la responsabilité confiée au flamine municipal de diriger la rédaction du décret peut supposer sa prééminence sur les autres magistrats et prêtres et la position supérieure de ce sacerdoce dans le municipe. Nous ne revenons pas ici sur le problème de la perte d’autonomie des municipalités dans l’Empire, à la fin du IIe s, théorie développée par W. Seston à partir de ce décret (Seston, 1962, p. 322). Les travaux menés par F. Jacques sur les cités de l’Occident romain, entre la deuxième moitié du IIe s. et la première moitié du IIIe s., ont nettement établi que la vitalité des institutions municipales s’était maintenue durant cette période et au-delà (Jacques, 1984, p. 789-803). Datation : le 20 février 187. Citoyens et pérégrins originaires de Dinia connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité • M. Anicius Censor, de la tribuClaudia, originaire de Dinia, soldat de la XVe légion Apollinaris (CIL III, 13481 [AE 1896, 23]), • Q. Iulius Seuerus, originaire deDinia, vétéran de la IIe légion Auguste (CIL VII, 122), • Q. Iulius Barbarus, fils de C(aius), de la tribuVoltinia, édile de la colonie de Dinia Lub[---] (CIL XII, 6037a [AE 1994, 1178]), Bodiontici : • Vanaius, fils de Venic[---], Bodiontique par son origine, soldat de la IIIe cohorte des Alpins (CIL III, 8495), • Verus, fils de Ve[---]ca, Bodiontique par son origine, soldat de la IIIe cohorte des Alpins (CIL III, 9907). • Titus Aurelius, fils de Demencelo, Bodiontique par son origine, de la cohorte des Ligures (infra inscr. 191), • Lucenius, fils de Rutanus, Bodiontique par son origine, soldat de la cohorte des Ligures (infra inscr. 196), • [---] Bodiontique par son origine, soldat de la IIe cohorte des Ligures ( ?) (CIL V, 7902). 115 Sanitium Carte 9 – Territoire de la ciuitas Sanitiensium 116 Sanitium Sanitium / Senez (Carte 9) Trois sources attestent l’existence de cette ciuitas : la Géographie de Ptolémée dans laquelle Sanitium est présentée, par erreur, comme une ciuitas des Vediantii1 ; l’épitaphe de L. Velloudius Statutus, installé dans la colonia Nemausus, qui était decurio Sanit(iensium)2 ; la Notitia Galliarum où cette ciuitas est présentée comme la quatrième cité suffragante de la métropole des Alpes maritimae sous le toponyme Sanitiensium3. À l’exemple de plusieurs cités des Alpes maritimes, Sanitium paraît être demeurée une simple ciuitas de droit latin. La localisation de cette cité n’est toujours pas assurée. Si le site de l’actuel village de Senez est privilégié, aucun vestige antique n’est venu assurer la superposition de la localité contemporaine à la cité romaine4. À l’exemple des cités septentrionales de la province qui ont été rassemblées à l’époque médiévale dans un seul et même diocèse (Eburodunum, Caturigomagus et Rigomagus dans le diocèse d’Embrun), les territoires de Sanitium, de Salinae et d’Eturamina, ont été joints à l’orée du VIe s. dans l’unique diocèse de Senez. La détermination des limites de la ciuitas Sanitiensium ne peut donc s’appuyer sur l’ensemble des limites du diocèse auquel elle appartenait. Cependant, l’absence de données précises concernant la période romaine oblige à raisonner à partir des limites médiévales connues pour ce secteur pour tenter de définir les limites de la ciuitas. L’évêché de Senez était limitrophe de nombreux diocèses. Au nord, il entrait en contact avec ceux d’Embrun et de Digne, leur jonction se faisant au pic des Trois Évêchés. L’extrémité nord du diocèse était limitrophe de celui d’Embrun et de sa partie méridionale, la vallée de l’Ubaye. Sa limite ouest, dans sa partie supérieure, le séparait du diocèse de Digne et, dans sa partie inférieure, du diocèse de Riez. Au sud, le cours du Jabron servait, pour une partie de son cours, de limite entre le diocèse de Senez et celui de Fréjus. Ces deux évêchés étaient rejoints, dans la montagne de Bleine, par ceux de Vence et de Glandèves. Quant à la limite orientale du diocèse de Senez, elle cheminait à travers les différents massifs le séparant du diocèse de Glandèves, du col de Bleine, au sud, au sommet du Garret, au nord, qui marque la jonction de ces évêchés avec celui d’Embrun. Sur son flanc oriental, la cité de Sanitium était limitrophe de la ciuitas Saliniensium / Castellane, avec une séparation qui devait s’étirer entre le sommet du Cheval Blanc au nord et celui du Pioulet au sud 5 . Du sommet du Pioulet, la limite devait rejoindre le Mourre de Chanier et le Chiran, en laissant leur versant sud à la ciuitas Iulia Augusta Reiorum Apollinaris / Riez et à ses dépendances, telles que semble le confirmer l’existence d’un territoire distinct autour de Rougon, au début du IXe siècle, la uilla Rouagonis du polyptique de Vuadaldus6. Possession du diocèse de Riez, Rougon était à la tête d’un domaine restreint comportant quelques colonicae ou tenures. Ces dernières, pour celles que nous arrivons à localiser, s’établissent au-delà des territoires de l’ancienne Sanitium7. À l’ouest de la uilla Rouagonis, la séparation entre les cités de Senez et de Riez devait quitter le sommet du Chiran pour celui du Sapée. De ce dernier sommet, la limite se dirigeait vers le nord pour rejoindre le cours d’eau de l’Asse de Blieux, en laissant en dehors du territoire de Sanitium 1 « Chez les Vediantii, dans les Alpes maritimes : Cemenelum et Sanitium » Ptolémée, III, 1, 39. 2 CIL XII, 3288 (ILS, 6982). 3 Notitia Dignitatum, p. 274, § XVII, 6. 4 La prospection systématique de ce territoire, en 1994, n’a pas apporté d’éléments nouveaux pour la résolution de cette question (Stouvenot, 1995). 5 Voir infra les limites de la cité de Salinae, p. 121-123. 6 CSV, II, p. 651. 7 Comme Bagella / Bagelle et Corcione / Courchon, dans l’actuelle commune de la Palud-sur-Verdon, ou Aneglo / Angles lieu-dit entre la commune de la Palud et celle de Rougon. 117 Sanitium l’enclave du Poil, rattachée de nos jours à la commune de Senez mais qui était une paroisse du diocèse de Riez et, sans doute, une possession de la ciuitas Iulia Augusta Reiorum Apollinaris 8 . Atteignant l’Asse de Blieux aux environs du lieu-dit le Saut du Loup, dans l’actuelle commune de Barrême, la limite diocésaine se confond, dès lors, avec la rive droite de cet affluent de la Durance jusqu’au resserrement de son tracé, au nord-ouest du village de Norante. Les gorges qui suivent s’étirent sur plusieurs kilomètres jusqu’à la Clue de Chabrières. L’examen de la carte de Cassini9 établit que le tracé diocésain quitte les rives de l’Asse à la hauteur du Creisset, situé sur sa rive gauche à l’entrée des gorges, amenant à ne pas inclure cet obstacle naturel dans les possibles limites de Sanitium et à placer les confins de cette cité à son entrée. De la rive droite de l’Asse, la limite de Sanitium devait se diriger vers le nord par le sommet du Chauvet, le pas de Labaud et la montagne de Coupe, à l’exemple de la limite diocésaine, en englobant les localités de Bédéjun et de La Clappe (commune de ChaudonNorante) et en laissant en dehors de ce territoire la localité des Dourbes. Nous donnons ici l’unique inscription découverte à ce jour dans le territoire de la ciuitas Sanitium (hormis un milliaire présenté dans le chapitre concernant ces monuments). Elle a été placée à tort par les rédacteurs du CIL parmi les inscriptions de la cité de Salinae. 23. Saint-Jacques de Barrême - Fragment d’épitaphe de Iulius… Fragment de marbre brisé dans ses parties inférieure et droite. Déterré par un laboureur (Bouche). Henry le donne comme découvert dans cette commune sans plus de précision (1818, p. 92). Nous n’avons pu le retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre : Bouche, 1664, p. 278 (CIL XII, 71 [CAG 04, p. 412]). Perdu (Transcription : H. Bouche ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). D(is M(anibus)) et [M(emoriae)] (?) Iul(ii) C[---] CO[---] --- L. 1 : la présence de la conjonction et peut supposer la formule d(is m(anibus)) et m(emoriae). Aux dieux Mânes et à la mémoire ( ?) de Iulius C… On ne peut restituer le texte au-delà du gentilice impérial du défunt qui se rencontre plus de vingt fois dans les Alpes maritimes, dont trois fois dans la cité voisine de Salinae. 8 Les comptes des décimes de 1274 et 1351 de ce diocèse le laissent clairement apparaître (Clouzot, 1923, p. 105-112). Le tracé des limites du diocèse de Senez sur la carte de Cassini (n° 153 – Digne) confirme cette donnée. 9 Carte de Cassini n° 153 – Digne. 118 Sanitium Citoyen originaire de Sanitium connu par une inscription découverte en dehors du territoire de la cité • L. Velloudius Statutus, décurion desSanitienses, décurion honoraire de la colonie de Nîmes (CIL XII, 3288 [ILS, 6982]). 119 Salinae Carte 10 – Territoire de la ciuitas Saliniensium 120 Salinae Salinae / Castellane (Carte 10) La localisation de la ciuitas Saliniensium dans le paysage contemporain n’est plus une difficulté. Le lieu de découverte des monuments épigraphiques et les chartes médiévales offrent des indices suffisants pour situer la cité romaine dans la moyenne vallée du Verdon, à l’ouest du village actuel de Castellane, dans le quartier du Plan1. L’examen des cadastres de ce quartier 2 laisse paraître un découpage quadrillé des parcelles qui peut matérialiser un aménagement foncier d’époque romaine3. À l’inverse d’A. Alföldy et d’A. Chastagnol4, nous ne pensons pas que cette cité ait obtenu le statut de municipe. Elle est demeurée une simple ciuitas de droit latin. Siège d’un évêché éphémère, attesté au concile de Riez de 439 et à celui de Vaison en 4425, Salinae perd ce rang au cours de la deuxième moitié du Ve s. au profit de sa voisine Sanitium. Salinae semble intégrée, dès le début du VIe s., dans le diocèse de Senez. La détermination de ses limites antiques ne peut s’appuyer sur l’ensemble des limites du diocèse auquel elle appartenait. Il convient donc de déterminer, à l’intérieur des limites du diocèse de Senez, les territoires qui ont pu former la ciuitas Saliniensium. Au Moyen Âge, le dénombrement des terres attachées à l’église Sainte-Marie-de-Castellane, en tant que représentante de l’abbaye Saint-Victor de Marseille6, et à Petra Castellana, en tant que cheflieu de la baronnie7, témoigne de l’influence de cette ville sur les moyenne et haute vallées du Verdon. La superposition des limites du diocèse de Senez avec les territoires composés par les possessions de Sainte-Marie et celles de la baronnie révèle que pratiquement tous les lieux mentionnés à travers les chartes médiévales étudiées précédemment se situent à l’intérieur des contours du diocèse. Les donations faites à Sainte-Marie se localisent toutes dans le diocèse de Senez et, exclusivement, dans la vallée du Verdon, en dehors de ce qui devaient être les limites de l’ancienne ciuitas Sanitiensium. Quant à la baronnie, telle qu’elle se présentait en 1189 (uniquement pour les localités qui dépendaient directement de la ville de Castellane) et en 1260, seuls le Poil, Ubraye, Châteauvieux et La Martre se trouvent au-delà des limites du diocèse de Senez8. Exception faite des localités précédentes, seule Blieux ne se trouve pas dans un secteur traversé par le Verdon. La prépondérance de Petra Castellana sur les moyenne et haute vallées du Verdon, que ce soit dans le domaine religieux ou dans le domaine civil, perpétue sans doute le territoire de sa devancière, la ciuitas Saliniensium. 1 Cinq épitaphes ont été mises au jour, dans le quartier du Plan, appelé aussi quartier de Salaum ou de Salaou (infra inscr. 24, 25, 27, 29 et 32). La charte 776 de Saint-Victor confirme l’établissement, en 1045, de l’ancienne Salinae dans les terres de Petra Castellana : [---] in plano de Salinis, in territorio Petrae Castellanae [---] (CSV, II, charte 776). 2 Commune de Castellane - sections AB, au 1/1000e, et D3, au 1/2500e, feuilles dressées en 1834, révisées en 1964, mises à jour en 1983. 3 Ce lieu était déjà retenu par P.-A. Février comme site de la ciuitas (1964, p. 84 et fig. 52). 4 Alföldy, 1969, p. 48-49 et Chastagnol, 1995, p. 83. Voir supra l’introduction générale, p. 53. 5 Munier, 1963, p. 71 et 102. 6 La charte 776 du cartulaire de Saint-Victor, datant de 1045, mentionne l’ensemble des possessions de Sainte-Marie et de Saint-Victor dans le territoire de Petra Castellana et dans les bourgs voisins. Cette charte établit la prédominance de l’église Sainte-Marie sur de nombreuses localités de la moyenne et haute vallée du Verdon. Sur les dix lieux mentionnés par la charte, sept sont localisables dans le paysage contemporain. Ils se répartissent sensiblement d’ouest en est, au sud de Castellane, pour remonter ensuite au nord de cette ville, à Thorame-Haute, et revenir ensuite à Castellane même. Aucun lieu ne se situe en dehors des limites de l’ancien évêché de Senez et n’appartient au territoire antique de Sanitium. Il apparaît donc qu’à l’intérieur des limites du diocèse de Senez, il existait une zone particulière, placée sous l’influence de l’église SainteMarie-de-Castellane. 7 Il s’agit du détail des possessions de Boniface III, seigneur de Castellane, en 1189 (Laurensi, 1775, p. 99-100, particulièrement la première catégorie de ces possessions, celles qui dépendaient immédiatement de la ville de Castellane), et de celui de cette seigneurie lors du recensement des fiefs de Provence, vers 1260 (Baratier, Duby, Hildesheimer, 1969, carte 55). 8 Le hameau du Poil relevait du diocèse de Riez (Clouzot, 1923, p. 109). Ubraye était une paroisse du diocèse de Glandèves (Clouzot, 1923, p. 267) et Châteauvieux et La Martre étaient incluses dans le diocèse de Fréjus (Clouzot, 1923, p. 60-61). 121 Salinae Au nord, Salinae était limitrophe de la ciuitas Rigomagensium qui occupait la vallée de l’Ubaye. Cette délimitation était représentée par des massifs montagneux élevés, au nord du village d’Allos, dont les sommets s’étirent, d’ouest en est, du pic des Trois Évêchés (2818 m) au sommet des Garrets (2822 m). Cheminant par les massifs qui bordent la rive gauche du Verdon, la limite orientale de Salinae entrait en contact, sur la majeure partie de son tracé, avec celle de Glanate. La séparation actuelle entre les départements des Alpes-Maritimes et des Alpes-de-HauteProvence, du sommet des Garrets, au col des Champs, aux Aiguilles de Pelens et au Grand Coyer ne doit pas être éloignée de la séparation entre les territoires de Salinae et de Glanate. Le Grand Coyer domine d’ailleurs le lieu-dit le pré de Thorame, pascherium de Toramina, secteur où Sainte-Marie de Petra Castellana possédait des terres9. Ces sommets et ce col, ajoutés aux cols du Talon et de la Petite Cayolle, sont attestés en tant que limites d’un territoire donné à l’abbaye Saint-Victor dans les années 1055-106010. Du Grand Coyer, la limite devait s’incurver vers l’ouest, par le massif du Courradour, en laissant en dehors du territoire de Salinae le secteur de Peyresq, la Colle Saint-Michel et le pic de Rent. Ensuite, la limite passait par la Colle d’Annot, au nord-ouest du village du même nom, et le sommet de la Gourre en englobant la vallée de Vergons, siège de l’antique peuplade des Vergunni11. De là, elle s’infléchissait vers l’est pour atteindre la Baisse de la Coulette, où la limite quitte le voisinage de la ciuitas Glannatina pour rencontrer le municipium Brigantiensium. Les termes de Salinae devaient se fixer sur la rive droite de la Sagne12, puis sur la rive droite de l’Estéron, sur environ deux kilomètres, en laissant à cette ciuitas la localité de Soleilhas, paroisse du diocèse de Senez et village rangé parmi les possessions qui dépendaient directement de Castellane dans la viguerie du même nom. Elle emprunte ensuite la clue de Saint-Auban, rejoignait le col de l’Escouissier et l’Arpille pour atteindre le col de Bleine. Ce col marque le fléchissement vers l’ouest de la limite de la ciuitas Saliniensium. Elle chemine à travers la montagne de Bleine, au sud de laquelle se rencontrait la cité de Vintium, pour rejoindre le col Saint-Pierre et la crête de la Blachette. De là, elle se fixe sur la rive droite du Jabron jusqu’à son confluent avec le Verdon, séparant Salinae avec Forum Iulii / Fréjus à l’est et Reii / Riez à l’ouest. Au nord de ce confluent, Salinae devait comprendre une partie de la rive gauche du Verdon jusqu’à la clue de Chasteuil. À l’extrémité sud-ouest de Castellane, la limite de Salinae s’orientait vers le nord à partir du sommet du Pioulet. De ce sommet à celui du Cheval Blanc, cette limite séparait Salinae de Sanitium. Cette limite laissait Le Poil et Blieux en dehors des territoires de cette ciuitas en s’étirant par les sommets du Pioulet et du Pré de Chauvin pour atteindre l’oratoire de Saint-Pierre, au nord-ouest de Taulanne, près de la clue de la Roche Percée. De là, elle rejoignait la montagne de l’Aup et, plus au nord, le Chalvet, sans englober le village de Moriez au territoire de Salinae. La limite continuait ensuite par les massifs bordant la rive droite de l’Issole avec la montagne de l’Allier, le sommet de Meunier et le sommet du Cheval Blanc. Ce sommet marquait la rencontre des diocèses de Senez et de Digne à l’époque médiévale et, selon nous, la jonction des cités de Salinae, de Sanitium et de Dinia à l’époque antique. La limite occidentale de Salinae incluait ensuite la haute vallée du Verdon en séparant cette cité de celle de Dinia par les sommets de Denjuan, de Caduc et le pic des Trois 9 CSV, II, charte 614. 10 CSV, II, charte 765. Cette charte ne précise pas si cette limite servait de terme au diocèse de Senez, mais elle établit le rôle joué par ces cimes et ces passages comme points remarquables pour fixer une frontière. Elle comprend un lieu nommé terminum de Lignino qui conserve, peut-être, le souvenir de l’un des termini de la ciuitas Saliniensium. 11 Barruol, 1969a, p. 379-380. 12 Le torrent de la Sagne sert de nos jours, sur l’ensemble de son tracé, de séparation entre les départements des AlpesMaritimes et des Alpes-de-Haute-Provence. 122 Salinae Évêchés, point de rencontre entre les cités de Salinae, Dinia et Rigomagus. Au Ve s., l’élévation d’Eturamina au rang de ciuitas a dû entraîner le morcellement du territoire de Salinae en deux, afin de procurer une assise territoriale à la nouvelle cité. Si les limites orientale, occidentale et septentrionale de cette ciuitas devaient correspondre à celles de la ciuitas Saliniensium, sa limite méridionale pouvait se situer au nord du village de la Mure, au point de resserrement du Verdon, au hameau de Vauclausse, Vallis Clause, séparation entre la haute et la moyenne partie de cette vallée. Considérée comme la limite nord des Suetrii, cette zone était, au Moyen Âge, la limite nord des possessions de Boniface III sous le contrôle direct de Castellane. Nous ne retenons pas pour cette ciuitas le numéro 74 du CIL XII : cette notice ne comportait que des informations sur la découverte d’une inscription sans fournir de texte; ni l’inscription 72 qui est présentée dans le chapitre de la ciuitas Sanitium (supra inscr. 23). L’instrumentum domesticum n’étant pas traité dans cet ouvrage, nous ne présentons pas le compte de potier gravé sur une tegula découvert à Thorame-Haute (AE 1935, 144 ; 1983, 648 et 1997, 1012). 24. Castellane - Épitaphe de T. Quartinius Catullinus, de son épouse Lucilia Materna et de leur fils T. Quartinius Maternus, soldat de la XIVe cohorte urbaine Autel de pierre de grande taille avec base et sommet moulurés. Trouvé dans le quartier de Salaum (quartier du Plan) et signalé par le lieutenant criminel de Castellane Martiny (Bouche). Inséré, au cours du XIXe s., dans l’un des murs de l’ancienne église Notre-Dame-du-Plan, devenue une filature de laine (Féraud, 1861, p. 444). Ces bâtiments sont désormais des habitations privées. L’autel doit être recouvert par des enduits muraux et n’est plus visible. Dimensions : h. : 115 ; l. : 50 (dim. Féraud). Texte de neuf lignes. D’après une copie : Bouche, 1664, I, p. 345 (CIL XII, 65 [CAG 04, p. 119 ; Gayet, 1996, n° 380]). D’après la pierre : Laurensi, 1775, p. 22 ; Henry, 1818, p. 88, pl. III, fig. 4. Non vu (Dessin : D.-J.M. Henry ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). D(is) M(anibus). T(ito) Quartin(i)o Catullino et 4 Lucill(i)ae Maternae, parentibus, e(t) T(ito) Quartin(i)o Materno, mil(iti) coh(ortis) XIIII 8 urb(anae), fratri, Quartin(i)a Catullina. L’inscription était apparemment centrée et occupait tout le champ épigraphique. L. 2, 4, 6 et 9 : le lapicide a omis le I de la terminaison de tous les gentilices ou a joint cette lettre à la consonne précédente. 123 Salinae Aux dieux Mânes. À Titus Quartinius Catullinus et à Lucillia Materna, ses parents, et à Titus Quartinius Maternus, soldat de la XIIIIe cohorte urbaine, son frère, Quartinia Catullina (éleva ce monument). Famille de citoyens romains, les Quartinii portaient les duo et tria nomina. Afin de ne pas confondre le père et le fils, il a été donné à ce dernier le surnom de sa mère, celui du père étant choisi pour la fille. Le gentilice latin Quartinius, assez rare, se rencontre une autre fois dans les Alpes maritimes, dans la cité voisine de Brigantio (infra inscr. 54), et également dans les Alpes pennines, à Martigny (CIL XII, 142), à six reprises en Narbonnaise, dont une à Grenoble (CIL XII, 2227), et une fois dans le nord de l’Italie, à Milan (CIL V, 5689). Hirschfeld a proposé de corriger le gentilice de la mère Lucilla, forme attestée uniquement en tant que surnom, en Lucilia gentilice aux nombreux exemples à travers les provinces. Pour notre part, nous corrigeons ce gentilice en Lucillia en ajoutant un I omis par le lapicide dans toutes les terminaisons des gentilices gravés sur ce monument. Unicum pour les Alpes maritimes, il est présent en nombre dans le nord de l’Italie et une dizaine de fois en Narbonnaise (OPEL III, p. 35). Le père et sa fille sont désignés par le surnom Catullinus / -a, assez rare dans les provinces occidentales et unique dans les Alpes maritimes. Ce surnom se rencontre quatre fois en Narbonnaise (à Antibes ILN, Antibes, 66 ; à Arles CIL XII, 763 ; à Grenoble CIL XII, 2271 et à Vienne CIL XII, 5685,9) et une fois dans la Xe région italienne (CIL V, 2409). Le surnom Maternus, hommes et femmes confondus, apparaît à quatorze reprises dans la province. Premier des deux urbaniciani connus pour les Alpes maritimae à avoir servi dans la XIVe cohorte, T. Quartinius Maternus a sans doute été incorporé dans la fin du Ier s. Son seul titre de miles n’apporte aucune précision quant au rôle spécifique qu’il tenait dans cette cohorte. Il devait vraisemblablement occuper la fonction ordinaire d’homme de troupe. La XIVe cohorte urbaine a sans doute été créée par l’empereur Claude qui l’aurait cantonnée à Lyon avant qu’elle ne soit déplacée vers Rome sous les Flaviens. Elle était toujours cantonnée dans l’Urbs sous Caracalla. L’emploi de l’épithète urb(ana) fait penser que cette unité et notre urbanicianus étaient stationnés dans la capitale impériale au moment de la réalisation des épitaphes (Bérard, 1993, p. 52-53). Ce témoignage et celui de L. Anicius Tertius à Cemenelum (infra inscr. 341) supposent que les hommes recrutés dans notre province pour les troupes urbaines ont été versés dans la même cohorte. Il est difficile d’envisager que les trois personnages honorés soient décédés en même temps. Cette épitaphe a été réalisée soit à la mort du dernier des trois individus, soit avant le décès de l’un d’entre eux, la dédicante profitant de la réalisation du monument pour mentionner toute sa famille. Datation : la dédicace en abrégé aux dieux Mânes, l’absence d’épithètes laudatives et l’épithète urb(ana) invitent à dater l’inscription de la première moitié du IIe s. Le recrutement des cohortes prétoriennes étant limité à quelques provinces sous les Julio-Claudiens, ce prétorien a dû commencer sa carrière sous Domitien (Gayet, 1996, n° 380). 25. Castellane - Épitaphe des Matuconii, magistrats municipaux de la ciuitas Saliniensium Grande pierre carrée (Bouche, 1664, I, p. 119). Découverte dans un champ de la commune, peut-être dans le quartier du Plan (Solier). Selon Bouche (qui n’a pu la voir), employée pour assurer les fondements de la tribune de l’église des Augustins de Castellane. Dimensions : inconnues. 124 Salinae Texte de sept lettres. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 242 (CIL XII, 66 [CAG 04, p. 119-120]). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). D(is) M(anibus) M(arci) Matuconi Marcellini et M(arci) Matuconi Maximi, decc(urionibus) 4 ciuit(atis) Salin(iensium). M(arcus) Matuconius Seu<e>rus et Iul(ia) Fuscina, filiis piissimis et sibi, uiui fecerunt. H(oc) m(onumentum) h(eredes) n(on) s(equitur). Le texte était apparemment centré. L. 5 : nous ajoutons un E dans le surnom Seuerus apparemment oublié par le lapicide. Aux dieux Mânes de Marcus Matuconius Marcellinus et de Marcus Matuconius Maximus, décurions de la cité des Salinienses. Marcus Matuconius Seuerus et Iulia Fuscina, pour leurs fils très dévoués et pour eux-mêmes, de leur vivant firent cela. Ce monument ne revient pas aux héritiers. L’appartenance des frères Matuconii à l’ordo Saliniensium prouve à nouveau que plusieurs membres d’une même gens pouvaient siéger en même temps dans le conseil, chose d’autant plus concevable que, dans des cités alpines de taille réduite, quelques difficultés pouvaient apparaître pour atteindre le nombre requis de décurions. L’absence de mentions de magistratures ou d’honneurs pour ces deux personnages suppose un décès à un jeune âge, ce que semble confirmer la dédicace faite par leurs parents. Ils relevaient peut-être de la catégorie des pedani où se mêlaient, selon F. Jacques, « […] des décurions de tous âges sans avenir politique […], d’autre part des jeunes gens attendant la questure ou une adlection qui leur permettait de postuler une magistrature […] » (1984, p. 482). Ces deux décurions sont citoyens romains de naissance comme l’attestent les noms de leurs parents. Matuconius, gentilice celtique (Holder, 1896-1913, col. 480) est un hapax qui peut rappeler la racine gauloise matu-, « l’ours » (Forier, 2001, p. 489). Nous trouvons une forme proche dans les Alpes maritimes avec Matucius (infra inscr. 174 et 237 (duo)). La forme Matucenius se rencontre également en Narbonnaise, entre Uzès et Nîmes (CIL XII, 3035). Marcellinus et Maximus, très présents dans les provinces du nord de l’Italie et en Narbonnaise (OPEL III, p. 53-55 et 69-72), ne se retrouvent pas dans les Alpes maritimes pour le premier, et une seule fois pour le second (infra inscr. 225). Si ces deux surnoms sont d’origine latine, Marcellinus, en milieu indigène, peut être de consonance celtique en rappelant la racine gauloise « marco » sur laquelle est formé « marcos » : le « cheval » (Holder, 1896-1913, II, col. 417-419 ; Degrave, 1998, p. 295 ; Delamarre, 2003, p. 217). Il faut remarquer que les deux frères portent le praenomen du père alors, qu’en théorie, il était réservé au premier né. Le père associe à son gentilice celtique un surnom latin commun, Seuerus, que l’on retrouve à de nombreuses reprises dans les Alpes maritimes et à trois autres reprises dans cette cité. Iulia Fuscina est désignée par un gentilice impérial banal, attesté plus de 20 fois dans les Alpes maritimes et un cognomen latin bien représenté dans notre province puisqu’il se retrouve une autre fois à Castellane (infra inscr. 28), à deux reprises à Vence (infra inscr. 89 et 95) et une fois dans le territoire de Cimiez (infra inscr. 353), soit cinq occurrences féminines sur les treize connues dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 228). 125 Salinae La formule h(oc) m(onumentum) h(eredes) n(on) s(equitur) est un exemple unique dans notre corpus. Datation : la dédicace en abrégé des dieux Mânes et l’utilisation d’une épithète laudative datent ce texte du IIe s., voire de la première moitié par sa concision. 26. Castellane - Épitaphe de Heluia Paterna Plaque de marbre qui, d’après le dessin de Gras-Bourguet, paraît être la face antérieure d’un sarcophage. L’auteur représente des peltae de part et d’autre du cartouche de l’inscription. Ce décor serait caché sous l’actuel enduit. La surface de l’inscription est polie, ce qui suppose un remploi (peut-être en tant que seuil). Encastrée à proximité du grand autel de l’église des Augustins (Peiresc et Bouche), à proximité du cloître (Bouche), lieu maintenant occupé par le collège public de Castellane, où la plaque est insérée dans l’un des murs du centre de documentation et d’information. Dimensions : h. : 37 ; l. : 59 ; ép. : non mesurable. Texte de cinq lignes. Le champ épigraphique est entouré d’une moulure. Le texte est pratiquement illisible. Ch. ép. : h. : 52 ; l. : 30. H. d. l. : L. 1-4 : 3 ; L. 2-3-5 : 3,5. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 119 et 8958, f. 32 et 105 ; Bouche, 1664, I, p. 275 ; Gras-Bourguet, 1842, p. 38, fig. 8 ; CIL XII, 69 (CAG 04, p. 120). Vue (Dessin : Gras-Bourguet ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Hefuiae Paternae. Heluius Prifuturus et Helui[ Ianu4 aria, lib(erti), patronae merentissimae. Le texte est aligné à gauche. Les lettres sont actuellement pratiquement effacées. Le texte est complété par la version donnée par le CIL et le dessin de Gras-Bourguet. À Heluia Paterna. Heluius Profuturus et Heluia Ianuaria, ses affranchis, à leur patronne très méritante. Heluia Paterna, la défunte, était une citoyenne romaine qui associait à son gentilice latin, régulièrement employé dans les provinces celtes, le surnom le plus répandu dans la province des Alpes maritimes. Profuturus, l’un des deux colliberti, porte un surnom latin assez rare qui est unique dans les Alpes maritimes et les autres petites provinces alpines. Il est désigné par des duo nomina seconde manière. Quant à Ianuaria, c’est l’un des cognomina latins les plus fréquents dans le monde romain (plus de 1800 occurrences dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 218). Datation : l’absence d’invocation aux Mânes, l’épitaphe en forme de dédicace et la présence d’une épithète laudative incitent à dater l’inscription de la fin du Ier s., période d’apparition de l’abréviation lib(ertus) dans le formulaire des épitaphes. 126 Salinae 27. Castellane - Épitaphe de Hermione Fragment d’une tablette de marbre blanc (Espérandieu). Trouvé au quartier de Salaou (actuel quartier du Plan). Transporté à Volonne, par M. Lieutaud, dans la propriété de la Clède, où il a été encastré dans le mur de façade, à côté de deux autres inscriptions (Manteyer). Nous ne l’avons pas retrouvé. Dimensions : h. : 14 ; l. : 16 ; ép. : 3 (mesures Espérandieu). Texte de trois lignes. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : Manteyer, 1925, p. 326-327 ; ILGN, 16 (CAG 04, p. 119). Perdu. D(is) M(anibus) [Her]miones. [---]TVS --Aux dieux Mânes d’Hermione. …tus …. Proposée par Manteyer, la restitution Hermione pour le nom de la défunte est la seule possibilité pour le peu de lettres que nous possédons. Ce nom grec unique suppose un statut servile. Il ne se rencontre qu’à cette occasion dans les Alpes maritimes. Les lignes suivantes devaient comporter le nom de l’époux, du maître ou du patron, dont faisait peut-être partie la syllabe –tus. Datation : l’abréviation de la dédicace aux Mânes suppose une rédaction dès le début du IIe s. 28. Castellane - Épitaphe de Iulia Fuscina Bloc quadrangulaire de calcaire. Mentionné pour la première fois comme présent dans le jardin d’un certain D. de Taulanne (Peiresc). Inséré, au début du XIXe s., dans un mur du jardin de la sous-préfecture des Basses-Alpes, ancienne maison Andrau (Henry). Ce jardin est désormais intégré dans les bâtiments du collège public de Castellane en tant que jardin du logement de fonction du principal. Une vasque a été encastrée en dessous de l’inscription. Dimensions : h. : 44 ; l. : 73 ; ép. : non mesurable. Texte de quatre lignes. L’inscription est insérée dans un cartouche à double moulure. Ch. ép. : h. 60 ; l. 31. H. d. l. : L. 1 : 4 ; L. 2-3-4 : 3,5. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 119 et 8958, f. 105 et 115 ; Henry, 1818, p. 86 (CIL XII, 70 et add. p. 804 [CAG 04, p. 120-121]). Vu. Iulia Fuscina ossuarium uiua sibi 4 fecit. 127 Salinae Belle gravure. L’inscription est centrée. Les lettres sont irrégulières. Iulia Fuscina fit (élever) pour elle-même cet ossuaire de son vivant. Cette citoyenne romaine était peut-être la même personne que celle mentionnée dans l’inscription 25 ou, du moins, membre de la même famille. Une Iulia Fuscina est également connue à Albintimilium (Mennella, Pistarino, 2005, p. 69). Préciser le type de sépulture dans l’épitaphe est une pratique rare. Nous rencontrons le terme ossuarium une seconde fois à Cemenelum (infra inscr. 338) ainsi que dans deux monuments découverts dans le territoire d’Albintimilium, à Monaco (CIL V, 7827 et 7829). Datation : l’emploi du nominatif et l’absence de dédicace aux Mânes invitent à dater cette inscription du Ier s., mais la formule uiua sibi fecit peut se rencontrer jusque dans le courant du IIe s. 29. Castellane - Épitaphe de Iulius Trofimus Autel brisé dans sa partie inférieure et dans sa partie latérale droite. Le sommet est mouluré sur les quatre côtés. Le relief de la face antérieure du sommet a été arasé mais laisse encore apparaître des traces de puluini. Découvert dans le mur de soutènement d’un chemin, près de Notre-Dame-du-Plan, propriété Isnard (Saurin). Donné avec l’inscription 32 à la Caisse d’Épargne de la ville, en 1942. Conservé dans l’église Saint-Victor de Castellane. Dimensions : h. : 84,5 ; l. : 35 ; ép. : 29. Texte de six lignes. Points de séparation de forme triangulaire. Une ascia, qui n’a pas été relevée par les auteurs précédents, est gravée en creux sur la face latérale droite. Ch. ép. : h.: 42; l. : 29. H. d. l. : L. 1-2-3-4 : 3 ; L. 5: 2,8 ; L. 6: 2,5. D’après la pierre : Saurin, 1927, p. 180 ; ILGN, 10 (CAG 04, p. 119) ; Bailhache, Collomb, 1942-1943, p. 167-168. Vu. [F]lauia ! Afrodisia, ! Iulii Tro`imo, 4 marito merentissimo. Les lettres sont irrégulières, d’un style rustique. Le texte est aligné à gauche et n’occupe que la partie supérieure du champ épigraphique. L. 1 : la première lettre ne peut être déterminée. Nous restituons un F pour donner le gentilice impérial Flauia, très répandu dans les provinces et régulièrement utilisé par des affranchis. L. 4 : le lapicide a séparé les syllabes de marito par des espaces afin d’occuper toute la largeur. 128 Salinae Flauia Afrodisia, à Iulius Trofimus, son mari très méritant. Ces deux personnages associent des gentilices impériaux et des surnoms grecs (Sölin, 1996, p. 281 et p. 488-489) issus de noms religieux (Hatt, 1951, p. 45 et 48), ce qui laisse penser que nous sommes en présence d’un couple d’affranchis. Les gentilices impériaux Flauia et Iulius se retrouvent à plusieurs reprises dans notre province. Le surnom grec, dérivé d’Aphrodite, se rencontre dans tout le monde romain, et il est surtout porté par des esclaves et des affranchies (Alföldy, 1969, p. 152). Unique dans les Alpes maritimes, il apparaît à une reprise à Suse, capitale des Alpes cottiennes (CIL V, 7253). Le surnom Trofimus, nom de bon augure dérivé de l’adjectif Τ όφιμος « nourricier, fécond », est particulièrement porté dans le nord de l’Italie par des affranchis (Alföldy, 1969, p. 314). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et la simplicité du texte inciteraient à dater cette inscription du Ier s. mais la présence d’une ascia et d’un superlatif repoussent cette datation à la deuxième moitié du IIe s. 30. Castellane - Épitaphe de Quartus, fils de Mesius ? Stèle de pierre (Émeric). Découverte, au XIXe s., dans le quartier de Rayaup, le long du sentier qui conduisait de Castellane à Eoulx, sur le versant de la montagne de Destourbes, dressée à côté de six autres pierres anépigraphes (Émeric). Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Émeric, 1838-1839, p. 201 ; Gras-Bourguet, 1842, p. 42, fig. 10 (CIL XII, 72 [CAG 04, p. 121]). Perdue (Dessin : Émeric ; Archives Départementales des Alpes-de-Haute-Provence). Mesio, Quarto, m(erenti) f(ilio). Mesio, à Quartus, son fils méritant. La simplicité et la brièveté de cette inscription ne paraissent pas correspondre à l’épitaphe d’un citoyen romain. Nous pouvons interpréter cette inscription comme l’épitaphe d’un père envers son fils, les deux individus étant pérégrins. Mesio, le dédicant, porte un nom en O attesté en Pannonie en tant que cognomen (RIU, n° 899). Il paraît être un dérivé du gentilice d’origine celte Mesius (Holder, 1896-1913, col. 575). Son fils, Quartus, est désigné par un nom de traduction courant que l’on retrouve sous la forme de cognomen à Rigomagus pour la forme masculine (supra inscr. 15) et à Cemenelum pour la forme féminine (infra inscr. 345 et 351). L’épitaphe d’un citoyen portant les duo nomina seconde manière, Mesius Quartus, n’est toutefois pas à exclure, le dédicant, son père ou sa mère, ayant passé sous silence son nom. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et la simplicité du texte plaident pour une datation du Ier s., peut-être de la première moitié. 129 Salinae 31. Castellane - Fragment d’épitaphe par M. S[e]tosi[u]s Maru… Autel de calcaire avec base et couronnement moulurés sur trois côtés. Les angles du sommet et de la base sont mutilés. Le sommet a été retaillé à plat afin de recevoir une vasque. Servait de bénitier dans l’église Saint-Victor, lieu où il a été vu pour la première fois. Déplacé selon la volonté de l’abbé Laurensi, curé de Castellane, dans un angle de l’église où il se trouve maintenant. Le lieu de découverte demeure inconnu. Dimensions : h. : 79 ; l. : 42 ; ép. : 37. Texte de dix lignes, très altéré, comme le remarquait déjà Hirschfeld. Une ascia est gravée en creux sur la face latérale droite. Ch. ép. : h. : 40,5 ; l. : 34. H. d. l. : L. 1 et 3 : 3,5 ; L. 2-7-8-9-10 : 3. D’après la pierre : Laurensi, 1775, p. 25 ; Henry, 1818, p. 86-87 ; CIL XII, 67 (CAG 04, p. 120). Vu. M(arcus) S[e]tosi[u]s Maru[---]M[---], [ci]uit(atis) [Salinien]sis, 4 [---] Q[---] [---] TI[---]S[---] 8 diebus [---]M[---] [---]O[---] posu[it ?]. Le texte est très mutilé. Notre lecture se rapproche de celle de Hirschfeld. L’état du monument à l’époque où ce dernier l’a étudié rend sceptique sur la restitution proposée par Henry, au début du XIXe s., avec plus de la moitié des lettres du texte, alors que l’abbé Laurensi, quelque quarante années auparavant, en avait lu beaucoup moins. L. 1 : le S et le I donnés par Hirschfeld ne sont plus lisibles. L. 2 : le V n’est plus lisible mais nous lisons un M à la place du I et du N relevés par le rédacteur du CIL. L. 3 : à la fin, nous ne lisons plus les deux S qui encadraient le I. L. 5 : nous relevons un Q comme première lettre. L. 7 : nous ajoutons le T et le S lus par Hirschfeld. L. 8 : le E de diebus a disparu. L. 9 : nous avons relevé un possible P avant le second O. Nous ne comptons que dix lignes alors que Hirschfeld en proposait onze. Marcus Setosius Maru..., de la cité de Salinae ( ?),… qui vécut … jours… éleva (ce monument). Setosius, si tel est bien le gentilice, est un hapax d’origine celtique (Holder, 1896-1913, col. 1529). Il se rapproche des formes Setonius, Sertorius ou Setorius rencontrées dans de nombreuses provinces. Hirschfeld proposa comme surnom du dédicant Maru[ll]in[us], ce qui s’entend avec la lecture des lettres IN. Pour notre part, nous lisons en lieu et place de ces lettres un M, ce qui nous pousse à rejeter la restitution. Il faut préférer un surnom comprenant moins de lettres, tel Marus ou Marullus, ou intégrant le M, ce que nous n’avons pu faire avec les surnoms déjà connus. 130 Salinae La restitution [ci]uit(atis) [Salinien]sis est envisageable à la troisième ligne, sans que l’on puisse déterminer si le dédicant précisait son origine ou complétait l’énoncé d’une fonction qu’il avait remplie dans cette cité. La lecture du terme diebus suppose l’existence d’une formule précisant l’âge d’une personne que l’on retrouve habituellement dans une épitaphe, particulièrement celle de jeunes enfants. L’écart de quatre lignes entre les charges de M. Setosius Maru[---] et le terme diebus fait penser que ce notable est le dédicant et non le défunt. Datation : la présence d’une ascia sur l’une des faces latérales du monument place cette inscription, au plus tôt, dans la deuxième moitié du IIe s. 32. Castellane - Épitaphe de […]atius Seuerus Fragment inférieur d’une stèle de pierre. La base était moulurée sur les trois côtés. Les moulures ont été arasées pour un remploi. Découvert dans le même lieu que l’inscription 29. Exposé à la Caisse d’Épargne de la ville, à partir de 1942, puis entreposé dans l’église Saint-Victor de Castellane. Dimensions: h. : 46 ; l. : 44,5 ; ép. : 41,5. Texte de cinq lignes. Ch. ép. : h. : 36 ; l. : 44,5. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2 : 3,5 ; L. 3-4-5 : 4. D’après la pierre : Saurin, 1927, p. 181 ; ILGN, 11 (CAG 04, p. 119 ; AE 1983, 646) ; Bailhache, Collomb, 1942-1943, p. 167-169. Vu. --[---]A++++IEO [---]anco Seuero, `(ilio) hob§issimo, 4 k(ui) uixsit ! an(nos) ! qu£que, ! m(enses) ! II, ^(ies) [---] Le début de l’inscription est mutilé par la cassure. Les lettres sont d’une qualité médiocre. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. La première ligne est en grande partie mutilée ; un F en troisième ligne et un D en dernière ligne n’ont pas été lus par nos prédécesseurs. L. 3 : le premier I et le L en nexus. L. 5 : I et N en nexus. À [---]atius Seuerus, fils très noble, qui vécut cinq ans, deux mois et … jours… Cet enfant porte un gentilice qui se termine en -atius offrant évidemment de nombreuses possibilités. Quant à son cognomen latin banal, il est très répandu dans les Alpes maritimes et présent dans trois autres inscriptions de la cité (supra inscr. 25 et infra inscr. suivante et 36). 131 Salinae L’épithète laudative nobilissimus est rarissime pour désigner un simple particulier, celle-ci se retrouvant, avant tout, dans les titulatures impériales du IIIe s., en particulier nobilissime César pour l’héritier, titre conféré pour la première fois à Géta, en janvier 198 (Lassère, 2005, p. 611-612). Datation : l’emploi d’une épithète laudative, hors du commun, peut placer cette inscription, au plus tôt, dans le IIe s. voire le IIIe s. 33. Castellane - Épitaphe de Seuerus Stèle de calcaire à double sommet, brisée dans sa partie inférieure gauche. Découverte en 1940, à 800 m au nord-est du quartier de la Baume, au lieu-dit La Peire d’En Paù. Ce terrain se trouve désormais inclus dans la propriété de la secte du Mandaron. In situ en 1968. Dimensions : h. : 105 ; l. : 50 en haut et 90 en bas ; ép. : 40 (dim. Raimbault). Texte de quatre lignes gravé en creux dans deux rectangles. Ch. ép. : h. 25 ; l. 20. H. d. l. : 5 à 5,5. D’après la pierre : Raimbault dans CAG 04, p. 123-124 (AE 1997, 1010). Non vue (Cliché : collection G. Barruol). Âliu(s) posuit filio, et pa- Seue- tri pi- 4 ro, m(atri) ent(issimis). L. 1 : V et A en nexus. Valius éleva (ce monument) à son fils, Seuerus, à sa mère et à son père très dévoués. Cette inscription semble faire connaître soit une famille pérégrine du Haut-Empire, soit une famille de citoyens se désignant seulement par leur cognomen, pratique fréquente durant l’Antiquité tardive que peut confirmer la chute du s de Valiu(s). À la suite de la première ligne, le texte se lit par les trois lignes de la partie gauche puis par celles de la partie droite. Le dédicant, Valius, porte un nom assez rare, que l’on pense d’origine celtique et qui se rapproche du mot gaulois ualos « le souverain, le prince » (Delamarre, 2003, p. 306). Les auteurs précédents ont envisagé que ce nom unique puisse être l’abrégé de Val(er)iu(s). N’ayant rencontré que la forme abrégée Val. pour ce gentilice, nous écartons cette hypothèse. Valius est connu le plus souvent sous la forme géminée Vallius. Unique dans les Alpes maritimes, il est totalement absent des autres provinces alpines. Nous le relevons, en tant que gentilice, sous la forme Valia à Carpentras (CIL XII, 1210) et sous la forme Vallius à quatre reprises à Aquilée (CIL V, 1013 et 1052) dans la Xe région italienne, à Arles (CIL XII, 695), à Vaison (CIL XII, 1467) et à Narbonne (CIL XII, 5206 et 5207) pour la Narbonnaise. Le fils, quant à lui, n’est pas désigné par un nom d’origine celtique mais par un cognomen latin banal qui se retrouve à trois autres reprises à Salinae (supra inscr. 25, 32 et 36). 132 Salinae Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et la simplicité du texte incitent à une datation du Ier s. Mais la chute du s de Valiu(s) peut indiquer une époque plus récente. 34. Castellane - Épitaphe de Valerius Frontinianus Pierre non caractérisée. Mentionnée dès le XVIe s. comme servant de base au bénitier de l’église Saint-Victor (CAG 04). L’inscription 31 l’a remplacée dans cette fonction. Le lieu exact de la découverte demeure inconnu. Dimensions : inconnues. Texte de huit lignes. D’après une copie : CIL XII, 73 et add. p. 804 (CAG 04, p. 124). Perdue. M(arcus) Ostorius Marcianus posuit filio, 4 Valerio Frontiniano, qui uissit ( !) annis ( !) III, m(enses) V, dies X. Memoriam 8 posuit. Nous adoptons la restitution du CIL. Marcus Ostorius Marcianus fit (ce monument) pour son fils, Valerius Frontinianus, qui vécut trois ans, cinq mois, dix jours. Il éleva cette memoria. Ostorius, d’origine inconnue, est d’un emploi rare puisqu’il ne se retrouve qu’à trois autres reprises : une fois à Novare, dans la XIe région italienne (CIL V, 6547), et deux fois dans la province de Dalmatie (Alföldy, 1969, p. 106). Marcianus, présent à sept reprises dans les Alpes maritimae, est très répandu dans les provinces occidentales et particulièrement dans les provinces celtes (OPEL III, p. 55-56). À l’instar de Marcellus et de Marcellianus La dénomination du fils fait apparaître une singularité. Dénommé Valerius Frontinianus, il ne porte pas le gentilice de son père. Ce jeune garçon a-t-il été adopté par un Valerius, juste après sa naissance, son père naturel désirant cependant honorer sa mémoire ? M. Ostorius Marcianus est-il son beau-père qui, même s’il n’était pas le géniteur, considérait le défunt comme son propre fils ? Cette hypothèse paraît la plus probable. Le fils associe nom et surnom latins. Valerius est un gentilice banal. Son cognomen est rarissime (dix occurrences dans Kajanto, 1965, p. 236). Formé à partir du surnom latin Fronto, il est unique dans cette province et ne se retrouve ni dans les autres provinces alpines, ni en Narbonnaise, ni en Cisalpine. Datation : memoria prend ici le sens de tombeau (ILN, Antibes, 8). Son emploi avec le verbe posuit ne se rencontre qu’à partir du IIe s. 133 Salinae 35. Castellane - Fragment d’inscription mentionnant un magister du collège des charpentiers Grande et large pierre (Laurensi). Découverte au pied de la montagne de l’Aup, à Petit Castillon (Peiresc). Cette zone est désormais enfouie sous les eaux du barrage de Castillon. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 33 (CIL XII, 68 [CAG 04, p. 124]). D’après la pierre : Laurensi, 1775, p. 42. Perdue (Peiresc : Bibliothèque nationale de France ; Laurensi : Archives Départementales des AlpesMaritimes). Peiresc : Laurensi : SC++IV+A[---]ALIVS VI+I+ magister [col(legii) f]abroru[m] 4 tignuari[orum ---] Les copies de Peiresc et de Laurensi ne permettent pas de fournir une restitution satisfaisante. Nous n’avons retenu que les lettres qui ont été lues par ces deux auteurs. La première ligne contenait l’onomastique du magister mais trop de gentilices et de surnoms commencent par les lettres C- ou se terminent par -alius pour en retenir un en particulier. Seul le praenomen S(extus) peut s’envisager en début d’inscription. Seule la fonction de magister collegii fabrorum tignuariorum, du collège des artisans du bâtiment (Waltzing, 1895-1900, II, p. 193-195), semble pouvoir être restituée avec quelque certitude (proposition déjà faite par Hirschfeld). Le magister était désigné par un vote de l’assemblée de sa corporation. Il avait généralement déjà rempli des fonctions au sein du collège et possédait une fortune qui lui permettait d’assumer les dépenses liées à sa charge comme, par exemple, celles engagées pour honorer un notable. La fonction était le plus souvent collégiale sans que cela soit une généralité. Outre le contrôle du respect des statuts du collège, il réglait et dirigeait les cérémonies religieuses de la corporation : l’organisation des banquets, des hommages, des sacrifices et des funérailles. Cette inscription commémore peutêtre l’une de ces actions. Excepté la capitale provinciale Cemenelum, Salinae est la seule cité des Alpes maritimae pour laquelle nous connaissons des corporations professionnelles, la seconde étant celle des tabernarii (infra inscr. 174). 36. Soleilhas - Épitaphe de Seuerus, fils de Sextus, et de Surinus, fils d’Isurus Monolithe de calcaire. Sert actuellement d’autel dans la chapelle Saint-Barnabé située au col du même nom. Il a été signalé par Mme Auteville à D. Brentchaloff, V. Chavanne et J. Gascou, au cours de l’année 1995. Dimensions : h. : 155 ; l. : 68 ; ép. : 17 (dim. Brentchaloff et Gascou). 134 Salinae Texte de cinq lignes. Le champ épigraphique est délimité par un bandeau en relief. Ch. ép. : h. : 28 ; l. : 37. H. d. l. : L. 1 : 6,5 ; L. 2 : 6 ; L. 3-4-5 : 4. D’après la pierre : Brentchaloff, Gascou, 1996, p. 50-54 (CAG 04, p. 476-477 ; AE 1996, 965). Non vu (Cliché d’après moulage : © Centre Camille Jullian - CNRS). Seuero, Sexti f(ilio), et Surini, Isuri `(ilio). 4 Vintihus b(oc) m(onumentum) p(osuit). Les E sont représentés par deux hastes verticales. À Seuerus, fils de Sextus, et à Surinus, fils d’Isurus. Vintinus éleva ce monument. Cette inscription comprend cinq noms de pérégrins. Le dédicant, Vintinus (Holder, 1896-1913, col. 355-356), porte un nom formé sur la même racine que le toponyme Vintium / Vence, les théonymes Vintius et Ventius, connus dans les Alpes maritimes, à Vence, mais également en Narbonnaise, à Nîmes, et dans l’extrémité nord-est de la province, dans les environs du lac Léman, à Hauteville (Rémy, 1995, 67) et à Seyssel (Rémy, 1995, 96 et 97). Le gentilice Vintius est aussi présent à Paestum (CIL X, 431). Ce nom se retrouve en tant que patronyme dans le territoire de Vence (infra inscr. 82B). Le premier défunt porte comme nom personnel un cognomen latin banal, Seuerus, à l’instar de celui de son père, Sextus, praenomen utilisé en tant que nom unique, signe que cette famille était sensible à la romanisation de la région. Au contraire, le second défunt, Surinus, a un nom dont l’origine celtique ne fait aucun doute (Holder, 1896-1913, col. 1676 et Ellis Evans, 1967, p. 257-258), comme celui de son père, Isurus (Holder mentionne un Isurium, (1896-1913, col. 81)). Surinus et Isurus sont uniques pour les Alpes maritimes et sont absents des autres provinces alpines. Surinus se rencontre dans la Xe région italienne (CIL V, 483 et 544 bis), dans la province de Rhétie (CIL III, 5969) et en Afrique, à Carthage (CIL VIII, 24825). Une forme avec une variante phonétique, Sorinus, est présente en Aquitaine (CIL XIII, 276, 1010, 1835). Isurus est extrêmement rare puisque seule la forme Isur(ia) est mentionnée en Belgique (CIL XIII, 5778). Nous pensons, à l’inverse de D. Brentchaloff et J. Gascou, que Vintinus n’était pas forcément un esclave honorant son (ou ses) maîtres, l’absence de filiation n’étant pas assurément un critère de son statut servile puisqu’il n’était pas le personnage central de l’inscription. Ce monolithe devait se trouver sur le tracé de la voie mettant en contact trois ciuitates de la province des Alpes maritimes : Salinae, Brigantio et Glanate (sur cette voie, voir l’introduction générale, p. 64-65). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes, la graphie de la lettre E, l’emploi du datif, la simplicité du texte et la rusticité de la gravure permettent de proposer comme datation le Ier s., sans doute la première moitié. 135 Salinae 37. Thorame-Haute - Fragment d’épitaphe Fragment d’une stèle de calcaire d’origine locale. Découvert lors de la démolition d’une maison, dans le quartier du Payrau, près de l’ancienne poste (années 1970). Un moulage a été déposé au musée de Digne, mais nous n’avons pu le trouver lors de notre visite. L’original serait conservé chez Ph. Rosé à ThorameHaute. Nous n’avons pu le voir. Dimensions : h. 20 ; l. : 18 ; ép. : inconnue (dim. CAG) Texte de cinq lignes. Points de séparation circulaires. H. d. l. : 1,7 à 2,4. D’après la pierre : CAG 04, p. 481 (AE 1997, 1013). Non vu (Cliché : collection G. Barruol). [Exo]gnio[s --- f(ilius),] [sibi et ?] Exomni [---] [--- f(ilio)], pa‡i, ! Prig[ae, ---] 4 [f(iliae), matri,] Exim“ae ! +[---] [--- f(iliae), u]rori ( ?), ! u(iuae), ! Erig[nianio filio ?---]. L. 3 : T et R en nexus. L. 4 : N et I en nexus. Nous ne pouvons trancher entre un E et un B pour la dernière lettre. L. 5 : le reste de gravure présent dans la partie haute au début de la ligne ressemblant fortement à l’extrémité des X présents dans les lignes 2 et 4, il faut sans doute restituer [u]rori. Exomnius, fils de…, pour lui-même et pour Exomnus, fils de…, son père, pour Prima, fille de…, sa mère, pour Exomnia, fille de …, sa femme, de son vivant, pour Exomnianius ( ?), son fils… Les lacunes étendues de cette inscription rendent difficile sa restitution. Il semble acquis que l’auteur de ce monument se nomme Exomnius, nom d’origine celtique (Holder, 18961913, col. 1489-1490 et Ellis Evans, 1967, p. 202). Ce nom se retrouve à de nombreuses reprises dans les provinces occidentales, soit en tant que gentilice, soit en tant que cognomen (OPEL II, p. 130). Exomnius compte une seconde occurrence dans les Alpes maritimes, à Cemenelum (infra inscr. 252), et se retrouve dans des contrées proches : à Fréjus (ILN, Fréjus, 21), à Forum Germanorum dans la IXe région (CIL V, 7832), à Turin (CIL V, 7123), et également à Aime, dans les Alpes graies (ILAlpes, I, 36), et en Suisse, dans le canton du Valais (AE 1988, 854 et 1997, 1014). Le nom du père du dédicant semble être Exomnus, forme proche de celle du fils, pratique qui apparaît régulièrement dans l’onomastique pérégrine. Exomnia devait être la femme d’Exomnius, comme le laisse penser le reste de lettre au début de la ligne permettant de restituer uxori, là où l’on s’attend à trouver sorori du fait de la proximité entre les formes Exomnius et Exomnia. La femme du dédicant était peut-être une esclave, l’union avec Exomnius ayant amené un changement de dénomination et la prise de la forme féminine du nom de son époux. Quant au dernier personnage, il peut être le fils du dédicant et porter un nom proche d’Exomnius comme Exomnacius ou Exomnianius (OPEL II, p. 130). L’attribution de l’un des dérivés à ce personnage est tout à fait arbitraire. Selon toute vraisemblance, la troisième ligne devait contenir le nom de la mère du dédicant. Nous optons pour Pri[ma], cognomen banal utilisé fréquemment en tant que nom unique dans les provinces celtiques. Datation : la forme simple du texte suppose une rédaction dans le Ier s., sans certitude. 136 Salinae Citoyens et pérégrins originaires de Salinae connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité • Tiberius Claudius Ligomarus, fils de Carstimarus, de la tribu Claudia, originaire de Salinae, cavalier de la IIIe cohorte Alpine (CIL III, 14632 [ILS, 9166]). • Marcus Rufinius Felix, originaire de Salinae, sévir et incola de Cemenelum (infra inscr. 70). • Quintus Vibius Secundianus et Quintus Vibius Capito, de la tribu Quirina, originaires de Salinae (infra inscr. 141). • Flauius Sabinus, fils de Verinus, de la tribu Quirina, décurion, duumvir de Salinae sa cité d’origine, duumvir de Fréjus, flamine de la province des Alpes maritimes (infra inscr. 174). Le territoire de cette cité a rassemblé les terres de plusieurs tribus indigènes dont les Suetrii et peut-être les Eguii (Barruol, 1969a, p. 376-379 et 381). Eguii : • Betulo, fils de Karnis ( ?), Eguius par son origine, soldat de la IIIe cohorte des Alpins (AE 1950, 109) Suetrii : • Niger, fils de Bataro, Suetrius par son origine, cavalier dans l’aile Aravacorum (CIL III, 3286 et 10262). • Sextus Vibius Seuerus, fils de Gaius, du peuple des Suetrii, soldat de la Ire cohorte de Ligures et d’Espagnols Citoyens Romains (CIL V, 7900). 137 Brigantio Carte 11 – Territoire du municipium Brigantiensium 138 Brigantio Brigantio / Briançonnet (Carte 11) L’actuel toponyme Briançonnet1 offre un indice indéniable quant à la localisation de Brigantio dans cette commune. Les découvertes épigraphiques faites dans différents bâtiments du village, l’observation d’éléments architecturaux antiques dans leurs murs, le plan orthonormé adopté pour les rues ainsi que sa position au sommet d’un col ont justement amené à proposer de localiser l’agglomération antique sous le village actuel2. Brigantio n’est pas demeurée une simple ciuitas de droit latin. Elle semble avoir obtenu le titre de municipium sous un princeps que nous ne pouvons déterminer3. Elle a connu, à l’exemple de Caturigomagus, une deminutio capitis, entraînant son intégration dans le territoire de sa voisine Glandèves et son absence dans le détail des cités des Alpes maritimae de la Notitia Galliarum4. Les limites de Brigantio doivent se déterminer à partir du territoire du diocèse de Glandèves. L’intégration de son territoire dans celui de la ciuitas Glannatina durant l’Antiquité tardive explique cette démarche. Le rang de municipium atteint par Brigantio durant la période romaine lui a conféré une importance qui n’a pas totalement disparu avec la perte de ce statut. Le cartulaire de l’abbaye de Lérins comporte une charte de 1081 dans laquelle Briançonnet est présentée en tant que pagus Brianzun5, terme désignant généralement un diocèse ou un comté et non une simple bourgade. Cette exception n’a d’ailleurs pas échappé aux auteurs du premier volume du cartulaire qui l’expliquaient par le passé de ciuitas de cette localité6. Le territoire de Brigantio occupait la partie sud du diocèse de Glandèves. Sa limite méridionale devait correspondre à celles de l’évêché et des communautés occupant le sud du Val-de-Chanan7. La limite diocésaine est représentée sur la carte de Cassini8. Elle débutait au col de Bleine, à l’ouest. Elle cheminait par la montagne du même nom, vers le pic de l’Aigle, le pic de Fourneuby, la cime du Cheiron, l’Estellier, avant d’aboutir aux gorges de l’Estéron et de se fixer sur la rive gauche de cette rivière jusqu’à sa rencontre avec le Var. À l’est, les confins du municipe devaient correspondre à la rive droite du Var, à l’exemple de ceux du diocèse de Glandèves. Au nord, la limite devait se fixer sur les sommets marquant les confins septentrionaux du Val-de-Chanan et la ligne de partage des eaux entre la moyenne vallée du Var et celle de l’Estéron. De la rive droite du Var, la limite obliquait vers l’ouest pour rejoindre le mont Vial. Elle se poursuivait ensuite par le Mont Brune, le col de SaintRaphaël et la montagne de Gourdan. L’appartenance du village de La Penne au Val-deChanan, localité la plus au nord du territoire de Brigantio, est confirmée par une charte de l’abbaye de Lérins dans laquelle ce lieu est nommé Penna de Cannan9. De la montagne de Gourdan, la limite se poursuivait par les Rochers de Notre-Dame et les crêtes des Ferriers, 1 Le nom Briançonnet ne fut donné à cette localité qu’au XVIIe s. pour la différencier des autres Briançon du massif alpin (Barruol 1969b, p. 245). 2 Barruol, 1969b, p. 248-251 et 258-260. 3 Voir supra introduction générale, p. 52-53. 4 Voir supra introduction générale, p. 45-46. 5 CSHL, I, charte 196 de 1081. 6 CSHL, I, p. XL. 7 À l’exemple d’autres cités de notre province (par exemple Rigomagus), le municipe de Briançonnet devait administrer les communautés du bassin de l’Estéron, région naturelle bien marquée par la topographie, que l’on retrouve rassemblées au Moyen Âge sous le vocable Val-de-Chanan. Cette région a été étudiée, pour la période allant du XIe s. au XVe s., par J.-A. Durbec. L’auteur retient comme communautés formant le Val-de-Chanan Aiglun, Amirat, Ascros, Briançonnet, Cuébris, Collongues, Gars, La Rochette, La Penne, Le Mas, Les Mujouls, Puy-Figette, Chaudol, Sallagriffon, Saint-Antonin, SaintCassien et Saumelongue (1965, p. 73). Ses limites sont avancées par G. Barruol comme celles du municipe de Brigantio (1969b, p. 243-244). 8 Carte de Cassini, feuille 168 – Vence. 9 CSHL, I, charte 183. 139 Brigantio avant d’atteindre la Baisse de la Coulette, sommet où se rejoignaient les territoires de Brigantio, de Glanate et de Salinae. Un doute subsiste quant à l’appartenance ou non du territoire de Castellet-Saint-Cassien au municipe de Briançonnet. Installé sur des pentes orientées au nord, vers la vallée du Var, il ne fait pas géographiquement partie du bassin de l’Estéron. Il est cependant retenu dans le Val-de-Chanan par J.-A. Durbec. Selon l’hypothèse retenue, il est possible de retirer ou de joindre Saint-Cassien dans les limites de Brigantio. De la Baisse de la Coulette, la limite occidentale de Brigantio devait rejoindre le col de Bleine, en passant par le col de l’Escouissier. Brigantio est l’une des trois cités des Alpes maritimae pour lesquelles nous connaissons une subdivision administrative de son territoire. Découvert dans un champ de la commune de La Penne, au nord du territoire de Brigantio, l’autel offert à Mars Leusdrinus l’a été par les pag(ani) Beritini. Il témoigne de l’existence dans le territoire du municipe d’un pagus dont le nom pouvait être Beritum, Beritus ou Beritae10. Nous présentons dans ce chapitre sept inscriptions qui avaient été attribuées à tort au territoire de Vence par Hirschfeld : CIL XII, 52, 55 à 63. À l’inverse, nous rejetons deux inscriptions placées dans le chapitre de Briançonnet, alors que la commune de découverte appartient au territoire de Vence (infra inscr. 152 et 153). Nous ne retenons pas l’inscription à la déesse Trittia donnée par Blanc comme découverte dans la commune de Pierrefeu (1878, n° 406) : l’auteur a confondu cette commune avec celle de Pierrefeu, dans l’actuel département du Var. À juste titre, le CIL a rangé cette inscription parmi celles de la cité de Fréjus. 38. Briançonnet - Fragment d’une épitaphe en l’honneur de l’empereur Septime Sévère par l’ordo Brigantiensium Piédestal brisé dans sa partie inférieure (CIL). Découvert dans le mur de soutènement d’une prairie, à côté de la place du village (Blanc). G. Barruol pense à l’un des murets soutenant l’actuel boulodrome, sans avoir pu le voir lui-même. Nous n’avons pu le retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. Points de séparation circulaires (Blanc). D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 357 ; CIL XII, 56 et add. p. 804 (Barruol, 1969b, p.251). Perdu. [Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) Septimio] Seuero ! pio ! felici ! Aug(usto), ! Ar[abico], 4 Adiabenico, ! trib(unicia) pot(estate) ! III, ! imper(atori) ! VII, co(n)s(uli) ! II [---]. [Or]d[o Brig(antiensium)?] Le texte était d’une lecture difficile et la pierre s’érodait (CIL). Notre restitution tient compte des remarques apportées par Pais dans les additamenta du CIL. 10 Infra inscr. 55. 140 Brigantio À l’empereur César Lucius Septimius Seuerus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, l’Arabique, l’Adiabénique, revêtu pour la troisième fois de la puissance tribunicienne, salué pour la septième fois imperator, deux fois consul… L’ordre (des décurions) des Brigantienses. Ce piédestal devait porter une statue de l’empereur. Septime Sévère a également été honoré dans la capitale Cemenelum, comme l’atteste une inscription découverte dans les ruines des thermes de cette cité (infra inscr. 167). Seule lettre lisible de la ligne 6, le D devait se rapporter à la formule [or]d[o Brig(antiensium)], présente à la fin de toutes les autres dédicaces impériales trouvées dans cette cité. Datation : entre le 28 août et le 9 décembre 195 (Kienast, 1996, p. 157-158 et Lassère, 2005, p. 1013-1014). 39. Briançonnet - Dédicace à l’empereur Claude II le Gothique par l’ordo Brigantiensium Autel de calcaire avec base et couronnement moulurés sur les trois côtés. Découvert vers 1890 lors du creusement des fondations de la maison Funel, au sommet du village (Barruol). Vu dans le jardin situé au-dessus de la fontaine de la place des Ormeaux, inséré dans le mur de la propriété Gastaud (Espérandieu). Il s’y trouve toujours. Dimensions : h. : 157 ; l. : 68 ; ép. : 65. Texte de six lignes. La titulature est gravée dans un cadre en creux. La dernière ligne est gravée en dessous de ce cadre. Ch. ép. : h. : 75 ; l. : 49,5. H. d. l. : L. 1-2-4-5 : 4,5 ; L. 3 : 5 ; L. 6 : 5,5. D’après la pierre : ILGN, n° 9 ; Barruol, 1969b, p. 253-254, fig. 10 ; Daumas, 2005, p. 175. Vu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur(elio) Claudio ! p(io) f(elici) inuic(to) Aug(usto), j(ontifici) ! 4 m(aximo), tr(ibunicia) p(otestate), p(atri) p(atriae), co(n)s(uli), proc(onsuli). Ord(o) ! Brig(antiensium). L. 3 : la lettre P est difficile à lire en fin de ligne. L. 4 : le troisième P est pratiquement effacé. À l’empereur César Marcus Aurelius Claudius, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, père de la patrie, consul, proconsul. L’ordre (des décurions) des Brigantienses. 141 Brigantio L’ordre des décurions est à nouveau l’auteur de cet hommage rendu à Claude le Gothique, dans le cours de l’année 269, comme la mention de son consulat l’indique (Kienast, 1996, p. 231). Cette dédicace semble comporter une anomalie : le consulat de Claude II correspond à sa deuxième puissance tribunicienne, précision qui a été omise. Le lapicide a oublié de noter ce chiffre à la suite de l’abréviation ou bien le point de départ exact des puissances tribuniciennes de Claude II n’était pas connu des magistrats de Briançonnet. Cet honneur est le seul qui soit parvenu, pour ce princeps, de la part d’une cité des Alpes maritimes et des autres provinces alpines. Datation : année 269 (Kienast, 1996, p. 231 et Lassère, 2005, p. 1023). 40. Briançonnet - Dédicace à l’empereur Aurélien par l’ordo Bregantiensium Pierre non caractérisée. Mentionnée dans la chapelle Saint-Martin, actuellement chapelle des Pénitents Noirs, dans le haut du village (Solier). Par la suite, transportée dans la cour du château, (Rolland, Veyne, 1956, p. 43) lieu où l’on perd sa trace. Blanc, en 1878, la déclarait disparue. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes. Points de séparation circulaires (Solier). D’après la pierre : Solier, 1572, p. 112 ; Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 106 et f. 107 ; Bouche, 1664, I, p. 281, 518 et 928 (Blanc, 1878, n° 359 ; CIL XII, 58 ; Barruol, 1969b, p. 254-256). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). Imp(eratori) ! Cae(sari) L(ucio) ! Domitio Aureliano 4 p(io) ! f(elici) ! inuic(to) Aug(usto), ! p(ontifici) ! m(aximo). Ord(o) ! Br ! _ ! g ! (antiensium). Le texte était apparemment centré. Bouche précisait que la pierre était pratiquement effacée et que seuls les caractères du bas étaient encore lisibles. Le texte est établi d’après les copies de Solier et de Peiresc. À l’empereur César Lucius Domitius Aurelianus, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, grand pontife. L’ordre (des décurions) des Bregantienses. La forme Breg-, donnée par deux copies différentes (Solier et Peiresc) remplace ici la graphie Brig-. Nous conservons cette variante phonétique. Cette dédicace, décidée par l’ordo Bregantiensium, est le seul exemple connu de la dévotion d’une cité des Alpes maritimes envers Aurélien. Datation : cette titulature simplifiée ne permet aucune datation entre les dates extrêmes du règne, de septembre 270 à septembre / octobre 275 selon D. Kienast (1996, p. 234-236) ou d’août 270 à octobre / novembre 275 selon J.-M. Lassère (2005, p. 1023). 142 Brigantio 41. Briançonnet - Fragment d’une dédicace en l’honneur du César Salonin par l’ordo Brigantiensium Bloc de pierre encastré dans le sens de sa largeur. Mentionné pour la première fois au XVIIe s. (Bouche et Gioffredo). Placé dans le sens horizontal dans la première assise visible du mur méridional de l’église paroissiale, à côté de l’entrée du cimetière. Visible de nos jours. Dimensions : h. : 99 ; l. : 38 ; ép. : non mesurable. Texte de huit lignes. H. d. l. : L. 1-6 : 5 ; L. 2-7 : 4 ; L. 3-5 : 3,5. D’après la pierre : Bouche, 1664, I, p. 928 ; Gioffredo, 1839, col. 101 et 174 ; CIL XII, 57 et add. p. 804 ; Barruol, 1969b, p. 251-252, fig. 9. Vu (Cliché : collection G. Barruol). D(omino) n(ostro), P(ublio) Licinio Cornelio Saloni4 no Valeriano, nobilissimo Caesari. Ordo 8 Brig(antiensium). Les deux dernières lignes obliquent vers le bas. Le texte est incomplet à gauche : la réfection récente du sol de la rue, avec un rehaussement du niveau, a masqué les premières lettres, vues encore par G. Barruol. L. 4 : le O terminant la ligne est d’une taille inférieure aux autres lettres. À notre seigneur, Publius Licinius Cornelius Saloninus Valerianus, nobilissime César. L’ordre (des décurions) des Brigantienses. Le César honoré ici est Salonin, fils de l’empereur Gallien. Cette dédicace est la seule mention de Salonin dans la province des Alpes maritimes où, cependant, d’autres membres de la famille de Gallien ont été honorés : à Vence, Valérien le Jeune, frère de Salonin (infra inscr. 78) ; à Cimiez Salonine, femme de Gallien, honorée par les décurions et par Aurelius Ianuarius, procurateur de la province (infra inscr. 170). Datation : entre 258, année où Salonin reçut le titre de César, et 260 où il prit celui d’Auguste (Kienast, 1996, p. 221). 143 Brigantio 42. Briançonnet - Fragment d’une dédicace par l’ordo Brigantiensium Piédestal de pierre avec base et sommet moulurés sur les quatre côtés. Remployé en 1827 afin de recevoir une croix. Les décors et les moulures de la partie supérieure ont été certainement taillés à cette époque. G. Barruol a été le premier à mentionner sa présence au quartier du Collet (ou du Couleton), à la sortie est du village de Briançonnet. Dimensions : h. : 100 ; l. : 58,5 ; ép. : 53,5. Texte d’une ligne. H. d. l. : 5. D’après la pierre : Barruol, 1969b, p. 256, fig. 11 (AE 1971, 239). Vu. ---. Ordo Brig(antiensium). Les lettres sont difficilement lisibles. ... L’ordre (des décurions) des Brigantienses. Le remploi de ce monument a entraîné un grattage de la face antérieure afin de faire disparaître l’inscription latine et de graver un nouveau texte. Seule la dernière ligne est conservée avec la mention de l’ordo de la cité. Le texte effacé pouvait être une dédicace impériale, à l’exemple des quatre dédicaces trouvées dans le village, mais il pouvait aussi honorer un procurateur ou un membre de l’aristocratie locale. 43. Briançonnet - Épitaphe de Maria Lucilla et commémoration du patronat de la cité obtenu par son père Marius Maternus Plaque rectangulaire de calcaire. Mentionnée pour la première fois par Peiresc, sans plus de précision. Bouche précise qu’elle était encastrée dans un mur des communs de l’ancien château, sur la place haute du village. Elle se trouve toujours dans ce lieu, en face de l’actuelle mairie. Dimensions : h. : 98 ; l. : 57 ; ép. : non mesurable. Texte A de dix lignes et texte B de quatre lignes. Le texte B est au-dessous du texte A, dans le même champ épigraphique. Les points de séparation sont des hederae. Le champ épigraphique est entouré d’une moulure. Ch. ép. : h. : 75 ; l. : 42,5. H. d. l. : L. 1-4-5-6-7-8 : 3,5 ; L. 2-3-9-14 : 3 ; L. 10 : 4,5 ; L. 11 : 1,1 ; L. 12 : 1,6 ; L. 13 : 1,5. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 106 et 107 ; Bouche, 1664, I, p. 927 ; CIL XII, 59 et add. p. 804 ; Barruol, 1969b, p. 256, fig. 12. Vue. 144 Brigantio Texte A : Mariae, Materni fil(iae), Lucillae. " Marius Matern(us), " 4 Iulia Materna, filiae, Mari(i) " Patern- " us et Iulianus 8 sorori carissimae. " L(ocus) " d(atus) d(ecreto) " d(ecurionum). " Belle gravure régulière. Les L ont leur base qui fléchit vers le bas. Les M ont des hastes externes obliques. Certains A sont asymétriques. L. 6 : le I est long. À Maria Lucilla, fille de Maternus. Marius Maternus, Iulia Materna, à leur fille, Marius Paternus et Marius Iulianus à leur sœur très chère. L’emplacement a été donné par décret des décurions. Texte B : Eundemq(ue) MaternÁ, ob honores IIuirat(us) et flamo“(i) bene gestos, patron(um) cooptar(unt) 4 Brig(antienses). Les lettres sont irrégulières et maladroites, ce qui conforte l’idée que les deux textes n’ont pas été réalisés dans le même temps. L. 11 : V et M en nexus. L. 12 : N et I en nexus. Et ce même Maternus, pour les honneurs si bien gérés du duumvirat et du flaminat, les Brigantienses l’ont choisi comme patron. Erigé afin d’honorer la mémoire de Maria Lucilla, fille de Marius Maternus, ce monument a reçu, dans un second temps, une inscription ajoutée, sans doute par une initiative familiale, pour célébrer le patronat de cité obtenu par le père de la défunte. Le texte nous apprend que Maternus a été désigné comme patron après avoir rempli brillamment une 145 Brigantio carrière municipale avec certainement de grandes générosités. L’antériorité de l’une par rapport à l’autre ne fait aucun doute, comme Hirschfeld le faisait déjà remarquer. Il y a, d’ailleurs, une différence de style dans la gravure des deux textes. De manière générale, l’inhumation d’une simple particulière se faisait sur un terrain privé, ce qui n’est pas le cas de Maria Lucilla. L’accord de l’ordo suppose que cette enfant appartenait à la nobilitas locale, son père ayant déjà commencé une carrière municipale qui le plaçait parmi les honestiores de la cité sans que cela soit précisé dans l’épitaphe. Il est également possible que la cité ait décidé de créer une nécropole sur un terrain public, le droit d’ensevelir les premiers défunts nécessitant l’autorisation des décurions ou, enfin, que l’ordo ait voulu atténuer par cette décision la tristesse d’une famille pour la perte d’une enfant en bas-âge. Si l’ordo apparaît à de nombreuses reprises dans l’épigraphie de Brigantio, Marius Maternus est le seul magistrat connu et le seul patron. Sa désignation comme patronus ciuitatis a été facilitée par sa gestion remarquée du duumvirat et du flaminat, mentionnés dans cet ordre, ce qui permet d’avancer que le sommet de la carrière dans cette cité était la charge de flamine. Nous retrouvons ici l’une des deux catégories de patroni mises en avant par R. Duthoy pour l’Italie voisine, à savoir les patroni cooptés parmi les concitoyens qui ont fait preuve d’une grande bienveillance envers les leurs (Duthoy, 1984, p. 25). Si tant est qu’ils aient existé, nous ne connaissons pas les autres magistratures et sacerdoces de cette cité. Nous constatons que certaines dédicaces découvertes dans les Alpes maritimae (impériales ou à des notables locaux) sont présentées comme des honneurs voulus par la ciuitas, sous-entendu ses citoyens, à l’exemple de ceux offerts à différents principes et à leur famille par la ciuitas Vintiensium (infra inscr. 75, 76 et 77). Parfois, l’expression est ramenée à la simple évocation du nom des habitants de la cité comme dans cette inscription où Marius Maternus a été désigné comme patronus par les Brig(antiones). Ces honneurs, s’ils engagent l’ensemble de la population de la ciuitas, n’en sont pas moins des décisions prises par le seul ordo, une telle désignation étant du ressort du sénat local (rubrique LXI de la lex Irnitana, AE 1986, p. 98 pour le texte et p. 124 pour la traduction). Le gentilice Marius est bien représenté dans toutes les provinces occidentales (OPEL III, p. 59). Il en est de même du gentilice impérial Iulia. Les parents et l’un des fils portent des cognomina symbolisant les rapports familiaux, très répandus dans les Alpes maritimes (Paternus, Maternus / -a) et, de façon générale, dans le monde celtique. À l’inverse, les deux autres enfants ont des surnoms qui sont des unica pour cette province. Iulianus est clairement dérivé du gentilice de la mère. Ce cognomen est largement diffusé dans le monde romain (Alföldy, 1969, p. 223-224). Lucilla est un surnom latin majoritairement féminin (106 femmes pour 8 hommes, voir Kajanto, 1965, p. 173). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes, l’emploi du datif, l’utilisation des duo nomina et la sobriété du texte incitent à dater cette inscription au plus tard du début du IIe s. 146 Brigantio 44. Briançonnet - Épitaphe de Primus, fils de Iustus Stèle de calcaire à sommet triangulaire. Le fronton est occupé par un cartouche à double moulure qui comporte, en creux, une lunule et une étoile à chaque angle. Dans la partie inférieure, deux instruments sont représentés : celui de gauche peut s’apparenter à une faux et celui de droite à une pelle. En remploi dans le mur du cimetière du hameau de La Sagne, à gauche de la chapelle (Blanc). Présentée par erreur dans l’Année épigraphique (1983, 645) comme conservée dans la commune d’Entrevaux, territoire de la ciuitas Glanatina, à partir d’un texte d’A. Héron de Villefosse (1918). Selon les habitants du hameau, son lieu de découverte serait à situer aux alentours de l’oratoire Saint-Jean, à environ 2 km à l’est de La Sagne, au bord de la voie romaine reliant Castellane à Briançonnet et Glandèves. Dimensions : h. : 136 ; l. : 67 ; ép : non mesurable. Fronton h. : 28 ; l. : 61. Texte de huit lignes gravé en creux dans un cartouche rectangulaire, délimité par une double moulure. La dédicace aux dieux Mânes est gravée au-dessus de ce cartouche. Ch. ép. : h. : 62 ; l. : 48. H. d. l. : L. 1-3-5-8 : 4,5 ; L. 2-4-7 : 4 ; L. 6 : 3,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 379 ; Héron de Villefosse, 1918 (AE 1983, 645) ; Barruol, 1969b, p. 268, fig. 17 (AE 1971, 240). Vue. D(is) M(anibus). Lucius, Primi fil(ius), Primo, Iusti fil(io), 4 patri pi<i>ssimo et de me bene merito, et Surae, matri, defunctis. De suo, 8 u(iuus) p(osuit). Gravure profonde. Certaines lettres penchent vers la gauche. Les M ont des hastes externes obliques. Les espaces entre les lettres sont irréguliers. Le texte est aligné à gauche. Nous nous écartons de la lecture de Héron de Villefosse, qui donnait comme nom au défunt Iucius et comme patronyme au père Iusius. L. 5 : nous ne reprenons pas l’hypothèse de développement de de me en deme(rito) (Héron de Villefosse). Nous penchons pour une absence d’abréviation et une personnalisation de la dédicace avec l’emploi de la première personne. L. 8 : la ligne est séparé de quelques centimètres du reste du texte. Aux dieux Mânes. Lucius, fils de Primus, à Primus, fils de Iustus, père très dévoué et qui fut bien méritant envers moi, et à Sura, ma mère, tous deux décédés. À ses frais, il éleva (ce monument) de son vivant. 147 Brigantio Pérégrins, les membres masculins de cette famille sont désignés par leur nom unique suivi de leur patronyme. Le père porte le cognomen latin Primus, très répandu dans les provinces celtiques (OPEL III, p. 161). Le patronyme du père est également un cognomen latin banal. Quant au fils, son nom unique est le praenomen Lucius, utilisé fréquemment en tant que nom unique ou que cognomen dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 233). La mère a sa filiation passée sous silence, signe d’un possible affranchissement. Son nom, Sura, est peut-être d’origine sémitique (Alföldy, 1969, p. 303) mais son aire de diffusion est principalement celtique, en particulier le nord de l’Italie et le Norique (Alföldy, 1969, p. 303), ce qui encourage à le considérer comme celte (Holder, 1896-1913, col. 1678-1682 et Ellis Evans, 1967, p. 472-473). Le fronton triangulaire conserve en relief, une lunule et des étoiles. La lunule est particulièrement présente dans les monuments funéraires en milieu celtique, plus particulièrement le long des axes routiers et fluviaux (Kooy, 1981, p. 45-46). C’est un décor récurrent dans le corpus des Alpes maritimes. Outre notre inscription, elle se retrouve sur quatre autres monuments du territoire de Brigantio (infra inscr. 51, 57, 60 et 61), ainsi que trois de Vintium (infra inscr. 96, 138 et 139), deux dans le territoire de Cemenelum (infra inscr. 189 et 355) et un dans le territoire de Nikaia (CIL V, 7900). Si ce fronton représente le ciel étoilé où domine la lune, il est difficile d’identifier la croyance exprimée par cette image. Est-ce la résurgence d’une croyance indigène ou l’adoption d’un culte oriental, voire un syncrétisme celto-oriental ? La question reste ouverte (Kooy, 1981, p. 57-62). Pour ce qui est des Alpes maritimes, nous pouvons remarquer que ces stèles à lunule se trouvent dans le territoire de cités dont certains habitants ont fait partie d’unités militaires (Cemenelum et Glanate) et qui sont traversées par des axes de communication d’importance (Cemenelum, Vintium et Brigomagus). Datation : l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes et l’accent personnel introduit par le passage à la première personne situent cette inscription dans le courant du IIe s. 45. Briançonnet - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée. Trouvée dans le village, à proximité immédiate de la chapelle Saint-Martin (Solier). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. Points de séparation de forme circulaire (Solier). D’après la pierre : Solier, 1572, p. 112 (Blanc, 1878, n° 375 ; CIL XII, 61 [Barruol, 1969b, p. 257]). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). [---]BR ! M[---] [---]DR ! P ! [---] 148 Brigantio 46. Briançonnet - Fragment indéterminé Bloc de calcaire brisé de tous côtés. Inséré dans le mur sud de l’église paroissiale, à droite de la porte, dans sa partie inférieure. Il est placé dans le sens horizontal et caché, en partie, par les deux premières marches d’accès à l’église (Barruol). Nous avons vu ce fragment mais les lettres ne sont plus visibles. Dimensions : h. : 99 ; l. : 34 ; ép. : non mesurable. Texte de deux lignes. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : Barruol, 1969b, p. 257. Vu. --[---]IA[---] [---]CO[---] --- 47. Briançonnet - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée. Gravée sur l’une des marches de l’escalier d’entrée de l’église paroissiale, dont une partie serait recouverte par la marche supérieure (Blanc). Pais précise que lors de la rénovation de l’église, cette pierre a été employée comme soubassement du nouvel escalier (CIL XII add. p. 804). Elle n’a jamais été retirée de cet emplacement. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 374 ; (CIL XII, 60 et add. p. 804 ; Barruol, 1969b, p. 256-257). Non vue. [---]I[---] [---]M[---] [---]LA[---] 4 [---]RIGOMA[---] Blanc précisait que la majeure partie des lettres était effacée à cause du passage des fidèles. Si le contenu et la fonction de cette inscription restent inconnus, la dernière ligne a été interprétée, à tort, comme un nouveau témoignage du nom antique de Briançonnet (Barruol, 1969b). Ce nom étant Brigantio, les lettres –rigoma- sont à rapprocher du nom de deux autres ciuitates des Alpes maritimes : Rigomagus / Faucon-de-Barcelonnette ou Caturigomagus / Chorges. 48. Briançonnet - Fragment indéterminé Cippe de pierre. Situé dans le mur ouest de l’église paroissiale, à droite de la porte (Barruol). Un cippe, à la surface très abîmée, se trouve dans la première rangée du mur. Il correspond à l’endroit désigné par G. Barruol, mais ne comporte plus de texte. Dimensions : inconnues. 149 Brigantio Texte d’une ligne. D’après la pierre : Barruol, 1969b, p. 257. Vu. --[---]I V --- 49. Briançonnet - Fragment indéterminé Fragment supérieur gauche d’un cippe. Vu dans le mur intérieur d’une maison particulière en 1971 (Daumas). Dimensions : h. : 40 ; l. : 40 ; ép. : non mesurable (Daumas). Texte de trois lignes. L’inscription était placée dans un cadre mouluré. D’après la pierre : Daumas, 2005, p. 181 (cliché). Non vu. MMA[---] CMA[---] IIIO[---] --La répétition des lettres MA, à la première et à la deuxième ligne, suppose l’onomastique de deux personnages ayant leur gentilice débutant par ces lettres, peut-être Marius (supra inscr. 43A), précédé du praenomen M(arcus) pour le premier et G(aius) pour le second. 50. Ascros - Inscription commémorant l’organisation d’un banquet par P. Maturius Fuscus, vétéran de la legio II Augusta Stèle rectangulaire de calcaire local brisée dans sa partie supérieure. Les faces latérales conservent des décors de losanges (sur la face gauche insérés dans des carrés). La face postérieure est mal dégrossie. Découverte en 1950 lors de travaux de labour, à 100 m au-dessus de la route d’Ascros, au lieu-dit les Crottes (Gallia, XVIII, 2, 1960, p. 321). Se trouve toujours à cet endroit. Dimensions : h. : 86 ; l. : 58 ; ép. : 22,5. Texte de neuf lignes gravé en creux dans un cartouche délimité par une moulure et surmonté d’un petit carré en relief. Sur la face latérale, texte de quatre lignes. Ch. ép. : h. : 45,5 ; l. : 45,5. H. d. l. : L. 1-2-3-5-67 : 4 ; L. 4-8-9 : 3,5. D’après la pierre : Octobon, Lamboglia, 1959, p. 121-131 ; Gayet, 1996, n° 2 ; Passeron, Veyne, 2004, p. 271-280 (AE 2004, 867). Vue. 150 Brigantio Texte A : T(itulus) j(ublice) p(ositus). M[turius Foscus, emeritus ex 4 legione II Aug(usta), missus honest[ mcmsione, de suo mibi. 8 Epulauit pagum. Texte aligné à gauche. Le lapicide a repris la même ordinatio pour la première et la dernière ligne. Lettres irrégulières. Les E sont formés de deux hastes verticales. Les O sont bien arrondis. Les hastes externes des M et des N sont obliques. Les L ont leur barre transversale qui s’incline vers le bas. Nous reprenons le développement proposé par J.-C. Passeron et P. Veyne pour la ligne 1. Cette stèle a été placée (en ce lieu) par décision publique. Maturius Fuscus, vétéran de la IIe légion Auguste, libéré avec un congé honorable, fit à ses frais (ce monument) pour luimême. Il fit banqueter le pagus. Texte B (face latérale gauche) : P(ublius) M(aturius) F(uscus) 4 F(ecit) Cette face ne comporte plus qu’une lettre, un P, sur les quatre données en 1959 par Octobon et Lamboglia. Nous reprenons à nouveau le développement de J.-C. Passeron et P. Veyne, que nous trouvons plus pertinent que celui de N. Lamboglia qui voyait dans ces quatre lettres les initiales des prénoms des participants. Ce banquet a certainement rassemblé plus de quatre personnes. Publius Maturius Fuscus fit (élever ce monument). Emeritus de la IIe légion Auguste, Maturius Fuscus commémore l’organisation d’un banquet dans son hameau d’origine. Ce personnage porte un gentilice celtique (Holder, 18961913, col. 482) dérivé du cognomen Maturus, très présent dans les régions celtes (Alföldy, 1969, p. 241). Ce gentilice, très rare, n’est pas inconnu dans le sud-est de la France puisqu’il est porté par un autre légionnaire dans le territoire de Nikaia (CIL V, 7886). Fuscus est un surnom latin fréquent dans les provinces occidentales (OPEL II, p. 156-157) qui se retrouve une fois dans notre province, dans la cité de Vence (infra inscr. 139). Engagé dans la légion, Maturius Fuscus a pu recevoir la citoyenneté lors de son enrôlement. Mais l’absence de praenomen et l’emploi du verbe actif epulauit plutôt que du 151 Brigantio déponent (usage du latin tardif) permettent d’attribuer cette épitaphe au IIIe s. (Passeron, Veyne, 2004, p. 275). Il est donc fort probable que notre personnage était citoyen de naissance en vertu de l’édit de Caracalla de 212. Maturius Fuscus était un personnage d’importance pour sa communauté, l’autorisation d’élever sa stèle dans un lieu public en est l’illustration. Si de telles autorisations ne sont pas rares dans le monde romain, elles le sont pour un emeritus (Passeron, Veyne, 2004, p. 272). La décision publique a sans doute été prise en remerciement de l’epulum offert par Maturius aux habitants de son pagus. Ce banquet organisé par un emeritus n’est que le troisième exemple connu par l’épigraphie (CIL IX, 1618 et AE 1979, 147). Nous ajoutons une précision à l’étude de J.-C. Passeron et P. Veyne. L’emploi de sibi, pour lui-même, fait apparaître la possibilité que ce monument a peut-être joué le rôle d’épitaphe, Fuscus ayant voulu commémorer l’organisation de l’epulum sur sa pierre tombale. Notre vétéran n’était pas le seul légionnaire de la IIe légion Auguste à avoir été recruté dans les Alpes. Q. Iulius Seuerus, originaire de Dinia, était lui aussi membre de cette légion (CIL VII, 122). La IIe légion Auguste était cantonnée dans l’île de Bretagne dès l’année 43 et s’y trouvait encore durant le IIIe s. (Keppie, 2000). Cette inscription ne permet pas de connaître le nom du pagus où a été organisé l’epulum. La découverte d’une inscription mentionnant un pagus Berit( ?) dans la commune limitrophe de la Penne (infra inscr. 55), à l’ouest d’Ascros, peut correspondre au pagus de Maturius Fuscus. Datation : l’absence de praenomen, l’emploi du verbe actif epulauit, étranger au latin classique et l’imitation de la cursive pour certaines lettres ont amené J.-C Passeron et P. Veyne à dater l’inscription du IIIe s. 51. Ascros - Inscription indéterminée Stèle de grès mal dégrossie. La partie supérieure comporte une lunule. Dans la partie médiane, deux encoches de forme rectangulaire sont placées sous les angles inférieurs du cartouche. Signalée, en 2004, par Mme Jannet-Vallat, conservatrice du musée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Se trouve actuellement dans le jardin de la propriété de M. Bottigliengo, ancienne propriété Baréty, à la limite entre les départements du Var et des Alpes-Maritimes, commune d’Entrevaux, au lieu-dit Valcros. Il semblerait que cette stèle ait été découverte dans la commune d’Ascros, quartier des Crottes, et transportée en 1900 par M. Baréty dans cette propriété. Cependant, s’il décrit une stèle proche de celle-ci, cet érudit ne parle pas de la lunule, ni des encoches présentes sous le formulaire. Dimensions : h. : 131,5 ; l.: 68; ép.: 24. Diam. croissant: 20,5. Encoche gauche: h. : 6 ; l. : 3 ; prof. : 3. Encoche droite : h. : 7 ; l. : 3 ; prof. : 3. Texte de cinq lignes. Points de séparation circulaires. Ch. ép. : h. : 27 ; l. : 34. H. d. l. : L. 1 : 2 ; L. 2-3-4 : 3 ; L. 5-6 : 2,5. D’après la pierre : Baréty, 1909, p. 59, note 5 ; Morabito, Salicis, 2004 (AE 2004, 868). Vue. 152 Brigantio Talus Pat(ernus ?) et filius, ! Secundinus +PT+++ Comcnus ! Œl ++F[---] 4 û ! IPS+ ! L[...]N[.]S Lucio ! fil(i)o ! suo. L’inscription est très dégradée du fait de son exposition aux intempéries depuis des décennies. La lecture est difficile et ne peut être considérée comme certaine. Les lettres encore visibles sont irrégulières et la gravure peu profonde. La graphie est peu soignée. L’horizontalité des lignes n’est pas respectée. Les espaces entre les lettres ne sont pas réguliers. Notre restitution tient compte des résultats du moulage et du texte proposé par Baréty. L. 1 : nous ne lisons plus qu’un T et un L au début de la ligne. Nous reprenons le texte de Baréty. Nous développons l’abréviation Pat en Paternus. L. 2 : nous restituons Secundinus à la place de Fecundinus. Nous ne lisons pas les lettres proposées en fin de ligne par Baréty (M P INC) : nous ne relevons qu’un P et un T suivis par trois hastes plus ou moins verticales. L. 3 : Baréty proposait Talus nep et filius. En réalité, le début de la ligne est occupé par un C avec un O gravé à l’intérieur de cette lettre. N et E en nexus. Nous ne lisons qu’un F pour la fin de la ligne. L. 4 : nous ne lisons pas uiuens en fin de ligne, mais seulement les lettres L et N. E et T en nexus. L. 5 : nous lisons la même chose que Baréty. Nous ne lisons pas après cette ligne [---]O[---] proposé à tort par l’Année Épigraphique. La mauvaise conservation de l’inscription ne permet pas de restituer un texte assuré. Seuls quelques noms semblent restituables. Nous ne comprenons pas l’ordonnancement général du texte et son sens. S’agit-il d’une épitaphe ? Il est impossible d’établir le nombre de personnages et les liens qui les unissaient. Nous pouvons seulement restituer des surnoms comme Talus et Paternus à la première ligne, Secundinus à la deuxième ligne, Cominus et Nel à la troisième ligne et Lucius à la dernière ligne, en pensant à des pérégrins. La présence de suo suggère que l’un des personnages au nominatif était le père de Lucius. Datation : les stèles à lunule sont présentes en Gaule entre le Ier s. et le tout début du e III s. 52. Cuébris - Épitaphe de M. Cenouelius Craginus Stèle à sommet circulaire en matériau indéterminé. Découverte en 1792, au lieu-dit de la Croix-Saint-Pierre, au sud-ouest de La Penne, et vue uniquement par l’abbé Bonifassi en 1808. Dimensions : inconnues. 153 Brigantio Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 58, dessin avec écriture en capitales (CIL XII, 25). Perdu (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). [D(is) M(anibus)] M(arci) Cenoueli Cragi4 ni, a(nnos) LXX. Le nom du défunt, au génitif, implique la présence de la dédicace aux dieux Mânes. L. 4 : le L, à la suite du N, est soit une erreur du lapicide, soit une méprise de Bonifassi qui a confondu ce L avec un I long. Aux dieux Mânes de Marcus Cenouelius Craginus, âgé de soixante-dix ans. Mort à un âge avancé, M. Cenouelius Craginus est un citoyen dont le gentilice et le cognomen sont obscurs. Cenouelius, si le mot a été bien copié, ne se rencontre qu’à cette occasion dans l’onomastique latine. Il pourrait traduire une particularité physique, « longue boucle » avec la racine gauloise ceno-, ou un trait moral, « modeste, honnête » sur la racine uelio- (Delamarre, 2003, p. 114 et 311). Le cognomen Craginus est, lui aussi, sans exemple. Il est dérivé de Cragus, nom présenté comme celte par A. Holder (1896-1913, I, col. 1155). Sa présence dans un massif reculé des Alpes maritimes montre peut-être une origine locale. Datation : la dédicace aux dieux Mânes et la mention de l’âge du défunt placent cette inscription dans le cours du IIe s. 53. Gars - Fragment d’épitaphe de Maria Lucilla ( ?) Autel de pierre avec base et sommet moulurés sur trois côtés. La face latérale gauche est insérée dans le mur de clôture du cimetière. La face antérieure est fortement mutilée dans sa partie droite et une partie du joint cache l’extrémité gauche. Une ascia incomplète est visible dans la partie inférieure de cette face. Relevé au XIXe s. au pied-droit de la porte d’entrée du cimetière (Blanc), où il se trouve encore. Dimensions : h. : 97 ; l. : 41 ; ép. : 40. Texte de quatre lignes. Ch. ép. : h. : 58 ; l. : 40. H. d. l. : L. 1 : 3,5 ; L. 2 : 4 ; L. 4 : 4,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 391 bis (CIL XII, 63 et add. p. 804). Vu. 154 Brigantio M_morc[_ M[a]lc[[e] Luc[i]l[lae] [---] 4 [---]H[---] --- L’inscription est grandement mutilée et seules les deux premières lignes sont déchiffrables. Les lettres sont très irrégulières et mal alignées. À la mémoire de Maria Lucilla ( ?)… Le M terminant la première ligne se rapporte au nom de la défunte, dont la suite apparaît au début de la deuxième ligne. Le joint au ciment recouvrant l’extrémité gauche de la face antérieure ne peut cacher qu’une seule lettre. Nous optons dès lors pour M[a]ria. Enfin, nous ne lisons pas dulc- comme E. Blanc et E. Pais, mais Luc[.]l[---]. Nous proposons de lire Maria Lucilla, gentilice et surnom déjà rencontrés dans la cité de Briançonnet (supra inscr. 43A). Puisque nous avons déjà l’épitaphe de Maria Lucilla, fille de Marius Maturus, patron de la cité, la présente Maria Lucilla devait être une parente, un autre membre de la famille des Marii de Briançonnet. Datation : courant du IIe s. ou du IIIe s., par la dédicace à la memoria et la présence d’une ascia. 54. Les Mujouls - Dédicace d’un sanctuaire et d’un autel par un particulier à Mars Veracinius Autel de pierre avec base et sommet moulurés sur trois côtés. L’angle antérieur gauche de la base est brisé. La partie postérieure de l’autel a été taillée afin de l’insérer dans un mur de soutènement. Les angles antérieur et postérieur droits du sommet sont également cassés. Un focus occupe le sommet. Le fronton conserve partiellement des puluini. Découvert au début du XXe s. par un agriculteur qui le signala au Dr Barralis. Ce dernier a transmis l’information à J. Levrot, bibliothécaire de la ville de Nice. L’autel se situait au col d’Abdoun, commune des Mujouls, à 150 m au N.-O. du lieu-dit « la Chapelle », au sommet d’un mur de soutènement qui s’étirait au pied des rochers de Maumal (Bodard, Cheneveau). Dernièrement, il a été transporté dans une chapelle de la commune de Cipières où il se trouve toujours. Dimensions : h. : 101,5 ; l. : 45 ; ép. : 43. 155 Brigantio Texte de neuf lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h.: 54; l.: 42,5. H. d. l. : L. 1 : 4,5 ; L. 2 : 4 ; L. 3-8-9 : 3,5 ; L. 4-5-6-7 : 3. D’après la pierre : Levrot, 1911 ; Bodard, Cheneveau, 1967-1968, p. 71-78 ; Barruol, 1969b, p. 269-276, fig. 19 (AE 1971, 241). Vu (Cliché : collection G. Barruol). Deo Marti Veracinii, M(arcus) ! Quartinium, 4 Auitiani ! fil(ius), Paternus, a_dem feccn et aram posu[it], 8 libens mer[i]ti, ! ex ! uoto. Les lettres commencent à s’effacer du fait de l’exposition prolongée aux intempéries. Les O, les Q et les P sont bien arrondis. Les M ont des hastes externes verticales. Les A ne sont pas barrés. Un éclat sur la pierre a fait disparaître la fin des lignes 7 et 8. Au Dieu Mars Veracinius, Marcus Quartinius Paternus, fils d’Auitianus, fit ce sanctuaire et éleva l’autel, de bon gré et à juste titre, à la suite de son vœu. L’autel dressé à Mars Veracinius est localisé sur un itinéraire permettant de joindre les villages de Gars et d’Aiglun et, plus loin, l’ancienne ciuitas de Briançonnet à celle de Vence. Cet ex-voto atteste l’existence d’une aedes dressée par le dédicant. Des pierres taillées, des fragments de tegulae et des céramiques antiques trouvés dans les environs immédiats du lieu de la découverte sont susceptibles d’appartenir à ce sanctuaire rural (Barruol, 1969b, p. 273274). Après une campagne de prospection géophysique suivie de sondages, un établissement antique a été repéré dans ce lieu et fait actuellement l’objet d’une fouille (Golosetti, 2006 et 2007). Cet établissement témoigne de l’utilisation de cet axe de communication dès l’Antiquité. Cette situation au bord d’une voie, au sommet d’un col, semble conférer à Mars Veracinius la qualité de protecteur de la route et des voyageurs, fonction le plus souvent attribuée à Mercure (Barruol, 1969b, p. 275-276). Le rapprochement entre l’épithète Veracinius, dont on ne sait si elle est topique, mystique ou ethnique, et l’ethnonyme Verucinii, peuplade que G. Barruol localise dans le nord-ouest du territoire de Forum Iulii (1969a, p. 212), est également envisageable même si Verucinii peut évoquer la racine gauloise ueru-, «large, généreux » alors que Veracinius la racine uer(o)-, « sur, super » (Delamarre, 2003, p. 156 Brigantio 314 et 317). Dans l’hypothèse où la parenté se confirmerait entre ces deux termes, la présence d’un monument dédié à Mars Veracinius dans la vallée de l’Estéron ne serait cependant pas un élément déterminant pour localiser la peuplade des Verucinii dans cette vallée. Ce dieu a pu voir son culte se diffuser chez les voisins immédiats des Verucinii à l’exemple du dieu Allobrox, divinité éponyme des Allobroges, qui se retrouve également dans le territoire de leurs voisins Voconces (Tournié, 2000, p. 544). Quartinius, gentilice latin, n’est pas inconnu dans les Alpes maritimes. Une famille de la cité voisine de Salinae est désignée par ce nom (supra inscr. 24 (duo)). Paternus est le cognomen le plus répandu dans notre province. Le père du défunt est désigné par son cognomen, Auitianus, formé sur le surnom Auitus, peu répandu dans le monde romain. Unique dans les Alpes maritimes, il se retrouve dans une dédicace à Jupiter de la province voisine des Alpes cottiennes (Mennella, 1998, p. 77-78). Auitianus se relève essentiellement dans les Espagnes et en Belgique (OPEL I, p. 230-231). En Narbonnaise, il se rencontre à Vaison (CIL XII, 1395), dans la cité des Voconces (CIL XII, 1311) et à Arles (CIL XII, 719). Un seul exemple se rencontre dans les provinces de l’Italie du Nord, à Aquilée, dans la Xe regio (CIL V, 8371). Datation : entre la deuxième moitié du IIe s. et la fin du IIIe s. pour l’emploi de deo avant le nom de la divinité (Cibu, 2003, p. 345-348). 55. La Penne - Dédicace à Mars Leusdrinus par le pagus Berit( ?) Pierre non caractérisée. Mentionnée pour la première fois par l’abbé Papon, qui ne donne pas les circonstances de la découverte mais précise qu’elle « … servait de base au bénitier d’une chapelle hors du village ». Durante donne comme lieu de découverte un champ voisin du village et l’année 1757. Blanc déclare l’avoir copiée dans le cimetière de La Penne où elle était à demi-enfouie. Pais ne précise pas le lieu où il l’a vue (CIL add. p. 803). Nous ne l’avons pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Papon, 1777, I, p. 108 ; Bonifassi, 1808, n° 4 ; Durante, 1847, p. 291 ; Blanc, 1878, n° 350 ; CIL XII, 2 et add. p. 803. Perdue (Dessin : Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice ; développement et corrections au crayon gris). Deo Marti Leusdrino, pag(ani) Beriti4 ni de suo, sibi, pos(uerunt). L. 2 : Bonifassi a rectifié au crayon gris Iesud- en Ieusd-. Leusdrinus est proposé par Pais au lieu de Ieusdrinus donné par Papon, Bonifassi et Blanc. Nous retenons la lecture du dernier savant qui a vu cette pierre. Au dieu Mars Leusdrinus, les habitants du pagus Berit( ?) élevèrent (ce monument) à leurs frais, pour eux-mêmes. 157 Brigantio L’absence de données sur le lieu exact de découverte de cet autel ne permet pas de déterminer si ce lieu se situait à proximité d’une voie. Néanmoins, cet hommage public peut supposer l’existence d’un sanctuaire dans le chef-lieu du pagus, qui plus est si Mars Leusdrinus était bien la divinité tutélaire de ce territoire. Cet hommage n’est pas la conséquence d’une initiative privée mais celle des habitants d’une circonscription territoriale et administrative de la cité de Briançonnet. Cette résolution collective est le signe de l’importance de cette divinité pour la communauté. Il est difficile de préciser la signification de l’épithète. Elle serait composée des termes gaulois leud, « le peuple », et rinos, « la source » (Finocchi, 1994, p. 115-116). Si l’ethnique Beritini désigne les habitants du pagus, la localité pouvait s’appeler Beritum, Beritus ou Beritae. La découverte de cette dédicace à La Penne montre que le pagus Berit( ?) devait s’étendre sur le territoire de cette commune, aucun toponyme médiéval ou contemporain ne venant le confirmer. Datation : entre la deuxième moitié du IIe s. et la fin du IIIe s., par l’emploi de deo (Cibu, 2003, p. 356). 56. Pierrefeu - Fragment d’inscription Fragment de stèle brisé de tous côtés (Baréty). Encastré dans un mur, au nord de Pierrefeu, dans le quartier de Cadarei (Blanc). Pais précise que cette inscription était dans un mur de soutènement, mais pas dans le quartier de Cadarei : sur la route de Toudon à Ascros, sous l’ancien couvent de Saint-Jean-d’Oreuil, non loin de la bastide Vegautier (partie nord de l’actuelle commune, à proximité de la D 27). Ce fragment a ensuite été transporté par Baréty (1909a, p. 59 note 5) dans sa propriété d’Entrevaux, avec l’inscription 51. Si nous avons vu cette dernière, nous n’avons pu retrouver ce fragment de stèle. Dimensions : inconnues. Texte de huit lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 381 ; CIL XII, 21 et add., p. 803. Perdu. [---]MEDVCINO[---] [---]ME[---]V[---] [--- fr]atribus N[---] 4 [--- ne]potibus CA[---] [---]LLINIS QVIBVS [---] [--- Cemen]elo ciuita[te ---]SB [---]A scola T[---] 8 DON Il est impossible d’offrir une restitution de ce texte fragmentaire qui devait être plus étendu à droite et à gauche. Mommsen, d’après les lignes 4 et 5, proposait de voir une confrérie à l’origine de cette inscription : les adorateurs d’Apollon, c(ultores) A[po]llinis. Cependant l’examen des différents volumes du CIL et de l’Année Épigraphique montre que les membres des collèges 158 Brigantio apolliniens sont en général nommés Apollinares (par exemple dans la deuxième région italienne, à Luceria, (CIL IX, 815)). D’autre part, il est difficile de restituer A|[po]llinis aux lignes 4 et 5 si, comme nous le pensons, le texte était plus étendu des deux côtés. Sommes-nous en présence d’une épitaphe ? Les termes fratres et nepotes pourraient faire penser à une épitaphe collective. Mais les restitutions [Cemen]elo ciuita[te] et scola vont dans le sens de la dédicace d’un monument public. Dans ce cas, cependant, nous ne comprenons pas la présence des termes de parenté au pluriel. Le rapport entre ces individus et la mention de la cité nous échappe. 57. Roquestéron - Épitaphe d’un inconnu Fragment supérieur d’une stèle de calcaire à sommet triangulaire. Le fronton comprend une lunule en relief, insérée dans un cartouche triangulaire mouluré. Les angles de ce cartouche sont occupés par des décorations circulaires (des rosaces ou des étoiles qui ont perdu leurs branches ?). La partie inférieure comporte deux cartouches rectangulaires verticaux, moulurés, dont le bas est encastré dans le sol de la rue. Ils comportaient des décors dont nous ne distinguons plus qu’un gladius, gravé en relief, dans la partie droite du cartouche droit. Cette partie inférieure devait représenter la porte d’un tombeau et comporter d’autres cartouches. Placé à l’entrée du village, par la route de Sigale, sous une voûte qui couvre le commencement de la rue menant à l’ancienne poste (Blanc). La rue est aujourd’hui nommée « Voie Romaine ». Le fragment est encastré dans le mur d’une habitation. Dimensions : h. totale : 137 ; l. totale : 76 ; ép. cons. : 12. Fronton : h. : 34 ; l. : 59. Cartouche gauche : h. cons. : 24 ; l. : 23,5. Cartouche droit : h. cons. : 32 ; l. : 29. Texte de quatre lignes gravé en creux dans un cartouche rectangulaire, à double moulure. Ch. ép. : h. : 51 ; l. : 61. H. d. l. : L. 1 : 7 ; L. 2-3-4 : 5 ; L. 5 : 4,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 61 ; CIL XII, 5704. Vu. [---]M+MI [---]N[---] CN[---]NI 4 [---]VNT PER 159 Brigantio Le texte est pratiquement effacé. Certaines lettres ont disparu depuis la visite de Pais, à la fin du XIXe s. Nous ne distinguons que quelques lettres dans la partie droite du cartouche. Les M ont des hastes externes obliques. L. 3 : le C et le début d’un N sont désormais illisibles. L. 4 : nous ne lisons plus les lettres P, E et R qui précédaient la fin de la ligne. Il est impossible de déterminer si l’espace entre la L. 3 et la L. 4 était vide ou s’il contenait une ligne de texte. Ce monument est un nouvel exemple de stèle à sommet triangulaire et à cartouches multiples comportant des décors gravés en relief, symbolisant des portes de tombeau. Le territoire de Cemenelum comporte deux stèles de ce type, découvertes en 1963, dans la nécropole dite de la « Voie Romaine », dans le quartier de Cimiez (infra inscr. 189 et 192). Une stèle de ce type était présente dans le territoire de Nikaia, dans le pavement de l’église Saint-François, au XIXe s., dans le Vieux-Nice. Elle est aujourd’hui perdue (CIL V, 7900). Ces trois stèles comportent des épitaphes de soldats et possèdent comme décor, entre autres, des armes et des uexilla. Si nous ne pouvons restituer un texte pour cette stèle, la présence d’un gladius et le style proche de celles de Cemenelum font penser à l’épitaphe d’un soldat. Elle appartient également à la catégorie des stèles dites « à lunule » qui sont particulièrement représentées dans la province des Alpes maritimes et au nombre de quatre dans le territoire de Brigantio (supra inscr. 44, 51 et 60). Datation : peut-être du Ier s. de notre ère, comme les trois stèles de ce type présentes dans les territoires de Cemenelum et de Nikaia. 58. Roquestéron-Grasse - Épitaphe de M. Cupitius Paternus, décurion Fragment de pierre retaillé sur trois côtés pour être inséré dans un mur. Le côté droit est cassé dans sa partie inférieure. Dans le mur de la maison nommée « l’Estivalière », en face de la mairie (Blanc) où il se trouve toujours. Dimensions : h. : 30 ; l. : 44 ; ép. : non mesurable. Texte de quatre lignes. H. d. l. : L. 1-3-4-5 : 3,5 ; L. 2 : 4. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 60 ; CIL XII, 19 et add., p. 803. Vu. D(is) [M(anibus)] M(arci) Cujiti Pat_rni, decu4 [ri]ini<s> a(nnos) LXXV. Tutus `il(ius). Gravure irrégulière de qualité médiocre. Les A ne sont pas barrés. Le nom du défunt, au génitif, implique la présence d’une dédicace aux dieux Mânes dont le D est peut-être présent dans l’angle supérieur gauche. L. 4 : le lapicide a employé le datif en lieu et place du génitif pour le décurionat. Aux dieux Mânes de Marcus Cupitius Paternus, décurion âgé de soixante-quinze ans. Tutus son fils. 160 Brigantio Décurion d’une ciuitas non précisée pouvant être Brigantio, M. Cupitius Paternus porte les tria nomina du citoyen. Âgé de soixante-quinze ans, le défunt n’a pas connu de carrière des honneurs. Il devait donc avoir la citoyenneté romaine à sa naissance, car le décurionat seul, sans l’exercice d’une magistrature, ne lui aurait pas permis de l’obtenir. Il appartenait sans doute à la catégorie des pedani. Son gentilice à « fréquence celtique », dérivé du cognomen latin Cupitus, est très rare puisqu’il ne se rencontre qu’à huit reprises dans la partie occidentale de l’Empire. Absent des autres provinces alpines et des régions du nord de l’Italie, il apparaît en Narbonnaise, chez les Voconces (CIL XII, 5844) et en Avignon (CIL XII, 1036), en Aquitaine, en Belgique, en Dalmatie et dans le Norique (OPEL II, p. 88). Paternus est le surnom le plus répandu des Alpes maritimae. À la ligne 5, le surnom du fils est complet. D’origine celtique, il pourrait rappeler les termes Teuta, Touta « la tribu, le peuple », ou Tuto, Touto « gauche » (Delamarre, 2003, p. 295 et 305). Ce cognomen est peu fréquent (10 hommes, 3 esclaves et affranchis et 9 femmes dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 280). Il ne se rencontre qu’ici pour toutes les provinces alpines et le nord de l’Italie. Il est mentionné à quatre reprises en Narbonnaise, dans la seule cité de Nîmes (CIL XII, 3920, 3950 (duo) et 3964). Datation : la dédicace aux dieux Mânes et la mention de l’âge du défunt font penser à une datation dans le cours du IIe s., peut-être la première moitié pour la concision du texte. 59. Sallagriffon - Fragment de stèle Stèle de calcaire brisée dans sa partie supérieure. La face antérieure est polie. La face postérieure est brute. Découverte au XVIIIe s. dans la plaine, en contrebas du village (CIL). Elle se trouvait au bord du chemin qui traverse le plateau. Transportée dans le cimetière du village, elle est placée contre le mur de clôture, à gauche de l’entrée. Dimensions : h. : 83 ; l. : 58 ; ép. : 17. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1-2 : 6,5. D’après la pierre : CIL XII, 5703a (FOR 06, 227) ; Compan, 1980, p. 229. Vue. --N[… ?]EL+ Seueri T --- Lecture très difficile. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. 161 Brigantio Seul peut être restitué le cognomen Seuerus, qui se rencontre à plusieurs reprises dans notre province. 60. Sigale - Fragment d’épitaphe Stèle de pierre sommairement taillée, à sommet arrondi, comportant une lunule dans sa partie supérieure. Des réglures sont nettement visibles. Le monument est très dégradé, les côtés attaqués par l’érosion. Découverte dans le voisinage immédiat de Notre-Dame-d’Entrevignes. Déplacée dans la propriété de M. Terranova, en contrebas de la chapelle. Dimensions : h. : 101 ; l. : 43 ; ép. : 22. Texte de quatre lignes. Ch. ép. : h. : 33 ; l. : 43. H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2-4 : 6 ; L. 3 : 7. Diam. lunule : 19. D’après la pierre : CIL XII, 5703. Vue. Moc]ca(e ?) Valeria(e ?) [---]O[---]CVM[---] 4 [---]M[---] Les lettres sont pratiquement effacées. Notre lecture est complétée par celle donnée par Pais dans le CIL. À Moccia Valeria… ou Moccia Valeria à… L’état avancé d’érosion des côtés de ce monument ne permet pas de déterminer si les extrémités des lignes comportaient d’autres lettres, ce qui nous empêche de savoir si nous avons affaire à une seule femme, citoyenne romaine, ou à deux femmes, une défunte et une dédicante. Il est impossible d’établir si cette femme était la défunte ou la dédicante. Moccia, nom celtique (Holder, 1893-1913, col. 603-604), se rapproche du terme gaulois moccos « porc, sanglier » comme Moccus, Mocus ou Mocco (Delamarre, 2003, p. 228). Moccia et les autres noms, qu’ils fassent fonction de gentilices ou de cognomina, sont essentiellement localisés dans les Alpes maritimes et les IXe et XIe régions d’Italie (un Moccius est mentionné en Narbonnaise, à Beaucaire, un Mocco en Norique et un Mocus en Pannonie, voir OPEL III, p. 83). Pour la IXe région, nous relevons Moccius dans les environs de Turin (CIL V, 7147) et à Forum Germa(---) (CIL V, 7835) en limite des Alpes maritimes ; Moccus se rencontre à Pedo à l’extrémité est de la regio (CIL V, 7856) ; Mocus apparaît à Gênes (CIL V, 7749) et autour de Saluzzo (CIL V, 7656). Les formes Mocco et Moccus sont 162 Brigantio présentes dans la XIe région sur les rives du lac Majeur et dans la uallis Ossolae (CIL V, 6644, 6650 et 6645). Pour les Alpes maritimes, voir infra inscr. 222 et 354. Nous restituons Valeria comme possible surnom de cette citoyenne. Le plus souvent employé comme gentilice, Valeria est utilisé à une autre reprise en tant que surnom dans notre province (infra inscr. 91). Incertae 61. La Penne - Épitaphe de P. Montanius Stèle à sommet triangulaire, comportant en dessous du fronton deux cartouches. Le décor et le texte sont en majeure partie effacés. La partie supérieure gauche de la stèle est très érodée. Cependant, le dessin donné par Blanc permet de connaître ce monument avant les dégradations. Le fronton triangulaire comportait une lunule et trois étoiles aux angles. Seule une partie de la lunule et de l’étoile dans l’angle droit est encore visible. La partie inférieure comportait un bucrâne en relief qui aujourd’hui se devine uniquement par une excroissance. Découverte en 1878 lors du déblaiement du cimetière, en contrebas du village (Blanc). Actuellement scellée dans le mur d’enceinte du cimetière, à gauche de l’entrée. Blanc propose un texte de six lignes, alors qu’E. Pais, à peine sept ans plus tard, n’a pu déchiffrer que quelques signes sur trois lignes (io non ho potuto scorgere che dei segni senza valore). Une si rapide altération paraît peu probable. Le texte a-t-il été détérioré volontairement, ou E. Blanc a-t-il présenté un texte étoffé par ses soins (ce qui a amené Hirschfeld à placer cette inscription dans les falsae) ? Difficile de répondre. De nos jours, le cartouche où Blanc présentait l’inscription ne comporte plus aucune lettre. Dimensions : h. : 168 ; l. : 64 ; ép. : 33. Fronton : h. : 36 ; l. : 47. Cartouche central : h. : 39 ; l. : 49. Cartouche inférieur : h. : 67 ; l. : 49. Texte de six lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 380 ; CIL XII, 5705. Vue (Dessin : E. Blanc ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). [D(is) M(anibus)?]. P(ublio) Mon[ta]nio. Fili(i) 4 patri p[i]o, uiui, s[i]b[i], [po]suer[unt]. La restitution Mon[ta]nius est l’hypothèse la plus probable quant au nombre des occurrences de ce gentilice dans les inscriptions occidentales. Les restitutions Mon[ia]nius et Mon[ti]nius (un seul exemple connu à ce jour) sont possibles. 163 Brigantio Aux dieux Mânes. À Publius Montanius. Ses fils élevèrent (ce monument) pour leur père dévoué, de leur vivant, pour eux-mêmes. Publius Montanius, citoyen romain, n’est désigné que par des duo nomina première manière. L’origine alpine de notre personnage transparaît peut-être dans le choix de son gentilice italien à « fréquence celtique ». Montanius est unique pour les Alpes maritimes. Très rare, ce gentilice se rencontre en Espagne Citérieure (CIL II, 4590 et 5684), en Rhétie (AE 1996, 1181), en Dacie (CIL III, 792), en Belgica (CIL XIII, 4555), en Sardaigne (CIL X, 7580), à Nîmes (CIL XII, 3904), à Apt (ILN Apt, 101) et à Lyon (ILTG, 231). Cependant la forme Mon[ia]nius est également envisageable, ce gentilice étant porté à Turin (CIL V, 7118) et à Rome par un militaire originaire de la cité de Pollentia, dans la IXe région italienne (CIL VI, 2439). Datation : l’emploi des duo nomina première manière est extrêmement rare après la première moitié du Ier s. (ce qui accentue le caractère incertain de ce texte). Quant à la dédicace aux Mânes en abrégé, elle est rare avant le début du IIe s. 62. Sigale - Épitaphe d’Albanus Pierre non caractérisée. Mentionnée comme découverte dans le quartier Saint-Sébastien, sans plus de précision (Durante). Blanc a retrouvé une inscription comportant le mot Camia, qui servait de bénitier à l’église de Sigale, mais qui datait du XVIIe s. Son origine romaine est par conséquent douteuse. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Durante, 1847, p. 303 (Blanc, 1878, n° 385 ; CIL XII, 24). Perdue. --Albani, Camia II[---] --… d’Albanus, Camia … 63. Sigale - Fragment indéterminé Fragment non caractérisé. Mentionné uniquement par Durante qui le localise dans le quartier Saint-Sébastien, sans plus de précision. Aucun auteur n’a pu le voir depuis. L’erreur commise par cet auteur pour l’inscription précédente amène à la plus grande prudence pour celle-ci. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Durante, 1847, p. 303 (Blanc, 1878, n° 384 ; CIL XII, 55). Perdu. CTA[---]M[---]C III[---]N[---]CC[---]A[---]I 164 Brigantio Citoyens ou pérégrins originaires de Brigantio connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité Le territoire de cette cité a rassemblé les terres de plusieurs tribus indigènes dont les Velaunii (Barruol, 1969a, p. 372-373). Velaunii : • Quintus ( ?) Caenius, fils de Quintus, cavalier de la IIIe cohorte des Alpins, Velaunus par son origine (Gayet, 1996, n° 233). • [---], fils de Venimantius ( ?),Velaunus par son origine, soldat ( ?) de la cohorte[---] (CIL III, 3302). 165 Glanate Carte 12 – Territoire de la ciuitas Glannatina 166 Glanate Glanate / Glandèves (Carte 12) L’existence de cette cité est attestée par deux documents, l’un daté du début et l’autre de la fin de la période romaine : l’épitaphe d’un membre de la XVe légion Apollinaris, décédé en Pannonie Supérieure sous les Julio-Claudiens, et la Notitia Galliarum1. Glandèves est demeurée une simple ciuitas de droit latin, comme beaucoup d’autres cités de notre province. À l’exemple de Salinae, l’inscription du seul citoyen connu pour cette ciuitas dans la tribu Claudia ne permet pas de conclure à l’octroi du ius Latii par l’empereur Claude2. Ce légionnaire de la legio XV Apollinaris, et plus probablement son père ou son grand-père, a pu obtenir la citoyenneté romaine, à titre personnel, sous l’empereur Claude. Le fait que celui-ci ou les ascendants de sa famille n’aient pas intégré le nomen Claudius dans leurs tria nomina peut s’interpréter également comme le signe d’une gens originaire d’une localité où les habitants étaient inscrits dans la tribu Claudia (peut-être Cemenelum) et qui résidait dans une cité pérégrine3. Il est également possible que ce légionnaire ait obtenu la citoyenneté lors de son recrutement avec une inscription dans la tribu Claudia4 L’inscription de P. Valerius Alpinus dans cette tribu n’est donc pas à généraliser à l’ensemble des citoyens originaires de Glanate. Cette cité devient chef-lieu d’un évêché, au plus tard en 5415. Les limites de la ciuitas Glannatina sont partiellement fournies par les études des territoires de Salinae, de Brigantio et de Rigomagus. Au sud, Glanate était frontalière du municipium Brigantiensium sur l’ensemble du tracé allant de la rive droite du Var et du mont Vial, à l’est, à la Baisse de la Coulette, à l’ouest, en passant par le mont Brune, la montagne du Gourdan et les crêtes des Ferriers. À l’ouest, Glanate partageait sa frontière avec la ciuitas Saliniensium. De la Baisse de la Coulette, la séparation entre ces deux ciuitates passait au sommet de la Gourre, pour monter en direction du nord par la Colle Durand, le Courradour, les Aiguilles de Pelens, la Tête des Muletiers et le sommet des Garrets, où elle rejoint les massifs qui séparaient Glandèves de la cité de Rigomagus / Faucon-de-Barcelonnette. La limite nord de la ciuitas est représentée par une succession de sommets, s’échelonnant sur une dizaine de kilomètres, fermant la vallée du haut Var. Ce secteur était compris entre le sommet des Garrets, à l’ouest, et la Tête de Sanguinière, à l’est, le passage d’un territoire à un autre étant possible par le col de la Cayolle ou celui de la Boucharde. À l’est, la cité de Glandèves était mitoyenne de la capitale provinciale Cemenelum. La séparation entre les diocèses de Nice et de Glandèves débutait au confluent entre le Cians et le Var. Elle remontait le cours de cette rivière pour le quitter en aval de Beuil et laisser cette localité au diocèse de Glandèves. Au nord de Beuil, la limite se fixait sur la ligne de partage des eaux entre le Var et la Tinée, des cols de Crousette, de Crous et de Pal pour aboutir à la Tête de Sanguinière. Les textes médiévaux ne sont pas d’un grand secours pour confirmer l'ancienneté de ce tracé. Cependant la limite diocésaine médiévale entre Glandèves et Nice est à ce jour à retenir comme celle séparant les confins des cités de Cemenelum et de Glanate. Durant l’Antiquité tardive, le territoire de Glandèves a été agrandi vers le sud, avec l’ajout de celui de Brigantio. L’appartenance de la vallée de l’Estéron et de Briançonnet au diocèse de Glandèves présume une deminutio capitis de Brigantio et l’intégration de ces territoires dans la ciuitas Glannatina, au plus tôt dans le dernier quart du IIIe s.6 1 Pour P. Valerius Alpinus, [G]lanat(e) est précisée comme son origo (AE 1958, 225). Dans le chapitre XVII de la Notitia Galliarum, la localité est nommée ciuitas Glannatina (Notitia Dignitatum, p. 274, § XVII, 7). 2 Hypothèse défendue par A. Chastagnol (1995, p. 145). 3 À l’exemple de ce qu’avançait P.-A. Février (1977, p. 285-286). 4 Voir supra l’introduction générale, p. 48-49. 5 Avec à sa tête l’évêque Claudius (Clercq, 1963, p. 145, § 88). 6 Voir supra l’introduction générale, p. 45-46. 167 Glanate 64. Entrevaux - Début d’une épitaphe Couvercle de sarcophage de calcaire en forme de toit à double pente, avec acrotères aux quatre angles. Découvert au quartier de la Seds lors de travaux d’excavations et relevé par G. Vindry en 1983. In situ. Dimensions : h. : 40 ; l. : 90 ; ép. : 60 (dim. Vindry). Texte d’une ligne. Une ascia est gravée au centre du sarcophage. Le D et le M sont gravés sur les acrotères de la face antérieure. D’après la pierre: Vindry dans CAG 04, p. 179 (cliché). Non vu. D(is) ( M(anibus). Les lettres sont de forme cursive. Aux dieux Mânes. Cette dédicace aux Mânes était la formule introductive d’une épitaphe qui devait se trouver sur la cuve perdue de ce sarcophage. 65. Entrevaux - Fragment d’épitaphe Support de calcaire de forme indéterminée. Découvert sur le territoire de la commune et offert au musée de Digne en 1885. Nous ne l’avons pas trouvé lors de notre visite au musée. Dimensions : h. : 16 ; l. : 13 ; ép. : 5,5 (dim. Lieutaud). Texte de deux lignes. D’après la pierre : Lieutaud, 1909-1910, p. 194 ; Catalogue du musée de Digne, 1938, p. 114, n° 600 (AE 1983, 644 ; CAG 04, p. 180 ; AE 1997, 1011). Perdu. --[m]atri, [---]is, f[ilius ?---] À …, sa mère, … son fils… Rien ne peut être tiré de ce fragment, si ce n’est que c’était sans doute une dédicace d’un fils à sa mère. Datation : Ier s. selon Lieutaud, mais indéterminée pour notre part. 66. Sauze - Épitaphe d’Eleius [---] et de Vibius T[---] Fragment droit d’une stèle de pierre à sommet arrondi. La face postérieure est brute. Le fragment semble représenter la moitié du monument originel. Signalé par M. Noël, habitant du Sauze, à P. Bodard en 1986. Servait de marche pour un escalier permettant d’atteindre une aire de battage au lieu-dit « Champ Garcin », commune de Sauze. Transporté durant l’hiver 2005 dans les locaux de la municipalité de Sauze. Dimensions : h. : 57 ; l. : 26 ; ép. : 22. 168 Glanate Texte de cinq lignes encadré d’un simple liseré. Points de séparation circulaires. La partie supérieure de la stèle est occupée par un R. Ch. ép. : h. : 26 ; l. cons. : 19. H. d. l. : R : 12 ; L. 1-2 : 3,5 ; L. 3 : 3 ; L. 4 : 2,5 ; L. 5 : 4. D’après la pierre : Bodard, 1986. Vu. [D(is)] M(anibus) S(acrum). ! Elec[o ---] ! Vibio ! T [---]+IS ! SAT 4 [---]MVO [---] BE Lettres irrégulières. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Nous ne retenons pas le R, présent dans la partie supérieure de la stèle, qui semble avoir été gravé postérieurement. L’observation du monument a permis de rectifier la lecture donnée par Bodard. L. 1 : la première lettre n’est pas un I mais un M comme le suggère le départ d’une haste oblique au sommet de l’haste verticale. La fin de la ligne n’est pas composée de trois lettres (EIS) mais de quatre ELEI. Le L est long. L. 4 : nous observons les restes d’un possible M. L. 5 : nous ne lisons que deux lettres B et E en fin de ligne, et non IBI. Consacré aux dieux Mânes. À Eleius [---] (et) à Vibius T[---], [---]is Sat[---]…. La gravure et l’ordinatio de cette inscription montrent son origine rustique. Nous lisons en première ligne le nom Eleius, gentilice connu par un diplôme militaire découvert à Budapest (Sex(tus) Eleius Pudens dans CIL XVI, 31) et par une épitaphe d’Espagne Citérieure (Ele(ia) Verna, dans AE 1982, 584). Il peut rappeler l’ethnonyme Eleus, habitant de l’Elide dans le Péloponnèse, ou le gentilice italien courant Aelius rencontré à de nombreuses reprises sous la forme Elius (OPEL I, p. 32-38). La deuxième ligne devait débuter par le cognomen du personnage ou, dans le cas où son nom serait grec, une précision sur son statut (esclave ou affranchi). Nous ne pouvons restituer pour le second défunt que son gentilice d’origine italienne, Vibius. La lettre T offre trop de possibilités pour restituer un surnom. Le dédicant est nommé en troisième ligne avec un gentilice se terminant en -is et un surnom débutant par Sat(quarante-deux possibilités chez Sölin, Salomies, 1994, p. 397-398). La fin de l’inscription devait comporter une formule funéraire que nous ne pouvons restituer. Datation : la forme abrégée DMS place cette inscription, au plus tôt, au début du IIe s. 169 Glanate Incertae 67. Puget-Théniers - Fragment d’une dédicace à l’empereur Auguste Fragment d’une plaque brisée dans ses parties inférieure et droite (Blanc). Découvert au quartier de la Coste par M. de Tressemanes, évêque de Glandèves (17561771), lors de la construction du séminaire. Aurait été transporté alors dans le palais épiscopal de la Sedz (Roux). Roux présente cette pierre, augmentée de l’inscription suivante, comme un seul et même monument relevé chez M. David, acquéreur du palais épiscopal à la Révolution qui aurait brisé la plaque en deux parties pour l’insérer dans le mur des écuries. Cependant, la reproduction fournie par Roux montre une plaque brisée non pas en deux mais en trois morceaux, dans le sens de la hauteur, alors que les deux inscriptions se superposent. Ce fragment supérieur n’a pas été retrouvé par Blanc et il est absent du CIL. E. Pais, quant à lui, présente le texte de Roux en entier, non fractionné en deux inscriptions comme E. Blanc. Nous n’avons trouvé aucun fragment pouvant correspondre à l’inscription originale. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Roux J., 1862, p. 482 (Blanc, 1878, n° 360 ; Pais, 1884-1888, n° 1055). Perdu (Dessin : J. Roux ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). Imp(eratori) Caes(ari) Aug(usto), diu[i f(ilio), ---] pont(ifici) max(imo), trib(unicia) [pot(estate) ---] --- Nous reprenons l’ordinatio de Blanc. Roux présentait une lettre S au début de la ligne 1 que nous ne pouvons expliquer. À l’empereur César Auguste, fils du divin…, Grand Pontife, revêtu de sa … puissance tribunicienne… Auguste est honoré dans une, voire deux autres inscriptions des Alpes maritimae, découvertes dans l’actuelle commune de La Turbie : une base de statue (infra inscr. 359), aujourd’hui perdue, qui peut s’adresser également à Tibère, et la célèbre dédicace du trophée des Alpes qui commémore la victoire sur les peuples alpins (infra inscr. 358). Mais ce fragment d’inscription est sujet à caution, du fait que le texte donné par Roux comporte, à la suite de la dédicace, d’abord une date, V id(us) Mar(tias), puis l’épitaphe d’un Publicius Niger centurion de la IVe légion des Alpes maritimes, unité qui n’a jamais existé. Datation : entre le 6 mars de l’année 12 avant notre ère, lorsque Auguste devint pontifex maximus, et le 19 août 14 de notre ère, date de sa mort (Kienast, 1996, p. 64-65). 170 Glanate 68. Puget-Théniers - Épitaphe de Publicius Niger, centurion d’une quatrième légion Fragment d’une plaque brisée dans sa partie supérieure. Serait la partie inférieure de l’inscription précédente (Blanc). L’abbé Tisserand présente cette inscription seule, sans la partie supérieure comportant la dédicace à Auguste, après l’avoir copiée dans le registre de la sacristie de la cathédrale de Glandèves. Blanc et le CIL ont présenté ce fragment seul, indépendamment du fragment précédent. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après une copie : Roux, 1862, p. 482 ; Tisserand, 1862, I, p. 45 (Blanc, 1878, n° 366 ; CIL V, 7983 [Gayet, 1996, n° 558] ; Pais, 1884-1888, n° 1055). Perdue (Dessin : J. Roux ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). Pub(licius) Niger, centurio IV leg(ionis), 4 uiu(us) sibi fecit. L. 1 : le développement du gentilice en Pub(licius) est l’hypothèse la plus probable. Pour leur part, l’abbé Tisserand et Blanc avaient proposé le praenomen Pub(lius). Mais Niger étant un surnom, nous préférons Pub(licius) qui est un gentilice. L. 3 : Roux proposait IV Leg. Alp. Marit. Publicius Niger, centurion de la IVe légion, éleva (ce monument) pour lui-même de son vivant. Les doutes émis dans la notice précédente sur l’authenticité du texte de Roux s’appliquent à cette inscription. L’auteur présente Publicius comme centurion d’une quatrième légion des Alpes maritimes. Aucune légion n’a porté ce nom, ce qui en dit long sur l’authenticité de ce fragment. Tisserand et Blanc corrigent le texte en ôtant la précision Alp(ium) marit(imarum). Seules trois légions ont été désignées par le numéro IV : les légions Macédonique, Scythique et Flavienne. La première a été dissoute sous Vespasien en 70. La seconde a été cantonnée la majeure partie de l’époque impériale en Syrie et la dernière a été créée par Vespasien en remplacement de la Ve légion Macédonique. Elle était en Mésie Supérieure durant l’Antiquité tardive (Gayet, 1996, n° 558). Il faut remarquer que trois citoyens de Forum Iulii ont été enrôlés dans la IVe légion Macédonique (CIL XII, 4368 ; 6866 et 6868). Il est à noter que le terme legio se place traditionnellement avant le numéro, signe à nouveau d’une interprétation erronée de certaines lettres par Roux. Datation : l’abréviation du gentilice et l’emploi des duo nomina placeraient cette inscription au plus tôt dans la deuxième moitié du IIe s. Citoyen originaire de Glanate connu par une inscription découverte en dehors de la cité • P. Valerius Alpinus, de la tribu Claudia, (originaire) de Glanate, soldat de la XVe légion Apollinaris (AE 1958, 225). 171 Vintium Carte 13 – Territoire de la ciuitas Vintiensium 172 Vintium Vintium / Vence (Carte 13) À l’exemple d’Eburodunum, seuls les témoignages épigraphiques permettent d’envisager la localisation du chef-lieu de cette ciuitas à l’emplacement de la ville médiévale1. Quarante-quatre inscriptions ou fragments d’inscriptions ont été mis au jour dans la commune de Vence. Vingt-neuf l’ont été dans la vieille ville ou à proximité immédiate. Une récente opération archéologique, liée à des travaux dans le sous-sol de la place du Peyra, en limite ouest de la ville ancienne, a mis en évidence des niveaux stratigraphiques comprenant du mobilier céramique du Ier au IVe s., sans toutefois offrir de structures2. La cité de Vence est sans doute demeurée une simple ciuitas de droit latin, comme bon nombre des cités de notre province. Toutefois, l’inscription dans la tribu Papiria du seul citoyen de Vence dont nous connaissons la tribu d’élection, alors que les citoyens des autres cités des Alpes maritimes appartenaient aux tribus Quirina ou Claudia, pose la question d’une éventuelle évolution du statut de Vintium avec l’inscription des nouveaux citoyens dans la tribu Papiria3. Au nord, la cité de Vence rencontrait celle de Brigantio. La séparation entre ces cités devait se positionner sur la partie sud de la région du Val-de-Chanan, dans la zone du col de Bleine à l’ouest, à l’Estellier à l’est. Elle se fixait ensuite sur la rive droite de l’Estéron, jusqu’à sa rencontre avec le Var. Ce fleuve a servi de limite entre la ciuitas Vintiensium et la capitale provinciale Cemenelum, de son confluent avec l’Estéron à son embouchure à SaintLaurent-du-Var. L’existence d’un fleuve de ce type, au lit large, a constitué un élément naturel majeur pour fixer des frontières après la conquête romaine. Il en fut également ainsi pour les périodes postérieures, des limites de diocèses à celles des communes contemporaines, en passant par la période des États de Savoie ou celle du royaume de Piémont-Sardaigne. Au sud, la ciuitas Vintiensium n’a pas eu immédiatement une façade littorale4. À l’origine, son territoire s’est limité aux collines marquant la fin de la plaine littorale et ce, entre la rive droite du Var et la rive gauche du Loup, cette bande côtière appartenant à la cité d’Antipolis depuis son émancipation de la tutelle marseillaise. L’extension du diocèse de Vence à ce secteur littoral peut supposer une réorganisation territoriale à une période inconnue de l’Antiquité et qui a entraîné l’extension de la pertica vençoise vers le sud, jusqu’au rivage, en englobant les territoires de Saint-Laurent-du-Var, de Cagnes-sur-Mer et de Villeneuve-Loubet. Le fleuve Loup a servi de limite entre le diocèse de Vence et celui d’Antibes à l’époque médiévale5. Il ne l’était peut-être pas sur l’ensemble de son tracé pour séparer les cités d’Antipolis et de Vintium. L’orientation ouest-est de la haute vallée du Loup fait des sommets la bordant au sud une barrière remarquable pour fixer une limite non seulement entre cités, mais également entre provinces. Le Loup a pu jouer son rôle de frontière du littoral aux gorges du Loup, en amont de Gourdon, où nous remarquons l’existence d’un toponyme les Termes sur la limite cantonale Coursegoules - Bar-sur-Loup. De ce lieu, la séparation devient une continuité de sommets comme la Colle de Rougiès, le sommet de Calern et la montagne de l’Audibergue. Ce massif marque la séparation entre les communes de Caille et d’Escragnolles, l’une relevant de la ciuitas Vintiensium et l’autre de Forum Iulii 6 . Cette variation entre les limites diocésaines et les limites antiques était déjà envisagée par A. Chastagnol7. 1 Hypothèse adoptée par P.-A. Février (1964, p. 92) et C. Vismara (1983, p. 12). 2 Lautier, 2005, p. 175-176. L’inscription 77 a été trouvée, au XIXe s., dans le sous-sol de cette place. 3 Voir sur ce point supra l’introduction générale, p. 49. 4 Voir supra l’introduction générale, p. 39. 5 Clouzot, 1923, p. CXLVIII. 6 Les limites de la cité et du diocèse de Fréjus ont été dernièrement précisées par F. Bertoncello et Y. Codou. À la différence 173 Vintium Le tracé de la voie Littoral-Digne permet d’envisager une variation entre les limites de la ciuitas Vintiensium et du diocèse qui en a pris la suite. Il en est ainsi pour la haute vallée du Loup. Le passage de cette voie qui chemine exclusivement dans des cités des Alpes maritimae peut supposer l’appartenance de cette vallée à la ciuitas Vintiensium8. Il en est de même à l’extrémité ouest du territoire. Cheminant par les communes d’Andon, de Séranon et de Valderoure, la première appartenant à l’époque médiévale au diocèse de Vence et les deux autres à celui de Fréjus, ce tracé implique l’appartenance de ces lieux à la province des Alpes maritimes. Axe de communication traversant le territoire de cités appartenant à notre province comme Vintium, Salinae, Sanitium et Dinia, il est peu probable que son passage dans les communes de Séranon et de Valderoure marque une progression dans des territoires appartenant à la colonie de Fréjus et à la province de Narbonnaise. Ces quelques dizaines de kilomètres seraient les seuls du tracé à ne pas appartenir aux Alpes maritimae. Nous pensons que la séparation entre notre province et la Narbonnaise se situait à l’ouest de cette voie et que les communes de Valderoure et de Séranon ont fait partie du territoire de la ciuitas Vintiensium, leur appartenance au territoire de Fréjus ne datant que de la période médiévale. La ciuitas Vintiensium comportait au moins un uicus. Un fragment d’autel, dédié à une divinité que nous ne pouvons restituer, a été dressé par les habitants d’un uicus dont nous ne pouvons préciser avec assurance la localisation9. Nous ne présentons pas dans ce chapitre les inscriptions de Brigantio / Briançonnet rangées par Hirschfeld, à tort, dans les pages concernant la cité de Vence et son territoire. Nous avons également retiré l’inscription CIL XII, 14 qui est en fait un milliaire publié comme tel dans le même volume du Corpus (CIL XII, 5429 et add. p. 857) : nous l’avons inclus dans notre chapitre sur les milliaires. L’incertitude quant à la période d’accès de la ciuitas Vintiensium au littoral compris entre le Loup et le Var ne nous permet pas de produire ici les inscriptions mises au jour dans ce secteur. Ces inscriptions ont été présentées par A. Chastagnol dans son corpus sur la cité d’Antipolis (ILN, Antibes, 131 à 138). 69. Vence - Dédicace à Cybèle par Cassius Paternus, prêtre, et deux particuliers Autel en calcaire. La base est brisée et le côté droit mutilé en plusieurs endroits. Le sommet et la base devaient comporter des moulures qui ont été arasées lors du remploi. Mentionné dans la première moitié du XVIIe s. comme découvert près des murs de la cité (Gioffredo). Était enchâssé dans le mur latéral de la cathédrale de Vence (actuelle église communale) à la fin du XIXe s. (Blanc). Il se trouve toujours là, à côté des inscriptions 84, 86, 90, 91 et 92. Dimensions : h. : 91 ; l. : 42,5 ; ép. non mesurable. Texte de neuf lignes. La face comprenant l’inscription possède de nombreuses fissures qui altèrent le texte. H. d. l. : L. 1-2-5-6 : 4 ; L. 3 : 4, 5 ; L. 4 : 4,2 ; L. 7 : 3,4 ; L. 8 : 3 ; L. 9 : 2,5. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 230 et cod. 8958, f. 30. D’après la pierre : Gioffredo, 1839, col. 111 ; Blanc, 1878, n° 2 ; CIL XII, 1 ; Vismara, 1989, D. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145599). de ces auteurs (2003, p. 170, fig. 1), nous incluons la localité d’Escragnolles dans les limites de Forum Iulii. Celle-ci apparaît dans les comptes de décimes de 1274 et 1351 du diocèse de Fréjus et rien ne permet de supposer qu’elle n’était pas incluse dans le territoire fréjusien antique. 7 Pour l’auteur, la limite nord d’Antipolis « […] devait s’arrêter un peu au sud de la vallée supérieure du Loup […] » (ILN, Antibes, p. 22). 8 Seule la commune de Cipières est ajoutée à son territoire. Cette localité apparaît dans un acte de l’an 1200 donnant le détail des paroisses appartenant au diocèse d’Antibes (Doublet, 1915, p. LXXX-LXXXI). 9 Infra inscr. 117. 174 Vintium Idaea_ Matrc, Valeria Marciana, Val_4 lia Carmo[s]sne et C[msius Paterhus, sacerdos, t[u8 ripolium (!) suo mu[mp]nu celebraueloÓn. Lettres irrégulières qui ne suivent pas l’horizontalité des lignes. Leur taille se réduit dans les dernières lignes. Le texte est plus ou moins centré. Les M ont des hastes externes obliques. Les V sont asymétriques. L. 9 : le lapicide a commis une erreur en gravant un A à la place d’un N. À la Mère Idéenne, Valeria Marciana, Valeria Carmosyne et Cassius Paternus, prêtre, célébrèrent le taurobole à leurs frais. Cette inscription est le seul témoignage assuré de la dévotion d’habitants de la province à Cybèle. Deux inscriptions mutilées découvertes à Coursegoules et à Saint-Jeannet sont également susceptibles d’être des dédicaces à cette divinité mais leur état fragmentaire appelle la plus grande prudence (infra inscr. 137 et 146). L’autel a été élevé pour commémorer le rite du taurobole offert à Idaea Mater par deux membres d’une même famille, Cassius Paternus, en sa qualité de sacerdos, présidant au sacrifice. L’absence du nom d’une divinité après sacerdos sous-entend que Paternus était prêtre de Cybèle. La formule simplifiée Idaea Mater n’est connue que par cet exemple. Elle s’apparente aux formules plus développées du type Mater Magna Idaea ou Mater Deus Magna Idaea ou encore [--- Bo]na [Dea] M(ater) I(daea) M(agna) (Duthoy, 1969, p. 63). L’orthographe tauripolium pour taurobolium est très rare. Seule une autre inscription trouvée en Afrique, à Thibilis, reprend cette orthographe (Duthoy, 1969, p. 58). Le culte de Cybèle est présent dans des cités mitoyennes de notre province : à Antibes (ILN, Antibes, 1) et à Riez (ILN, Riez, 5, 6, 7 et 9). Valeria Marciana et Valeria Carmosyne portent les duo nomina des citoyennes romaines. Leur gentilice est banal et se rencontre à de nombreuses reprises dans notre zone de recherche. La première dédicante porte un surnom formé sur le praenomen Marcus (Kajanto, 1965, p. 27 et 173), fréquent à Vence et dans les Alpes maritimae (supra inscr. 34 ; infra inscr. 86, 123 et 253). La seconde porte un surnom grec dont la forme commune est Charmosyne. Il ne se rencontre qu’une autre fois en Tarraconaise pour la partie occidentale de l’Empire (hors Rome puisque, dans l’Urbs, nous relevons 9 références, voir Sölin, 1996, II, p. 425). Le lapicide a conservé la désinence grecque –e (Pirson, 1901, p. 128). Ce surnom grec peut indiquer une origine servile ou marquer le souvenir de l’influence grecque qui a prévalu dans un lieu à proximité immédiate des villes d’Antipolis et de Nikaia. 175 Vintium Nous ne pouvons déterminer le lien qui unissait les deux femmes : avaient-elles un lien de sang ? Carmosyne était-elle l’affranchie de Marciana ? Ou étaient-elles toutes les deux affranchies d’un Valerius ? Cassius Paternus est désigné par des duo nomina seconde manière, en associant un gentilice banal au surnom le plus répandu dans les Alpes maritimes. Datation : postérieure à 160, période où le taurobole a été incorporé au culte de Cybèle (Duthoy, 1969, p. 116). 70. Vence - Dédicace à Mars Vintius par M. Rufinius Felix, sévir et incola de Cemenelum Autel en pierre avec base et sommet moulurés sur les quatre côtés. Les moulures ont été brisées sur la face antérieure. Le sommet conserve un renfoncement que l’on rapproche d’un focus. La face postérieure est brisée en grande partie. Découvert à l’entrée de la ville, sur la route de Tourrettes-sur-Loup (Solier), puis transféré dans la cour de l’évêché où il a été scellé dans un mur (Blanc). Descellé pour être présenté dans la chapelle des Pénitents Blancs et déposé, ensuite, dans la chapelle SainteAnne, lieu où il est actuellement conservé. Dimensions : h. : 88 ; l. : 62 ; ép. : 42. Texte de cinq lignes. Ch. ép. : h : 52 ; l. : 53. H. d. l.: L. 1: 5; L. 2-4: 4; L. 3: 3,5; L. 5: 4,5. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 107 ; Blanc, 1878, n° 1 ; CIL XII, 3 (ILS, 4849). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148989). Marti Viœii. M(arcus) Rufinius Feli[x], Sal(iniensis), 7uir et in4 cola Cemenef(ensis). Ex uoto m(oluit). De l’encre rouge a été ajoutée sur les lettres. Belle graphie. L’inscription est mal centrée. Les E ont des appendices obliques. L’haste initiale des M penche vers la droite. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. L 1 : le O est d’une taille inférieure et se place au centre de la ligne. N et T en nexus. L. 3 : le chiffre est surligné. Les deuxième, troisième et cinquième I sont d’une taille inférieure. L. 5 : le T de uoto est d’une taille supérieure. À Mars Vintius. Marcus Rufinius Felix, originaire de Salinae, sévir et incola de Cemenelum. Par suite de son vœu, il s’acquitta. 176 Vintium Les hommages offerts à Mars sont les plus nombreux dans les Alpes maritimae, confirmant la prépondérance de ce dieu dans le panthéon local. Après Briançonnet et Glandèves, Vintium est la troisième cité des Alpes maritimes où apparaît une dédicace à Mars. La divinité reçoit ici l’épithète indigène Vintius, surnom éponyme de la cité. Ce surnom se retrouve également comme théonyme dans la province de Narbonnaise, à Nîmes (sous la variante Ventius (CIL XII, 3135)), et dans l’extrémité nord-est de la province, dans les environs du lac Léman, à Hauteville, où il est précédé de l’épithète Augustus associant ainsi le culte impérial au culte indigène (Rémy, 1995, n° 67), et à Seyssel où il est associé à la divinité Pollux (Rémy, 1995, n° 96 et 97). Souvent lié à des sources ou des lacs (Tournié, 2000, p. 544), Vintius ne paraît pas l’être dans le cas de notre inscription. Cette dédicace marque la dévotion d’un habitant des Alpes maritimes, originaire d’une autre cité de la province, Salinae, et résidant dans le chef-lieu, Cemenelum, à la divinité tutélaire de la cité de Vintium, cité étape sur le trajet entre Castellane et Cimiez. Mars Vintius revêt une nouvelle fois la figure traditionnelle du Mars celtique, protecteur de la communauté et de ses habitants, à l’exemple de Mars Leusdrinus pour les pagani Beritini de la cité de Briançonnet (supra inscr. 55) ou de Mars Cemenelus dans la capitale provinciale (infra inscr. 334). Le dédicant porte un gentilice latin, Rufinius, susceptible de se retrouver dans un fragment d’épitaphe de Nikaia (Laguerre, 1975, n° 113). Il est absent des autres provinces alpines et n’apparaît qu’une fois en Narbonnaise, dans la capitale (CIL XII, 5097), cinq fois dans le nord de l’Italie, dans la XIe regio (CIL V, 5377, 5791 et 6007) et dans la Xe (CIL V, 4208 et 4708), et une fois dans le Norique (CIL III, 5651). Felix est un surnom très répandu dans le monde romain (Kajanto, 1965, p. 273) mais il ne se retrouve qu’une autre fois dans les Alpes maritimes, à Cimiez (infra inscr. 193). M. Rufinius Felix précise son appartenance au collège des sévirs. Son statut d’incola dans la capitale provinciale suppose qu’il appartenait au collège de Cemenelum. Originaire de Salinae, ce citoyen montre qu’il n’était pas nécessaire d’être originaire de la cité où l’on briguait cette fonction pour être élu. M. Rufinius Felix était-il un riche affranchi ? L’absence de mention d’une magistrature municipale plaide pour cette hypothèse, les seuiri étant principalement recrutés parmi les plus fortunés des liberti (Duthoy, 1978, p. 1264). Le surnom Felix, régulièrement choisi en milieu servile, est également un argument. Né à Salinae, résidant à Cemenelum et de passage à Vintium, ce ciuis semble s’être particulièrement déplacé dans la province, signe sans doute d’une appartenance à la catégorie des commerçants. La formule ex uoto soluit apparaît une seule fois dans notre corpus. 71. Vence - Fragment d’une dédicace à l’empereur Claude Partie supérieure d’une base quadrangulaire en pierre, fragmentée en deux morceaux qui se raccordent. La face postérieure est brisée. Le sommet conserve des moulures larges, signe qu’il s’agissait du piédestal d’une statue. Découverte en 1878 dans le village de Vence, déposée dans la chapelle des Pénitents Blancs et, dernièrement, dans la chapelle Sainte-Anne (n° d’inventaire C5). Dimensions : Fragment a (gauche) h. : 37 ; l. : 42,5 ; ép. : 53. Fragment b (droit) h. : 37 ; l. : 43 ; ép. : 55. Texte d’une ligne. H. d. l. : 8. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 141 ; CIL XII, 5. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148993). 177 Vintium Ti\(erio) Claud(io) [Caes(ari) Aug(usto) Germanico] --- Lettres passées à la peinture rouge à une date récente. Plusieurs inscriptions ont subi le même sort. Le C est séparé entre les deux fragments. Les lignes suivantes devaient comporter le reste du nom de l’empereur. À Tiberius Claudius Caesar Augustus Germanicus … La nature du monument, un piédestal de statue, et la taille des lettres conservées conviennent à la dédicace d’un empereur. Nous ne suivons pas C. Vismara sur la restitution d’une dédicace à l’empereur Tibère (1983, p. 18 et 1991, p. 269). Elevé au rang d’empereur en 14 de notre ère, Tibère prend comme nom officiel Tiberius Caesar Augustus, abandonnant celui de Tiberius Claudius Tiberii filius Nero. Nous préférons restituer, dès lors, l’empereur Claude, Tiberius Claudius Caesar Augustus Germanicus. Cet hommage est la seule dédicace à l’empereur Claude pour les Alpes maritimes. Parmi les autres provinces alpines, seule la province des Alpes graies conserve une possible dédicace à cet empereur (voir ILAlpes, I, 9). Datation : entre le 25 janvier 41 (24 janvier pour Kienast, 1996, p. 90) et le 13 octobre 54 de notre ère (Lassère, 2005, p. 1001). 72. Vence - Inscription publique en l’honneur de Nerva divinisé, mentionnant la construction d’un aqueduc Seul le fragment B est parvenu jusqu’à nous. Fragment en pierre brisé de tous côtés. L’inscription est polie par les différents passages. L’angle inférieur gauche est cassé. Le texte A est perdu. Millin et Bérenger ont vu deux fragments de cette inscription dans l’église SaintLambert, alors que Solier ne donnait que le texte B. Blanc avance que les deux fragments étaient insérés dans le dallage de la cathédrale, à côté de l’escalier qui monte au chœur, mais il n’a pu voir que le texte B. Ce dernier est désormais encastré dans le mur gauche du vestibule de la cathédrale. Dimensions : fragment A : inconnues. Fragment B : h. : 59 ; l. : 60,5 ; ép. : non mesurable. Texte A de deux lignes. Texte B de trois lignes. Les points de séparation sont des hederae. Texte B : h. d. l. : L. 1 : 15,5 ; L. 2 : 11 ; L. 3 : 8,5. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 107 (texte B) ; Millin, 1807, III, p. 12 ; Bérenger, 1823, p. 54-55 ; Blanc, 1878, n° 6 (texte B) ; CIL XII, 6 et add. p. 803 ; Vismara, 1989, n° 1. Fragment A perdu (Dessin : A.-L. Millin ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes) et fragment B vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145606). 178 Vintium Texte A : Texte B : --- [d]iuo " N[eruae], [ordo Vintien]sis M(arcus) " Cl(audius ?) Fauenti[nus proc(urator) ?] [quod ciuitat]i aquaedu[c] num stro[xit ---] Texte B : lettres monumentales passées à la peinture rouge. Le M a des hastes externes obliques. L. 3 texte B : nous lisons un T au début de la ligne à la place du I proposé par le CIL. Nous ne reprenons pas la restitution proposée par Mommsen qui, lisant un I, restituait : aquarum perenn]ium stru[xit, tout en inversant l’ordre des fragments. Pour notre part, nous lisons un T à la place du I, ce qui permet de restituer aquaedu[c]tum stru[xit et d’assembler les deux fragments qui ont été séparés seulement par la largeur du sciage. …au divin Nerva, l’ordre des décurions de Vintium et M. Claudius Fauentinus, procurateur ( ?), parce qu’il fit construire un aqueduc pour la ville… Ces fragments font connaître la réalisation d’un aqueduc pour alimenter en eau la cité de Vintium. L’inscription est dédiée à l’empereur Nerva défunt. La décision de construire un tel équipement a forcément été prise du vivant du princeps, mais son court règne n’a pas permis l’inauguration avant sa mort. Sa mention en tant que décideur suppose qu’il s’était personnellement occupé du projet et qu’il a pu prendre d’autres mesures concernant cette cité. Si l’on admet la mention de l’ordre des décurions, il est assuré que M. Cl[audius] Fauenti[nus] a joué un rôle important dans cette affaire. La mutilation de l’inscription permet de nombreuses hypothèses. Si Mommsen proposait patronus à la suite de Fauentinus, il est possible de restituer procurator voire procurator Augusti. La réalisation d’une telle construction à l’échelle de la province, voulue par le princeps, a certainement nécessité la surveillance de son plus haut représentant dans ce lieu. À Cemenelum, des travaux réalisés sur un aqueduc de la capitale ont été dirigés par le gouverneur de l’époque, M. Aurelius Masculus (infra inscr. 172). L’exécution de travaux publics d’ampleur sous le contrôle des gouverneurs était l’une de leurs responsabilités comme l’a mis en avant F. Jacques dans les écrits d’Ulpien (1984, p. 665-666). Si la réalisation d’un aqueduc à Vence est attestée par l’épigraphie, aucune structure ressemblant de près ou de loin à cela n’a été jusqu’à présent repérée dans les environs et le centre de la ville. Le gentilice impérial Cl(audius) est le plus vraisemblable. Si nous sommes dans les premières années du IIes., l’abréviation éventuelle du gentilice pose problème. Soit le gentilice n’était pas abrégé et le dessin de l’abbé Tisserand n’est pas précis, soit cette inscription se rapproche du milieu du IIe s., période où l’abréviation des gentilices devient chose courante, des exemples se rencontrant déjà dans la première moitié de ce siècle. La 179 Vintium construction de l’aqueduc, décidée sous Nerva, a pu prendre plusieurs années et être inaugurée sous Trajan ou sous Hadrien. Fauentinus, Fauentianus et Fauentius sont possibles en tant que cognomen, mais nous choisissons Fauentinus qui est le plus répandu dans les provinces (Kajanto, 1965, p. 196). Datation : la dédicace de ce monument a dû intervenir après le décès de Nerva (27 janvier pour Kienast, 1996, p. 120 ; ou 25 ou 28 janvier 98 pour Lassère, 2005, p. 1006), soit dans la première moitié du IIe s. 73. Vence - Fragment d’une dédicace en l’honneur d’Antonin le Pieux Bloc de pierre brisé sur trois côtés. La face latérale droite est en partie conservée. Découvert en 1929, place Clemenceau, entre la mairie et l’église, lors de l’enfouissement des lignes téléphoniques (Dor de la Souchère dans Vismara). Après avoir été déposé sur la place du Peyra, il a été transporté dans les sous-sols de la fondation Hugues, pour être déplacé, dernièrement, dans la chapelle Sainte-Anne (n° d’inventaire VI). Dimensions : h. : 28 ; l. : 64 ; ép. : 50,5. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1 cons.-3-4 : 3,5 ; L. 2 : 4 ; L. 5 cons. : 3. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 1 (AE 1991, 1168). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148980). [Imp(eratori) Caes(ari) ---] --[T(ito)] A_fci H[^l[iano] [A]htonino Augusn(o), jci, jontif(ici) max(imo), 4 [tri]\(unicia) pinest(ate) ė, [--- p(atri)] j(atriae) --Les lettres ont été postérieurement passées à la peinture rouge. Belle graphie. Gravure profonde. Certaines lettres penchent vers la gauche. Le G possède un appendice arrondi. Le M a des hastes externes obliques. Les lignes 2, 3 et 4 sont complètes à droite. L. 1 : nous ajoutons à la restitution de C. Vismara la lettre R, reconnaissable par la base de sa haste verticale. À l’empereur César … Titus Aelius Hadrianus Antoninus, Auguste, pieux, grand pontife, revêtu pour la huitième fois de la puissance tribunicienne, … père de la patrie …. Gravé du vivant d’Antonin le Pieux, nous ne pouvons déterminer la fonction initiale de ce monument. Nous restituons imp(eratori) Caes(ari) en début d’inscription, sans pouvoir donner la généalogie exacte précédant l’onomastique de cet empereur qui faisait parfois remonter ses ancêtres jusqu’à Nerva. Datation : entre le 25 février 145 et le 24 février 146 (Lassère, 2005, p. 1009), période où Antonin le Pieux a revêtu sa huitième puissance tribunicienne. 180 Vintium 74. Vence - Inscription en l’honneur d’Élagabal Autel en pierre mutilé dans ses parties inférieure et latérales. La base et le sommet sont moulurés sans que l’on puisse déterminer si cela était le cas sur toutes les faces. Vu sur la place de la Poissonnerie (actuelle place Clemenceau) en 1806, il a été placé sur le côté droit de la porte d’entrée de la cathédrale (Millin). Il s’y trouve toujours, encastré dans le mur de façade, protégé par une alcôve de pierre. Dimensions : h. : 144 ; l. : 73,5 ; ép : non mesurable. Texte de huit lignes. Ch. ép.: h. : 88 ; l. : 74. H. d. l. : L. 1 : 7,5 ; L. 2-3 : 6,5 ; L. 4-6 : 6 ; L. 5 : 7 ; L. 7 : 5,5 ; L. 8 : 5. D’après une copie : Millin, 1807, III, p. 16. D’après la pierre : Bérenger, 1823, p. 44-45 ; Blanc, 1878, n° 5 ; CIL XII, 8 ; Vismara, 1989, n° 3. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148958). Igj(eratori) Caem(ari), [d]iui Antonini `il(io), diui Seuer[i] 4 nepoti, [M(arco)] Aurel(io) Anti[n]ino pio fel(ici) [A]og(usto), trcb(unicia) jot(estate) ', 8 co(n)s(uli) III, p(atri) p(atriae). Lettres irrégulières passées postérieurement à la peinture rouge. La gravure commence à s’estomper. Les lignes ne suivent pas l’horizontalité. Le texte est centré. À l’empereur César Marcus Aurelius Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, fils du divin Antonin, petit-fils du divin Sévère, revêtu pour la troisième fois de la puissance tribunicienne, consul pour la troisième fois, père de la patrie. Nous ne pouvons déterminer le ou les dédicants de cet autel. La damnatio memoriae de ce princeps en mars 222 n’a pas amené le martelage de son nom, à l’inverse de la majeure partie des dédicaces le mentionnant comme, par exemple, à Suse, capitale des Alpes cottiennes (CIL V, 7247 et Rémy, 2000, p. 885). Datation : entre le 1er janvier et le 9 décembre 220 (Lassère, 2005, p. 1016), période où Élagabal a cumulé sa troisième puissance tribunicienne et son troisième consulat. 181 Vintium 75. Vence - Inscription en l’honneur de Gordien III par la ciuitas Vintiensium Plaque de calcaire. Découverte dans les environs immédiats de Vence, dans une chapelle (Peiresc). Ramenée dans la ville et insérée dans le mur de la cathédrale (Blanc). Toujours placée à gauche de l’entrée de la cathédrale, protégée par une alcôve de pierre. Dimensions : h. : 96 ; l. : 52 ; ép. : non mesurable. Texte de huit lignes encadré par un simple liseré. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 59 ; l. : 46,5. H. d. l. : L. 1 : 6 ; L. 2-3 : 5 ; L. 4-6 : 4 ; L. 5 : 3,7 ; L. 7 : 3,5 ; L. 8 : 2,8. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30. D’après la pierre : Bouche, 1664, p. 509 ; Blanc, 1878, n° 7; CIL XII, 9 ; Vismara, 1989, n° 4. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148976). Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Antonio Ærdiano pio fel(ici) 4 Aug(usto), ! pont(ifici) max(imo), trib(unicia) pot(estate) II, p(atri) p(atriae), ! co(n)s(uli). Ciuitas Vint(iensium) ! deuota ! numini maies8 tatique eius. Lettres irrégulières passées postérieurement à la peinture rouge. Elles ne respectent pas l’horizontalité. L’ordinatio est médiocre. Les M ont des hastes externes obliques. Les O sont arrondis. Certains A ne sont pas barrés. L. 3 : le O et inséré dans le G. Le O de pio est d’une taille inférieure. Le L est mutilé par le liséré. L. 7 : le S est d’une taille inférieure. À l’empereur César Marcus Antonius Gordianus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, grand pontife, revêtu pour la deuxième fois de la puissance tribunicienne, père de la patrie, consul. La cité des Vintienses vouée à sa puissance divine et à sa majesté. Gravée du vivant de l’empereur Gordien III, cette dédicace a été offerte par les citoyens de Vintium. Si la mention de la cité cherche à désigner l’ensemble du corps civique, cette expression couvre sans doute une décision prise par les décurions, au nom de la cité, et non une intervention du populus qui aurait vraisemblablement été précisée. La formule deuota numini maiestatique eius, même si elle est conventionnelle, peut traduire un attachement particulier à cet empereur (Rémy, 2000, p. 890). Cette dédicace est la seule inscription mentionnant Gordien III dans les Alpes maritimes et les autres provinces alpines. Nous développons l’abréviation Vint. en Vint(iensium) d’après l’inscription fragmentaire en l’honneur d’Otacilia Seuera, femme de Philippe Ier, découverte dans la vieille ville de Vence (infra inscr. 77). 182 Vintium Datation : entre le 1er janvier et le 9 décembre 239 (Lassère, 2005, p. 1018), période où Gordien a cumulé sa deuxième puissance tribunicienne et son premier consulat. 76. Vence - Inscription en l’honneur de Trajan Dèce par la ciuitas Vintiensium Base en forme d’autel avec assise et sommet moulurés (Peiresc). Conservée au XVIIe s. dans la chapelle Saint-Jean, dans le château du baron de Vence (Peiresc, d’après un certain M. Blacas), et déplacée ensuite dans la cour de ce château (Gioffredo d’après M. Barone, habitant de Vence). N’a pas été vue par Blanc. Dimensions : inconnues. Texte de huit lignes. Points de séparation triangulaires (Peiresc et Gioffredo). D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 28, 36 et 170 (CIL XII, 11). D’après la pierre : Bouche, 1664, p. 510 ; Gioffredo, 1839, col. 104 et 170 (Blanc, 1878, n° 9). Perdue (Dessin : Peiresc ; Bibliothèque nationale de France). Imp(eratori) ! Caes(ari) ! C(aio) ! Messio Quinto Traiano Dec4 io pio fel(ici) ! inuicto Aug(usto), ! p(ontifici) ! m(aximo), ! tr[i]b(unicia) ! p(otestate) ! III, co(n)s(uli) ! II, ! proc(onsuli), p(atri) ! p(atriae). ! 8 Ciuit(as) ! Vint(iensium). ! Le dessin de Peiresc ne comporte pas l’adjectif Pius. Hirschfeld l’ajoute dans sa restitution à partir des textes offerts par Bouche et Gioffredo. À l’empereur César Gaius Messius Quintus Traianus Decius, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, grand pontife, revêtu de sa troisième puissance tribunicienne, consul pour la troisième fois, proconsul, père de la patrie. La cité des Vintienses. Gravée du vivant de l’empereur Trajan Dèce, cette dédicace émane, comme la précédente, des citoyens de la cité et plus particulièrement des notables qui désiraient mettre en avant leur attachement à l’Empire et à ses maîtres. Parmi l’ensemble des cités des provinces alpines, seule Vintium conserve une inscription en l’honneur de cet empereur éphémère (règne de septembre 249 à juin 251). Restaurateur de la religion officielle dans les provinces et persécuteur des chrétiens, il disparut lors d’opérations contre les Goths en Mésie Inférieure et fut voué à l’oubli par son successeur, Trébonien Galle (Christol, 1997, p. 121127). Datation : entre le 1er janvier, date du commencement de son troisième consulat, et le mois de juin 251, mois où il périt face aux Goths à Abrittus (Kienast, 1996, p. 204-205 et Lassère, 2005, p. 1020). 183 Vintium 77. Vence - Inscription en l’honneur d’Otacilia Seuera, femme de l’empereur Philippe Ier, par la ciuitas Vintiensium Bloc en pierre à la surface très abîmée, découpé dans le sens de la hauteur. Seule la partie droite a été remployée. Une encoche circulaire est présente dans la partie supérieure (trou d’une crapaudine de porte ?). Découvert dans les sous-sols de la place du Peyra (Tisserand) et inséré en tant que pieddroit de la porte de la maison Lambert, rue de l’Evêché (Blanc). Des lettres étaient encore visibles dans le courant des années 1980. Nous avons repéré une pierre formant le pied-droit de la porte d’entrée d’un commerce, au 7 de la placette de l’Evêché, comportant une encoche circulaire. Elle ne comporte plus de lettres. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Tisserand, 1860, n° 9 ; Brun, 1873, p. 117 ; Blanc, 1878, n° 8 ; CIL XII, 10. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148959). --[Marciae] [Otaciliae] [Seuerae] 4 [A]ug(ustae), co[n][iug(i) d(omini)] n(ostri) M(arci) Iul[i] [Philip]pi Au[g(usti)], [matri C]aes(aris) n(ostri) 8 [et cas]tror[um]. [Ciui]tas [Vinti]ensiu[m]. Le cliché ne permet pas de lire la majeure partie des lettres données par Brun et Blanc. Nous ne lisons plus que le V de la L. 4 et le N de la L. 5. … à Marcia Otacilia Seuera Augusta, épouse de notre maître Marcus Iulius Philippus Auguste, mère de notre César et des camps. La cité des Vintienses. Nous adoptons pour cette inscription fragmentaire la restitution donnée par Mommsen dans le XIIe volume du CIL. Gravée du vivant de l’impératrice Otacilia Seuera, femme de l’empereur Philippe Ier (dit Philippe l’Arabe), cette inscription montre que les empereurs n’étaient pas les seuls à être honorés et que les membres de la famille impériale faisaient également l’objet d’honneurs qui 184 Vintium rejaillissaient immanquablement sur le princeps. Otacilia est désignée par le titre de mater Caes(aris) n(ostri) et castrorum. Le titre de mère de César lui a été conféré à la suite de l’association au pouvoir de son fils, Philippe le Jeune. Mater castrorum vise à renforcer le lien entre la famille impériale et l’armée, dans une période où les menaces extérieures s’accentuent sur l’Empire. Ce titre a été porté, pour la première fois en 174, par Faustine la Jeune, femme de Marc Aurèle, pour être régulièrement repris par les princesses de la dynastie Sévérienne (Lassère, 2005, p. 612-613). Philippe l’Arabe est également honoré, avec son fils, par un milliaire découvert sur la voie Littoral-Digne (infra inscr. 410A). Datation : juillet / août 245, période où Philippe le Jeune a pris le titre d’Augustus et sa mère de mater Augusti, le titre de mater Caesaris ayant été pris par Otacilia en juillet / août 244 (Kienast, 1996, p. 200 et 201 et Lassère, 2005, p. 611-612). 78. Vence - Dédicace en l’honneur du César Valérien le Jeune par l’ordre des décurions de la cité de Vintium Autel en pierre avec base et couronnement moulurés sur trois côtés. Mis au jour en 1763 (Papon), localisé dans les environs de la cathédrale (Millin). Inséré dans une maçonnerie, au coin de la ruelle de la Vieille–Audience et de la rue de la Rouette (Blanc). S’y trouve toujours en tant que pierre angulaire de la maison n° 33 de la rue SaintLambert et de l’impasse du même nom. Dimensions : h. : 140 ; l. : 56,5 ; ép. : 38. Texte de onze lignes. Ch. ép. : h. : 79,5 ; l. : 48,5. H. d. l. : L. 1-2-3-7-8 : 3,5 ; L. 4 : 3,8 ; L. 5 : 3,6 : L. 6 : 3 ; L. 9 : 4,5 ; L. 10-11 : 4. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 55 ; Papon, 1777, I, p. 102 ; Millin, 1807, III, p. 6 ; Blanc, 1878, n° 4 ; CIL XII, 12 (ILS, 553) ; Vismara, 1989, n° 5. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145602). P(ublio) Cornelio Licinio Valeriano, nobilis4 simo Caes(ari), principi iuuentutis, nepoti et filio 8 dd(ominorum) nn(ostrorum) Valeriani et Gall<i>eni, Augg(ustorum). Ordo Vintiensiog. 185 Vintium Gravure profonde. Lettres irrégulières dont certaines penchent vers la droite. Les G ont un appendice stylisé. Les M ont des hastes externes obliques. Les I ont des appendices inférieurs obliques. L. 5 : le dernier I est d’une taille supérieure. Les lettres ont été passées en noir à une époque postérieure. À Publius Cornelius Licinius Valerianus, nobilissime César, prince de la jeunesse, petit-fils et fils de nos deux seigneurs Valérien et Gallien, Augustes. L’ordre (des décurions) des Vintienses. Cette dédicace au fils de l’empereur Gallien a également été l’occasion d’honorer Valérien et Gallien, les restaurateurs de l’Empire menacé les années précédentes sur plusieurs de ses frontières. Associé aux responsabilités par son grand-père et son père, dès la fin de l’année 256, Valérien le Jeune symbolisait la jeunesse, la stabilité et la continuité de la nouvelle dynastie (Christol, 1997, p. 133-135). Datation : entre l’année 257, année où Valérien le Jeune est devenu nobilissimus Caesar (Kienast, 1996, p. 221), et son décès en 260 (Christol, 1997, p. 139). 79. Vence - Fragment d’une dédicace à un empereur indéterminé Pierre non caractérisée. Vue dans le pavement de la cathédrale (Tisserand). Nous n’avons pu la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après la pierre : Tisserand, 1860, p. 9 et 1862, p. 39 (CIL XII, 13). Perdu. Imp(eratori) Caes(ari) [---] --À l’empereur César… Il est impossible de déterminer à quel empereur était destinée cette dédicace. Blanc a énoncé la possibilité d’ajouter ce fragment à deux autres, découverts également dans le pavement de la cathédrale (infra inscr. 72). Mais sans information sur la nature du support et sur la graphie de ce fragment, il est impossible de confirmer l’origine commune. Il faut remarquer que l’abbé Tisserand, qui est le seul à avoir relevé les trois fragments, ne préconisait pas cette association. Le texte des inscriptions confirme l’impossibilité du rapprochement. L’inscription mentionnant l’édification d’un aqueduc a été dédiée à l’empereur Nerva, divinisé. L’adjectif diuus exclut la mention de tous les autres titres et attributs de l’empereur et en particulier ceux d’Imperator et de Caesar (Lassère, 2005, p. 618). 80. Vence - Inscription publique mentionnant les Vintienses et les Massilinenses Deux colonnes d’un seul tenant, en granit rose. L’origine de ce matériau serait, selon C. Vismara, l’Asie Mineure pour une colonne, l’île d’Elbe pour l’autre (Vismara, 1989, p. 19), tandis que R. Mazeran les fait venir de Balagne, en Corse (Mazeran, 1990, p. 118). Les chapiteaux et les bases ont été confectionnés à l’époque contemporaine lors du positionnement des colonnes sur les places vençoises. Vues pour la première fois dans la cathédrale de Vence où elles soutenaient « la voûte de l’autel » (Solier). Retirées lors d’un réaménagement en 1767 (Baudot). La colonne B a été 186 Vintium placée, en 1780, sur la place de l’ancien cimetière, actuelle place Godeau (Millin, 1807, III, p. 14-15). Elle s’y trouve toujours, portant une croix en métal. La colonne A a été utilisée en 1836 pour soutenir la toiture d’une poissonnerie, dans la rue du même nom (Blanc). Elle se trouve désormais au bord de la place du Grand Jardin, au centre ville. Dimensions : h. : 298 ; diam. : 45 (dim. Vismara). Texte A de trois lignes et texte B de cinq lignes. Le texte se lit de la colonne de gauche à la colonne de droite, de ligne à ligne. Les deux premières lignes n’ont jamais été lues pour le texte A. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 5,5 et 7,5. D’après les pierres : Solier, 1572, p. 108 ; Gioffredo, 1658, p. 16 ; Blanc, 1878, n° 3 ; CIL XII, 7 ; Lamboglia, 1943, p. 57-59 ; Vismara, 1989, n° 1 ; Baudot, 1994. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30. Vues (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 152077 et 152078). Texte A : Texte B : [---] Massilih- [ensium (et) Vintien] sium. Curante ac dedicante 4 Iul(io) ! Honorato, proc(uratore) ! Aug(usti), ! ex p(rimo) ! p(ilo), ! praesid(e) ! Alp(ium) maritig[rÁ. [---] des Massilinienses et des Vintienses. Réalisé et inauguré par Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile, gouverneur des Alpes maritimes. Le texte, présent sur les deux monuments, se lit de colonne à colonne. Il précise le rôle rempli par Iulius Honoratus. Ce procurateur a surveillé la construction d’un bâtiment, dont faisaient partie ces colonnes, et assuré son inauguration. Procurateur en 213 sous Caracalla, Honoratus est particulièrement connu pour avoir mené la réfection de la voie permettant de joindre le littoral à la cité de Dinia (infra inscr. 406 à 409, 411A et 414). La formule curante ac dedicante rappelle d’ailleurs celles gravées sur les milliaires et suppose la construction du monument lors de ces travaux de voirie. Les deux premières lignes de ce texte sont effacées sur la colonne de gauche, la colonne de droite comportant les lettres Massilin et sium. Présentes dans le territoire de l’ancienne ciuitas Vintiensium, il a été logiquement avancé que les lignes manquantes sur la colonne de gauche comprenaient au moins le terme Vintien-. Ces colonnes ont été initialement présentées 187 Vintium comme des bornes frontières, positionnées sur la séparation entre la ciuitas Vintiensium et les territoires marseillais du littoral (Millin, 1807, III, p. 14-15 et Clerc, 1927, II, p. 273). A. Grenier rapprochait ces deux colonnes de ce que préconisait Hygin le Gromatique pour séparer deux cités, à savoir des bornes matérialisant la limite externe de chacun des territoires (1931, I, p. 165-166). Par la suite, N. Lamboglia a proposé l’appartenance de ces deux colonnes à un édifice « […] di carattere sacro [...] » mais son hypothèse se fonde sur une lecture d’une ligne à gauche suivie des deux premières lignes de droite pour reprendre ensuite une lecture de colonne à colonne pour les trois dernières lignes. L’auteur pense que les deux lignes de la colonne de gauche comprenaient soit la mention d’un ex-voto par les Marseillais, soit la formule d(ecreto) d(ecurionum). Ce monument aurait été offert par les Marseillais à une divinité, Mars Vintius par exemple, sous la responsabilité du procurateur des Alpes maritimes (Lamboglia, 1943, p. 59). La lecture de l’inscription de colonne à colonne étant assurée pour les trois dernières lignes, il paraît exclu qu’il n’en ait pas été ainsi pour les deux premières lignes. Le lieu exact de découverte de ces colonnes est inconnu. Leur remploi dans la cathédrale laisse penser qu’elles ont quelque chance d’avoir été découvertes dans l’ancien évêché vençois. Au-delà d’une désignation des Marseillais et des Vençois et malgré différentes hypothèses séduisantes, nous ne pouvons conclure sur la nature exacte de ce texte et assurer qu’il désignait bien la limite territoriale antique entre Nikaia et Vintium. Datation : présent en 213 sous Caracalla, Iulius Honoratus était déjà en poste sous le règne commun de ce princeps et de son père (infra inscr. 175). Un gouvernement au-delà de trois à quatre ans étant peu envisageable, ce procurateur a dû débuter sa charge en 210. La correspondance entre ce texte et celui des milliaires présents sur la voie Littoral-Digne permet d’envisager une construction du monument comportant ces colonnes en 213. 81. Vence - Inscription indéterminée mentionnant un procurateur d’Auguste Fragment inférieur d’un autel en calcaire avec base moulurée au moins sur trois côtés. Découvert en 1929 lors de travaux dans le sol de la place Clemenceau et transporté, en 1935, dans les locaux du musée de Vence, sous la mairie (Dor de la Souchère dans Vismara) ; perdu avant l’année 1982 (Vismara). Dimensions : h. : 26 ; l. : 33 ; ép. : 24 (dim. Dor de la Souchère) Texte de deux lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 8 ; l. : 25. H. d. l. : 2,1 à 2,3. D’après un cliché : Vismara 1991, n° 2 (AE 1991, 1169). Perdu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). --[---]l[nos, pro](urator) ! Aug(usti) ! … [---]ratus, procurateur d’Auguste. 188 Vintium La mention de procurator Augusti correspond vraisemblablement à la fonction de gouverneur de la province des Alpes maritimes. La terminaison –ratus peut s’appliquer à de très nombreux cognomina (45 surnoms possibles, voir Sölin, Salomies, 1994, p. 471). Il est tentant de restituer le surnom Honoratus, porté par l’un des procurateurs des Alpes maritimes du début du IIIe s. sur lequel nous conservons le plus de témoignages épigraphiques (supra inscr. 80). Mais ce chevalier faisait accompagner son titre de celui d’ancien primipile et de praeses. 82. Vence - Fragments d’épitaphes de Valerius Mucianus ( ?), flamine et patron des Alpes maritimes, et de sa femme Urne cinéraire en pierre, à double compartiment, fragmentée en trois morceaux. La partie séparant les deux cuves a été brisée. Seul un fragment anépigraphe, de petite taille, permet de joindre la base des deux cuves, qui est moulurée sur trois côtés. Servait de banc sur la place du Grand Jardin avant d’être transportée dans une cour de la mairie (ILGN). Déplacée dans la chapelle des Pénitents Blancs puis dans la chapelle SainteAnne, où les deux blocs sont présentés à l’envers. Pas de n° d’inventaire. Dimensions : fragment A (gauche) : h. : 52 ; l. : 80 ; ép. : 50,5. Fragment B (droit) : h. : 52 ; l. : 73 ; ép. : 46. Fragment C (central) : h. : 18,5 ; l. : 12,5 ; ép. : 11,5. Largeur totale : 152. Texte A de cinq lignes. Texte B de trois lignes. Les inscriptions sont gravées dans des cartouches moulurés. Elles sont en partie effacées. Le cartouche gauche est brisé dans ses angles inférieur et supérieur gauches. Fragment A : ch. ép. : h. : 26,5 ; l. : 56. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2-3-4-5 : 4. Fragment B : ch. ép. : h. : 25,5 ; l. : 55,5. H. d. l. : L. 1 : 6 ; L. 2 : 4 ; L. 3 : 4,5. D’après la pierre : ILGN, 3 ; Vismara, 1993-1994, n° 9. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148984). Texte A : [---] Vale(rio) M[u]ci[h(o), [IIu]iro sacerd(oti) Viht(iensis), `lam(ini) _n jatrono jrou(inciae) 4 Afj(ium) g[rit(imarum). Valeria [Muci][ha patri mereh(tissimo) Graphie médiocre. Gravure peu profonde. La lecture est difficile. Les A ne sont pas barrés. Les lettres sont serrées. L. 1 : nous lisons un M qui n’avait pas été lu par nos prédécesseurs. Nous ne reprenons pas, en fin de ligne, la restitution de Vismara, CIM, mais proposons CIAN. L. 3 : nous relevons un F au début de la ligne, qui n’a pas été lu. Le O de prou- est d’une taille inférieure. L. 5 : nous restituons comme cognomen Muciana, à l’instar de celui présent dans le texte B. … À Valerius Mucianus, duumvir et prêtre de Vintium, flamine et patron de la province des Alpes maritimes. Valeria Muciana à son père très méritant. 189 Vintium Texte B : [---]I[---]A[---]Vihnini [---. Val(eria)] Mociana [matri pi]cssimae. Même type de graphie et de gravure que l’inscription précédente. La partie gauche de l’inscription est totalement effacée. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les A ne sont pas barrés. Les T ont des barres transversales réduites. Les M ont des hastes externes obliques. L. 2 : nous restituons le cognomen Muciana et non Musiana comme proposé par Vismara, et le gentilice Valeria en nous fondant sur l’inscription précédente. Nous l’abrégeons en Val. afin de laisser suffisamment de place pour le cognomen de la défunte. À ( ?), (fille de) Vintinus,…. Valeria Muciana à sa mère très dévouée. Cette double épitaphe fait apparaître une famille d’honestiores de la province. Le père, Valerius Mucianus, a rempli une carrière municipale de premier plan qui l’a vu obtenir les charges de duumvir et de sacerdos. Le sommet de la carrière vençoise semble être cette dernière charge si l’on en croit la carrière de Mucianus et celles de C. Fla(uius) Secundus (infra inscr. 83), élu deux fois à cette prêtrise après avoir été duumvir, et de L. Veludius Valerianus qui a rempli cette prêtrise après avoir été magistratus (infra inscr. 84). Ce sacerdoce municipal, précisé Vint(iensis), ne peut à notre avis se confondre avec le responsable du culte impérial à l’échelon municipal (a contrario Rémy, 2000, p. 904-906) et doit correspondre à la responsabilité d’un culte public à une divinité poliade. Cinq sacerdotes sont connus pour la cité de Vence (infra inscr. 83 (duo), 84 et 142B), l’objet du culte dont ils étaient responsables n’étant jamais précisé. Cette prêtrise est énoncée après les charges de magistratus ou de duumuir, signe que cet honneur était considéré comme le sommet de la carrière de la seconde moitié du Ier s. au début du IIIe s. L’étude des magistratures et des sacerdoces de la province voisine de Narbonnaise a établi que la responsabilité du culte impérial municipal n’était pas toujours le sommet d’une carrière (Gascou, 1997, p. 136-137 et 138-139). À Vence, le culte public d’une divinité a pu être considéré comme l’aboutissement de la carrière. Le titre de sacerdos, énoncé tout court, sans la mention Augusti ou Romae et Augusti, n’autorise pas à considérer ces prêtres comme les responsables du culte impérial municipal. La dévotion envers Mars Vintius de M. Rufinius Felix, citoyen originaire de Castellane et résidant à Cimiez (supra inscr. 70), atteste l’importance de ce dieu dans la cité vençoise et la possible existence d’un lieu de culte. Envisager l’existence d’un sacerdos de la divinité poliade n’est donc pas invraisemblable. En outre, la présence d’un prêtre de Cybèle à Vence même, dans la seconde moitié du IIe s., établit l’importance de ce culte oriental dans le territoire de la cité (supra inscr. 69). Les trois sacerdotes décédés entre la seconde moitié du IIe s. et le début du IIIe s. sont susceptibles d’avoir eu la responsabilité d’un culte public à la Grande Mère Idéenne. Ces remarques, si elles ne permettent pas de déterminer définitivement la charge des cinq sacerdotes vençois, révèlent que présenter ces prêtres comme les responsables du culte impérial municipal est loin d’être la solution la plus envisageable. 190 Vintium Après cette carrière municipale, Mucianus a été désigné par le concilium comme flamen du culte impérial à l’échelon provincial. Cette prêtrise assurait à son titulaire d’être le personnage le plus en vue dans la province durant une année et lui permettait de lier de nombreux contacts et amitiés. Il dut en être ainsi pour Mucianus qui a été ensuite choisi comme patronus de la province, la précision prou(inciae) Alp(ium) marit(imarum) se rapportant aux fonctions de flamen et de patronus. Cette formulation a été reprise (sans le nom de la province) dans l’épitaphe découverte à Cimiez d’un autre flamine provincial, C. Subrius Secundinus (infra inscr. 186A). Issu de l’une des cités de la province et ayant rempli des magistratures locales, Mucianus avait l’avantage de conserver un attachement local tout en ayant une influence dans la province et au-delà, ce qui en faisait un protecteur recherché. Valerius Mucianus porte le gentilice le plus répandu dans la cité vençoise, accompagné d’un surnom formé sur Mucius. Ce surnom ne se retrouve pas dans le reste du corpus provincial. S’il n’apparaît pas en Narbonnaise et dans les autres provinces alpines, nous relevons plusieurs exemples dans les provinces occidentales (OPEL III, p. 89). Sa fille, Valeria Muciana, a repris le cognomen de son père, second exemple connu de ce surnom au féminin, l’autre exemple apparaît en Mésie Inférieure (CIL III, 12402). Elle est la dédicante des deux inscriptions. La défunte de l’inscription B, vraisemblablement la mère de Muciana, avait comme patronyme Vintinus, formé sur le même radical que le théonyme Vintius et le toponyme Vintium. On le retrouve comme idionyme dans le territoire de Salinae (supra inscr. 36). Datation : l’abréviation du gentilice dans le texte A et l’emploi d’une épithète au superlatif dans le texte B invitent à dater ces inscriptions du IIe s. B. Rémy penche pour la seconde moitié du Ier s. (Rémy, 2000, p. 902), car l’épitaphe « rédigée au datif, ne comporte pas d’épithète laudative et ne fait aucune mention des dieux Mânes ». Mais l’inscription est incomplète, ce qui empêche de savoir si les Mânes figuraient ou non, et elle comporte le terme meren qui peut se développer en meren(tissimus), épithète laudative employée plus fréquemment dans le IIe s. La prudence recommande de dater cette épitaphe de ce siècle. 83. Vence - Épitaphe de C. Flauius Secundinus, magistrat et prêtre municipal Pierre non caractérisée. Découverte sous le chœur de l’église (sans doute la cathédrale) au début du XVIIe s. (Peiresc). Relevée par Seymour de Ricci, en 1900, dans les archives de Peiresc. L’inscription n’a pas été vue depuis le XVIIe s. Dimensions : inconnues. Texte de dix lignes. Points de séparation circulaires (ILGN). D’après une copie : Peiresc (dans Seymour de Ricci, 1900, RA, 1, p. 429) ; ILGN, 1. Perdue. 191 Vintium [D(is) M(anibus)] C(aii) ! Flaui ! Se[cundi]n[i], IIuirali(bus) ! orn(amentis) hono[r(ati), sacer]do4 ti(s), ! erepti. Doloris sui solacium, C(aius) ! Fla(uius) ! Secundus, Clementis fil(ius), ! Pap(iria), ! IIuiralis et sacerdot(alis) ! II, Domitia 8 [L]uci(i) ! fil(ia) ! ÔateÒna, filio carissimo et sibi uiui fecerunt. Nous suivons Espérandieu en corrigeant, à la ligne 8, Ratepna en Paterna, surnom le plus répandu dans notre province. Aux dieux Mânes de Gaius Flauius Secundinus, honoré des ornements du duumvirat, prêtre, arraché (à la vie). En soulagement à leur souffrance, Gaius Flauius Secundus, fils de Clemens, (de la tribu) Papiria, qui a été duumvir et prêtre à deux reprises, (et) Domitia Paterna, fille de Lucius, à leur très cher fils et pour eux-mêmes firent (élever ce monument) de leur vivant. Père et fils ont fait une carrière municipale de premier plan. C. Flauius Secundus avait atteint le sommet du cursus municipal en étant deux fois désigné comme sacerdos de cette cité après avoir été duumvir (sur la charge de sacerdos dans cette cité, voir inscr. précédente). C. Flauius Secundinus a reçu les IIuiralia ornamenta qui lui ont permis d’atteindre le rang d’ancien duumvir et de postuler ainsi à la charge de sacerdos. Selon F. Jacques, les ornamenta « […] sont normalement attribués à des personnages qui ne peuvent accéder au décurionat – ainsi des affranchis – ou qui font carrière par ailleurs. » (1984, p. 391). Secundinus était peut-être dans l’un de ces cas. Des libéralités consenties par Secundinus ou l’importance de sa famille dans la cité vençoise ont pu décider l’ordo à lui marquer sa reconnaissance. Il faut remarquer qu’un C. Flauius Secundinus apparaît dans une dédicace au dieu Maiurrus, découverte à Grasse, territoire d’Antipolis et zone limitrophe de Vence (ILN, Antibes, 99). Sur l’inscription ou non des citoyens vençois dans la tribu Papiria, voir supra l’introduction générale, p. 49. Le père et le fils sont désignés par un gentilice impérial banal qui se rencontre plusieurs fois dans les Alpes maritimes. Ils l’accompagnent des surnoms à « fréquence celtique » : Secundus et Secundinus, celui du fils étant forgé sur celui du père (sur Secundus et ses dérivés, voir Dondin-Payre, 2001b). La filiation du père est représentée par un surnom italien, Clemens, fréquemment utilisé en tant que patronyme en Narbonnaise, en Gaule et dans les Alpes. Il est à noter que la filiation du père et sa tribu ne sont pas positionnées de manière classique, entre son gentilice et son cognomen, mais à la suite de ce dernier. Quant à Domitia Paterna, elle est désignée par un gentilice latin associé au surnom le plus répandu dans la province. Ce gentilice se retrouve uniquement dans les territoires les plus au sud de la province, à Vence et à Cimiez. Datation : l’emploi de la formule doloris sui solacium place cette inscription, au plus tôt, dans la fin du IIe s. ou au début du IIIe s. (ILN, Antibes, 27). 192 Vintium 84. Vence - Épitaphe de L. Veludius Valerianus, magistratus, décurion et prêtre de Vintium Plaque de calcaire blanc, brisée dans sa partie supérieure. La partie gauche est partiellement cachée par une gouttière. Scellée dans le mur latéral de l’ancienne cathédrale, place de l’Évêché (Millin et Blanc). S’y trouve encore de nos jours. Dimensions : h. 99,5 ; l. : 82,5 ; ép. : non mesurable. Texte de dix lignes. L’inscription était encadrée par une moulure qui a été arasée lors du remploi du monument. Points de séparation triangulaires et hederae. H. d. l. : L. 1-4 : 6,5 ; L. 2-3-5-8 : 4,5 ; L. 6-9 : 8 ; L. 7 : 4 ; L. 10 : 7. D’après la pierre : Millin, 1807, III, p. 8 ; Blanc, 1878, n° 20 ; CIL XII, 20 ; Vismara, 1989, B. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145604). L(ucius) Veludius Valerianus, dec(urio) ! Vint(iensium), " mag(istratu) 4 et sacerdotio " functus, sibi (et) Vcbiae Muci `if(iae) 8 Paterna_, uxori, uiuis, f(ecit). Gravure profonde et de belle qualité pour la majeure partie des lettres. Quelques-unes commencent à s’estomper. Le texte est correctement centré. L. 10 : le F est d’une taille supérieure. Lucius Veludius Valerianus, décurion des Vintienses, ayant rempli les fonctions de magistratus et de prêtre, pour lui-même et pour Vibia Paterna, fille de Mucus, sa femme, de leur vivant, il fit (élever ce monument). Cette épitaphe mentionne une charge municipale inconnue dans les autres cités de la province. L. Veludius Valerianus se présente comme membre du sénat local et titulaire des charges de mag(istratus) et de sacerdos (sur ce sacerdoce, voir supra inscr. 82A). À l’exemple de nombreux cursus honorum municipaux, ce notable ne paraît préciser que les charges et honneurs les plus importants, sa fonction de magistratus étant énoncée en lieu et place de celle de duumvir lorsque l’on compare l’énoncé de cette carrière aux autres carrières municipales de cette cité (inscr. 82, 83 (duo) et 142B). Le duumvirat étant attesté dans des épitaphes des IIe et IIIe s., la charge de magistratus a été remplacée par celle de duumvir et symbolise une période où la cité n’avait pas encore le ius Latii à l’exemple de ce que nous connaissons pour certaines cités des Trois Gaules (supra l’introduction générale, p. 54). 193 Vintium Hapax, le gentilice celte Veludius (Holder, 1896-1913, III, col. 155) se rapproche du nom Velloudius, gentilice d’un décurion de Sanitium / Senez et décurion honoraire de Nîmes (CIL XII, 3288 [ILS, 6982]). Son origine est locale. Valerianus est un surnom formé sur le gentilice Valerius qui se rencontre à de nombreuses reprises dans les provinces (341 mentions au masculin et 52 au féminin dans Kajanto, 1965, p. 157) mais seulement à cette occasion pour les Alpes maritimae. Le nom Vibia est relevé à six autres reprises dans les Alpes maritimes dont quatre dans le territoire de Vence (infra inscr. 99, 141 (duo) et 142A et B). Le surnom Paterna est le plus répandu dans notre province. Le patronyme Mucus se rencontre deux autres fois : à Ostie (CIL XIV, 836) et en Dacie, à Apulum (IDR, III, 5, 2, n° 560). Datation : l’emploi du nominatif, l’absence de dédicace aux dieux Mânes et d’épithète laudative font attribuer cette inscription au Ier s. de notre ère. La charge de magistratus, remplie par Valerianus, date l’épitaphe antérieurement à la donation du droit latin à cette cité et le remplacement du magistratus par les duumuiri, probablement avant le règne de Néron. 85. Vence - Épitaphe de P. Aelius Pamphilus par sa fille et le collège des Jeunes Némésiens Autel en pierre avec base et sommet moulurés sur trois côtés. L’angle inférieur droit et une partie de la face antérieure gauche sont brisés. La base est mutilée à plusieurs endroits. Trouvé aux abords de l’ancienne cathédrale, en 1821, par M. Bérenger, maire de Vence, et transporté dans l’ancienne caserne des pompiers, à côté de l’Hôtel de Ville (Blanc). Transféré dans la chapelle des Pénitents Blancs, puis dans celle de Sainte-Anne (n° d’inventaire C22). Dimensions : h. : 71 ; l. : 41 ; ép. : 39,5. Texte de neuf lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. h. : 43,5 ; l. : 36,5. H. d. l. : L. 1-2-7-89 : 3 ; L. 3-4-5-6 : 3,5. D’après la pierre : Bérenger, 1823, p. 56-57 ; Blanc, 1878, n° 19 ; CIL XII, 22 (ILS, 7307) ; Lamboglia, 1943, p. 60-61. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148986). P(ublio) Aelio ! Pamj[hilo]. Calpurnia ! Pamphile ! jatl[i] 4 merentismimo posuit. Ad quod ! opus, collÏgÚ(m) ! iuuehu[m] 8 NemesiorÁ cnpendiÁ dedi[t]. 194 Vintium Lettres irrégulières et serrées. L’ordinatio est mal centrée. Les M ont des hastes externes obliques. Des traces d’un sur lignage rouge apparaissent sur les L. 6 à 9. Plusieurs lettres ont disparu depuis l’époque du CIL. L. 7 : le lapicide a commis deux erreurs sur le terme collegium. L. 8 et 9 : V et M en nexus. À Publius Aelius Pamphilus. Calpurnia Pamphilè a élevé (ce monument) à son père très méritant. Pour cette œuvre, le collège des Jeunes Némésiens fournit la dépense. Vintium est la seule cité des Alpes maritimae à comporter dans son territoire un culte rendu à une divinité grecque, culte connu indirectement par la volonté d’une association de se placer sous sa protection. Il n’est pas étonnant d’observer une association de la jeunesse déclarant, par son nom, son attachement à la déesse Némésis, patronne de la chasse et des spectacles de l’amphithéâtre sous sa forme Némésis-Diane, activités parmi celles qui revêtaient le plus d’importance pour ce type de collège, mais également déesse d’une justice distributive, aidant ceux qui luttaient contre la démesure sous la forme de Némésis-Tyché, en prônant l’humilité (Bouley, 2001, p. 290-298). Les activités des collèges de la jeunesse se concentraient autour de l’apprentissage de la chasse, de l’équitation et de l’escrime, qui trouvait un aboutissement dans la participation aux Iuuenalia locales, et aux différentes fêtes de la communauté. Cela pouvait servir de formation initiale aux élites municipales, qui étaient souvent désignées parmi les membres de ces collegia (Jaczynowska, 1978, p. 55 et 65). Il ne paraît pas y avoir eu de limite d’âge pour les membres de ces collèges, certains ayant atteint l’âge mûr. Les anciens membres pouvaient continuer à adhérer à la iuuentus en tant que collège funéraire (Jaczynowska, 1978, p. 39-40). P. Aelius Pamphilus était peut-être de ceuxlà, son épitaphe étant dédiée par sa fille dont nous ne pouvons déterminer l’âge. Il ne devait être qu’un simple membre car une fonction plus importante aurait été mentionnée. Sa qualité de membre a amené le collège à s’occuper de son inhumation, fonction assumée par cette association au même titre que les corporations professionnelles (Waltzing, 1895-1900, I, p. 265-299 et Jaczynowska, 1978, p. 59). Cette prise en charge des dépenses funéraires n’interdisait pas à la famille du défunt de dédier le monument. P. Aelius Pamphilus porte les tria nomina en joignant à son gentilice impérial un cognomen grec. Son surnom ne se rencontre pas dans les autres inscriptions de notre province. Il apparaît essentiellement en Narbonnaise, dans le nord de l’Italie et dans les provinces hispaniques (OPEL III, p. 122). L’association gentilice latin / surnom grec peut venir de ce que le défunt était un affranchi. Mais il pouvait être aussi le membre d’une famille grecque originaire de Nikaia ou d’Antipolis ayant reçu la ciuitas sous Hadrien. Cette promotion a pu également se faire par la volonté de P. Aelius Seuerinus (infra inscr. 171), gouverneur des Alpes maritimes, du moins si celui-ci était en poste avant l’instauration de la constitutio Antoniniana (H.-G. Pflaum propose le IIIe s. sans plus de précision, 1960, p. 1046). Calpurnia Pamphilè, fille du défunt, ne porte pas le même gentilice que son père. Son nom est un gentilice latin commun, à « fréquence celtique », unique pour les Alpes maritimes. Il est présent dans la cité voisine d’Antipolis, où six personnes l’avaient adopté (ILN, Antibes, 15, 34 et 35), et se retrouve de nombreuses fois dans les régions du nord de l’Italie (OPEL II, p. 25-26). Si elle n’a pas le même gentilice que son père, elle a pris son cognomen. Il est difficile d’établir les raisons de cette différence de gentilice. Pamphilè a-t-elle été adoptée par un Calpurnius ? A-t-elle pris le nom de sa mère, celui de son père rappelant l’affranchissement ? Ou Aelius est-il seulement son beau-père ? Rien ne permet de trancher. Datation : les travaux de Jaczynowska établissent que la dénomination collegium iuuenum n’apparaît dans les provinces qu’à partir de l’année 202 (1978, p. 21), ce qui date cette inscription, au plus tôt, des premières décennies du IIIe s. 195 Vintium 86. Vence - Épitaphe d’Aurelia Sabinilla Autel en calcaire blanc à sommet et à base moulurés, comme le prouvent les décrochements sur les côtés. Les moulures de la face antérieure ont été martelées pour rendre la surface plane. L’angle inférieur gauche est brisé. Le sommet est également mutilé des deux côtés. Encastré dans un mur de l’ancienne maison Blacas (anciens greniers capitulaires), place de l’Évêché (Millin et Blanc). Actuellement enchâssé dans le mur latéral de l’église communale (ancienne cathédrale). Dimensions : h. : 132 ; l. : 51,5 ; ép. : non mesurable. Texte de neuf lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 49,5 ; l. : 46. H. d. l. : L. 1-2 : 4 ; L. 3-5-6-7 : 3,5 ; L. 4-8-9 : 3. D’après la pierre : Millin, 1807, III, p. 7 ; Blanc, 1878, n° 16; CIL XII, 36 ; Vismara, 1989, A. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145601). Iulius Marcianos Aurelie Sabinill_, coniugi ! 4 merentissime, fec(it) _t Maximia Quinncna, ! auia, (filiae) Corn[e][l]ces Sabinilles (filiae) 8 soe, pientissime fecit. Lettres irrégulières passées à la peinture rouge à une date postérieure. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les M ont des hastes externes obliques. Des lettres des deux dernières lignes ont disparu depuis la publication du CIL. Iulius Marcianus fit (élever ce monument) à Aurelia Sabinilla, sa femme très méritante, et Maximia Quintina, sa grand-mère, fit (élever ce monument) à la fille si dévouée de Cornelia Sabinilla, sa fille. Cette épitaphe est à diviser en deux parties : la première est la dédicace d’un mari, Iulius Marcianus, à son épouse défunte, Aurelia Sabinilla ; la seconde est celle de Maximia Quintina à la même Aurelia Sabinilla, sa petite fille. Mommsen préconisait d’ajouter filiae avant Cornelies et après Sabinilles et de faire de Cornelies Sabinilles les compléments au génitif de filiae. Nous suivons son hypothèse. Le lapicide a choisi en lieu et place de la désinence latine –ae la forme grecque du génitif singulier en -es. Il a fait ce même choix avec la terminaison grecque –e en lieu et place du datif latin -ae pour Aurelia Sabinilla (Pirson, 1901, p. 130). 196 Vintium Iulius Marcianus porte les duo nomina seconde manière en assemblant un gentilice impérial courant et un surnom formé sur le praenomen Marcus, régulièrement présent dans le territoire vençois (supra inscr. 69 et infra inscr. 123). Aurelia Sabinilla est désignée par un gentilice impérial banal et un surnom présent seulement dans cette inscription pour les Alpes maritimae. Le gentilice Aurelia peut supposer un accès à la citoyenneté à la suite de l’édit de Caracalla. Maximia Quintina porte un gentilice de formation patronymique, unique dans cette province, et un surnom latin à « fréquence celtique » que l’on retrouve une autre fois dans le territoire de Nikaia (CIL V, 7908). Quant à Cornelia Sabinilla, elle porte des éléments onomastiques latins courants. Datation : l’emploi d’épithètes laudatives et la désignation du dédicant par des duo nomina seconde manière datent l’inscription au plus tôt du IIe s. de notre ère. Mais la présence du gentilice Aurelia peut abaisser la datation au IIIe s. 87. Vence - Fragment d’épitaphe de [---] Ligur par C. Demanius ( ?) Marcellianus Fragment inférieur gauche d’une probable urne cinéraire à double alvéole (Vismara 1991). La base est moulurée sur les trois côtés. Découvert en 1964 dans le quartier Malbosquet, propriété Ghetti (Dor de la Souchère, dans Vismara). Transporté dans les sous-sols de la fondation Hugues et, dernièrement, dans la chapelle Sainte-Anne (n° d’inventaire E1). Dimensions : h. : 37,5 ; l. : 58,5 ; ép. : 49. Texte de trois lignes placé dans un cartouche délimité par une double moulure gravée en creux. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 17 ; l. : 43,5. H. d. l. : L. 1-2-3 : 4. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 3 (AE 1991, 1170) ; Vismara, 1993-1994, n° 15. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148977). --[C(aio) ( ?) Demanio ( ?) Li-] aulc. ! C(aius) ! D_g[an]ius ( ?) ! MarcefÛianus, ! patri b(ene) g(erenti). Gravure profonde. Lettres irrégulières resserrées dans la dernière ligne. Les M ont des hastes obliques. L. 1 : nous ne lisons pas la lettre B, comme le proposait Vismara, mais les restes d’un D. La panse supérieure du B n’est en fait qu’un accident sur la pierre, ce qui rend la panse inférieure nettement plus large que la supérieure, en contradiction avec le style du B présent en dernière ligne. Si la lecture du E est confirmée, nous ajoutons un M aux hastes externes obliques. L. 2 : la dernière lettre est un E et non un L comme le proposait Vismara. Le lapicide a commis une erreur dans la frappe de ce cognomen. … À Gaius Demanius Ligur ( ?). Gaius Demanius ( ?) Marcellianus, à son père bien méritant. Ce fragment d’épitaphe est l’hommage d’un fils à son père. Si le fils porte les tria nomina, seul le cognomen incomplet du père nous est parvenu. Les lettres –guri peuvent correspondre à plusieurs surnoms tels que Vigur ou Augur (Sölin, Salomies, 1994, p. 442) 197 Vintium mais nous suivons C. Vismara sur le choix de Ligur, rencontré deux fois dans la capitale de la province (infra inscr. 203 et 334). Le gentilice du fils peut être Demanius (Sölin, Salomies, 1994, p. 67). Son cognomen est un dérivé du surnom Marcellus. Unique pour les Alpes maritimes, il apparaît de façon rarissime dans les provinces occidentales : en Germanie Supérieure (AE 2003, 1255), en Lyonnaise (CIL XIII, 1890 et AE 2005, 1042), en Pannonie Supérieure (CIL III, 3996) et en Narbonnaise (à Vaison, CIL XII, 1395). 88. Vence - Épitaphe d’Enia Frontonilla Plaque de matériau indéterminé (Bérenger). Trouvée en 1810 dans la chapelle Saint-Martin, au voisinage immédiat de la ville, par M. Cairon (Bérenger). La Forma Orbis précise : dans la propriété Carles, domaine où ont été découverts quatre autres fragments d’inscriptions (infra inscr. 97, 101, 102 et 112). Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes encadré par une moulure. D’après la pierre : Bérenger, 1823, p. 58-59 (Blanc, 1878, n° 31 ; CIL XII, 17 [FOR 06, 117]). Perdue (Dessin : M. Bérenger ; Archives Départementales du Var). B(onae) ¦(emoriae) ! Eniae Frontonillae, fillae carissimae, pientissimae dulcissimaeque, Aul(us) P(ublius) Enius, Frontonis fil(ius), Papiria, Lucilianus, dec(urio) Brectenus, IIuir, flamen, 4 et Valeria Materna, mater, Enius Aulinus, frat<e>r, sorori amantiss(imae), et sibi pos<t>e(risque) suis uiui fecer(unt). Nous rectifions le début de la ligne 1, Blaeniae en b(onae) m(emoriae) Eniae, ce gentilice étant celui du père et du frère de la défunte (correction déjà proposée par les rédacteurs du CIL). Le gentilice Blaenia est par ailleurs inconnu, alors qu’Enia se retrouve à plusieurs reprises dans les Alpes maritimes sous la forme géminée Ennia. À la bonne mémoire ! Pour Enia Frontonilla, fille si chère, si dévouée et si douce, Aulus Publius Enius Lucilianus, fils de Fronto, (de la tribu) Papiria, décurion Brectenus, duumvir, flamine, et Valeria Materna, sa mère, Enius Aulinus, son frère, pour sa sœur bien-aimée, firent (élever ce monument) de leur vivant, pour eux-mêmes et pour leurs descendants. Décurion et magistrat de Brectenus, Aul. P. Enius Lucilianus a été considéré comme un citoyen de Briançonnet, l’adjectif dérivé du nom de la cité étant corrigé en BrÙ(agensium) ou Brıtˆenus (Blanc, 1878, n° 31, repris par Hirschfeld dans CIL XII, 17 et dernièrement par Rémy, 2000, p. 905). La découverte de cette épitaphe, à quelques kilomètres de Vintium, 198 Vintium et la présence de nombreux Ennii dans le corpus de cette cité ont vraisemblablement conduit les auteurs à choisir Briançonnet, cité limitrophe de Vence au nord. Si nous rejetons la première correction du fait du nom antique de Briançonnet / Brigantio, il nous paraît tout aussi difficile de rectifier Brectenus en Brıtˆenus. Dans la mesure où l’orthographe Brectenus doit être privilégiée faute de disposer de l’inscription, l’existence dans le corpus de Briançonnet d’une mention en abrégé du nom de la ciuitas, sous la forme Breg (supra inscr. 40), ne peut être envisagée comme l’abréviation de Brec(tenus), avec confusion entre les lettres C et G, là où l’on s’attendrait à une abréviation en Brect(enus). À ce jour, ce nom de lieu ne peut être rattaché ni à Brigantio, ni à l’une des cités de notre province. Les En(n)ii sont particulièrement représentés dans la cité de Vence (infra inscr. 89, 100, 123 et 135), ainsi qu’une mention pour un auxiliaire originaire de Cemenelum et décédé en Dalmatie (CIL III, 9782). Ce gentilice est présent en nombre dans le nord de l’Italie (près de cinquante références) et, à un degré moindre, en Narbonnaise, dans les Espagnes et le Norique (OPEL II, p. 117-118). Parmi ces références, la cite de Vence est avec la Colonia Iulia Concordia, dans la Xe région italienne, la localité qui comprend le plus grand nombre de Ennii. Aulus Publius Enius Lucilianus porte deux prénoms, usage connu dans l’aristocratie du Haut-Empire (Lassère, 2005, p. 99). Son surnom, formé sur le cognomen Lucilius, est unique dans les Alpes maritimes. Il se retrouve de façon régulière dans les provinces de l’Empire sauf dans les autres provinces alpines où il est totalement absent (soixante-trois références dans Kajanto, 1965, p. 172). Son patronyme se retrouve sept autres fois dans les Alpes maritimae dont cinq fois à Vintium (infra inscr. 96, 98, 126 (duo), 138A, 188 et 194). La fille de ce dignitaire a son cognomen forgé sur celui de son grand-père paternel, alors que le fils porte un dérivé de l’un des deux prénoms du père. Frontonilla ne se rencontre que deux fois : en Italie, à Pola dans la Xe région (CIL V, 8143) et à Surrentum dans la Ire région (CIL X, 707). Aulinus est un surnom latin rare, seulement quatre références relevées dans les provinces occidentales (en Narbonnaise, à Nîmes [CIL XII, 3630] et à Carpentras [CIL XII, 1167] ; en Aquitaine, à Bourges [CIL XIII, 1209] et à Lyon [CIL XIII, 2096]), que nous retrouvons à deux autres reprises à Vence (infra inscr. 142A [duo]). Quant à Valeria Materna, son gentilice est le plus commun de la cité vençoise et son surnom, rappelant les rapports familiaux, est plus que banal dans les provinces occidentales. Aul. P. Enius Lucilianus est inscrit dans la tribu Papiria. L’impossibilité d’établir dans quelle cité ce personnage a mené sa carrière empêche d’avancer sur le sujet de la tribu d’inscription des citoyens de cette cité (voir l’introduction générale, p. 49 et 53). Datation : la multiplication des épithètes laudatives pour la même personne, le style de l’inscription et l’emploi de bonae memoriae invitent à dater cette épitaphe au plus tôt de la seconde moitié du IIe s., voire du début du IIIe s. 89. Vence - Épitaphe d’Ennia Fuscina Fragment droit d’une urne cinéraire en pierre à double compartiment. La partie gauche de la face antérieure conserve le reste d’un décor de séparation avec un second cartouche. La partie postérieure est brisée, ne conservant qu’une fraction de la cuve. Mentionné pour la première fois dans le courant du XVIIe s. (Peiresc d’après un certain M. de Flayosc). Bouche le place dans la cathédrale, devant l’autel de saint Lambert. Scellé ensuite dans le mur de la maison Blacas (anciens greniers capitulaires), place de l’Évêché 199 Vintium (Blanc). Transféré dans les sous-sols de la fondation Hugues, puis dans la chapelle SainteAnne (n° d’inventaire C 30). Dimensions : h. : 43,5 ; l. : 75 ; ép. : 35,5. Texte de trois lignes gravé dans un cartouche en relief, délimité par un large liseré. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 24 ; l. : 55. H. d. l. : L. 1-3 : 5 ; L. 2 : 4,5. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30. D’après la pierre : Bouche, 1664, I, p. 284 ; Blanc, 1878, n° 22 ; CIL XII, 30 ; Vismara, 1993-1994, n° 5. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148978). Ennia ! Fuscina uiua ! sibi fecit. Le texte est mal centré. Les lettres ont été passées à la peinture rouge à la période contemporaine. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Ennia Fuscina fit (élever ce monument) pour elle-même de son vivant. Citoyenne romaine, Ennia Fuscina associe un nom très présent dans la cité de Vence (inscr. 88 (tres), 100, 123 et 135) à un surnom bien représenté dans notre province puisqu’il se retrouve une autre fois à Vence (infra inscr. 95), à Castellane (supra inscr. 28), et une fois dans le territoire de Cimiez (infra inscr. 353), soit cinq occurrences féminines sur les treize connues dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 228). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et le nom de la dédicante au nominatif placent l’inscription dans le Ier s., mais la formule uiua sibi fecit peut se rencontrer jusque dans le courant du IIe s. 90. Vence - Épitaphe de Iulius Eugenius Autel en calcaire. Les moulures de la face antérieure du sommet et de la base sont arasées. La partie gauche du sommet est brisée. Découvert dans une cave du village, avant 1664 (Bouche) et inséré, ensuite, au début du e XIX s., dans le mur latéral de la cathédrale (Bérenger), où il se trouve encore de nos jours. Dimensions : h. : 108,5 ; l. :50 ; ép. : non mesurable. Texte de six lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2-3-4 : 3,8 ; L. 5 : 3,5 ; L. 6 : 4. Nous n’avons pas vu l’ascia donnée par Blanc dans la partie inférieure de l’inscription. D’après la pierre : Bouche, 1664, I, p. 284 ; Bérenger, 1823, p. 52 ; Blanc, 1878, n° 15 ; CIL XII, 35 ; Vismara, 1989, E. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145600). 200 Vintium Iulio ! Eug_nio. ! Iulius Cfe4 mens ! alugni ! piehnissimo ! fecct. Le texte est plus ou moins aligné à gauche. Les lettres sont irrégulières. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les M ont des hastes externes obliques. L. 3 : un accident sur la pierre a amené le lapicide a détaché le S du reste du gentilice. À Iulius Eugenius. Iulius Clemens fit (élever ce monument) à l’alumnus si dévoué. Les deux citoyens sont désignés par des duo nomina seconde manière. Ils portent comme nomen un gentilice impérial banal relevé à plusieurs reprises dans les Alpes maritimes. Le cognomen du père, Clemens, est un surnom italien connu dans le corpus provincial (inscr. 90, 225 et 351 [tres]). Celui de l’alumnus, Eugenius, est un surnom d’origine grecque peu répandu. Il est unique dans notre province. Il ne se rencontre pas dans les autres provinces alpines. L’association d’un gentilice impérial banal et d’un surnom grec peut faire penser à un affranchissement récent de Iulius Eugenius et de son père qui porte un surnom répandu chez les esclaves (Kajanto, 1965, p. 69 et 263). Il paraît peu probable que ces personnes soient de naissance libre et originaires des cités grecques de la côte, Antipolis ou Nikaia. Alumnus recouvre ici la notion d’enfant adopté mais sans doute également celle de la relation entre un affranchi, Eugenius, et son patron, Clemens (Bellemore, Rawson, 1990, p. 9-10). Datation : les duo nomina seconde manière, le nom du défunt au datif, l’emploi d’une épithète laudative et l’absence de dédicace aux Mânes placent cette inscription à la fin du Ier s. voire au tout début du IIe s. 91. Vence - Épitaphe de Maecia Valeria Autel en calcaire. Les moulures de la face antérieure du sommet et de la base sont arasées. Mentionné pour la première fois, au cours du XVIIe s., comme se trouvant dans la basilique (cathédrale) de la cité (Peiresc). Bouche précise : dans la basse cour de l’évêché. Inséré, par la suite, dans le mur latéral de la cathédrale de Vence où il est encore visible. Dimensions : h. : 100 ; l. base : 53,5 ; l. dé : 43 ; ép. : non mesurable. 201 Vintium Texte de cinq lignes. Points de séparation circulaires. H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2-5 : 5 ; L. 3 : 4,5 ; L. 4 : 4. Une ascia est présente, à la première ligne, entre les lettres D et M. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30. D’après la pierre : Bouche, 1664, I, p. 283 ; Blanc, 1878, n° 14 ; CIL XII, 37. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148963). D(is) ( M(anibus). Maecia, Maeciani ! fil(ia), 4 Valeria, uiua sibi ! fec(it). Le texte est à peu près centré. La gravure est profonde, en particulier pour les quatre premières lignes. Les lettres sont irrégulières. Les M ont des hastes externes obliques. Aux dieux Mânes. Maecia Valeria, fille de Maecianus, fit (élever ce monument) pour elle-même de son vivant. Maecia Valeria porte un gentilice et un surnom latins. Maecia est unique dans les Alpes maritimes. S’il ne se retrouve pas dans les autres provinces alpines, il est courant dans les provinces occidentales et en Italie. Ce gentilice est présent dans le territoire d’Antibes, si l’on en croit l’origine de M. Maecius Seuerus, soldat en Germanie Inférieure, qui se présente comme Ant(ipolitanus) (CIL XIII, 8647). Sur Valeria utilisé parfois comme cognomen, voir supra inscr. 58. Le patronyme Maecianus est un cognomen rare, dérivé du nom de la famille, qui est unique dans notre province. Présent à de nombreuses reprises à Rome et en Italie, il est seulement connu en Espagne Citérieure pour les provinces occidentales (CIL II, 2477, 2569, 3711, 3713 et 4200). Il est possible que le père de la défunte ait choisi un gentilice patronymique, c’est-à-dire formé à partir du nom indigène de son père, qu’il conserva comme cognomen. Ce gentilice avait un autre avantage : celui d’être un gentilice courant d’origine latine. Datation : la présence d’une ascia place cette inscription au plus tôt dans la seconde moitié du IIe s. de notre ère. 92. Vence - Épitaphe d’Onesiphorus Plaque quadrangulaire en calcaire (face antérieure d’une urne cinéraire simple ?). La partie supérieure est brisée dans son centre. Découverte dans le cours du XVIe s. (Scaliger) et présente au XVIIe s. devant la maison Guigon (Peiresc). Par la suite, scellée dans le mur latéral de la cathédrale (Millin, 1807, III, p. 8) où elle se trouve encore de nos jours. Dimensions : h. : 55,5 ; l. : 65 ; ép. : non mesurable. 202 Vintium Texte de six lignes entouré d’un large liseré gravé en creux. Point de séparation circulaire. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2-3-4-6 : 4 ; L. 5 : 3,5. D’après une copie: Scaliger, ms., fol. 5, p. 16 ; Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30. D’après la pierre : Bouche, 1664, p. 284 ; Blanc, 1878, n° 23; CIL XII, 34 ; Vismara, 1989, C. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 145603). D(is) M(anibus). Iucundilla, mat(er), filio 4 Onesiphoro pient(issimo), uiua f_cit. ! V(ixit) a(nnos) XXV. Le texte est centré. Les lettres, irrégulières, sont de qualité médiocre. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les A ne sont pas barrés. Aux dieux Mânes. Iucundilla, sa mère, à Onesiphorus son fils si dévoué, fit (élever ce monument) de son vivant. Il vécut vingt-cinq ans. Cette épitaphe d’une mère à son fils ne présente guère de doute quant à leur statut d’esclaves. Désignés par des noms uniques sans patronymes, Iucundilla et Onesiphorus portent, pour la mère, un cognomen très rare dérivé du gentilice italien Iucunda, et pour le fils un nom grec. Datation : l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes et la présence d’une épithète laudative invitent à dater l’inscription du IIe s. 93. Vence - Épitaphe de T. Secundius Auitus Autel en pierre avec base et sommet moulurés sur trois côtés. L’angle inférieur droit de la face antérieure de la base est brisé. Des puluini sont gravés sur le fronton. Découvert dans le fond d’une écurie de la place Godeau, vers 1950, et placé sur la place du Frène (Dor de la Souchère dans Vismara). Transporté dans la chapelle des Pénitents Blancs, puis dans la chapelle Sainte-Anne où il se trouve actuellement (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 104 ; l. : 44 ; ép. : 36,5. Texte de neuf lignes. Points de séparation triangulaires. Les lettres ont été passées à la peinture rouge et noire à une date postérieure. La dédicace aux dieux Mânes se trouve sur le bandeau supérieur. Ch. ép. : h. : 41,5 ; l. : 35. H. d. l. : L. 1 : 4 ; L. 2-3-4-6-9 : 3,5 ; L. 5-7-8 : 3. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 5 (AE 1991, 1172). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148992). 203 Vintium D(is) M(anibus). T(ito) Secundii Auito. 4 T(itus) ! Secundius Hihoratus et [Li]oia ! Granclla, ! filio 8 jiissimo k(ui) ! u(ixit) ! [(nnos) ! XXX. Gravure peu profonde. Lettres irrégulières. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les hastes externes des M sont obliques. L. 2 : le I est d’une taille supérieure. L. 5 : les deux dernières lettres sont ET, et non LI, comme le proposait Vismara. L. 6 : un accident sur la pierre a fait disparaître les premières lettres du gentilice de la mère du défunt. L’espace mutilé devait conserver deux lettres, ce qui permet de restituer Liuia comme le proposait déjà Vismara. La restitution Heluia, gentilice connu à Salinae, semble exclue. L. 8 : le premier I est d’une taille supérieure. Aux dieux Mânes. À Titus Secundius Auitus. Titus Secundius Honoratus et Liuia Gratilla, à leur fils si dévoué qui vécut trente ans. Le père et le fils portent un gentilice de formation patronymique forgé sur le cognomen Secundus. Il est très présent dans les Trois Gaules, en Narbonnaise et dans les Germanies (Dondin-Payre, 2001b, p. 546). Le père porte comme surnom un cognomen italien banal, Honoratus, répandu particulièrement en Afrique et dans les Gaules (Alföldy, 1969, p. 218). Le fils portait le surnom Auitus appartenant à la catégorie des cognomina exprimant les rapports familiaux (supra inscr. 2). La mère du défunt est désignée par un gentilice italien courant, Liuia, cependant unique pour les Alpes maritimes et les autres provinces alpines. Bien représenté dans le nord de l’Italie et la Narbonnaise (OPEL III, p. 29), il se retrouve à quelques kilomètres au sud de Vence, à Cagnes-sur-Mer, territoire d’Antipolis durant une partie de la période romaine (ILN, Antibes, 133). Gratilla est un surnom italien qui se retrouve une autre fois dans notre province, dans le territoire vençois, à Carros (infra inscr. 121B). Exclusivement féminin, il est assez rare et totalement absent des autres provinces alpines (Kajanto, 1965, p. 289). Il se retrouve particulièrement en Narbonnaise et rarement ailleurs (OPEL II, p. 170). Datation : l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes et l’utilisation d’une épithète laudative placent cette inscription dans le courant du IIe s., sans doute la première moitié. 204 Vintium 94. Vence - Épitaphe de C. Secundius Gratinianus Autel en pierre avec sommet et base moulurés sur trois côtés. Le sommet est occupé par des puluini et un focus, gravés en relief. Mentionné dans la seconde moitié du XVIe s. (Scaliger), perdu puis retrouvé en 1872, lors de fouilles sur la place de l’église de Vence (Brun). Placé dans la caserne des pompiers (Blanc), puis dans la chapelle des Pénitents Blancs, il est exposé désormais dans la chapelle Sainte-Anne (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 85 ; l. : 44 ; ép. : 39,5. Texte de huit lignes. Les faces antérieures des puluini comportaient les lettres D et M. Seul le D subsiste à gauche. La face latérale gauche comporte une ascia gravée, ainsi que la face antérieure, à gauche de la dernière ligne. Ch. ép.: h. : 31 ; l. : 38. H. d. l. : L. 1 cons.-2-3-4-7-8 : 3 ; L. 5 : 2,5 ; L. 6 : 3,5. D’après une copie : Scaliger, ms., fol. 5, p. 16 ; Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 230. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 52 ; Brun, 1873, p. 114-115 ; Blanc, 1878, n° 18 ; CIL XII, 39. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148990). D(is) M(anibus) et gemoriae dulcissimae 4 C(aii) Secundi Gratcni[ni. Sabinium Geminianus, hepoti 8 ( karissimo. Gravure peu profonde. Lettres irrégulières qui penchent, parfois, vers la droite. Certains A ne sont pas barrés et d’autres possèdent une haste initiale verticale. L’horizontalité des lignes est peu respectée. Aux dieux Mânes et à la si douce mémoire de Gaius Secundius Gratinianus. Sabinius Geminianus, à son petit-fils très cher. Le fait que ces deux personnages ne portent pas le même gentilice suppose que le dédicant était sans doute le grand-père maternel de Sabinius Geminianus. Le gentilice Sabinius, unique dans notre province, est particulièrement présent en Italie centrale et dans les régions celtiques (Alföldy, 1969, p. 116), tout en étant absent des autres provinces alpines. Sa « fréquence celtique » se traduit par un nombre conséquent de références en Lyonnaise, en Belgique, dans les Germanies et en Aquitaine. Geminianus est un surnom rare, formé à partir du surnom Geminus, qui ne se retrouve pas dans les autres provinces alpines. Peu d’exemples apparaissent en dehors de l’Italie pour les provinces occidentales : en Dacie (CIL III, 1569) ; en Espagne Citérieure (CIL II, 6165) ; en Narbonnaise (CIL XII, 5266) et en Germanie Supérieure (CIL XIII, 6445). Nous relevons 205 Vintium également un exemple dans la cité voisine d’Albintimilium / Vintimille (Mennella, Pistarino, 2005, p. 67). Le défunt est désigné par des tria nomina avec un gentilice italien, rencontré deux autres fois dans notre province (inscr. 93 [duo] et 365 [duo]), et un cognomen rare, formé sur le gentilice italien Gratius, seul exemple dans les Alpes maritimae. Il est absent des autres provinces alpines. Nous relevons deux exemples en Lyonnaise, en Dalmatie, et un en Tarraconaise (Kajanto, 1965, p. 147 et OPEL II, p. 170). Datation : la présence de deux asciae et de la formule d(is) M(anibus) et memoriae dulcissimae invitent à dater cette inscription de la fin du IIe s. ou du IIIe s. 95. Vence - Épitaphe de Valeria Urne cinéraire, en matériau indéterminé, avec une base moulurée (Peiresc). Découverte dans la bastide de Georges Malivert, quartier Saint-Donnat (Peiresc). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes, qui se trouvait dans la partie gauche du monument, la partie droite étant vierge. La dernière ligne était gravée sur la moulure de la base. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 37 (Blanc, 1878, n° 393; CIL XII, 47). Perdue (Dessin : Peiresc ; Bibliothèque nationale de France). Valeriae [---] q(uae) u(ixit) a(nnos) XIIII. A[---] Fuscina, mater, filiae 4 pi[i]ss(imae) en V[a]l[er]i(i) MÐðs _n S_cundus, sorori merentiss[i]mae, fecerunt. Comme le préconisait Blanc, le texte de Peiresc est à corriger aux lignes 4 et 5. L. 4 : il faut restituer le même gentilice que celui de la défunte, terminé par un I. Ce nominatif pluriel implique la restitution d’au moins deux personnes. A et R et C et V en nexus dans Marcus. L. 5 : Pisicundus étant inconnu, il faut corriger ce terme en et Secundus, second frère de la défunte. À Valeria [---] qui vécut treize ans. A[---] Fuscina, sa mère, à sa fille si dévouée et les Valerii Marcus et Secundus, à leur sœur très méritante, firent (élever ce monument). La défunte est honorée par sa mère et ses frères. Seul son gentilice est parvenu. Valeria est le gentilice le plus présent dans les Alpes maritimes et en particulier à Vintium. Nous ne connaissons que le surnom de la mère, Fuscina, qui apparaît cinq fois dans les Alpes maritimes pour treize mentions dans le CIL (supra inscr. 25, 28, 89 et infra inscr. 353). Les frères portent les duo nomina. Le premier a pour surnom le praenomen Marcus (184 références dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 173), alors que le second porte un surnom qui se rencontre quatre autres fois dans la province (inscr. 15, 83, 120A et 139). Datation : l’emploi d’une épithète laudative et les duo nomina seconde manière datent cette inscription au plus tôt de la deuxième moitié du IIe s. 206 Vintium 96. Vence - Épitaphe de L. Valerius Fronto Fragment supérieur d’une stèle en pierre. Le fronton est occupé par un cartouche triangulaire, à double moulure, qui comporte en creux une lunule gravée en relief. Découvert dans le quartier de « La Sine », à 3 km de Vence, dans l’ancienne propriété Isnard (Blanc). Actuellement conservé dans la propriété Heuvrard, où il est inséré au sommet d’un mur de clôture. Dimensions : h. : 76 ; l. : 57 ; ép. : 21. Texte de quatre lignes, gravé en creux dans un cartouche matérialisé par une double moulure. Points de séparation circulaires. Ch. ép. : h. : 23,5 ; l. : 35,5. H. d. l. : L. 1 : 6,5 ; L. 2-4 : 4,5 ; L. 3 : 5. Fronton triangulaire : h. : 41 ; l. : 37,5. D’après la pierre: Blanc, 1878, n° 30 ; CIL XII, 44. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148971). D(is) M(anibus). L(ucio) ! Val(erio) ! Fronton(i) ! 4 koi+ [---] --- Texte centré. Lettres irrégulières proches du style cursif. Le A n’est pas barré. Aux dieux Mânes. À Lucius Valerius Fronto… Le défunt porte les tria nomina. Son gentilice est l’un des plus répandus dans les Alpes maritimes et celui que l’on rencontre le plus à Vintium. Son surnom, banal (400 occurrences dans le CIL, Kajanto, 1965, p. 236), est lui aussi très présent dans cette cité (infra inscr. 88, 98, 126 (duo) et 138A). Au-dessus de l’inscription, ce monument conserve une lunule gravée en relief, symbole qui apparaît sur deux autres monuments découverts dans le territoire de Vintium, à Coursegoules (infra inscr. 138 et 139) ; sur six stèles du territoire de Brigantio (infra inscr. 44, 51, 57, 60 et 61), dont une qui ne comporte plus d’inscription (Gazenbeek, 2003, p. 6162) ; deux exemples dans le territoire de Cemenelum (infra inscr. 189 et 355) et un dans le territoire de Nikaia (CIL V, 7900). Sur la signification de ce symbole, voir supra inscr. 44. Datation : sans doute après la fin du Ier s. d’après l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes. 207 Vintium 97. Vence - Fragment d’épitaphe à une inconnue par L. Valerius [---] Fragment de calcaire blanc, brisé sur deux côtés, à gauche et en haut. La face droite et la partie inférieure sont partiellement mutilées. Découvert dans le quartier des Templiers, lors d’une excavation dans la chapelle de l’ancienne propriété Carles, au lieu-dit Saint-Martin, au nord de la ville (Dor de la Souchère dans Vismara). De cette propriété proviennent d’autres découvertes épigraphiques (voir détail supra inscr. 88). Transféré dans les sous-sols de la fondation Hugues, en 1989, puis dans la chapelle Sainte-Anne, où il se trouve actuellement (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 69 ; l. : 32 ; ép. : 41. Texte de quatre lignes qui devait être dans un cartouche délimité par une moulure en relief. Nous relevons le départ d’une moulure sous la dernière ligne. H. d. l. : L. 1 cons. : 3 ; L. 2 : 5,5 ; L. 3-4 : 5. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 6 (AE 1991, 1173). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148970). --[---]AE. C(aius) AR[---] [---]ME M[---] [---] L(ucius) Val(erius) [---] 4 [---]M po[suit ---] Belles lettres. La gravure est profonde. Le O et le P sont bien arrondis. Les M ont des hastes externes obliques. L. 1 : seule la base de plusieurs lettres est lisible. La troisième est un C et non un L comme le proposait Vismara. … à ? C(aius) Ar[---]… L(ucius) Valerius [---]... éleva (ce monument)… Nous pouvons seulement préciser qu’au moins trois personnes étaient mentionnées : une femme, dont nous saisissons l’existence par la diphtongue ae au début de la première ligne ; un certain C(aius) Ar[---] dont le gentilice a pu être Arrius ou Arruntius, très présents dans le nord de l’Italie (mais les lettres Ar- en début de nom offrent plus de 45 possibilités, voir OPEL I, p. 160 à 180) ; et L(ucius) Val(erius) qui possède un gentilice bien représenté à Vence. Sa forme abrégée est connue par trois occurrences dans le territoire vençois (inscr. 82A, 96 et 98 [duo]). La dernière ligne devait conserver une formule funéraire du type [ex testa]m(ento) po(suit) ou [monu]m(entum) po(suit), voire [ara]m po(suit). Datation : l’abréviation du gentilice Valerius placerait ce texte, au plus tôt, dans la seconde moitié du IIe s. 208 Vintium 98. Vence - Épitaphe de M. Valerius Marcianus Stèle en forme d’autel, avec base et sommet moulurés (Peiresc). Peiresc tenait ce texte de M. de Flayosc, cousin de la famille des Villeneuve, seigneurs de Vence. Le lieu de découverte n’est pas précisé. Blanc n’a pu la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30 (Blanc, 1878, n° 392 ; CIL XII, 45). Perdue (Dessin : Peiresc ; Bibliothèque nationale de France). M(arco) Val(erio) Marciano k(ui) u(ixit) a(nnos) XVII. M(arcus) Val(erius) 4 Fronto _n Ilonia Paterna filio piissimo fec(erunt). À Marcus Valerius Marcianus qui vécut dix-sept ans. Marcus Valerius Fronto et Ilonia Paterna firent (élever ce monument) à leur fils si dévoué. Cette épitaphe mentionne à nouveau des Valerii, gentilice le plus répandu dans la cité vençoise. Le défunt, fils des dédicants, porte un surnom très connu dans les provinces occidentales et particulièrement dans les provinces celtes (OPEL III, p. 55-56). Marcianus se retrouve à sept reprises dans les Alpes maritimae (supra inscr. 69). Son père, M. Valerius Fronto, porte lui aussi un surnom banal, particulièrement représenté dans la cité de Vence (inscr. 88, 96, 126 (duo) et 138A). Le gentilice de la mère, Ilonia, est le seul exemple connu à ce jour. Proche de cette forme, nous trouvons une Iliona dans la cité de Pola dans la Xe région italienne (CIL V, 178). Ce gentilice d’origine celtique (Holder, 1896-1913, col. 35) semble construit sur le préfixe gaulois illio- (dont la signification est inconnue) au même titre que Illios, Illio, Illius, Ilidius, Iliatus ou Illiomarus (Delamarre, 2003, p. 189). Le surnom Paterna est le plus répandu dans notre province. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, l’emploi du datif et la présence de piissimus suggèrent une datation dès la seconde moitié du Ier s. 99. Vence - Fragment d’épitaphe de Vibia Paterna Bloc quadrangulaire en pierre, brisé sur trois côtés. La face latérale gauche semble d’origine. La face postérieure est brute. Après la visite de Mommsen, la partie inférieure a été altérée, entraînant la disparition de la dernière ligne du texte. Découvert dans la première moitié du XVIIe s. (Peiresc). Se trouvait au XIXe s. sur la place de l’Hôtel de Ville, scellé dans un mur à côté de l’ancienne caserne des pompiers (Millin et Blanc). Transporté dans la chapelle des Pénitents Blancs, puis dans la chapelle Sainte-Anne où il se trouve actuellement (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 74 ; l. : 62,5 ; ép. : 49,5. 209 Vintium Texte de huit lignes. L’inscription est effacée dans sa partie gauche. Lettres passées à la peinture rouge. H. d. l. : L. 1 cons. : 2,5 ; L. 2 : 5,5 ; L. 3 : 5,8 ; L. 4-5-6 : 6 ; L. 7 cons. : 5. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 30. D’après la pierre : Millin, 1807, III, p. 14 ; Blanc, 1878, n° 21 ; CIL XII, 50. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148987). [Vi]\c[_, Va[l]enn(is) `(iliae), Pat(e)r[na]e, matri 4 jicmsimae, Glaecin°, C(aii) f(ilia), Marccna, ex n(estamento) j(osuit). 8 L(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum). Lettres irrégulières. Les C ne sont pas bien arrondis. Le monument a été mutilé depuis la visite d’Hirschfeld faisant disparaître plusieurs lettres et la dernière ligne. L. 1 : le peu d’espace suppose un gentilice court comme Vibia, si toutefois il n’existait pas de lignes avant. L. 2 : l’existence de deux exemples du gentilice Vibia dans le territoire vençois amène à le restituer ici. L. 5 : le second I est d’une taille supérieure. L. 6 : I et A en nexus. À Vibia Paterna, fille de Valens, sa mère si dévouée, Graecinia Marcina, fille de Gaius, éleva (ce monument) en vertu du testament (de sa mère). L’emplacement a été donné par décret des décurions. La défunte associe un gentilice italien, Vibia, déjà rencontré dans la cité de Vence (supra inscr. 84) au surnom le plus répandu dans notre province, Paterna. Sa filiation est représentée par un cognomen, cas fréquent en Narbonnaise et dans les Trois Gaules. Valens, surnom banal, est unique dans notre province (588 références dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 247). La fille de la défunte porte le gentilice Graecinia, peu répandu dans les provinces occidentales et unique dans les Alpes maritimae. Ce nom se rencontre surtout dans les provinces hispaniques et dans les Xe et XIe régions italiennes. Il est absent des autres provinces alpines et de la Narbonnaise (OPEL II, p. 169). Le surnom Marcina est également unique dans le corpus de notre province. Rare, il ne se rencontre pas dans les autres provinces alpines et les IXe et XIe régions italiennes. Nous retrouvons le plus grand nombre d’occurrences en Narbonnaise (six des dix-sept références connues). La filiation de Graecinia Marcina est classique : elle est marquée par le praenomen de son père, Gaius. Cette inscription est la seule du corpus de Vintium mentionnant les formules ex t(estamento) p(osuit) et l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum). De manière générale, l’inhumation d’une simple particulière se faisait sur un terrain privé, alors que Vibia Paterna a été inhumée dans un lieu public. L’accord du sénat local suppose que cette femme a été l’objet d’une distinction, dont la raison nous échappe, ou que la cité avait décidé de créer une nécropole sur un terrain public, le droit d’ensevelir les premiers défunts ayant nécessité une autorisation de l’ordo. 210 Vintium Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, si tant est qu’elle n’était pas dans la partie mutilée, l’emploi du datif et la présence de piissimus suggèrent une réalisation dès la seconde moitié du Ier s. 100. Vence - Fragment d’épitaphe de L. Vite[---] Vitell[---] Fragment gauche d’une urne cinéraire, brisée sur les trois autres côtés (à simple ou à double alvéole ?). Le reste d’une corniche en relief occupe la partie supérieure gauche de la face antérieure. Découvert en 1925, dans les fondations d’une maison en ruine, à gauche de la voie ferrée, quartier Saint-Donat, à la sortie de la ville en direction de Tourrettes-sur-Loup (Dor de la Souchère dans Vismara). Aurait été transféré au musée Grimaldi, à Antibes, mais C. Vismara ne l’a pas retrouvé. Dimensions : h. : 43 ; l. : 40 ; ép. : 70 (dim. Dor de la Souchère). Texte de quatre lignes encadré d’un cartouche, matérialisé par un liseré simple présent dans les parties supérieure et gauche. H. d. l. : 3,5 à 3,7 (dim. Dor de la Souchère). D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 9 (AE 1991, 1176). Perdu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). L(ucio) Vit_[---] Vitelf[---] Ennia [---] 4 `(ecit ?). Lettres irrégulières, étirées dans le sens de la hauteur. Gravure profonde. Le A n’est pas barré. À Lucius Vite… Vitell.... Ennia [---] fit (élever ce monument). Ce fragment d’épitaphe fait apparaître un citoyen romain, probablement désigné par ses tria nomina. Il est possible de restituer comme gentilice Vite[llius], Vite[llianus], Vite[lus] ou Vite[nnius] (Sölin, Salomies, 1994, p. 211). Quant au cognomen, Vitell[ianus], Vitell[inus] ou Vitell[us] sont envisageables (Sölin, Salomies, 1994, p. 424). Ces différents gentilices et surnoms ont tous en commun la racine uit-, à l’origine des termes latins uitulus et uitellus, veau ou petit veau, sans que l’on puisse préciser s’ils ont servi à créer des anthroponymes (Forier, 2001, p. 503). Seul le gentilice de la dédicante n’est pas mutilé. Les Ennii sont particulièrement représentés dans la cité de Vence (supra inscr. 88). 101. Vence - Fragment d’épitaphe d’un enfant Fragment inférieur d’une stèle funéraire en calcaire blanc. Mentionné pour la première fois dans la propriété Carles (supra inscr. 88 pour les autres découvertes faites dans cette propriété), au lieu-dit Saint-Martin, à deux kilomètres au nord de la ville, sur la route de Coursegoules (Blanc). Nous avons vu ce fragment, en août 2005 (information R. Ardisson, IPAAM). Toujours inséré comme linteau de porte, dans une maison du domaine Saint-Martin, où Blanc l’avait relevé. Dimensions : h. : 37 ; l. : 92 ; ép. : non mesurable. 211 Vintium Texte de trois lignes gravé en creux et entouré d’un simple liseré. Ch. ép. : h. : 26 ; l. : 64. H. d. l. : L. 1 cons. : 4,5 ; L. 2-3 : 5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 29 (CIL XII, 52 et add. p. 803). Vu. --[---]+AE [---] chfanti ^ol]issimo posuit. Les lettres sont régulières et d’une belle facture. Les hastes sont terminées par des traits arrondis. L. 3 : le O est d’une taille inférieure. … éleva (ce monument) à l’enfant très doux. L’inscription est trop fragmentaire pour que l’on puisse déterminer le nom de l’enfant décédé ainsi que celui de la femme (probablement sa mère) qui la lui a dédiée. Datation : la présence d’une épithète laudative au superlatif place ce fragment, au plus tôt, dans la première moitié du IIe s. 102. Vence - Fragment d’épitaphe Fragment d’une stèle funéraire en calcaire, brisé de tous côtés. Le cartouche mouluré, en relief, a été arasé lors du remploi du monument. Un liseré de concrétions calcaires s’étire en largeur dans la partie haute du fragment. Le reste d’un autre liseré se voit dans la limite supérieure (partie inférieure d’un autre cartouche ?). Se trouve dans la propriété de Mme Calmes, quartier Saint-Martin, ancienne propriété Carles et Plisson. Ce fragment est le cinquième élément épigraphique découvert dans ce quartier (supra inscr. 88 pour les autres découvertes faites dans cette propriété). Dimensions : h. : 38 ; l. : 32 ; ép. : 15. Texte de cinq lignes, complet à droite. Les deux premières lignes sont placées au-dessus du cartouche mouluré où sont gravées, en creux, les trois autres lignes. Le point de séparation est une hedera. H. d. l. : L. 1-2 : 4,5 ; L. 3-4 : 5 ; L. 5 cons. : 3. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 94-95 (AE 2006, 761). Vu. [---]+ C(aii) Pf_c " [---]OSSALIAE [---]+ SECVN 4 [---]TIVS [---]SER --- 212 Vintium L. 1 : nous observons la fin d’une haste oblique que l’on peut rapprocher d’un M, d’un A, d’un X ou d’un R. La lettre après le P ne conserve que sa partie supérieure. Nous la rapprochons d’un L. Les trois dernières lettres sont barrées par une concrétion calcaire. L’hedera en fin de ligne pousse à restituer un gentilice court. L. 2 : les deux premières lettres sont en partie cachées par la concrétion. L. 3 : le N est d’une taille inférieure. L. 5 : la partie inférieure des lettres a disparu. La première lettre semble un S. La dernière lettre est vraisemblablement un R. Nous restituons en première ligne le gentilice Pleius, précédé du praenomen C(aius), gentilice latin selon W. Schulze (1904, p. 89) qui ne se rencontre qu’à une autre reprise, à Eporedia, dans la XIe région italienne (CIL V, 6809). La seconde ligne comporte vraisemblablement le nom d’une seconde personne, une femme, mais les lettres restituables ne correspondent à aucun gentilice ou surnom connu. Les lettres secun- peuvent être associées au gentilice Secundius ou aux surnoms Secundus, Secundinus ou Secundianus, tous présents dans le corpus des inscriptions vençoises. La terminaison –tius donne lieu à de trop nombreuses possibilités de restitution tant au point de vue des gentilices que des cognomina. 103. Vence - Début d’une épitaphe Couvercle d’urne cinéraire en forme de toit à double pente avec acrotères. Ce type de couvercle se retrouve, en grand nombre, dans la cité de Cemenelum. Découvert lors d’excavations pour la construction d’une villa, propriété Losserrand, domaine de l’Ereste, à l’ouest de la ville (Vismara). Conservé dans le jardin de cette villa. L’inscription 107 a été découverte dans les mêmes conditions. Dimensions : h. : 42 ; l. : 83 ; ép. : 52 (dim. Vismara). Texte d’une ligne. Le M est gravé sur la face latérale d’un acrotère. H. d. l. : 5. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 13 (AE 1991, 1180). Non vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 152085). [D(is)] M(anibus). Aux dieux Mânes. 104. Vence - Mention de limites sépulcrales Stèle en pierre à sommet arrondi. L’angle inférieur droit est brisé. Découverte dans le quartier de la Conque et transférée dans l’ancienne cour des pompiers (Blanc). Transportée ensuite dans les sous-sols de la fondation Hugues et, dernièrement, dans la chapelle Sainte-Anne (n° d’inventaire C53). Dimensions : h. : 48,5 ; l. : 29,5 ; ép. : 21,5. Texte de cinq lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2-3 : 5 ; L. 4 : 4,5 ; L. 5 : 4. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 24; CIL XII, 53. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148979). 213 Vintium D(is) M(anibus). In fronne 4 ped(es) ! LXXX XVII. Les lettres ont été postérieurement passées à la peinture rouge. Gravure profonde. Lettres irrégulières qui ne respectent pas la limite inférieure de la ligne. L. 2 : l’haste initiale du second N est oblique. L. 3 : le lapicide a d’abord gravé un F avant de graver le T. Aux dieux Mânes. Quatre-vingt-dix-sept pieds de largeur. Cette borne sépulcrale est la seule de ce type à avoir été trouvée dans la province des Alpes maritimae. Datation : au plus tôt, début du IIe s. 105. Vence - Fragment d’épitaphe Fragment de marbre brisé de tous côtés. Découvert, inséré dans un mur de la vieille ville par Blanc qui l’a offert au musée de Cannes. N’ayant pu avoir accès aux réserves du musée, nous n’avons pu retrouver ce fragment. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre: Blanc, 1878, n° 27 (CIL XII, 38). Perdu ? --[---]ENI[---] [---Pa( ?)]ternus [---] [---] bene m[erenti ---] --… Paternus … bien méritant … Les quelques lettres encore présentes permettent de restituer un cognomen à la deuxième ligne. Paternus est le surnom le plus répandu dans la province des Alpes maritimes, mais Aternus, Maternus, Fraternus, Aeternus, Veliternus ou Prosternus sont également possibles. La troisième ligne comportait la formule bene merenti ou bene merentissimo. 214 Vintium 106. Vence - Fragment d’épitaphe Fragment inférieur droit d’un autel en calcaire. La base est moulurée sur trois côtés. Découvert dans un champ, quartier du Cougnet, appelé également Riou, dans la deuxième partie du XXe s. Il est conservé dans le jardin de l’inventeur (information R. Ardisson, IPAAM). Dimensions : h. : 44 ; l. : 25 ; ép. : 32,5. Texte d’une ligne. Point de séparation triangulaire. Ch. ép.: h. 9,5 ; l. : 19,5. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 95. Vu. --[---]ISS ! fec(it uel erunt). Seule la dernière ligne est lisible. Les lettres commencent à s’estomper. Elles sont allongées et leurs extrémités se terminent par des appendices. Les S et le C sont bien arrondis. … fit ou firent (élever ce monument). Les lettres –iss sont les dernières d’une épithète au superlatif, telle que dulciss(imo), piiss(imo), merentiss(imo) ou cariss(imo). Fec correspond à l’abréviation du verbe fec(it), ou fec(erunt) s’il y avait plusieurs dédicants. 107. Vence - Fragment d’épitaphe à un fils (ou une fille) par ses parents Fragment inférieur droit d’un autel en calcaire à base moulurée. Découvert dans les mêmes circonstances que l’inscription 103, au nord-ouest de la ville, dans le domaine de l’Éreste, propriété Losserrand. Conservé actuellement à l’intérieur de la villa. Dimensions : h. : 52 ; l. : 35 ; ép. : 3 (dim. Vismara). Texte de trois lignes. H. d. l. : 3,5 à 4. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 12 (AE 1991, 1179). Non vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148964). --[---]N+ fil(io uel -iae) fec_runt. Lettres de mauvaise facture. Les lignes penchent vers le bas dans la partie droite. … firent (élever ce monument) pour leur fils (ou leur fille). 215 Vintium 108. Vence - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée, fragmentée sur trois côtés. Découverte dans un escalier d’une maison de la vieille ville, où elle servait probablement de marche (Blanc). Transportée dans l’ancienne caserne des pompiers et vraisemblablement transférée, au début du XXe s., dans le musée de la ville qui a été fermé après le second conflit mondial. De nombreuses pièces ont été perdues à cette occasion. Nous n’avons pu retrouver cette pierre. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 28 ; CIL XII, 28 et add. p. 803. Perdue. --[---]AFENI DEA [---]CISVA ENNI [---]K AN Seueri[---] 4 [---] fecerunt Texte d’après Blanc et Pais, seuls auteurs à avoir pu examiner cette pierre. L. 1 : Pais n’a lu aucune des lettres données par Blanc avant dea. L. 2 : les lettres cisua ont été données par Blanc. Nous pouvons tout au plus avancer que divinité, si les lettres DEA appartenaient bien compte tenu du verbe fecerunt, avec l’un d’eux type Seuerius, Seuerianus ou Seuerinus et un représenté à Vence. cette inscription pouvait se rapporter à une au mot dea. Il y avait plusieurs dédicants, mentionné par un gentilice ou un surnom du autre désigné par le gentilice Ennius, bien 109. Vence - Fragment indéterminé Bloc quadrangulaire en calcaire brisé sur trois côtés, fragmenté en deux morceaux qui se raccordent. Vu à l’entrée de la vieille ville en tant que partie du seuil de la porte du Signadour (Dor de la Souchère dans Vismara). Transporté dans la chapelle des Pénitents Blancs où le fragment supérieur a été dérobé en 1988. Le fragment inférieur a été placé dans les réserves de la fondation Hugues (Vismara). Nous l’avons vu dans la chapelle Sainte-Anne où il a été dernièrement transporté avec le second fragment, retrouvé depuis les visites de C. Vismara (n° d’inventaire V8a et V8b). Dimensions : Fragment A (supérieur) : h. : 18,5 ; l. : 22 ; ép. : 17. Fragment B (inférieur) : h. : 21 ; l. : 21 ; ép. : 17,5. H. totale : 40. Texte de quatre lignes. Point de séparation triangulaire. L’inscription est complète à droite. H. d. l. : L. 1 cons.-2-3 : 5,5 ; L. 4 : 10,5. D’après la pierre : Dor de la Souchère dans Vismara, 1991, n° 8 (AE 1991, 1175). Vu. 216 Vintium --[---]ERI [---]VIS ! S [---]RE+ 4 [---]VN Belle graphie. Les S sont bien arrondis. L. 3 : cette ligne se lit sur les deux fragments. L. 4 : la seconde lettre est un N et non un I et un V comme le proposait Vismara. L’haste verticale ne possède pas d’appendice au sommet, à l’inverse de sa base. L’haste oblique est plus penchée que celle des V présents sur la pierre. La taille importante des lettres peut supposer que nous sommes peut-être en présence d’une inscription publique. Mais il est impossible d’en déterminer l’objet. 110. Vence - Fragment indéterminé Fragment en calcaire d’un monument de taille réduite (petit autel ?) brisé de tous côtés. Découvert en 2005 par M. Porcell, à la suite de l’effondrement d’un mur de terrasse sur son terrain, quartier du Méou. Le fragment était inséré dans le blocage du mur. Désormais au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Dimensions : h. : 20 ; l. : 20,5 ; ép. : 14. Texte de trois lignes. Ch. ép. : h. 12,5 ; l. : 18. H. d. l. : L. 1-2 : 2,1 ; L. 3 cons. : 1,7. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 95-96. Vu. [---]MENTI[---] [---]+NALI A[---] [---]MAR[---] Lettres de belle facture comportant des appendices aux extrémités. Les M ont des hastes externes légèrement obliques. Le L a sa barre transversale de même longueur que sa haste verticale. Les lettres de la première ligne peuvent se rapporter à un gentilice ou à un surnom en -mentius dont il ne manquerait que la première syllabe. À la deuxième ligne, les lettres – nali peuvent appartenir à un nom en –nalius ou en –nalis. Quant aux lettres mar, si elles forment le début d’un mot, elles peuvent appartenir à un gentilice comme Marius / ia ou à un surnom dérivé, mais aussi à une formule du type marito incomparabili, ou encore à [Alpium] mar[itimarum] dans le cas d’un nom de fonction. 217 Vintium 111. Vence - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre blanc, brisé de tous côtés. Découvert dans la grotte dite du Bronze, sans plus de précision. Il a été laissé en dépôt chez M. Zancanaro. Dimension : h. : 4,8 ; l. : 4,8 ; ép. : 2 (dim. Vismara). Texte de deux lignes. H. d. l. : 2 à 2,8. D’après la pierre: Vismara, 1991, n° 14. Non vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148975). [---]S[---] [---]LC[---] Peut-être [--- du]lc[issimo / ae ---] en deuxième ligne ? 112. Vence - Fragment indéterminé Bloc quadrangulaire en pierre, brisé de tous côtés. Découvert dans le sol d’une terrasse de l’ancienne propriété Carles (sur les autres découvertes épigraphiques faites dans cette propriété, voir supra inscr. 88), quartier des Templiers, au nord de la ville (Dor de la Souchère, par Vismara). Déposé dans les sous-sols de la fondation Hugues et transporté, par la suite, dans la chapelle Sainte-Anne (n° d’inventaire V10). Dimensions : h. : 24 ; l. : 40 ; ép. : 18,5. Texte de quatre lignes. Points de séparation quadrangulaires. H. d. l. : L. 1 cons. : 3,3 ; L. 2 : 6 ; L. 3 : 5,8 ; L. 4 cons. : 1,2. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 10 (AE 1991, 1177). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148974). --[---]S gcf(es) _n [---] [---]+E ! F ! CVM[---] [---]NE +[---] 4 [---]++[---] Gravure profonde. Belle graphie. Le C est bien arrondi. Certaines lettres penchent vers la droite. Appendices aux extrémités des hastes. Les lettres milet ne se rapportent à aucun gentilice ou surnom connu. Il est vraisemblable de séparer ces lettres en l’abréviation mil. pour mil(es) suivi de la conjonction et. 218 Vintium 113. Andon - Épitaphe de Q. Claudius Paternus et Aemilia Paterna Urne cinéraire à double compartiment, brisée dans sa partie supérieure. Une partie du couvercle était également conservée. Découverte à la fin du XIXe s., au lieu-dit le Collet de la Serre, dans un mur de clôture, le long du ravin du Clos de Bourge (Revellat). Selon P. Sénéquier : au lieu-dit les Valettes, près de Thorenc. Aurait été descellée et transportée au musée Picasso d’Antibes (Dor de la Souchère dans Vismara) mais, pas plus que C. Vismara, nous ne l’avons retrouvée. Dimensions : h. : 58 ; l. : 160 ; ép. : 61 (dim. Espérandieu). Texte de six lignes gravé dans un cartouche en relief, encadré de part et d’autre par des peltae. Ch. ép. : h. : 55 ; l. : 70. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : Révellat, 1884 ; Sénéquier, 1885, p. 401 (CIL XII, 5706) ; ILGN, 21 ; Vismara, 19931994, n° 13. Perdue ? (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). D(is) [M(anibus)] Q(uinti) C(laudi) Pat_l[ni] et Aemiliae Pat_l4 —. Q(uintus) C(laudius) Nejos pientimmcmis pareœi\os fecit. Lettres irrégulières. Les A ne sont pas barrés. Les M ont des hastes externes obliques. Avec les rédacteurs du CIL, nous voyons des Q, et non des O, dans les lettres qui, aux lignes 2 et 4, précédent C(laudius). L. 4 : N, A et E en nexus. L. 6 : N et T en nexus. Aux dieux Mânes de Quintus Claudius Paternus et d’Aemilia Paterna. Quintus Claudius Nepos fit (élever ce monument) à ses parents si dévoués. 219 Vintium Les hommes, un père et son fils, semblent se nommer C(laudius), gentilice impérial banal. La grande fréquence de ce nomen explique son abréviation par le lapicide à sa simple lettre initiale. Cl(audius) est dans la grande majorité des cas l’abréviation utilisée dans les inscriptions. Mais, en de rares cas, C(laudius) a été utilisé, par exemple dans les Alpes graies, à Aime (ILAlpes, I, 2) ; en Narbonnaise, à Glanum (CIL XII, 1010) ; en Pannonie Inférieure (CIL III, 13391) ou en Dalmatie (CIL III, 1903). Le père porte comme surnom Paternus, le cognomen le plus répandu dans notre province. Son fils porte le surnom Nepos exprimant les rapports familiaux (Kajanto, 1965, p. 304), particulièrement choisi dans les provinces celtiques et présent une fois dans la capitale provinciale (infra inscr. 211). La mère du dédicant associe un gentilice banal, Aemilia, au même surnom que celui de son mari, Paterna. Aemilia est particulièrement présent dans les anciens territoires littoraux de Marseille, à l’est de Nikaia : à Èze (CIL V 7963 (duo) et à Monaco (CIL V 7826 ; CIL V 7827 (duo) ; CIL V 7828 (duo)). Il apparaît également une fois dans le territoire de Cemenelum, dans le village de La Turbie (infra inscr. 361). Datation : l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes, l’abréviation du gentilice et l’utilisation d’une épithète laudative placent cette inscription dans la deuxième moitié du IIe s. 114. Le Broc - Épitaphe d’un soldat d’une cohorte des Alpins et peut-être d’une certaine Ulatula ( ?) Fragment de la face antérieure d’une cuve cinéraire. Le côté gauche est incomplet. Une restauration au ciment a tenté de reconstituer le cartouche initial, sans tenir compte de la longueur du texte perdu. Relevé dans le mur d’une maison du village (Carlone). Scellé ensuite à côté de la porte de l’ancien presbytère (Blanc). Nous l’avons vu dans le mur latéral de l’église, place de l’Hôtel de Ville, à 1,5 m du sol. Dimensions : h. : 55,5 ; l. : 43 ; ép. : non mesurable. Texte de sept lignes gravé en creux dans un cadre mouluré en relief. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 39,5 ; l. : 36. H. d. l. : L. 1-2-3-6-7 : 3,5 ; L. 4-5 : 3,7. D’après la pierre: Carlone, 1868, n° 258 ; Blanc, 1878, n° 54 (CIL XII, 15 [Gayet, 1996, n° 236]). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149006). [---] Vefabi f(ilius uel ilio uel ilii), mil(es uel iti uel itis?) c(o)ho(rtis) [--- Al]pinorum ! qui [militaui]t ! in ! P[nnunia (!) 4 [---]LA+IOVIROGE [---]V+[e]n Vlatufv. [Heres ex testa]gento ! [fec]it. 220 Vintium Les lettres sont irrégulières et stylisées, en particulier les M et les V. Les A sont penchés vers la gauche. Plusieurs erreurs se sont glissées dans les lectures de nos prédécesseurs. L. 1 : nous ne pouvons établir à quel cas était le nom du défunt. L. 3 : le T, au début de la ligne, doit être la fin du verbe militauit qui ne devait pas être abrégé, car le monument original était plus large pour accueillir le nom unique du dédicant, dans la partie gauche de la première ligne. L. 4 : nous ne pouvons restituer [fil]io (comme proposé par F. Gayet), car l’espace compris entre le A et le I ne peut comprendre qu’une lettre. Le même auteur proposait le terme uiro suivi du qualificatif ce[lsiss]i[mo], à cheval sur la ligne suivante. Mais l’avant-dernière lettre de la ligne est clairement un G et non un C. L. 5 : nous corrigeons les lectures précédentes qui proposaient un I comme première lettre, alors que nous lisons un V ; à la fin de la ligne, nous voyons un L avant la désinence AE qui est en nexus. …fils de Velabus, soldat de la … cohorte des Alpins, qui accomplit son service en Pannonie… et à Ulatula (ou d’Ulatula ?). Son héritier fit (élever ce monument) selon le testament. Seule la filiation du défunt est parvenue jusqu’à nous. Nous avançons Velabus, unicum qui a donné naissance au gentilice Velabelius, présent dans une inscription de la même commune (infra inscr. 116). Ce nom d’origine locale est sans doute celtique, A. Holder classant ainsi Velabelius. Nous relevons un nom unique Veladus dans la cité de Nîmes (CIL XII, 3984). Le fils était un pérégrin engagé dans les cohortes auxiliaires. La mention de la province où était stationnée sa cohorte fait supposer qu’il est mort en Pannonie et qu’une personne de son entourage a voulu l’honorer dans sa patrie. Ce pérégrin a servi dans une cohorte auxiliaire des Alpins. La cassure a fait disparaître le texte précédant le nom de la cohorte, éliminant son numéro. Plusieurs auxiliaires originaires des Alpes maritimes ont servi dans les cohortes des Alpins, la majorité dans la IIIe cohorte (infra inscr. 145 et CIL III, 8495, 9907 et 14632 [ILS, 9166] ; AE 1950, 109 et Patsch, 1908, p. 113, n° 5 [Gayet, 1996, n° 233]), un seul dans la IIe cohorte (Ritterling, 1927, p. 82. [Gayet, 1996, n° 231]). On trouve précisément en Pannonie la cohors I Alpinorum equitata, la cohors I Alpinorum, la cohors II Alpinorum equitata et la cohors III Alpinorum equitata (Gayet, 1996, n° 236). Seul le nom unique Ulatula est lisible. C’est un unicum, vraisemblablement formé sur le terme celte Ulatos, le prince, à l’origine, par exemple, du gentilice Ulatius ou du surnom Ulatos (Delamarre, 2003, p. 323). Le lien entre cette Ulatula et le soldat auxiliaire est inconnu : est-ce sa femme, sa mère, sa sœur ? Datation : la formule heres ex testamento est essentiellement utilisée dans des monuments du Ier s. pour notre province, datation que nous retenons ici. 115. Le Broc - Épitaphe de L. Vinicius Martinus et Vinicia Tertia Pierre non caractérisée. Mentionnée par l’abbé Tisserand, sans autre précision que la commune de découverte. Insérée dans le mur de l’église paroissiale du Broc, en face de la mairie (Blanc). Cette localisation correspond à celle de l’inscription 114. Blanc (repris par le CIL) a-t-il inversé la localisation des deux inscriptions ? Si nous avons retrouvé l’inscription 114, celle-ci est aujourd’hui perdue. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes. D’après la pierre : Tisserand, 1860, p. 7 et 1862, p. 46 ; Blanc, 1878, n° 53 (CIL XII, 43). Perdue (Dessin : E. Blanc ; Archives Municipales d’Antibes). 221 Vintium L(ucius) Valerius Frontinus, L(ucio) Vinicio Marti4 no, f(ilio uel ratri?) p(iissimo) suo, et Viniciae Tertiae, m(atri) s(uae) k(arissimae). Lucius Valerius Frontinus, à Lucius Vinicius Martinus, son fils (ou son frère) si dévoué, et à Vinicia Tertia, sa très chère mère. Le dédicant, L. Valerius Frontinus, associe un gentilice latin banal, très représenté à Vence et dans les Alpes maritimes, à un surnom assez rare, unique dans notre province. Il n’apparaît que deux fois dans le nord de l’Italie mais treize fois en Narbonnaise (ILN, Vienne, 1, 52). Martinus pouvait être le fils de Frontinus. Dans ce cas, la différence de gentilice entre les deux hommes peut s’expliquer par la volonté du fils de choisir le gentilice de sa grandmère, plus « prestigieux » localement. Ou Martinus était le frère de Frontinus. N’ayant pas le même père, les deux hommes avaient des gentilices différents. Nous ne pouvons choisir entre ces deux restitutions. Le gentilice Vinicius n’est présent, pour les Alpes maritimes, que dans le territoire de Vintium. Ce gentilice est répandu en Occident et plus particulièrement en Narbonnaise (Alfödy, 1969, p. 137). Martinus, surnom italien unique dans notre province, est formé à partir du nom de la divinité Mars (Kajanto, 1965, p. 36). Tertia est un surnom adopté avant tout dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 307-308) où il peut recouvrir le nom gaulois Tritios (Delamarre, 2003, p. 348). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, l’emploi du datif pour désigner le défunt et la brièveté du texte incitent à dater cette épitaphe de la deuxième moitié du Ier s. 116. Le Broc - Fragment d’épitaphe des Velabelii Bloc quadrangulaire en pierre, brisé sur trois côtés. L’angle gauche est mutilé faisant disparaître quelques lettres. La face antérieure est noircie, ce qui rend très difficile la lecture. Inséré dans le mur de la bastide Hugues, quartier des Fondues (Blanc). Cette bastide existe encore et conserve cette inscription dans la deuxième assise du mur nord, en tant que pierre d’angle. Dimensions : h. : 33 ; l. : 59 ; ép. : 54. Texte de cinq lignes. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : L. 1 cons. : 3 ; L. 2-3 : 5 ; L. 4-5 : 4,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 55 ; CIL XII, 48 et add. p. 803. Vu. 222 Vintium --[---V]_f[\_f[ius ---] [---] Velabelius D[[---] L(ucius) ! Velabelius +V[---] 4 [---s]irori\(us) et pareh[tib(us)] n(itulum?) j(osuerunt). Gravure peu profonde. Les A ne sont pas barrés. Les E, les L et les R ont des appendices. Les O sont bien arrondis. Les B ont la panse inférieure plus large que la supérieure. L. 1 : seule la base des lettres est lisible. … Velabelius…, … Velabelius Da…, Lucius Velabelius … élevèrent cette inscription à leurs sœurs et à leurs parents. Cette inscription est une épitaphe collective faite par au moins trois personnes (peut-être des frères) pour les autres membres de leur gens. Seul le gentilice Velabelius, commun aux trois personnes, est restituable. D’origine celtique (Holder, 1896-1913, col. 139-140), il est unique. Une épitaphe fragmentaire de la même commune, comprenant le nom unique Velabus, laisse penser que ce gentilice est de formation patronymique. Le deuxième porte le gentilice et un possible surnom débutant par les lettres Da-, non restituable (quarante exemples de surnoms débutant par Da- dans Sölin, Salomies, 1994, p. 321-322). Enfin, le dernier dédicant apparaît avec son praenomen, son gentilice et un possible surnom qu’il est impossible de lire. Ces quelques éléments peuvent supposer que ces trois hommes avaient la citoyenneté romaine sans que nous en soyons assuré. Les défunts semblent rangés sous la formule collective (incomplète ?) [---s]ororib(us) et paren[tib(us)]. 117. Carros - Fragment d’autel dédié à une divinité indéterminée Autel en calcaire fragmenté sur trois côtés. Seule sa base moulurée est à peu près intacte. La moulure devait occuper trois côtés. Mentionné au Plan de Carros, entre le Broc et Carros (Blanc). Récupéré et expédié au musée de Saint-Germain-en-Laye (n° 25 192) où il se trouve toujours. L’inscription a été initialement placée dans les falsae par Hirschfeld parce que Blanc était le seul à la mentionner. Mais son examen par Pais a démontré son authenticité. Dimensions : h. : 72 ; l. : 58; ép. : 55 (dim. musée de Saint-Germain-en-Laye). Texte de quatre lignes. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 5,5 à 7. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 50 ; CIL XII, 5702. D’après photo du moulage : Arnaud, 2001, p. 311. Non vu (Cliché : Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye). D(eo) [---] [---] oic(ani) ! A[---] [---]lauarat[---] 4 [u(otum)] s(oluerunt) l(ibentes) [m(erito)]. 223 Vintium Les lettres s’estompent et sont irrégulières. Les A ne sont pas tous barrés. L. 3 : il est impossible de déterminer si la première lettre de la ligne est bien la base d’un L, comme l’avançait Blanc Au dieu … les uicani … s’acquittèrent du vœu, de bon gré et à juste titre. L’état du monument ne permet que quelques remarques. Les lettres S et L, présentes en dernière ligne, se rapportent vraisemblablement à la formule u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito). Cela implique que les lignes précédentes comportaient une dédicace à une divinité dont le nom devait figurer à la première ligne. À droite de la lettre D pouvait apparaître le nom, court ou abrégé, d’une divinité (comme Marti par exemple), ou encore la formule D(eo) O(ptimo) M(aximo). La deuxième ligne comporte les lettres uic que l’on peut restituer en uicani. Le A, en fin de ligne, est le début du nom de ce uicus qui a pu se développer, en partie, sur la ligne suivante, avec les lettres lauarat. Dernièrement, le point triangulaire de séparation présent après le C a été présenté comme un accident de la pierre (Arnaud, 2001, p. 311), amenant la restitution uica[ni] et le développement du nom du uicus sur la seule troisième ligne. La photo du monument paraît confirmer qu’un point de séparation a été gravé entre le C et le A et que cette dernière lettre doit être comprise comme l’initiale du nom du uicus. Blanc proposait de restituer A[ltus], en tant que nom du uicus, et Lauarat[us] pour la divinité honorée. Il rapprochait Altus du hameau de l’Autreville (commune de Coursegoules), à plusieurs kilomètres du lieu de découverte. Ce rapprochement n’a aucun fondement. Si le D, en première ligne, se développe bien en d(eo) ou d(eae), l’ordinatio du texte implique la mention du nom de la divinité à sa suite et non deux lignes plus bas. Les lettres lauarat doivent donc se rapporter au nom du uicus, sans que nous puissions offrir une restitution. 118. Carros - Fragment d’inscription relative à des travaux Fragment de calcaire retaillé de tous côtés pour servir de moellon. Vu, encastré, dans le mur ouest de l’écurie de la propriété Jeoffroy, à 500 m de CarrosVillage (Dor de la Souchère, dans Vismara). Ce bâtiment est devenu le siège de l’association diocésaine. Pas plus que Vismara, nous n’avons retrouvé ce fragment. Dimensions : h. : 20 ; l. : 22 ; ép : non mesurable (mesures Dor de la Souchère) Texte de cinq lignes qui paraissait complet à gauche. H. d. l. : 2,6 à 2,7 (mesures Dor de la Souchère). D’après copie sur la pierre par Dor de la Souchère : Vismara, 1991, n° 15 (AE 1991, 1181). Perdu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). 224 Vintium --IVI+ ETIAM O[---] ERVNT +[---] 4 hoc ojom [---] F+[---] Lettres profondément gravées mais irrégulières. Les O sont ovoïdes. Les quelques mots parvenus jusqu’à nous laissent penser que cette inscription célébrait la réalisation de travaux tels que l’édification ou la réfection d’un bâtiment public ou privé, avec un verbe au pluriel exprimant sans doute l’intervention d’une communauté. 119. Carros - Épitaphe d’un soldat de la Ire cohorte prétorienne Deux blocs quadrangulaires en calcaire poli appartenant au même monument mais ne se raccordant pas. Le fragment A est brisé sur trois côtés. Le sommet est arrondi tel le fût d’une colonne ; la face antérieure est mutilée, aux deux extrémités, dans sa partie supérieure. Le fragment B est brisé sur deux côtés. Le sommet est également arrondi ; la face latérale droite conserve l’angle d’origine. La face antérieure des deux fragments possède un décor mouluré, en relief, au-dessus de l’inscription. L’absence de ce décor sur la face postérieure montre que la pierre appartenait au fronton d’un petit monument (un conditorium ?) ou d’un enclos funéraire. Le premier fragment a été découvert, employé dans les fondations de Notre-Dame-deCollas, cimetière de Carros (Blanc), et transporté dans les jardins de la villa Barbary. Les circonstances de la découverte du second fragment sont inconnues. Il a été déposé, à côté du premier, dans la même villa (Dor de la Souchère dans Vismara). Les deux fragments sont exposés au Centre International d’Art Contemporain, à Carros-Village. Dimensions : fragment A : h. : 40 ; l. : 121 ; ép. : 47. Fragment B : h. : 41 ; l. : 97 ; ép. : 43. Les deux morceaux de l’inscription font partie de la même ligne de texte. Points de séparation triangulaires. La ligne du fragment B est close par une hedera. Le texte, placé dans la partie inférieure des fragments, est séparé du sommet par une série de moulures. Fragment A : Ch. ép. : h. cons. : 8 ; l. cons. : 82. H. d. l. : 6,5. Fragment B : Ch. ép. : h. cons. : 8 ; l. cons. :79,5. H. d. l.: 6. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 49 et CIL XII, 16 (fragment A) ; Vismara, 1991, n° 17 (AE 1991, 1183) ; Gayet, 1996, n° 382 ; Arnaud, Gayet, 2005 (AE 2005, 959 a-d) Vus. Texte fragment A : Texte fragment B : [---]ILITI ! COHO ! PR ! I[---] [---]BVS ! PRAEF " 225 Vintium Fragment A Fragment B Gravure peu profonde. Fragment A : lettres étirées dans le sens de la hauteur. Le premier I est placé dans la cassure. Fragment B : Lettres étirées dans le sens de la hauteur. Le V est asymétrique. Texte assemblé : --- m]iliti coho(rtis) Pr(aetoriae) I [--- a quaestion]ibus praef(ecti uel -orum) [pr(aetorio) --À …, soldat de la Ire cohorte prétorienne, … adjoint judiciaire du (ou des) préfet(s) du prétoire… Ces deux fragments ont été rapprochés par R. Dor de la Souchère (repris par C. Vismara) d’un troisième fragment vu par cet auteur dans un mur du village de Carros (infra inscr. 129). La différence de gravure entre la lettre A du fragment B (avec une haste initiale pratiquement verticale) et la lettre A du fragment inséré dans le mur, pousse à refuser ce rapprochement. Il en est de même du rapprochement avec le fragment 122 (Arnaud, Gayet, 2005). Les différences de graphie entre les lettres V et A de cette inscription et nos deux fragments incitent à nouveau à écarter cette hypothèse. Selon F. Gayet, ce membre de la Ière cohorte prétorienne a rempli la charge de a quaestionibus praef(ecti uel -orum) pr(aetorio), adjoint judiciaire du (ou des) préfet(s) du prétoire (1996, p. 418). Cette fonction pouvait permettre à son titulaire de devenir euocatus Augusti et de rester au-delà de son temps de service pour faire profiter de son expérience, ce qui ne semble pas être le cas de ce prétorien. Il est sans doute revenu dans son pays natal à la fin d’une carrière qui l’a vu remplir au moins une fonction de sous-officier auprès de l’un des fonctionnaires les plus importants de l’Empire, ce qui fait de lui le plus gradé des prétoriens originaires des Alpes maritimes. Ce soldat est l’un des quatre habitants de cette province à avoir entrepris une carrière dans les cohortes prétoriennes mais le seul à avoir été honoré dans les limites de sa province d’origine (CIL VI, 2382 [= CIL VI, 32638a] ; AE 1976, 24 et 1984, 59 ; CIL III, 14214). Datation : F. Gayet date cette inscription du IIe s. Nous suivons l’auteur. 120. Carros - Épitaphe de Vinicius Pudens, membre de l’ordo Vintiensium Fragment d’une urne cinéraire, à double compartiment, en calcaire veiné beige clair, brisé en quatre morceaux qui se raccordent. La face antérieure comporte deux inscriptions dont seule la partie inférieure est complète. L’urne avait une base moulurée sur la face antérieure comme le montre la zone martelée. Découvert en 1998, dans la chapelle Notre-Dame-des-Selves, au Plan-de-Carros, lors de l’installation d’un système de chauffage (Salacroup). Transporté au Centre International d’Art Contemporain, à Carros-Village, où il est présenté dans une salle d’exposition, au premier étage. 226 Vintium Dimensions : h. totale : 38 ; l. totale : 68 ; ép. totale : 42,5. Fragment A (inscr. gauche, angle sup. gauche) : h. 12 ; l. : 14,5 ; ép. : 8,5. Fragment B (inscr. gauche, angle sup. droit) : h. : 12,5 ; l. : 13,5 ; ép. : 9,5. Fragment C (inscr. gauche, partie inférieure) : h. : 24 ; l. : 29 ; ép. : 41,5. Fragment D (inscr. droite) : h. : 38 ; l. 39 ; ép. : 42,5. Texte A de six lignes et texte B de quatre lignes. Les inscriptions sont séparées par un cartouche rectangulaire comportant un décor végétal en relief. Les champs épigraphiques sont en relief. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. A : h. cons. : 25,5 ; l. cons. : 27. H. d. l. : L. 1 cons. : 2,5 ; L. 2-5 : 3,5 ; L. 3-4 : 3,2 ; L. 6 : 2. Ch. ép. B : h. cons. : 23,5 ; l. cons. : 26. H. d. l. : L. 1-2-3-4 : 3,5. D’après la pierre : Salacroup, 2000, p. 97 ; Arnaud, 2000a, n° 22 a et b (AE 2000, 850 a-b). Vu. Texte A (gauche) : --[---] _n ^_](urioni uel -is) Vc[nt(iensium)], [ann(os) ---]XIII. ! L(ucius) ! ViniciË [Secun ?]^us et Ma¨4 [rina ?], filio, et Vini[cius Sec]ondinus [fratri ?] jientiss(imo). Graphie médiocre. Texte serré. Les O sont de forme ovoïde. L’ordinatio est incorrect avec l’insertion de la dernière ligne dans un espace réduit. L. 1 : nous ne lisons pas le R en première lettre discerné par Arnaud. L. 2 : V et S en nexus. L. 3 : I et O en nexus. … et décurion des Vintienses, décédé à l’âge de ( ?) ans. Lucius Vinicius [Secun]dus et Maio[rina ?], à leur fils, et Vinicius Secundinus à son frère si dévoué. Texte B (droit) : --[--- uxor ?] Vinici Po[den]tis, sola][ium] dolori[s sui] 4 uiua ! sibi [fecit]. 227 Vintium Gravure de meilleure facture que l’inscription A. Certaines lettres penchent à gauche. Les C sont bien arrondis. Les V sont asymétriques. Des appendices sont présents aux extrémités des lettres. …épouse ( ?) de Vinicius Pudens, fit (élever) ce monument de son vivant pour ellemême en soulagement de sa douleur. Le croisement des textes permet de déterminer que le défunt de l’épitaphe A était Vinicius Pu[den]s, mentionné dans l’épitaphe B. Il avait été décurion de la cité vençoise et avait peut-être exercé une autre fonction mentionnée avant la conjonction et que nous ne pouvons restituer. Son âge était : [X]XIII ou [XX]XIII ans (à [L]XIII ans, ce ne sont pas ses parents qui auraient élevé son épitaphe). Le gentilice Vinicius se rencontre uniquement dans la cité de Vence pour les Alpes maritimes (supra inscr. 115 (duo) et infra inscr. 142A). Les lettres lisibles après Vinicius plaident pour la restitution du cognomen courant Pudens. Si le dédicant de l’épitaphe B est inconnu (peut-être la femme de Pudens ?), il n’en est pas de même de l’épitaphe A où les dédicants apparaissent au nombre de trois : les parents du défunt ainsi que son possible frère. Le père de Vinicius Pudens, L(ucius) Vinicius [---]dus, porte les tria nomina. À partir de la seule terminaison en -dus, plus d’une centaine de cognomina sont envisageables, mais dans les Alpes maritimes, seuls apparaissent Secundus, Pardus et Placidus. L’emploi de Secundinus pour le personnage des lignes 3-4 oriente notre choix vers Secundus. Si Secundinus est bien le fils de Secundus, le choix d’un surnom dérivé de celui du père est vraisemblable (supra inscr. 83). L’épouse de Vinicus Secundus ne semble désignée que par son surnom : l’espace dévolu à sa formule onomastique ne permet pas de restituer des duo nomina. Nous adoptons Maiorina, surnom italien formé sur maior. Cet unicum pour les Alpes maritimes se rencontre rarement en Occident en dehors de Rome : à Vérone, dans la Xe région italienne (CIL V, 3729) ; à Castra Regina, en Rhétie (CIL III, 5957) ; à Salona, en Dalmatie (CIL III, 9565) ; à Lyon (CIL XIII, 2415) et à Salodorum, en Germanie Supérieure (CIL XIII, 5182). Sur la formule d’affliction solacium doloris sui uiua sibi fecit, voir l’inscription 132. Datation : la formule solacium doloris sui uiua sibi fecit place cette inscription au plus tôt dans la fin du IIe s. ou au début du IIIe s. (ILN, Antibes, 27). 121. Carros - Épitaphes de M. Velocius Cupitus et de Domitia Gratilla Urne cinéraire en calcaire blanc. La pierre est très usée du fait de son remploi comme bassin à une époque postérieure (présence d’un trou d’évacuation sur la face antérieure). La base et les angles antérieurs sont mutilés. Deux inscriptions sont présentes sur la face antérieure. Mentionnée pour la première fois par l’abbé Tisserand, qui n’avait pas vu que l’urne comportait des épitaphes (1862, I, p. 47). Servait d’auge dans la propriété de M. Euzière, à proximité du village de Carros (Blanc). Actuellement au musée du Haut-de-Cagnes (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 64 ; l. : 97 ; ép. : 52. Texte A de six lignes et texte B de sept lignes. Les inscriptions sont gravées dans des cartouches moulurés. Texte A : ch. ép. : h. : 43 ; l. cons. : 37 . H. d. l. : L. 1 : 4 ; L. 2-5 : 4,5 ; L. 3 : 5,2 ; L. 4 : 5,5 ; L. 6 : 5. Texte B : ch. ép. : h. : 41,5 ; l. cons. : 40,5. H. d. l. : L. 1-2 : 4,5 ; L. 3-4-5-6 : 4 ; L. 7 : 3. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 47 (CIL XII, 49) ; Vismara, 1993-1994, n° 11. Vue (Cliché : Ville de Cagnes-sur-Mer ; Château-Musée). 228 Vintium Texte A (gauche) : M(arco) Velocci Cujito. M(arcus) Velocius Cupitu4 m, fil(ius), patri a me bene me[r]enti fecit. Graphie médiocre. Lettres et espaces irréguliers. Les M ont des hastes externes obliques. Les T ont des barres transversales réduites. Certains A ont l’haste finale plus longue au sommet, rappelant la forme cursive, et ne sont pas barrés. À Marcus Velocius Cupitus. Marcus Velocius Cupitus, son fils, fit (élever ce monument) à son père digne de ses regrets. Texte B (droit) : Domitiae Gratillae. Velocia Seueri4 na gatri merentissim[e megoriam fecit. Comme dans le texte A, les M ont des hastes externes obliques. Les V ont des hastes initiales avec un angle différent de celui des hastes finales. La L. 7 est gravée en limite du champ, avec une taille inférieure. À Domitia Gratilla. Velocia Seuerina fit élever cette memoria à sa mère très méritante. 229 Vintium Cette double épitaphe fait apparaître quatre membres de la même famille, les parents et leurs deux enfants. Chaque enfant dédie une inscription à l’un de ses parents, le fils au père, la fille à la mère. Les enfants portent le gentilice du père, Velocius. Ce gentilice de formation patronymique (à partir du surnom Velox) ne se rencontre qu’à cette occasion. Le père et le fils sont désignés par le même cognomen, Cupitus, surnom que l’on trouve dans l’ensemble des provinces occidentales. La fille porte également un surnom courant, Seuerina. Pour l’onomastique de la mère, nous ne revenons pas sur la grande fréquence du gentilice Domitia dans le territoire de Vintium (supra inscr. 83 et infra inscr. 122 et 127) ainsi que dans le territoire littoral entre Var et Loup (ILN, Antibes, 136). Le cognomen Gratilla est rare et exclusivement féminin (Kajanto, 1965, p. 289). Il faut remarquer que memoria revêt ici le sens de tombeau, à l'exemple d’une inscription de Salinae (supra inscr. 34). La formule memoriam fecit apparaît au IIe s. et se développe aux IIIe et IVe s. (ILN, Antibes, 8). Datation : l’emploi d’une épithète laudative et de la formule memoriam fecit place cette inscription, au plus tôt, dans la deuxième moitié du IIe s., voire au début du IIIe s. 122. Carros - Fragment d'épitaphe à un fils (ou à une fille) par Domitia Paula et son époux Bloc quadrangulaire en pierre, retaillé. Les faces latérales et supérieure sont nettes. La face postérieure est brisée en biais. Du ciment gris occupe la partie manquante, en jonction avec le mur moderne. Servait d’entablement au four municipal (Blanc). Transporté devant l’ancienne épicerie de Carros-Village, avenue de la Résistance, où il sert actuellement de banc, posé sur un rectangle de béton. Dimensions : h. : 19 ; l. : 131,5 ; ép. : 42,5. Texte d’une ligne. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 6,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 44 ; CIL XII, 26 et add. p. 803. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149003). ---]+ ! et ! Dogcnc[ ! Paula, ! par(entes), ! f[il(io uel iae) --- Le O est bien arrondi. Le M a des hastes externes obliques. Les P ont des panses de taille réduite. Les lettres sont resserrées au début de la ligne et espacées en fin. L. 1 : nous relevons, au début de la ligne, la partie inférieure d’une haste oblique, non vue par nos prédécesseurs, qui peut appartenir à un R, un K ou un X. ---] et Domitia Paula, ses parents, à …leur fils (ou leur fille)… Sur l’impossibilité d’assembler ce fragment avec ceux exposés au Centre International d’Art Contemporain, à Carros-Village, voir supra inscr. 119. 230 Vintium Seule la dénomination de la mère est parvenue jusqu’à nous. Domitia Paula associe un gentilice et un surnom latins. Domitia se rencontre de nombreuses fois dans le sud des Alpes maritimes. Le cognomen Paula est fréquent dans le nord de l’Italie et la Narbonnaise (OPEL III, p. 129-130). Un seul autre exemple apparaît dans les Alpes maritimes, à quelques centaines de mètres de notre inscription, associé à nouveau au gentilice Domitia (infra inscr. 127). Il est tentant de ne voir dans ces deux Domitia Paula qu’une seule et même personne. Mais la fréquence du gentilice dans le territoire de Vintium n’exclut pas la possibilité de deux femmes de la même gens qui auraient porté le même surnom à des époques différentes. La partie inférieure d’une haste oblique présente au début de la ligne peut se rapporter à un R, un K ou un X. Or dans la seconde inscription de Carros-le-Vieux mentionnant une Domitia Paula, l’époux se nommait L. Valerius Velox, la présence d’un possible X comme première lettre peut plaider pour cette hypothèse. Les parents pourraient être alors les mêmes, et ils auraient perdu deux enfants. 123. Carros - Épitaphe de M. Ennius Marcianus et de Manilia Marcia Urne cinéraire en calcaire à double compartiment. Réutilisée en tant que bassin de fontaine, elle est endommagée du côté gauche, dans sa partie supérieure. Mentionnée pour la première fois par Gioffredo. Se trouve depuis la fin du XIXe s. au pied d’une croix, à l’intersection de la route départementale 1 et de la route d’accès à CarrosVillage, devant le mur d’enceinte du cimetière (Blanc). Dimensions : h. : 78 ; l. : 128 ; ép. : 60. Texte de huit lignes inséré dans un cartouche et encadré à gauche et à droite de queues d’aronde. Ch. ép. : H. : 42,5 ; l. : 79,5. H. d. l. : L. 1-4-5-7 : 4,5 ; L. 2-3 : 5 ; L. 6 : 2,5. D’après une copie : Gioffredo, 1692, p. 53. D’après la pierre : Adrecchio, 1694, p. 188 ; Blanc, 1878, n° 45 ; CIL XII, 27 et add. p. 803 ; Vismara, 1993-1994, n° 12. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149000). [D(is)] M(anibus). M(arco) Ennio Malccano _n Maniliae M[4 lciae, uiuenti. M(arcus) Ennius Quadratus et Ennia Marciana parentibus carissimis 8 josuerunt p(ro) o(mnibus) b(eneficiis) ( ?). Le texte est centré. Graphie irrégulière. Les A des lignes 5 et 6 ne sont pas barrés. Les M ont des hastes externes obliques. L’horizontalité des lignes n’est pas respectée. Les O, les Q et le D sont bien arrondis. La ligne 6 est d’une taille nettement inférieure aux autres, ce qui traduit certainement son oubli par le lapicide qui l’ajouta, dans un second temps, dans l’espace séparant deux lignes. Aux dieux Mânes. À Marcus Ennius Marcianus et à Manilia Marcia, encore vivante. Marcus Ennius Quadratus et Ennia Marciana élevèrent (ce monument) à leurs parents si chers pour tous leurs bienfaits. 231 Vintium Cette inscription fait apparaître deux générations de la gens des Ennii, déjà rencontrée dans le territoire de la ciuitas Vintiensis (supra inscr. 88). Le père associe son gentilice celtique au surnom banal Marcianus, formé sur le praenomen Marcus (Kajanto, 1965, p. 27 et 173), fréquent à Vence et dans les Alpes maritimae (supra inscr. 69). La mère porte le nom Manilia, gentilice particulièrement répandu dans le nord de l’Italie et les provinces hispaniques, alors qu’il est rare en Narbonnaise et absent des autres provinces alpines (OPEL III, p. 50). Nous le retrouvons dans le territoire de la localité de Nikaia (CIL V, 7908). Le cognomen Marcia, formé également sur le praenomen Marcus, est aussi présent dans la capitale Cemenelum (infra inscr. 336). Rare, il apparaît particulièrement dans les provinces hispaniques, en Mésie Inférieure, en Dalmatie et en Narbonnaise (OPEL III, p. 55). Les enfants sont désignés, de façon classique, par le gentilice du père. La fille porte le même surnom que son père. Quant au fils, il est désigné par le cognomen Quadratus, particulièrement présent dans le monde celtique mais également en Afrique (Alföldy, 1969, p. 278). L’inscription se termine par une formule connue par ce seul exemple. Nous reprenons l’hypothèse de développement formulée par Blanc, à savoir p(ro) o(mnibus) b(enificiis) qui nous paraît plus pertinente que celle proposée par C. Vismara p(atri) o(ptimo) b(enemerenti). Datation : l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes et l’emploi d’un superlatif d’affection datent cette inscription dès la deuxième moitié du IIe s. 124. Carros - Fragment d’épitaphe de [---] Quadratus Pierre non caractérisée en calcaire veiné beige clair, brisée en sept morceaux qui se raccordent. Découverte, en 1998, par G. Salacroup lors des fouilles de la chapelle Notre-Dame-desSelves, au Plan-de-Carros, insérée dans le mur du chevet de cette chapelle. Descellée et transportée dans les locaux du service du patrimoine de la ville de Carros. Dimensions : h. : 14,5 ; l. : 21 ; ép. : 11,8. Texte de trois lignes. Points de séparation triangulaires. Le champ épigraphique est en creux. Un reste de moulure s’observe au-dessus de la première ligne. H. d. l. : L. 1 : 3,5 ; L. 2 : 2,3 à 3 ; L. 3 cons. : 0,9. D’après la pierre : Salacroup, 2000, p. 96; Arnaud, 2000a, n° 20 (AE 2000, 848). Vue. --[--- Qua]^rano ! q[ui uixit ?] [--- m(enses)] VII ! d(ies) ! XX. ! L(ucius) ! +[---] [---]T+[---] --Lettres irrégulières. Le O et le Q sont bien arrondis. L. 1 : le point de séparation est placé dans le bas de la ligne. L. 2 : le premier point de séparation est dans la partie haute de la ligne. L. 3 : il est impossible de trancher entre un F et un E pour la dernière lettre. À ... Quadratus qui vécut [---] sept mois et vingt jours. Lucius … Seul le cognomen du défunt peut être restitué avec vraisemblance. La terminaison -dratus convient à Quadratus, surnom italien régulièrement présent dans les inscriptions des provinces celtes (Alföldy, 1969, p. 278). 232 Vintium 125. Carros - Fragment d’épitaphe à [---] Tertulla Pierre non caractérisée, brisée de tous côtés. Découvert à Carros par M. Ollivier qui l’a envoyé à Ed. Blanc. Ce dernier l’a fait encastrer dans le mur intérieur de l’ancienne caserne des pompiers de Vence. Nous ne l’avons pas retrouvé. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. Le point de séparation est circulaire. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 25 ; CIL XII, 42 et add. p. 803. Perdu (Dessin : E. Blanc ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). --[---]++S+[---] [---] Tertullae [---] [---]N◊[..]NIA ! P[---] 4 [---]+[---]P++[---] --L. 3 : T et I en nexus. Seul le cognomen Tertulla est assuré. 126. Carros - Épitaphe de C. Valerius Fronto et de Valeria Nemma Bloc quadrangulaire en grès, retaillé pour servir de pierre d’angle. Dans l’angle nord-est du mur de l’école communale, ancien prieuré, qui longe le cimetière de Carros-Village. Je n’ai pu voir de près la pierre, placée à 4 m de haut. Dimensions : indéterminées. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 7 (AE 1991, 1174). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149002). C(aio) ! Vaf_rio ! Frontoni (et) [V]aleriae ! Nemmae, 4 Vaf_r(i)a, Frihtonis ! f(ilia), Telnofla, (ex) tesn[g[ento p(osuit) ?]. Graphie médiocre. Les lettres sont irrégulières et penchent vers la droite. Les espaces sont également irréguliers. Les M ont des hastes externes obliques. À Gaius Valerius Fronto et à Valeria Nemma, Valeria Tertulla, fille de Fronto, éleva (ce monument) selon le testament. 233 Vintium Les défunts portent le même gentilice. L’énumération de leurs noms, sans lien familial affirmé, fait penser que nous sommes en présence d’une affranchie, épouse de son ancien maître (hypothèse suggérée par C. Vismara). Tertulla n’a pas fait préciser « à ses parents » mais uniquement sa filiation, signe qu’elle n’était peut-être pas la fille de Nemma. La mention du testament par la fille indique peut-être que Nemma était admise dans le tombeau par une disposition particulière prise par Valerius Fronto (faveur envers une concubine ?). Le gentilice Valerius est le plus répandu dans le territoire de Vintium. Fronto se rencontre trois autres fois dans le territoire de cette ciuitas (inscr. 88, 96, 98 et 138A). La fille du défunt porte un surnom italien à « fréquence celtique » (Alföldy, 1969, p. 308), majoritairement féminin, qui se rencontre une autre fois dans les inscriptions de Carros (supra inscr. 125). Quant à la possible épouse de Fronto, elle associe son gentilice à un cognomen qui est unique à ce jour dans le monde romain. Son origine paraît celtique (peut-être formé sur la racine gauloise nemo(s) « le ciel »). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif placeraient cette inscription dans la deuxième moitié du Ier s., mais son remploi comme pierre d’angle a pu faire disparaître une ou plusieurs lignes. 127. Carros - Épitaphe de L. Valerius Paternus Bloc quadrangulaire en calcaire blanc retaillé afin de servir de pierre d’angle. Le sommet et la base sont mutilés sur le côté gauche. Le bloc est inséré à l’envers et l’inscription est traversée par un câble téléphonique dans le sens de la hauteur. Mentionné en premier lieu par l’abbé Gioffredo. Blanc le situe dans un angle de la chapelle Saint-Christophe, qui est désormais transformée en habitation privée, à l’angle de la rue de la Bourgade. Dimensions : h. : 49 ; l. : 47 ; ép. : 59,5. Texte de six lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 4,5 ; L. 2-3 : 5,5 ; L. 4 : 5 ; L. 5 : 4 ; L. 6 : 4,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 53 ; Blanc, 1878, n° 48 (CIL XII, 46). Vu. [---] L(ucio) Valerio P[n_lni. L(ucius) Valelius 4 Velor et Domitia Paula, pal(entes), iptimi [f(ilio)] Ý. La lecture est très difficile. Certaines lettres penchent à droite. Les M ont des hastes externes obliques. Les O sont bien arrondis. Les deux dernières lignes sont resserrées. L. 6 : la fin de la ligne a été martelée. … à Lucius Valerius Paternus. Lucius Valerius Velox et Domitia Paula, ses parents, firent (élever ce monument) à leur excellent fils. 234 Vintium Seconde épitaphe mentionnant une Domitia Paula dans le hameau de Carros-Village (supra inscr. 122). Unie à L. Valerius Velox, elle rend hommage, avec lui, à leur fils décédé, L. Valerius Paternus. Le père et le fils sont désignés par le gentilice le plus répandu dans la province et portent des cognomina latins, à « fréquence celtique », que l’on retrouve régulièrement dans les Alpes maritimes. Datation : avec la plus grande prudence, la présence de l’adjectif optimus peut dater cette inscription, au plus tôt, de la fin du Ier s. 128. Carros - Fragment d’épitaphe Pierre non caractérisée brisée dans les parties supérieure, inférieure et gauche. Blanc la mentionne comme conservée dans la demeure de M. Ollivier, à Carros-leVieux. Nous n’avons pu la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 46 (CIL XII, 29). Perdue. --[---]ENNI [---]CAR [---]MERE 4 [---] uiuus [---]O --Le dédicant devait être un homme, d’après le terme uiuus, et le défunt était qualifié de mere[ntissimus] ou [bene] mere[ns]. Il (ou elle) pouvait porter le gentilice Ennius, très répandu dans la cité de Vence et qui se retrouve trois autres fois à Carros (inscr. 123 (duo) et 135). 129. Carros - Fragment d’épitaphe de [---]erius Pater[nus] Fragment en calcaire, brisé de tous côtés. La partie supérieure a été martelée. Encastré à 4 m de hauteur, dans l’angle sud-est de la maison de M. Judlin, à Carros-leVieux, camin Rounda (Dor de la Souchère dans Vismara). Comme C. Vismara, nous n’avons pas retrouvé cette inscription. Dimensions : h. : 17 ; l. : 57 ; ép : non mesurable (dim. Dor de la Souchère). Texte d’une ligne. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 7. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 11 d’après Dor de la Souchère (AE 1991, 1178 adn. et 1183). Perdu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). [---]ERIO ! Pat_r[no ---] --… à [---]erius Paternus … 235 Vintium Lettres régulières mais mutilées par des martelages. Le O est circulaire. Le P a une panse restreinte. Nous ne suivons pas l’hypothèse de R. Dor de la Souchère qui rapprochait ce fragment de ceux mentionnant un soldat de la première cohorte prétorienne (supra inscr. 119). La comparaison des trois fragments montre une différence certaine dans la gravure des A : ceux du n° 119 sont asymétriques, avec une tendance à la verticalité pour l’haste initiale, et un espace compris entre les hastes et la barre transversale de la forme d’un triangle rectangle, ce qui n’est pas le cas pour celui gravé sur ce fragment. Le personnage honoré portait le surnom le plus répandu dans les Alpes maritimes, Paternus. La terminaison de son gentilice offre de très nombreuses possibilités, peut-être Valerius du fait de la présence régulière de ce gentilice à Carros et dans la cité de Vence. 130. Carros - Fragment d’épitaphe Fragment d’une urne cinéraire en calcaire, brisé de tous côtés. Découvert par J.-C. Poteur lors des fouilles du clocher-tour de Notre-Dame de Collas, village de Carros-le-Vieux, accompagné de nombreux éléments architecturaux antiques. Actuellement placé au pied des vestiges du clocher, dans un enclos, au centre du cimetière de Carros-le-Vieux. Dimensions : h. : 24 ; l. : 39 ; ép. : 51. Texte de cinq lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 3. D’après la pierre: Arnaud, 2000a, n° 19 (AE 2000, 847). Vu. --- [---] `cf(io uel -ii) QV[---] [---] kui uixit a(nnos) ! X[---] [---] hon_stae ! meg[oriae---] 4 [---e]t iuris ! pru^[enti ---] [---]OMOS[---] --Lettres de taille irrégulière. Les O et les Q sont bien arrondis, ces derniers ayant des appendices pratiquement horizontaux. Les M ont des hastes externes obliques. L. 3 : le H, proposé initialement, n’apparaît plus. À … fils de … qui vécut ? ans … d’honnête mémoire… et jurisconsulte… Ces quelques lettres permettent de préciser que le défunt appartenait peut-être à la catégorie des uiri honesti, personnes immédiatement inférieures à l’ordre équestre qui, dans l’Antiquité tardive, sont désignées ainsi pour ceux qui n’accédaient pas au clarissimat ou ceux qui pratiquaient les consultations juridiques. Ce personnage n’est peut-être pas originaire de ce lieu et a pu seulement prendre sa retraite dans le territoire vençois. Il est impossible de déterminer si les lettres QV présentes à la première ligne sont à rattacher à la mention de la tribu du défunt ou à son cognomen. Son âge ne peut être précisé, le X étant évidemment suivi d’autres chiffres. La mention honestae memoriae n’est pas unique (cinq références dans ILCV, p. 442). Datation : au plus tôt début du IIIe s. ? 236 Vintium 131. Carros - Fragment d’épitaphe d’une femme par son mari Urne cinéraire fragmentée dans sa partie supérieure. Servait de banc, en 1875, au sud du cimetière de Carros-le-Vieux (Blanc). Nous ne l’avons pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 51 ; CIL XII, 54 et add. p. 803. Perdue. --[---]+++[---] ME ET INVIV[---] RILVS, coniugi dulcissim(a)e 4 quae uixit annis XX. Titulum communem posueruœ. L. 5 : le V de communen et le O de posuerunt sont d’une taille inférieure. N et T en nexus. …et […], à son épouse très douce qui vécut vingt années. Ils élevèrent cette inscription en commun. Les quelques lignes publiées par Blanc sont la fin d’une épitaphe qui était plus longue, puisqu’il fallait plusieurs sujets au verbe posuerunt Il y avait forcément plusieurs dédicants. Seul l’hommage d’un mari à sa jeune épouse était encore visible en 1875. Datation : l’épithète laudative place cette inscription, au plus tôt, dans la première moitié du IIe s. 132. Carros - Fragment d’épitaphe Bloc quadrangulaire cassé en deux morceaux qui se raccordent, avec sur la face antérieure les traces de la fissure. Taillé ensuite pour remploi. Trouvé en 1997 dans l’angle sud-est de la chapelle des Selves, au Plan-de-Carros (Salacroup). Descellé et transporté au Centre International d’Art Contemporain de Carros-leVieux, où il est exposé. Dimensions : fragment A (gros) : h. : 31 ; l. : 30,5 ; ép. : 43. Fragment B (petit) : h. : 14 ; l. : 14,5 ; ép. : 20,5. Texte de cinq lignes qui paraît complet à gauche comme le montre l’espace avant les lettres. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : L. 1 cons. : 2 ; L. 2-3-4 : 3,5 ; L. 5 : 3. D’après la pierre : Salacroup, 2000, p. 96 ; Arnaud, 2000a, n° 23 (AE 2000, 851) et 2002b, p. 95-101. Vu. 237 Vintium [.]+VN++[---] Vinn(iensis), ! sol[aci]og ^oli[ris] 4 m[ui uiu]os s[ibi] [fe]]it. Lettres irrégulières, avec des appendices aux extrémités. L. 1 : nous ne voyons que les restes d’un V et d’un N et non SECVN comme avancé par Arnaud. L. 5 : la zone avant le C a été martelée. … de Vintium, fit (élever ce monument) de son vivant pour lui-même afin d’apaiser sa douleur. Nous ne pouvons restituer avec assurance le cognomen Secundinus à partir des seules lettres V et N. Si nous comparons cette inscription avec le texte 120, nous devons envisager, après un surnom, une fonction ou un sacerdoce municipal avec la précision « de Vence ». Vintiensis ne peut, dans ce cas-là, exprimer l’origo du défunt. La formule d’affliction solacium doloris sui uiuus sibi fecit se retrouve gravée sur deux monuments découverts dans la chapelle Notre-Dame-des-Selves (supra inscr. 120). S’il paraît acquis que ces épitaphes proviennent du même atelier, il n’est pas prouvé qu’elles appartiennent à des membres de la même famille. Le soulagement de la douleur est également mentionné dans l’épitaphe d’un magistrat municipal de Vence (inscr. 83) : doloris sui solacium… filio et sibi uiui fecerunt, et dans une épitaphe de Saint-Cézaire-sur-Siagne (territoire d’Antipolis), où des parents ont édifié un monument in doloris sui solatium pour leur fils disparu (ILN, Antibes, 94). Datation : la formule solacium doloris sui uiuus sibi fecit place cette inscription, au plus tôt, dans la fin du IIe s. ou au début du IIIe s. (ILN, Antibes, 27). 133. Carros - Fragment d’épitaphe Fragment de calcaire veiné beige clair brisé de tous côtés. Découvert, en 1998, par G. Salacroup dans le puits sous la chapelle Notre-Dame-desSelves, au Plan-de-Carros. Descellé et transporté dans les locaux du service du patrimoine de la ville de Carros. Dimensions : h. : 12 ; l. : 17 ; ép. : 10,5. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 : 3,6 ; L. 2 : 3,4. D’après la pierre : Salacroup, 2000, p. 96 ; Arnaud, 2000a, n° 21 (AE 2000, 849). Vu. 238 Vintium --[---..]SVS ET E+[---] [---] CARISS[---] --- Les écarts entre les lettres sont irréguliers. Les V sont asymétriques. Les E et le T sont étirés en hauteur. L. 1 : nous lisons un S au début de la ligne. Une haste s’observe en fin de ligne sans que nous puissions choisir entre un A et un M. L. 2 : nous observons la partie supérieure d’une courbe qui peut se rattacher à un C. Le second S lu par nos prédécesseurs ne se lit plus. La deuxième ligne comprenait l’épithète laudative cariss[imus], sans que l’on puisse savoir si elle se rapportait à un homme ou à une femme. 134. Carros - Fragment indéterminé Fragment de calcaire blanc brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles du clocher-tour de Notre-Dame-de-Collas, dans le cimetière de Carros-le-Vieux, en même temps que l’inscription 130, en remploi dans l’angle nord-est des vestiges de la chapelle (Poteur). Dimensions : h. : 18 ; l. : 26 ; ép. : 13. Texte de trois lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 cons. : 3 ; L. 2 : 4,5 ; L. 3 : 5. D’après la pierre : Poteur, Poteur, 1996, p. 110 ; Arnaud, 2000a, n° 18 (AE 2000, 846). Vu. --[---]CLAVD[---] [---]VIVS ! )[. ?---] [---]»C ! C+[---] --Lettres de belle facture, proche de la cursive. Les V sont asymétriques. L’haste finale du A dépasse, dans sa partie supérieure, l’haste initiale. Le Q est surligné par un trait incurvé vers le bas, en son centre. Le D est bien arrondi. Les C et le L sont restreints en largeur. L. 2 : À l’inverse de ce qu’annonce l’Année épigraphique, il n’y a qu’un seul Q lisible. L. 3 : M et V en nexus. Nous ne pouvons choisir entre un X ou un V en fin de ligne. Les lettres Claud- peuvent correspondre à la fois au gentilice impérial Claudius et à la tribu Claudia, dans laquelle sont inscrits les citoyens de la capitale Cemenelum. La terminaison –uius peut appartenir à un surnom tel que Primeuius, Lasciuius, Saluius, Neruius ou Mineruius (liste dans Sölin, Salomies, 1994, p. 451), dont aucun n’apparaît dans le corpus des Alpes maritimes. Dernièrement, le Q surmonté d’un trait a été interprété comme la mention d’un notable ayant rempli la charge de IIuir quinquennalis (Arnaud 2000a, n° 18). Nous ne sommes pas sûr de cette restitution. Pour que cette lettre se développe en q[(uin)q(uennalis)], elle doit être suivie d’un second Q, le trait s’étirant sur les deux lettres (Gordon, 1948, p. 92-93). Dans 239 Vintium notre cas, le trait, conservé dans sa totalité, n’englobe qu’une lettre, ce qui amène à réfuter q(uin)q(uennalis). Cette lettre peut correspondre au pronom qui, à la fonction de quaestor ou au praenomen Quintus. Elle est présente sous cette forme dans une inscription de Nikaia, où elle représente la fonction de quaestor (CIL V, 7914). Les lettres muc peuvent correspondre à l’abréviation des gentilices Gemuc(ius), Muc(ius) et Sammuc(ius) (Sölin, Salomies, 1994, p. 227). La syllabe cu- peut constituer le début d’un cognomen (plus de soixante possibilités dans Sölin, Salomies, 1994, p. 320-321), tel Cupitus, déjà présent à Carros (supra inscr. 121A [duo]). 135. Carros - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée. Scellée dans le mur intérieur de l’écurie de M. Ollivier (Blanc). Nous n’avons pu la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 52 ; CIL XII, 31 et add. p. 803. Perdue. --[---] et Ennia [---] --… et Ennia … Le gentilice Ennia est un nom celtique particulièrement représenté dans la cité de Vence et dans les Alpes maritimae. Il est également présent en nombre dans le nord de l’Italie et, à un degré moindre, en Narbonnaise, dans les Espagnes et le Norique (OPEL II, p. 117-118). 136. La Colle-sur-Loup - Fragment d’épitaphe de [---]a Paterna Bloc en calcaire blanc retaillé pour servir de pierre d’angle. La face antérieure est très abrasée. Découvert au début des années 90, lors du décapage de la façade de l’église SaintJacques-la-Majeure (Vismara). Situé à 2 m de hauteur, à l’angle gauche de la façade, rue Yves Klein. Dimensions : h. : 34 ; l. : 173,5 ; ép. : 48,5. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. L’inscription est complète. La dédicace aux dieux Mânes est gravée de part et d’autre du texte, à la hauteur de la deuxième ligne. Des restes d’enduit se voient dans les gravures. De nombreuses fissures jalonnent l’inscription. H. d. l. : L. 1 : 7 ; L. 2-3 : 5 ; L. 4 : 4. D’après la pierre : Vismara, 1991, n° 4 (AE 1991, 1171 et adn.). Vu. D(is) M(anibus). [---]+[e ! Paternae, ! uxo[ri] ][aris]sig[ae], q(uae uixit) a(nnos) XXXXI m(enses) VIII. C[[---]um T[[l]us ( ?) en sibi 4 uiu(u)s fecit. 240 Vintium Lecture très difficile. Lettres irrégulières. Les C sont arrondis. Les M ont des hastes externes obliques. L. 2 : nous lisons, en plus de Vismara, la lettre C qui nous permet de restituer le superlatif carissima. L. 3 : Vismara présentait, après le chiffre VIII, la restitution suivante : [---]c[---]u[---]pus et sibi. Nous ajoutons un A après le C, S T et A après le V. Nous ne lisons pas le P proposé avant le VS. L. 4 : I et T sont d’une taille inférieure. Aux dieux Mânes. À [---]a Paterna, sa femme si chère, qui vécut quarante-et-un ans et huit mois. Ca[---]us Talus ( ?) fit (élever ce monument) de son vivant, aussi pour lui-même. La défunte était citoyenne romaine comme l’indiquent ses duo nomina. Son gentilice est illisible. Son cognomen, très présent dans les provinces celtiques, est le plus répandu dans notre province. L’onomastique du mari est difficile à restituer. Si l’inscription est bien à dater de la deuxième moitié du IIe s. ou du début du IIIe s., le dédicant a vraisemblablement la ciuitas romana. L’absence d’espace et de point de séparation entre le C et le A fait penser que ces deux lettres sont le début d’un gentilice, ce citoyen portant alors les duo nomina seconde manière. Deux à trois lettres devaient occuper l’espace effacé, ce qui autorise à restituer un gentilice « court » tel Cassius, déjà rencontré à Vence (supra inscr. 69), ou encore Cattius ou Caudius apparus à Cemenelum (infra inscr. 219 et 220). Quant à son surnom, Talus paraît la seule restitution possible (Kajanto, 1965, p. 226, et Sölin, Salomies, 1994, p. 410). Datation : l’emploi d’une épithète au superlatif et la dédicace en abrégé aux Mânes datent cette inscription, au plus tôt, de la première moitié du IIe s. 137. Coursegoules - Fragment de dédicace à Cybèle ? Bloc de calcaire blanc brisé de tous côtés. Inséré dans le mur de façade d’une maison individuelle, à 2 m de hauteur, au 80 rue de la Placette. Trouvé dans un pilier de soutènement de la voûte des caves. Descellé lors de la réfection de la maison pour être placé en façade (information propriétaire). Dimensions : h. : 25 ; l. : 50,5 ; ép. : non mesurable. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 : 7 ; L. 2 cons. : 5. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 90 (AE 2006, 756). Vu. [---] Terrae M[atri ?---] [---]+[---]P+ 241 Vintium La seconde ligne est quasiment illisible. Les lettres sont irrégulières. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les hastes externes du M sont obliques. … à Terra Mater ?… Est-ce une inscription romaine ? Est-elle d’une époque plus tardive ? Le style des lettres n’est pas en contradiction avec une origine antique. Les lettres terra ne correspondent à aucun gentilice ou surnom connu. Avec prudence, nous proposons une dédicace à Terra Mater, la Terre Mère, que nous rapprochons de la divinité Cybèle. Cette formule est proche de celle présente dans une inscription de Riez où est nommée une Matri Terrae (ILN, Riez, 9). La formule était peut-être plus développée à l’origine comme à Thibilis où Cybèle est précisée Terrae Matri Eracurae Matri Magnae Ideae (Duthoy, 1969, p. 34). La ligne suivante pouvait contenir le nom du dédicant. 138. Coursegoules - Épitaphe de Sextus Sulpicius Fronto Deux stèles placées l’une à côté de l’autre (dessin de Tisserand). La stèle de gauche comportait quatre cartouches, les deux du bas moulurés. Des lettres étaient gravées dans le bandeau médian. Les cartouches de droite portaient chacun un objet gravé non identifié. Dans la stèle de droite, un cartouche supérieur, en partie caché par des végétaux, était mouluré et garni d’une lunule. Le cartouche suivant renfermait l’inscription. Au dessous, enfin, deux cartouches, celui de gauche avec un poignard, celui de droite avec un outil indéterminé. Ces stèles symbolisent des portes de tombeau et se rapprochent de celles découvertes à Roquestéron (supra inscr. 57), à Cemenelum (infra inscr. 189 et 192) et à Nikaia (CIL V, 7900). On ne sait si celles de Coursegoules avaient un fronton triangulaire, car le dessin de l’abbé Tisserand montre ces stèles avec la partie supérieure enfouie sous la terre et sous la végétation. Mentionnées pour la première fois sans précision sur leur emplacement (Tisserand). Blanc les situe au lieu-dit de l’Autreville, dans le voisinage du village, en signalant qu’elles ont été brisées par leur propriétaire. Dimensions : inconnues. Texte A de six lignes et texte B d’une ligne. Le texte B n’a été relevé que par l’abbé Tisserand (repris par le CIL). D’après la pierre : Tisserand, 1860, p. 7 et 1862, p. 48. D’après une copie : Blanc, 1878, n° 56 (texte A seul) ; CIL XII, 41. Perdues (Dessin : E. Tisserand 1862 ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). Texte A : Sex(tus) Sulpicius Fronto, Frontoni(s) f(ilius), 4 BALVCILANC CIVOTIIGETIS. Q(uintos) (quoquo)u(ersus) p(edes). 242 Vintium Le texte a donné lieu à plusieurs lectures différentes. L. 1 à 3 : nous reprenons la leçon donnée par Mommsen. L. 4 et 5 : nous ne pouvons offrir de restitution aux lettres données par le CIL. Il en est de même de celles relevées par l’abbé Tisserand : RAIVCILUIC | CROTUCETI. L. 6 : les lettres QVP peuvent correspondre à la formule q(uintos) (quoquo)u(ersus) p(edes) précisant les limites sépulcrales. Sextus Sulpicius Fronto, fils de Fronto, …. Cinq pieds de large de chaque côté. Texte B : R 5 X VCAN Si le statut de citoyen du défunt est attesté par ses tria nomina, sa qualité est difficile à déterminer. Les stèles de ce type étaient particulièrement prisées des militaires : à Cimiez, un soldat de la cohorte des Ligures et un autre de la cohorte des Gétules (infra inscr. 189 et 192) ; à Nikaia, un soldat de la Ire cohorte de Ligures et d’Espagnols Citoyens Romains (CIL V, 7900). Sur la stèle du village de Roquestéron (supra inscr. 57), notons qu’un gladius, gravé en relief, occupe le seul cartouche à ce jour visible. Il est envisageable que Fronto soit un soldat d’une troupe auxiliaire ou d’une légion. Sulpicius se retrouve quinze fois en Narbonnaise et trente-quatre fois dans le nord de l’Italie. Il est porté à Cemenelum par un vexillaire de la Ire cohorte de Ligures et d’Espagnols Citoyens Romains, Sextus Sulpicius Sabinus (infra inscr. 205). Le surnom Fronto est fréquent à Vintium (supra inscr. 88, 96, 98 et 126 (duo)). Chose rare, la filiation n’est pas placée après le gentilice mais après le surnom. Si Fronto était bien un militaire, les lignes 4 et 5 devaient conserver des informations sur sa fonction et le corps où il servait. Malheureusement, les différentes lectures ne fournissent pas de texte assuré. Nous ne pouvons établir le corps militaire dans lequel Fronto a pu servir. Seul l’abbé Tisserand a relevé le texte B, gravé sur l’autre stèle. Nous ne pensons pas qu’il faille l’assembler au texte A. Il devait faire partie d’un texte gravé sur la partie supérieure du monument, dissimulée par la terre et la végétation. Le signe 5 pourrait symboliser le terme centuria, mais il devrait alors être suivi du cognomen du centurion qui commandait cette unité. Les lettres XV ne peuvent constituer le numéro d’une cohorte, aucune troupe auxiliaire n’ayant porté ce chiffre. Si l’on ne retient que le V, aucune cohorte connue portant ce numéro n’est désignée par l’abréviation CAN. L’inscription A est le seul exemple dans notre corpus d’une épitaphe comportant également les limites de l’enclos sépulcral. Datation : peut-être du Ier s. de notre ère, comme les trois stèles de ce type présentes dans les territoires de Cemenelum et de Nikaia. 139. Coursegoules - Épitaphe de Fuscus et de Favor, fils de Secundus Stèle quadrangulaire en calcaire blanc. La base est brisée, faisant disparaître une partie de la dernière ligne. L’inscription est surmontée d’un cartouche en demi-cercle avec deux bustes pratiquement identiques, d’une sculpture grossière, et d’une lunule dans la partie supérieure. De part et d’autre des personnages, deux coupelles à libation sont gravées, celle de droite munie d’un manche. Chaque extrémité supérieure de la face antérieure est ornée d’un décor végétal avec, en-dessous, un cercle entourant une ascia. 243 Vintium F. Brun, le premier à mentionner cette inscription, précise qu’elle lui a été indiquée à plusieurs reprises par l’abbé Tisserand. Elle était déjà dans la chapelle Saint-Michel, à l’ouest du village, où elle se trouve actuellement, appliquée au mur opposé à l’entrée. Dimensions : h. : 104 ; l. : 81 ; ép. : 25,5. Texte de sept lignes gravé en creux dans un cartouche sans moulure. Ch. ép. : h. cons. : 53 ; l. : 66. H. d. l. : L. 1 : 9 ; L. 2 : 7,5 ; L. 3 : 7 ; L. 4 : 6,5 ; L. 5 : 6 ; L. 6-7 : 5,5. Demi-cercle : l. : 55,5 ; rayon : 41. Lunule diam. : 11,5. Cercles incisés : 8,5. Personnages : gauche h. : 34 ; l. : 18,5 ; droit : h. : 35 ; l. : 19. Cercles gravés : 8,5. D’après la pierre : Brun, 1873, p. 116 ; Blanc, 1878, n° 57 (CIL XII, 33) ; Arnaud, 2002b, p. 105-109. Vue. Fusco, Secundi f(ilio), annorum XIX, et Fauori, Sec4 undi f(illio), annorum XIII, defunctis. Secund[u]s, Enigeni f(ilius), et Velia, F[oiris f(ilia), jarentes, `(ecerunt). La surface est polie par l’usure, ce qui rend difficile la lecture. Lettres irrégulières qui penchent vers la droite et qui sont resserrées. Les barres transversales des A sont obliques. Celles des E, des F et des T sont réduites. Les hastes externes des M sont obliques. Les V sont asymétriques. À Fuscus, fils de Secundus, âgé de dix-neuf ans, et à Fauor, fils de Secundus, âgé de treize ans, morts tous deux. Secundus, fils d’Enigenus, et Velia, fille de Fauor, leurs parents, firent (élever ce monument). Les membres de cette famille sont désignés selon la forme traditionnelle de l’onomastique pérégrine : nom unique suivi du patronyme. Dans la génération des grandsparents, seul le grand-père paternel porte un nom unique celtique. Enigenus est formé à partir de la racine eni- « indigène, (qui a la lignée) en lui » (Delamarre, 2003, p. 163) et du suffixe – genos « lignée, famille » à l’origine de très nombreux noms de personnes (Delamarre, 2003, p. 177-178). Proche de cette forme pleine : Enignus, relevé en Pannonie (CIL III, 3784, 3793 et 3871), et le dérivé Enicenius, apparu dans la Xe région d’Italie (CIL V, 2620). Le grandpère maternel, Fauor, présente comme nom unique un cognomen latin rare qui ne se rencontre qu’à cette occasion dans notre province. Absent des autres provinces alpines, il apparaît le plus souvent en Italie du Nord, dans les Espagnes, en Narbonnaise ou en Dalmatie pour les provinces occidentales (OPEL II, p. 135). La deuxième génération est représentée par les dédicants de l’épitaphe, les parents des défunts. Le père, Secundus, porte comme nom unique un surnom banal, très répandu dans les 244 Vintium provinces celtiques où il peut être la traduction du gaulois Allecnus (Delamarre, 2003, p. 347348). Nous hésitons sur l’origine du nom de la mère, celte ou étrusque ? S’il se rapproche du mot gaulois uelio « honnête, modeste », à la base de nombreux noms celtiques comme Nictouelius, Velenius, Velitius, Velignio (Delamarre, 2003, p. 311), il apparaît également dans l’onomastique étrusque (Marchesini, 1997, p. 150). Les défunts, deux frères, forment la dernière génération. Le cadet, Fauor, porte le nom de son grand-père maternel. L’aîné, Fuscus, est désigné par un surnom italien. S’il est unique pour la province des Alpes maritimes, il est très fréquent en Italie du Nord, dans les Espagnes et, à un degré moindre, en Narbonnaise (OPEL II, p. 156-157). Si aucun des individus mentionnés dans cette épitaphe n’a le droit de cité, nous observons une progression de la romanisation par l’onomastique. Dans les deux premières générations, l’origine celtique des individus ressort dans les idionymes Enigenus, Velia voire Secundus largement utilisé en milieu indigène. À l’inverse, des surnoms italiens courants ont été choisis pour nommer les enfants, ce qui peut traduire la volonté d’adopter, désormais, les critères de la romanité. L’iconographie ne donne pas d’indication chronologique sérieuse. Ce style rustique et naïf peut se rapprocher d’un monument découvert dans le territoire de Fréjus (ILN, Fréjus, 134). La présence d’une lunule est relevée pour notre province sur des monuments du Ier au IIIe s. Mais l’ascia montre que le monument ne doit pas être antérieur à la deuxième moitié du IIe s. Datation : au plus tôt dans la deuxième moitié du IIe s. du fait de la présence d’une ascia. 140. Coursegoules - Fragment indéterminé Gravé sur un rocher de calcaire. Découvert par M. Clément, membre de l’IPAAM, au quartier de l’Autreville. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Salicis, 2003, p. 329 et cliché p. 336 (seulement cliché et lieu de découverte). Non vu (Cliché : C. Salicis ; IPAAM Nice). --[---]AT[---] [---]+VEA+[---] --- Les nombreux vestiges d’époque romaine découverts dans ce quartier poussent à envisager que ces quelques lettres ont pu être gravées sous l’Empire. 245 Vintium 141. Gattières - Épitaphe de Q. Vibius Secundianus Bloc rectangulaire en pierre. La face postérieure est brute. Le sommet comporte trois culots avec entre eux deux croix. Les faces latérales comportaient une moulure en haut qui a été brisée du côté gauche. La face antérieure est maculée de concrétions calcaires. Mentionné sur les rives du Var dès le XVIe s. (Solier). Blanc précise : à 500 m audessous du village, sur les bords d’un petit chemin et sur les rives du premier vallon que ce chemin traverse. Ces blocs faisaient partie d’un possible conditorium, orné de triglyphes et de denticules, d’un linteau et d’un fronton monumental. Le fronton qui conserve l’inscription a été transporté dans un jardin public, avec divers autres blocs, en contrebas de la route départementale 2210, à quelques dizaines de mètres de l’entrée du village de Gattières. Dimensions : h. : 56,5 ; l. : 248,5 ; ép. : 56. Texte de quatre lignes gravé dans un cartouche à double moulure encadré, de chaque côté, par des peltae aux extrémités stylisées. Ch. ép. : h. : 39 ; l. : 156,5. H. d. l. : L. 1 : 7 ; L. 2 : 6,3 ; L. 3 : 5,5 ; L. 4 : 4,5. Culots : l. : 10 ; prof. : 7,5. Croix : h. : 20 ; l. : 22. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 108 ; Blanc, 1878, n° 43 ; Tisserand, 1862, I, p. 46 ; CIL XII, 23. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149009). Q(uinto) Vibio Secundiano q(ui) u(ixit) a(nnos) XII, m(enses) VI, d(ies) VIII. Q(uintus) Vibius, Quir(ina), Salin(iensis), Capito, filio supra modum aetatis pientissimo, 4 sibi posterisque suis uiuus fecit. Gravure profonde. Lettres irrégulières. Les O et les Q ont une forme légèrement ovoïde. L’appendice des Q est oblique. La dernière ligne ne respecte pas l’horizontalité et les lettres ne descendent pas toutes sur la limite. À Quintus Vibius Secundianus qui vécut 12 ans, 6 mois, 8 jours. Quintus Vibius Capito, (de la tribu) Quirina, originaire de Salinae, à son fils d’un dévouement au-dessus de son âge, fit (élever ce monument) de son vivant, pour lui et pour ses descendants. Le silence de Capito sur son statut dans la ciuitas Vintiensium laisse possible son appartenance à la catégorie des incolae mais également à celle des consistentes, les résidents provisoires. Le fait qu’il ait choisi d’enterrer son fils dans le territoire de Vence alors que sa cité d’origine n’est pas si éloignée fait penser que, sans y demeurer forcément, il y passait régulièrement. Sur l’inscription des citoyens de Salinae dans la tribu Quirina, voir supra l’introduction générale, p. 48-49. Vibius est un gentilice latin banal. Le père lui joint Capito, surnom courant (Kajanto, 1965, p. 235) présent également à Cimiez (infra inscr. 252). Le fils porte comme cognomen Secundianus, surnom dérivé de Secundanus, très rare dans les provinces occidentales 246 Vintium puisqu’il ne se rencontre que quatre fois entre la Narbonnaise, les Trois Gaules et les Germanies, alors qu’il se rencontre trente-deux fois dans les provinces africaines (DondinPayre, 2001b, p. 578 et 595). Datation : la mention de la tribu, la présence d’une épithète laudative au superlatif et l’emploi d’une formule funéraire un peu développée placent cette inscription, au plus tôt, dans la deuxième moitié du IIe s. 142. La Gaude - Épitaphes de Cremonius Aulinus, de Vinicius Aulinus et de Cremonius Albucius décurion, duumvir et prêtre de Vintium Urne cinéraire à double compartiment, comportant deux inscriptions. Brisée en plusieurs morceaux lors de son descellement. Des restaurations au ciment gris sont visibles sur la face antérieure. Découverte au lieu-dit les Bastides, où elle était insérée dans le mur d’une maison (Blanc). Maintenant engagée dans le mur de soutènement du chemin dit « voie Aurelia ». Dimensions : h. : 59,5 ; l. : 130 ; ép. : 40. Cartouche A (gauche) : h. : 46 ; l. : 56. Cartouche B (droite) : h. : 46 ; l. : 56. Décor central : h. : 46 ; l. : 9. Texte A de dix lignes et texte B de sept lignes. Les inscriptions sont placées, chacune, dans un cartouche à double moulure. Un décor vertical en relief les sépare. Cartouche A : ch. ép. : h. : 32 ; l. : 42,5 ; h. d. l. : L. 1-23 : 2,8 ; L. 4 : 3 ; L. 5-6 : 2 ; L. 7-8-9-10 : 2,5. Cartouche B : ch. ép. : h. : 46 ; l. : 56 ; h. d. l. : L. 1 : 2,5 ; L. 2-34-5-6-7 : 3. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 42 ; CIL XII, 18 et add. p. 803 ; Vismara, 1993-1994, n° 4. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149012). Texte A (gauche) : Cremonio, Albuci fi(lio), Aulino, immatura aetate decepto, q(ui) ui4 xit ann(os) XII, et Vinicio, Ingenui filio, Aulihi, prima aetate [decepto ?], q(ui) uixit ah[n(os)---]. 8 Vibia Mater[na filiis] piissimi[s et dul]cissig[is fecit]. Le texte est d’une lecture difficile. Les cinq dernières lignes sont mutilées dans la partie droite. Les lettres sont irrégulières. Les M alternent entre des hastes externes obliques et des hastes externes droites. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. À Cremonius Aulinus, fils d’Albucius, surpris dans un âge prématuré, qui vécut douze ans, et à Vinicius Aulinus, fils d’Ingenuus, surpris dans son premier âge, qui vécut [ ] ans. Vibia Materna fit (élever ce tombeau) pour ses fils si dévoués et si tendres. 247 Vintium Texte B (droite) : Cremonio Albucio, decul(ioni) Vint(iensium), IIucl[[li], sacerdotali et im4 nibus honolc\us functo. Vcbia Materna marito incomparabili fecit. Ce texte est plus lisible que le texte A. Les lettres sont irrégulières. Les M alternent entre hastes externes obliques et droites. Les V sont asymétriques. L. 2 : decur et non dec comme donné par le CIL. À Cremonius Albucius, décurion des Vintienses, ancien duumvir, ancien prêtre, s’étant acquitté de toutes ses charges. Vibia Materna fit (élever ce tombeau) à son mari sans égal. Le premier compartiment renfermait les cendres des fils de Vibia Materna et le second celles de son mari. Ses deux enfants étaient issus d’unions différentes, comme le montre leur filiation. Vibia Materna a eu un fils, Vinicius Aulinus, avec Vinicius Ingenuus et un autre, Cremonius Aulinus, avec Cremonius Albucius. Tous les membres masculins de cette gens sont désignés par les duo nomina seconde manière. Si seules les fonctions de magistratus et de duumvir sont nommément connues pour la ciuitas Vintiensium, l’emploi de la formule omnibus honoribus functus pour clore le cursus de ce notable confirme que d’autres magistratures devaient composer la carrière municipale d’un citoyen vençois, sans que l’on puisse déterminer leur nombre et leurs attributions. Sur la charge de sacerdos et son impossibilité de correspondre à la charge de responsable du culte impérial pour la ciuitas Vintiensium, voir supra l’introduction générale, p. 54-55 et inscr. 82A. Cette épitaphe découverte en dehors du chef-lieu de la ciuitas montre que les magistrats de Vintium pouvaient être originaires de bourgs secondaires, disséminés sur son territoire, et ou y posséder des domaines ruraux. 248 Vintium Vibia Materna porte un gentilice latin qui se rencontre à quatre autres reprises à Vence et un surnom parmi les plus répandus dans la province. Vinicius Aulinus joint à son gentilice, connu uniquement dans la cité de Vence pour les Alpes maritimes, un surnom latin rare, qui se retrouve dans une autre inscription du territoire vençois (supra inscr. 88). Cremonius Albucius et Cremonius Aulinus sont désignés par un gentilice qui n’apparaît que dans les limites de la province des Alpes maritimes, ce qui encourage l’idée d’une origine locale (origine celtique selon Holder, 1896-1913, col. 1164). Le père joint à ce gentilice un surnom qui évoque le terme gaulois albos « monde d’en haut, ciel » (Ellis Evans, 1967, p. 301-304 et Delamarre, 2003, p. 37). Ce surnom rare est plus souvent utilisé comme gentilice (OPEL I, p. 70-71). Le fils porte le même cognomen que son frère, symbolisant leur lien familial malgré des pères différents. Datation : l’emploi des duo nomina et d’épithètes laudatives au superlatif place cette inscription au plus tôt dans la seconde moitié du IIe s. de notre ère. 143. La Gaude - Fragment d’épitaphe d’une inconnue par son mari, Flauimius Cremonius, affranchi Fragment d’urne cinéraire en calcaire blanc, moulurée sur au moins trois côtés, dont la face postérieure est encastrée dans un mur. La base et l’angle inférieur droit sont mutilés. Le sommet ne comporte plus de moulure. Mentionné à 800 m du village, au lieu-dit les Bastides (Tisserand), lieu de découverte de l’inscription 142, sur le chemin de la Baronne (Blanc). Transporté au Haut-de-Cagnes, devant la vieille maison commune de la rue Saint-Roch, où il sert aujourd’hui de jardinière, accroché sur la partie gauche de la façade. Dimensions : h. : 47 ; l. : 64,5 ; ép. cons. : 30,5. Texte de quatre lignes gravé en creux dans un cartouche à double moulure. Il paraît incomplet dans sa partie supérieure. La surface de la face antérieure comporte des accidents pris en compte par le lapicide pour l’ordinatio de l’inscription. Ch. ép. : h. cons. : 22 ; l. cons. : 53. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2 : 4,5 ; L. 3 : 5 ; L. 4 : 4. D’après la pierre : Tisserand, 1860, p. 7 et 1862, p. 46 ; Blanc, 1878, n° 41 (CIL XII, 32) ; Vismara, 19931994, n° 14. Vu. ---. Flauimius, Muci li[b(ertus)] Cremonius, oi[uus?] oxori bene mer4 enti fecit. Lettres irrégulières. Les O sont de forme ovoïde. Les M ont des hastes externes obliques. La verticalité des hastes n’est pas respectée. Les lettres se terminent par une petite barre horizontale. Nous adoptons la restitution proposée par C. Vismara. À … (?). Flauimius Cremonius, affranchi de Mucius, fit de son vivant (élever ce monument) à sa femme très méritante. 249 Vintium Selon la tradition, cet affranchi a revêtu le gentilice de son maître, Flauimius qui, s’il est unique dans le monde romain, se rapproche du gentilice Flauinius présent à Rome (CIL VI, 8262) et en Germanie Supérieure (CIL XIII, 5514 et 11973). Cremonius a dû conserver son nom d’esclave comme surnom. L’origine locale de ce nom est renforcée par le fait qu’il ne se rencontre qu’une seule autre fois, à nouveau à La Gaude, en tant que gentilice (inscr. précédente). Son patron n’est pas désigné par son prénom mais par son cognomen, Mucius, gentilice latin qu’on trouve quatre fois employé comme surnom : une fois dans les Alpes cottiennes et en Lyonnaise et deux fois en Narbonnaise (OPEL III, p. 89). Mucius est présent en tant que gentilice dans la localité de Nikaia (CIL V, 7900). 144. La Gaude - Fragment d’une inscription funéraire Fragment gauche de la face antérieure d’une urne à double compartiment. La partie droite est occupée par un décor vertical, en relief, semblable à celui de l’inscription 142. Découvert au quartier des Bastides (Tisserand), dans le même lieu que les deux inscriptions précédentes. Blanc l’a ensuite offert au musée de Cannes, et il a enfin été transféré dans les locaux du Musée d’Art et d’Histoire de Provence, à Grasse (Vismara). Nous n’avons pu le retrouver dans ce lieu. Dimensions : h. : 37 ; l. : 33 ; ép. : 7 (dim. Vismara). Texte de neuf lignes encadré par un cartouche à simple moulure. H. d. l. : 3. D’après la pierre : Tisserand, 1860, p. 7 et 1862, p. 48 ; Blanc, 1878, n° 26 (CIL XII, 51) ; Vismara, 19931994, n° 7. Non vu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). --[---]ALE [---]ARI [---]DI+ 4 [---]IS È [---]LIVS [---]VISO [---]ECO 8 [---]VM PO [--- fe]cit. Lettres irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité. Les O sont d’une forme ovoïde. Les M ont des hastes externes obliques. La dernière ligne est gravée en limite du cartouche. L. 4 : N et T en nexus. Aucune restitution n’est possible si ce n’est le verbe fecit en fin d’inscription. 250 Vintium 145. Gréolières - Épitaphe de Blaesius, fils de Niponnus, cavalier de la IIIe cohorte des Alpins Stèle rectangulaire de calcaire. Elle a été taillée en haut et à droite pour un remploi. Découverte au début des années 80 par M. Bellendy, dans la démolition d’un vieux mur de sa propriété, au lieu-dit Saint-Pons, commune de Gréolières (Brentchaloff). Elle se trouve là, dans le terrain du particulier. Dimensions : h. : 48 ; l. : 34 (dim. Brentchaloff). Texte de quatre lignes. Ch. ép. : h. : 25 ; l. : 30. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : Brentchaloff, 1983 (AE 1983, 650). Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 149014). Blaesci, Ncjonni `(ilio), _quin[i] ](o)ho(rtis) 4 5 Aljina_. L. 4: nous ne lisons pas ALPI DAL (hypothèse D. Brentchaloff), mais ALPINAE, le début de l’haste verticale en fin de ligne étant sans doute un E. À Blaesius, fils de Niponnius, cavalier de la IIIe cohorte Alpine. Seul le défunt est mentionné dans cette inscription. Il est désigné par un gentilice latin, utilisé en tant que nom unique, qu’il a pu choisir lors de son enrôlement dans les troupes auxiliaires. Son patronyme, Niponnius, est unique et souligne son origine locale. D. Brentchaloff note que l’affixe ponnius se rencontre dans le nom unique d’un Celtibère de la tribu des Conuenae, Andoxponnius (Brentchaloff, 1983, p. 186). Blaesius était cavalier dans la cohors III Alpinorum Equitata. Cette cohorte recrutait ses soldats dans plusieurs régions de la province (Holder, 1980, p. 297-298) : chez les Caturiges, comme le montre une inscription de Bosnie-Herzégovine mentionnant un certain Primus, fils de Titus (CIL III, 6366 [ILS, 2582]) ; chez les Suetrii de Salinae avec Tib. Claudius Ligamarus, fils de Carstimarus (CIL III, 14632 [ILS, 9166]) ou chez les Bodiontiques de la région de Digne avec Vanaius, fils de Veniontus (CIL III, 8495) et Verus, fils de Ve[….]caeus (CIL III, 9907). La cohorte était cantonnée en Dalmatie, du règne d’Auguste à 184-185 de notre ère (sur ses différents cantonnements en Dalmatie, voir Wilkes, 1969, p. 471 et Spaul, 2000, p. 266-268). Notre lecture élimine dal(matae), qui était d’ailleurs le seul exemple connu, pour la forme Alpinae qui se rencontre dans deux inscriptions mentionnant cette cohorte (CIL III, 8739 et 14632). 251 Vintium Blaesius ne porte pas les tria nomina, signe qu’il n’avait pas encore acquis la ciuitas romana. Est-il décédé en garnison, un proche ayant voulu l’honorer dans sa patrie d’origine, ou est-il revenu dans son pays natal après son service, sans avoir obtenu la citoyenneté ? Sous les règnes de Tibère, de Claude et de Néron, l’existence de plusieurs auxiliaires comptant entre 26 et 36 années de service sans avoir reçu la citoyenneté romaine établit que les soldats pérégrins n’obtenaient pas automatiquement ce statut à la fin de leur service (Holder, 1980, p. 57). D. Brentchaloff propose un enrôlement de ce cavalier au moment de l’intervention d’Auguste en Illyrie (entre 6 et 9 de notre ère) et la rédaction de son épitaphe sous Tibère ou Claude (1983, p. 187), proposition que nous suivons. Datation : la concision du texte, l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif pour désigner le défunt situent l’inscription au Ier s. 146. Saint-Jeannet - Fragment d’une dédicace à la déesse Cybèle ? Fragment gauche d’un cippe en calcaire local dont le sommet de la face antérieure semble arrondi. Découvert dans la propriété de Mme Vermillère, quartier du Touroun (information R. Ardisson, IPAAM), enchâssé dans la partie inférieure du mur de soutènement d’une terrasse, élevée dans les années 90, avec des pierres provenant en majeure partie de la propriété. Dimensions : h. : 42 ; l. : 75 ; ép. : 38. Texte de deux lignes, gravé en creux dans un cartouche rectangulaire en relief. Ch. ép.: h. : 27 ; l. cons. : 25. H. d. l. : L. 1 : 4,5 ; L. 2 : 4. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 92 (AE 2006, 757). Vu. Id[aeae Matri --- ?], Lais ! V+ La gravure s’estompe, ce qui rend la lecture difficile. Le A est large. Le S est étroit. L. 2 : des restes de gravure, en fin de ligne, supposent la présence de deux lettres que nous ne pouvons déterminer. À la Mère Idéenne…, Lais … L’état de la pierre requiert la plus grande prudence dans la restitution. Les deux lettres de la première ligne peuvent se rapporter à la déesse Cybèle, Idaea Mater, déjà honorée sous cette formule dans le chef-lieu de la ciuitas (supra inscr. 69). La seconde ligne conserve le surnom d’origine grecque Lais, attesté une seconde fois dans la localité de Nikaia (CIL V, 7955). Il est impossible de restituer le reste de la ligne. 252 Vintium 147. Saint-Jeannet - Début d’une épitaphe Fragment gauche d’un couvercle de sarcophage de calcaire, avec deux acrotères aux angles. Inséré à l’angle d’un bâtiment de la propriété viticole de la famille Rasse, dans la commune de Saint-Jeannet, au lieu-dit le Collet de Mourre, sur l’ancienne route reliant Gattières à Saint-Jeannet (information R. Ardisson, IPAAM). Dimensions : h. : 26 ; l. cons. : 45 ; ép. : 56. Texte d’une ligne. H. d. l. : 6. La lettre est gravée sur la face antérieure de l’acrotère gauche. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 91-92. Vu. D(is) [M(anibus)]. Le D est bien arrondi. Aux dieux Mânes. Formule introductive d’une épitaphe qui devait se trouver gravée sur le caisson du sarcophage. 148. Saint-Paul-de-Vence - Fragment d’épitaphe Fragment de calcaire brisé sur trois côtés. Seule la partie inférieure paraît intacte. Vu par R. Dor de la Souchère devant le magasin « l’Escondedou », en face de la porte du cimetière du village. Comme C. Vismara, nous n’avons pu retrouver cette inscription. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. H. d. l. : 15. D’après la pierre : lecture et cliché de Dor de la Souchère dans Vismara, 1991, n° 16 (AE 1991, 1182). Perdu (Cliché : Dor de la Souchère ; Archives Municipales d’Antibes). --[---][ sibc en M[---] --- Lettres régulières et stylisées. … pour elle-même et pour M… 149. Tourettes-sur-Loup - Dédicace à Mercure Autel de pierre avec base et sommet moulurés sur les quatre côtés. L’angle supérieur gauche de la face antérieure est brisé. Découvert dans l’église paroissiale Saint-Véran et Saint-Lambert (Blanc). S’y trouve toujours, comme pilier central, à l’arrière du maître autel. Dimensions : h. : 75 ; l. 44,5 ; ép. : 38. 253 Vintium Texte de huit lignes. Points de séparation circulaires. Ch. ép. : h. : 42,5 ; l. : 39,5. H. d. l. : L. 1 : 4,7 ; L. 2 : 4,5 ; L. 3 : 4,3 ; L. 4 : 3,8 ; L. 5-8 : 3 ; L. 6 : 3,3 ; L. 7 : 3,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 33 ; CIL XII, 4 et add. p. 803. Vu. L(ibentes) ! M(eritis). L(ucius) ! Coelius ! Rufinus ! Q(uintus) ! Co4 elius Nicel Mercurio ! ara(m) ! posueru(nt), qu- ! ot ( !) pater ! uou8 erat. Graphie médiocre. Les A ne sont pas barrés. Les C sont mal arrondis. Les M ont des hastes externes obliques. La jonction des V est arrondie. Lettres passées à la peinture noire à une époque postérieure. L. 4 : la ligne est terminée par un R et non un P comme annoncé par nos prédécesseurs, trompés par la peinture noire. L. 7 : assimilation quod / quot, la dentale finale des monosyllabiques étant particulièrement faible devant une consonne. De leur plein gré et à juste titre. Lucius Coelius Rufinus (et) Quintus Coelius Nicer élevèrent un autel à Mercure, parce que leur père en avait fait le vœu. Cet autel est l’un des quatre monuments dédiés à Mercure dans la province des Alpes maritimes (supra inscr. 8 et infra inscr. 159 et 160). La brièveté de la dédicace, l’absence d’épithète et le silence sur la nature du vœu contracté ne permettent pas de déterminer si les dédicants s’adressaient à une divinité indigène ayant pris les traits de Mercure ou au dieu romain lui-même. Les deux fils s’acquittent d’un vœu adressé à la divinité par leur père, décédé, en lui élevant un autel. Nous observons que sa mort n’a pas mis un terme à son engagement qui s’est reporté sur ses héritiers. Le gentilice latin Coelius se retrouve dans une localité mitoyenne des Alpes maritimes, à Monaco (CIL V, 7824 et 7830). S’il est absent des autres provinces alpines, il se trouve en nombre dans le nord de l’Italie, en Narbonnaise et dans les provinces hispaniques (OPEL II, p. 68). Le premier fils porte un cognomen latin banal (499 références dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 229) qui apparaît également dans les territoires de Cemenelum (infra inscr. 364). Le second porte un surnom courant dans les provinces occidentales (273 références dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 228). Nicer est une graphie courante de la forme Niger, comme par exemple à Nîmes (CIL XII, 3437) et à Narbonne (CIL XII, 5008). Datation : l’absence du terme deo n’étant pas un élément de datation (Cibu, 2003, p. 345), la brièveté de l’inscription et l’emploi des tria nomina plaident pour une inscription antérieure à la deuxième moitié du IIe s. 254 Vintium 150. Valderoure - Épitaphes effacées Cuve de sarcophage de calcaire divisée en cinq compartiments. La base est moulurée sur trois côtés. La partie supérieure droite de la face antérieure est mutilée. Positionnée au bord d’un sentier lors de sa découverte, en contrebas de la chapelle Saint-Léonce, quartier Valentin (Sénéquier). Elle a été déplacée et positionnée devant la façade de la chapelle. Dimensions : h. : 58 ; l. : 200 ; ép. : 63,5. Texte illisible. Cinq cartouches occupent la face antérieure. Ceux placés aux deux extrémités sont anépigraphes. H. d. l. : non mesurables. Ch. ép. cartouches gauche et central : h. 44,5 ; l. : 37 ; Ch. ép. cartouche droit : h. : 44,5 ; l. 35. D’après la pierre : Sénéquier, 1885, p. 399-401 (FOR 06, 224). Vue. Si l’on devine quelques signes, les textes sont désormais illisibles. Sénéquier avançait sept lignes pour le texte sans toutefois offrir une restitution, si ce n’est le terme coniugi. Les intempéries ont eu raison des épitaphes qui se trouvaient sur la face antérieure. La division de la cuve en compartiments suppose que le monument a été réalisé pour plusieurs défunts. Incertae 151. Vence - Fragment indéterminé Gravure sur rocher. Inscription mentionnée par C. Salicis, d’après une information de J. Latour. Située au sommet du Baou des Noirs, à 3 m de la croix placée sur ce plateau. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre : Salicis, 2002, p. 250 et fig. 60 (seulement cliché et lieu de découverte). Non vue (Cliché : C. Salicis ; IPAAM Nice). M+RER M++IVER Malcio 255 Vintium La gravure est difficilement lisible. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Le O a une forme ovoïde. Le C est allongé. L. 3 : le I est d’une taille supérieure. La présence de ces lignes à quelques mètres de la croix marquant le sommet du Baou des Noirs fait douter de leur antiquité. En effet, une autre inscription, d’époque médiévale ou moderne, est gravée au pied de cette croix. Les lettres de la dernière ligne semblent former le nom Marcius au datif ou à l’ablatif. 152. Séranon - Épitaphe de Valeria Materna Inscription insérée dans le mur d’une maison du vieux village abandonné. Seul Blanc a vu cette inscription. Pais l’a cherchée en vain dans les ruines du village et dans les alentours. Le savant avait des doutes sur l’existence de ce monument (CIL XII, p. 804). Nous avons aussi cherché cette inscription dans les ruines du village sans l’avoir retrouvée. Blanc ayant glissé quelques faux dans son recueil, nous rejoignons Pais sur les doutes qu’il émettait sur cette épitaphe. Nous donnons le texte à titre d’information. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. Selon Blanc, le texte était dans un cartouche. Les lettres DM se trouvaient de part et d’autre du cartouche dans des queues d’aronde. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 140 (CIL XII, 62). Non vue. D(is) M(anibus). Valeriae, M(arci) f(iliae), Maternae. Galerius Ferox, uxori mer(entissimae), 4 cum qua vixit a(nnos) XXII, m(enses) VIII. Aux dieux Mânes. À Valeria Materna, fille de Marcus. Galerius Ferox, pour sa femme très méritante, avec qui il vécut vingt-deux ans, huit mois. 153. Séranon - Inscription fragmentaire Fragment d’une inscription en matériau indéterminé. Découvert dans une cave en ruine du vieux village de Séranon (Blanc). Comme le précédent, Pais l’a cherché en vain. Nous ne l’avons pas non plus retrouvé. Son authenticité est également en question. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 139 (CIL XII, 64). Non vu. --[---]NO P[---] [---]ERVN[---] --- 256 Vintium Citoyens et pérégrins originaires de Vintium connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité Aucune inscription ayant un rapport avec cette cité n’a été découverte en dehors du territoire de Caturigomagus. 257 Cemenelum Carte 14 – Territoire du municipium Cemenelensium 258 Cemenelum Cemenelum / Cimiez (Carte 14) L’origine préromaine de la cité de Cemenelum ne fait aucun doute. La précision de ce lieu comme cité des Vediantii assure de son existence avant la conquête 1 . Si les sources mentionnent la capitale provinciale des Alpes maritimae uniquement en tant que ciuitas, la mise au jour d’un autel offert aux desservants du Genius municipii par un particulier témoigne de la donation du statut de municipe à Cemenelum2. Durant l’Antiquité tardive, ce municipe perd son rôle de métropole provinciale au profit d’Eburodunum3. La localisation de l’agglomération de Cemenelum sur la colline de Cimiez, quartier de la commune niçoise, est acquise. La conservation à l’air libre des ruines de l’amphithéâtre a entraîné très tôt les érudits dans ce lieu. Les opérations archéologiques menées dans l’ancienne propriété Garin de Cocconato ont confirmé la présence des vestiges de l’ancienne capitale provinciale, avec la mise au jour de thermes, de voies de circulation et d’un quartier de boutiques. Les limites du municipium Cemenelensium n’ont jamais atteint les rivages de la Méditerranée. La frange littorale comprise au sud du territoire de Cemenelum était occupée par la localité marseillaise de Nikaia et le municipe d’Albintimilium. Il est difficile de préciser la limite qu’atteignait alors le chef-lieu des Alpes maritimae. Le cheminement de la uia Iulia Augusta entre La Turbie et le lieu-dit « Roma », au bord du Paillon, pouvait marquer la frontière méridionale de la province. Dans la commune contemporaine niçoise, la limite devait se fixer sur les pentes des collines de Cimiez, de Saint-Sylvestre et de Saint-Philippe, la plaine étant sous l’administration de Nikaia4. Au nord, la limite orientale débutait au Rocher des Trois Évêques où se réunissaient, à l’époque médiévale, les territoires des diocèses de Turin, d’Embrun et de Nice et, à l’époque romaine, ceux des cités de Rigomagus, de Cemenelum et de Pedo. De ce sommet, la limite prenait la direction du sud, empruntant les cimes marquant la ligne de partage des eaux entre le versant occidental et le versant oriental de cette partie du massif alpin, jusqu’au mont Clapier. L’appartenance des vallées de la Roya et de la Bévéra au diocèse de Vintimille pose la question de leur présence ou non dans le territoire d’Albintimilium. La possession du littoral situé au sud de ces massifs et l’absence de documents permettant d’attribuer à Cemenelum les vallées localisées au nord autorisent à classer la Roya et la Bévéra dans la pertica d’Albintimilium. Positionné au nord-ouest de la Roya, au commencement de la ligne de partage des eaux entre cette vallée et celle de la Vésubie, le mont Clapier devait marquer le fléchissement vers le sud de la limite du municipe5 . Elle devait cheminer par la cime du Diable et le col de Braus, en laissant à l’est d’abord la vallée de la Roya, puis celle de la Bévéra, pour arriver, par la cime de Baudon et le mont Agel, au trophée de La Turbie, limite du massif alpin pour les Anciens6. 1 […] Alpes populique Inalpini multis nominibus sed maxime Capillati, oppido Vediantiorum ciuitatis Cemenelo […] ; soit : « […] les Alpes et les peuples alpins qui ont beaucoup de noms, mais dont le principal est celui des Chevelus, avec la ville de Cemenelum, de la cité des Védiantiens […] » Pline, Hist. Nat., III, 47. « Chez les Vediantii, dans les Alpes maritimae : Cemenelum et Sanitium » Ptolémée, III, 1, 39. Par erreur, Ptolémée place Sanitium dans le territoire des Vediantii. 2 Infra inscr. 155. 3 Voir supra l’introduction générale, p. 44-45. 4 Sur la localisation du comptoir marseillais dans la commune de Nice et la présence de réseaux cadastraux massaliètes, voir Morabito, 2003. 5 Ce sommet était le point de jonction entre les provinces ecclésiastiques d’Embrun, de Milan et de Turin (Clouzot, 1923, p. CLII). 6 Une charte de 798 de l’abbaye de Lérins offre les grandes lignes de la frontière de la Provence vers l’est, qui débutait au 259 Cemenelum Dans la partie nord de son territoire, le municipium Cemenelensium était séparé de la ciuitas Rigomagensium par de hauts sommets fermant la haute vallée de la Tinée, du Rocher des Trois Évêques, à l’est, à la tête de Sanguinière, à l’ouest. L’appartenance de l’ensemble de la vallée de la Tinée au diocèse de Nice et l’absence dans les chartes médiévales d’une région bien individualisée dans ce secteur, susceptible de dépendre d’un autre diocèse, permettent d’envisager sa présence dans les limites du municipe de Cemenelum 7 . Les limites septentrionales de Cemenelum sont à restreindre pour les premières décennies du HautEmpire. L’emprise territoriale de la préfecture d’Albanus, subdivision du royaume cottien, sur les vallées de la Vésubie, de la Tinée et peut-être du haut Var, ne laisse plus que les vallées des Paillons et la basse vallée du Var à la Cemenelum de la première moitié du Ier s. La transformation du royaume de Cottius II en province a certainement entraîné le rattachement de ces vallées aux Alpes maritimae et l’accroissement important vers le nord du territoire de Cemenelum. Les confins orientaux de Vintium et de Glanate sont à retenir comme les limites occidentales de Cemenelum. Au sud, la rive gauche du Var symbolise la frontière du municipe débutant quelques kilomètres en arrière du rivage et de la bande littorale sous le contrôle des Nicaenses. La limite suivait le cours de ce fleuve jusqu’à son confluent avec le Cians, rivière qu’elle remontait ensuite sur sa rive gauche. Elle quittait le Cians en aval de Beuil pour se diriger vers la ligne de crêtes séparant les vallées de la Tinée et du Var. Le territoire de Cemenelum comportait deux uici, l’un étant mentionné en même temps qu’un pagus, précision rarissime à l’échelon de l’Empire8. Une dédicace adressée à (S)egomo Cuntinus est l’œuvre d’une collectivité, le uicus Cun que l’on développe en Cun(tinus), après les autres auteurs ayant étudié cette inscription9 . La mention de ce mot, en toutes lettres, comme épithète de la divinité suppose logiquement son application à l’abréviation Cun. À partir du texte de l’abbé Gioffredo, premier auteur à mentionner cette inscription, la correspondance entre Cuntinus et le vieux village de Contes a été avancée sur la foi du rapprochement homophonique. Faute de découvertes archéologiques probantes, nous reprenons la correspondance traditionnellement avancée entre le uicus Cun(tinus) et l’actuelle Contes. L’épitaphe d’une jeune fille mise au jour dans l’abbaye de Saint-Pons comporte la précision du lieu où elle demeurait, ex pago Licirro, uico Nauelis 10 . La lecture de cette inscription laisse penser que le uicus Nauelis se trouvait dans les limites géographiques du pagus Licirrum. Le rapprochement entre ce pagus et l’actuel village de Lucéram a été avancé par N. Lamboglia, sur la base d’une simple ressemblance toponymique11. E. Blanc proposait de positionner le uicus Nauelis à Tourrette-Levens 12 . Si de nombreuses épitaphes et des vestiges d’occupation romaine ont été découverts dans cette commune, rien ne permet d’envisager qu’elle correspondait à ce uicus. Il en est de même de Lucéram, commune qui comporte plusieurs sites antiques mais que l’on ne peut faire correspondre avec le pagus Licirrum sur un rapprochement de langue très incertain. Montgenèvre, au nord, pour se terminer « […] in montem Agelli maritimi […] », au mont Agel (CSHL, I, charte 290). Cette séparation du VIIIe s. est celle qui ressort de l’examen des listes de taxes synodales du diocèse de Nice au XIIe s. (Clouzot, 1923, p. 277-281) et que nous supposons être celles du municipe. 7 Sur ce point, voir supra l’introduction générale, p. 55. 8 Tarpin, 2002, p. 244. 9 Infra inscr. 332. 10 Infra inscr. 237. 11 Lamboglia, 1942, p. 123-127. 12 Blanc, 1878, 219. 260 Cemenelum 154. Abbaye de Saint-Pons - Dédicace à Centondis par un particulier Autel de calcaire avec base et couronnement moulurés sur les quatre côtés. Focus au sommet. Le côté droit du dé est légèrement rogné. Découvert en 1658 à Saint-Pons dans le monastère des Capucins (Gioffredo). Un temps perdu, il a été retrouvé par G. Laguerre et transporté au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM F 62 21 10 1. Dimensions : h. : 73 ; l. : 31 ; ép. : 34. Texte de quatre lignes. Point de séparation triangulaire. Ch. ép. : h. : 37 ; l. : 31. H. d. l. : L. 1 : 4,5 ; L. 23-4 : 3,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 ; CIL V, 7867 ; Blanc, 1878, n° 149 ; Baréty, 1909b, p. 208 (FOR 06, 36) ; Laguerre, 1975, n° 1. Vu. D(ecimus) ! Vesuccium Celer Centondi 4 u(otum) s(oluit). Lettres de bonne facture. L. 1 : le premier V du gentilice est d’une taille inférieure aux autres lettres et se trouve dans la partie supérieure de la ligne. Decimus Vesuccius Celer s’acquitta de son vœu à Centondis. Cette dédicace au dieu indigène Centondis est un exemple unique. La nature de cette divinité demeure inconnue. Son nom semble composé de la racine celte cintus / centus, « le premier » (Delamarre, 2003, p. 117) et du latin deus. Si l’on peut offrir une traduction, l’on ne peut déterminer les attributs de cette divinité. Le dédicant porte un gentilice indigène, Vesuccius, et un surnom latin, Celer. Son gentilice se retrouve une autre fois dans notre corpus sous la forme Vesucius (voir inscr. suivante) ainsi que dans la cité voisine d’Antipolis (ILN, Antibes, 50), ces trois seuls exemples supposant une origine locale de ce gentilice. Son surnom apparaît dans une autre inscription de Cemenelum (infra inscr. 225). Datation : si nous supposons une appartenance de ce monument au Haut-Empire, nous ne pouvons offrir une datation précise. 261 Cemenelum 155. Cimiez - Dédicace en l’honneur des desservants du Génie du municipe par un particulier Autel de calcaire avec base et couronnement moulurés sur les quatre côtés. La partie supérieure droite du couronnement est cassée. Un focus est présent sur le sommet. Trouvé lors des fouilles des Thermes du Nord en 1963, dans le grand bassin à l’est (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 604). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 63 1 10 1. Dimensions : h. : 75 ; l. : 44 ; ép. : 38. Texte de six lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 44 ; l. : 37,5. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2 : 3,5 ; L. 3 : 4 ; L. 5-6 : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 2. Vu. In honoreg G(enii) g(unicipii) cultor[u]g. 4 P(ublius) ! Vesucius Soterichus u(otum) ! s(oluit). Lettres irrégulières, en particulier L. 3. En l’honneur des desservants du génie du municipe. Publius Vesucius Soterichus s’acquitta de son vœu. Divinité strictement romaine, le Genius municipii est honoré indirectement par cette dédicace offerte à ses cultores, en remerciement d’un vœu exaucé. Selon la célèbre définition de Censorinus, « le Genius est un dieu sous la protection duquel vit tout ce qui est né » (De die natalie, 3, 1). L’existence de ces desservants témoigne du progrès des pratiques religieuses romaines dans la population de Cemenelum. La nature du vœu n’est pas mentionnée. Le dédicant associe un gentilice celte local (voir inscription précédente) et un surnom grec, présent en nombre dans la population servile de l’Urbs (Sölin, 1996, p. 312), qui suppose soit une origine servile soit l’appartenance d’une partie de sa famille à la population grecque de Nikaia. Ce simple hommage laisse dans l’ombre l’organisation, la composition et les activités de ces cultores. Cet autel témoigne de la donation du statut de municipe à la capitale des Alpes maritimae. Il atteste que l’ancien chef-lieu des Vediantii n’est pas demeuré une simple ciuitas mais qu’il a été promu au rang de municipium. L’unique témoignage de ce statut obtenu par Cemenelum n’offre aucune donnée chronologique permettant d’établir la période de cette promotion. Les règnes de Néron, Vespasien et Domitien sont envisageables pour cette évolution de statut. Datation : la promotion de Cemenelum au rang de municipe étant envisageable sous les Flaviens, l’érection du monument peut s’envisager dans la seconde moitié du Ier s. ou dans le cours du IIe s. 262 Cemenelum 156. Abbaye de Saint-Pons - Dédicace à Hercule par les tailleurs de pierre Almanticenses Autel de petite taille : piedistallo alto poco piu di un palmo (Gioffredo). Trouvé dans le monastère de Saint-Pons (Adrecchio) et transporté dans la propriété de P. Gioffredo, quartier Saint-Barthélemy (Gioffredo). Perdu depuis l’époque de Blanc. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Adrecchio, 1694, p. 127 ; Gioffredo, 1839, p. 112 (CIL V, 7869 et add. p. 1092 [ILS, 3459] ; Blanc, 1878, n° 150 ; Laguerre, 1975, p. 19). Perdu (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Herculi, lapidari(i) Alman<t>i4 censes p(osuerunt). L. 2: le dernier I est long. L. 3 : l’ajout d’un T est autorisé par la mention de cet ethnique, sous cette graphie, dans une inscription d’Arles (CIL XII, 732). L’oubli d’un nexus entre un T et un I par Adrecchio est peut-être à envisager. À Hercule, les tailleurs de pierre Almanticenses élevèrent (ce monument). Cette dédicace en l’honneur d’Hercule est la seule découverte dans la province des Alpes maritimes. Elle paraît relever du processus de l’interpretatio. Si la divinité n’est pas accompagnée d’une épithète permettant de préciser sa nature, l’activité professionnelle des dédicants, lapidarii, autorise à l’envisager. Les différents hommages découverts dans les autres provinces alpines honorent Hercule comme créateur des passages et protecteur des voyageurs, ce qui s’apparente à son caractère romain de protecteur du grand commerce (Benoit, 1965, p. 95 et Tournié, 2000, p. 549-550). Ce ne semble pas le cas ici. Certes, Cemenelum se trouve sur le tracé de la voie littorale permettant le passage vers l’Italie, néanmoins ce n’est pas le dieu ouvreur de voies qui est vénéré mais le dieu des carrières et des tailleurs de pierre. De nombreux témoignages sur la dévotion envers Hercule ont été découverts dans ou à proximité immédiate de carrières antiques (Bedon, 1984, p. 184). Symbole du courage et du dépassement de soi, de la force physique et de la résistance à l’effort, Hercule servait d’exemple pour les ouvriers chargés de travaux pénibles tels les carriers et les tailleurs de pierre. La transformation de la roche en objets d’art ou en matériaux de construction s’apparente à la domination exercée par Hercule sur la nature sauvage avec sa transformation en pays prospère (Moitrieux, 2002, p. 214). Les lapidari(i) Alman(t)icenses, étrangers à la province des Alpes maritimae, ont dû résider un temps à Cemenelum. Ce groupe d’ouvriers, venus vraisemblablement pour travailler sur un chantier d’importance, était originaire d’une localité qui portait sans doute le nom d’Almanticum. L’un de ces indigènes, lui aussi membre de la corporation des lapidarii, est mentionné dans une épitaphe découverte à Arles (CIL XII, 732). Connus par ces seuls témoins, les Almanticenses ne peuvent être localisés avec certitude. L’absence de cet ethnique parmi ceux connus pour le massif alpin incite à localiser cette tribu dans le territoire de l’Arles antique. 263 Cemenelum 157. Cimiez - Dédicace à Jupiter et aux autres divinités par Tib. Claudius Demetrius, procurateur des Alpes maritimes et de l’episcepsis de la chora inferior Autel de calcaire avec base et couronnement moulurés sur trois côtés. Le couronnement a été scié sur plus de la moitié de sa surface afin d’insérer la pierre dans une construction. Des fers de scellement sont encore présents sur le sommet. Découvert dans un mur en pierre sèche d’une vigne du comte de Gubernatis, proche du couvent des Pères Réformés de Cimiez (Gioffredo). Transporté au quartier du Ray, dans la propriété du sénateur Comte della Valle, dans la seconde moitié du XVIIIe s. (Millin, 1807, II, p. 540). Un temps perdu, il a été retrouvé, dans la propriété de M. Farla, architecte, qui l’a donné ensuite à la ville de Nice (Baréty). Maintenant au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM D 60 M 5 10 3. Dimensions : h. : 88 ; l. : 49,5 ; ép. 41,5. Texte de huit lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : H. : 54 ; l. : 49,5 - H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2 : 4,5 ; L. 3-4-7-8 : 4 ; L. 5-6 : 3,5. D’après la pierre : Adrecchio, 1694, p. 125 ; Gioffredo, 1839, p. 110 (CIL V, 7870 [ILS, 6762]) ; Blanc, 1878, n° 151; Pais, 1884-1888, n° 1015 ; Brun, 1899, p. 216 ; Baréty, 1909c ; Pflaum, 1960, n° 304 ; Laguerre, 1975, n° 3 ; Arnaud, 2003 (AE 2003, 1059). Vu. Iouc O(ptimo), M(aximo), cenerisq(ue) ! diis deabusq(ue) ! immort(alibus), 4 Tib(erius) ! Cl(audius) ! Demetrium, dom(o) ! Nicomed(ia), ! u(ir) ! e(gregius), ! proc(urator) ! Augg(ustorum) ! *(ostrorum) item ! + (ducenarius) episcepseos 8 chorae ! inferioris. 264 Cemenelum Graphie très régulière. L. 2 : le second I de diis est long. L. 3 : le I de immort(alibus) est long. À Jupiter très bon, très grand, et aux autres dieux et déesses immortels, Tiberius Claudius Demetrius, originaire de Nicomédie, uir egregius, procurateur de nos Augustes et en outre ducénaire en tant qu’episcepsis de la chora inferior. Tib. Claudius Demetrius adresse son hommage à l’ensemble des dieux et déesses du panthéon romain en mettant en avant le premier d’entre eux, Jupiter. Nous sommes en présence du Jupiter Capitolin, les autres divinités étant, à notre avis, celles du panthéon romain et non des divinités locales. À ce jour, cette dédicace est la seule pour la province des Alpes maritimes à honorer l’ensemble de ces divinités. Ancien frumentarius de la XVe legio Apollinaris (voir CIL VI, 36853 et Pflaum, 1960, 304) et procurateur de notre province, Tib. Claudius Demetrius correspond au statut des dédicants ayant choisi de vénérer ces mêmes divinités pour le massif alpin et la Narbonnaise, à savoir des militaires et des membres de l’administration impériale (Cibu, 2003, p. 352-353). Si le culte rendu à Jupiter est recensé dans plusieurs points de la province des Alpes cottiennes (Tournié, 2000, p. 507-508), il n’est pas représenté dans les anciennes cités de cette province transférées dans les Alpes maritimes. Originaire de la capitale de la province de Bithynie, cet egregius porte les tria nomina avec le gentilice impérial Claudius et le surnom grec Demetrius. L’abréviation du gentilice en Cl. se retrouve à Vence et à Cimiez (supra inscr. 72 ; infra inscr. 328). Le rapprochement préconisé par H. Dessau entre Tib. Claudius Demetrius et un miles de la XVe legio Apollinaris a permis de reconstituer le début de sa carrière (Pflaum, 1960, 304). Membre du corps des frumentarii, il a dû obtenir le primipilat, poste qui lui a permis d’être recruté dans l’ordre équestre et d’obtenir par la suite le gouvernement des Alpes maritimes. L’emploi de la formule diis deabusque immortalibus (Cibu, 2003, p. 353) et l’abréviation du salaire de ducénaire invitent à dater cette inscription entre les dernières années du IIe s. et le milieu du IIIe s. H.-G. Pflaum proposait le règne commun de Septime Sévère et Caracalla. Les règnes communs de Philippe l’Arabe et Philippe le Jeune (247-249), de Dèce et Herennius Etruscus (251), de Trébonien-Galle et Volusien (251-253) ou de Valérien et Gallien (253-260) sont également envisageables (Lassère, 2005, p. 1013-1023). Sur cette charge et l’impossibilité de faire correspondre cette chora inferior avec le delta du Nil, voir l’introduction générale, p. 40-44. Datation : sous le règne commun de Septime Sévère et de Caracalla ? 158. Cimiez - Fragment de dédicace aux Mères Védantiennes et aux Grands Dieux Fragment de marbre brisé de tous côtés. Trouvé à Cimiez, à l’est des thermes, dans la villa Garin lors de fouilles menées par E. Blanc. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D06.M5.10.9 (antérieurement au musée Masséna, n° 1022). Dimensions : h. : 12 ; l. : 15 ; ép. : 2,5. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 2,5 ; L. 2 : 2 ; L. 3 : 2,3. D’après la pierre : Blanc, 1882, n° 7 ; Pais, 1884-1888, n° 1042 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 5. Vu. 265 Cemenelum --[---]iro[---] [--- Matrib]os ! Vedia[ntiabus] [numinib(usque)] ! deorum g[agnorum] 4 [--- de sua] j_[cunia ?]. Ecriture stylisée. Les E ont leurs barres transversales courbées vers le haut. L. 3 : G. Laguerre proposait d’ajouter numinib(usque), à l’exemple d’une inscription du territoire de Nemausus mentionnant un Nemausus Augustus associé aux numina dei (CIL XII, 5953). Nous reprenons sa proposition. L. 4 : l’extrémité supérieure des deux lettres conservées laisse penser qu’il s’agit d’un E pour la seconde et peut-être d’un P pour la première. … aux Mères Vediantiennes et aux numina des grands dieux … (éleva ou élevèrent ce monument) à ses (ou leurs) frais ( ?). Honorées à Cimiez mais aussi à Tourrette-Levens, les Matres / Matronae sont fréquemment mentionnées dans les dédicaces de Bretagne, des Gaules, des Germanies et des provinces alpines (Duval, 1957, p. 52-55 et De Vries, p. 128-132). Ces déesses sont spécifiquement celtes et germaniques. Leurs attributions sont multiples (la Terre, l’Eau et le Sous-sol infernal), mais elles sont toutes liées par l’idée de fécondité. Elles sont à l’origine de la vie, « la Femme en tant que mère de tous les hommes et garante de leur santé » (Duval, 1957, p. 55-56). Selon les régions, elles apparaissent comme Matres ou Matronae : dans les Alpes et la Narbonnaise, pour la première appellation, et dans la Gaule Cisalpine, les régions ligures et la Rhénanie pour la seconde (Ducroux, 1978, p. 787-806). Mais des exceptions sont à remarquer : deux dédicaces aux Matronae ont été relevées dans le nord du massif alpin (ILAlpes, I, 56 et 57). Accompagnées de l’ethnique Vediantes, ces Matronae sont à considérer comme les divinités tutélaires de cette tribu et non comme de simples divinités protectrices des voyageurs (Hatt, 1977, p. 358, repris par Tournié, 2000, p. 535). La mutilation du monument a fait disparaître de nombreuses informations. Toutefois, le (ou les dédicants) a jugé opportun d’associer aux Déesses Mères, les dei, sans doute qualifiés de m[agni], appellation collective désignant les dieux romains. Cette formule dénote le souci de rendre hommage aux divinités tutélaires locales, sans omettre les grandes divinités romaines, les premières primant tout de même sur les autres. 159. Abbaye de Saint-Pons - Dédicace à Mercure par un particulier Autel de calcaire avec couronnement et base. En haut et en bas du dé, les moulures sont visibles sur les quatre côtés. L’ensemble de sa partie droite est rogné sans altération du texte. Sur la face latérale gauche, une bourse. Sur sa face latérale gauche, un caducée. Découvert dans le monastère de Saint-Pons (Ricolvi), entreposé dans un vestibule du monastère (Bonifassi). Perdu, il a été retrouvé par G. Laguerre et rapporté au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 21 10 2. Dimensions : h. : 58 ; l. : 31 ; ép. : 33. 266 Cemenelum Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 29 ; l. : 26. H. d. l. : L. 1-4 : 3 ; L. 2-3 : 2,5. D’après la pierre : Ricolvi, 1744, n° 9 ; Bonifassi, 1804, n° 5 ; CIL V, 7874 ; Blanc, 1878, n° 153 ; Baréty, 1909b, p. 208 (FOR 06, 36) ; Laguerre, 1975, n° 4. Vu. Vipus, ! Scaeuaei ! f(ilius), Mercuri<o>. 4 V(otum) ! s(oluit) ! l(ibens) ! m(erito). Graphie droite et régulière. Vipus, fils de Scaeuaeus, à Mercure. Il s’acquitta de son vœu de bon gré et à juste titre. Si l’absence d’épithète accompagnant le nom de la divinité et le silence quant au contenu du uotum ne permettent pas de déterminer quelle est la nature du Mercure sollicité, la présence d’un caducée sur la face droite de l’autel et d’une bourse sur la face gauche, attributs traditionnels de cette divinité, indique que Vipus a honoré le Mercure romain. Pérégrin, le dédicant est désigné par le nom unique Vipus. Il est difficile de trancher entre une origine celte et une origine latine de ce nom. Son patronyme, Scaeuaeus, est issu du mot latin scaeua, le gaucher, exemple unique à ce jour qui se rapproche des cognomina Scaeua et Scaeuus présents en nombre en Italie et dans les provinces occidentales (Kajanto, 1965, p. 243). 160. Cimiez - Dédicace d’une statue de Mercure par le patron des utriculaires Grande plaque de marbre brisée en deux morceaux qui s’assemblent. La partie supérieure du cartouche est brisée à deux endroits. Trouvée lors des fouilles des thermes de Cimiez, près du decumanus II, en 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 66 1 10 1. Dimensions : h. : 43 ; l. : 90 ; ép. : 6,5. Texte de sept lignes entouré d’un cartouche à moulures profondes. Points de séparation triangulaires et hedera à la dernière ligne. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2 : 4 ; L. 3 : 3,5 ; L. 4 : 2,5 ; L. 5 : 2,3 ; L. 6-7 : 2. D’après la pierre : Benoit, 1966a, p. 191-197 ; Laguerre, 1975, n° 66. Vue. 267 Cemenelum Signum ! Mercuri(i), C(aius) ! Cassius, ! C(aii) ! f(ilius), ! Claudia, Paternus, decu÷o, patronus 4 collegi(i) ! utriclarior(um), ! donum ! d(edit) ! d(edicauit), qua die, ! collegio ! fabrum, ! utriclariorum ! et ! centonariorum, ! sportulas ! et oleum dedit. " Belles lettres, parfois irrégulières. L. 2 : le A final de Claudia est d’une taille inférieure et se situe dans la partie supérieure de la ligne. L. 3 : R et I en nexus. L. 5 : le T d’utricla est d’une taille supérieure. Cette statue de Mercure, Gaius Cassius Paternus, fils de Gaius, (de la tribu) Claudia, décurion, patron du collège des utriculaires, en fit don et la dédia, et ce jour-là il distribua au collège des fabrii, des utriculaires et des centonaires, des sportules et de l’huile. Cette dédicace est le second témoignage d’un hommage rendu à Mercure dans la capitale provinciale. Elle émane du patron des utriculaires et précise que ce citoyen a fait don à la divinité d’une statue lors d’une cérémonie rassemblant les membres de son collège ainsi que ceux des fabri et des centonarii. La figure traditionnelle romaine du dieu du commerce est sans doute à reconnaître derrière la simple mention de Mercurius, ce qui n’est pas surprenant pour une cérémonie rassemblant des collèges professionnels d’artisans et de commerçants. Ce don est à considérer comme une offrande à la divinité protectrice de l’association, les utriculaires de Cimiez étant à ce jour les seuls à avoir adopté Mercure comme tel. Si ce présent est financé et dédié par Paternus, il associe les membres du collège par la fonction de patron tenue par le dédicant. La cérémonie a également été l’occasion d’une distribution de sportules et d’huile pour les membres des trois collèges. Cette dédicace est l’unique témoignage de la présence à Cemenelum d’un collège des utriculaires. Régulièrement considérés comme des bateliers, ces artisans sont désormais présentés comme des professionnels transportant des denrées dans des outres, sur les voies de communication terrestres (Verdin, 2005, p. 275-282). Quant aux fabri et aux centonarii, les uns chargés du bois dans la construction et les autres de la fabrication et de la 268 Cemenelum commercialisation d’étoffes et de couvertures, ils appartiennent aux collegia III mentionnés dans trois autres inscriptions du municipe (voir sur ce point infra inscr. 172, 173 et 211). Paternus est inscrit dans la tribu Claudia, l’une des deux tribus des citoyens de Cemenelum (voir supra l’introduction générale, p. 47-48). Son onomastique associe un gentilice latin banal au surnom le plus répandu dans la province des Alpes maritimes. Datation : la mention des tria nomina et de la tribu pour le dédicant peut dater cette inscription du IIe s. ou du début du IIIe s., ces précisions perdurant plus longtemps chez les notables que chez les simples citoyens. 161. Abbaye de Saint-Pons - Dédicace à Siluanus Pierre non caractérisée. Trouvée dans les environs de Saint-Pons et placée dans une salle du monastère (Bourquelot). Blanc ne l’a pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre : Bourquelot, 1850, n° 7 (CIL V, 7875 ; Blanc, 1878, n° 155 ; Laguerre, 1975, p. 20). Perdue. Siluano. À Siluanus. Cet hommage à Silvain est d’une simplicité extrême. Il ne comporte que le nom de la divinité réparti en trois lignes. Est-ce le Silvain italique, dieu de la vie champêtre, qui est sollicité par ce présent ou le Silvain recouvrant le dieu gaulois Sucellus, dieu des Enfers et protecteur des artisans de la construction, des bûcherons et des troupeaux (Lavagne, 1979, p. 180-181) ? Dans les provinces, Siluanus a été particulièrement honoré par les militaires (Toutain, 1967, p. 262-263). Il en était de même de la corporation des dendrophores (Waltzing, 1895-1900 I, p. 243 et 251 et II, p. 123). Notre dédicant était peut-être soldat dans une cohorte auxiliaire ou membre des dendrophorii, ces groupes étant bien attestés à Cemenelum. 162. Cimiez - Dédicace au dieu Siluanus par un particulier Pierre non caractérisée. Trouvée dans les jardins de l’ancienne villa de M. de Magistri, quartier de Cimiez (Bonifassi). Blanc ne l’a pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. Points de séparation (Ricolvi). D’après la pierre : Ricolvi, 1774, n° 1 ; Bonifassi, 1808, n° 13 (CIL V, 7876 ; Blanc, 1878, n° 154 ; Laguerre, 1975, p. 20). Perdue. 269 Cemenelum D(eo) ! Sil(uano) ! s(acrum). C(aius) ! Arius ! Domitianus [quod pr]o [fili]o ! u(otum ?) ! u(ouit) 4 uotum ! libens soluit. Nous reprenons la restitution de Mommsen pour la ligne 3. Lieu consacré au dieu Silvain. Gaius Arius Domitianus fit un vœu pour son fils et s’en acquitta de bon gré. Cet autel est le second offert à Silvain dans la capitale provinciale. Il comporte la formule D(eo) Sil(uano) S(acrum), proche dans sa forme de celle adressée aux dieux Mânes. L’association deus et Siluanus peut supposer l’origine locale de cette divinité interprétée sous les traits du Silvain italique (Van Andringa, 2002, p. 134-135). Ce monument est un ex-voto. Si nous ne saisissons pas précisément la nature du vœu contracté, il avait un lien avec le fils du dédicant, si ce dernier est bien le destinataire de ce geste. Le père a pu faire un vœu en faveur de la guérison de sa progéniture, loin des fonctions de Silvain, mais qui ferait penser à l’un des attributs de Sucellus, dieu de la vie et de la mort (sur les attributs de Sucellus, voir Duval, 1957, p. 60-63). C. Arius Domitianus porte un gentilice et un surnom uniques pour la province des Alpes maritimes et la localité voisine de Nikaia. Arius, dont la forme géminée Arrius est la plus courante, est présent dans toutes les provinces occidentales et plus particulièrement dans le nord de l’Italie, la Dalmatie et les Espagnes (OPEL I, p. 174-175). Domitianus est un surnom tiré du gentilice Domitius, les cognomina en –ianus étant fréquents en milieu celtique. Datation : entre le milieu du IIe s. et la fin du IIIe s., par la mention de deus avant le nom de la divinité (Cibu, 2003, p. 345-348). 163. Abbaye de Saint-Pons - Dédicace des fils d’Axius à une divinité inconnue Autel de calcaire avec base et couronnement moulurés sur trois côtés. La partie droite du socle est brisée. Trouvé dans la propriété de M. de Nieubourg, au XIXes (Bourquelot). Anciennement au musée Masséna. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum depuis 1962, n° CIM D 62 M 20 10 3. Dimensions : h. : 44 ; l. : 32 ; ép. : 35. Texte de deux lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 18 ; l. : 32. H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2 : 3. D’après la pierre : Bourquelot, 1850, n° 18 ; CIL V, 7878 ; Blanc, 1878, n° 156 ; Pais, 1884-1888, n° 1017 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 8. Vu. 270 Cemenelum Axi ! f(ilii) ! uotu(m) solueruœ. Les lettres sont maladroites et irrégulières. L. 2 : le N et le T en nexus. Les fils d’Axius s’acquittèrent du voeu. La divinité honorée par cet autel ainsi que les motivations ayant amené l’engagement du dédicant ne sont pas précisées. Les fils d’Axius se sont acquittés d’un vœu que l’on peut croire avoir été contracté par leur père, vraisemblablement décédé au moment de l’offrande, car seul son idionyme est précisé. L’élévation de ce monument établit une nouvelle fois que le uotum contracté par une personne, acte officiel pris auprès de la divinité, engageait, à sa mort, ses descendants. Pour Axius, sa mention comme patronyme dans un texte laconique ne permet pas de préciser son statut. Ce nom latin (Varron, Res Rusticae, 3, 2, 1 et Suétone, Caesar, IX), connu par plusieurs références en Italie et dans les provinces occidentales, se retrouve en tant que marque de potier sur un tesson découvert sur la colline du Château, territoire de Nikaia (Blanc, 1882, n° 33). 164. Cimiez - Dédicace d’un coffret d’ivoire à une divinité inconnue Pierre non caractérisée brisée dans sa partie droite. Trouvée au XVIIe s. dans le quartier de Cimiez, dans le jardin des Observants Réformés (Gioffredo). Perdue selon Blanc. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après le coffret : Gioffredo, 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 128 (CIL V, 7877 ; Blanc, 1878, n° 157 ; Laguerre, 1975, p. 20). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Claudius Helenus, Cemen[el(ensis)], 4 puxidem [ebo-] ream d[edit]. 271 Cemenelum L. 5 : Adrecchio n’a pas lu le D en fin de ligne relevé précédemment par Gioffredo. Claudius Helenus, originaire de Cemenelum, fit don de ce coffret d’ivoire. Cet ex-voto s’adresse à une divinité qui nous reste inconnue. Le dédicant a dû déposer cet objet dans un temple et a décidé de faire connaître son geste par une inscription. Le déplacement, la destruction ou la perte de l’objet est ainsi compensé par l’inscription qui atteste la nature de l’offrande et le nom du dédicant. La mention d’un puxidem dans une dédicace n’est que la seconde connue à ce jour, la première étant présente dans une inscription de la IIIe région italienne découverte à Reggio di Calabria (CIL X, 6). Claudius est présent dans notre corpus en nombre réduit pour une cité qui a obtenu le droit latin sous l’empereur Claude. Helenus est un surnom issu de la mythologie. H. Sölin relève trente-trois références parmi les esclaves de Rome (1996, p. 330). On le trouve à nouveau à Cimiez (infra inscr. 239). L’association gentilice impérial / surnom grec peut indiquer une origine servile, mais la prudence est de mise dans une cité voisine de Nikaia. Datation : les duo nomina seconde manière fournissent un terminus post quem au milieu, voire à la fin du Ier s. 165. Cimiez - Dédicace à une divinité inconnue Fragment d’une plaque de marbre blanc. La partie gauche a vraisemblablement été sciée pour un remploi ultérieur. Découvert en mai 1966 dans des déblais dans les thermes du Nord. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 31,5 ; l. : 42 ; ép. : 6,8. Texte de deux lignes. Un espace de 20 cm au-delà de la première ligne semble indiquer la limite supérieure de cette plaque. H. d. l. : L. 1 : 6,5 ; L. 2 cons. : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 7. Vu. [---]VSVEDIIS[---] [---] IMPERIO [---] --- Lettres régulières avec une gravure peu profonde. Le terme imperio, précédé peut-être de la préposition ex, suppose que nous soyons en présence d’une dédicace à une divinité réalisée sous son influence par le (ou les) dédicant(s), per esprimere il concetto della ispirazione che ebbe il dedicante dalla divinità stessa pour reprendre les mots des rédacteurs du dizionario epigrafico (IV, p. 47). G. Laguerre restituait [matrib]us à la ligne précédente suivi de l’épithète Vediis, en proposant une variation des Matres Vediantiae en Matres Vediae. L’absence d’espace ou de point de séparation en première ligne fragilise cette hypothèse. 272 Cemenelum 166. Cimiez - Fragment d’une dédicace en l’honneur de l’empereur Commode Fragment d’une plaque de marbre. La partie supérieure possède un reste de moulure qui marque la limite haute de cette plaque. Découvert lors de fouilles au sud des thermes du Nord en octobre 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 11 ; l. : 11 ; ép. : 2. Texte de trois lignes. Points de séparation circulaires. H. d. l. : L. 1 : 2 ; L. 2-3 : 1. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 12. Vu. [Imp(eratori)] ! Caesal[i L(ucio) Aelio Aurelio Commodo, Aug(usto), Sarmatico, Germanico maxi][mo], Britann(ico), ! p[acatori orbis, felici, inuicto Romano Herculi, pontifici maximo], [trib(unicia)] jin(estate) ;, c[mp(eratori) VIII, co(n)s(uli) VII, patri patriae ---] --- Lettres irrégulières. L. 2 : le I de Britann est supérieur aux autres lettres. L. 3 : seule la partie supérieure des lettres est conservée. À l’Empereur César Lucius Aelius Aurelius Commodus, Auguste, Sarmatique, le très grand Germanique, le Britannique, pacificateur de l’univers, favorisé par les dieux, Hercule Romain invaincu, grand pontife, revêtu pour la dix-huitième fois de la puissance tribunicienne, salué huit fois imperator, sept fois consul, père de la patrie… Commode, Septime Sévère et Caracalla peuvent être envisagés à la lecture de ces quelques mots. Cependant, Septime Sévère et Caracalla ont reçu le surnom honorifique Britannicus accompagné de l’épithète maximus, ce qui n’est pas le cas de Commode qui a reçu ce même surnom sans épithète. La présence d’un p après Britann(ico) et non d’un m attribuable à m(aximus) suppose que nous soyons en présence de la titulature de Commode. Les titulatures de Septime Sévère présentes sur des milliaires de Rhétie (CIL III, 5980, 5997, 5998 et 5999) mentionnent le surnom Britannicus sans épithète. Mais l’absence dans ces mêmes titulatures de l’épithète maximus pour le surnom honorifique Parthicus, pourtant conféré à Septime Sévère, établit un manque de précision dans les gravures. Ces inscriptions ne peuvent être retenues pour la résolution de la question. Nous adoptons dès lors la restitution de l’empereur Commode prônée par G. Laguerre. Selon la taille du monument original, la titulature de Commode pouvait comporter l’énonciation de plusieurs épithètes, titres et magistratures tels que p[acatori orbis], mais ce p peut également se rapporter à p[ontifici maximo] dans une titulature moins complète. Pater senatus, moins fréquent, est également envisageable. La lacune à la deuxième ligne et la période de rédaction de cette 273 Cemenelum dédicace permettent aussi de restituer inuictus Romanus Hercules et pontifex maximus. Rien dans l’histoire des Alpes n’indique que Commode aurait pris des décisions touchant les provinces alpines. Cette dédicace traduit peut-être la volonté (à titre individuel ou collectif) d’honorer l’empereur à l’aube de sa nouvelle année de règne et de lui présenter un hommage relayé par son plus important représentant, le gouverneur. Datation : entre le 10 et le 31 décembre 192, période où Commode a revêtu sa dixhuitième puissance tribunicienne (Kienast, 1996, p. 148 et Lassère, 2005, p. 1011-1012). 167. Cimiez - Fragment d’une dédicace à l’empereur Septime Sévère Plaque de marbre brisée en plusieurs fragments. Trouvée en 1875 dans les ruines des thermes. La face comportant l’inscription était posée contre le mortier du bassin du caldarium II des thermes de l'Est. Ces thermes paraissent avoir été édifiés dans le courant du IIe s., et le remploi de cette plaque (ainsi que d’une dédicace à Caracalla, inscr. suivante) a sans doute eu lieu lors d’une réfection du bâtiment. Les fragments ont été détruits immédiatement après leur découverte par des ouvriers. Le texte a été lu par le comte Garin et Brun grâce aux empreintes laissées sur le mortier du bassin par les lettres. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Brun, 1885, p. 2-7 (CIL V, 7979 ; Blanc, 1878, n° 162 ; Laguerre, 1975, p. 23). Perdue. [Imp(eratori) C]aesar(i), [diui M(arci) A]nto[nini Pii,] [Germ(anici), Sa]rm(atici) fil(io), diui C[ommodi fratri], diui An[tonini] [Pii nep(oti), diui Ha]driani [pronep(oti), diui Trai]ani Parth[ici abnep(oti)], 4 [diui Neruae ad]nepoti, [L(ucio) Septimio Seue]ro, P[io, Pertinaci, A]ug(usto), Arabico, A[diaben(ico), Parth(ico)] [maximo, pontifici maximo, trib(unicia) pot]est(ate) VI, I[mp(eratori) XI], co[(n)s(uli) II, proco(n)s(uli)]. Pr[ouincia Alp(ium)] marit(imarum). À l’empereur César, fils du divin Marcus Antoninus Pius, le Germanique, le Sarmatique, frère du divin Commode, petit-fils du divin Antonin le Pieux, arrière-petit-fils du divin Hadrien, arrière-petit-fils du divin Trajan le Parthique, arrière-petit-fils du divin Nerva, Lucius Septimius Severus, Pieux, Pertinax, Auguste, l’Arabique, l’Adiabénique, le très grand Parthique, grand pontife, revêtu pour la sixième fois de la puissance tribunicienne, salué pour la onzième fois imperator, deux fois consul, proconsul. La province des Alpes maritimes (érigea ce monument). Cette dédicace, élevée du vivant de l’empereur Septime Sévère, était accompagnée d’une seconde en l’honneur de son fils, Caracalla (inscription suivante). Remployées dans le même lieu, elles devaient être associées dans un même monument dont nous ne connaissons pas la nature. 274 Cemenelum La réunion annuelle du concilium donnait lieu à l’organisation de cultes envers l’empereur et sa famille au nom de la province. À cette occasion, l’assemblée pouvait décider de faire réaliser des monuments en leur honneur. Cette dédicace et la suivante entrent dans cette catégorie. Ces textes visent avant tout à honorer le propagator imperii, vainqueur des Parthes (qui vaut à Septime Sévère ses dixième et onzième salutations impériales et son surnom de Parthicus maximus) et l’élévation à la dignité impériale complète de son fils Caracalla, désormais Augustus (Christol, 1997, p. 17-19). Mais la victoire de la nouvelle dynastie face à Clodius Albinus, en 197, mettant fin à la guerre civile, a dû être un événement tout aussi marquant pour les habitants de notre province que le bruit proche des affrontements avait sans aucun doute inquiétés. Datation : entre le 28 janvier et le 9 décembre 198, période où Septime Sévère a revêtu sa sixième puissance tribunicienne et l’épithète Parthicus maximus (Kienast, 1996, p. 156-157 et Lassère, 2005, p. 1014). 168. Cimiez - Fragment d’une dédicace en l’honneur de Caracalla Fragments d’une plaque de marbre brisée à gauche et à droite (sept fragments qui s’assemblent). Le texte est complet en haut et en bas. Trouvés en 1875 dans le même lieu et les mêmes conditions que l’inscription précédente (Blanc). Transportés au musée des Beaux-arts (n° 993), déplacés au musée Masséna (n° 999) et dernièrement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.6. Dimensions : h. totale : 91 ; ép. : 2. Fragment 1 : h. : 29,8 ; l. : 13,5. Fragment 2 : h. : 23 ; l. : 22. Fragment 3 : h. : 20 ; l. : 7,5. Fragment 4 : h. : 7,5 ; l. : 6. Fragment 5 : h. : 10 ; l. : 12. Fragment 6 : h. : 24,5 ; l. : 17. Fragment 7 : h. : 47 ; l. : 30,5. Texte de sept lignes. H. d. l. : fragment 1 : L. 1 : 12 ; L. 2 : 7 ; fragment 2 : L. 1-2 : 5,5 ; L. 3 cons. : 2 ; fragment 3 : L. 1 cons. : 5,5 ; L. 2 : 6 ; L. 3 cons. : 2,2 ; fragment 4 : L. 1 cons. : 3 ; fragment 5 : L. 1 : 6 ; fragment 6 : L. 1 cons. : 3,5 ; L. 2 : 6 ; L. 3 cons. : 4 ; fragment 7 : L. 1 cons. : 3. D’après la pierre : Brun, 1885 ; CIL V, 7980 ; Blanc, 1878, n° 163 (FOR 06, 32); Laguerre, 1975, n° 13. Vus. [Imp(eratori) Ca]esar[i], L(ucii) S[eptimi Seueri Pii] [Perti]na[c(i), Aug(usti)], Al[[bici, Adiabenici], [Parthici ma]xim[i] fcl(io), diu[i M(arci) A]ntonini Pii, Ger[ma(nici), Sarm(atici)], 4 [nep(oti)], diu[i Antoni]hi Pii pl[on]ep(oti), diui Hadriani abn[ep(oti)], [di]ui Traiani Parthi]c _[t di]ui Nerua[e] adnep[ot(i), M(arco) Au][reli]o Antonino Aug(usto). [Pr]ou(incia) Alp(ium) Marit(imarum) c[---] decr_ucn [et s(ua)] p(ecunia) pos[uit]. À l’exemple de l’inscription précédente, F. Brun et E. Blanc ont pu lire des lettres supplémentaires dans le mortier du bassin après la destruction de nombreux autres fragments. 275 Cemenelum À l’Empereur César, fils de Lucius Septimius Seuerus Pius Pertinax Auguste, l’Arabique, l’Adiabénique, le très grand Parthique, petit-fils du divin Marcus Antoninus Pius, le Germanique, le Sarmatique, arrière-petit-fils du divin Antonin le Pieux, arrière-petit-fils du divin Hadrien, arrière-petit-fils du divin Trajan Parthique et du divin Nerva, à Marcus Aurelius Antoninus Auguste. La province des Alpes maritimes … décréta l’érection (de ce monument) et l’édifia à ses frais. À l’exemple de la dédicace précédente, cet hommage rendu à Caracalla l’est par le concilium provincial. Une cassure à l’avant-dernière ligne nous prive de la formule complète. Le concilium est à nouveau sous-entendu. Le verbe decreuit témoigne que cette réalisation a été discutée durant la réunion du conseil, la formule [s(ua)] p(ecunia) posuit attestant que cet organe provincial possédait des fonds propres lui permettant de financer ce type de réalisations (Guiraud, 1887, p. 128-146 et Gayraud, 1981, p. 392-393). Sur les raisons qui ont pu amener l’élévation de ces hommages par le concilium, voir inscription précédente. Datation : la découverte de cet hommage dans le même lieu que le précédent suppose une rédaction durant la même période, entre le 28 janvier et le 9 décembre 198 (Kienast, 1996, p. 156-157 et Lassère, 2005, p. 1014). 276 Cemenelum 169. Cimiez - Fragment d’une dédicace impériale à Antonia, mère de l’empereur Claude Plaque de marbre blanc en deux fragments qui s’assemblent. Elle est brisée de tous côtés. Découverte lors de fouilles dans les thermes du Nord. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM F 62 6 10 8. Dimensions : H. : 25 ; l. : 42,5 ; ép. : 4. Texte d’une ligne. Hederae comme points de séparation. H. d. l. : 13,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 10. Vue. [Antonia Augusta] M(arci) " f(ilia) " Claudi " [Neronis Drusi Germanici ---] Très belle graphie. Gravure profonde. Antonia Augusta, fille de Marcus, épouse de Claude Néron Drusus Germanicus … Claude est indirectement honoré dans le chef-lieu du municipe par une dédicace dédiée à sa mère, Antonia Minor, dont l’état fragmentaire ne permet pas de connaître les raisons exactes du dévouement. Elles pourraient être liées aux décisions prises en faveur de Cemenelum par son fils. Cette dédicace accompagnait peut-être la statue d’Antonia découverte dans le bassin du frigidarium des thermes du Nord (secteur 5b, zone 10). Datation : entre le 25 janvier (ou 24 janvier selon Kienast, 1996, p. 90) 41 et le 13 octobre 54 de notre ère, date de début et de fin de règne de Claude (Lassère, 2005, p. 1001). 170. Cimiez - Inscription en l’honneur de Cornelia Salonina Augusta, épouse de l’empereur Gallien Base de statue en pierre avec socle et couronnement moulurés sur trois côtés. Trois trous de scellement s’observent sur la face supérieure. Découverte dans la propriété du sénateur Gubernatis (Gioffredo), future villa Garin et aujourd’hui musée Matisse. Anciennement dans la collection Guilloteau. Actuellement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 5 10 4. Dimensions : H. : 140 ; l. : 70 ; ép. : 58. Texte de huit lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 80 ; l. : 59. H. d. l. : L. 1-3-6 : 5 ; L. 2-4-5-7 : 4,5 ; L. 8 : 4. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 47 ; CIL V, 7879 ; Blanc, 1878, n° 164 (ILS, 551 ; FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 14. Vue. 277 Cemenelum Corneliae ! Saloninae, sanctissim(ae) ! Aug(ustae), 4 coniug(i) ! Gallieni, iunioris Aug(usti) ! n(ostri) !. Ordo Cemenel(ensium), curant(e) ! Aurelio 8 Ianuario, ! u(iro) ! e(gregio). Graphie régulière. À Cornelia Salonina sanctissime Augusta, épouse de Gallien, notre jeune Auguste. L’ordre (des décurions) des Cemenelenses (fit élever ce monument), par les soins d’Aurelius Ianuarius, uir egregius. Cette dédicace entre dans la catégorie des honneurs votés par la curie locale envers l’empereur et sa famille. Outre ce monument, Cornelia Salonina, épouse de l’empereur Galien, est également honorée à deux reprises dans la province des Alpes cottiennes, à Briançon et à Suse (CIL XII, 93 et CIL V, 7246), et dans la cité voisine d’Antipolis (ILN, Antibes, 5). L’ordo Cemenelensium associe à cet honneur le gouverneur des Alpes maritimae, Aurelius Ianuarius, chargé de la dédicace. La mention u(ir) e(gregius) est le seul titre qu’il a jugé bon de mentionner à la suite de son nom. Ce gouverneur ne doit pas être confondu avec Aur(elius) Ianuarius, praeses de la province de Maurétanie Césarienne, une cinquantaine d’années séparant ces deux chevaliers (Pflaum, 1960, 342). Datation : août-sept 253 - juin 260, règne commun de Valérien et de Gallien (Kienast, 1996, p. 214-219 et Lassère, 2005, p. 1021-1023). 171. Cimiez - Dédicace à P. Aelius Seuerinus, gouverneur de la province des Alpes maritimes, par l’ordre des décurions Pierre non caractérisée. Découverte dans les vignes de la propriété Gubernatis (qui prit ensuite le nom de Garin, actuellement lieu du site archéologique), près de l’amphithéâtre (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. 278 Cemenelum Texte de cinq lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 17 et 1692, p. 28 (CIL V, 7880 ; Blanc, 1878, n° 166 ; Laguerre, 1975, p. 37). Perdue. P(ublio) ! Aelio ! Seuerino, u(iro) ! e(gregio), praesidi ! optimo. 4 Ordo ! Cemen(elensium) patrono. À Publius Aelius Seuerinus, uir egregius, notre excellent gouverneur. L’ordre (des décurions) des Cemenelenses à son patron. L’ordo Cemenelensium honore P. Aelius Seuerinus non seulement comme le gouverneur des Alpes maritimae mais également comme le patronus du municipe. Au nom de la cité, les décurions avaient la possibilité de désigner par un vote un patronus qui, par les liens qu’il entretenait avec la communauté et l’influence qu’il avait auprès des autorités impériales, était susceptible d’intercéder en faveur du municipe tout en faisant preuve de générosité (Harmand, 1957, p. 39-42 ; Duthoy, 1984, p. 23-48 et Jacques, 1992, p. 115-118). P. Aelius Seuerinus, seul patronus connu à ce jour pour le municipe, répond par sa fonction aux critères énoncés précédemment, la volonté de s’attirer les grâces du plus haut fonctionnaire de la province motivant également la décision des décurions. La désignation de Seuerinus entre dans la seconde catégorie des patroni ciuitatium mise en avant par R. Duthoy pour l’Italie, à savoir les patrons étrangers cooptés par une cité dont les habitants ont apprécié l’exercice du gouvernement (Duthoy, 1984, p. 25). Chargé de la surveillance des corporations professionnelles et du contrôle des cités, le gouverneur était régulièrement honoré par leurs membres et se voyait souvent proposer de devenir leur patron. Ulpien préconisait d’ailleurs de ne pas refuser ces honneurs (Jacques, 1984, p. 668). Cette distinction amène un prestige non négligeable sur la charge du gouverneur et entraîne une série d’honneurs rappelant ses actions. Seuerinus n’a cependant pas suivi les recommandations d’Ulpien qui préconisait de ne pas accepter le patronat d’une cité lorsque celle-ci était capitale provinciale (Digeste I, 16, 7 pr. Lib. II de officio proconsulis). Nous sommes dans l’impossibilité de préciser l’origine et la carrière de P. Aelius Seuerinus. Il est désigné en tant que praeses optimus, ce titre ayant pris régulièrement le pas sur celui de procurator à partir de la fin du IIe s. Il porte également le titre de u(ir) e(gregius) dont l’octroi ne paraît pas automatique pour nos gouverneurs, du moins dans la seconde moitié du IIe s. et la première moitié du IIIe s. Le gouverneur anonyme originaire d’Ephèse, Iulius Honoratus et T. Porcius Cornelianus ne portent pas ce titre, ces trois chevaliers étant en poste entre le règne de Septime Sévère et celui de Sévère Alexandre (CIL III, 6075 ; inscr. 175 et IG, XIV, 2433). Datation : l’extrême fin du IIe s. et l’ensemble du IIIe s. 279 Cemenelum 172. Cimiez - Dédicace en l’honneur de M. Aurelius Masculus, gouverneur de la province des Alpes maritimes, par les trois collèges de Cemenelum Pierre non caractérisée. Trouvée dans le voisinage de l’amphithéâtre, près de l’arrivée de l’aqueduc alimentant les thermes (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de quinze lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 17 ; 1692, p. 27 et 1839, p. 57 (CIL V, 7881 ; Blanc, 1878, n° 167 [ILS, 1367] ; Laguerre, 1975, p. 37). Perdue. M(arco) ! Aurelio ! Masculo, u(iro) ! e(gregio), ob ! eximiam ! praesidatus 4 eius ! integritatem ! et egregiam ! ad ! omnes ! homines mansuetudinem ! et ! urgentis annonae ! sinceram ! praebitionem 8 ac ! munificentiam ! et quod ! aquae usum ! uetustate ! lapsum ! requisitum ! ac ! repertum ! saeculi felicitate ! cursui ! pristino 12 reddiderit, colleg(ia) ! III quib(us) ! ex ! s(enatus) ! c(onsulto) ! c(oire) ! p(ermissum) ! est, patrono ! digniss(imo). L. 13: la taille des lettres est supérieure aux autres lignes. À Marcus Aurelius Masculus, uir egregius, pour son rare désintéressement durant sa charge de gouverneur, pour sa remarquable bienveillance envers tous, pour la fourniture sans lésiner d’une annone (dont le besoin était) pressant, pour avoir recherché le vieil aqueduc écroulé, l’avoir retrouvé et rétabli dans son ancien cours pour le bonheur du siècle, les trois collèges autorisés par senatus-consulte à siéger ensemble (firent élever ce monument) à leur patron très digne. Gouverneur de la province équestre des Alpes maritimes, M. Aurelius Masculus est honoré par les trois collèges de la capitale en tant que leur patronus. L’expression collegia III est employée afin de désigner les corporations les plus importantes du municipe. Elle est utilisée dans d’autres provinces (Waltzing, 1895-1900, I, p. 444 note 6 ; II, p. 147 note 2 ; IV, p. 50). Waltzing a montré que cette formule désignait les collèges les plus représentés dans l’Empire, à savoir les fabri, les centonarii et les dendrophorii (Waltzing, 1895-1900, I, p. 129-130 et II, p. 198). À compter d’Auguste et de la 280 Cemenelum lex Iulia, les collèges professionnels n’avaient droit d’existence qu’à la suite d’une décision du Sénat, après consultation de l’empereur (Waltzing, 1895-1900, I, p. 114-119). Les collegia III de Cemenelum n’ont pas dérogé à cette loi. Ils ont tenu à rappeler le senatus consulte autorisant officiellement leur existence, quib(us) ex s(enatus) c(onsulto) c(oire) p(ermissum) est. Leur existence et leur primauté sur les autres corporations des cités étaient liées au service qu’ils rendaient à la communauté. Ces collèges professionnels avaient, en plus de leurs activités respectives, le service municipal de lutte contre les incendies (Waltzing, 1895-1900, II, p. 203-207). Artisans du bâtiment pour les fabri et négociants et ouvriers du bois pour les dendrophorii, leur connaissance des constructions en a fait des spécialistes de la lutte contre les incendies. Ils étaient aidés en cela par les centonarii, fabricants et marchands d’étoffes de tous types qu’ils fournissaient lors de ces interventions. L’honneur rendu à M. Aurelius Masculus est consécutif à certaines de ses actions qui ont eu un retentissement auprès de la population du municipe. Cet hommage nous apprend que Masculus a dirigé la réparation de l’un des aqueducs alimentant la cité, écroulé depuis plusieurs années. Ce praeses accomplit ici ce que préconise durant les mêmes années Ulpien dans son De officio proconsulis, à savoir la restauration des monuments publics détériorés (Digeste I, 16, 7, 1, Lib. II). Il a également assuré l’approvisionnement en nourriture du municipe lors d’une disette. La précision urgentis annonae sinceram praebitionem ac munificentiam suppose qu’il n’a pas hésité à financer l’achat de vivres, sans que l’on connaisse les raisons de la pénurie, afin d’éviter sans doute des émeutes. Si le titre de M. Aurelius Masculus n’est pas précisé, son gouvernement est notifié par le terme praesidatus et non par procuratio, indication manifeste de la prééminence désormais du titre de praeses sur celui de procurator. Nous ne pouvons cependant préjuger si la titulature officielle de ce gouverneur comportait le titre de procurator. Nous sommes dans l’impossibilité de préciser son origine et sa carrière. Masculus a pu remplir sa charge dès l’extrême fin du IIe s. ou le début du IIIe s. Son gentilice impérial et son surnom italien n’offrent aucun indice quant à sa région d’origine. Nous ne pouvons retenir la datation du règne de Trajan Dèce proposée dernièrement pour la procuratèle de Masculus (Arnaud, 2007). L’auteur a rapproché ce procurateur d’Aurelius Masculus, tribun des vigiles à Ostie en 239 (CIL XIV, 4397), pour fonder son hypothèse en omettant l’impossibilité d’un tel rapprochement établie par Pflaum (Pflaum, 1960, 329 b). Il ne doit pas être confondu avec Aurelius Masculus, tribun des vigiles en 239 (CIL XIV, 4397 ; Pflaum, 1960, 329 b). Le choix de ce fonctionnaire impérial en tant que patronus par les tria collegia se comprend aisément puisque la surveillance des corporations était l’une de ses charges (Waltzing, 1895-1900, I, p. 127). Du point de vue du gouverneur, sa désignation amène un prestige non négligeable sur sa fonction (là où les plaintes pour concussion furent nombreuses) et entraîne une série d’honneurs rappelant ses actions. Tel est le cas ici avec la mention de sa modération concernant les levées d’impôts, formule courante dans des dédicaces aux gouverneurs mais qui trouve un écho dans la précision des actions de Masculus envers la population du municipe. Datation : selon Pflaum, du début du IIIe s., sur la foi « de la longueur du texte et la correction du style ». Waltzing propose le milieu du IIIe s. 281 Cemenelum 173. Cimiez - Dédicace commémorant les libéralités de Q. Domitius [---]nus, duumvir Pierre non caractérisée (probablement une base de statue). Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo et Bonifassi). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de dix lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 27 et 1839, p. 103 ; Bonifassi, 1804, n° 19 (CIL V, 7905 ; Blanc, 1878, n° 199 ; Laguerre, 1975, p. 100). Perdue. --integritati [---] bene merita [---] Q(uinto) Domitio, Q(uinti) f(ilio), [---] 4 n(o), IIuiro, amp[liatori ur]bis et colleg[iorum III], ciuitas Cemene[l(ensium)] : cuius publicatio[ne, decurio]8 nibus et IIIIIIuiris ep[ulum et] collegis tribus et [officialib(us) et] populo omni oleum [dedit]. L(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum). … au désintéressement [---] à Q(uintus) Domitius [---]nus, fils de Q(uintus), duumvir, qui fit prospérer la ville et les trois collèges, la cité des Cemenelenses (fit élever ce monument) : lors de l’inauguration officielle, il offrit un banquet public [---] aux décurions et aux sévirs, et fit une distribution d’huile aux trois collèges, aux fonctionnaires des bureaux et à tout le peuple. L’emplacement a été donné par décret des décurions. Ce fragment d’hommage public fait état de la présence de certains magistrats, fonctionnaires et corporations dans la capitale provinciale. Honoré par l’assemblée municipale pour des actes qui nous sont inconnus, Q. Domitius Paternus, duumvir de Cemenelum, a été autorisé à élever un monument sur le domaine public. Il a accompagné l’octroi de cet honneur d’un epulum offert aux décurions et aux sévirs et d’une distribution d’huile pour le populus, les officiales et les membres des collegia. Si une cassure a fait disparaître une partie des bénéficiaires des largesses de ce magistrat, la mention des mêmes catégories de personnes dans une autre épitaphe de Cimiez (infra inscr. 317) pousse à restituer, en lieu et place de la cassure, les officiales. L’absence de précision quant à l'office de rattachement de ces employés de bureau laisse possible leur emploi dans l’administration provinciale comme dans l’administration municipale. Néanmoins, l’énumération des autres bénéficiaires des largesses de ce notable étant les décurions, les sévirs augustaux urbains, les membres des collèges et le populus, c’est-à-dire les différents éléments constituant le municipe, nous choisissons de préférence l’appartenance de ces officiales à l’administration de Cemenelum plutôt qu’à celle de la province. 282 Cemenelum En ce qui concerne le terme populus, si nous suivons la position générale de J.-M. Lassère, ce n’est pas l’ensemble de la population vivant dans le municipe, citoyens, pérégrins et esclaves confondus, mais uniquement les citoyens qui n’appartiennent pas à l’ordo decurionum (Lassère, 2005, p. 345-346). Le texte offre une différence. Non seulement le populus ne comprend pas les décurions, mais les sévirs, les fonctionnaires de bureau et les membres des collèges de la capitale sont également à retirer. Le monument étant sans doute daté du IIIe s., il est peu probable que des habitants aient encore le statut pérégrin. Les esclaves étant certainement à ôter du populus, ce dernier comprend les citoyens n’appartenant pas aux groupes mentionnés précédemment, sans que nous puissions préciser si les incolae sont à ajouter ou non. Quant aux sévirs, nous devons comprendre pour notre zone de recherche que ce terme est synonyme de sévirs augustaux (sur ce point, infra inscr. 223). Ce notable est désigné par des tria nomina. Domitius est un gentilice latin qui se retrouve uniquement dans les territoires les plus au sud des Alpes maritimae, dans les cités de Vintium et de Cemenelum. Le cognomen en –nus ne peut évidemment pas être restitué. Datation : la mention des tria nomina et de la tribu pour le dédicant peut dater cette inscription du IIe s. ou du début du IIIe s., ces précisions perdurant plus longtemps chez les notables que chez les simples citoyens. 174. Cimiez - Dédicace à Flauius Sabinus, décurion, duumvir de Salinae, duumvir de Fréjus et flamine de la province des Alpes maritimes Lame de métal. Encastrée dans un bloc de pierre trouvé dans le jardin des Observants Réformés, quartier de Cimiez (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de dix lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après l’inscription : Gioffredo, 1692, H. III. 6 et 1839, p. 120 (CIL V, 7907 [ILS, 6759] ; Blanc, 1878, n° 168 ; Laguerre, 1975, p. 93-94). Perdue. --Flauio, ! Verini ! filio, ! Qu[ir(ina)], [S]abino, ! decurioni, ! ,uiro [Sa]lin(iensium) ! ciuitatis suae, ! ,uiro [Fo]4 [r]oiuliensis, ! flamini ! prouin[c(iae)] Alpium ! maritimarum. ! Optimo patrono, ! tabernar© ! Saliniense[s] posuerunt, ! curantibus ! Matu[cis] 8 [Ma]nsuet(o) ! et ! Albuci[ano], [I]mp(eratore) ! Commodo ! ' ! et ! An[tistio] B[u]rro ! co(n)[s(ulibus)]. 283 Cemenelum L. 2 et 3 : les nombres II sont surlignés. L. 6: les I de tabernarii en nexus. L. 9 : le nombre III est surligné. … à Flauius Sabinus, fils de Verinus, (de la tribu) Quirina, décurion, duumuir de Salinae sa cité d’origine, duumuir de Forum Iulii, flamine de la province des Alpes maritimes. À leur excellent patron, les boutiquiers de Salinae élevèrent (ce monument), par les soins des Matucii Mansuetus et Albucianus, sous le consulat de l’empereur Commode pour la troisième fois et celui d’Antistius Burrus. Duumvir des cités de Salinae et de Forum Iulii, plus haut responsable du culte impérial pour la province des Alpes maritimes, et patron du collège professionnel des tabernarii salinienses, Flauius Sabinus offre la plus remarquable carrière de notable pour notre province. Son gentilice impérial indique un droit de cité acquis sous les Flaviens. Il se relève plusieurs fois dans les Alpes maritimes (supra inscr. 2, 29, 83 (duo) et 227). Son patronyme est un surnom latin à « fréquence celtique » (Alföldy, 1969, p. 324), déjà connu dans notre corpus (supra inscr. 2 et infra inscr. 243 et 353). Citoyen de Salinae, Sabinus était inscrit dans la tribu Quirina. L’hommage rendu à Flauius Sabinus offre le cursus de ce notable sous la forme d’une énumération des étapes majeures de sa carrière, en passant sous silence les charges inférieures. Duumvir à Castellane, Sabinus a ensuite été désigné à cette même fonction pour la colonie romaine de Fréjus, en Narbonnaise, avant d’être choisi comme flamine provincial des Alpes maritimes. Il avait donc rempli des charges municipales dans une cité de cette province et appartenait à son ordo. C’est à ce titre qu’il a été désigné comme flamine des Alpes maritimes. Sa désignation établit à nouveau, après celles de L. Allius Verinus d’Eburodunum (supra inscr. 2) et de Valerius Mucianus de Vintium (supra inscr. 82A), que le choix de ces prêtres ne s’est pas limité aux seuls citoyens de Cemenelum. L’hommage rendu à Sabinus se conçoit comme la célébration de son élection au rang de flamine provincial, sacerdoce qui obligeait son titulaire à résider durant sa charge dans la capitale provinciale. Il a été honoré par une dédicace déposée dans son lieu de résidence provisoire. À l’inverse de ce qu’avançait N. Lamboglia (1942, p. 133), il n’est nul besoin d’envisager le transfert d’une partie de la population de Salinae à Cemenelum. Cette dédicace a été assurée par deux citoyens, Matucius Mansuetus et Matucius Albucianus. Ces deux personnages sont à considérer comme les magistri de la corporation des tabernarii, responsabilité qui explique leur mention dans une inscription offerte à un notable par ce collège. Cet hommage offre un témoignage du commerce de proximité existant dans une ciuitas avec la présence de boutiquiers à Castellane. Matucius est un gentilice d’origine celtique (Holder, 1896-1913, II, col. 479-480 et Ellis Evans, 1967, p. 230-231). Sept exemples seulement en sont connus, dont la forme géminée Matuccius : en plus de nos exemples, deux autres pour le territoire de Cemenelum (infra inscr. 237 (duo)), un pour Nikaia (CIL V, 7933), à Antipolis (ILN, Antibes, 7), à Lyon (CIL XIII, 2207), à Rome (CIL VI, 22313-22314) et à Ostie (CIL XIV, 4549 et XV, a, 15). Le corpus d’Antipolis conserve également la forme Maticius (ILN, Antibes, 33). Ce gentilice peut rappeler la racine gauloise, « l’ours » (Delamarre, 2003, p. 221) Mansuetus, surnom latin assez répandu, est unique dans notre zone de recherche. Il se retrouve dans la cité voisine d’Antibes (ILN, Antibes, 45). Albucianus est un surnom indigène rare (huit occurrences dans le CIL) formé sur le gentilice Albucius (Kajanto, 1965, p. 140). Il apparaît à nouveau à Antibes (ILN, Antibes, 33) et à Novare, dans la XIe région italienne (CIL V, 6530). Datation : en 181, année du troisième consulat de Commode et de Lucius Antestius Burrus (Lassère, 2005, p. 961). 284 Cemenelum 175. Cimiez - Inscription commémorant la restauration d’une schola par les vétérans et Iulius Honoratus, procurateur de la province Plaque de marbre blanc. L’angle inférieur droit est brisé faisant disparaître une partie négligeable du cartouche. Découverte en 1963 lors de la réfection de l’école Paule d’Essling (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 607). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 63 7 10 1. Dimensions : h. : 52 ; l. : 90 ; ép. : 4,5. Texte de six lignes entouré d’un cartouche à moulures profondes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 6,5 ; L. 2 : 4,5 ; L. 3-4 : 3,5 ; L. 5-6 : 4. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 16. Vue. Numinib(us) ! Aug(ustis), ! in honorem domus diuinae. Emeriti consistentes Cemenelo, 4 scholam ! ueterem ! de suo refecer(unt) et dedicauerunt, sub cura Iuli Honorati, proc(uratoris) ! Aug(usti), ! ex ! p(rimo) ! p(ilo). ! Très belle gravure. L. 2 : le I de in est d’une taille supérieure. L. 6 : le I de Iulius est d’une taille supérieure. Aux numina des Augustes, en l’honneur de la maison divine. Les soldats ayant accompli leur service résidant à Cemenelum, restaurèrent à leurs frais l’ancienne schola et célébrèrent la dédicace, par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. Cette inscription commémore la réfection de la schola des soldats ayant achevé leur service, des emeriti, réunis en collège dans la capitale provinciale. À l’inverse des incolae, des résidents à qui un statut a été accordé, les emeriti se présentent en tant que consistentes, des résidents temporaires qui n’ont aucun droit civique. En tant que vétérans, ils étaient exemptés des fonctions dans leur cité. Il est possible que la précision consistentes ait été apportée pour marquer une différence entre ces emeriti et le reste 285 Cemenelum de la population de la capitale provinciale qui devait peut-être comporter encore des pérégrins, en cette veille de proclamation de la Constitution antonienne. L’inauguration du bâtiment a été confiée à Iulius Honoratus, procurateur des Alpes maritimes sous Caracalla, connu par d’autres inscriptions découvertes dans notre province (par exemple infra inscr. 80). Cette inauguration est l'opportunité saisie par les vétérans d’associer à ce moment important de leur confrérie, le pouvoir impérial en consacrant cette réfection aux numina des Augustes et à la domus diuina. Il est utile de préciser que l’expression numinibus Augustorum fait référence aux puissances divines de l’ensemble des empereurs, vivants et morts (Fishwick, 1991, II, 1, p. 415 et Raepsaet-Charlier, 1993, p. 4347). Ce geste de loyalisme envers le princeps et sa famille n’est pas surprenant de la part de vétérans ayant reçu leur congé sous une dynastie si appréciée des militaires. Datation : entre 210 et 211, période où Iulius Honoratus a dirigé les Alpes maritimae sous le règne commun de Septime Sévère et Caracalla. 176. Cimiez - Inscription publique commémorant la réfection de bancs et d’un pronaus Fragment d’une plaque de marbre brisée en forme de triangle. Nombreuses concrétions de calcaire sur la surface. Pièce de la collection Guilloteau. Cette collection acquise par la municipalité en 1880 (FOR 06, 32) comportait des pièces qui n’ont pas forcément été mises au jour à Nice. Plusieurs ont été achetées à des marchands d’art par M. Guilloteau. Ce fait a amené Ed. Blanc à émettre un avertissement sur cette collection (Blanc, 1878, p. 68) : « … sauf quelques inscriptions latines recueillies dans les alentours, quelques monnaies et quelques tessons de poteries, la collection de M. Guilloteau est apocryphe… Tous les marchands de Nice le savent parfaitement ». Un inventaire sommaire de la collection a été fait par A. Baréty lors de l’acquisition de la collection par la municipalité niçoise (Baréty, 1908, p. 137-138). Fragment présent dans la villa Garin (Blanc). Placé au musée Masséna (n° 2482) et transféré par la suite au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum (n° d’inventaire D06.M2.10.1). Dimensions : h. : 17 ; l. : 17,5 ; ép. : 2,5. Texte de quatre lignes. L’inscription était entourée d’un simple liseré qui est conservé dans la partie inférieure et dans l’angle droit. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2 : 2 ; L. 3-4 : 1. D’après la pierre : Blanc, 1882, n° 8 ; Pais 1884-1888, n° 1051 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 73. Vu. [---]IIII ! [---] [---] kuae ! ag[bit-] [um] scamnoro[m cum] 4 [p]lonao ! sua [p(ecunia) f(ecerunt)]. 286 Cemenelum L. 2 : nous observons l’appendice caudal d’un probable Q comme première lettre et comme dernière lettre l’haste initiale d’un M. Les barres transversales du E ne respectent pas l’horizontalité et s’orientent vers le haut. L. 4 : l’espace situé après sua ne permet pas de restituer p(ecunia) et f(ecerunt). Ces lettres se trouvaient certainement sur la ligne suivante, l’espace étant suffisamment important entre la ligne 4 et le liseré pour ajouter une ligne. … qui firent à leurs frais le pourtour des bancs avec le pronaus. Ce texte précise la réfection d’un bâtiment et particulièrement celle d’un pronaos et de bancs. La présence de sua à l’avant-dernière ligne suppose la formule sua pecunia fec(it ou erunt). La mutilation de la plaque ne permet pas de restituer quelle personne ou quel groupe de personnes a pu financer ces travaux, ni de préciser le type de bâtiment où ont été faites ces réfections. G. Laguerre restituait en première ligne IIII [collegia] en fondant son hypothèse sur le fait que le bâtiment comportant des bancs et un pronaos devait être une schola, lieu de réunion des collèges, et que le chiffre quatre, à l’instar des collegia III (supra inscr. 172), devait se rapporter à un nombre de corporations. Les collegia III rassemblaient les fabri, les dendrophorii et les centonarii. Les collegia IV ont pu mêler les fabri, les dendrophorii et les centonarii (les collegia III) et les utricularii, quatrième et dernier collège connu à ce jour pour Cemenelum. La participation de deux des collegia tria du municipe à la cérémonie organisée par le patron des utriculaires (supra inscr. 160) établit le lien entre ces différentes corporations et rend possible leur association, avec les dendrophorii, en tant que collegia quattuor (Laguerre, 1975, p. 122). Si l’hypothèse est intéressante, elle n’en demeure pas moins fragile. Des bancs et un pronaos n’étant pas seulement présents dans une schola mais également dans un temple ou une curie, il est possible qu’un collège religieux ou l’ordre des décurions soit à l’origine de ces réfections. En outre, si l’expression III collegia est attestée, il n’en est rien de IIII collegia. 177. Cimiez - Fragments d’une inscription publique indéterminée Deux fragments de marbre brisés de tous côtés d’une même inscription. Découverts lors de sondages menés par P.-M. Duval au centre de la piste de l’amphithéâtre en septembre 1943. Ces fragments nous ont été signalés en juillet 2008 par A. Grandieux, archéologue au service archéologique de la ville de Nice. Ils n’ont pas été vus par G. Laguerre. Dimensions : fragment A : h. : 10,8 ; l. : 16,5 ; ép. : 3. Fragment B : h. : 10 ; l. : 6 ; ép. : 3. Texte d’une ligne pour chaque fragment. H. d. l. cons. : fragment A : 4 ; fragment B : 2,1. D’après la pierre : Duval, 1946, p. 127. Vus. Texte A : --B[---] --- Gravure profonde. Le texte paraît complet à gauche. 287 Cemenelum Texte B : --[---]M[---] --Gravure profonde. Traces de réglures. Seules la lettre B pour le fragment A et M pour le fragment B peuvent être restituées. La taille des lettres suppose que ces fragments appartenaient à une inscription publique. 178. Cimiez - Fragment d’une inscription publique indéterminée Fragment supérieur d’une plaque de marbre. Découvert lors des fouilles préventives menées dans l’amphithéâtre au cours des mois de septembre et d’octobre 2007, zone 41143. Dimensions : h. : 15 ; l. : 14 ; ép. : 3,5. Texte d’une ligne. L’inscription est gravée en creux dans un cadre mouluré conservé dans la partie supérieure. Champ épigraphique cons. : h. : 7 ; l. : 13,7. H. d. l. cons. : max. 5. Inédit. [--- Ca]_m[ar uel -ari ? ---] --Gravure régulière et profonde. Seule la partie supérieure de deux lettres est lisible. La présence au bord supérieur d’une haste horizontale, en limite de la cassure, en parallèle d’une première haste horizontale, autorise à restituer un E ou un F. L’étroitesse de l’arrondi de la seconde lettre suppose la partie supérieure d’un S. La taille présumée de ces lettres étant de 10 cm ou plus, nous sommes vraisemblablement en présence d’un fragment d’inscription publique. L’ordre des lettres et leur positionnement dans la partie supérieure de l’inscription permettent d’envisager leur appartenance à une titulature impériale et plus précisément au gentilice officiel des empereurs, Caesar, la première lettre étant alors un E. 179. Cimiez - Fragment d’une inscription publique indéterminée Fragment de marbre blanc conservant une double moulure dans sa partie supérieure. Découvert lors de fouilles des thermes de Cimiez en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 21 ; l. : 15 ; ép. : 3,8. 288 Cemenelum Texte d’une ligne. H. d. l. : 8,7. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 19. Vu. [---]4 3[---] --… centum milia sestertium ... Seule une somme d’au moins cent mille sesterces est restituable, ce qui ne permet pas de trancher entre le salaire d’un fonctionnaire impérial ou une somme mise à disposition pour la réalisation de travaux. 180. Cimiez - Fragment d’une inscription publique indéterminée Fragment inférieur d’une plaque de marbre. Découvert lors de fouilles au nord de la villa des Arènes (musée Matisse) en 1988. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° d’inventaire NV 88.D3.23 Dimensions : h. : 19 ; l. : 10,5 ; ép. : 3,3. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 : 5,7 ; L. 2 : 6,2. Inédit. --[---]OL+[---] [---]STI[---] Les lettres sont terminées par des appendices. La gravure de l’haste verticale du T s’évase dans sa partie inférieure. La taille importante des lettres suppose que ce fragment faisait partie d’une inscription publique. 181. Cimiez - Fragment d’une inscription publique indéterminée Fragment de marbre brisé de tous côtés. Découvert par le Dr Baréty dans les ruines de Cimiez en 1915. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.5 (antérieurement au musée Masséna (n° 998) encastré dans le mur du jardin). Dimensions : h. : 17 ; l. : 28 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. H. d. l. : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 15. Vu. 289 Cemenelum --[--- p]roco(n)[s(ul) uel (uli) ---] --Les O sont bien circulaires. Ces quelques lettres peuvent être rapprochées de la charge de proconsul, sans que l’on puisse préciser si ce fragment appartient à une titulature impériale ou à un cursus sénatorial. 182. Abbaye de Saint-Pons - Fragment d’une inscription publique Fragment de marbre blanc brisé sur trois côtés. La partie supérieure comporte sur son flanc des traces de ciseau dont nous ne pouvons assurer qu’elles sont issues de la fabrication initiale ou les signes d’un remploi. Découvert le 31 octobre 1908 au monastère de Saint-Pons, dans la cour du cloître, lors de travaux de canalisations (Rouquette). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum depuis avril 1962, pas de n° d’inventaire (antérieurement au musée des Beaux-Arts, n° 1800, puis au musée Masséna, n° 1004). Dimensions : h. : 10 ; l. : 12 ; ép. : 2,6. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 : 4,2 ; L. 2 fragmentée : 1,2. D’après la pierre : Rouquette, 1909, p. 261 ; Laguerre, 1975, n° 17. Vu. --[---]Q AVGG[---] [---]+ ALP Mâ +[---] --- Belle gravure stylisée avec des lettres serrées. L. 1 : l’appendice présent sous le A ne peut qu’appartenir à un Q, voire à un R. L. 2 : il est impossible de déterminer la première et la dernière lettre. Nous restituons, comme Laguerre, les lettres ALP et MR. Il est dès lors logique d’envisager un M et un A en nexus afin de donner Alp(ium) Mar(itimarum). S’il est impossible de connaître le contenu de l’inscription auquel appartient ce fragment, il est possible d’avancer que nous sommes en présence d’une inscription publique. Elle comprenait peut-être la mention du genius de deux Augustes ainsi que le nom de notre province, Alp(ium) mar(itimarum), qui pouvait être précédé de la charge de procurator ou de praeses ou de prouincia dans le cas d’une inscription élevée par le concilium. Datation : possible dès la seconde moitié du IIe s. et le règne commun de Marc Aurèle et de Lucius Verus. 290 Cemenelum 183. Cimiez - Fragment d’une inscription publique Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert à Cimiez, dans le secteur ST2 (espace sud des thermes de l’Est, zone 02 actuelle), lors de la construction de la passerelle publique, en 1972. Conservé au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 14,5 ; l. : 13 ; ép. : 2. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 2 ; L. 2 : 4,5. Inédit. --[---]+R[---] [---D]iuc [---] [---]+[---] --- La taille des lettres et la présence probable du mot diuus font penser à une inscription publique monumentale comportant la titulature d’un empereur. 184. Cimiez - Épitaphe de … Laurus, chevalier et décurion de Cemenelum Autel de calcaire brisé dans la partie supérieure avec base moulurée sur les quatre côtés. Découvert au XVIIe s. dans le quartier de Cimiez (Gioffredo). Observé dans le vestibule de la propriété Gubernatis (Millin, 1807, II, p. 551). Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM D 60 M 5 10 2. Dimensions : h. : 83 ; l. : 78 ; ép. : 73. Texte de sept lignes. Le champ épigraphique est entouré d’un cadre à double moulure. La partie gauche du cadre a été en partie brisée. Ch. ép. : h. cons. : 53 ; l. : 50. H. d. l. : L. 1 : 4 ; L. 2 : 3,8 ; L. 3-6 : 3,6 ; L. 7 : 3,4. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 26 ; CIL V, 7903 (ILS, 6760 ; FOR 06, 32) ; Blanc, 1878, n° 198 ; Laguerre, 1975, n° 42. Vu. --[Q]oir(ina), Lauro, decurioni Cemenelensium, 4 equo pub(lico), Aebonca Laulea, g[a]ter. L(ocus) [d(atus) d(ecreto)] ^(ecurionum). Gravure profonde. 291 Cemenelum À [---] Laurus, (de la tribu) Quirina, décurion des Cemenelenses, (honoré du) cheval public, Aebutia Laurea, sa mère. L’emplacement a été donné par décret des décurions. L’état fragmentaire de l’épitaphe de ce chevalier ne permet pas de restituer son gentilice. [---] Laurus était membre de l’ordre des décurions de Cimiez, inscrit dans la tribu Quirina et equus publicus. Le silence sur d’éventuelles milices, fonctions civiles ou procuratèles, autorise à envisager qu’il n’a pas choisi le service de l’empereur. L’absence de magistratures locales peut signifier qu’il a renoncé aux affaires publiques pour se consacrer, peut-être, à ses affaires personnelles ou à des activités intellectuelles (Demougin, 1988, p. 751-764). Un décès relativement jeune peut également expliquer ce silence, Laurus n’ayant pas eu le temps de débuter un cursus honorum. Le défunt et sa mère portent le même cognomen latin plus ou moins fréquent dans les provinces occidentales et que l’on ne retrouve qu’à cette occasion dans le corpus des Alpes maritimes. Le gentilice Aebutia est une seconde fois utilisée dans une épitaphe découverte dans l’abbaye de Saint-Pons, territoire de Cemenelum (infra inscr. 208). Si la tribu Claudia a reçu bon nombre de citoyens de Cemenelum, qu’ils soient simples ciues, magistrats ou soldats (voir supra l’introduction générale, p. 47-48), elle n’a pas été la seule à accueillir des Cemenelenses. La tribu Quirina a été celle d’élection de [---] Laurus et de deux autres citoyens (infra inscr. 211 et 226). Si l’existence de deux tribus pour les citoyens de Dinia et de Salinae trouve une explication dans la promotion de soldats par décision impériale avec une inscription dans une tribu différente de celles des autres citoyens, tel n’est pas le cas pour Cimiez où cette situation peut indiquer l’installation dans la capitale de citoyens dont la gens était originaire d’une autre cité ou une promotion statutaire de cette communauté amenant l’inscription des nouveaux citoyens dans une autre tribu, à l’exemple d’Avenches (Frei-Stolba, 1999, p. 79-80). Le statut équestre de Laurus et son appartenance à l’ordo expliquent la décision de ses pairs d’autoriser l’élévation de ce monument sur un terrain appartenant au domaine public. Datation : la mention de la tribu du défunt peut fournir un terminus antequem pour cette épitaphe, à savoir le début du IIIe s. et sa disparition des inscriptions. 185. Cimiez - Inscription indéterminée mentionnant une carrière équestre Fragment d’un autel de pierre brisé de tous côtés. Découvert en 1963 lors de la réfection de l’école Paule d’Essling (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 607). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 20 ; l. : 20 ; ép. : 60. Texte de sept lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 2,6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 43. Vu. 292 Cemenelum --[---]MO[---] [---]I VLPIA[---] [---]RVM ! C[---] 4 [--- praef(ecto) al][e Classi[[nae Ciuium Romanorum,] [misso ab im]p(eratore) ! Hadriah[o ad] [Caes][r(is) ! pr(aedia) ! diuid_[nda] [et com]jlobah^[[---] --Traces de réglures. Gravure régulière et profonde. L. 5-7 : restitution G. Laguerre. À …, préfet de l’aile Classiana Ciuium Romanorum, envoyé par l’empereur Hadrien pour répartir et vérifier les terres du domaine impérial… Si les charges énoncées dans cette inscription sont propres au cursus équestre, elles ne permettent pas d’établir l’origine de ce chevalier et les raisons qui ont amené l’érection de ce monument. Les dernières lignes peuvent comporter la mention d’une mission de remise à jour de l’ager publicus sous l’empereur Hadrien, sans que l’on puisse établir qu’elle fût remplie dans les Alpes maritimae. Nous reprenons à notre compte les réserves émises dernièrement sur ce fragment en préconisant, du fait de l’incertitude du texte et de sa restitution, de ne pas ranger le titulaire de cette carrière parmi les fonctionnaires ayant eu une responsabilité quelconque dans notre province (Arnaud, 2002b, p. 113-114). Les lignes 2 et 3 peuvent comporter une partie de l’onomastique de ce chevalier ou l’une de ses milices équestres. J. Carcopino optait pour la première hypothèse en restituant [An]i(ensis) Ulpia[nus] à la ligne 2 quand G. Laguerre proposait [trib(uno) │ coh(ortis)] I Ulpia[e Pan│noni]orum C(iuium) [R(omanorum) miliariae e(quitatae)] entre les lignes 2 et 4 (1975, p. 49-50). Le peu de lettres conservées et l’impossibilité d’établir la largeur précise du monument ne permettent pas de trancher entre ces hypothèses. La préfecture d’une aile de cavalerie, l’[al]a Classia[na Ciuium Romanorum], semble restituable en ligne 4. La restitution de cette milice équestre peut accréditer celle d’un tribunat de cohorte dans les lignes précédentes. Datation : ce chevalier semble avoir rempli au moins une partie de sa carrière sous le règne d’Hadrien. 186. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de C. Subrius Secundinus, flamine et patron de la province des Alpes maritimes Pierre non caractérisée. Trouvée dans le monastère Saint-Pons, sans plus de précision (Solier). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte A de sept lignes et texte B de six lignes. Points de séparation (Solier). D’après une copie : Solier, 1572, p. 257 (texte A) et p. 258 (texte B) ; Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 238 (texte B). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 49 (CIL V, 7917 ; Blanc, 1878, n° 169 ; Laguerre, 1975, p. 94). Perdue. 293 Cemenelum Texte A : Memoriae ! sanctissimae C(aii) ! Subri ! Secundini, flaminis ! et ! patroni ! prouinciae, 4 pietatis, ! eloquentiae, ! morum magistri. C(aius) ! Subrius ! Seuerianus, ! frater, inmatura ! eius ! morte ! deceptus. À la mémoire sanctissime de Gaius Subrius Secundinus, flamine et patron de la province, un maître en piété, en éloquence et en mœurs. Gaius Subrius Seuerianus, son frère, désolé par sa mort prématurée. Texte B : XXXX ! annis ! uixi[t ---] bis ! duo ! iungantur ! quos ! menses ! quattuor ! augent. [---] mortique ! dies ! felix ! si ! longior ! aetas 4 mansisset ! quam ! dura ! sibi ! Fortuna ! negauit. O ! miseros ! homines ! ! uiuunt ! qui ! uiuere ! nolunt ; uiuere ! qui ! debent ! fato ! moriuntur ! acerbo. Nous reprenons l’ordinatio du CIL. Il vécut quarante ans [--- auxquels] s’ajoutent deux fois deux, qu’augmentent quatre mois. [---] heureux si un âge plus long lui eût été donné mais que la dure Fortune lui a refusée. O malheureux hommes ! Sont encore en vie ceux qui ne veulent pas vivre ; ceux qui devraient vivre meurent sous le coup de l’âpre destin. Cette épitaphe est composée de deux textes. Le premier comporte les éléments habituels d’une épitaphe : le nom du défunt, ses fonctions, quelques mots sur ses qualités, en particulier son éloquence, le nom du dédicant et une formule funéraire. C. Subrius Secundinus était un personnage de premier plan de la vie provinciale. Il est le dernier flamine provincial connu pour les Alpes maritimes, la précision Alpes maritimae étant à porter aux responsabilités de flamine et de patronus. L’inverse aurait amené une précision supplémentaire après la charge de flamine. Sa carrière et les amitiés qu’il a pu contracter durant ces années ont amené son choix par le concilium comme patronus prouinciae, cette assemblée désirant s’attacher la bienveillance d’un notable pouvant assurer la promotion et la défense des intérêts de la province et de ses habitants. Le lieu de découverte de cette épitaphe, site supposé de l’inhumation du saint ayant peut-être évangélisé la capitale des Alpes maritimes, et sa formule introductive proche de la formule memoria sanctorum, que nous retrouvons dans certaines épitaphes chrétiennes, ne doivent pas s’envisager comme la volonté de se faire ensevelir au plus près de la sépulture sainte et attribuer de fait la foi chrétienne à ce notable. Outre la formule memoriae sanctissimae qui se retrouve dans un grand nombre d’épitaphes païennes, la structure de 294 Cemenelum l’épitaphe se caractérise par une vision pessimiste de la mort qui est loin des idéaux chrétiens. À l’inverse des dédicaces et des épitaphes des autres flamines provinciaux, celle de Secundinus ne comporte aucune mention de son cursus municipal. Le rédacteur de l’inscription a décidé de passer sous silence les charges municipales pour ne préciser que le sacerdoce et la fonction les plus importants du défunt. Subrius, gentilice d’origine celte (Holder, 1896-1913, II, col. 1651) formé sur la racine Su- (Ellis Evans, 1967, p. 257-258), est unique dans notre province. Rare, il ne se retrouve qu’une fois dans le CIL XII (à Nîmes, CIL XII, 3570), et est absent du CIL V et des autres provinces alpines. Secundinus se rencontre plusieurs fois dans notre corpus. Le frère, qui dédie le monument, porte le surnom italien Seuerianus qui ne se rencontre qu’à cette occasion pour les Alpes maritimes. A. Alföldy précise qu’on le trouve particulièrement dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 294). Il apparaît à Suse, dans les Alpes cottiennes (CIL V, 7264). Le second texte est un elogium rédigé en hexamètres dactyliques qui a pour thème la durée réduite de la vie, la cruauté de la mort et énonce, de manière originale, l’âge du défunt (CLE, 404). La précision de l’eloquentia du défunt dans le premier texte trouve un écho dans la rédaction de ce second texte. Datation : IIe ou IIIe s. par la richesse du texte et l’utilisation des tria nomina qui persiste longtemps chez les notables. 187. Cimiez - Épitaphes de L. Abricius Ulato et T. Iuentius Steruatus, soldats de la cohorte des Gétules Stèle de calcaire à double sommet arrondi. Les extrémités supérieures étaient occupées par des acrotères, celui de droite est brisé. La jonction entre les deux sommets est représentée par un coquillage. Chaque fronton comporte un cartouche mouluré où est représenté, en relief, un scutum encadré de chaque côté par des pugiones. Trouvée dans la nécropole de la voie romaine de Cimiez et présentée à G. Laguerre en 1968. Placée jusqu’en 1979 chez un particulier, M. Deila, à Blausasc. Aujourd’hui au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 79 6 10 1. Dimensions : h. : 100 ; l. : 82 ; ép. : 25. Cartouche a : h. : 43 ; l. : 32. Cartouche b : h. : 43 ; l. : 32. Texte A de cinq lignes et texte B de quatre lignes. Les deux inscriptions se trouvent gravées en creux dans deux cartouches séparés à double moulure. Points de séparation triangulaires. Texte A : h. d. l. : L. 1-2 : 4 ; L. 34-5 : 3,5. Texte B : h. d. l. : L. 1-2 : 4 ; L. 3-4 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 54 a et b. Vue. Texte A (gauche) : T(itus) ! Iuentius Seruatus, miles ! c(o)ho(rtis) 4 Gaet(ulorum), 5 Gall(i). H(eres) ! ex ! t(estamento). 295 Cemenelum Ordinatio imparfaite. Lettres irrégulières. Les O sont parfaitement ronds. L. 1 : le S final du gentilice, d’une taille inférieure, est gravé dans la moulure. L. 2 : le lapicide a prolongé la barre transversale supérieure du E laissant supposer un nexus entre un T et un E. Steruatus n’étant pas attesté à ce jour, nous supposons une erreur. L. 4 : 5 = centuria. Titus Iuentius Seruatus, soldat de la cohorte des Gétules, de la centurie de Gallus. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. Texte B (droite) : L(ucius) ! Abricius Vlato, ! ui(uus) ! f(ecit), miles ! c(o)ho(rtis) 4 Gaet(ulorum), 5 Gall(i). Ordinatio imparfaite. Lettres irrégulières. L. 4 : 5 = centuria. Le second l de Gall(i) est gravé dans la moulure du cartouche. Lucius Abricius Vlato, soldat de la cohorte des Gétules, de la centurie de Gallus, de son vivant fit (élever ce monument). Six des sept épitaphes mentionnant la cohorte des Gétules ont été découvertes dans le quartier de Cimiez, signe du stationnement de cette unité dans la capitale des Alpes maritimes (infra inscr. 189, 193, 201, 204 et 206). Un préfet de cette cohorte est connu en la personne de Sp. Turanius Proculus Gellianus, chevalier, décédé à Pompéi. Il a été praef(ectus) cohort(is) Gaitul(orum) sous l’empereur Claude (CIL X, 797). L’ethnique Gaetuli implique que le recrutement initial de cette cohorte s’est effectué dans le territoire de cette tribu des hauts plateaux d’Afrique du Nord dont certains de ses membres avaient servi comme auxiliaires dans les armées de Marius et de Pompée (Decret, Fantar, 1998, p. 148-151). L’arrivée de la cohors Gaetulorum dans les Alpes maritimes est à envisager dès les opérations augustéennes de la fin du Ier s. av. n. è., pour un départ sous Claude voire Néron (voir supra l’introduction générale, p. 56-57). La cohors Gaetulorum a maintenu ses effectifs grâce à un recrutement dans les régions celtiques sans que l’on puisse affirmer qu’il a concerné les populations locales. Tel semble être le cas de L. Abricius Ulato, désigné par un gentilice et un surnom tous deux celtes. Abricius est un hapax. Ulato peut rappeler le mot gaulois Ulatos « le prince » (Delamarre, 2003, p. 323). T. Iuentus Seruatus porte des éléments onomastiques latins qui ne permettent pas de déterminer son origine. La forme Iuentus, dérivée de Iuuentus, comporte plusieurs exemples en Occident (OPEL II, p. 211). Seruatus, unique dans notre corpus, est rare dans les provinces occidentales sauf dans la province de Narbonnaise où l’on recense plus d’une cinquantaine de références (OPEL IV, p. 73). Ces deux auxiliaires, désignés par le simple titre honorifique de miles, mentionnent leur appartenance à la centurie de Gallus, information que l’on explique comme l’indication d’une mort durant le service, précision inutile si le soldat avait retrouvé la vie civile. Cette interprétation est renforcée ici par le fait que L. Abricius Ulato ajoute qu’il a fait réaliser le monument de son vivant, uiuus fecit, avant de préciser sa centurie. Datation : entre le règne d’Auguste et celui de Claude, voire celui de Néron. 296 Cemenelum 188. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de C. Albiccius Proclus, soldat d’une cohorte indéterminée Pierre non caractérisée. Trouvée au monastère Saint-Pons, sans plus de précision (Solier). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 (CIL V, 7981 [Laguerre, 1975, p. 86-87 ; Gayet, 1996, n° 447/8] ; Blanc, 1878, n° 263). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). C(aio) Albiccio Procfo, mil(iti) c[(o)h]o[(rtis) ---]C[---]S, ord(ine) Iul(ii) C[---]. Cn(aeus) 4 Fronto, [mil(es)? coh(ortis) e]iusd(em) her(es), ex test(amento). À Gaius Albiccius Proclus, soldat de la cohorte [---], de la centurie de Iulius C[---]. Cnaeus Fronto, soldat( ?) de la même cohorte et son héritier, (fit élever ce monument) selon le testament. Soldat d’une cohorte indéterminée, C. Albiccius Proclus est décédé en service comme le fait penser la mention de la centurie où il servait. Il porte les tria nomina du citoyen romain, ce qui manifeste un droit de cité obtenu à la naissance ou avant l’entrée dans l’armée, un pérégrin engagé dans les auxiliaires n’obtenant la ciuitas, au mieux, qu’à la fin de son service. Le gentilice Albiccius se rencontre exclusivement dans le territoire de Cemenelum (infra inscr. 207, 215, 216, 228, 249, 350 (duo) et 354) et de Nikaia (CIL V, 7928). Albiccius se rapproche d’Albucius, gentilice employé parfois comme surnom, qui se rencontre de nombreuses fois dans le nord de l’Italie, en Dalmatie et en Narbonnaise (OPEL I, p. 70-71) dont cinq fois dans le territoire d’Antipolis (ILN, Antibes, 26, 27, 105 (duo) et 131). L’ethnonyme Albici, peuplade du Lubéron et du plateau d’Albion (Barruol, 1969a, p. 273277), est également proche de ce gentilice. Nous relevons les formes Albicco, Albicius et Albicus dans le nord de l’Italie et les Espagnes (OPEL I, p. 66). La racine alb-, sur laquelle sont formés de nombreux noms celtes, est présente dans ce gentilice (Delamarre, 2003, p. 3738). Le surnom Proclus, très répandu dans les provinces, est une forme syncopée de Proculus (plus de quarante exemples chez OPEL III, p. 166-167). Il est unique dans notre province. L’héritier de Proclus, et possible camarade de troupe, est désigné par un praenomen et le surnom Fronto, ce qui est une dénomination pérégrine bi-membre, Fronto n’étant jamais utilisé comme gentilice. Cependant la restitution, fondée sur un seul document, reste hypothétique. Pour les inscriptions comportant des pérégrins désignés par une dénomination bi-membre, voir infra inscr. 190, 191, 192 ainsi que CIL V, 7897 pour le territoire de Nikaia. Ce monument implique une présence de la cohorte à Cemenelum, ne serait-ce que de façon temporaire, par exemple durant l’affrontement dans la région, en 69, entre Othoniens et Vitelliens. Dernièrement, F. Gayet a proposé de restituer comme nom de cette cohorte la prima Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum de la façon suivante : [I Li]g(urum) [et 297 Cemenelum Hi]s(panorum), en lisant un G à la place du C donné par Solier, sans les mots ciuium romanorum qui seraient sous-entendus. Cette hypothèse est consolidée par le gentilice d’origine indigène du défunt qui peut indiquer un possible recrutement local. À la ligne 3, ordo est employé en lieu et place du traditionnel centuria, seul exemple connu dans notre province. Datation : la formule heres ex testamento est employée dans plusieurs épitaphes militaires du Ier s. Si la cohorte est bien la prima Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum, le monument est à dater de la seconde moitié du Ier s., avant le transfert de cette cohorte en Germanie. 189. Cimiez - Épitaphe de T. Annius Firmus, vexillaire de la cohorte des Gétules Stèle de calcaire à sommet triangulaire de la même forme que l’inscription 192. Le fronton comprend un croissant en relief, inséré dans un cartouche triangulaire entouré d’une moulure. La partie inférieure comporte quatre cartouches moulurés contenant, en creux, des uexilla pour les deux cartouches supérieurs et des phalerae pour les deux cartouches inférieurs. Cette partie symbolise une porte de tombeau. Découverte dans la nécropole de la voie romaine en 1962 (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 605-606). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 62 M 6 10. Dimensions : H. : 240 ; l. : 81 ; ép. : 27. Texte de quatre lignes gravé en creux dans un cartouche rectangulaire à double moulure. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 6 ; L. 2-3 : 5 ; L. 4 : 4,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 55. Vue. T(ito) ! Annio ! Firmo, uexillar(io) ! coh(ortis) ! Gaet(ulorum), ! 5 ! Galli. 4 H(eres) ! ex ! t(estamento). ! Très belle gravure, lettres régulières, les O sont bien circulaires. Les réglures sont légèrement visibles. L. 1 : le O de Firmo est d’une taille inférieure. L. 3 : 5 = centuria. À Titus Annius Firmus, vexillaire de la cohorte des Gétules, de la centurie de Gallus. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. 298 Cemenelum Sur la cohorte des Gétules et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 187. T. Annius Firmus porte les tria nomina du citoyen romain en associant des éléments latins. Annius se rencontre une seconde fois dans notre corpus dans la séquence onomastique du procurateur des Alpes maritimae mentionné dans une inscription de Chorges (infra inscr. 9). Le surnom Firmus, courant dans les provinces et l’Italie, est unique pour notre province. La mention de la centurie de cet auxiliaire suppose une mort en service. Le centurion Gallus est sans doute celui mentionné dans les épitaphes de Tertius (infra inscr. 206) et de T. Iuentus Servatus et L. Abricius Ulato (supra inscr. 187). À l’exemple de Sex. Sulpicius Sabinus, membre de la Ire cohorte des Ligures et des Espagnols Citoyens Romains (infra inscr. 205), Firmus a atteint le grade de porte-étendard qui lui a conféré le rang de duplicarius. Datation : entre le règne d’Auguste et celui de Claude, voire celui de Néron. 190. Cimiez - Épitaphe d’Apollonius Dionysius, tubicen de la cohorte des Marins Pierre non caractérisée. Trouvée sur la colline de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 ; Adrecchio, 1694, p. 181 (CIL V, 7884 ; Blanc, 1878, n° 189 ; Laguerre, 1975, p. 64). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Apolonio Dionysio, mil(iti) ! co[h(ortis)] ! Na[ut(icorum)], 4 tubic(ini). ! H(eres) ! e(x) ! t(estamento). À Apolonius Dionysius, soldat de la cohorte des Marins, trompette. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. La cohors Nauticorum est connue par six épitaphes trouvées exclusivement à Cimiez ou dans ses environs immédiats (infra inscr. 191, 195, 197, 199 et 231). Voisines des Alpes maritimes et port d’attache des galères prises par Octave à Actium, Fréjus et sa flotte ont été logiquement retenues comme lieu de recrutement de cette cohorte formée probablement à partir d’équipages de navire (Laguerre, 1969, p. 181-182). La constitution de cette troupe remonte sans doute au règne d’Auguste. Elle a dû stationner à Cemenelum jusqu’au règne de Claude, voire celui de Néron. Apolonius Dionysius porte deux cognomina théophores grecs, ce qui souligne un recrutement oriental et appuie l’hypothèse de la constitution de la troupe à partir d’équipages présents à Fréjus. Si Apolonius est unique dans notre province, Dionysius se retrouve dans le territoire de Cemenelum (infra inscr. 331). Cette désignation n’est pas celle d’un citoyen mais celle, bi-membre, d’un pérégrin. Son entrée dans la ciuitas romana aurait amené la mention de sa tribu, sa filiation ou un praenomen à l’exemple d’autres membres de cette cohorte (infra inscr. 195). Ce soldat avait choisi cette dénomination tels certains pérégrins de Lattes ou 299 Cemenelum quelques cavaliers de l’armée constituée par Pompeius Strabo durant la guerre sociale (Christol, 2001, p. 22-27). Le terme miles est un titre porté par tout soldat, quel que soit son grade, même après la fin de son service. Apolonius avait le grade de tubicen. Il était chargé de transmettre les ordres de sa hiérarchie à la troupe par le son de son instrument, le tuba ou trompette droite. Une cohorte comportait plusieurs tubicines (Le Bohec, 1989, p. 48-49 et 51). Datation : dans les décennies de la dynastie julio-claudienne, période de stationnement de cette cohorte à Cemenelum. 191. Cimiez - Épitaphe de T. Aurelius, Bodiontique, soldat de la cohorte des Marins Pierre non caractérisée. Trouvée dans les vignes des Carolins (Solier), propriété appartenant au monastère de Saint-Pons (Peiresc). Ce secteur comprenait une nécropole importante qui a donné de nombreux documents épigraphiques, dont les derniers ont été découverts en 1962-1963. Cette nécropole dite de la « voie romaine » ou suburbaine du Nord englobait l’ensemble du quartier compris entre l’avenue de Flirey, à l’ouest, et l’avenue de la Voie Romaine, à l’est, l’avenue du Monastère, au sud, et l’avenue Colombo, au nord. Blanc et la Forma Orbis déclarent cette inscription perdue. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. Points de séparation (Solier). D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 237. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 ; Gioffredo, 1692, p. 47 (CIL V, 7885 et add. p. 931 [FOR 06, 36 ; Gayet, 1996, n° 427] ; Blanc, 1878, n° 190 ; Laguerre, 1975, p. 72). Perdue. T(ito) ! Aurelio, ! Demencelonis f(ilio), Bodioœi(c)o, c˜(ortis) þ(ic)o(rum), 4 5 Eriponc. Þr(e)d(es) _(x) t(estamento). Notre restitution se fonde sur la lecture de Solier, plus précise, additionnée des quelques différences données par Gioffredo. L. 1 : Gioffredo n’avait pas lu le T donné par Solier. L. 3: N et T en nexus. O et H en nexus à l’exemple de celui relevé dans une épitaphe d’un membre de la même cohorte (infra inscr. 231). Nous développons les dernières lettres en N(au)t(ic)o(rum), le N et le T étant en nexus, cette ordinatio n’avait pas été relevée par Gioffredo ainsi que le N. L. 4: le signe doit se comprendre comme 5 = centuria. Nous restituons ce symbole à partir du texte de Solier. La comparaison avec d’autres épitaphes de soldats découvertes dans les Alpes maritimes et à Nikaia montre que ce signe et le surnom du centurion sont placés immédiatement après le nom de la cohorte. H et E en nexus. À Titus Aurelius, fils de Demencelo, Bodiontique (par son origine), de la cohorte des Marins, de la centurie d’Eripo. Ses héritiers (firent élever ce monument) selon le testament. Mommsen proposait de restituer la cohors Ligurum à la troisième ligne en éliminant les lettres données par les auteurs ayant vu la pierre. Nous préférons restituer la cohors N(au)t(ic)o(rum), connue par cinq autres épitaphes découvertes dans cette cité, et qui prend en compte les lettres données par Solier et Gioffredo. Sur la cohors Nauticorum, voir inscription précédente. 300 Cemenelum T. Aurelius se présente en adoptant la séquence onomastique prénom + gentilice, ce qui amène à penser que cet auxiliaire est, de prime abord, un citoyen portant les duo nomina première manière. Son patronyme indigène, Demencelo, suppose qu’il est le premier membre de sa famille à obtenir la ciuitas romana. Il est étonnant qu’il n’ait pas précisé sa tribu de rattachement, usage classique pour un nouveau citoyen, en particulier sous les JulioClaudiens. La mention de la tribu est remplacée par son origo indigène, Bodionticus, peuple indigène de la région de Dinia / Digne qui a donné plusieurs soldats aux troupes auxiliaires. Si ce n’est pas une règle absolue, il est important de noter que son gentilice n’est pas formé sur son patronyme indigène, pratique courante dans les régions alpines et gauloises pour les nouveaux citoyens. Cet auxiliaire est vraisemblablement mort en service. La mention de la centurie pour T. Aurelius semble le confirmer. N’ayant vraisemblablement pas la ciuitas romana au moment de son engagement, il a pu l’obtenir soit durant son service sous Tibère ou Caligula, soit à la fin de son engagement s’il a servi après la réforme de l’empereur Claude en 52 (Holder, 1980, p. 49-50). Il est difficile de croire qu’une telle faveur n’a pas été symbolisée soit par la prise du nom de l’empereur à l’origine de l’octroi, soit par la mention de la tribu de citoyen. Les doutes s’estompent si l’on considère que T. Aurelius n’avait pas le droit de cité et qu’il avait opté pour une dénomination pérégrine bi-membre tels certains pérégrins de Lattes, de Nîmes ou de Gaule centrale (Christol, 2001, p. 22-27 et Dondin-Payre M, 2001c). La précision de l’ethnonyme en lieu et place de la tribu de citoyen peut renforcer cette hypothèse. Pérégrin, il a opté pour la mention de son peuple d’origine, les Bodiontici. Il a voulu rapprocher sa dénomination au plus près de celle des citoyens, l’absence de la tribu venant le différencier des ciues. Le contact étroit que pouvaient avoir les auxiliaires avec la civilisation latine, en particulier par l’intermédiaire des officiers, a incité certains à employer une dénomination bimembre. Ils montraient ainsi leur volonté d’adopter les us romains. Aurelius est un gentilice impérial qui devient banal avec la constitutio Antoniniana. Le patronyme Demencelo est un nom celte (Holder, 1896-1913, I, col. 1264), seul exemple connu à ce jour. Le nom unique (ou surnom ?) porté par son centurion est un hapax. Est-il un dérivé du verbe eripio, à l’origine du surnom Eripius (Kajanto, 1965, p. 116) ? Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et la formule her(e)d(es) e(x) t(estamento) datent cette inscription du Ier s., avant le départ de cette cohorte de Cemenelum au plus tard sous le règne de Néron. 192. Cimiez - Épitaphe d’Epicadus Velox, soldat de la cohorte des Ligures Stèle de calcaire à sommet triangulaire fragmentée en deux morceaux qui s’assemblent. Le fronton comporte deux capricornes se faisant face, une patte posée sur un disque. Cette scène est insérée en creux dans un triangle entouré d’une moulure. La partie inférieure du monument, représentant une porte de tombeau, comprend quatre cartouches moulurés qui renferment des ornements en creux. Les deux cartouches supérieurs comprennent à gauche, un gladius, et à droite, un pugio. Les deux cartouches inférieurs contiennent chacun une phalère. Trouvée dans la nécropole de la Voie Romaine lors de la construction d’immeubles en 1962 (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 606). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 6 10 1. Dimensions : h. : 234 ; l. : 75 ; ép. : 20. 301 Cemenelum Texte de quatre lignes, gravé en creux dans un cartouche rectangulaire mouluré. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2-3 : 4 ; L. 4 : 7. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 49. Vue. Epicado, ! Scenu‚s f(ilio), ! Veloci, ! Dalmat(ae), mil(iti) ! coh(ortis) ! Lig(urum), ! 5 Maeli“. 4 H(eres) ! ex ! t(estamento) !. Belles lettres régulières. L. 1 : T et I en nexus. Le S final est inférieur en taille. L. 3 : 5 = centuria. N et I en nexus. À Epicadus Velox, fils de Scenus, Dalmate (par son origine), soldat de la cohorte des Ligures, de la centurie de Maelinus. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. La cohors Ligurum a été constituée dans les premières décennies du Ier s. de n. è. La parenté de style et de formule entre les épitaphes de certains de ses membres et celles des cohortes des Marins et des Gétules incite à envisager une constitution dès l’empereur Tibère. La réorganisation de l’Empire sous Vespasien a pu entraîner la disparition de la cohors Ligurum au profit d’une cohors prima (voir supra l’introduction générale, p. 56-57). Originaire de Dalmatie, Epicadus Velox est décédé dans la cité de cantonnement de sa cohorte durant son engagement. À l’exemple de T. Aurelius, membre de la même cohorte, Epicadus paraît être désigné par une dénomination bi-membre. Lui non plus n’a pas ajouté, après ses deux noms et son patronyme, la mention de sa tribu mais son origine ethnique. Epicadus est un nom qui se rencontre particulièrement en Dalmatie et en Dacie (OPEL II, p. 119). Velox est le plus souvent employé en tant que surnom. D’origine latine, il se rencontre régulièrement dans les populations des provinces celtiques. Il se relève à plusieurs reprises dans les Alpes maritimae. Le patronyme Scenus est rare et se rencontre avant tout en Dalmatie et en Pannonie (OPEL IV, p. 55). Datation : la présence d’un double capricorne avec un disque, symbole présent sur des monnaies frappées sous Titus (Giard, 1998, III, pl. LXXVI, 100 et 101 et LXXVII, 133), peut être un argument quant à la réalisation de ce monument sous les Flaviens. 302 Cemenelum 193. Cimiez - Épitaphe de Hospes, fils de Nel, soldat de la cohorte des Gétules Stèle en calcaire coquillier, à sommet arrondi. Découverte en 1962, dans la nécropole suburbaine du Nord, quartier de Cimiez. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 6 10 3. Dimensions : h. : 129 ; l. : 60 ; ép. : 26. Texte de trois lignes. Points de séparation circulaires. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2-3 : 3,5. D’après la pierre : Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 606 (AE 1964, 245) ; Laguerre, 1975, n° 53 (AE 1981, 602). Vue. Hospes, ! N_l(is) ! fi(lius), ! mil_m c˜(ortis) ! Gaetu(lorum), 5 Feli]cm. ! H(eres) ! e(x) t(estamento). ! H(ic) s(itus) e(st). Lettres irrégulières. L. 1 : le I de fi(lius) est long. Le S de miles est d’une taille inférieure et se situe dans la partie haute de la ligne. L. 2 : O et H en nexus. Le T est long. L. 3 : 5 = centuria. Les I de Felicis sont longs alors que le C est d’une taille inférieure, se situant dans la partie haute de la ligne. Le T de et est d’une taille supérieure. La formule funéraire finale est h(ic) s(itus) e(st) et non h(ic) e(st) comme l’avançait G. Laguerre. Hospes, fils de Nel, soldat de la cohorte des Gétules, de la centurie de Felix. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. Il est déposé ici. Sur la cohorte des Gétules, voir supra inscr. 187. Hospes, auxiliaire de statut pérégrin, est décédé en service comme l’indique la mention de sa centurie. Ce nom est essentiellement présent dans les provinces africaines (Kajanto, 1965, p. 306). Nel est un surnom rarissime. Il est connu dans la cité de Briançonnet (supra inscr. 51) ainsi qu’à Martres-de-Veyre, dans le Puy-de-Dôme, où il est porté par un potier. L’étude des noms apparus sur les sigillées de ce site a permis de connaître un certain nombre d’artisans dont le nom est toujours gravé en toutes lettres (AE 1964, p. 54, col. I). Cela semble montrer que Nel n’est pas l’abrégé de Nel(us), forme qui n’a jamais attestée à ce jour. Le centurion de Hospes est désigné par le surnom latin Felix, plus que répandu dans le monde romain (Kajanto, 1965, p. 273). Il ne se retrouve qu’une autre fois dans les Alpes maritimes, à Vence (supra inscr. 70). Datation : entre le règne d’Auguste et celui de Claude, voire celui de Néron. 303 Cemenelum 194. Cimiez - Épitaphe de Sex. Iulius Fronto, soldat de la cohorte des Ligures Pierre non caractérisée. Découverte dans la vigne des Carolins (Solier, sur ce secteur, voir supra inscr. 191), propriété appartenant au monastère de Saint-Pons (Peiresc). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 25 ; Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 237 (CIL V, 7889 et add. p. 931 [Gayet, 1996, n° 434] ; Blanc, 1878, n° 183 ; Laguerre, 1975, p. 74). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). Sex(tus) Iulius, Montani f(ilius), Fronno, miles coh(ortis) Ligurum, 4 5 Nigri. Coman(ipularis), Sex(tus) Iulius Optatus, posuit ob merita eius. L. 3 : après Mommsen, nous rectifions Ligurae, jamais rencontré, en Ligurum. L. 4 : 5 = centuria. Coman(ipulus) est également possible (Gayet). Sextus Iulius Fronto, fils de Montanus, soldat de la cohorte des Ligures, de la centurie de Niger. Son camarade de manipule, Sextus Iulius Optatus, lui éleva (ce monument) pour ses mérites. Sur la cohorte des Ligures, voir supra inscr. 192 et l’introduction générale, p. 56-57). Fronto et Optatus portent le même praenomen et le même gentilice impérial. Pour ces soldats du même manipule, l’hypothèse d’une donation du droit de cité après vingt-cinq années de service, avec maintien sous les armes, semble plus probable qu’une ciuitas romana de naissance. Ils ont obtenu cette citoyenneté, au plus tard, sous Caligula (Gayet). Le surnom du défunt, Fronto, est banal (400 occurrences dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 236), et se rencontre plusieurs fois dans notre province. Le surnom du dédicant, Optatus, est un surnom courant (plus de 800 occurrences hommes et femmes confondus dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 296). Seule la filiation de Fronto est précisée : Montanus est un surnom latin, fréquemment utilisé en milieu celtique (Alföldy, 1969, p. 248-249). L’officier dirigeant la centurie du défunt est désigné par le surnom Niger, très répandu en Celtique et en Italie (Alföldy, 1969, p. 253). Datation : dans le cours du Ier s. avant la séparation de cette troupe en deux cohortes sous les Flaviens comme le confirment l’emploi du nominatif, l’absence de dédicace aux Mânes et le gentilice Iulius. 304 Cemenelum 195. Saint-Barthélemy - Épitaphe de Tib. Iulius Viacus, soldat de la cohorte des Marins Pierre non caractérisée. Découverte dans l’église Saint-Barthélemy et transférée dans les jardins du Palais ducal (actuelle résidence du Préfet), dans le Vieux-Nice (Gioffredo). Elle est actuellement perdue. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 258 ; Gioffredo 1658, p. 19 (CIL V, 7888 et add. p. 931 [Gayet, 1996, n° 430] ; Blanc, 1878, n° 187 ; Laguerre, 1975, p. 65). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). Ti(berio) ! Iulio, Velaconis ! fil(io), ! Cl(audia), Viaco, 4 miles ! coh(ortis) ! Naut(icorum), 5 Ti(berii) ! Iu[lii] ! Rest(ituti) ( ?). Hered(es) ! ex ! tes(tamento). H(ic) ! s(itus) ! e(st). L. 5 : 5 = centuria. La lecture de cette ligne n’est pas assurée. Solier propose ticuris contre IIII uiris pour Gioffredo. Le CIL propose de restituer [T]i(berii) Iu[lii] Rest(ituti). Nous suivons cette lecture. À Tiberius Iulius Viacus, fils de Velaco, (de la tribu) Claudia, soldat de la cohorte des Marins, de la centurie de Tiberius Iulius Restitutus ( ?). Les héritiers (firent élever ce monument) selon le testament. Il est déposé ici. Sur la cohorte des Marins et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 190. La séquence onomastique de ce soldat indique l’obtention du droit de cité de façon viritane, sous l’empereur Tibère. Viacus et Restitutus ne sont pas les seuls soldats de la cohors Nauticorum à avoir obtenu la ciuitas romana sous le deuxième Julio-Claudien. Tel est le cas de Ti(berius) Iulius Fr[---] (infra inscr. 231). Le surnom rarissime Viacus est d’origine celte (Holder, 1896-1913, III, col. 273). Il se retrouve dans le toponyme Viaca, cité de Vindélicie (actuelle Bavière). Il se relève à nouveau sur un uasculum découvert en Rhétie, à Eining (CIL III, 12014 581a). Le patronyme Velaco se rapproche du nom unique Velacus, patronyme d’un soldat de la cohorte des Ligures découvert à Nikaia (CIL V, 7897). La racine Vel- se retrouve dans de nombreux noms celtes tels que Veleda, Velenius, Velignio, Velugnus, Velitius, et peut-être Veiagenus (Delamarre, 2003, p. 311), ce qui incite à voir en Velacus un surnom d’origine celte. Ce surnom se rencontre à Forum Germanorum, cité limitrophe des Alpes maritimes à l’est (CIL V, 7845). Viacus a sans doute été recruté sur place, comme le laisse penser son inscription dans la tribu Claudia, tribu des citoyens de Cemenelum. La précision de sa centurie suppose qu’il est décédé en garnison. L’obtention de la citoyenneté s’est faite au bout de vingt-cinq années de service et, comme de nombreux autres auxiliaires, Viacus est resté sous les armes par la suite. Datation : l’onomastique du défunt incite à dater l’épitaphe des règnes de Tibère ou de Caligula, ou des premières années du règne de l’empereur Claude, période de stationnement de la cohorte des Marins à Cemenelum. 305 Cemenelum 196. Cimiez - Épitaphe de Lucenius, soldat de la cohorte des Ligures Stèle de calcaire à sommet arrondi. Une restauration au ciment gris s’étale sur toute la largeur de la stèle, dans sa partie inférieure. La partie supérieure comporte un bouclier de type celte inséré en creux dans un cartouche semi-circulaire à double moulure. La partie gauche de la stèle est rognée. Trouvée dans les terres du monastère Saint-Pons (Peiresc), dans la vigne des Carolins (Soliers dans Bouche). Perdue puis retrouvée dans les décombres d’une maison bombardée le 26 mai 1944 dans le quartier de Cimiez (Octobon). Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM F 60 3 10 1. Dimensions : h. : 64 ; l. : 49 ; ép. : 27. Texte de cinq lignes gravé en creux dans un cartouche entouré d’une double moulure. Points de séparation circulaires. Ch. ép. : h. : 39,5 ; l. : 42,5. H. d. l. : 5. D’après la pierre : Peiresc, 1636, p. 237 ; Bouche 1664, I, p. 300 ; CIL V, 7890 et add. p. 931 ; Blanc, 1878, n° 185 (FOR 06, 36) ; Octobon, 1946 ; Laguerre, 1975, n° 50. Vue. Lucenius, ! Runani ! f(ilius), ! Bodi(onticus), gil(es) ! ]i[h](ortis) Lig(urum), 4 [5] Dogcti. H(eres) ex (testamento) f(ecit). Gravure régulière avec des O circulaires. L. 1 : l’ordinatio est imparfaite, le V du gentilice du père déborde dans la moulure. L. 4 : elle a disparu en grande partie sous le ciment de la restauration. 5 = centuria. Lucenius, fils de Rutanus, Bodiontique (par son origine), soldat de la cohorte des Ligures, de la centurie de Domitius ( ?). Son héritier fit (élever ce monument) selon le testament. Sur la cohorte des Ligures et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 192. Lucenius est décédé en service, comme le prouve la mention de sa centurie, sans avoir obtenu la ciuitas romana. Originaire de la tribu des Bodiontici rattachée à la Narbonnaise sous l’empereur Galba, il est le second membre de cette tribu à avoir intégré la cohors Ligurum (supra inscr. 191). Nous sommes dans l’impossibilité de donner l’origine du nom unique Lucenius, celte comme le préconisait A. Holder (1896-1913, I, col. 297) ou latine comme l’avançait Schulze (1904, p. 85) ? Rarissime, il se rencontre à Rome (CIL VI, 14643), en Etrurie (AE 1995, 506) et dans le territoire de Nîmes (CIL XII, 4063). Rutanus, d’origine celte, est unique à ce jour. Le centurion de Lucenius semble désigné par le gentilice courant Domitius, employé ici en tant que surnom. Datation : dans le cours du Ier s. avant la séparation de cette troupe en deux cohortes sous les Flaviens comme le confirment l’emploi du nominatif et l’absence de dédicace aux Mânes. 306 Cemenelum 197. Cimiez - Épitaphe de Mario, fils de Sace, soldat de la cohorte des Marins Stèle de calcaire en forme de borne à sommet arrondi, brisée en deux morceaux qui se raccordent. Un fragment de pierre manque à la jonction des deux parties de la stèle, sur la face antérieure droite, sans altérer l’inscription. Trouvée lors des fouilles de la nécropole de la Voie Romaine en 1963 (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 606). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 63 6 10 1. Dimensions : h. : 116 ; l. : 53 ; ép. : 35. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires et hederae. H. d. l. : L. 1-4 : 7 ; L. 2 : 6 ; L. 3 : 4,2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 48. Vue. Mario, ! Sace ! f(ilius), geh(te) ! Dareus, ! coh(ortis) ˉuti](orum), 5 Pacati. ! H(eres) ! e(x) ! t(estamento). ! 4 H(ic) " s(itus) " e(st). Lettres peu régulières, gravure profonde. L. 3 : N et A en nexus. 5 = centuria. Mario, fils de Sace, Dareus ( ?) par son origine, de la cohorte des Marins, de la centurie de Pacatus. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. Il est déposé ici. Sur la cohorte des Marins et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 190. Cet auxiliaire est désigné par un nom latin rarissime, particulièrement porté par les esclaves (douze des trente-et-une références du CIL selon Kajanto, 1965, p. 164). Son attestation dans d’autres inscriptions autorise à le restituer au nominatif, en accord avec le cas de son ethnique. Son patronyme est une variante du cognomen Sacer, nom théophore dont on ne peut trancher entre une origine latine et une origine celtique (Kajanto, 1965, p. 16-17). Sace se rencontre dans le corpus de la cité d’Autun, en Gaule Lyonnaise (CIL XIII, 2716). Mario est étranger aux Alpes maritimae. Son origine est représentée par l’ethnique Dareus, tribu inconnue de l’historiographie antique. Est-ce que le possible rapprochement entre cet ethnique et le nom Darius permet d’envisager une origine orientale de cette peuplade ? Dareus est utilisé en tant que cognomen à Rome par un aurige (ILS, 5313). L’officier de Mario est désigné par un surnom relativement rare, formé à partir de Pax (Kajanto, 1965, p. 67). Pour les provinces alpines, il se rencontre à nouveau dans les Alpes pennines, à Saint-Maurice (AE 1985, 647). Pacatus se rencontre en grand nombre à Rome et dans les provinces africaines. Datation : dans les décennies de la dynastie julio-claudienne, période de stationnement de cette cohorte à Cemenelum. 307 Cemenelum 198. Cimiez - Épitaphe de C. Marius Mogio, soldat de la cohorte des Ligures Pierre non caractérisée. Trouvée dans les terres du monastère Saint-Pons (Peiresc), dans la vigne des Carolins (Soliers, sur cette propriété, voir supra inscr. 191). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 (CIL V, 7891 et add. p. 931 [Gayet, 1996, n° 432] ; Blanc, 1878, n° 182 ; Laguerre, 1975, p. 73). D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 237. Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). C(aius) Marius, C(aii) `(ilius), Mogio, miles cohort(is) 4 Ligurum. Hic situs est. Gaius Marius Mogio, fils de Gaius, soldat de la cohorte des Ligures. Il est déposé ici. Sur la cohorte des Ligures et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 192. Ce miles semble avoir eu le droit de cité dès sa naissance. Le fait qu’il porte le praenomen et le gentilice du grand Marius est, peut-être, le signe d’une entrée de sa famille dans la ciuitas romana par volonté de cet imperator. Marius avait dans ses troupes des auxiliaires ligures comme le précise Salluste dans un épisode de la guerre de Jugurtha (Bellum Iugurthinum, 93-94). Si Mogio est bien de cette origine, il peut être le descendant de l’un de ces mercenaires. Mogio est un surnom d’origine celte (Holder, 1896-1913, II, col. 610) unique dans notre province, particulièrement présent en Norique et en Pannonie. Il est impossible de déterminer si Mogio est décédé en service ou s’il a terminé son engagement militaire. Datation : la brièveté de l’inscription et l’emploi du nominatif invitent à dater l’inscription du Ier s., au plus tard sous les Flaviens et la transformation de cette cohorte en cohors prima Ligurum. La formule h(ic) s(itus) e(st) étant fréquemment utilisée dans les épitaphes de soldats des cohortes des Gétules et des Marins, présentes à Cemenelum sous les julio-claudiens, permet d’envisager le décès de ce soldat au plus tard sous Néron. 199. Cimiez - Épitaphe de L. Nonius Quadratus, soldat de la cohorte des Marins Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 24 et 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 180 (CIL V, 7892 [Gayet, 1996, n° 444] ; Blanc, 1878, n° 186 ; Laguerre, 1975, p. 64). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). 308 Cemenelum L(ucio) Nonio Quadrato, co[h(ortis)] Naut(icorum). S(extus) Mumius, Q(uintus) Manilius et Cafuenius Rufus 4 d(e) s(uo). L. 2 : Mommsen proposait de rectifier les textes de Gioffredo et d’Adrecchio de S Mumius en 5 (centuria) Mum(mi) Ius(ti) en respectant la construction de la plupart des épitaphes de militaires découvertes à Cemenelum. Cependant, attesté par deux sources, nous rejetons la proposition de Mommsen pour conserver le texte initial. L. 3 : nous restituons Caluenius, connu par quelques exemples en Italie, et repoussons Caluentius proposé par Mommsen. À Lucius Nonius Quadratus, de la cohorte des Marins. Sextus Mumius, Quintus Manilius et Caluenius Rufus (firent élever ce monument) à leurs frais. Sur la cohorte des Marins et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 190. Seul le défunt porte les tria nomina. A. Holder voit en Nonius un gentilice d’origine celte (1896-1913, col. 758) alors que Schulze le présente comme latin (1904, p 424). Employé une seconde fois dans notre province (infra inscr. 235), il est particulièrement présent à Rome et dans les régions italiennes, ce qui nous pousse à adopter une origine latine. Le surnom Quadratus, présent dans le monde celtique mais également en Afrique (Alföldy, 1969, p. 278), apparaît dans notre corpus (supra inscr. 123, 124 et 201) et dans la localité voisine de Nikaia (CIL V, 7906). Le grade de ce soldat n’est pas précisé. La mention de sa centurie révèle qu’il est sans doute mort en service. Les dédicants sont au nombre de trois, les deux premiers étant désignés par des duo nomina première manière quand le troisième l’est par des duo nomina seconde manière. Les liens qui unissaient le défunt aux dédicants sont passés sous silence. Ils étaient sans doute de la même cohorte car rien dans l’onomastique ne laisse envisager des liens familiaux. Sextus Mumius porte un gentilice latin, parfois employé comme surnom, qui apparaît une autre fois à Cimiez (infra inscr. 209). Q. Manilius est désigné par un gentilice latin courant en Italie et dans les provinces. À l’inverse des deux premiers, Caluenius Rufus est désigné par des duo nomina seconde manière, avec un gentilice et un surnom, latins, uniques dans notre corpus. Caluenius se rencontre en petit nombre essentiellement en Italie (CIL V, 8110, 311a et b et CIL X, 3664) et à Rome (CIL VI, 14265 et AE 1999, 304). Rufus se retrouve en grand nombre en Italie et dans les provinces. La disparité est de mise quant à la façon de nommer les différents personnages de cette inscription. Mais aucun ne mentionne sa filiation ou sa tribu. Avaient-ils tous le droit de cité ? Difficile de le déterminer. Pour Quadratus, soit il était citoyen de naissance, soit il a eu la ciuitas au bout de vingt-cinq années de service tout en étant maintenu sous les armes. Pour les autres, l’hypothèse de pérégrins désignés par une dénomination bi-membre n’est pas à écarter. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, l’emploi du datif et l’utilisation de cognomina confirment la datation de cette inscription du Ier s., sans doute la première moitié, période de stationnement de cette cohorte à Cemenelum. 309 Cemenelum 200. Cimiez - Épitaphe de Panes, fils de Masaurus, cavalier d’une cohorte non précisée Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 180 (CIL V, 7893 ; Blanc, 1878, n° 177; Laguerre, 1975, p. 68). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Panes, ! …sauri ! f(ilius), ! Dalmata, ! eques. 4 H(eres) ! b(ene) ! m(erens). L. 1 : M et A en nexus selon Gioffredo et retenu par Mommsen. Nous suivons le savant allemand. Panes, fils de Masaurus, Dalmate (par son origine), cavalier. Son héritier reconnaissant (lui fit élever ce monument). L’origine dalmate de cet auxiliaire est affirmée par les éléments onomastiques. Panes est un nom illyrien (Alföldy, 1969, p. 258). Nous ne le trouvons qu’à cette occasion dans notre corpus. La majeure partie des occurrences se relève en Dalmatie, pour les provinces européennes. Le patronyme est également un nom unique illyrien selon A. Alföldy (1969, p. 240). Panes était membre d’une troupe auxiliaire dont le nom n’est pas précisé. Était-il membre de la cohorte des Ligures comme son compatriote Epicadus Velox (supra inscr. 192) ? Si tel était le cas, sa fonction de cavalier suppose que la cohors Ligurum était equitata, précision qui n’est jamais apportée dans les inscriptions mentionnant cette cohorte mais qui n’était pas nécessairement notée dans des zones où cette troupe était suffisamment connue (Lassère, 2005, p. 785). Dans le cas contraire, Panes a pu être membre d’une aile de cavalerie ou d’une cohorte equitata ayant seulement transité par Cemenelum. Datation : l’emploi du nominatif, l’absence de dédicace aux Mânes et la brièveté du texte datent cette inscription du Ier s., sans doute de la première moitié. 201. Cimiez - Épitaphe de Quadratus, fils de Mutumbal, soldat de la cohorte des Gétules Pierre non caractérisée. Mentionnée pour la première fois par Gioffredo, qui ne précise que le quartier de Cimiez. Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 182 ; Bonifassi, 1804, n° 21 ; Tisserand, 1862, I, p. 40 (CIL V, 7895 ; Blanc, 1878, n° 178 ; Laguerre, 1975, p. 80). Perdue. 310 Cemenelum Quadratus, Mutumbal(is) f(ilius), coh(ortis) Gaet(ulorum). 4 P(ublius) SILM(?), mil(e)s (?) SER. H(eres) ! e(x) ! t(estamento) !. La restitution se fonde sur les quatre lectures faites de ce monument. L. 4: cette ligne a donné lieu à différentes lectures. Adrecchio et Gioffredo proposent PSIVMMILSER avec V et M en nexus. L’abbé Bonifassi donne uniquement les lettres PSIL en les ajoutant à la fin de la ligne 3. L’abbé Tisserand offre la lecture PSILMMIL. Nous ne retenons que les lettres avancées par au moins deux des trois auteurs. Les lettres SER avancées par Gioffredo peuvent correspondre au statut de ser(uus) (que nous ne comprenons pas si les lettres précédentes sont à rattacher au nom et à la fonction de miles du dédicant et héritier), ou au surnom abrégé Ser(uius) dont on ne comprend pas la position après mil(es). Quadratus, fils de Mutumbal, de la cohorte des Gétules. P(ublius) SILM( ?), soldat [---]. Son héritier (fit élever ce monument) selon le testament. Sur la cohorte des Gétules et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 187. Pérégrin, Quadratus porte comme nom unique un surnom particulièrement présent dans le monde celtique et en Afrique (Alföldy, 1969, p. 278), région de recrutement initial de cette cohorte. L’origine africaine est confirmée par le patronyme, présent en nombre sous plusieurs formes proches dans le volume VIII du CIL comme Muttumbal, Muthumbal, Mutthumbal ou Muthunbal. Il est impossible de fournir une restitution complète de la ligne 4. Les premières lettres doivent correspondre à la dénomination de l’héritier de Quadratus. Le P peut être l’abrégé du praenomen P(ublius) ou la première lettre de son nom unique. Aucun nom connu ne commence par les lettres PSI. Dans le cas de duo nomina première manière, les lettres SILM peuvent se corriger en Similinius, Similius, Siminius, Simminius, Similinus, Similis ou Simius (Sölin, Salomies, 1994, p. 171-172 et 404). Dans le cas d’un nom unique, nous pourrions envisager, après correction, Postumianus, Postumillus, Postiminula, Postumius ou Postuminus (Sölin, Salomies, 1994, p. 382). Nous développons les lettres MIL en mil(es), titre porté par de nombreux soldats dans notre corpus et qui peut s’envisager pour l’héritier d’un auxiliaire. Datation : entre le règne d’Auguste et celui de Claude, voire celui de Néron, période de stationnement de cette cohorte à Cemenelum. 202. Cimiez - Fragment d’épitaphe de [---] Primus ( ?), membre de la cohorte des Ligures Fragment de l’angle supérieur droit d’une stèle de calcaire. Pièce de l’ancienne collection Guilloteau (sur cette collection, voir supra inscr. 176). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (antérieurement à la bibliothèque municipale, n° 5, puis au musée Masséna, n° 1340, à partir de 1921). Dimensions : h. : 24 ; l. : 38 ; ép. : 25. Texte de deux lignes. L’inscription est en creux, entourée d’une moulure. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : CIL V, 7953 ; Blanc, 1878, n° 257 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 51. Vu. 311 Cemenelum [--- P]limo, Vol(tinia), [---] ](o)bi(rtis) L[ig(urum)] --- L. 1 : le O de Vol(tinia) est d’une taille inférieure. À [---] Primus, (de la tribu) Voltinia, [---], de la cohorte des Ligures… Sur la cohorte des Ligures et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 192. Cet auxiliaire, dont nous ne connaissons que son surnom numéral couramment employé dans les provinces celtes, est peut-être originaire de l’une des cités de la province de Narbonnaise où les citoyens étaient régulièrement inscrits dans la tribu Voltinia. Cette mention de la tribu établit que Primus avait la ciuitas romana, sans permettre de préciser s’il l’avait de naissance ou s’il l’avait reçue durant son service. Datation : avant la transformation de cette cohorte en cohors prima Ligurum sous les Flaviens. 203. Cimiez - Épitaphe du soldat Quintus, fils de Quintus Stèle de calcaire à sommet arrondi, fragmentée en deux morceaux qui s’assemblent. Une partie de la face antérieure du fragment inférieur a été brisée. Les côtés ont été quelque peu abîmés, mutilant les lettres. Trouvée dans la nécropole de la Voie Romaine en 1962 (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 606). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 6 10 6. Dimensions : h. : 69 ; l. 40 ; ép. : 28. Texte de quatre lignes. H. d. l. : L. 1-4 : 6 ; L. 2-3 : 4,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 56. Vue. Quinto, Q(uinti) ! [f(ilio)], coho’(is) ! Ül( ?), ! [5] M(arci) ! Decimi ! Lia(uris). 4 D(e) " s(uo). 312 Cemenelum Gravure profonde et lettres irrégulières. L. 2 : la mutilation du monument a pu amener la disparition du signe 5, symbole de la centurie, présent dans de nombreuses épitaphes d’auxiliaires après le nom de la cohorte. À Quintus, fils de Quintus, de la cohorte Aul( ?), de la centurie de Marcus Decimius Ligur. À ses frais. Cet auxiliaire est membre d’une cohorte que nous ne pouvons établir (sur ce point, voir infra inscr. 360). Pérégrin, il est désigné par le même idionyme que son père à savoir Quintus, l’emploi d’un praenomen latin comme nom unique étant une pratique courante dans les provinces occidentales. La mention de sa centurie suppose la mort de Quintus en service. Le centurion de Quintus est désigné par les tria nomina en associant un gentilice latin, fréquemment utilisé à travers les provinces occidentales et les régions italiennes et porté dans notre corpus par un patron de collèges dans le cours du IIIe s. (infra inscr. 211), et un surnom rare, Ligur, rencontré une deuxième fois à Cimiez (infra inscr. 334) et une fois à Vence (supra inscr. 87). La formule restreinte d(e) s(uo) se retrouve dans l’épitaphe d’un autre auxiliaire (supra inscr. 199). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et la brièveté du texte incitent à dater le monument du Ier s. de notre ère. 204. Cimiez - Épitaphe de L. Seuerus Iasucten, soldat de la cohorte des Gétules Stèle de calcaire à sommet arrondi. Nombreux défauts sur la surface de la pierre. Trouvée en 1962 dans la nécropole de la Voie Romaine (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 605). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 6 10 4. Dimensions : h. : 105 ; l. : 50 ; ép. : 20. Texte de quatre lignes. H. d. l. : L. 1-2 : 7 ; L. 3 : 6 ; L. 4 : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 52. Vue. L(ucio) ! Seuero Iasucten(i), " 5 Post(umi), ! c˜(ortis) ! Gaû(ulorum). 4 H(eres) ! ex ! t(estamento). Gravure profonde. Points de séparation triangulaires et hedera. L. 3 : ĝ = centuria. O et H ainsi que E et T en nexus. À Lucius Seuerus Iasucten, de la centurie de Postumus, de la cohorte des Gétules. Son héritier (éleva ce monument) selon le testament. Sur la cohorte des Gétules et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 187. Nous ne connaissons pas le grade de cet auxiliaire décédé en service comme le suppose la 313 Cemenelum mention de sa centurie. Désigné par les tria nomina, il porte comme gentilice le surnom Seuerus, pratique rare qui ne se rencontre que quatre autres fois en Occident : deux fois dans la XIe région italienne (CIL V, 6090 et 6612), une fois en Mésie Inférieure (CIL III, 6178) et une fois en Tarraconaise (AE 1973, 299). Le surnom Iasucten est sans doute d’origine africaine comme le laisse penser sa mention dans une inscription de la province de Byzacène (CIL VIII, 23473). Cet auxiliaire a pu être recruté lors de la constitution de cette cohorte dans le territoire des Gaetuli des hauts plateaux d’Afrique du Nord À l’exemple d’autres épitaphes de soldats découvertes à Cimiez, le centurion de Iasucten est désigné par son seul cognomen latin, Postumus, que l’on retrouve utilisé dans une épitaphe de Saint-André-de-la-Roche (infra inscr. 345). Datation : entre le règne d’Auguste et celui de Claude, voire celui de Néron, période de stationnement de cette cohorte à Cemenelum. 205. Saint-Barthélemy - Épitaphe de Sex. Sulpicius Sabinus, vexillaire de la Ire cohorte des Ligures et des Espagnols Citoyens Romains Face antérieure d’une cuve cinéraire de calcaire, taillée autour des limites extérieures du cartouche. Encastrée dans un mur du cloître du couvent de Saint-Barthélemy, à côté de l’entrée. Dimensions : h. : 43,5 ; l. : 92,5 ; ép : non mesurable. Texte de quatre lignes gravé dans un cartouche à double moulure. L’extrémité des deux premières lignes est martelée. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 31,5 ; l. : 80. H. d. l. : L. 1 : 5,7 ; L. 2 : 5,5 ; L. 3-4 : 4. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 ; CIL V, 7896 ; Blanc, 1878, n° 179 ; Baréty, 1909b, p. 250 ; Laguerre, 1975, p. 89-90 (Gayet, 1996, n° 435). Vue. Sex(to) ! Sulpicio, ! Q(uinti) f(ilio), Sabino, ! uexilla ˘ (io) c(o)ho(rtis) ! I ! Lig(urum) et His(panorum) c(iuium) R(omanorum), 5 4 Gratini. H(eres) _(x) t(estamento) h(oc) m(onumentum) h(eredem) s(equetur). Lettres passées à la peinture rouge à une époque postérieure. Certaines penchent à droite. Les S sont mal formés. L. 1 : la ligne se termine par un Q en partie effacé et non par un C comme avancé par le CIL. La partie martelée devait contenir une lettre, vraisemblablement un F. L. 2 : la fin de la ligne est martelée. Elle devait contenir une lettre, un R. L. 3 : le lapicide a gravé un C et non un G. ĝ = centuria. L. 4 : nous proposons un H après Gratini, et non un E archaïque comme le CIL. Une barre transversale se discerne encore. 314 Cemenelum À Sextus Sulpicius Sabinus, fils de Quintus, vexillaire de la Ire cohorte de Ligures et d’Espagnols Citoyens Romains, de la centurie de Gratinus. L’héritier selon le testament (fit élever) ce monument qui le suivra. Trois épitaphes attestent la présence de la Ire cohorte de Ligures et d’Espagnols Citoyens Romains dans le sud de notre province : cette inscription et deux découvertes dans le territoire de Nikaia, dans le Vieux-Nice et la plaine littorale (CIL V, 7900 et ILGN, 5). Deux diplômes établissent le transfert de cette cohorte en Germanie Supérieure en 116, le dernier témoin de l’existence de cette unité étant daté de 134 (CIL XVI, 62 et 80). Par conséquent, cette cohorte est restée en garnison dans les Alpes maritimes de sa constitution au règne de Trajan. Quiritaire de naissance, cet auxiliaire porte les tria nomina. Sulpicius est porté par un citoyen habitant le territoire de Vintium (supra inscr. 138A). Présent régulièrement dans les provinces occidentales, il est absent des autres provinces alpines. Sabinus est le surnom ethnique le plus répandu dans le monde romain (Kajanto, 1965, p. 51 et 186). Sabinus a atteint le grade de porte-étendard pour lequel il avait le rang de duplicarius et touchait une double solde. La mention de sa centurie suggère que Sabinus est mort en service. Le centurion commandant son unité est désigné par un surnom latin rare (Kajanto, 1965, p. 282). La formule funéraire h(oc) m(onumentum) h(eredem) s(equetur) n’est connue que par cet exemple dans notre corpus. Datation : entre la deuxième moitié du Ier s. et 116, année de la première mention de cette cohorte en Germanie Supérieure (Gayet). 206. Cimiez - Épitaphe de Tertius, fils de Docco, soldat de la cohorte des Gétules Pierre non caractérisée. Relevée par Ricolvi sur une marche de l’église des Observants Réformés, dans le quartier de Cimiez. Blanc et Baréty la déclarent perdue. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. Points de séparation (Ricolvi). D’après la pierre : Ricolvi, 1774, n° 13 (CIL V, 7898 ; Blanc, 1878, n° 191 ; Baréty, 1909b, p. 226 ; Laguerre, 1975, p. 80). Perdue. Tertio, ! Docconis f(ilio), ! mil(iti) ! c(ohortis) G[_tul(orum), 5 Galli. Auius. L. 2 : Ricolvi donnait, en fin de ligne, les lettres CCXLTVL. La présence du symbole de la centurie, à la ligne suivante, permet de restituer le nom d’une unité militaire. Les lettres TVL orientent vers la cohorte des Gétules. Nous rectifions la lecture de Ricolvi avec le second C en G, le X en A et le I en E. L. 3 : 5 = centuria. Nous refusons la correction Aulus opérée par Laguerre (1975, p. 81), à partir d’Auius, lu par Ricolvi. À Tertius, fils de Docco, soldat de la cohorte des Gétules, de la centurie de Gallus. Auius (fit élever ce monument). 315 Cemenelum Sur la cohorte des Gétules et son stationnement à Cemenelum, voir supra inscr. 187. Le nom unique de ce soldat est un surnom latin adopté avant tout dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 307-308). Il apparaît plusieurs fois dans notre corpus. Son patronyme est un nom unique d’origine celte (Holder, 1896-1913, col. 1298) qui se rencontre seulement à Alba Pompeia (Mennella, Pistarino 2005, p. 64), dans la IXe région italienne, et à Novare (CIL V, 6621), dans la XIe région italienne. La forme proche Doccius se rencontre à Trèves, en Belgica (CIL XIII, 4192 et 4341). Initialement recrutés en Afrique, les nouveaux membres de cette cohorte ont été ensuite engagés dans les zones où stationnait cette troupe, ce qu’indique l’origine du nom de ce soldat et de celui de son père. Tertius est mort en service comme le suggère la mention de sa centurie. Son supérieur porte le surnom indigène Gallus. Deux autres épitaphes de membres de la cohorte des Gétules nomment un centurion Gallus, sans doute le même officier que celui de Tertius (supra inscr. 187A et B et 189). Le dédicant ne précise pas les liens qui l’unissaient au défunt. Auius est un surnom latin présent en nombre dans les provinces celtiques mais unique dans notre province. Datation : entre le règne d’Auguste et celui de Claude, voire celui de Néron, période de stationnement de cette cohorte à Cemenelum. 207. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Manius Geminus Ingenuus, magistrat et prêtre municipal Plaque de calcaire. Vue la première fois encastrée dans un couloir du monastère (Ricolvi). Ce couloir donne accès à l’église Saint-Pons, aujourd’hui comprise dans le périmètre de l’hôpital Pasteur. Actuellement dans le même lieu. Dimensions : H. : 36 ; l. : 47 ; ép : non mesurable. Texte de sept lignes gravé en creux et entouré d’une moulure. Ch. ép. : h. : 29 ; l. : 41. H. d. l. : L. 1-2 : 2,7 ; L. 3 : 3 ; L. 6-7 : 2,3. D’après la pierre : Ricolvi, 1774, 7 ; CIL V, 7912 ; Blanc, 1878, n° 203 ; Pais, 1884-1888, n° 1023 ; Brun, 1899, p. 258 ; Baréty, 1909b, p. 208-209 ; Laguerre, 1975, n° 63. Vu (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). Mahio Gegino Ingenoo, IIucr(o), macer(doti). 4 Gemina, filia, patri piiss(imo), et Albici[ Materna, marito incomp(arabili). 316 Cemenelum Lecture difficile. La surface du monument est très endommagée. Les lettres sont irrégulières. La gravure s’estompe. Les M ont des hastes externes obliques. Les S et les R sont restreints en largeur. L. 3 : Les interstices présents sur la pierre ont amené le lapicide à disposer les lettres de part et d’autre des creux. Si les lettres CER sont en fin de ligne, les lettres SA, très dégradées, se trouvent quelques centimètres avant, les deux groupes étant séparés par une fissure. L. 4 : la majeure partie de la ligne a disparu. À Manius Geminus Ingenuus, duumvir, prêtre. Gemina, sa fille, à son père très dévoué, et Albicia Materna, à son mari sans égal. La carrière de Manius Geminus Ingenuus est résumée à sa plus haute magistrature, le duumvirat, suivie de lettres mutilées qui ont été différemment interprétées. L’examen du monument et des différents clichés présents au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum nous permet de préciser la lecture. Les lettres CER, clôturant la troisième ligne, sont accompagnées des lettres SA, séparées de quelques centimètres par un accident sur la pierre. Il ne faut donc pas restituer cer(eali), comme le prônait Laguerre qui n’avait pas lu ces lettres, mais sacer(doti), comme l’envisageaient déjà Blanc, Brun et Baréty. Ingenuus n’appartenait pas à la corporation des Cereales, inconnue à ce jour dans les Alpes maritimes, mais avait rempli la fonction de sacerdos. Faute de précisions supplémentaires sur cette prêtrise, la prudence incite à considérer les sacerdotes de Cemenelum comme des prêtres d’un culte public à une ou plusieurs divinités et non les desservants du culte impérial municipal (voir supra l’introduction générale, p. 55). Ce notable est désigné par des duo nomina seconde manière auxquels il a ajouté un supernomen. Le gentilice Manius est présent dans les provinces occidentales et l’Italie du Nord (Alföldy, 1969, p. 97). Le surnom Geminus se rencontre seulement dans cette inscription pour les Alpes maritimae. Il est peu représenté à l’échelle de l’Empire (180 références dans le CIL, hommes et femmes confondus selon Kajanto, 1965, p. 294). Ingenuus est très répandu dans les Alpes maritimes comme dans le reste de l’Empire. Ce supernomen est peut-être le signe de l’adoption de Geminus (Lassère, 2005, p. 105-108). Les dédicantes sont la fille et l’épouse d’Ingenuus. Gemina porte le surnom de son père. Albicia Materna associe un gentilice celtique, dont plusieurs exemples sont présents dans le territoire de Cemenelum, et un surnom latin très répandu dans notre province et dans l’Empire. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif invitent à dater le texte du I s., sans doute de la deuxième moitié. er 208. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de G. Mantius Paternus, décurion, duumvir et flamine municipal Urne cinéraire de pierre en forme de sarcophage, réduite à sa partie antérieure. L’angle supérieur avant droit est brisé. La pierre se délite dans la partie droite du cartouche. Mentionnée dans le vestibule du monastère de Saint-Pons (Ricolvi). Donnée au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum par les moines franciscains en 1962 (Laguerre), n° CIM D 62 M 10 10 2. Dimensions : h. : 77 ; l. : 142 ; ép. : 50. Texte de neuf lignes. L’inscription est entourée d’un cadre mouluré, encadré à droite et à gauche de peltae. Ch. ép. : h : 85 ; l. : 35. H. d. l. : L. 1-2 : 3 ; L. 3 : 2 ; L. 4 : 2,7 ; L. 5-6-8 : 2,5 ; L. 7 : 3,5. D’après la pierre : Ricolvi, 1774, n° 3 ; CIL V, 7913 ; Blanc, 1878, n° 200 ; Baréty, 1909b, p. 206 (FOR 06, 36) ; Laguerre, 1975, n° 61. Vue. 317 Cemenelum [D(is) M(anibus)] G(aii) Manti Patelhi, de]u[rionis], IIuir(i), [fl]a[mi]nis [c]iuit[at]i[s]. 4 Aebutia N_jon[illa, ob] eius erga se adfectioh[em], marito incom(p)ar[\[ili] fecit, 8 cum quo u[ix]i ann(os) XX, m(enses) VIII, d(ies) X. Gravure régulière. Les lettres commencent à s’effacer. La partie droite de l’inscription a disparu sous la désagrégation de la pierre mutilant les lignes 1 à 5 et 7. Les deux premières lignes sont d’une lecture difficile. Traces d’une restauration au ciment à l’extrémité droite. La dédicace aux Mânes devait se trouver sur le couvercle de l’urne. Aux dieux Mânes de Gaius Mantius Paternus, décurion, duumvir, flamine de la cité. Aebutia Nepotilla, pour son amour envers elle, fit (élever ce monument) à son mari sans égal, avec qui je vécus vingt ans ( ?), huit mois, dix jours. G. Mantius Paternus associe la mention de son appartenance à l’ordo à l’énoncé de son duumvirat et de son flaminat. Il est l’un des huit duumvirs et des trois flamines municipaux connus pour la capitale provinciale, ces flamines ayant chacun obtenu le duumvirat. L’ordre de ce cursus laisse supposer que le flaminat de la cité était supérieur au duumvirat. Aucune carrière connue ne comportant le flaminat et la charge de sacerdos, nous sommes dans l’impossibilité d’établir quelle prêtrise représentait le sommet de la carrière municipale. Le gentilice Mantius est d’origine indigène (Holder, 1896-1913, II, col. 411-412). Il est de nouveau présent à Cemenelum (infra inscr. 236 (duo)), dans la cité voisine de Vintimille (CIL V, 7814) et à Arles, en Narbonnaise (CIL XII, 708). Paternus est le surnom le plus porté dans les Alpes maritimae. Il se rencontre en grand nombre dans toutes les provinces celtiques. Aebutia Nepotilla est désignée par un gentilice italien que l’on rencontre une seconde fois à Cemenelum (supra inscr. 184) et régulièrement dans les régions du nord de l’Italie (OPEL I, p. 29-30) et un surnom latin rare symbolisant les liens familiaux, présent une seconde fois dans ce municipe (infra inscr. 248). Datation : la formule ob eius erga se adfection[em] suppose une rédaction au plus tôt dans le cours du IIe s. 209. Cimiez - Épitaphe de Mumius Vomananus, duumvir Couvercle de cuve cinéraire avec acrotères aux quatre angles. Découvert lors de déblaiements faits par les Monuments Historiques dans les thermes du Nord, en 1965, avec dix autres couvercles dont cinq ont des inscriptions (infra inscr. 253, 263, 264 et 312). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 35 ; l. : 81 ; ép. : 55,5. Texte de sept lignes. La dédicace aux Mânes se trouve en dehors du cartouche représenté par un simple liseré. Ch. épi. : h. : 30 ; l. : 49,5. H. d. l. : DM : 5 ; L. 1-6 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 64. Vu. 318 Cemenelum D(is) M(anibus) Mumi Vimah[ni. Ob inmian_g munifi4 cehni[m adlect(o) ^uumuiro, Posnom[ - ? - ]nior f_c(it). L(ocus) ^(atus) ^ (ecreto) d(ecurionum). L’inscription est difficilement lisible. Aux dieux Mânes de Mumius Vomananus. Reçu au rang de duumvir en raison de sa générosité exceptionnelle, Postum[--- ---]nior lui fit (élever ce monument). L’emplacement a été donné par décret des décurions. L’ordo Cemenelensium est intervenu dans l’adlection de citoyens à un rang social élevé. Cela est le cas pour Mumius Vomananus qui a été coopté comme duumvir à la suite des nombreuses générosités dont il a fait preuve envers le municipe, ob insignem munificentiam adlecto duouiro. Cette adlection n’a pas été simplement honorifique puisque Vomananus n’est pas adlectus inter duouiralicios mais semble avoir rempli de façon effective la fonction. Le rang social du défunt explique la décision de l’ordo d’offrir une portion du territoire public pour élever l’hommage. Le gentilice latin Mumius se rencontre une seconde fois dans le corpus de ce municipe (supra inscr. 199). Il est particulièrement présent dans les provinces espagnoles sous la forme géminée Mummius (OPEL III, p. 90). Vomananus est un surnom indigène qui ne se rencontre qu’à Cemenelum, plaidant pour son origine locale. Il est peut-être formé sur le terme gaulois manos, à l’exemple de Vomania (Delamarre, 2003, p. 215). Le dédicant portait sans doute le gentilice Postumius, courant dans les régions du nord de l’Italie et dans les provinces hispaniques (OPEL III, p. 155). L’espace présent sur la pierre permet plus facilement cette restitution que Postum[uleius] ou Postum[ulenius] (Sölin, Salomies, 1994, p. 143). Ce faible espace s’accorde également avec un cognomen court comme [Iu]nior ou [Se]nior plutôt que [Iuue]nior. Datation : l’absence d’épithète d’affliction ou d’affection et l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes poussent à dater cette inscription du IIe s. 210. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de P. Rannius Paternus, duumvir et flamine municipal Couvercle de calcaire d’une cuve cinéraire en forme de toit à double pente. Les quatre angles sont occupés par des acrotères. Découvert au quartier Pasteur, dans le lit du Paillon, pendant les travaux de la construction de la ligne ferroviaire Nice-Coni. Acquis par la Ville en 1914. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (antérieurement au musée Masséna, n° 1003). Dimensions : H. : 40 ; l. : 110 ; ép. : 54. 319 Cemenelum Texte de quatre lignes. Le champ épigraphique est délimité par un cadre mouluré. Les lettres D et M se trouvent de part et d’autre du cadre dans la partie supérieure. H. d. l. : L. 1 : 7 ; L. 2 : 5,5 ; L. 3 : 5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 62. Vu. D(is) M(anibus). P(ublio) ! Rannio, Cf[(udia), P[terno, IIoir(o), fl(amini) ciui(tatis) 4 Cem_h_l(ensium). Her_^em. Le texte est pratiquement effacé. Aux dieux Mânes. À Publius Rannius Paternus, (de la tribu) Claudia, duumvir, flamine de la cité des Cemenelenses. Ses héritiers (firent élever ce monument). P. Rannius Paternus est l’un des huit duumvirs et des trois flamines connus pour le municipe de Cemenelum. Ce ciuis est inscrit dans la tribu Claudia, l’une des deux tribus d’inscription pour les citoyens du municipe (voir supra l’introduction générale, p. 47-48). Désigné par les tria nomina, ce notable porte un gentilice indigène (Holder, 1893-1913, col. 1073) que l’on ne retrouve qu’une fois, à Nîmes, sous la forme Ranius (CIL XII, 3170), et le surnom le plus utilisé dans les Alpes maritimae. Datation : l’absence d’épithète d’affliction ou d’affection et la brièveté de l’épitaphe incitent à dater ce monument de la première moitié du IIe s. 211. Cimiez - Épitaphe de T. Decimius Nepos, prêtre, décurion et patron des trois collèges de la cité de Cemenelum Base de statue en calcaire avec base et couronnement moulurés sur les quatre côtés. Brisée en deux morceaux non jointifs dans le sens horizontal. Les deux parties ont été assemblées au plâtre afin de reconstituer le monument original (la partie manquante représente une hauteur de 11 à 20 cm). Trouvée lors de fouilles dans les thermes du Nord en 1964 (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 604-607). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 64 1 10 1. Dimensions : fragment A : h. : 90 ; l. : 79 ; ép. : 78. Fragment B : h. : 88,5 ; l. : 66 ; ép. : 66. 320 Cemenelum Texte de quatorze lignes. Points de séparation triangulaires. L’inscription est séparée entre le bandeau supérieur du fronton (deux lignes), qui possède des acrotères gravés à chaque extrémité, et la face antérieure du dé entouré d’un cartouche mouluré (onze lignes). H. d. l. : L. 1-2 : 2,5 ; L. 3-6-7-9 : 3,5 ; L. 4-5 : 3 ; L. 11 : 3,3 ; L. 10-12-13 : 3,2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 65. Vue. Pat[r]onus III ! colleg(iorum) ! splehdidiss(imae) ! ciuit[n(is) ! Ceme–l(ensium). T(ito) ! Decimio, 4 Titulliani :l(io), [Q]oir(ina), Nepoti, [--- s]acerd(oti), [---] ^ec(urioni). 8 [Decimius ?] [Titullianus] _n C[---][ Auina, jare12 nt(es), fil(io) dcg“nissimo, posuer(unt). L(ocus) ! d(atus) ! d(ecreto) ! d(ecurionum). ! L’inscription est mutilée dans sa partie centrale pour les lignes 5 à 10. Les lettres sont irrégulières et les lignes ne respectent pas toujours l’horizontalité. Les E ont leur barre transversale supérieure débordant largement à gauche de leur haste verticale. L. 1 : le r de patronus a disparu à la suite d’un accident sur la pierre. L. 2 : N et E en nexus. L. 4 : F et I en nexus. L. 8-9 : les lignes ont totalement disparu. L. 12 : N et I en nexus. Le patron des trois collèges de la splendissime cité des Cemenelenses. À Titus Decimius Nepos, fils de Titullianus, (de la tribu) Quirina, [---] prêtre, [---] décurion. Decimius ( ?) Titullianus et C[---]a Auita, ses parents, à leur fils très digne, élevèrent (ce monument). L’emplacement a été donné par décret des décurions. Sur l’expression tria collegia et sa correspondance avec les collèges des fabri, des centonarii et des dendrophori, voir supra inscr. 172. La volonté de s’attacher des appuis influents parmi les notables du municipe (voire de la province) a entraîné les collèges à rechercher des patroni susceptibles de promouvoir et de défendre leurs intérêts auprès des autorités, tout en faisant preuve de générosité envers eux. Nepos était l’un d’eux. Il est le quatrième patronus connu pour les collèges de Cemenelum (supra inscr. 160, 172 et infra inscr. 212). Membre de l’aristocratie locale, la mutilation de l’inscription ne permet pas cependant de retracer entièrement le cursus de T. Decimius Nepos qui semble en ordre inversé. La mention d’une prêtrise, dont on ne peut déterminer de quelle divinité il s’agit, précède un espace mutilé suivi de la responsabilité de décurion. Le patronat de trois collèges les plus importants du municipe suppose que ce citoyen possédait une 321 Cemenelum fortune conséquente, nécessaire au financement de libéralités envers eux. Nepos est le troisième citoyen de Cemenelum inscrit dans la tribu Quirina (infra inscr. 184 et 226, sur ce point voir l’introduction générale, p. 51). Le gentilice Decimius est fréquemment utilisé à travers les provinces occidentales et les régions italiennes. Il est à nouveau porté dans la capitale provinciale par un centurion d’une cohorte auxiliaire indéterminée (supra inscr. 203). Le surnom Nepos appartient à la catégorie des cognomina symbolisant les liens familiaux, particulièrement choisis par les populations des provinces celtiques. Il se rencontre une seconde fois à Vintium (supra inscr. 113). Le surnom du père du défunt est formé sur le gentilice Titullius. Titullianus est à ce jour un hapax. Le gentilice de la mère de Nepos est impossible à restituer. À l’exemple de son fils, son surnom banal appartient à la catégorie des surnoms symbolisant les rapports familiaux (Kajanto, 1965, p. 18). Datation : la mention des tria nomina et de la tribu pour le dédicant peut dater cette inscription du IIe s. ou du début du IIIe s., ces précisions perdurant plus longtemps chez les notables que chez les simples citoyens. 212. Cimiez - Fragment d’épitaphe à un patron d’un ou plusieurs collèges Autel de pierre avec la partie supérieure et le côté gauche brisés. La base comporte une moulure sur la face antérieure. Conservé dans la villa Garin où Mommsen et Blanc ont été les premiers à l’observer. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 49 ; l. : 21 ; ép. : 56. Texte de six lignes complet à droite. H. d. l. : L. 1-2-3-5-6 : 2,5 ; L. 4 : 3. D’après la pierre : CIL V, 7921 ; Blanc, 1878, n° 212 (FOR 06, 32) ; Laguerre 1975, n° 72. Vu. --[ob adf]_ction(em), [col]leg(ia) [---]ORVM 4 [---]R patrono [opti]go. [D(ecreto)] d(ecurionum). Gravure régulière. L. 1 : le O est d’une taille inférieure. L. 4 : le premier O de patrono est d’une taille inférieure. … en raison de leur affection, les collèges des [---] à leur excellent patron (élevèrent ce monument). (L’emplacement a été donné) par décret des décurions. Seul le rôle de patronus tenu par le défunt peut être restitué avec assurance. Le terme [col]leg(ia) est sans doute à rétablir en deuxième ligne, hypothèse déjà proposée par Laguerre. Nous ne suivons pas l’auteur quant à la restitution [fabr]orum │ [dend]r(ophororum) pour les troisième et quatrième lignes, les collèges des utricularii et des centonarii étant aussi possibles. En dernière ligne, le positionnement du D loin du bord latéral suppose une formule abrégée en deux lettres, d(ecreto) d(ecurionum), plutôt qu’à quatre lettres l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum). 322 Cemenelum 213. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe d’Aelia Maria Sarcophage de calcaire. La cuve est moulurée à la base et brisée en deux morceaux jointifs dans le sens de la hauteur. Le couvercle est en forme de toit à double pente avec des acrotères aux angles. L’acrotère gauche de la face antérieure comporte une ascia. Une double queue d’aronde est sculptée dans la partie supérieure de la face postérieure de la cuve. Trouvé à l’occasion de travaux dans un angle du cloître du monastère de Saint-Pons en 1908 (Rouquette). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 62 M 10 10 1. Dimensions : couvercle : h. : 46 ; l. : 225 ; ép. : 76. Cuve : h. : 69 ; l. : 212 ; ép. : 60. Base : h. : 26 ; l. : 235 ; ép. : 93. La première inscription est gravée sur la face antérieure de la cuve dans un cartouche mouluré (deux lignes). La deuxième inscription est sur la face latérale droite du bandeau du couvercle (deux lignes). La troisième inscription est sur la face latérale droite de la cuve (une ligne). H. d. l. : face antérieure : 5 ; face latérale : L. 1 : 5 ; L. 2-3 : 5,5. D’après la pierre : Rouquette, 1909, p. 259 et pl. XXIV et XXV ; ILGN, n° 7 (FOR 06, 36) ; Laguerre, 1975, n° 80. Vu. Face antérieure de la cuve : Memoriae Aeliae M[lc[e. Certia Marcella `il(ia). L. 1 : espace de 68 cm entre Aeliae et Mariae. À la mémoire d’Aelia Maria. Certia Marcella, sa fille (fit élever ce monument). Face latérale droite du bandeau du couvercle : Memoriae Aeliae. Certia Marcella. À la mémoire d’Aelia. Certia Marcella. Face latérale droite de la cuve : Mariae. À Maria. 323 Cemenelum La foi chrétienne n’est pas expressément précisée pour cette citoyenne. La présence d’une monnaie de Théodose dans le sarcophage ainsi qu’une ascia sur l’un des acrotères du couvercle permettent, selon F. Benoit, d’envisager l’appartenance à la communauté du poisson de cette femme (Benoit, 1966b). Nous sommes circonspect sur ces arguments. L’ascia se retrouve dans notre corpus sur de très nombreux monuments épigraphiques à l’origine païenne indubitable. Elle ne peut être avancée comme élément déterminant. Il en est de même de la dédicace à la memoriae et de la monnaie de Théodose. À l’inverse, l’ensevelissement de ce sarcophage dans la nécropole située sous le monastère de Saint-Pons, lieu supposé de l’inhumation du saint, peut être un argument solide quant à l’appartenance de cette citoyenne à la communauté chrétienne de Cemenelum. Nous ne pouvons cependant trancher. La défunte porte le gentilice impérial Aelia, bien attesté dans le corpus de Cemenelum ainsi que dans celui de la ciuitas Vintiensium, associé au gentilice Maria, parfois utilisé en tant que surnom (plus de quarante références dans OPEL III, p. 59). La dédicante, dont nous ne pouvons préciser le lien familial qu’elle avait avec la défunte, associe un gentilice rarissime (un autre exemple à Nîmes, CIL XII 3842 et 3843) à un surnom latin banal. Datation : fin du IVe s. au plus tôt par le contexte archéologique. 214. Cimiez - Épitaphe d’Aemilius et d’Alexandra Fragment de la partie inférieure d’une urne cinéraire en calcaire à double compartiment. La base est moulurée sur les quatre côtés. La face antérieure comporte deux inscriptions. Les cartouches sont séparés par une fougère en relief. Découvert en 1963, lors de la construction d’un immeuble, avenue du Monastère. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 8 10 1. Dimensions : h. : 54 ; l. : 94 ; ép. : 56. Texte A de trois lignes et texte B de six lignes. Chaque texte est encadré d’un cartouche mouluré. Texte A : ch. ép. : h. : 32 ; l. : 33. H. d. l.: L. 1-3 : 4 ; L. 2 : 3,5. Texte B : ch. ép. : h. : 35 ; l. : 33. H. d. l : L. 1 : 4 ; L. 23-4 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 82 a et b (AE 1981, 609a et b) ; Vismara, 1993-1994, n° 10. Vu. Texte A (gauche) : --[--- Ale-] xah^[ra] se oiua 4 josuit. Le texte est centré. Les A ne sont pas barrés. L. 1 : nous relevons les lettres N et D qui n’ont pas été lues par G. Laguerre et C. Vismara. [---Ale]xandra éleva (ce monument) de son vivant. 324 Cemenelum Texte B (droite) : D(is) [M(anibus)]. Aeg[il]io, Alex[ndra, 4 coniugi incomparabcli, fecit. Texte mieux conservé que celui de gauche. Il est également centré. Lettres irrégulières. Les A ne sont pas barrés. Le monument a subi des dégradations depuis les dernières lectures. L. 1 : nous observons l’angle inférieur gauche d’une lettre qui est sans doute un D. Le décalage de cette lettre vers le centre de la ligne fait supposer, avec Vismara, la formule D(is) M(anibus) et non un L comme proposait par Laguerre. L. 2 : Laguerre et Vismara présentaient un N après AE. Nous proposons un M. La dernière haste conservée n’est pas verticale mais oblique, comme celle du M de la ligne 5. Cette lecture nous permet de rejeter la restitution Aen[ni]o de Laguerre pour proposer Aem[il]io, le défunt étant nommé par un nom unique et non les duo nomina première manière avec le praenomen L(ucio) à la ligne 1 (proposition Laguerre). L. 3 : nous relevons une base d’haste oblique que nous rapprochons de l’haste initiale d’un A. L. 4 : le G est stylisé. Aux dieux Mânes. À Aemilius, Alexandra, à son époux incomparable, fit (élever ce monument). Cette double épitaphe est celle d’une épouse dédiant le monument à son mari et le préparant pour elle-même. Les deux personnages sont désignés par un nom unique qui ne permet pas de conclure avec assurance sur leur statut. L’absence d’une filiation et de la mention d’une tribu suppose un statut servile, l’origine grecque du surnom de l’épouse allant dans ce sens. Cependant le choix d’un nom unique pour désigner des citoyens dans une période où le gentilice ne joue plus son rôle « recognitif de citoyenneté » (Lassère, 2005, p. 103) est aussi envisageable pour une inscription datant alors du IIIe s. Le défunt est désigné par un gentilice banal utilisé en tant que surnom. Cela est régulièrement le cas dans les Espagnes et en Narbonnaise (OPEL I, p. 39). L’épouse est-elle une affranchie ou une membre d’une famille de Nikaia ? Nous ne pouvons le dire. Datation : dès le IIe s par l’abréviation de la dédicace aux Mânes et le IIIe s. dans le cas de citoyens désignés par un nom unique. 215. Saint-Sylvestre - Le Ray - Épitaphe à une inconnue par Albiccia Agathemeris Pierre non caractérisée dont la partie supérieure avait été retaillée pour remploi. Mentionnée dans l’église Saint-Sylvestre (Gioffredo) puis insérée dans l’un des piliers de l’aqueduc du quartier Saint-Silvestre (Blanc). Pais a encore pu la voir et en faire un estampage. Nous n’avons pu la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 23 et 1692, p. 49 (CIL V, 7927) ; Blanc, 1878, n° 247 ; Pais, 18841888, n° 1026 (Laguerre, 1975, p. 136). Perdue (Dessin : E. Pais ; © cliché publié avec l'autorisation gracieuse de la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, bibliothèque (collections Jacques Doucet)). 325 Cemenelum --[--- quae uixit ?] an(nos) [..., d(ies)] LV. Albiccia Aga4 themeris, merentissimv. L. 2 : le chiffre LV peut représenter un nombre de jours. Si les mois avaient été comptés, le total des jours aurait été inférieur à XXX. L. 4 : A et E en nexus. À … qui vécut… années … cinquante-cinq jours. Albiccia Agathemeris, à (celle qui fut) très méritante. Ce fragment d’épitaphe n’offre plus le nom de la défunte. La dédicante associe un gentilice indigène, Albiccia, très présent à Cemenelum et un surnom grec Agathemeris (Sölin, 1996, p. 188), unique dans notre province, qui se retrouve à Lyon (CIL XIII, 2214 et 2255) et à Brescia, dans la Xe région (CIL V, 4390). La forme masculine Agathemerus est plus fréquente (OPEL I, p. 51). L’association gentilice indigène / surnom grec peut être le signe d’un affranchissement récent pour cette citoyenne. Mais la proximité de la localité grecque de Nikaia pousse à la prudence. Agathemeris a pu recevoir la ciuitas en même temps que son mari et choisir, alors, un gentilice indigène connu dans la cité. 216. Cimiez - Épitaphe de D. Albiccius Licinus Antonius Liberalis Urne cinéraire en forme de sarcophage avec un couvercle à double pente. La face antérieure, dont les angles sont ornés d’acrotères, porte à son sommet un fronton triangulaire avec deux oiseaux, séparés par une corbeille de fruits. Ce fronton est séparé de la partie inférieure par un décor ondulé qui se retrouve à la base de l’urne. Deux têtes de satyres occupent les extrémités et, sous le cartouche du texte, une guirlande avec deux oiseaux posés dessus et deux oiseaux également dans les angles inférieurs. Trouvée dans le quartier de Cimiez, ancienne propriété des Carolins (sur cette propriété, voir supra inscr. 191), et transportée près de l’étude de l’avocat Scoffier (Gioffredo). Elle a été achetée en 1786 par un sujet britannique, Charles Townley, qui l’a expédiée avec un grand nombre d’objets dans sa collection privée à Londres. Après sa mort, une grande partie de sa collection a été rachetée par le British Museum. Mommsen mentionne par erreur sa présence à Turin (CIL V, 7925), mais Espérandieu confirme sa présence au British Museum, en 1925. Elle s’y trouve toujours, exposée dans une salle consacrée aux acquisitions de Townley. Dimensions: h. : 34 ; l. : 25 ; ép. : 20. Texte de deux lignes gravé en creux dans un cartouche rectangulaire à triple moulure. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. 5 ; l. : 13. H. d. l. : L. 1-2 : 2 . D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 (CIL V, 7925 ; Blanc, 1878, n° 243 ; Laguerre, 1975, p. 135). D’après une photo : Espérandieu, 1925, n° 6681. D’après le moulage : Morabito, 2006, p. 96 (AE 2006, 762) Vue (Cliché : D. Giglioli ; reproduction non-commerciale avec l’aimable autorisation du British Museum). 326 Cemenelum D(ecimi) Albicci Licini Antoni Liberalis. L’absence d’une dédicace aux dieux Mânes et les noms du défunt au génitif supposent que nous sommes en présence d’un génitif de possession. (Urne) de Decimus Albiccius Licinus Antonius Liberalis. La taille réduite du monument suppose que cette urne n’était sans doute que pour une personne. Le défunt porte, en plus de ses tria nomina, deux surnoms supplémentaires. Le gentilice Albiccius est bien représenté à Cemenelum. Le premier cognomen est latin et se retrouve, à nouveau, à Cimiez (infra inscr. 376). Le deuxième est un gentilice latin, Antonius, qui se retrouve lui aussi à Cimiez (infra inscr. 387 (duo)). Le dernier surnom, Liberalis, unique dans notre province, se rencontre plus particulièrement dans le nord de l’Italie et la Dalmatie (OPEL III, p. 25). Datation : l’emploi du génitif et la brièveté du texte invitent à dater cette épitaphe au plus tôt du début du IIe s. 217. Cimiez - Épitaphe de M. Baebius Ursus Fragment d’un bloc de pierre brisé de tous côtés. L’inscription entière a été trouvée sur la colline de Cimiez, dans les vignes de la propriété de la Galère (Gioffredo). Blanc la déclare perdue (1878, n° 236) mais il présente, dans son supplément de l’épigraphie des Alpes-Maritimes, un fragment trouvé dans les ruines des thermes qui coïncide avec la partie gauche de cette inscription (1882, n° 9). Nous pensons qu’il s’agit d’un fragment de l’inscription donnée par Gioffredo. À nouveau perdu, il a été retrouvé en octobre 1962 lors de nouvelles fouilles (secteur S 7,2), sans que le rapprochement avec l’inscription de Gioffredo ne soit fait. Actuellement au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire Dimensions : inconnues. Texte conservé de quatre lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 (CIL V, 7930 ; Blanc, 1878, n° 236) ; Blanc, 1882, n° 9 ; Pais 1884-1888, n° 1048 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 109. Vu. 327 Cemenelum M(arco) ! Baebio, ! Paterhi ! f(ilio), Claod(ia) ! Vrso. 4 Baebc[ ! Paulina fratri ! optimo. Belle gravure. L. 5: les T étaient d’une taille supérieure (Gioffredo). À Marcus Baebius Ursus, fils de Paternus, (de la tribu) Claudia. Baebia Paulina (fit élever ce monument) à son excellent frère. Baebius est un gentilice latin rencontré à Embrun (supra inscr. 5). Il est particulièrement présent dans les Espagnes, le nord de l’Italie et, à un degré moindre, en Narbonnaise et en Dalmatie (OPEL I, p. 259-261). La moitié des occurrences du surnom latin Ursus se relève dans le IIIe volume du CIL (115 sur 230 selon Kajanto, 1965, p. 329). Il est absent des autres provinces alpines. Paternus est le surnom le plus utilisé dans notre province. Ursus est inscrit dans la tribu Claudia, tribu des citoyens de Cemenelum (voir supra l’introduction générale, p. 47-48). Sa sœur porte un surnom latin qui se retrouve dans le territoire voisin de Nikaia (CIL V, 7928). Le choix du gentilice Baebius pour cette famille peut révéler une promotion au droit de cité pour Ursus et Paulina eux-mêmes ou pour l’un de leurs ascendants sous C. Baebius Atticus, préfet des cités des Alpes maritimes (CIL V, 1838 [ILS 1349 ; Pflaum, 1960, n° 11 et add.] et CIL V, 1839 [AE 1994, 680]). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif permettent de dater cette inscription du courant du Ier s., sans doute de la fin de ce siècle par l’emploi d’optimus. 218. Cimiez - Épitaphe de Sex. Cassius Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre : Gioffredo 1658, p. 24 et 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 180 (CIL V, 7922 ; Blanc, 1878, n° 220 ; Laguerre, 1975, p. 141). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Sex(to) Cassio, L(uci) f(ilio), Cam(ilia), Alb(ensi). Priamus, l(ibertus), f(ecit) d(e) s(uo). À Sextus Cassius, fils de Lucius, (de la tribu) Camilia, Albensis par son origine. Priamus, son affranchi, fit (élever ce monument) à ses frais. 328 Cemenelum Originaire d’Alba Pompeia, dans la IXe région italienne, où les citoyens étaient inscrits dans la tribu Camilia, Sextus Cassius porte les duo nomina première manière. Ce gentilice banal se retrouve dans trois autres inscriptions de la province (infra inscr. 69, 160 et 252). Cassius est honoré par son affranchi qui n’est désigné que par son surnom grec tiré de l’épopée (vingt-et-une occurrences chez des esclaves de Rome selon Sölin, 1996, p. 343). Ce surnom ne se rencontre qu’à cette occasion dans les Alpes maritimes. Datation : les duo nomina première manière, l’emploi du datif, l’abréviation de libertus en l. et l’absence de dédicace aux Mânes invitent à dater cette épitaphe du Ier s., plus particulièrement de la première moitié. 219. Saint-Barthélemy - Épitaphe de Cattia Eucarpia Cuve d’un sarcophage de pierre mouluré à la base sur les quatre côtés. A servi postérieurement comme bassin d’une fontaine (trou d’évacuation des eaux sur la face avant). La partie inférieure droite conserve une restauration au ciment gris qui cache la fin de l’inscription. La face antérieure est parcourue par plusieurs fissures. Encoches sur le sommet des faces latérales afin de recevoir le couvercle. Trouvée dans le couvent des Capucins, quartier Saint-Barthélemy, où elle servait d’auge (Gioffredo). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 15 10 2 (anciennement au musée Masséna). Dimensions : h. : 72 ; l. : 214 ; ép. : 73. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1 : 10,5 ; L. 2 : 9,5 ; L. 3 : 8. D’après la pierre : Gioffredo 1658, p. 23 ; CIL V, 7932 ; Blanc, 1878, n° 222 ; Pais, 1884-1888, n° 1027 ; Baréty, 1909b, p. 252 (FOR 06, 33) ; Laguerre, 1975, n° 87. Vue. Memoriae C[ttiae Eucarpiv, coniugis optimae. C(aius) Multelius Secundinus, marcn(us), `[e]](it). Lettres de bonne facture. Appendices aux extrémités des barres transversales des E. Les R ont des barres obliques sinueuses. Les A sont légèrement penchés vers la gauche. Les arrondis des O et des C sont imparfaits. L. 1 : A et E en nexus. L. 3 : en bordure de la restauration, nous observons le sommet d’un T, d’un F et d’un C. Les deux dernières lettres visibles sont espacées de la largeur d’une lettre, espace qui devait contenir, avant la restauration, un E. À la mémoire de Cattia Eucarpia, son excellente épouse. Gaius Multelius Secundinus, son mari, fit (élever ce monument). 329 Cemenelum La défunte est désignée par le gentilice celte Cattia (Ellis Evans, 1967, p. 171-173) présent en nombre dans les régions italiennes et dans les provinces occidentales. Nous ne le rencontrons qu’à cette occasion pour les Alpes maritimae. Le surnom Eucarpia, d’origine grecque, est porté par de nombreux esclaves à Rome (Sölin, 1996, p. 465). Cependant il ne faut pas conclure immédiatement à un statut d’affranchi pour cette femme. La proximité entre Cemenelum et Nikaia autorise à envisager qu’Eucarpia est originaire du comptoir marseillais. Son époux porte un gentilice celte (Holder, 1896-1913, col. 619) connu par une seule autre inscription dans le territoire voisin d’Antipolis (ILN, Antibes, 83). Les formes Multilius et Moltelius sont également attestées dans le chef-lieu antibois (ILN, Antibes, 12 et 82). Ces exemples supposent une origine locale. Le surnom latin Secundinus est banal et se rencontre particulièrement dans les provinces celtiques (sur Secundus et ses dérivés, voir Dondin-Payre, 2001b, p. 537-595). Datation : la sobriété du texte, la présence d’une seule épithète et de memoria peuvent faire remonter ce monument à une date haute dans le IIe s. 220. Cimiez - Épitaphe de C. Caudius Chryseros Stèle de calcaire coquillier dont le sommet n’est arrondi que sur la face antérieure. Trouvée lors des fouilles de la nécropole de la Voie Romaine en 1968. Chez M. Deila à Blausasc jusqu’en 1979. Actuellement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 79 6 10 2. Dimensions : h. : 119 ; l. : 129 ; ép. : 25. Texte de quatre lignes. H. d. l. : L. 1 : 6 ; L. 2 : 5,5 ; L. 3-4 : 5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 88. Vue. C(aio) Cau^io, C(aii) `(ilio), Pof(lia), Chrsserosi. 4 E(x) t(estamento). Les C et les O sont très arrondis. L. 3 : le I est d’une taille supérieure. À Gaius Caudius Chryseros, fils de Gaius, (de la tribu) Pollia. En exécution du testament. Ce citoyen est inscrit dans la tribu Pollia. Inconnue dans notre province, cette tribu est celle de plusieurs cités de la IXe région italienne : Forum Germanorum, Pollentia, Industria, Hasta et Forum Fului. Chryseros est peut-être originaire de l’une de ces ciuitates. 330 Cemenelum Le gentilice Caudius est un hapax. Le surnom grec Chryseros se rencontre dans les régions limitrophes de Narbonnaise et du nord de l’Italie (OPEL II, p. 55) ainsi qu’à Rome (Sölin, 1996, p. 236). Régulièrement porté par des esclaves et des affranchis, il est sans doute ici le symbole d’un passé servile pour ce citoyen ou son père. Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et la brièveté de l’inscription poussent à dater l’inscription du Ier s. ap. J.-C., peut-être de la première moitié. 221. Cimiez - Épitaphe d’un inconnu, fils de Claudius Gallus ( ?) Pierre non caractérisée, brisée dans sa partie gauche. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 (CIL V, 7934 ; Blanc, 1878, n° 252 ; Laguerre, 1975, p. 143). Perdue. --[Claudio ---]TINO, ! Claud(i) ! Galli [f(ilio) ?, ---] … [Claudius …]tinus, fils ( ?) de Claudius Gallus, … Seul un possible patronyme, formé par des duo nomina seconde manière, est restituable. Le gentilice Claudius est présent dans notre corpus en nombre réduit pour une cité qui a obtenu le droit latin sous l’empereur Claude. Gallus est un surnom ethnique, d’origine celte, que nous rencontrons, pour notre corpus, uniquement dans le territoire de Cemenelum. Il est particulièrement présent dans les régions d’Italie du Nord, les Espagnes et la Lusitanie pour les provinces occidentales (OPEL II, p. 160). Les lettres –tinus peuvent évidemment se rapporter à de nombreux cognomina. 222. Cimiez - Épitaphe de Clementilla Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Adrecchio est le dernier à l’avoir vue. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 ; Adrecchio, 1694, p. 180 (CIL V, 7936 ; Blanc, 1878, n° 234 ; Laguerre, 1975, p. 144). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). 331 Cemenelum Clementillae (Vera ?) qu(a)e ! uixit ! ann(os) ! XV, ! m(enses) ! V, ! d(ies) ! V. [---] Vera, ! mater, ! fil(iae) ! piissimae, 4 [et] Moccia ! Vera, ! matri, posuerunt. L. 3 : nous corrigeons le P donné par Adrecchio en et. À Clementilla (Vera ?) qui vécut quinze ans, cinq mois, cinq jours. [---] Vera, sa mère, à sa fille très dévouée, et Moccia Vera, à sa mère, élevèrent (ce monument). La défunte porte un surnom latin vraisemblablement utilisé en tant que gentilice. L’emploi du surnom Vera pour désigner sa mère et sa fille autorise à le restituer pour la défunte. Ce surnom latin est fréquemment utilisé en milieu celtique et se rencontre dans d’autres épitaphes de notre corpus (supra inscr. 7 et infra inscr. 241). Le gentilice Moccia est un nom d’origine celte (Holder 1893-1913, col. 603-604) dérivé de Moccus, Mocus ou Mocco, qui rappelle peut-être la racine gauloise mocco- « porc, sanglier » (Forier, 2001, p. 505-506) Il est essentiellement localisé dans les Alpes maritimes et les IXe et XIe régions d’Italie. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, l’emploi du datif et la présence de piissimus suggèrent une datation dès la seconde moitié du Ier s. 223. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Domitia Helias par T. Galerius Eutyches, sévir augustal Fragment représentant la partie gauche d’un couvercle de pierre, à double pente, d’une urne à incinération. La partie droite a disparu, vraisemblablement sciée. La partie supérieure droite est brisée. L’inscription se trouve dans un cartouche mouluré, encadré d’une queue d’aronde à gauche. Trouvé sur la colline de Cimiez au XIXe s., inséré dans le mur d’un jardin (Millin). Récupéré par M. Guilloteau pour sa collection privée. Transféré avec les autres pièces de cette collection dans les locaux de la bibliothèque municipale après son acquisition par la mairie. Envoyé ensuite au musée Masséna et, depuis 1960, présent dans le musée d’archéologie de Nice-Cemenelum (n° CIM D 60 M 2 10 1). Dimensions : h. : 50,5 ; l. cons. : 67 ; ép. : 63,5. Texte de sept lignes. Ch. ép. : H. : 35,5 ; l. cons. : 40. H. d. l. : L. 1-2 : 6 ; L. 3-5 : 4 ; L. 6-7 : 3,5. D’après la pierre : Millin, 1807, II, p. 555 ; CIL V, 7909 ; Blanc, 1878, n° 204 ; Pais, 1884-1888, n° 1020 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 68. Vu. 332 Cemenelum D(is) [M(anibus)]. T(itus) G[f_l[ius] Euty]b[es], 4 IIIIIIuir Aug(ustalis), Domiti[_ H_liadi, urorc merentcsm(imae). La gravure est peu profonde. Les lettres sont régulières. L. 1 : le D présent dans la queue d’aronde gauche suggère un M à droite. Aux dieux Mânes. Titus Galerius Eutyches, sévir augustal, (fit élever ce monument) à Domitia Helias, son épouse très méritante. Après M. Rufinius Felix, auteur d’une dévotion envers Mars Vintius à Vence (supra inscr. 70), T. Galerius Eutyches est le second sévir connu nommément pour Cemenelum. Honoré par son épouse, Eutyches est désigné comme IIIIIIuir aug(ustalis). Dans la capitale des Alpes maritimae, ce collège officiel de six membres, chargé d’honorer le numen de l’empereur par l’organisation de banquets et de ludi (Duthoy, 1978, p. 1265-1277), est attesté par quatre inscriptions. Ces témoignages se répartissent de façon égale entre les mentions du seul collège et celles de ses membres. L’examen des premiers laisse paraître des seuir(i) aug(ustales) u[rb]ani et de simples IIIIIIuiri (supra inscr. 173). Selon R. Duthoy, ces deux appellations ne désigneraient pas toujours un seul et même collège, mais parfois deux corporations différentes (1976, p. 207-214). Si notre propos n’est pas d’infirmer ou de confirmer la thèse de l’auteur, nous pouvons affirmer pour notre zone de recherche que le terme sévir est synonyme de sévir augustal. Les deux mentions collectives (inscr. 173 et 317) font partie d’inscriptions précisant les générosités offertes par des notables aux différentes composantes de la cité (décurions, collèges, officiales, populus). La « parenté » entre ces textes dans l’énumération de ces différentes composantes incite à ne voir dans ces appellations qu’un seul et même collège, seuiri n’étant qu’une abréviation de seuiri augustales. Galerius est un gentilice latin peu fréquent en Occident. Il apparaît dans l’une des inscriptions incertaines du territoire vençois (supra inscr. 152). Le surnom grec Eutyches est bien représenté dans la population servile de Rome (Sölin, 1996, p. 434-435). La mutilation du monument n’interdit pas d’envisager la forme Eutychus. Le gentilice Domitia est fréquent dans le corpus des provinces occidentales et particulièrement dans la cité de Vence pour les Alpes maritimae. Helias est un surnom grec, tiré de la mythologie, présent lui aussi parmi les esclaves de l’Urbs (Sölin, 1996, p. 299). Pour ce couple, l’association gentilice italien – surnom grec suppose une naissance servile et l’obtention du statut de libertus, catégorie où étaient principalement recrutés les seuiri augustales (Duthoy, 1978, p. 1264). Cependant, la proximité de la localité de Nikaia n’écarte pas la possibilité que ces personnes étaient originaires du comptoir marseillais. Datation : l’abréviation de la dédicace aux Mânes et la sobriété du texte autorisent à dater l’inscription dès la première moitié du IIe s. 333 Cemenelum 224. Cimiez - Fragment d’épitaphe de Domitia Paterna Fragment supérieur d’un autel de pierre dont le sommet est brisé sur plusieurs côtés. La disparition de la partie inférieure de cet autel a éliminé la fin de l’inscription. Trouvé lors des fouilles des thermes du Nord en 1958, dans le comblement de la natatio. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 60 1 10 1. Dimensions : h. : 80 ; l. : 57 ; ép. : 54. Texte de trois lignes. Le champ épigraphique est inséré dans un cartouche mouluré. Ch. ép. : h. cons. : 21,5 ; l. : 39. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 91. Vu. Domitiae, Paterni fil(iae), Paternae, --- Lettres de bonne facture. À (ou de) Domitia Paterna, fille de Paternus, … Ce fragment d’épitaphe permet de restituer l’onomastique de la défunte, citoyenne, qui porte un gentilice latin répandu dans les provinces (et déjà rencontré dans la ciuitas Vintiensium) associé au surnom le plus répandu dans les Alpes maritimae, qu’elle partageait avec son père. L’état fragmentaire du monument ne permet pas de préciser si une formule aux dieux Mânes ornait la partie supérieure de l’autel. 225. Cimiez - Épitaphe de Dugia, fille d’Albialus, de P. Ventrius Maximus et Q. Ventrius Clemens Stèle de calcaire à sommet arrondi. La face antérieure est polie. Trouvée dans la nécropole de la Voie Romaine en 1962. Musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM F 62 6 10 5. Dimensions : h. : 85 ; l. : 47 ; ép. : 3. Texte de huit lignes. Points de séparation triangulaires et hedera. L. 3. H. d. l. : L. 1 : 6 ; L. 2 : 5 ; L. 3 : 4 ; L. 4 : 3 ; L. 5-8 : 2,5 ; L. 6-7 : 2. D’après la pierre : Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 606 (AE 1964, 241) ; Laguerre, 1975, n° 94. Vue. 334 Cemenelum Dugiae, Albiali ! f(iliae), ! matri, ! P(ublio) " Ven{e} 4 trio ! Maximo, Q(uinto) Ventrio Clemeœi, fratlibus, L(ucius) ! Ventrius ! Celer 8 fecit. Lettres irrégulières. Les barres transversales des E et des F montent vers le haut. L. 1 : l’horizontalité de la ligne n’est pas respectée. L. 3 : un E en nexus avec le N a été gravé par erreur par le lapicide, le gentilice Ventrius étant reproduit aux lignes suivantes. L. 5 : le Q est d’une taille supérieure. N et T de Clementi en nexus. L. 7 : le L pour le praenomen est d’une taille supérieure. À Dugia, fille d’Albialus, sa mère, à Publius Ventrius Maximus, à Quintus Ventrius Clemens, ses frères, Lucius Ventrius Celer fit (élever ce monument). Si les trois frères ont la ciuitas romana, leur mère est désignée par un nom unique suivi de son patronyme, symbole d’un statut de pérégrin. Cette mère est sans doute décédée avant l’obtention de la citoyenneté par ses fils. Vivante, elle aurait acquis en même temps que ses enfants la citoyenneté, que ces derniers l’aient reçue per honorem ou uiritim (Chastagnol, 1995, p. 105). Dugia est un nom d’origine celte (Holder, 1896-1913, col. 1365 et Ellis Evans, 1967, p. 447-448) connu comme nom unique dans la capitale des Alpes cottiennes et dans la XIe région italienne (CIL V, 6908 et 7306). Le patronyme Albialus est un hapax formé sur la racine alb- (Ellis Evans, 1967, p. 302-303) à l’origine du gentilice Albiccius, fréquent dans notre province. Les trois frères portent le gentilice rarissime Ventrius qui se rencontre seulement en Italie, à Rome (CIL VI, 8707) et dans le Samnium (AE 1959, 283), ce qui suppose une origine latine. Leurs surnoms sont des cognomina latins déjà connus dans les Alpes maritimae et que l’on retrouve fréquemment dans les provinces. Le choix de surnoms latins banals manifeste la volonté pour de nouveaux citoyens d’adopter pleinement la latinisation. Nous ne pouvons expliquer le silence de l’épitaphe sur le père de ces trois citoyens. Datation : le type de monument, l’absence de dédicace aux Mânes et la brièveté de l’épitaphe incitent à dater la stèle du Ier s. ap. J.-C. 226. Cimiez - Épitaphe de P. Etereius Qu[adratus] Pierre non caractérisée. Trouvée en 1658 dans le quartier de Cimiez, dans les vignes de la Galère (Gioffredo), propriété appelée ensuite Ferreiro (Millin, 1807, II, p. 551) et voisine de la maison du comte de Bausson (Bonifassi). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. 335 Cemenelum Texte de huit lignes. Points de séparation (Gioffredo). D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 47 ; Bonifassi, 1808, n° 47 (CIL V, 7937 ; Blanc, 1878, n° 235 ; Laguerre, 1975, p. 147). Perdue. P(ublio) ! Etereio, ! M(arci) Eterei ! Do«stici ! f(ilio), ! Quirina, 4 Qu[adrato?], C [---]M [---]M[---], P(ublius) Etereius Lius 8 d(edit) ! d(edicauit). L. 2 : M et E en nexus. À Publius Etereius Quadratus (?), fils de Marcus Etereius Domesticus, (de la tribu) Quirina, … Publius Etereius Lius ( ?) fit don (de ce monument) et le dédia. Les Etereii apparaissent dans deux inscriptions de la localité voisine de Nikaia (CIL V, 7906 et 7918). Ces textes établissent que la famille faisait partie des notables de Cemenelum, l’un de ses membres ayant fait partie de l’ordo Cemenelensium (CIL V, 7918). En dehors de Nikaia et de Cemenelum, le gentilice latin Etereius ne se retrouve pas dans les Alpes maritimae. Nous restituons Quadratus comme surnom, sans omettre que Quartus, Quartinus, Quintus, Quintinus ou Quintilianus (pour ne prendre que des cognomina apparus dans notre corpus) sont également possibles. Mais Quadratus est en usage dans cette gens, d’après l’inscription de Nikaia (CIL V, 7906), ainsi qu’à proximité immédiate des Alpes maritimes, à Châteauneuf-de-Grasse dans le territoire d’Antipolis, d’après un sceau portant la mention d’un P. Etereius Quadratus (CIL XII, 5690 42). Ce cognomen est particulièrement présent dans le monde celtique mais également en Afrique (Alföldy, 1969, p. 278). Fait rarissime dans notre province (avec inscr. 221), la filiation du défunt est exprimée par la séquence onomastique de son père, usage en revanche fréquent dans les provinces africaines (Lassère, 2005, p. 88). Ce rappel devait faire rejaillir sur le fils le prestige du père. Ce dernier porte le surnom Domesticus, unique dans les Alpes maritimes et dont A. Alföldy montre qu’il était porté surtout par des esclaves et des affranchis (1969, p. 190), signe, peutêtre, que notre homme était un libertus. Quadratus est le troisième citoyen de Cemenelum inscrit dans la tribu Quirina (sur cette tribu, voir l’introduction générale, p. 51). Le dédicant ne précise pas son lien avec le défunt. Membre de la même famille, P. Etereius Lius porte lui aussi les tria nomina avec, comme cognomen, un hapax qui est peutêtre formé sur l’adjectif grec λειος, lisse, poli. Était-il son affranchi ? Ou la présence de cette famille dans le territoire de Nikaia peut-elle laisser supposer une origine grecque ? Nous ne pouvons répondre. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif invitent à dater cette épitaphe du Ier s. 336 Cemenelum 227. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Flauia Bassilla par Aurelius Rhodismianus, affranchi de l’empereur et greffier de la province des Alpes maritimes Plaque de marbre blanc rectangulaire à l’angle supérieur droit brisé. Découverte conservée dans le vestibule du monastère de Saint-Pons (Gioffredo). Perdue puis retrouvée dans le monastère en 1962 (Laguerre). Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° CIM F 62 21 10 3. Dimensions : h. : 39 ; l. : 88 ; ép. : 7. Texte de huit lignes. Points de séparation triangulaires. Une ascia et un niveau de maçon encadrent la première ligne. H. d. l. : 7. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 237 ; Gioffredo, 1658, p.18 ; CIL V, 7882 et add. p. 931 ; Blanc, 1878, n° 170 ; Pais, 1884-1888, n° 1018 ; Baréty, 1909, p. 208 (FOR 06, 36) ; Boulvert, 1974 ; Laguerre, 1975, n° 45. Vue. ( M(e)m(oriae) ˚ Flauiae Bassillae, ! coniug(is) ! carissim(ae), ! dom(o) Roma, ! mirae ! erga marit(um) amoris ! adq(ue) ! cast(i)tat(is) (!) 4 femin(ae), ! quae uixit ! ann(is) ! XXXV, ! m(ensibus) ! III, ! dieb(us) ! XII. Aurel(ius) ! Rhodismianus !, Aug(usti) ! lib(ertus), ! comm(entariensis) ! Alp(ium) ! map(i)t(imarum), (!) et ! Aurel(ia) ! Romula, ! filia, ! inpatientissim(o) ! dolore eius adflicti adq(ue) ! desolat(i), cariss(imae) ac merent(issimae) fec(erunt) et 8 ! s(ub) a(scia) ded(icauerunt). ! Les lettres sont régulières et bien gravées. Une ascia est gravée à l’angle supérieur gauche et un niveau de maçon est gravé à l’angle supérieur droit. L. 3 : le second A de cast(i)tat(is) est d’une taille inférieure. L. 5 : map(i)t(imarum) pour mar(i)t(imarum). L. 6 : inpatientissimo pour impatientissimo. Le E de dolore est d’une taille inférieure et se situe dans la partie supérieure de la ligne. À la mémoire de Flauia Bassila, son épouse très chère, originaire de Rome, femme admirable par son amour pour son mari et par sa pureté, qui vécut trente-cinq ans, trois mois, douze jours. Aurelius Rhodismianus, affranchi de l’empereur, greffier (de la province) des Alpes maritimes, et Aurelia Romula, leur fille, affligés d’une douleur intolérable et abandonnés, firent (élever ce monument à leur défunte) très chère et très méritante et le dédièrent sous l’ascia. 337 Cemenelum Flauia Bassila, originaire de Rome, est décédée à Cemenelum alors qu’elle avait suivi son époux dans sa nouvelle affectation. Comm(entariensis) Alp(ium) map(i)t(imarum), Aurelius Rhodismianus, affranchi impérial dont la présence dans notre province est envisagée entre les règnes de Marc Aurèle et de Gallien, était chargé du secrétariat de l’administration fiscale auprès du gouverneur. Cette tâche consistait en la conservation des documents écrits qui pouvaient être demandés pour des contrôles, des réclamations ou des procès. G. Boulvert range ce fonctionnaire impérial dans le bas de la hiérarchie des secrétaires affranchis et suppose qu’il a rempli une carrière dans la seule spécialité de commentariensis (Boulvert, 1974, p. 87). La défunte et son mari portent des gentilices impériaux courants, pratique somme toute courante chez les liberti. Le surnom Bassila, forme géminée de Basila, se rencontre régulièrement dans les provinces occidentales et particulièrement à Rome, cité d’origine de la défunte. Le surnom du mari, Rhodismianus, se relève une seule fois, dans la population servile de l’Urbs (CIL VI, 7367). La fille est désignée par un surnom tiré du nom légendaire du fondateur de Rome et particulièrement rare chez les femmes (Kajanto, 1965, p. 179). La formule s(ub) a(scia) ded(icauerunt) apparaît seulement dans cette épitaphe pour notre corpus. Datation : la dédicace sous l’ascia et l’emploi de plusieurs superlatifs permettent de dater l’inscription de la seconde moitié du IIe ou de la première moitié du IIIe s., l’abondance verbale incitant à privilégier la fin du IIe ou la première moitié du IIIe s. 228. Cimiez - Épitaphe d’Heluia Paterna Autel en calcaire avec base et couronnement moulurés sur les quatre côtés. La partie supérieure droite est brisée sur la moitié de sa hauteur. Trouvé sur la colline de Cimiez et conservé dans la villa Garin (CIL). Transféré ensuite au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 5 10 1. Dimensions : h. : 120 ; l. : 70 ; ép. : 70. Texte de sept lignes. Le champ épigraphique en creux est entouré de moulures. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : CIL V, 7910 ; Blanc, 1878, n° 207 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 98. Vu. Heluiae, M(arci) [f(iliae)], Paterna_. Ex testameœ(o) 4 ipsius, Af\c]]c[ Materna, heres. L(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum). 338 Cemenelum Lettres régulières, texte aéré. L. 3 : le N et le T de testament(o) en nexus. L. 5 : l’ensemble du texte est effacé dans sa partie centrale par une incision dans la pierre. À Heluia Paterna, fille de Marcus. Selon son testament, Albiccia Materna, son héritière (fit élever ce monument). L’emplacement a été donné par décret des décurions. La défunte porte un gentilice latin déjà apparu dans notre corpus (supra inscr. 26 (duo)). Heluia est particulièrement présent dans le sud de la Gaule, le nord de l’Italie (Alföldy, 1969, p. 89) et les provinces espagnoles (OPEL II, p. 176-177). Le surnom Paterna est le plus répandu dans notre province. La dédicante est désignée par un gentilice exclusivement rencontré dans le territoire de Cemenelum (supra inscr. 188) et dans celui de la localité voisine de Nikaia (CIL V, 7960). Le surnom Materna est régulièrement employé dans les Alpes maritimae. Comme un grand nombre de surnoms symbolisant les liens familiaux, il est fréquemment utilisé dans les provinces celtes. Les liens qui unissaient la défunte à la dédicante sont passés sous silence. L’inhumation a été autorisée sur le domaine public par l’ordo. Cette décision peut s’interpréter comme le signe que la famille d’Heluia Paterna devait avoir une certaine importance dans le municipe de Cemenelum ou que la cité avait décidé de créer une nécropole sur un terrain public, le droit d’ensevelir les premiers défunts nécessitant l’autorisation des décurions. Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes, l’emploi du datif et la sobriété du texte datent cette épitaphe du Ier s. 229. Cimiez - Épitaphe de Ti. Iulia Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, dans la propriété des Carolins (Solier). Sur cette propriété, voir supra 191. Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 ; Gioffredo, 1692, p. 49 (CIL V, 7938 et add., p. 931 ; Blanc, 1878, n° 241 ; Laguerre, 1975, p. 156). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). M(arcus) Iulius Martia(l)is, Ti(beriae) Iuliae, piis(simae), 4 pater. Marcus Iulius Martialis, à Tiberia Iulia, très dévouée, son père (fit élever ce monument). Le dédicant porte les tria nomina, en associant le gentilice impérial Iulius, bien représenté dans notre province, et un surnom, Martialis, unique dans notre corpus mais qui apparaît de façon fréquente dans les provinces celtes et le nord de l’Italie (OPEL III, p. 60). La défunte est désignée par des duo nomina première manière. Elle porte un praenomen, usage exceptionnel en Occident (Lassère, 2005, p. 85-86) que nous relevons cependant une 339 Cemenelum autre fois dans notre corpus (infra inscr. 248) ainsi qu’à Nikaia (CIL V, 7918). Le fait que cette citoyenne porte le prénom et le nom de l’empereur Tibère nous renseigne sur l’obtention du droit de cité par sa famille. La dénomination de Tiberia cherche sans doute à rappeler une romanisation bien ancrée, avec une ciuitas romana acquise dans les générations précédentes. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif datent cette épitaphe du er I s. 230. Cimiez - Épitaphe de Iulia Tertia Stèle en calcaire à sommet arrondi. La surface est érodée. L’arête antérieure droite du sommet est légèrement mutilée. Trouvée lors des fouilles de la nécropole de la Voie Romaine en 1962 (Gallia, XXII, fasc. 2, 1964, p. 606). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 6 10 8. Dimensions : h. : 154 ; l. : 63 ; ép. : 23. Texte de quatre lignes. H. d. l. : L. 1 : 6 ; L. 2-3 : 4,2 ; L. 4 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 101. Vue (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). P(ublius) Urgulanius Sabinus, Iuliae, Firmi f(iliae), Ter‚v, 4 uxori. Gravure peu profonde et régulière. L. 3 : T et I ainsi que A et E en nexus. Publius Urgulanius Sabinus, à Iulia Tertia, fille de Firmus, sa femme. Le dédicant porte un gentilice latin qui se rencontre particulièrement dans le centre et le sud de l’Italie (Alföldy, 1969, p. 130) ainsi qu’un surnom latin banal rencontré deux autres fois à Cemenelum (supra inscr. 174 et 205). La défunte porte le gentilice impérial Iulius et le surnom Tertius, employé particulièrement dans les provinces celtiques. Ces éléments se rencontrent régulièrement dans notre corpus. Il en est de même du patronyme Firmus présent une autre fois à Cemenelum (supra inscr. 189). Datation : la brièveté de l’inscription, l’absence de dédicace aux dieux Mânes et le type de monument supposent une datation du Ier s., peut-être de la première moitié. 231. Cimiez - Épitaphe de Ti. Iulius Faustus, affranchi de Tiberius Iulius Fr[---], soldat de la cohorte des Marins Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans autre précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. 340 Cemenelum Texte de trois lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 24 et 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 180 (CIL V, 7887 [Gayet, 1996, n° 443] ; Blanc, 1878, n° 188 ; Laguerre, 1975, p. 65). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Ti(berio) Iulio, Ti(berii) [I]ulii Fr(?), mi[l(itis)] duplic(arii) c˜(ortis) Naut(icorum) lib(erto), Fausto, patronus. L. 2 : O et H en nexus. À Tiberius Iulius Faustus, affranchi de Tiberius Iulius Fr( ?), soldat à double solde de la cohorte des Marins, son patron (fit élever ce monument). Le défunt n’est pas un soldat de la cohors Nauticorum, mais l’affranchi d’un sousofficier de cette unité. Selon l’usage, Faustus a pris le praenomen et le gentilice de son patron. Son cognomen est un surnom latin banal, unique dans la province. Cette épitaphe atteste qu’un auxiliaire pouvait avoir un esclave durant son temps de service. La séquence onomastique Ti(berius) Iulius indique que ce duplicarius a obtenu son droit de cité par faveur de l’empereur Tibère, sans doute après vingt-cinq années de service. Il est resté sous les armes ensuite, usage courant avant la réforme claudienne de 52. Son surnom n’est pas restituable. Les lettres Fr- peuvent commencer cinquante-trois cognomina (Sölin, Salomies, 1994, p. 334-335), dont Fronto, Frequentianus et Fructuosus, déjà apparus dans notre corpus. Son rang de duplicarius lui assurait de toucher une double solde sans que l’on sache les raisons de cet octroi. Datation : doté du droit de cité sous Tibère, ce duplicarius a sans doute continué à servir sous Claude, comme le laisse supposer l’emploi de cognomina. 232. Cimiez - Fragment d’épitaphe de Iulius […] Fragment supérieur gauche d’une plaque de marbre. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 10 ; l. : 13 ; ép. : 23. Texte de trois lignes complet en haut et à gauche. H. d. l. : L. 1 : 2,5 ; L. 2 : 2 ; L. 3 cons. : 1. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 102. Vu. D(is) [M(anibus)]. Iulii [---] Tin[+[---] --La forme des lettres évoque la cursive. Gravure érodée. L. 1 : la présence du D appelle un M afin de restituer la dédicace aux dieux Mânes. L. 3 : la cassure a fait disparaître la base des lettres. Nous pouvons restituer quatre lettres mais il est impossible de confirmer en dernière position le F proposé par Laguerre. La jonction de deux hastes obliques après le second T ne peut se rattacher qu’à un A. 341 Cemenelum Aux dieux Mânes. À Iulius… À côté du gentilice impérial Iulius, les lettres Tota peuvent se rapporter à un éventuel cognomen, la forme Tottus étant connue en Norique (CIL III, 5479). 233. Cimiez - Fragment d’épitaphe Pierre non caractérisée. Trouvée dans le quartier de Cimiez, sans plus de précision (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48 (CIL V, 7939 ; Blanc, 1878, n° 249 ; Laguerre, 1975, p. 156). Perdue. --[--- qui uixit ---] XV Iunia [---] Ce fragment est sans doute issu d’une épitaphe. Le nombre XV et le nom Iunia ne correspondent ni à la dénomination d’une légion ni à celle d’une cohorte auxiliaire. Les chiffres XV se rapportent au nombre de jours ou d’années vécus par un défunt. Iunia devait être le gentilice de la dédicante : il est courant dans les provinces occidentales (OPEL II, p. 208) et il se retrouve dans la localité voisine de Nikaia (CIL V, 7904) ainsi que dans le territoire d’Albintimilium, dans l’ancienne localité marseillaise de Monaco (CIL V, 7824 et 7830). 234. Cimiez - Fragment d’épitaphe de Iustina [---] Pierre non caractérisée. Trouvée dans le voisinage immédiat de l’amphithéâtre (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 180 (CIL V, 7940 ; Blanc, 1878, n° 242 ; Laguerre, 1975, p. 157). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Iustina [---] [---] uiua sibi posuit. Iustina [---] éleva (ce monument) de son vivant pour elle-même. Seul le surnom latin à « fréquence celtique » Iustina apparaît dans ce fragment d’épitaphe (Alföldy, 1969, p. 225). Il est unique dans notre province. Il est particulièrement présent dans le nord de l’Italie, en Belgique, dans les Germanies et en Pannonie (OPEL II, p. 209-210). 342 Cemenelum 235. Cimiez - Épitaphe de Mania Bibicula Couvercle de cuve cinéraire de calcaire avec acrotères. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord en 1965. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 33 ; l. : 75 ; ép. : 52. Texte de six lignes. H. d. l. : 4. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 103. Vue (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). D(is) M(anibus) Mania_ Bibiculae. M(arcus) Nohius Dioaen_m, 4 uxor(i) larissimi[(e) (!) M(arci) Aurelii Dioa_nis panris josuit. Les lettres sont pratiquement effacées. Nous ne pouvons préciser si le nom de la défunte est au génitif ou au datif. Aux dieux Mânes de (ou À) Mania Bibicula. Marcus Nonius Diogenes, éleva (ce monument) à l’épouse exceptionnelle de son père Marcus Aurelius Diogenes. Le père et le fils ne portent pas le même gentilice, ce qui peut être le signe d’une adoption du fils par un certain Nonius. Le partage du même surnom symbolise le lien familial entre ces deux citoyens. Le gentilice Mania se rencontre une seconde fois dans le municipe de Cemenelum (supra inscr. 207). Il est présent dans les provinces occidentales et l’Italie du Nord (Alföldy, 1969, p. 97). Le surnom Bibicula est un hapax, proche de la forme Bibaculus (Kajanto, 1965, p. 270). À Cemenelum, le gentilice Nonius est porté par un auxiliaire de la cohorte des Marins (supra inscr. 199). Le surnom grec Diogenes désigne régulièrement des esclaves à Rome (Sölin, 1996, p. 256). Son association avec le gentilice impérial Aurelius peut supposer un statut d’affranchi pour le père mais la proximité de Nikaia n’exclut pas une naissance libre. 343 Cemenelum L’emploi de l’épithète rarissima, très peu courante, symbolise un lien fort entre Diogenes et sa belle-mère. Datation : l’abréviation de la dédicace aux Mânes, l’utilisation d’un superlatif et la sobriété de l’épitaphe incitent à dater l’inscription du IIe s. 236. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Mantia Salluca Pierre non caractérisée. Conservée au monastère de Saint-Pons (Peiresc). Blanc n’a pu la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 237 (CIL V, 7942 [FOR 06, 36] ; Blanc, 1878, n° 253 ; Laguerre, 1975, p. 161). Perdue (Dessin : Peiresc ; Bibliothèque nationale de France). Mantiae, T(iti) fi(liae), Sallucae. Mantia Matura, filia, pientissim<a>e [matri]. L. 1 : nous proposons de corriger la lecture de Peiresc, au début de la ligne, de Mantia en Mantiae et le H en FI pour fi(liae). L. 2 : le superlatif au datif ne se rapportant pas à filia, il faut envisager l’omission ou la disparition du mot matri. À Mantia Salluca, fille de Titus. Mantia Matura, sa fille, à sa mère très dévouée. Mère et fille portent le même gentilice d’origine celtique présent, à nouveau, à Cemenelum (supra inscr. 208). Salluca, surnom de la mère, est également d’origine celte (Holder, 1896-1913, II, col. 1311). Il reste le seul exemple connu à ce jour. Matura, surnom de la fille, est un cognomen latin théophore. Dans la Rome ancienne, la déesse Matura veillait à la maturation des fruits (Saint Augustin, La cité de Dieu, XIV, 8). Ce surnom apparaît à nouveau à Cemenelum (infra inscr. 259). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, l’emploi du datif et la brièveté du texte invitent à dater cette épitaphe du Ier s. 237. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Matucia Paterna, originaire du pagus Licirrum et du uicus Nauelis Pierre non caractérisée. Trouvée dans le monastère de Saint-Pons, sans plus de précision (Solier et Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. Points de séparation (Solier). D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 ; Peiresc, 1636, cod. 8957, f. 238 ; Gioffredo, 1658, p. 24 ; Bonifassi, 1804, p. 32 et 1808, n° 131 (CIL V, 7923 et add. p. 931 ; Blanc, 1878, n° 219 ; Laguerre, 1975, p. 160). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). 344 Cemenelum Matucciae Paternae, ex pago Licirro, uico Nauelis, immatura morte 4 subtractae, ! q(uae) ! u(ixit) ! ann(os) XXV, m(enses) ! XI, d(ies) ! VI. Matuccius Quartinus et Metilia Materna, parentes. Nous adoptons une ordinatio en sept lignes (Solier et Bonifassi) et non en quatre (Peiresc et CIL). Nous écrivons Matuccius, en suivant Solier et Peiresc, plutôt que Matucius (CIL). L. 4 et 5 : nous reprenons les chiffres donnés par Solier et Peiresc, et non ceux de Gioffredo. L. 5 : le I du chiffre VI a été pris pour un L par Gioffredo et développé en L(ucius) par le CIL. À Matuccia Paterna, du pagus Licirrum, du uicus Nauelis, emportée par une mort prématurée, qui vécut vingt-cinq ans, onze mois, six jours. Matuccius Quartinus et Metilia Materna, ses parents (firent élever ce monument). Cette épitaphe comporte la précision du lieu de résidence de la défunte, ex pago Licirro, uico Nauelis. L’intérêt de ce texte est accru du fait que uicus et pagus sont mentionnés dans la même inscription. M. Tarpin avance que la défunte et sa famille ne sont pas originaires de Cemenelum mais, peut-être, des régions danubiennes où la mention du pagus et du uicus d’origine est une pratique courante (Tarpin, 2002, p. 354). Le gentilice, rarissime, se retrouve seulement dans le territoire de Cemenelum, et non dans la zone du Danube. Le nombre extrêmement réduit d’inscriptions mentionnant à la fois un pagus et un uicus (nous n’en relevons que cinq autres) ne fournit pas de critère géographique, puisque nous n’observons pas ce type de présentation dans les régions danubiennes. Selon nous, rien n’autorise à considérer que cette inscription mentionne des citoyens étrangers à la capitale des Alpes maritimae. La mention du pagus et du uicus était peut-être destinée à montrer que la famille, inconnue en ville, faisait bien partie du corps civique de Cemenelum et répondre à des contestations sur la qualité de citoyen de ses membres. Sur la localisation de ce pagus et de uicus, voir supra l’introduction du corpus de Cemenelum, p. 260. Notre défunte associe un gentilice d’origine celte et le surnom le plus répandu dans notre corpus. Matuccia peut rappeler la racine matu-, « l’ours » (Forier, 2001, p. 489), au même titre que Matuconius (supra inscr. 25 (tres)). Deux autres exemples de ce gentilice sont connus à Cemenelum sous la forme Matucius (supra inscr. 174). Le père de Paterna porte les tria nomina avec un cognomen latin, Quartinus, unique dans notre province, mais bien présent dans le sud de la Gaule (Alföldy, 1969, p. 278). Sa mère est désignée par un gentilice déjà rencontré à Cemenelum (infra inscr. 291) et un surnom latin symbolisant les liens familiaux (à l’exemple de celui de sa fille), très fréquent en milieu celtique. La formule immatura morte subtracta apparaît une autre fois à Cemenelum (inscription suivante). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif encouragent à dater cette inscription du Ier s., plutôt de la deuxième moitié de ce siècle par la mention de l’âge de la défunte. 345 Cemenelum 238. Cimiez - Épitaphe de Mettius Pardus Pierre non caractérisée. Découverte en 1658 dans les vignes de la propriété la Galère (Gioffredo). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 47 (CIL V, 7946 ; Blanc, 1878, n° 229 ; Laguerre, 1975, p. 162). Perdue. Mettio Pardo, Marcinia Lucillia, uxor : cum quo uixi an(nos) XVI, m(enses) 4 [---] ; immatura morte subtracto, qui uixit ann(os) XXXV(I ?). Marito dulcissimo, fecit. Blanc a réorganisé le texte (qu’il n’a pas vu) afin de le faire correspondre aux « usages épigraphiques » en plaçant les lignes 4 et 5 à la suite de l’onomastique du défunt et en positionnant marito dulcissimo après uxor. Pour notre part, nous donnons le texte à partir des lectures de Gioffredo (retenu par le CIL), Ricolvi et Bonifassi. L. 5 : Ricolvi et Bonifassi ont le nombre XXXVI, alors que Gioffredo a lu XXXV. L. 6 : nous prenons pour cette ligne la lecture de Ricolvi et Bonifassi, avec le terme marito qui n’apparaît pas chez Gioffredo. À Mettius Pardus, Marcinia Lucillia, son épouse : je vécus avec lui seize ans, [---] mois ; il fut enlevé par la mort cruelle, ayant vécu trente-cinq (trente-six ?) ans. À son époux si doux, elle fit (élever ce monument). Cette épitaphe un peu développée (durée de la vie commune, thème de la mors immatura pour un défunt de 35 ans) est d’une rédaction assez négligée dans les verbes (passages de la 1re à la 3e personne) tout en restant correcte. Le défunt est désigné par les duo nomina seconde manière. Mettius est un gentilice celtique (Holder, 1896-1913 II, col. 57980), particulièrement courant dans le nord de l’Italie (OPEL III, p. 80), qui apparaît à nouveau à Cemenelum (infra inscr. 353). Le surnom Pardus, le léopard, est majoritairement présent dans les régions de langue celte. Son épouse, dédicante de l’épitaphe, porte sans doute un gentilice patronymique formé sur le surnom Marcinus. Son surnom est plus courant sous la forme Lucilia (OPEL III, p. 35). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes, l’emploi du datif pour le défunt et d’un superlatif d’affection autorisent à dater l’inscription de la fin du Ier ou du début du IIe s. 239. Cimiez - Épitaphe de Mottia Helena Fragment supérieur d’un autel de calcaire. Le sommet est très érodé et comporte des restes d’une moulure sur les quatre côtés. Trouvé en 1902 dans les travaux d’édification du dispensaire offert par le prince d’Essling (Baréty). Perdu un temps, il a été retrouvé en 1962 durant la réalisation de travaux dans l’ancien dispensaire devenu l’école maternelle Paule d’Essling (Gallia, XX, 2, 1962, p. 712). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F62 7 10 1. Dimensions : h. : 63,5 ; l. : 54,5 ; ép. : 40. 346 Cemenelum Texte de cinq lignes gravé en creux dans un cartouche mouluré. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. cons. : 26,5 ; l. : 38,5. H. d. l. : L. 1-2 : 4 ; L. 3 : 2,5 ; L. 4 : 3. D’après la pierre : Baréty, 1909b, p. 181-182 ; Laguerre, 1975, n° 104. Vu (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). Motti[e ! H_l_he. M(arcus) ! Sali[ni]us ! Msroh, [uxo]4 lc ! optig[ae]. L(ocus) ! ^(atus) [d(ecreto) d(ecurionum)]. Les M ont des hastes externes obliques. Les O sont ovoïdes. La détérioration de la partie supérieure du monument ne permet pas de savoir si le fronton comportait une dédicace aux Mânes. À Mottia Helena. Marcus Salonius Myron, à son excellente femme. L’emplacement a été donné par décret des décurions. Ces deux citoyens portent chacun un cognomen grec. Helena se rencontre une seconde fois à Cimiez sous sa forme masculine (supra inscr. 164). Myron est unique dans notre corpus. Présent en Italie et dans le sud de la Gaule, il est régulièrement porté par des affranchis (Alföldy, 1969, p. 250). La forme la plus couramment rencontrée est Myro. Le gentilice d’origine celte Mottia (Holder, 1896-1913, col. 646 et Ellis Evans, 1967, p. 233), est également attesté en Lyonnaise, en Belgique et à Rome. Salonius est d’origine latine. S’il ne se rencontre qu’une fois dans notre corpus, il est également présent en nombre dans les corpus des provinces de Narbonnaise et les régions de l’Italie du Nord (OPEL IV, p. 45), soit dans des zones géographiques mitoyennes reliées par d’importantes voies de communication. Le choix de surnoms grecs n’est pas forcément le témoin d’une origine servile dans un territoire mitoyen d’un comptoir marseillais. La formule LDDD peut supposer que ce couple appartenait aux notables de la capitale expliquant ainsi la décision de l’ordo de concéder une portion du territoire public. Datation : dans le cas d’une absence de dédicace aux dieux Mânes, l’épitaphe est susceptible de dater de la seconde moitié du Ier s. 240. Cimiez - Épitaphe d’Oconia Secundina Couvercle de cuve cinéraire en pierre en forme de toit à double pente. Chaque face possède un acrotère : à gauche pour la face antérieure et à droite pour la face postérieure. L’angle supérieur droit est brisé. Relevé par Mommsen et Blanc dans les pièces de la collection Guilloteau, dans la villa des Roches Choisies, avant que la Ville ne rachète cette collection au début du XXe siècle (sur cette collection, voir supra inscr. 176). Anciennement au musée Masséna, actuellement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 2 10 2. Dimensions : H. : 58 ; l. : 52 ; ép. : 55. 347 Cemenelum Texte de neuf lignes. L’inscription est placée dans un cadre matérialisé par un liseré incisé. La première et la dernière ligne sont gravées à l’extérieur du cadre. Ch. ép. : h. : 34,5 ; l. : 30,5. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : CIL V, 7948 (FOR 06, 32) ; Blanc, 1878, n° 233 ; Pais, 1884-1888, n° 1031 ; Laguerre, 1975, n° 106. Vu. D(is) [M(anibus)]. Oconcae Secondinv, uxori r[rissim(ae), cuius 4 in vita t[nta obsequia fuerunt ut digne memor(ia) eius esset remuheranda et quohiam paupertas 8 est inpedimento. Inest so solacium. Les lettres, irrégulières, sont pratiquement effacées ce qui rend la lecture très difficile. Plusieurs ont disparu depuis la lecture de Laguerre. L. 1 : le M de M(anibus) a disparu avec la cassure de l’angle supérieur gauche. L. 2 : la terminaison du cognomen en nexus est illisible. L. 4 : le premier A de tanta n’est plus lisible que par sa haste finale. Le second T du même mot a disparu dans une fissure de la pierre. Aux dieux Mânes. À Oconia Secundina, épouse très rare, dont la vie fut si pleine d’attentions pour lui qu’il veut témoigner sa reconnaissance dignement pour sa mémoire alors que la pauvreté l’accable (il fit élever ce monument). En cela réside sa consolation. Le dédicant, mari de la défunte, lui rend un hommage en prose sur son dévouement qui l’a amené à dépasser ses ressources pour honorer sa mémoire. Le territoire de Cemenelum et celui, voisin, de Nikaia conservent des épitaphes de cet ordre où le mari précise l’engagement financier important qu’il a consenti pour honorer son épouse (infra inscr. 247 et à Nikaia, Laguerre, 1975, n° 95). L’emploi de l’épithète rarissima accentue encore ce sentiment d’un lien fort entre ces deux personnes. Le gentilice Oconia se rencontre une seconde fois sous sa forme masculine à Rome (M. Oconius Marcia dans CIL VI, 1057) et peut-être en Belgique (Oco[nius] dans CIL XIII, 4258). Son origine est celte selon Holder (1896-1913, col 829). Il existe un Oconiaco dans le territoire de Belfort (idem). Le surnom Secundina est banal et se rencontre plusieurs fois dans notre province (sur Secundus et ses dérivés, voir Dondin-Payre, 2001b, p. 537-595). Datation : le développement du texte pousse à placer cette inscription dans le IIe s., voire le IIIe s. 241. Cimiez - Épitaphe de Petronia Vera Pierre non caractérisée. Trouvée dans le jardin du monastère des Frères Réformés de l’Observance (Gioffredo et Adrecchio). Blanc et Baréty la déclarent perdue. Dimensions : inconnues. 348 Cemenelum Texte de trois lignes. D’après la pierre : Gioffredo 1658, p. 24 et 1692, p. 47 ; Adrecchio, 1694, p. 179 (CIL V, 7951 ; Blanc, 1878, n° 244 ; Baréty, 1909b, p. 226 ; Laguerre, 1975, p. 168). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Petroniae Verae, matri piissimae, filius Verus, u(iuus) Ž(ecit). Nous reprenons l’ordinatio d’Adrecchio, dernier auteur à avoir vu le monument. L. 3: nous rectifions le E, donné par Adrecchio, en F. À Petronia Vera, sa mère très dévouée, son fils Verus, de son vivant fit (élever ce monument). La défunte a un gentilice latin, Petronia, courant dans les provinces occidentales mais unique dans notre province (OPEL III, p. 135), et un surnom, Vera, porté également par son fils, fréquent dans la province des Alpes maritimes et, plus généralement, dans les régions celtes (Alföldy, 1969, p. 325). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du datif invitent à dater cette épitaphe de la fin du Ier s. 242. Cimiez - Épitaphe de Pompeia Fragment supérieur gauche d’une stèle à fronton triangulaire, dont le sommet était évidé en forme de demi-cercle (Peiresc). Découvert dans la campagne, entre Cimiez et Nice (Peiresc). Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après une copie : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 191 (Pais, 1884-1888, n° 1050 ; Blanc, 1878, n° 407 ; Laguerre, 1975, p. 169). Perdu (Dessin : Peiresc ; Bibliothèque nationale de France). Pomjeiae [---] Le I est long. Nous restituons un P à la place du premier I, comme le proposait Pais. À Pompeia … Le gentilice latin Pompeia ne se rencontre qu’à Cemenelum pour notre province (infra inscr. suivante). 349 Cemenelum 243. Cimiez - Épitaphe de Q. Pompeius Veratius Autel de calcaire avec base et couronnement. En haut et en bas du dé, les moulures sont visibles sur les quatre côtés. Le sommet comporte des puluini et un focus. Trouvé en juin 1964 lors de travaux de terrassement en vue de la construction d’un immeuble dans l’avenue Jean de la Fontaine, au pied de la colline de Cimiez. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 64 9 10 1. Dimensions : socle : h. : 25 ; l. : 86. Fronton : h. : 105 ; l. : 64 ; ép. : 52. Texte de six lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2-3-4-6 : 5 ; L. 5 : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 110. Vu. D(is) M(anibus) Q(uinti) ! Pompe© Verat©. Q(uintus) ! Pompe4 ius ! Verinus, patri ! pientiss(imo). Belles lettres mais la gravure est peu profonde. Les A ont leur haste initiale pratiquement verticale. L. 2 : le I de Pompei est plus grand. L. 3 : le second I est également plus grand que le reste des lettres. Aux dieux Mânes de Quintus Pompeius Veratius. Quintus Pompeius Verinus, à son père très dévoué. Le gentilice Pompeius se retrouve fréquemment à travers les provinces occidentales et les régions italiennes. Le père porte comme surnom le gentilice latin Veratius, unique dans notre province. Ce gentilice a été utilisé comme nom unique et comme surnom à de nombreuses reprises. Il en est ainsi en Narbonnaise, par exemple à Riez (Veratius, fils de Mocetimarus (ILN, Riez, 51)), à Aix-en-Provence (Veratius (ILN, Aix-en-Provence, 86)) ou à Carpentras (Veratius, fils de Veratius (CIL XII, 1211)) pour les territoires proches des Alpes maritimae. Verinus, surnom du fils, est d’origine latine mais se retrouve particulièrement dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 324). Il apparaît d’autres fois dans notre corpus (supra inscr. 2, 174 et infra inscr. 353). Datation : l’abréviation de la dédicace aux dieux Mânes, l’emploi du génitif et la brièveté du texte invitent à dater cette épitaphe du début du IIe s. 350 Cemenelum 244. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Pontia Primitiua Face antérieure de cuve cinéraire. Trouvée dans le monastère Saint-Pons (Bourquelot) où elle se trouve toujours, le bâtiment étant aujourd’hui inséré dans l’hôpital Pasteur. Moulage dans les réservesmusée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Dimensions : h. : 57 ; l. : 65 ; ép. : non mesurable. Texte de cinq lignes. Ch. ép. : h. : 33 ; l. : 51,5. H. d. l. : L. 1 : 5,5 ; L. 2 : 5 ; L. 3 : 3,6 ; L. 4 : 4 ; L. 5 : 3,7. D’après la pierre : Bourquelot, 1850, n° 75 ; CIL V, 7952 ; Blanc, 1878, n° 225 ; Baréty, 1909b, p. 208 (FOR 06, 36) ; Laguerre, 1975, n° 111. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 92127). Pihncae Plimitiu(a)_. Po[n]nc[ Felicissima, li\(erta), [p]atro4 ha_ \(ene) m(erenti). De suo f_cit. L. 3 : le O est d’une taille inférieure. À Pontia Primitiua. Pontia Felicissima, affranchie, à sa patronne digne de regrets. Elle fit (élever ce monument) à ses frais. En souvenir de son affranchissement, cette femme a fait confectionner la sépulture de sa patrona. Selon les usages, cette affranchie a revêtu le gentilice de sa maîtresse. Pontia, s’il est unique dans notre corpus, est un gentilice très présent dans les régions du nord de l’Italie (OPEL III, p. 153). Les cognomina de ces deux femmes sont également uniques pour la province des Alpes maritimes. Fréquents dans les différents volumes du CIL et particulièrement dans celui de l’Urbs (un tiers des références, voir Kajanto, 1965, p. 273 et 290), ils sont formés à partir d’autres surnoms tout aussi fréquents que le sont Prima et Felix. Datation : l’absence d’invocation aux Mânes et l’épitaphe en forme de dédicace incitent à dater l’inscription du Ier s. Laguerre proposait le IIIe s. en mettant en relation le gentilice Pontius avec la mort du martyr du même nom dans le cours de ce siècle. Nous en doutons. 245. Cimiez - Épitaphe de [---] Secundina Fragment d’une plaque de marbre blanc cassé en deux morceaux qui s’assemblent. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord, en 1963, à l’extérieur de la natatio. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : fragment a : h. : 16 ; l. : 20 ; ép. : 3. Fragment b : h. : 15 ; l. : 15 ; ép. : 3. 351 Cemenelum Texte de huit lignes. Il paraît complet dans ses parties inférieure et gauche. Une ascia est représentée à l’extrémité droite du fragment, après les lignes 3 et 4.H. d. l. : 2,8. H. totale : 19,5 ; l. totale : 26. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 115. Vu. --[---]+[---] [---]_ Secundi, [nae coniugi ?] larissim, 4 [ae ---]m Pudens, [ut nome]h ieus ( !) eter- ( [na le]ctione ]elebr_[tur], [h]ic moncmeh[tum] 8 c(n)stitui[t]. Lettres de mauvaise facture qui évoquent la forme cursive. La cassure coupe en oblique les lignes 3 à 6. L. 1 : la base d’une haste verticale s’observe dans l’angle supérieur gauche sans que l’on puisse déterminer la lettre. L. 4 : le S n’est conservé que dans sa partie inférieure. À [---]a Secundina, épouse très rare, [---]s Pudens, et pour que son nom soit célèbre en étant là éternellement, il lui éleva ce monument. La restitution de la formule ut nomen eius aeterna lectione celebretur, hoc monimentum instituit, présent également dans l’inscription 247, classe cette épitaphe parmi celles rédigées pour attirer l’attention du passant, à l’exemple de celle d’Oconia Secundina (supra inscr 240) ou de celle de Spartaccia Paterna, retrouvées dans le territoire de Cemenelum (supra inscr 247), ou encore celle de Claudia Thestyllis dans le territoire voisin de Nikaia (CIL V, 7935). La restitution de l’inscription ne laisse pas suffisamment de place pour envisager la présence d’un elogium précisant les qualités d’épouse de Secundina et les efforts consentis par Pudens pour l’honorer à l’exemple de l’épitaphe de Spartaccia Paterna. Les gentilices de ce couple ont disparu avec la mutilation du monument. Secundina est un surnom banal qui se rencontre plusieurs fois dans notre province (sur Secundus et ses dérivés, voir Dondin-Payre, 2001b, p. 537-595). Pudens est un surnom particulièrement porté dans le nord de l’Italie (OPEL III, p. 171) et qui apparaît, dans notre province, uniquement dans le territoire de Cemenelum. Datation : le développement du texte suppose une rédaction dans la seconde moitié du IIe ou dans le IIIe s. 246. Saint-Barthélemy - Épitaphe de Selanius, fils de Medouus ( ?) Pierre non caractérisée. Conservée dans l’église du couvent des Capucins de Saint-Barthélemy (Solier). Blanc et Baréty la déclarent perdue. Nous ne l’avons pas retrouvée. Dimensions : inconnues. 352 Cemenelum Texte de trois lignes. D’après la pierre : Pingon, 1545-1552, f. 146 ; Solier, 1572, p. 257 (CIL V, 7972 ; Blanc, 1878, n° 245 ; Baréty, 1909b, p. 250 ; Laguerre, 1975, p. 192). Perdue. Ɵ(bito) Selanio, Medoui (filio). Nous reprenons l’ordinatio du CIL. À feu Selanius, fils de Medouus ( ?). Cette épitaphe pose des problèmes de lecture pour la deuxième et surtout la dernière ligne. L’emploi du Ɵ n’est assuré que dans cet exemple dans notre province. Si Pingon a lu un F comme deuxième lettre (ce qui a amené la restitution S(exto) Flanio), Solier donne un E et l’idionyme Selanius. Le gentilice Flanius est un hapax alors que Selanius se rapproche de Selanus, relevé à Evreux, en Lyonnaise (CIL XIII, 3204 et Holder, 1896-1913, col. 1460) ou de Selenio, relevé à Rome (AE 1967, 41) et à Chiusi, dans la VIIe région (CIL XI, 2353). Nous retenons donc la lecture de Solier. À la dernière ligne, M(arci) f(ilio) est avancé par Solier et Medoui par Pingon. Il est possible que Solier n’ait lu que les deux premières lettres, en déchiffrant un F à la place du E, ce qui l’a incité à proposer une filiation avec le praenomen Marcus. Mais si Selanius serait bien l’idionyme du défunt, son origine celte pousse à restituer un nom de type indigène comme patronyme. Cependant Medouus est à ce jour inconnu. Datation : avec la plus grande prudence le Ier s. pour la brièveté du texte, l’absence de dédicace aux dieux Mânes et l’emploi du datif. 247. Saint-Barthélemy - Épitaphe de Spartacia Paterna Cuve de sarcophage en calcaire coquillier postérieurement employé en tant que bassin (trou d’évacuation présent dans la partie inférieure droite). Une fissure traverse la face antérieure de la L. 4 à la L. 7. Une restauration au ciment gris s’observe sur les L. 6 et 7. Trouvée à Saint-Barthélemy, dans le couvent des Capucins (Pingon et Gioffredo). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 15 10 1 (anciennement au musée Masséna). Dimensions : h. : 69,5 ; l. : 196 ; ép. : 66. Texte de huit lignes. Le décor, le cartouche et le champ épigraphique sont en relief. L’inscription est insérée dans un cartouche à double moulure encadré à droite et à gauche de peltae, terminées aux extrémités par deux spirales ainsi qu’une feuille dans la partie centrale. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 44 ; l. : 96. H. d. l. : L. 1 : 4,5 ; L. 2-3-4-5-6-7 : 4 ; L. 8 : 2,5. D’après la pierre : Pingon, 1545-1552, f. 146 ; Gioffredo, 1658, p. 23 ; CIL V, 7956 et add. p. 931 ; Blanc, 1878, n° 221 ; Baréty, 1909b, p. 251 (FOR 06, 33) ; Laguerre, 1975, n° 117. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 152082). 353 Cemenelum Spartac(iae) ! Pat_rnae, urori ! rariss(imae), cuius in uita ! tanta ! obsequia ! fuer(unt) ot diane ! memoria eius esset remu4 h_ran^[, L(ucius) ! Verducc(ius) Maternus oblinos medci]lc(tatis) suae, ut nomeh [ei]us aetern[ f_]ncihe celebretur, hoc mohim[entum] 8 instituit. Belle graphie. Les C, les O et les G sont bien arrondis. À Spartacia Paterna, son épouse très rare, qui pendant sa vie lui témoigna tant d’attachement, pour que, en retour, sa mémoire en soit dignement récompensée, Lucius Verduccius Maternus veut oublier ses faibles ressources, et pour que son nom soit célèbre en étant là éternellement, il lui éleva ce monument. Cette épitaphe est le troisième elogium d’un mari à sa femme, découvert dans le territoire de Cemenelum, où le dédicant précise l’effort financier qu’il a consenti en reconnaissance de l’attention que lui avait prodiguée son épouse. Ce texte, comme celui adressé à [---] Secundina et à Oconia Secundina (supra inscr. 240 et 245), entre dans la catégorie des épitaphes qui appellent l’attention. En lisant sans fin le nom de la défunte (puisqu’il est gravé dans la pierre), les générations garderont vivante sa mémoire, ut nomen eius aeterna lectione celebretur. La défunte porte un gentilice unique qui n’est pas sans rappeler le nom thrace Spartacus. Son surnom est celui qui est le plus utilisé dans les Alpes maritimae. Son mari est désigné par les tria nomina. Verducc(ius) est un nom d’origine celtique (Holder, 1896-1913, III, col. 205), formé à partir de la racine gauloise Ver- (Ellis Evans, 1967, p. 279-280), porté par un auxiliaire originaire de Falicon, dans le territoire de Cemenelum (infra inscr. 335). Maternus est un surnom fréquemment employé dans les provinces celtes. Datation : le développement du texte pousse à placer cette inscription dans le IIe s., voire le IIIe s. 354 Cemenelum 248. Abbaye de Saint-Pons - Épitaphe de Gaia Valeria Candidi[---] Face antérieure de sarcophage. Encastrée dans le mur sud du vestibule de l’hôpital Pasteur, ancienne dépendance du monastère de Saint-Pons (Gioffredo). In situ. Dimensions : h. : 63,8 ; l. : 196 ; ép : non mesurable. Texte de quatre lignes. H. d. l. : 4. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 49 ; CIL V, 7959 ; Blanc, 1878, n° 223 ; Baréty, 1909b, p. 206 (FOR 06, 36) ; Laguerre, 1975, n° 120. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 92128). G(aiae) Valeriae Candidi[---], immat(ura) morte subt(ractae) ; q(uae uixit) ann(os) XV. Valerium Victor et Secundih[i]a Nepotilla 4 filiae duf](issimae) fecerun(t). À Gaia Valeria Candidi( ?), enlevée par une mort prématurée ; elle avait quinze ans. Valerius Victor et Secundinia Nepotilla firent (élever ce monument) à leur fille très douce. La défunte porte un praenomen, usage exceptionnel en Occident (Lassère, 2005, p. 8586), que nous relevons cependant une seconde fois à Cemenelum (supra inscr. 229). Le gentilice Valeria est le gentilice le plus répandu dans notre province. On le retrouve plus particulièrement dans le territoire de Vence. Les lettres Candidi[---] peuvent correspondre à plusieurs surnoms : Candidilla, Candidianus, Candidilla, Candidinus, Candidiola ou Candidius (OPEL II, p. 30). Le père est désigné par le surnom Victor très présent dans l’Empire et particulièrement utilisé dans les provinces celtes (plus de 1500 références masculines dans le CIL dans Kajanto, 1965, p. 278). Le gentilice de la mère, Secundinia, est particulièrement présent dans les provinces celtes. Nepotilla est un surnom rare, symbolisant les liens familiaux, que l’on rencontre une seconde fois dans ce municipe (supra inscr. 208). La formule immatura morte subtracta apparaît deux autres fois dans le corpus de Cemenelum (supra inscr. 237 et 238). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, l’emploi du datif, d’un superlatif d’affection et la mention de l’âge de la défunte encouragent à dater cette inscription au plus tôt de la fin du Ier s. 355 Cemenelum 249. Cimiez - Épitaphe de Valeria Materna Fragments de pierre qui se raccordent parfaitement et qui sont brisés sur les trois autres côtés. Publiés sous deux numéros différents dans le CIL alors qu’il s’agissait de la même inscription. Trouvés sur la colline de Cimiez. Fragment de gauche (a) au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M2.10.7a Fragment de droite (b) au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, D06.M2.10.7b (avant musée Masséna n° 1342). Ces fragments appartenaient à la collection Guilloteau. Dimensions : fragment A : h. : 24 ; l. : 22 ; ép. : 9,5. Fragment B : h. : 16,5 ; l. : 10,5 ; ép. : 9,5. Texte de sept lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2-3 : 4,5 ; L. 4 cons. : 2,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 48. Fragment A : CIL V, 7911 ; Blanc, 1878, n° 211 ; Pais, 18841888, n° 1022 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 99. Fragment B : CIL V, 7924 ; Blanc, 1878, n° 250 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 99. Vus. Valeriae Maternae, ex testament(o), 4 Hefuiae ! P[terna_, ! fil(iae), ! Al\ic]ia Materna, h_res. L(ocus) ^(atus) ^(ecreto) [d(ecurionum)]. Lettres régulières. La gravure commence à s’estomper. L. 2 : avant les lettres composant le surnom d’une des défuntes, le CIL restitue un V au début de la deuxième ligne que nous ne retrouvons pas chez les auteurs précédents. Laguerre a gardé cette restitution en développant ce V en u(iuae), ce qui rend le texte difficilement compréhensible. Nous ne retenons pas ce V. À Valeria Materna, par testament, à Heluia Paterna, sa fille, Albiccia Materna, leur héritière (fit élever ce monument). L’emplacement a été donné par décret des décurions. Cette épitaphe comporte des éléments onomastiques déjà rencontrés dans notre corpus : Valeria est le gentilice le plus utilisé dans les Alpes maritimae ; Heluia se rencontre à Castellane et à Cimiez ; Albiccia est le gentilice indigène le plus rencontré dans notre corpus et se concentre dans la capitale Cemenelum et dans le territoire voisin de Nikaia. Les surnoms Materna et Paterna sont les cognomina les plus répandus dans notre province. Les liens qui unissaient la dédicante aux deux défuntes sont passés sous silence. Nous retrouvons dans une même inscription Heluia Paterna et Albiccia Materna, la seconde à nouveau héritière de la première, ce qui suppose que nous sommes en présence des mêmes personnes, le lieu d’inhumation également donné par décret des décurions renforçant ce sentiment (supra inscr. 228). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et la brièveté du texte supposent une rédaction dans le cours du Ier s. 356 Cemenelum 250. Saint-Barthélemy - Épitaphe de C. Valerius Materninus Pierre non caractérisée. Découverte dans le couvent des Capucins, quartier de Saint-Barthélemy (Solier). Gioffredo l’a vue dans le jardin de cette communauté. Blanc la déclare perdue. Nous ne l’avons pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre: Solier, 1572, p. 257 ; Gioffredo, 1692, p. 48 (CIL V, 7957 ; Blanc, 1878, n° 239 ; Laguerre, 1975, p. 182). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). D(is) M(anibus). Valerio Materni[no], heredes 4 digno merenti. L. 2 : Mommsen donne le praenomen C(aio) au début de la ligne en se fondant sur Solier. Notre examen du manuscrit de Solier nous oblige à ôter cette lettre qui n’est pas présente dans la restitution. La terminaison en I n’étant pas envisageable pour le nom d’un défunt au datif, nous suivons le CIL en ajoutant un N pour obtenir le surnom Materninus. Aux dieux Mânes. À Valerius Materninus, ses héritiers (firent élever ce monument) à celui qui en est digne et le mérite. Valerius est le gentilice le plus répandu dans notre province. Son surnom est rare puisqu’en dehors de notre exemple, il n’apparaît que dans le nord de l’Italie à Vérone (CIL V, 3668), en Rhétie (CIL III, 5827, 5939 et 5949), en Belgique dans la région de Metz (CIL XIII, 4509), et en Germanie Supérieure à Wiesbaden (CIL XIII, 7570b). La formule heredes digno merenti est unique pour notre corpus. Datation : la brièveté du texte et l’abréviation de la dédicace aux Mânes placent l’inscription dans la première moitié du IIe s. 251. Cimiez - Épitaphe de Verdulia Cupita Couvercle en pierre d’une urne à incinération en forme de toit à double pente. L’angle inférieur droit de la face antérieure est brisé. Trouvé lors des fouilles des thermes de l’Ouest, en 1959, en remploi dans un mur d’époque paléochrétienne. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 82 1 10 1. Dimensions : h. : 30 ; l. : 74 ; ép. : 3,5. Texte de cinq lignes inséré dans un cartouche matérialisé par un simple liseré. La dédicace aux Mânes est gravée au-dessus du cartouche. Ch. ép. : h. 22 ; l. : 64,5. H. d. l. : L. 1 : D : 3,5 et M : 3 ; L. 2-3-4 : 4,5 ; L. 5 : 3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 123. Vu. 357 Cemenelum D(is) M(anibus) Verduliae Cupitae. Verdulia Victori4 a, alumna patronv be– mereœi posuct. Lettres irrégulières. L. 2 : nous ne pouvons choisir entre le nom de la défunte au génitif ou au datif. L. 4 : A et E en nexus. L. 5 : N et E et N et T en nexus. Aux dieux Mânes de (ou À) Verdulia Cupita. Verdulia Victoria, l’alumna éleva (ce monument) à sa patronne digne de regrets. Verdulia Victoria honore la femme qui l’a recueillie dans son enfance et qui l’a affranchie. L’origine servile de Victoria paraît assurée. Le terme alumna recouvre ici la notion de l’affranchie dans sa relation à sa patronne (Bellemore, Rawson, 1990, p. 9-10). De façon classique, cette affranchie porte le gentilice de sa patronne. Verdulia est un gentilice d’origine locale. Il ne se rencontre qu’à cette occasion. Victoria est un surnom latin banal dont plus de la moitié des occurrences se retrouvent dans les provinces africaines (Kajanto, 1965, p. 278). Cupita est un surnom latin plus particulièrement porté dans les provinces celtes (deux tiers des références selon Kajanto, 1965, p. 296). Trois autres exemples sont connus dans notre corpus (supra inscr. 121A (duo) et 349). Datation : l’abréviation de la dédicace aux Mânes et la sobriété de l’épitaphe datent cette inscription au plus tôt de la première moitié du IIe s. 252. Cimiez - Épitaphe de Q. Vibius Capito Stèle de calcaire coquillier à sommet arrondi. Le sommet est en partie brisé. Trouvée lors des fouilles de la nécropole de la Voie Romaine en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM F 62 6 10 7. Dimensions : h. : 134 ; l. : 80 ; ép. : 26. Texte de sept lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 7,5 ; L. 2 : 7 ; L. 3-4-5-6-7 : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 57. Vue. Q(uintus) ! Vibius, ! Exomni ! f(ilius), ! Ca‘ti. Decius ! …turram, 4 5 Iulli. G(aius) ! Cassius ! Podens, P(ublius) ! Caluisius ! Cato, h(eredes), e(x) t(estamento). 358 Cemenelum L. 2 : le I de –omni est d’une taille supérieure. P et I en nexus. L. 3 : M et A en nexus. L. 4 : 5 = centuria. Q. Vibius Capito, fils d’Exomnus. Decius Maturras, de la centurie de Iullus. Gaius Cassius Pudens, P(ublius) Caluinius Cato, ses héritiers, (firent élever ce monument) selon le testament. G. Laguerre restituait Q. Vibius Capito Decius Maturras, fils d’Exomnius comme nom du défunt en le présentant comme soldat de la centurie de Iullus. Nous refusons cette lecture. La taille supérieure des deux premières lignes symbolise la séquence onomastique du défunt, les lignes suivantes, à la taille réduite, étant occupées par le nom des différents dédicants dont Decius Maturras, soldat de son état. La précision de l’appartenance à une centurie étant seulement apportée pour Maturras, il est vraisemblable que les trois autres hommes nommés dans cette inscription n’étaient pas des militaires. Q. Vibius Capito porte un gentilice latin déjà rencontré dans plusieurs inscriptions de la ciuitas Vintiensium. Son surnom latin est fréquent dans l’Empire et se retrouve dans une inscription de la cité vençoise (supra inscr. 141). Le patronyme du défunt, Exomnus, est un nom unique d’origine celte (Holder, 1896-1913, col. 1489-1490 et Ellis Evans, 1967, p. 202) qui évoque le mot gaulois exobnos « hardi, sans crainte » (Delamarre, 2003, p. 170). Ce nom désigne au moins un pérégrin dans une inscription de la cité de Salinae (supra inscr. 37). Le premier dédicant était soldat d’une troupe qui est passée sous silence. Le gentilice latin Decius est unique dans notre corpus. Il est régulièrement présent dans les inscriptions des régions de l’Italie du Nord (OPEL II, p. 95). Le surnom Maturras, celte selon A. Holder (1896-1913, col. 482-483), formé à partir de la racine Matu- (Ellis Evans, 1967, p. 228-232), se rencontre en nombre dans les provinces celtes et les régions du nord de l’Italie (Alföldy, 1969, p. 241). Les formes proches Matura et Maturius sont connues dans d’autres inscriptions de notre province (supra inscr. 50A et B ; 236 et 259). Le deuxième dédicant est désigné par un gentilice latin banal déjà rencontré dans les Alpes maritimae (supra inscr. 69, 160 et 218). Pudens, surnom particulièrement présent dans le nord de l’Italie (OPEL III, p. 171), apparaît, dans notre province, dans le territoire de Vintium (supra inscr. 120B) et dans celui de Cemenelum (inscr. 245, 350 et 365). Le dernier dédicant porte le gentilice latin Caluinius, rare dans les provinces occidentales mais régulièrement utilisé en Afrique (Alföldy, 1969, p. 71). Le surnom Cato ne se rencontre que vingt-neuf fois dans le CIL et seulement dans cette épitaphe pour notre province (Kajanto, 1965, p. 250). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes, l’emploi du nominatif pour désigner le défunt et le type de monument incitent à dater l’inscription du Ier s., peut-être de la première moitié. 253. Cimiez - Épitaphe d’Ulpius Ephesus Couvercle de cuve cinéraire de pierre en forme de toit à double pente. Les quatre angles sont occupés par des acrotères. L’arête supérieure est mutilée dans sa partie droite. Découvert dans les thermes de Cimiez lors des déblaiements menés par les Monuments Historiques en août 1965. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, placé en arrière des thermes du Nord, dans un bosquet, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 52 ; l. : 67 ; ép. : 54. 359 Cemenelum Texte de sept lignes. H. d. l. : L. 1-2 : 4 ; L. 3 : 4,5 ; L. 4 : 4 ; L. 5-6 : 3 ; L. 7 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 119. Vu. D(is) M(anibus) Ulpi Ephesi. Ulpi Octauianus 4 et Marcian(a)e, fratri, et Vincentia Matroˉ, marito merentissimo, posuerunt. Belles lettres. La gravure s’estompe. L. 5 : N et A en nexus. Aux dieux Mânes d’Ulpius Ephesus. Les Ulpii, Octauianus et Marciana, à leur frère, et Vincentia Matrona, à son mari très méritant, élevèrent (ce monument). L’épouse d’Ephesus s’associe au frère et à la sœur de son mari pour lui rendre hommage. Le défunt, son frère et sa soeur portent le gentilice impérial Ulpius, ces derniers étant désignés par le gentilice au pluriel. Ces trois citoyens sont les seuls à porter ce nom pour la province des Alpes maritimae. Ephesus est un surnom grec à connotation géographique (Sölin, 1996, p. 372). La forme la plus répandue est Ephesius. Un Ephesus est connu à Narbonne (CIL XII, 4391). L’association gentilice impérial / surnom grec n’est pas gage d’un statut d’affranchi du défunt, la prudence étant de mise avec la proximité de la population grecque de Nikaia. La sœur du défunt est désignée par le surnom latin banal Marciana, fréquemment utilisé par les populations celtes de l’empire et présent plusieurs fois dans les Alpes maritimes (supra inscr. 34, 69, 86 et 123). Le frère d’Ephesus est désigné par le surnom Octauianus, dérivé du gentilice Octauius. Rare, il se rencontre particulièrement dans la partie orientale de l’empire (Kajanto, 1965, p. 151). L’épouse du défunt porte le gentilice Vincentia, utilisé particulièrement comme cognomen (OPEL IV, p. 171). Nous relevons un autre exemple d’utilisation comme gentilice dans une inscription de Dalmatie (CIL III 9414). Le surnom latin Matrona, unique pour les Alpes maritimae, est surtout présent en Afrique (Kajanto, 1965, p. 305). Datation : l’abréviation de la dédicace aux Mânes, la brièveté de l’épitaphe et l’épithète laudative datent cette inscription au plus tôt de la première moitié du IIe s. 254. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre gris brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes de l’Ouest en janvier 1957 (tranchée T. 727). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° 35. Dimensions : h. : 8,5 ; l. : 10 ; ép. : 2,3. 360 Cemenelum Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 38. Vu. --[---]A[---] --La gravure asymétrique des hastes fait opter pour la partie inférieure d’un A. 255. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de pierre, brisé sur trois côtés. L’espace au-dessus de la lettre paraît être le rebord originel. Trouvé lors des fouilles des thermes de l’Est le 27 février 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 6,5 ; l. : 6 ; ép. : 1,5. Texte d’une ligne. H. d. l. subsistante : 3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 155. Vu. [---]A[---] --Gravure irrégulière. 256. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’un bloc de pierre brisé sur trois côtés. Provenance inconnue. L’absence de n° d’inventaire du musée des Beaux-Arts et du musée Masséna laisse supposer une découverte postérieure à l’ouverture du musée archéologique en 1960. Ce fragment a sans doute été découvert sur le champ de fouilles des thermes. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 17,5 ; l. : 17 ; ép. : 21. Texte de trois lignes gravé dans un cadre à double moulure en relief conservé dans la partie gauche. Le texte est complet à gauche. H. d. l. : L. 1 cons. : 1 ; L. 2 : 2,5 ; L. 3 : 2,2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 145. Vu. --A[---] MO[---] ET[---] --La gravure commence à s’estomper. Les hastes du M sont légèrement inclinées. L. 1 : la graphie du M de la seconde ligne permet de proposer un A et non cette lettre. 361 Cemenelum 257. Saint-Isidore - Fragment d’épitaphe Cuve cinéraire de pierre brisée au sommet. Le socle est mouluré sur les quatre côtés. L’angle droit de la face antérieure est mutilé. Découverte en mars 1970 au chemin Sainte-Marguerite, quartier Saint-Isidore. Elle servait de base à l’un des piliers soutenant l’auvent de la chapelle Sainte-Marguerite. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 55 ; l. : 60 ; ép. : 58. Texte de quatre lignes. Le champ épigraphique est inséré dans un cadre mouluré. La dernière ligne de l’inscription se développe dans la partie inférieure du dé, sous le cadre. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2-3 : 3,2 ; L. 4 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 127. Vue. --An( ?) Enhc[us uel o ---] Ted( ?), M(arcus uel arco) TILI[---] C(aius uel aio) ! S( ?) ! Aper, M(arcus uel arco) ! T+[---] 4 S ! ME fecerunn [---]. Lettres irrégulières. Les hastes ne respectent pas la verticalité. L. 3 : nous n’observons ni la ligature entre un M et un A, ni les lettres I, M et N après le T présentées par Laguerre. Des restes de gravure se lisent sur la pierre mais elles ne s’apparentent pas à un M ou à un N. L. 4 : la pierre semble n’avoir jamais reçu les lettres D et O relevées par Laguerre. … (ou à) Ennius … M. Tili[---], C. S( ?) Aper, M. … firent (élever ce monument). De ce monument très mutilé, seuls quelques éléments onomastiques peuvent être restitués. L’abréviation An peut correspondre au gentilice courant Annius, utilisé également comme surnom (ce qui peut être le cas ici), qui n’est cependant connu seulement sous les formes abrégés Ann(ius) ou Anni(us) (OPEL I, p. 119-121). Les lettres Enni[---] évoquent le gentilice Ennius apparu en nombre dans le territoire de la cité de Vence (supra inscr. 88 (tres), 89, 100, 123 (tres) et 135). À la deuxième ligne, après les lettres Ted, qui ne peuvent coïncider qu’avec un gentilice tel que Teddiatius, Teddicnius, Tedisenus, Teditius, Tedius, Tedusius (Sölin, Salomies, 1994, p. 183), et le praenomen M(arcus), nous lisons le début d’un gentilice dont Tilicius, Tilius, Tillius et Tillonius sont les seules formes possibles (Sölin, Salomies, 1994, p. 186). Des tria nomina semblent occuper le début de la troisième ligne, le S étant l’abréviation d’un gentilice très répandu comme S(eruilius), S(eptimius) ou S(empronius). Le surnom latin Aper est fréquent surtout dans le nord de l’Italie, la Dalmatie et les Espagnes (OPEL I, p. 138). Nous ne restituons pas en fin de ligne le surnom Matilianus donné par Laguerre. Nous lisons M(arcus) suivi d’un point de séparation et d’un gentilice débutant par un T. 362 Cemenelum 258. Cimiez - Fragment d’épitaphe de parents à leur enfant Fragment en pierre constituant la partie inférieure gauche d’un autel ou d’une base de statue. Moulure à la base. Découvert durant les fouilles des thermes en 1966. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 49 ; l. : 35 ; ép. : 33. Texte de trois lignes inséré, en creux, dans un cartouche dont nous relevons encore l’angle inférieur gauche. Points de séparation circulaires. H. d. l. : L. 1 cons. : 1,5 ; L. 2 : 3 ; L. 3 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 70. Vu. --[p][l_h[tes fil(io uel iae) dig ?]nissig[(o uel ae) posuer(unt)?]. L(ocus) ! d(atus) ! d(ecreto) [d(ecurionum)]. Lettres irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité. Le M a des hastes externes obliques. … ses parents, [à leur fils (ou fille)] très digne [firent élever (ce monument) ?]. L’emplacement a été donné par décret des décurions. G. Laguerre n’avait pas déchiffré la première ligne. Nous relevons quatre lettres permettant de restituer [p]aren[tes]. Nous rectifions la restitution [benig]nissim[o], car il n’y a pas de place pour cinq lettres avant le N de la deuxième ligne. Le début de ce superlatif se trouvait dans la partie de la ligne supérieure, aujourd’hui disparue. La formule LDDD peut supposer que la famille du (ou de la) défunt(e) appartenait aux notables de la capitale. Mais il est également possible que l’ordo ait désiré apaiser la douleur d’une simple famille pour la perte d’un enfant unique. 259. Cimiez - Fragments indéterminés Deux fragments de marbre brisés de tous côtés qui s’assemblent. Découverts lors des fouilles des thermes de Cimiez de 1955 pour le fragment a et de 1957 pour le fragment b. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : H. : 11 ; l. : 21 ; ép. : 2,3. Texte de quatre lignes. H. d. l. : 2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 86. Vu. 363 Cemenelum --Aol_fci [---] Matura AE+[---] Septimia SE[---] 4 [---]I i\ SE[---] --Les lettres sont irrégulières. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les A ne sont pas barrés. L. 2 : le début de gravure horizontale ne correspond pas au début d’un M comme l’avançait Laguerre. … à Aurelius …, Matura …, Septimia … La catégorie de l’inscription ne peut être précisée. Seuls quelques éléments onomastiques peuvent être restitués : le gentilice impérial Aurelius à la première ligne sans que l’on sache si nous devons le lire au génitif ou au datif ; à la deuxième ligne le surnom Matura que l’on relève une seconde fois dans la cité (supra inscr. 236) ; le gentilice impérial Septimia qui n’apparaît qu’à cette occasion dans notre corpus. 260. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment supérieur d’une plaque de marbre. Découvert lors de fouilles au nord de la villa des Arènes (musée Matisse) en 1988. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° d’inventaire NVA 88.19. Dimensions : h. : 10 ; l. : 13,5 ; ép. : 3,6. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2 : 2,7 ; L. 3 cons. : 1,3. Inédit. [---]DARO[---] [---]+RV[---] [---]+[---] --- Gravure profonde. Lettres irrégulières. Le O est ovoïde. Le V est asymétrique. L. 3 : nous relevons le début d’une courbe sans que l’on puisse choisir entre un S et un C. 261. Cimiez - Fragment d’épitaphe à un(e) inconnu(e) avec le lieu donné par le conseil des décurions Fragment inférieur d’un possible autel en calcaire, brisé de tous côtés. Trouvé le 22 décembre 1958 lors des travaux de restauration du site (n° d’inventaire S7.12 dans le cahier de fouilles de F. Benoit conservé au musée de Cimiez). Un désherbage du site, en avril 2007, a permis de retrouver ce fragment que n’avait pas vu G. Laguerre. Dimensions : h. : 35 ; l. : 41 ; ép. 45. 364 Cemenelum Texte d’une ligne. Champ épigraphique cons. : h. : 14 ; l. : 17. H. d. l. : premier D : 4,5 ; deuxième et troisième D : 5. Un reste de moulure apparaît sous le texte. Inédit. --[L(ocus)] d(atus) d(ecreto) ^(ecurionum). ... L’emplacement a été donné par décret des décurions. Seule la formule LDDD est encore lisible. Le (ou la) défunt(e) devait appartenir à une famille de notables de la capitale, ce qui lui a permis d’obtenir l’autorisation d’être inhumé(e) sur un terrain public. 262. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de l’angle inférieur gauche d’une plaque de marbre. Deux motifs décoratifs sont incisés entre les cartouches. Le second cartouche est matérialisé par les limites du champ épigraphique en creux. Trouvé à Cimiez selon l’inventaire de la bibliothèque municipale, postérieurement aux travaux de Mommsen et de Blanc. Il était conservé dans les réserves du musée Masséna (n° 1335) en provenance de la bibliothèque municipale (n° 17). Il a été transféré à la fin des années soixante au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.7. Dimensions : h. : 21 ; l. : 23 ; ép. : 6. Texte de deux lignes complet à gauche. L’inscription est dans un double cartouche dont la partie extérieure est moulurée et encadrée par une queue d’aronde à double courbure. La moulure et la queue d’aronde sont en relief. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 90. Vu. --DE[---] ! HI[---] Gravure profonde. Le D est légèrement incliné vers le haut de la ligne. L. 1 : Laguerre annonçait un I comme seconde lettre. Nous observons à la base de l’haste verticale un départ de barre transversale que nous rapprochons d’un E. 263. Cimiez - Début d’une épitaphe Couvercle en pierre d’une urne à incinération en forme de toit à double pente avec acrotères aux angles. La partie supérieure est mutilée. Sur les circonstances de la découverte, voir supra inscr. 209. Dimensions : h. : 26 ; l. : 67,5 ; ép. : 46. 365 Cemenelum Texte d’une ligne. H. d. l. : D : 7 ; M : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 130. Vu. D(is) M(anibus). Les lettres se trouvent sur le bandeau inférieur. Le M a des hastes externes obliques. Aux dieux Mânes. 264. Cimiez - Début d’une épitaphe Couvercle en pierre d’une urne à incinération en forme de toit à double pente. Les quatre angles étaient occupés par des acrotères. L’acrotère droit de la face postérieure est brisé. Sur les circonstances de la découverte, voir supra inscr. 209. Dimensions : h. : 31 ; l. : 81 ; ép. : 56. Texte d’une ligne. Les lettres sont gravées dans les acrotères de la face antérieure. H. d. l. : D : 6 ; M : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 130 bis. Vu. D(is) M(anibus). Les lettres sont gravées dans les faces des deux acrotères. Aux dieux Mânes. 265. Cimiez - Début d’une épitaphe Couvercle en pierre d’une urne à incinération en forme de toit à double pente. Les angles étaient occupés par des acrotères qui ont été brisés sur la face postérieure. Découvert lors de la construction d’un immeuble, avenue du Monastère, en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 47,5 ; l. : 51,5 ; ép. : 39. Texte d’une ligne. H. d. l. : 4. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 131. Vu. 366 Cemenelum [D(is)] M(anibus). Le M est sur la face latérale gauche. Sa haste droite descend en dessous de la ligne. Aux dieux Mânes. 266. Cimiez - Fragment d’une épitaphe Fragment supérieur droit d’une plaque de marbre. Découvert lors de sondages à l’emplacement de l’actuel musée d’archéologie de NiceCemenelum en 1986. N° d’inventaire SA P1 AC3 - 86. Dimensions : h. : 14,5 ; l. : 16 ; ép. : 3,5. Texte de quatre lignes. Inédit. [---]E ( M [---]DENT [---]ORN[---] 4 [---]++[---] --Lettres irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Le M et le N sont élargis. Seule l’ascia permet de supposer que ce fragment appartenait à une épitaphe. 267. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés qui conserve sur sa face antérieure des traces d’incendie. Découvert lors des fouilles dans le secteur sud du parc archéologique, en 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 17,5 ; l. : 15 ; ép. : 2. Texte de sept lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 2 ; L. 2-7 : 1,2. D’après la pierre : Laguerre 1975, n° 74. Vu. 367 Cemenelum --[---]E P[---] [---]ERO [---] [---]NIVS MARCEL[---] 4 [---]ELIVS INGENV[---] [---]LIVS CRESCE+[---] [---]VS QVI[---] [---]S +[---] --Lettres irrégulières rappelant la cursive. Ce fragment d’inscription peut correspondre à une liste de convives à un banquet, à celle de membres d’un collège ou au détail des décurions du municipe. Quelques éléments onomastiques peuvent être restitués : Marcel(l)anus, Marcel(l)ianus, Marcel(l)inus ou Marcellus sont possibles à la troisième ligne (Sölin, Salomies, 1994, p. 357) ; Ingenuus, surnom fréquent, est sans doute à rétablir en quatrième ligne mais Ingenuilla ou Ingenuinus sont aussi possibles (OPEL II, p. 193-194) ; Crescens, Crescent, Crescentianus, Crescentillus, Crescentinus ou Crescentio peuvent correspondre au cognomen de la cinquième ligne (OPEL II, p. 83-84). 268. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc cassé en trois morceaux qui s’assemblent et brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles dans les thermes de Cimiez en 1956 (secteur ST 14). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 18,5 ; l. : 16 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 24. Vu. --[---]E S+[---] --Belles lettres terminées par des appendices obliques. 269. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre brisé sur trois côtés. L’espace à droite des lignes paraît être le rebord originel. Découvert à Cimiez (Pais). Était dans les réserves de la bibliothèque municipale. Transféré ensuite au musée Masséna (n° 1338) puis au musée d’archéologie de NiceCemenelum (n° D06.M7.10.4). Dimensions : h. : 15 ; l. : 16 ; ép. : 4,5. 368 Cemenelum Texte de trois lignes complet dans la partie supérieure. Point de séparation circulaire. H. d. l. : L. 1 : 2,5, L. 2 : 2,8 ; L. 3 : 2,8. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 259 ; Pais, 1884-1888, n° 1044 ; Laguerre, 1975, n° 47. Vu. [---]ET ! TA [---] Ekues [---]TA --Très belle gravure. Le Q est bien arrondi et son appendice courbé descend dans l’entre-ligne. Les lettres sont stylisées avec des appendices aux extrémités. L. 1 : nous relevons au début de la ligne une barre transversale comportant un appendice oblique comparable à celle du E de la deuxième ligne. La deuxième lettre n’est représentée que par la base d’une haste verticale que nous rapprochons d’un T. La troisième lettre est un T comme le laisse paraître le reste de gravure placé au-dessus du A semblable à l’appendice de la transversale du T à la dernière ligne. Il est d’une taille supérieure. Nous pouvons seulement supposer que le (ou l’un des) personnage(s) mentionné(s) dans cette inscription était cavalier dans une légion ou une troupe auxiliaire dont nous ne pouvons préciser le nom. 270. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de calcaire brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes en novembre 1957. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 12 ; l. : 12 ; ép. : 4. Texte de trois lignes. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 105. Vu. --[---]EV[---] [---]EMOR[---] [---]V[---] --Réglures très prononcées. Lettres irrégulières. 271. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes, en septembre 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 9,5 ; l. : 8 ; ép. : 1,8. 369 Cemenelum Texte de deux lignes. Il est complet à droite. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 141. Vu. --[---] `ili(i) ( ?) [---]MO --- Graphie médiocre. Seul le terme filius peut être restitué. 272. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc, veiné de gris, brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes de l’Ouest. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 10 ; l. : 6,5 ; ép. : 1,8. Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 2,4. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 34. Vu. --[---]I[---] --- La seule subsistance de la partie inférieure d’une haste verticale peut permettre de restituer également un T ou un F. 273. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes (secteur S 20 D). Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 8,3 ; l. : 15 ; ép. : 1,7. Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 6,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 35. Vu. --[---]+[---] --- 370 Cemenelum Gravure profonde. La hauteur subsistante indique une taille de lettre importante, marque d’une possible inscription publique. La seule subsistance de la partie inférieure d’une haste verticale peut permettre de restituer également un T, un F voire l’haste verticale initiale d’un N ou d’un M. 274. Cimiez - Fragment d’épitaphe Fragment de pierre érodé avec base moulurée (restes d’un autel ?). Découvert au quartier de Cimiez, villa Garin, au XIXe siècle. Perdu puis retrouvé en 1967 (Laguerre). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 31 ; l. : 21 ; ép. : 24,5. Texte de trois lignes. Le champ épigraphique, gravé en creux, était encadré d’une moulure que l’on observe encore dans la partie inférieure. H. d. l. : L. 1 : 1,4 ; L. 2 : 1,7 ; L. 3 : 2,4. D’après la pierre : Blanc, 1882, n° 12 ; Pais 1884-1888, n° 1046 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 77. Vu. --[---]IDE[---] [---]NI oleum [---] [---] D [---] Le terme oleum suppose une distribution d’huile. La lettre D en dernière ligne, avec des espaces de part et d’autre, est sans doute à rattacher à la formule [L]D[DD]. L’inscription serait une épitaphe adressée à une personne dont l’inhumation a amené l’organisation d’une cérémonie publique avec dons et commémoration par l’érection d’un autel sur un terrain municipal. 275. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles dans les thermes de l’Ouest en 1963. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 11 ; l. : 8,5 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. H. d. l. : 4,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 22. Vu. --[---]I H[---] --- 371 Cemenelum Belles lettres à la gravure profonde. Est-ce un fragment d’une dédicace à un empereur comportant dans sa généalogie l’empereur Hadrien comme le supposait Laguerre ? Rien ne permet de l’assurer. 276. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de calcaire brisé de tous côtés. Découvert à Cimiez, sans plus de précision. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 8,5 ; l. : 10,5 ; ép. : 1,8. Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 28. Vu. --[---]+++[---] --- Gravure profonde. Nous n’observons que la partie supérieure de hastes obliques précédées du reste d’une gravure. 277. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de l’angle supérieur d’une plaque de marbre blanc. La face antérieure conserve de nombreuses traces d’enduits modernes, restes d’un remploi dans un mur. Découvert lors des fouilles des thermes en 1963 (secteur S 15). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : H. : 19 ; l. : 15,5 ; ép. : 2. Le texte de quatre lignes complet en haut et à gauche. H. d. l. : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 135. Vu. IN[---] BR[---] EST[---] 4 PO[---] --- Lettres irrégulières. L. 1 : le I est d’une taille supérieure au N. 372 Cemenelum 278. Cimiez - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée, brisée de tous côtés. Trouvée sur la colline de Cimiez (Blanc), villa Garin (Pais). Perdue après le travail d’E. Pais. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. Hedera en L. 4. D’après la pierre : Blanc, 1882, n° 10 ; Pais 1884-1888, n° 1053. Perdue (Dessin : E. Pais ; © cliché publié avec l'autorisation gracieuse de la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, bibliothèque (collections Jacques Doucet)). --[---]I[---] [---]NVS CA[---] [---]IVS F[---] 4 [---]S " [---] --- 279. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 14,5 ; l. : 12,5 ; ép. : 2. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1-2 : 3 ; L. 3 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 18. Vu. --[---]IOMA[---] [---]OCAL+[---] [---]OM[---] --- Lettres irrégulières qui penchent légèrement vers la droite et ne respectent pas l’horizontalité des lignes. L. 2 : le peu de gravure conservé pour la dernière lettre ne permet pas de choisir entre un P, comme le préconise Laguerre, et un B. L. 3 : nous ne lisons pas la partie droite d’un H, comme Laguerre, mais la partie supérieure initiale d’un possible M, voire d’un N. Dès lors, nous n’acceptons pas la restitution [c]oh[ortis] de Laguerre. 280. Cimiez - Fragment d’une épitaphe Fragment de marbre blanc cassé en deux morceaux qui s’assemblent. Découvert lors des fouilles dans la partie sud du parc archéologique de Cimiez, en octobre 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : H. : 8,5 ; l. : 14 ; ép. : 3,5. 373 Cemenelum Texte de deux lignes complet dans la partie inférieure. H. d. l. : L. 1 cons. : 2,2 ; L. 2 : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 139. Vu. --[---]ISSIM[---] [---]IT Les lettres ne respectent pas l’horizontalité de la ligne. L. 1 : on ne voit qu’une partie d’une haste oblique qui est probablement un M. Les quelques lettres en première ligne sont à rattacher à un superlatif. Celles de la seconde ligne sont peut-être la terminaison d’un verbe comme (fec)it. 281. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre de la partie inférieure d’une plaque. La surface antérieure est recouverte d’un badigeon blanc. Découvert lors des fouilles des thermes de l’Est menées par N. Lamboglia en 1943. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (antérieurement au musée Masséna, pas de n° d'inventaire). Dimensions : h. : 6 ; l. : 11 ; ép. : 2,2. Texte d’une ligne. H. d. l. : 2,7. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 140. Vu. --[---]ISSIMIS[---] --- Gravure maladroite et peu profonde. Ces quelques lettres appartenaient à un superlatif, ce fragment étant sans doute une épitaphe. 282. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles dans les thermes de l’Ouest en janvier 1957 (réf. T 728). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (antérieurement au musée Masséna n° 2461). Dimensions : h. : 7 ; l. : 6,5 ; ép. : 1. Texte de deux lignes. H. d. l. cons. : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 29. Vu. 374 Cemenelum --[---] + [---] [---]L[---] --- L. 2 : l’haste verticale appartient à un L, la barre horizontale apparaît dans la cassure. 283. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles dans les thermes du Nord en 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 10 ; l. : 7,5 ; ép. : 2,3. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1 : 1,5 ; L. 2 : 1,3 ; L. 3 : 1,5 ; L. 4 : 1,5 ; L. 5 : 1,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 75. Vu. --[---]LE+[---] [---]ELLIN[---] [---] Sextu[s---] 4 [---] Philog[etus ---] [---]LIVS [---] --Belle graphie régulière. Réglures apparentes. Ce fragment d’inscription peut correspondre à une liste de convives à un banquet, à celle de membres d’un collège ou au détail des décurions du municipe. À la deuxième ligne, les lettres [---]ellin[---] peuvent correspondre à Bellinus, Rubellinus, Vecellinus, Vicellinus, Marcellinus, Mascellinus, Tigellinus, Mellinus, Gemellinus, Capellinus, Asellinus, Vitellinus ou Stellinus (Sölin et Salomies 1994, p. 466). Le praenomen Sextus est restituable à la troisième ligne ainsi que le surnom Philometus à la quatrième ligne. 284. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de pierre brisé sur trois côtés avec moulure en relief sur le côté droit. Provenance inconnue. L’absence de n° d’inventaire du musée des Beaux-Arts et du musée Masséna suppose une découverte postérieure à l’ouverture du musée d’archéologie, dans la villa Garin, en 1960. Vraisemblablement découvert dans le quartier de Cimiez. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 10 ; l. : 17 ; ép. : 10,5. 375 Cemenelum Texte de deux lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 cons. : 3 ; L. 2 cons. : 4. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 156. Vu. --[---]+L ! [---]N ! --- Gravure profonde. L. 1 : nous relevons un reste de gravure au début de la ligne, dont nous ne pouvons déterminer la lettre, ainsi qu’une seconde lettre qui est la base d’un L avec un appendice à l’extrémité. 285. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes du Nord en 1962 (secteur OT3). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 12 ; l. : 9,5 ; ép. : 5. Texte d’une ligne. H. d. l. : 8,8. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 31. Vu. --[---]M[---] --- La verticalité de l’haste finale ainsi que l’haste oblique qui la rejoint ne laissent aucun doute sur la restitution d’un M, et non d’un V comme le proposait Laguerre. 286. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. L’absence de n° d’inventaire du musée des Beaux-Arts et du musée Masséna suppose un dépôt au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum à compter de 1960. Ce fragment a pu être découvert sur le champ de fouilles des thermes. Au musée, pas de n° d’inventaire. Dimensions : H. : 6 ; l. : 7 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 4. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 32. Vu. --[---]M[---] --- 376 Cemenelum Belle graphie représentant la partie initiale d’un M. 287. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’un bloc de pierre brisé de tous côtés. Mentionné par Peiresc et Blanc dans le secteur de Cimiez. Perdu et semble-t-il redécouvert lors de travaux de terrassement avenue du Monastère en 1963. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (antérieurement au musée Masséna). Dimensions : h. : 25 ; l. : 43 ; ép. : 4. Texte d’une ligne. L’inscription est insérée dans un cartouche matérialisé par une moulure conservée sur trois côtés. Ch. ép. : h. : 15 ; l. : 27. H. d. l. : 7. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8958, f. 191 ; Blanc, 1878, n° 408 ; Pais, 1884-1888, n° 1047 ; Laguerre, 1975, n° 84. Vu. M ! AL[---] Belle graphie. Le L possède des appendices aux extrémités. Près d’une centaine de possibilités de gentilices sont possibles avec les lettres Al- (Sölin, Salomies, 1994, p. 10-13). 288. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes de Cimiez, en 1963. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 7,5 ; l. : 11 ; ép. : 2. Texte de deux lignes complet à gauche. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 83. Vu. --M ! AL+[---] N[---] Belles lettres. La remarque de l’inscription précédente sur le gentilice débutant par les lettres Al- s’applique ici. 377 Cemenelum 289. Cimiez - Fragment d’une épitaphe Fragment d’une plaque de marbre brisé de tous côtés. Découvert sur la colline de Cimiez, dans la nécropole de la rue des Arènes dite le « Piol de Cimiez » (Gallia, XVI, 1958, p. 447). Il ne semble pas avoir été versé dans les réserves du musée d’archéologie de Nice-Cemenelum. Perdu à ce jour. Dimensions : h. : 14,5 ; l. : 22 ; ép. : 2,5 (dim. Rigoir). Texte de trois lignes. H. d. l. : 1,5 à 2. D’après la pierre : Rigoir, 1957 ; Laguerre, 1975, n° 133. Perdu. --[in] gemoriam. [Vix]mit an(n)is XXXXV Gravure médiocre. Les lettres ne respectent pas l’horizontalité des lignes. … en souvenir. Il (ou elle) vécut quarante-cinq ans ... Sur la seule graphie de ce texte, F. Benoit a daté ce fragment du VIe s. (Gallia, XVI, 1958, p. 447). Nous serons nettement plus prudent que lui. Nous pouvons seulement envisager que ces quelques lettres appartenaient à l’épitaphe d’un adulte, sans présager de la période ou de la religion du défunt. Découvert dans les vestiges d’une tombe, elle-même insérée dans un ensemble de sépultures dont le mobilier s’échelonne du Ier au IIIe s. (Rigoir), il est difficile d’envisager que ce fragment ait été rédigé au haut Moyen Âge. 290. Cimiez - Fragment d’épitaphe Fragment de marbre, brisé de tous côtés, qui comporte sur la face postérieure une moulure en relief. Il semble qu’il a été remployé postérieurement comme support pour l’inscription. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 8 ; l. : 10 ; ép. : 3. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1 : 1,5 ; L. 2 : 2 ; L. 3 : 1,1. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 85. Vu. --[---] g_hmc\[us ---] [---]M OB CVM[---] [---]HSM E[---] --- 378 Cemenelum Les lettres sont d’une facture médiocre proche de la cursive. L’horizontalité des lignes et la verticalité des hastes ne sont pas respectées. L. 1 : l’haste initiale du M a disparu ainsi que le sommet du E et la panse supérieure du B. L. 2 : la première lettre semble un M dont n’est conservée que l’haste finale avec sa jonction avec l’haste oblique. La dernière lettre est également un M. L. 3 : la première lettre paraît un H dont on ne voit que l’haste finale avec une partie de la barre transversale. Le S est d’une taille inférieure. La barre transversale inférieure du E est prise dans la cassure. Dans la restitution de ce fragment, G. Laguerre ajoutait une première ligne comportant le gentilice indigène Alausius. Nous ne lisons pas ce gentilice. Cette ligne n’apparaît pas non plus sur le cliché présenté dans le recueil de Laguerre. Le terme mensib[us] suppose la mention de l’âge d’une personne et l’appartenance de ce fragment à la catégorie des épitaphes. 291. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles au nord de la villa des Arènes (musée Matisse) en 1988. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° d’inventaire NVA 88.D1.42. Dimensions : h. 14,5 ; l. : 11,7 ; ép. : 1,7. Texte de huit lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 0,9 ; L. 2 : 1,4 ; L. 3-5-6 : 1,6 ; L. 4 : 1,5 ; L. 7 : 1,4. Inédit. --[---]+[---] [---]MET+[---] [---]+VRIV[---] 4 [---] Val(erius) AV[---] [---] Metilium [---] [--- V]al(erius) Opt[[tus ---] [---]SCIVSTER[---] 8 [---]++[---] Graphie irrégulière. Les hastes horizontales sont stylisées. Certains A sont asymétriques. Les M ont des hastes externes obliques. Ce fragment d’inscription peut correspondre à une liste de convives à un banquet, à celle de membres d’un collège ou au détail des décurions du municipe, comme le suppose la succession d’éléments onomastiques. Quelques noms peuvent être restitués. Le gentilice latin Metilius à la cinquième et, peut-être, à la deuxième ligne. Il est particulièrement présent dans le nord de l’Italie et dans le Norique (OPEL III, p. 80) et se rencontre à nouveau à Cemenelum (supra inscr. 237). Le gentilice Valerius peut s’envisager aux quatrième et sixième lignes sous la forme abrégée Val ainsi que le surnom banal Optatus à la sixième ligne. 379 Cemenelum 292. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de calcaire très érodé. Le bord supérieur est arrondi, peut-être le haut du monument auquel appartenait ce fragment. Découvert lors de fouilles dans les thermes en 1967 (secteur TS 81). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 15 ; l. : 14 ; ép. : 15. Texte d’une ligne. H. d. l. : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 26. Vu. --[---]ND[---] --- 293. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de pierre brisé de tous côtés. La face antérieure conserve des traces noires dans sa partie droite, marques probables d’un incendie. Découvert lors des fouilles des thermes en octobre 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 16 ; l. : 14 ; ép. : 6,5. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 3 ; L. 2 : 3,5 ; L. 3 : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 147. Vu. --[---]++[---] [---]NIN+[---] [---]DEDIC[---] --- Belle graphie. Les lettres ne respectent pas l’horizontalité. Les E possèdent des appendices aux extrémités. L. 1 : il est impossible de déterminer les deux lettres présentes sur cette ligne. L. 2 : nous relevons en dernière position la base d’une haste verticale sans pouvoir reconnaître la lettre qui occupait cette position. 380 Cemenelum 294. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre brisé sur trois côtés. La face antérieure conserve des concrétions calcaires. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord (secteur S 10. 31). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 7,5 ; l. : 11 ; ép. : 2. Texte de deux lignes complet dans la partie inférieure. H. d. l. : L. 1 cons. : 2 ; L. 2 : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 146. Vu. --[---]NIR[---] [---]NA Gravure profonde. La graphie s’apparente à la forme cursive. 295. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de pierre brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord en 1962 (secteur OT3). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 9,5 ; l. : 4 ; ép. : 3. Texte de trois lignes. H. d. l. : 2,3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 153. Vu. --[---]+[---] [---]NIV[---] [---]CAI[---] --- Mauvaise gravure avec une graphie qui évoque la cursive. Les lettres sont difficiles à déchiffrer. L. 1 : une haste verticale est visible. L. 3 : la première lettre semble un C constitué de deux hastes obliques jointes au centre de la ligne. La lettre suivante est un A avec une haste initiale verticale. La dernière lettre est un I de taille inférieure placé dans la partie supérieure de la ligne. 381 Cemenelum 296. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de calcaire d’un autel. Une moulure occupe le bord droit. Découvert lors de fouilles dans la natatio des thermes du Nord. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 19,5 ; l. : 16 ; ép. : 19. Texte d’une ligne. L’inscription est gravée en creux. H. d. l. cons. : 4,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 23. Vu. --[---]NO --- Gravure profonde. Lettres irrégulières. 297. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés avec concrétions de calcaire. Trouvé lors des fouilles des thermes (secteur S 10, B 3). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 10,5 ; l. : 12 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. H. d. l. : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 40. Vu. --[---]O[---] --Gravure profonde. 298. Cimiez - Fragment indéterminé Dalle de calcaire servant de bordure à une voie de circulation. Signalée en août 2008 par A. Grandieux, membre du service archéologique de la ville de Nice comme servant de bordure à la voie décumane, au sud des thermes de l’Est, dans le quartier d’habitation. Dimensions : h. : 21 ; l. : 142 ; ép. : 20. Texte d’une ligne. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 3,5. Inédit. O!E!I!P Les lettres commencent à s’estomper. 382 Cemenelum 299. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de l’angle inférieur gauche d’une plaque de marbre blanc. Le texte est complet dans les parties inférieure et gauche. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 8 ; l. : 11,5 ; ép. : 1,7. Texte de deux lignes. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 148. Vu. --ODV+[---] RIA FEC[---] --- Graphie maladroite et irrégulière. L. 1 : nous relevons les restes d’une lettre que l’on peut rattacher à un L ou un E. L. 2 : le A n’est pas barré. La possible présence du verbe fec(it ou erunt) suppose que cette inscription était une épitaphe. 300. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Provenance inconnue. L’absence de n° d’inventaire du musée des Beaux-Arts et du musée Masséna suppose un dépôt au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum à compter de 1960. Ce fragment a pu être découvert sur le champ de fouilles des thermes. Au musée d’archéologie, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 16 ; l. : 15,5 ; ép. : 2,8. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 3 ; L. 2 : 5,3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 21. Vu. --[---]++[---] [---]OM[---] --- Belle graphie avec gravure profonde. Des restes d’enduit s’observent dans les gravures de la seconde ligne. L. 2 : la seconde lettre est vraisemblablement un M comme le laisse penser la jonction de deux hastes obliques dans le haut de la ligne. 383 Cemenelum 301. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc en deux morceaux brisé de tous côtés. Traces de concrétions de calcaire. Trouvé lors des fouilles des thermes (secteur OT4). Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 15 ; l. : 26 ; ép. : 1,8. Texte de deux lignes. H. d. l. cons. : 14. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 30. Vu. --[---]OM[---] [---]++[---] --Très belle gravure, profonde. Nous observons une haste verticale initiale et une haste oblique après le O qui permettent de proposer un M. 302. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. G. Laguerre avançait une provenance inconnue mais Blanc mentionne qu’il a été trouvé près des thermes, lors de fouilles menées dans la propriété du comte Garin. Déposé au musée des Beaux-Arts (n° 1032), il a été ensuite transféré au musée Masséna (n° 1017) puis au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M7.10.2. Dimensions : h. : 14 ; l. : 15 ; ép. : 1,5. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2-3 : 2,5 ; L. 4 : 2. D’après la pierre : Blanc, 1882, n° 11 ; Pais, 1884-1888, n° 1045 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 67. Vu. --[---]ON[---] [---]ENE[---] [---]IT ! EA[---] 4 [---]+! DECV[---] --- Belles lettres. L. 4 : nous ne pouvons choisir entre un E ou un F. Nous ne pouvons établir le type d’inscription auquel appartenait ce fragment. Il est seulement possible d’envisager le terme decu[rio] en dernière ligne et [Cem]ene[lum] en deuxième ligne. 384 Cemenelum 303. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. La face antérieure conserve de nombreuses concrétions calcaires. Découvert lors des fouilles des thermes du Nord en 1962. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (avant musée Masséna n° 510). Dimensions : h. : 11 ; l. : 14 ; ép. : 4. Texte de deux lignes. H. d. l. : 3,2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 149. Vu. --[---]OREM[---] [---]INIA[---] --- Traces de réglures. Lettres irrégulières. 304. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment inférieur d’un monument de pierre. Provenance inconnue. L’absence de n° d’inventaire du musée des Beaux-Arts et du musée Masséna suppose un dépôt au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum à compter de 1960. Ce fragment a pu être découvert dans les fouilles des thermes. Au musée d’archéologie, pas de numéro d’inventaire. Dimensions : h. : 15 ; l. : 27,5 ; ép. : 24. Texte de deux lignes. L’inscription est dans un cartouche matérialisé par une moulure en relief qui s’observe encore sous la dernière ligne. Le texte paraît complet dans la partie inférieure. H. d. l. : L. 1 cons. : 1 ; L. 2 : 3,8. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 126. Vu. --[---]++[---] [---] PATR[---] Gravure régulière. Les lettres ne respectent pas l’horizontalité et s’orientent vers la partie inférieure du monument. L. 1 : nous observons la base de deux hastes verticales qui ne permettent pas de restituer les lettres originelles. Ces quelques lettres peuvent se rattacher à pater ou à patronus. 385 Cemenelum 305. Cimiez - Fragment indéterminé Plaque de pierre brisée dans les parties inférieure, supérieure et droite. Trouvée lors des fouilles des thermes de l’Ouest, dans la zone du baptistère. Au musée d’archéologie, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 47 ; l. : 38 ; ép. : 13,5. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1 : 8,5 ; L. 2 : 7 ; L. 3 : 5,5 ; L. 4 : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 69. Vue. --P(ublii) ! `(ilius uel ilio) ! [---] DEXT[---] CEMEN[---] 4 SE [---] AT[---] --- Gravure profonde. Lettres irrégulières. L. 5 : seul le sommet de deux lettres est conservé. La première est la jonction de deux hastes obliques nous amenant à restituer un A et la seconde est le sommet d’un T. Si certains termes peuvent être restitués, nous ne pouvons établir la catégorie de l’inscription originale. La première ligne conserve le patronyme d’une personne, P(ublii) f(ilius), la deuxième un gentilice comme Dexterius, Dextrinius ou Dextrius ou un cognomen comme Dexter, Dextria, Dextrianus, Dextrilina ou Dextrius (Sölin, Salomies, 1994, p. 68 et 323) et la troisième ligne le nom du municipe Cemenelum. 306. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes (secteur S 15 A). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 7 ; l. : 8,5 ; ép. : 1,7. Texte d’une ligne. H. d. l. : 3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 151. Vu. --[---]PV[---] --- 386 Cemenelum 307. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre gris brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes en 1963 (secteur T 7, 12). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 13 ; l. : 9 ; ép. : 3,5. Texte d’une ligne. H. d. l. : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 37. Vu. --[---]QA[---] --- La lettre A est précédée d’un trait légèrement incurvé qui se rapproche de l’appendice caudal d’un Q. L’haste finale du A a disparu. 308. Cimiez - Fragment indéterminé Bloc de pierre fragmenté de tous côtés. La face latérale gauche conserve un décor en relief (un bouclier ?). Découvert lors des fouilles de la natatio des thermes du Nord en 1958. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 32 ; l. : 35 ; ép. : 23,5. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 3,5 ; L. 2-3 : 2,7. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 92. Vu. --[---] Q(uintus uel uinto) ! L[---] [---] Q(uintus uel uinto) ! DO+[---] [---]GI ! PATE[---] 4 [---]AVG ! O[---] --Lettres régulières. La catégorie de cette inscription ne peut être définie. Les praenomina Q(uintus) occupent le début des lignes une et deux, les lettres do dans la deuxième étant peut-être à rattacher au gentilice Domitius présent en nombre dans notre province. Les lettres Pate sont sans doute les restes du surnom le plus répandu dans les Alpes maritimae, Paternus. À la quatrième ligne, les lettres Aug peuvent correspondre à un élément onomastique, au titre Augustus pour honorer le princeps ou une divinité précisée auguste, à l’épithète d’une unité militaire (légion ou auxiliaire) ou à la charge de sévir augustal. 387 Cemenelum 309. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Une moulure s’observe après la ligne 3, ce qui suppose une récupération de ce marbre pour graver l’inscription. Découvert lors des fouilles des thermes de Cimiez en 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 8 ; l. : 12 ; ép. : 2. Texte de quatre lignes complet à gauche. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 1,2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 76. Vu. --Q(uintus) VA[---] ! P(ublius) VE[---] T(itus) DE[---] 4 C(aius) SER[---] --- Lettres irrégulières qui s’approchent du style cursif, en particulier pour le T. Traces de réglures. L. 1 : nous observons le départ d’une haste oblique qui pourrait être celle d’un A. L. 4 : le R présenté par Laguerre a disparu. Ce fragment d’inscription peut correspondre à une liste de convives à un banquet, à celle de membres d’un collège ou au détail des décurions du municipe. Ces différents citoyens portent chacun un praenomen. La cassure nous prive de leur gentilice complet. Le premier citoyen a pu porter le gentilice Va[lerius], très présent dans l’Empire mais également Va[rius]. Pour le deuxième citoyen, Ve[labelius], Ve[lloudius], Ve[locius], Ve[ntrius], Ve[ranius], Ve[rduccius], Ve[rdulius], Ve[somnius], Ve[stonius] ou Ve[succius] sont possibles, De[cimius] pour le troisième citoyen et Ser[uilius] pour le dernier. Nous ne parlons là que de gentilices connus dans notre corpus. 310. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes (secteur S 20). Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 13 ; l. : 16,5 ; ép. : 2,4. Texte d’une ligne. Point de séparation triangulaire. H. d. l. cons. : 1. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 36. Vu. [---] + ! R[---] 388 Cemenelum 311. Cimiez - Fragment indéterminé Bloc de pierre fragmenté avec une moulure à droite. Découvert lors des fouilles des thermes de l’Est. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire (antérieurement au musée Masséna, n° S10.2). Dimensions : h. : 20 ; l. : 19 ; ép. : 14. Texte de quatre lignes. L’inscription est en creux et le texte est complet à droite. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2 : 4,5 ; L. 3 : 3 ; L. 4 cons. : 1. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 152. Vu. --[---]R ! A [---]ITA ! [---]DIC 4 [---]+DR --- Lettres irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. 312. Cimiez - Fragment d’une épitaphe Couvercle d’une cuve cinéraire avec un acrotère. Découvert en 1967 dans les thermes du Nord (secteur OT 4) lors de travaux de déblaiements des Monuments Historiques avec les inscriptions 209, 253, 263 et 264. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 22 ; l. : 81 ; ép. : 42. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1 : 3,6 ; L. 2-3 : 3 ; lettre I L. 3 : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 129. Vu. --R[---] CISSIMV[S --- o]ptimi R[---] Les lettres sont en majorité effacées. La forme du monument et la présence d’un superlatif, optimi, supposent l’appartenance de ces quelques lettres à une épitaphe. 389 Cemenelum 313. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque en calcaire brisé de tous côtés. Découvert par nos soins dans les réserves du musée d’archéologie de Nice-Cemenelum en 2005. Pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 11 ; l. : 17 ; ép. : 2,5. Texte d’une ligne. H. d. l. : 9. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 91. Vu. --[---]RE+[---] --- La gravure est irrégulière. Il est difficile de choisir entre un C et un O comme dernière lettre. Ce fragment ne se raccorde à aucune inscription présente dans les réserves du musée. 314. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc dont le rebord supérieur forme un arrondi. Découvert à Cimiez, sans plus de précision. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 20 ; l. : 23 ; ép. : 3,5. Texte de deux lignes. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 7,6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 27. Vu. --[---]S ! DI[---] [---]++[---] --- Très belles lettres. L. 1 : le D semble suivi d’un I. L. 2 : nous relevons deux petites traces de gravures sous le D et le I. 315. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert durant les fouilles des thermes de Cimiez en 1943. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 6,7 ; l. : 6,5 ; ép. : 2,2. Texte de trois lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 cons. : 1,4 ; L. 2 : 1,5 ; L. 3 : 1. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 59. Vu. 390 Cemenelum --[---]S ! I[---] [---]PAN ! V[---] [---]N ! [---] --- L. 1 : la courbe empruntée par la gravure laisse supposer un S comme première lettre. L’haste verticale est un I car nous observons les restes de son sommet. L. 3 : nous observons le sommet d’une haste verticale précédée d’une haste oblique épousant la cassure que nous comprenons comme un N. G. Laguerre rapprochait ces quelques lettres de la [cohorti]s I [His]pan(orum) u[eteranae] qui a stationné respectivement en Mésie Inférieure, sur le Danube et en Dacie Inférieure. Nous ne pouvons apporter d’informations supplémentaires. 316. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert lors des fouilles des thermes de Cimiez en 1955, dans les déblais des fouilles de 1943. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 8,5 ; l. : 8,5 ; ép. : 2,2. Texte de quatre lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 8 ; L. 2 : 1,7 ; L. 3 : 1,6 ; L. 4 : 1,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 60. Vu. --[---]S[---] [---]+VS+[---] [---]+V STE[---] 4 [---]V SE+[---] --- Gravure profonde et lettres irrégulières. L’extrémité des lettres est terminée par des appendices. Réglures horizontales et verticales. Les S se placent les uns au-dessus des autres. 317. Cimiez - Fragment d’épitaphe à une inconnue par son fils Fragment de la partie droite d’une plaque de calcaire. Découvert dans le quartier de Cimiez, dans les vignes de la propriété de la Galère (Gioffredo). Déclaré inédit par Blanc dans ses suppléments sans la rapprocher de son n° 201. Perdu, il a été retrouvé en 1943 mais contient moins de texte qu’à l’époque de Mommsen. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum depuis 1969, pas de n° d’inventaire (anciennement au musée Masséna). Dimensions : H. : 32 ; l. : 17 ; ép. : 9,5. 391 Cemenelum Texte de huit lignes inséré dans un cadre mouluré. H. d. l. : L. 1-2-3-5 : 2,5 ; L. 4 cons. : 2 ; L. 6 cons. : 1,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 114 ; CIL V, 7920 ; Blanc, 1878, n° 201 et 1882, n° 13 ; Pais, 1884-1888, n° 1052 (FOR 06, 32) ; Duval, 1946, p. 128 ; Laguerre, 1975, n° 78. Vu. --[ma]tri piissima[e] posuit. O\ cuius dedicationem decurconib(us) et seuir(is) Aug(ustalibus) u[rb]anis et of4 [fi]cialib(us) sportulas & II diuisit, item collegiis & I et recumbentibom panem et uinum praebuit et oleum populo uiris ac mulieribus pri8 misce dedit. L(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum). Il ne reste que deux à quatre lettres par ligne. Les lettres ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Certaines penchent vers la droite. Les M ont des hastes externes obliques. Les V sont asymétriques. L. 4 et 5 : & = denarius. --- éleva (ce monument) à sa mère très pieuse. Pour la dédicace, il distribua aux décurions, aux sévirs augustaux de la cité, et aux fonctionnaires des bureaux, des sportules de deux deniers ; et aussi un denier aux membres des collèges ; et aux convives il offrit le pain et le vin, et il donna de l’huile au peuple, hommes et femmes ensemble. L’emplacement a été donné par décret des décurions. Cette inscription relate l’organisation d’une cérémonie funèbre pour l’inhumation d’une citoyenne. La mutilation du début de l’épitaphe permet seulement d’établir que cette cérémonie a été voulue par un citoyen, au nom inconnu, pour sa mère décédée. L’inauguration du monument commémoratif a donné lieu à l’organisation d’un epulum, à la distribution de sportules en numéraire aux corps constitués du municipe et à la donation d’huile au populus. Nous retrouvons ici, dans le même ordre d’énonciation, les différents éléments humains formant la population de Cemenelum mentionnés dans un fragment d’hommage public à un notable du municipe découvert à Cimiez (supra inscr. 173). À l’exemple de cet hommage, nous devons comprendre dans la mention des officiales, les fonctionnaires de bureau du municipe, et dans celle du populus, hommes et femmes confondus, les citoyens n’appartenant pas aux groupes mentionnés précédemment, sans que nous puissions préciser si les incolae sont à ajouter ou non. L’appellation collegia peut désigner les principaux collèges du municipe, les collegia tria, ou l’ensemble des corporations professionnelles du municipe. Le terme recumbentes, que nous traduisons par « convives », est un hapax formé sur le verbe recumbo, s’attabler, s’étendre sur le lit de festin. Le don de sportules en numéraire lors de cérémonies accompagnant l’inhumation d’un défunt peut entraîner l’autorisation d’utiliser le sol public (si ce n’est l’inverse), ce qui est le cas dans notre épitaphe. 392 Cemenelum 318. Cimiez - Inscription indéterminée mentionnant un cursus équestre Fragment de pierre, vestige probable d’un autel. Trouvé lors de fouilles dans les thermes du Nord, dans un remblai moderne, en 1964. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 15 ; l. : 17 ; ép. : 7,5. Texte de trois lignes complet à gauche. L’inscription en creux était entourée d’une bordure qui est conservée dans la partie gauche. H. d. l. : 3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 44. Vu. --trc\[uno ---] alae [---] ala_ [---] --Lettres régulières. Ce fragment comportait sans nul doute la carrière équestre d’un chevalier comme le supposent la mention d’un tribunat, qui pouvait être de légion ou de cohorte, et celles de deux ailes, précédées par les fonctions disparues de praefectus, qui sont les deuxième et troisième commandements de ces militiae equestres. 319. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Trouvé lors des fouilles des thermes de Cimiez en 1964. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 9,7 ; l. : 22 ; ép. : 3,5. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 cons. : 1 ; L. 2 : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 9. Vu. --[---]V[---] [---]ARM[---] --Belles lettres, profondément gravées. L. 1 : nous observons une jonction d’hastes obliques appartenant à un possible V dans la partie supérieure droite du fragment qui n’avait pas été vu par nos prédécesseurs. L. 2 : Les lettres qui suivent le R ne sont pas un A et un M, mais uniquement la partie supérieure initiale d’un M, à l’inverse de ce que donnait Laguerre. La mauvaise lecture de la ligne 2 de G. Laguerre (… aram …) lui a fait présenter, à tort, ce fragment comme provenant d’une inscription religieuse. Il est impossible de déterminer la catégorie de l’inscription originale. 393 Cemenelum 320. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre gris brisé de tous côtés avec traces de concrétions de calcaire. Trouvé lors de fouilles dans les thermes en 1963 (secteur S 10 B11). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire (avant musée Masséna n° 5108.1). Dimensions : h. : 10 ; l. : 13 ; ép. : 1,8. Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 5,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 39. Vu. --[---]VE[---] --Belle gravure. 321. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé sur trois côtés. La partie supérieure du fragment est incurvée, ce qui laisse penser à un remploi en tant que marche d’escalier. Découvert lors des fouilles dans les thermes en 1967 (secteur T 67, S 8). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 11 ; l. : 12 ; ép. : 2. Texte de trois lignes. Points de séparation circulaires. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 137. Vu. --[---]X [---]CI ! OS+[---] [---]I ! A ! VIC[---] --- Lettres maladroites et irrégulières. L. 3 : le A n’est pas barré. 322. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles dans les thermes en 1964. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 12 ; l. : 19,5 ; ép. : 3. Texte d’une ligne. H. d. l. cons. : 5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 25. Vu. 394 Cemenelum --[---]X L[---] --- Belle gravure profonde. La première lettre est un X. Le croisement des hastes se fait à hauteur de la moitié de la lettre suivante et l’haste inférieure droite suit la cassure. La seconde lettre est vraisemblablement un L, la partie de l’haste restante épouse une légère courbe que l’on rattache à cette lettre plutôt qu’à un I. 323. Cimiez - Fragment indéterminé Fragment de marbre veiné brisé de tous côtés. Découvert lors de fouilles dans les thermes de l’Est en 1966. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 13,5 ; l. : 8,5 ; ép. : 2. Texte de trois lignes. L’espace présent en dessous de la L. 3 suppose que cette ligne était la dernière de l’inscription. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : L. 1-2 : 1,5 ; L. 3 : 2. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 100. Vu. --[--- H]s[]chn[hus ---] [---] S(extus) ! Ver+[---] [--- I]ngeh[uus ---] Lettres maladroites et irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. … [H]yacinthus, … Sextus Ver[---](et) [---] Ingenuus [---]. Les quelques lettres de la première ligne peuvent être restituées en [H]yacint[hus], surnom grec déjà envisagé par G. Laguerre. L’auteur considérait cet homme comme un esclave. Cependant l’hypothèse d’un affranchi ou d’un citoyen n’est pas à écarter. La mutilation de la (ou des) première(s) ligne(s) a pu faire disparaître des duo ou des tria nomina, ce qui ne permet pas de conclure avec assurance sur le statut. Le choix d’un surnom grec dans un municipe situé à proximité d’un comptoir marseillais est loin d’assurer le statut servile du porteur de ce type de cognomina. La seconde ligne comporte l’onomastique d’un citoyen dont on ne peut restituer la séquence onomastique : duo nomina première manière ou tria nomina ? Les lettres Ver peuvent se rapporter à Ver(duccius) (inscr. 247 et 335), Ver(dulius) (inscr. 251 [duo]) ou encore Ver(anius) (inscr. 22 [duo]) pour des gentilices connus dans notre province. La dernière ligne comprend le surnom [I]ngen[uus] très répandu dans l’Empire et que l’on rencontre deux autres fois à Cemenelum (supra inscr. 207 et 387). Il paraît difficile de suivre la restitution de G. Laguerre qui avançait pour ces deux dernières lignes le nom d’une seule et même personne. 395 Cemenelum Inscriptions découvertes en dehors de la commune niçoise 324. Bairols - Fragment d’épitaphe de T. Matius ( ?) B[---] Stèle en grès d’origine locale et de forme quasi rectangulaire. Elle se resserre légèrement dans sa partie inférieure, ce qui matérialise peut-être la limite de l’enfouissement (partie resserrée 25 cm environ). L’angle supérieur droit est brisé. Découverte en 2003 par des membres de l’IPAAM, au pied des ruines de la chapelle Saint-Martin (vallée de la Tinée), au sud-ouest du village, à 1086 m d’altitude. La stèle était couchée au sol, à droite de l’entrée de la chapelle, l’inscription tournée vers la terre. Dimensions : h. : 92 ; l. : 47,5 ; ép. : 33. Texte de trois lignes inséré dans un cartouche qui occupe la partie supérieure de la pierre, à 2 cm de son sommet. Point de séparation circulaire. Ch. ép. : h. 14,5 ; l. 13. H. d. l.: 2,5. D’après la pierre : Salicis, Morabito, 2004 (AE 2004, 869). Vue. T(ito) ! Man(i)i B++O[---] +MF Lecture difficile. La gravure, sans régularité ni élégance, traduit la rusticité du lapicide. L. 1 : nous lisons, pour les deux dernières lettres, un T et un O. Le A n’est pas barré. L. 2 : nous proposons un B au début de la ligne et un O. Entre ces deux lettres, l’espace peut contenir deux lettres que nous ne sommes pas en mesure de lire. Nous ne pouvons, non plus, déterminer le nombre de lettres qui suivait le O. L. 3 : nous n’arrivons pas à déchiffrer la première lettre, qui est suivie d’un M et d’un F. À Titus Matius B[---]. À la ligne 1, le point de séparation entre le T et le M permet de développer la lettre initiale en T(itus), praenomen du défunt. Les lettres suivantes peuvent former le gentilice du personnage au datif, la lettre i ayant été omise par le lapicide, la forme nominale étant alors Matius, gentilice connu à Vérone, dans la Xe région italienne (CIL V, 3667 et 8860), dans le Norique (CIL V, 5147 et 5319), en Lyonnaise (CIL XIII, 2205). On le rencontre sous la forme géminée Mattius en Narbonnaise (CIL XII, 2978) ou en Lyonnaise (CIL XIII, 1761 et 2205). Le nom unique Mato apparaît également à Mâcon, dans le territoire des Éduens (CIL XIII, 2583) et chez les Trévires (ILB, 131). De nombreux noms uniques et de gentilices sont formés à partir de la racine matu (Ellis Evans, 1967, p. 228-232 ; Forier, 2001, p. 489 ; Delamarre, 2003, p. 221). Une lecture du gentilice sur deux lignes paraît exclue, puisque nous aurions un nom débutant par Matob-, ce qui ne correspond à aucun gentilice rencontré à ce jour. La ligne 2 conserverait le cognomen avec pour lettre initiale un B, une lacune de deux lettres et un O. Nous ne pouvons déterminer le nombre de lettres qui suivaient le O, ni l’appartenance ou non de la première lettre de la ligne 3 à ce cognomen. Dans le cas d’un surnom qui n’occuperait que la ligne 2, il pourrait s’agir de Baiolus, Barosus ou Bonosus, et 396 Cemenelum dans le cas d’un mot débordant sur la ligne 3, d’un surnom plus long tel que Baronius ou Bonosianus (Kajanto, 1965, p. 383-384), qui sont inconnus dans l’ancienne province des Alpes maritimes. La ligne 3 était réservée, en partie ou totalement, à une formule funéraire. La lecture d’un M et d’un F et la lacune d’une lettre au début de la ligne amènent à rechercher une formule à trois lettres, la première lettre appartenant dès lors à celle-ci. [f(ilio)] m(ater) f(ecit), [m(arito)] m(onumentum) f(ecit) voire [p(atri)] m(erenti) f(ecit) sont possibles. Dans le cas d’une formule à deux lettres, m(ater) f(ecit) peut être restituée. Datation : l’état de cette inscription ne permet pas de proposer une datation assurée. L’emploi du datif, la brièveté de l’épitaphe, l’absence de dédicace aux dieux Mânes et la sobriété de cette stèle feraient penser à un monument remontant au Ier s. 325. Castagniers - Fragment indéterminé Fragment en calcaire blanc brisé de tous côtés. Découvert par C. Salicis en 1986 dans sa propriété, quartier Barriera, sur une terrasse située en contrebas immédiat et à l'ouest du n° 268 du chemin de l'Eurier. Inséré ensuite dans une banquette maçonnée au pied de cette maison. Dimensions : h. : 9 ; l. : 25 ; ép. : non mesurable. Texte de trois lignes. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2-3 : 4. D’après la pierre : Morabito, 2006, p. 89-90. Vu. --[---]IDO[---] [---]AF[---] [---]VN[---] --- Belle gravure. Les lettres sont bien formées. Le D et le O sont bien arrondis. L. 1 : nous relevons le sommet d’une haste verticale que l’on rapproche d’un I. Le O a perdu une partie de son sommet. L. 3 : le N n’est visible que par sa haste initiale et le sommet de sa haste oblique. 326. Châteauneuf-Villevieille - Dédicace d’un autel au dieu Abinius pour la sauvegarde de la maison impériale Autel en calcaire coquillier, avec base et sommet moulurés sur les quatre côtés. Le sommet comporte des puluini et un focus. Le puluinus gauche a été brisé. Trouvé à gauche de la porte d’entrée de l’église paroissiale Sainte-Marie. Aurait servi un temps de soutien au bénitier (Bonifassi). Offert par la municipalité à Napoléon III et transporté au musée de Saint-Germain-en-Laye (n° d’inventaire 20 373), en 1869 (moulage au musée de La Turbie). Dimensions : h. : 85 ; l. base : 46,5 et haut : 45 ; ép. base : 42 et haut : 37,5. 397 Cemenelum Texte de dix lignes. H. d. l. : 2,4 à 3,3. D’après la pierre : Bonifassi, 1804, p. 84 note 10 et 1808, n° 8 ; Blanc, 1878, n° 324. D’après un estampage : CIL V, 7865 (ILS, 4664 ; Gayet, 1996, n° 234 ; Laguerre, 1975, p. 9). Non vu (Cliché : Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye). P(ro) s(alute) d(omus) d(iuinae), Q(uintus) Enibou^ius Montahus, 5 4 leg(ionis) ' Itali][_, ordinatus _x eq(uite) Rom(ano) ab domiho, imp(eratore) M(arco) Aur(elio) A[nto]h[i]8 no Aug(usto). Arag jisuit deo Abihio, l(ibens) m(erito). La partie droite de l’inscription est endommagée, en particulier aux lignes 7 et 8. Lettres irrégulières. Certains A sont asymétriques. Les O et les Q sont arrondis. Quelques B ont la panse inférieure plus large que la panse supérieure. Certains M ont les hastes externes obliques. L. 3 : 5 = centurio. L. 5 : ordinatus a ici le même sens que ordinibus adscriptus. Pour la sauvegarde de la maison impériale, Quintus Eniboudius Montanus, centurion de la IIIe légion Italica, nommé dans les centuries en qualité de personnage de famille équestre par le maître, l’empereur Marcus Aurelius Antoninus Auguste. Il éleva cet autel au dieu Abinius, de bon gré et à juste titre. Q. Eniboudius Montanus a choisi de servir le princeps, non pas à travers une carrière équestre composée de milices et de procuratèles, mais dans le métier des armes. Dédicant de deux autels à des divinités topiques (voir aussi inscr. suivante), rien n’affirme l’origine locale de Montanus. Mais l’érection de ces monuments dans un coin reculé du territoire de Cemenelum suggère que nous sommes en présence d’un individu désirant remercier les divinités de son pays natal. Au moment de l’érection de ces monuments, Q. Eniboudius Montanus est centurion dans la IIIe légion Italique, créée en 165 - 166 par l’empereur Marc Aurèle et cantonnée dès sa création en Rhétie. Cette légion a pris le titre d’Italica au plus tôt en 171, après avoir été appelée Concordia. Le choix d’une carrière militaire permettait à Montanus de briguer des commandements d’importance dans la garnison de Rome (tribunat des vigiles, des cohortes urbaines et prétoriennes. Sur ce point, voir Demougin, 1988, p. 387392 et Gayet, 1996, n° 234). Entérinée par l’empereur, cette décision n’a pas entraîné la perte de son rang équestre. La dévotion envers le caractère divin de la famille impériale n’est pas la raison principale de l’érection des deux monuments. Montanus a voulu célébrer l’autorisation qui lui 398 Cemenelum a été accordée par l’empereur d’entreprendre une carrière militaire en dédiant ces autels aux probables divinités tutélaires de sa région d’origine. La formule p(ro) s(alute) d(omus) d(iuinae), présente au début des dédicaces, correspond davantage à une pratique courante qu’à une réelle ferveur. Elle accompagne l’acte cultuel adressé aux divinités indigènes. À l’inverse, la mention de l’empereur, précédé de dominus, apparaît comme un réel attachement à sa personne et complète alors la formule initiale (position partagée par Rémy, 2000, p. 896). L’onomastique M. Aurelius Antoninus Augustus peut se rapporter à trois empereurs : Marc Aurèle, Caracalla et Elagabal. Dernièrement, l’époque sévérienne a été préférée à la seconde moitié du IIe s. par l’emploi du terme dominus pour désigner le princeps (voir à ce sujet Gayet, 1996, n° 234 ; Rémy, 2000, p. 895-896 et Cibu, 2003, p. 341). Pour notre part, nous n’écartons pas l’hypothèse de Marc Aurèle. Les titulatures de Caracalla et d’Elagabal découvertes dans la province des Alpes maritimes comportent les adjectifs pius et felix, ce qui n’est pas le cas dans cette inscription (pour Caracalla, voir infra inscr. 389, 394, 397, 406 à 409, 411A et 414. Pour Elagabal, infra inscr. 74). Le fait que le nom de la IIIe légion Italica ne comporte pas l’adjectif Antoniniana plaide également pour le règne de Marc Aurèle. La divinité Abinius est connue par ce seul exemple. P. Finocchi propose de rapprocher ce témoignage de ceux découverts dans le sud-est de la Narbonnaise mentionnant le dieu Abianus (Finocchi, 1994, p. 20-21). Dans l’Hérault, à Castelnau-le-Lez, Abianus est associé à Mercure (ILGN, 6). À Saussan, ancien territoire de Nîmes (AE 2001, 1368), dans le Vaucluse, à Roussillon, territoire d’Apt (ILN, Apt, 128) et dans les Bouches-du-Rhône, à Glanum (AE 1937, 143) où il apparaît seul. La nature de cette divinité n’est pas arrêtée. Sa relation avec l’eau est cependant envisagée du fait de la formation de son nom à partir du terme gaulois abono, « le ruisseau », et de la découverte à Castelnau-le-Lez de l’un des monuments adressés à ce dieu dans le quartier des thermes. Il est impossible de déterminer si tel était le cas d’Abinius à Châteauneuf-Villevieille. Q. Eniboudius Montanus porte les tria nomina en associant un gentilice celtique (Holder, 1896-1913, I, col. 1438) et un surnom latin. Eniboudius, « qui a la victoire en lui » (Delamarre, 2003, p. 163) est un hapax. Montanus est fréquemment utilisé en milieu celtique (Alföldy, 1969, p. 248-249). On le retrouve seulement dans le territoire de Cemenelum pour les Alpes maritimae (supra inscr. 194). Le choix de ce surnom n’est pas une surprise pour un soldat originaire d’une zone montagneuse. Datation : entre le règne de Marc Aurèle et celui d’Élagabal. 327. Châteauneuf-Villevieille - Dédicace en l’honneur du dieu [.]orevaius pour la sauvegarde de la maison impériale Autel en calcaire coquillier du même type que le précédent, avec focus et puluini. La face latérale gauche du sommet et la partie inférieure de l’arête droite du dé sont mutilées. Découvert à droite de l’entrée de l’église paroissiale Sainte-Marie (Bonifassi). Il a été transporté, avec l’autel précédent, au musée de Saint-Germain-en-Laye (n° d’inventaire 20 374). Dimensions : h. : 83 ; l. base : 43 et haut : 43 ; ép. base : 41,5 et haut : 41,5. Texte de onze lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 2,2 à 3,7. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 14 et 1692, col. 88 ; Blanc, 1878, n° 325 ; Pais, 1884-1888, n° 1014. D’après un estampage : CIL V, 7866 (Gayet, 1996, n° 235 ; Laguerre, 1975, p. 8). Non vu (Cliché : Musée d’Archéologie Nationale, Saint-Germain-en-Laye). 399 Cemenelum P(ro) ! s(alute) ! d(omus) ! d(iuinae), Q(uintus) ! Eniboudium Montanus, 5 4 leg(ionis) ' Italicae, ordinatus ex eq(uite) Rom(ano) ab domcno, cmp(eratore) ! M(arco) Au8 [r]el(io) Anto“no Ü[g(usto)]. [A]l[am] posuit deo [ ?]ileuaio, l(ibens) m(erito). Les lettres et les espaces sont irréguliers. Les hastes des V et des A sont légèrement incurvées. Les A ne sont pas tous barrés. Certains M ont les hastes externes obliques. L. 3 : 5 = centurio. L. 7 : le I d’imp(eratore) est long. L. 8 : le N et le I d’Antonino et le A et le V d’Au[g(usto)] en nexus. L. 10 : nous ne pouvons déterminer la première lettre. Pais proposait un T, un F ou un E. Pour la sauvegarde de la maison impériale, Quintus Eniboudius Montanus, centurion de la IIIe légion Italica, nommé dans les centuries en qualité de personnage de famille équestre par le maître, l’empereur Marcus Aurelius Antoninus Augustus. Il éleva cet autel au dieu [.]oreuaius de bon gré et à juste titre. Sur ce chevalier et sur l’honneur rendu à la domus diuina, voir supra inscription précédente. La mutilation de la lettre initiale du nom de la divinité [.]oreuaius interdit toute restitution sans la découverte d’une nouvelle dédicace fournissant une dénomination complète. À ce jour, aucun rapprochement satisfaisant n’est possible et la nature de cette divinité demeure une énigme. Datation : comme l’inscription précédente, entre les règnes de Marc Aurèle et d’Élagabal. 328. Châteauneuf-Villevieille - Épitaphe de C. Vo[---], soldat d’une légion inconnue Pierre non caractérisée. Vue par Gioffredo dans l’église paroissiale de Châteauneuf-Villevieille. Blanc est le dernier à l’avoir observée. Nous n’avons pu la retrouver. Dimensions : inconnues. 400 Cemenelum Texte de huit lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 50 ; Adrecchio, 1694, p. 183 (CIL V, 7901 [Gayet, 1996, n° 559] ; Laguerre, 1975, p. 61) ; Blanc, 1878, n° 337. Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). C(aius) Vo[---], miles l_[g(ionis)---] RICI PLA[---] 4 BRICI. V[---] cius Ve[---], Cl(audius) Nepnu[---], C(aius) Vibius. [H(eredes) ex testame]8 nno facere [curauerunt] ( ?). L. 2: nous corrigeons le I donné par Gioffredo (et le CIL) en fin de ligne en E. L. 8 : le I donné par Gioffredo était peut-être un T. Gaius Vo…, soldat de la légion…. V[---]cius Ve[---], Claudius Neptu[---], Gaius Vibius. Ses héritiers prirent soin de faire (ce monument) selon le testament ( ?). Fragment de l’épitaphe d’un soldat. Ce militaire porte le praenomen C(aius). Son gentilice est impossible à restituer, les lettres Vo- pouvant correspondre à cent vingt noms (Sölin, Salomies, 1994, p. 212-214). Le défunt était miles dans une légion dont il est impossible d’indiquer le nom et le numéro. Selon F. Gayet (1996, n° 559), les légions I ou II Adiutrix et VI, XIV, XX, XXX Victrix peuvent correspondre à la légion de notre défunt. Les lignes 3 et 4 sont susceptibles de contenir l’onomastique du centurion commandant la troupe du défunt. À partir de la fin de la ligne 4, l’épitaphe comporte les noms des dédicants (sans doute au nombre de trois) et une formule funéraire que nous proposons de restituer en [h(eredes) ex testame]nto fecer[unt]. Les lettres Cl en l. 6 sont vraisemblablement l’abréviation du gentilice impérial Cl(audius) ; ensuite les lettres Neptu[---] peuvent correspondre à Neptunalis, Neptunialis, Neptunia ou Neptunio, surnoms théophores formés sur Neptunus. Neptunalis est le plus répandu de ces quatre surnoms (Kajanto, 1965, p. 213). Le dernier dédicant paraît désigné par des duo nomina première manière avec le gentilice italien Vibius qui se rencontre plusieurs fois dans notre zone de recherche. Datation : le défunt au nominatif et la possible désignation de l’un des dédicants par des duo nomina première manière peuvent dater cette épitaphe du courant du Ier s. Mais l’abréviation du gentilice Cl(audius) suppose une inscription du IIe s. La prudence est de mise. 329. Châteauneuf-Villevieille - Épitaphe de G. Antestius Velox, de Cattunia Cornelia et de L. Antestius Verus Face antérieure d’une cuve cinéraire en calcaire, cassée en deux morceaux disjoints. L’espace les séparant est comblé par l’enduit de façade, la personne qui a inséré les deux fragments ayant respecté entre eux un espace matérialisant la partie manquante. Trouvée dans l’église Sainte-Marie-de-l’Assomption (Gioffredo), insérée dans le pavement de cette église (Durante, 1847, n° 48). Encastrée dans le mur de façade, dans la partie inférieure, à droite de la porte d’entrée de cette église. Dimensions : h. : 47 ; l. : 64 ; ép. : non mesurable. 401 Cemenelum Texte de six lignes. L’inscription est gravée en creux, entourée d’une double moulure. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 5 ; L. 2 : 4 ; L. 3 : 3,5 ; L. 4-6 : 3 ; L. 5 : 2,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 24 et 1692, p. 50 (CIL V, 7929 ; Blanc, 1878, n° 343 ; Laguerre, 1975, p. 137). Vue. G(aio) Ann_stio Velo−, Cattuhc[e, M’(anii) f(iliae), Cornelia_, L(ucio) An„stio 4 Velo. Antestia, G(aii) f(ilia), Polla, parentibum _t fratri. Belle graphie. La gravure est peu profonde. Les lettres et les espaces ne sont pas réguliers. Le texte est mal centré. Le lapicide a gravé les dernières lettres des lignes dans la moulure et a inséré une lettre dans une autre afin de respecter la mise en page. Les C, G et O sont bien arrondis. Les A et les V ne respectent pas tous la même forme. L. 1 : le second T du gentilice est d’une taille supérieure alors que le O est d’une taille inférieure, celui de Veloci également. Le I est d’une taille inférieure, inséré dans le C. L. 2 : le premier T de Cattunia est d’une taille supérieure. L. 3 : le I de Cornelia est d’une taille supérieure. T et E en nexus. À Gaius Antestius Velox, à Cattunia Cornelia, fille de Manius, à Lucius Antestius Verus. Antestia Polla, fille de Gaius, (fit élever ce monument) à ses parents et à son frère. Le père et le fils sont désignés par les tria nomina. Le fils ne porte pas le praenomen du père à l’inverse de la pratique traditionnelle, et seules les femmes mentionnent leur patronyme. Antestius, dont la forme la plus courante est Antistius, est un gentilice latin banal que nous ne retrouvons qu’à cette occasion dans notre province. Le père porte un surnom latin fréquemment utilisé en milieu celtique. Il apparaît plusieurs fois dans notre corpus. Le fils est également désigné par un surnom à « fréquence celtique ». La mère de la dédicante porte un gentilice celtique (Ellis Evans, 1967, p. 173) connu uniquement sous la forme Cattonius à Milan, dans la XIe région italienne (CIL V, 5993), chez les Trévires, en Belgique (CIL XIII, 3990) et à Mayence, en Germanie Supérieure (CIL XIII, 6860). Elle lui associe un gentilice latin banal utilisé ici comme surnom. Ces deux éléments sont uniques dans notre province. Son patronyme est représenté par le praenomen Manius. Antestius Polla joint à son gentilice latin un surnom latin à « fréquence celtique » que nous ne retrouvons qu’à cette occasion dans notre corpus. Il est particulièrement présent dans les IXe, Xe et XIe régions italiennes (OPEL III, p. 148). Datation : l’emploi du datif et l’absence de dédicace aux Mânes invitent à dater cette inscription du Ier s. 402 Cemenelum 330. Clans - Fragments indéterminés Fragments (le nombre n’est pas donné) des parties gauche et droite d’une table en pierre de grande taille (Révellat et Allmer). Découverts, dans les années 1860, au lieu-dit la Trémagne, dans la propriété Faraut (Révellat et Allmer). Ils n’ont plus été mentionnés après Pais. Nous n’avons pas retrouvé ces fragments. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Révellat, Allmer, 1885 ; Pais, 1884-1888, n° 1315. Perdus (Dessin : E. Pais ; © cliché publié avec l'autorisation gracieuse de la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, bibliothèque (collections Jacques Doucet)). --II ! [---] CNIO [---] S TI ! MO [---] PR 4 O ! M[---] La taille du monument suppose une inscription publique, mais toute restitution est impossible. 331. Drap - Épitaphe de Licinius Placidus Plaque en marbre (Gioffredo). Découverte dans les ruines du château (Gioffredo), encastrée dans un mur des bâtiments de service (Blanc). Selon Pais « ego in castro Drap titulum diu ac diligenter quaesitum non repperi ». Nous n’avons pu également la retrouver. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Gioffredo 1658, p. 24 et 1692, p. 50 ; Adrecchio, 1694, p. 183 (CIL V, 7941 ; Blanc, 1878, n° 256 ; Pais, 1884-1888, n° 1029). Perdue (Dessin : G. Adrecchio ; Bibliothèque de Cessole-Nice). D(is) ˚ M(anibus). Licinius Dionysius, 4 Licinio Placido, filio carissimo fecit. L. 1 : entre le D et le M, un symbole a d’abord été interprété comme la lettre A. Blanc a compris qu’il s’agissait d’un niveau de maçon, comme sur une autre inscription de Cemenelum (supra inscr. 227). 403 Cemenelum Aux dieux Mânes. Licinius Dionysius, à Licinius Placidus, son fils très cher, fit élever (ce monument). Le père, dédicant de l’inscription, et son fils défunt portent les duo nomina seconde manière. Ils sont désignés par un gentilice latin, courant dans les provinces occidentales (OPEL III, p. 26-27) mais seul exemple pour les Alpes maritimes. Dionysius est un surnom grec théophore que l’on retrouve dans le corpus de Cemenelum (supra inscr. 190). L’association gentilice italien / surnom grec peut supposer une naissance servile pour le père, mais la proximité de Nikaia avec sa population d’origine grecque amène à la prudence. Le fils porte un surnom qui n’a qu’un exemple dans notre province. Il est particulièrement présent dans les Espagnes et le nord de l’Italie (OPEL III, p. 144). Le choix d’un surnom latin à la place d’un surnom grec peut marquer la volonté du père de faire disparaître le symbole de la servilité. Datation : la dédicace aux dieux Mânes, les duo nomina seconde manière et l’épithète affective permettent de dater cette inscription, au plus tôt, de la première moitié du IIe s. 332. L’Escarène - Dédicace au dieu Egomo Cuntinus par le uicus Cun( ?) Autel en calcaire avec base et sommet moulurés sur les quatre côtés. Mentionné dans la commune, sans plus de précision (Gioffredo et Ricolvi). Considéré comme perdu par Blanc, il a été retrouvé dans le quartier du Comte d’Organd et transporté dans l’église paroissiale de l’Escarène, où il sert de fonts baptismaux. Dimensions : h. : 83 ; l. : 54 ; ép. : 41. Texte de quatre lignes. L’inscription est gravée en creux, dans un cartouche à double moulure. Ch. ép. : h. : 32 ; l. : 34. H. d. l. : L. 1 : 4,5 ; L. 2 : 5 ; L. 3 : 4,5 ; L. 4 : 3,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 28 et 37, 1839, p. 110 ; Ricolvi, 1774, 25 ; Bonifassi, 1804, n° 9 (CIL V, 7868 ; Blanc, 1878, n° 326 ; Laguerre, 1975, p. 11-12). Vu. Egomoni Cuntino, uic(us) Cun(tinus) 4 p(osuit). Lettres de bonne facture. Les O, C et G sont bien arrondis. Les V sont asymétriques. L. 1 : le S, donné au début de la ligne par Bonifassi, ne semble pas avoir été gravé sur le monument. L. 2 : le I est long. À Egomo Cuntinus, le uicus Cun(tinus) éleva (cet autel). 404 Cemenelum Egomo est sans doute une forme locale de la divinité gauloise Segomo, connue par de nombreuses dédicaces essentiellement du centre-est de la Gaule (liste dans Jufer, Luginbühl, 2001, p. 97). Parmi les mentions de Segomo, seuls notre exemple et une dédicace découverte à Nuits-Saint-Georges, chez les Eduens (deus Segomo [CIL XIII, 2846]), n’offrent pas le nom de cette divinité en tant qu’épithète de Mars. Si Segomo, « le victorieux » en langue gauloise (Delamarre, 2003, p. 269), n’est pas associé à Mars, il semble revêtir pour le uicus la qualité de protecteur. J.-J. Hatt n’hésite pas à apparenter (S)egomo Cuntinus à Mars (1989, p. 151). Cette dédicace est l’œuvre du uicus Cun., le nom de cette localité étant sans doute Cuntinum, à l’exemple du dieu Mars Cemenelus, honoré à Falicon, territoire du municipe de Cemenelum (infra inscr. 334). Faute de découvertes archéologiques probantes, nous reprenons la correspondance traditionnellement avancée entre le uicus Cuntinus et l’actuel village de Contes (voir supra introduction du corpus de Cemenelum, p. 260). Datation : si nous supposons une appartenance de ce monument au Haut-Empire, nous ne pouvons offrir une datation précise. 333. L’Escarène - Épitaphe d’Antiochus Face antérieure d’un couvercle de sarcophage en marbre. Le cartouche comprenant l’inscription est encadré par deux scènes. Les décors sont gravés en relief. À gauche, deux chérubins tenant une torche se placent de part et d’autre d’une corbeille de fleurs sur les bords de laquelle sont posés deux pans. À droite, deux chérubins tenant dans une main une torche et de l’autre un drap encadrent le buste d’un homme portant une toge. Le visage du personnage semble avoir été taillé en lieu et place d’un visage d’une taille plus importante. Les proportions du buste et du bras sont supérieures à celles du visage confirmant ce travail. Il est possible que ce monument ait été remployé, amenant la sculpture d’un nouveau visage. Mentionné pour la première fois par P. Bodard (1972, p. 13) qui n’a pas précisé la présence d’une épitaphe et de décors. Il nous a été signalé par Mme M. Jannet-Vallat, conservatrice du musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, au mois d’août 2007. Conservé, encastré, dans l’un des murs de la salle du conseil municipal de la commune. Dimensions : h. : 25 ; l. : 164,5 ; ép. : 3,6. Texte de deux lignes. Le texte est gravé dans un cartouche mouluré. Ch. ép. : h. : 17,5 ; l. : 31,5. H. d. l. : L. 1 : 4 :; L. 2 : 4. Inédit. Memoriae Antiochi. Gravure profonde. Lettres irrégulières. À la mémoire d’Antiochus. 405 Cemenelum Le défunt est mentionné par son seul cognomen d’origine grecque Antiochus. C’est un unicum pour notre corpus. L’emploi du seul surnom est une pratique relevée couramment durant l’Antiquité tardive, période où le gentilice ne joue plus son rôle « recognitif de citoyenneté » (Lassère, 2005, p. 103). Datation : IVe s. ou Ve s. ? 334. Falicon - Dédicace à Mars Cemenelus par un particulier Plaque en matériau indéterminé (Bonifassi). Découverte au quartier du Rayet, au lieu-dit Casaou, par M. May. Seul l’abbé Bonifassi a vu cette plaque qui est perdue depuis. Le lieu de découverte a été rapproché par erreur du quartier du Ray, commune de Nice (Laguerre, 1975, p. 9). Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. L’inscription était entourée d’un liseré et encadrée par deux queues d’aronde ; points de séparation (Bonifassi). D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 144 (CIL V, 7871 ; Blanc, 1878, n° 152 ; Laguerre, 1975, p. 9). Perdue (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Mar ! ti ! Cemene ! lo. L(ucius) ! Vip ! pi ! us ! Liaul 4 u(otum) s(oluit) ! l(ibens) ! m(erito). L. 3 : l’abbé Bonifassi propose, en fin de ligne, LICVI. Nous suivons la restitution du CIL : Ligur. À Mars Cemenelus. Lucius Vippius Ligur s’acquitta de son vœu de bon gré et à juste titre. Ce monument matérialise l’accomplissement du vœu engagé par L. Vippius Ligur auprès de Mars Cemenelus. Il est l’unique hommage à Mars connu pour la cité de Cimiez. L’épithète Cemenelus incite à considérer cette divinité comme la figure traditionnelle du Mars celtique, protecteur des sociétés et de leurs habitants (Thévenot, 1955, p. 141-143), à l’exemple du Mars Leudrinus honoré dans le pagus Berit( ?) (supra inscr. 55) ou du Mars Vintius célébré à Vence (supra inscr. 70). Ce type de divinités est très bien représenté dans les cités des Alpes maritimes. Mars Cemenelus serait le dieu de la source qui alimentait la capitale des Alpes maritimes. Le Rayet, nom du quartier où a été trouvé le monument, signifie « source jaillissante » (Laguerre, 1975, p. 10). Ce lieu est le point de départ de l’un des deux aqueducs alimentant le municipe de Cemenelum (Benoit, 1977, p. 30-35). 406 Cemenelum L. Vippius Ligur porte un gentilice dont nous ne pouvons préciser s’il est d’origine celte ou latine selon que l’on retienne les hypothèses d’A. Holder (1896-1913, col. 358) ou de Schulze (1904, p. 426 et 519). La présence des surnoms Vipus et Vippus dans notre corpus (supra inscr. 159 et infra inscr. 356) permet cependant d’envisager un gentilice local, de formation patronymique. Le cognomen ethnique Ligur apparaît deux autres fois dans notre corpus (supra inscr. 87 et 203). Rare, il apparaît une trentaine de fois dans les provinces occidentales et en Italie (Kajanto, 1965, p. 196). Mars n’est pas accompagné du terme deo, usage qui apparaît dans les provinces occidentales sous Hadrien pour se répandre sous Antonin le Pieux. Son absence ne constitue plus un élément de datation. 335. Falicon - Épitaphe de P. Verduccius Alpinus, soldat de la Ire cohorte des Ligures Plaque en matériau indéterminé, dont l’angle supérieur gauche était mutilé (Bonifassi). Vue à Falicon, sans aucune autre précision (Bonifassi). Blanc rapporte que, lors de la réfection de la façade du presbytère, des ouvriers ont détruit cette plaque qui servait de pieddroit à la porte du bâtiment. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 104 (CIL V, 7899 [Gayet, 1996, n° 446] ; Blanc, 1878, n° 192 ; Laguerre, 1975, p. 87). Détruite (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). [P(ublio)] Verduccio Alpino, mil(iti) coh(ortis) I L(igurum). [H]ered(es et) 4 P(ublius) Ver(duccius), P(ublii) [f(ilius)], Patern(us) fecer(unt). L. 1 : Mommsen proposait de restituer le praenomen P(ublius) et la filiation P(ublii) f(ilio) pour le défunt à partir du nom du dédicant. Si la mutilation du monument avant le gentilice autorise à envisager la présence d’un praenomen, il n’en est rien pour la filiation, la partie après le gentilice étant intacte, sans lettre donnée par Bonifassi. L. 3 : à la suite du nom de la cohorte, Bonifassi proposait les lettres PER ED. Mommsen a corrigé ces lettres en [h]ere(des) et du fait de la présence du verbe fecerunt en dernière ligne. Nous suivons sa restitution. À Publius Verduccius Alpinus, soldat de la Ire cohorte des Ligures. Ses héritiers et Publius Verduccius Paternus, fils de Publius, firent (élever ce monument). Le possible cantonnement de la première cohorte des Ligures à Cemenelum repose sur ce seul témoignage épigraphique. La destruction de ce monument au début du XIXe s. ne permet pas de vérifier l’exactitude de la transcription de Bonifassi, seul savant à avoir lu l’inscription. [P.] Verduccius Alpinus est honoré comme miles coh(ortis) I L(igurum). La datation de cette épitaphe repose seulement sur l’hypothèse que la cohors I Ligurum aurait pris la suite de la cohors Ligurum, le texte permettant, dans le meilleur des cas, de proposer la seconde moitié du Ier s. Sur cette cohorte, voir supra l’introduction générale, p. 56-57. Cet auxiliaire n’est désigné que par le titre honorifique de miles qui ne permet pas d’établir s’il était ou non en garnison lors de son décès. Il porte les tria nomina du citoyen 407 Cemenelum romain en associant un gentilice celtique (Holder, 1896-1913, III, col. 205), formé à partir de la racine gauloise Ver- (Ellis Evans, 1967, p. 279-280), et un surnom italien à « fréquence celtique ». Verduccius n’est pas inconnu dans notre corpus (infra inscr. 247). L’existence de ce gentilice dans le territoire de Cemenelum plaide pour un recrutement local de cet auxiliaire. Le surnom Alpinus se retrouve dans les Alpes maritimae (supra inscr. 14), particulièrement dans la commune de Falicon (infra inscr. 338 et 341), et dans de nombreuses provinces de peuplement celte (carte de répartition de ce surnom dans OPEL I, p. 84). P(ublius) Verduccius Paternus porte comme surnom le cognomen le plus répandu dans notre province. Datation : entre le règne de Vespasien, si l’on accepte l’hypothèse d’une évolution de la cohors Ligurum en cohors Prima Ligurum, et le règne de Trajan au plus tard, avec la transformation de cette cohorte en cohors Prima Ligurum et Hispanorum Ciuium Romanorum. 336. Falicon - Épitaphe de Cominia Marcia Cuve cinéraire de pierre à base moulurée sur les quatre côtés. Les angles inférieurs et l’angle supérieur gauche de la face antérieure sont mutilés. Une partie du sommet de la face postérieure est brisée. Nombreuses imperfections sur la surface de la pierre. Trouvée au quartier de la Bastide, dans la villa Tonduti (Gioffredo). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 16 10 1 (avant au musée Masséna). Dimensions : h. : 44 ; l. : 80 ; ép. : 50. Texte de six lignes inséré dans un cartouche dont la partie supérieure est mutilée à deux endroits. La dernière ligne est gravée sur la base moulurée. Points de séparation triangulaires. Cartouche : h. : 21 ; l. : 56. H. d. l. : L. 1-2-4-5 : 2,5 ; L. 3 : 2 ; L. 6 : 5. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 50 ; CIL V, 7962 ; Blanc, 1878, n° 255 (FOR 06, 44) ; Laguerre, 1975, n° 89. Vue (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). Vippia ! Clementill[, ! m[ter, Cominiae Marciae, filiae pien<en>tissimae quae ingatura mor4 te dec_pta, ! uir(it) ! [hh(os) ! XVIIII, m(enses) IIII, d(ies) ! V !, maelentcssimae, et Com(inii) Marcus et Ursulus, flatres, fecerunt. 408 Cemenelum Les lettres commencent à s’effacer. Elles sont irrégulières et ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Le texte n’est pas correctement centré. L. 3 : la ligne débute par un E et un N qui ont été gravés en trop par le lapicide. Le O est d’une taille inférieure. L. 5 : maerentissimae = merentissimae. Le M finissant la ligne est d’une taille inférieure. Vippia Clementilla, sa mère, et les Cominii Marcus et Ursulus, ses frères, firent (élever ce monument) à Cominia Marcia, fille très dévouée qui fut surprise par une mort prématurée, très méritante, qui vécut dix-neuf ans, quatre mois, cinq jours. L’absence de mention du père peut s’expliquer par son décès antérieurement à celui de sa fille. La mère porte un gentilice déjà rencontré dans les inscriptions de la commune de Falicon (supra inscr. 334). Son surnom latin se retrouve à une autre reprise dans le quartier de Cimiez (supra inscr. 222). Les enfants sont désignés par un gentilice latin fréquemment utilisé dans les provinces celtiques, qui se rencontre dans la cité de Rigomagus, dans la partie nord de la province après le transfert de cette ciuitas dans les Alpes maritimae (supra inscr. 14). Le premier frère porte le praenomen Marcus utilisé comme cognomen. Le second était appelé Ursulus, surnom latin régulièrement utilisé dans les provinces celtes (plus d’un tiers des références est présent dans le volume III du CIL selon Kajanto, 1965, p. 330). Le surnom latin de la défunte, Marcia, lui aussi à « fréquence celtique », se rencontre à nouveau dans notre province (supra inscr. 123). Datation : l’emploi des duo nomina et d’épithètes laudatives au superlatif place cette inscription au plus tôt dans la seconde moitié du IIe s. de notre ère. 337. Falicon - Épitaphe d’Eminius Paternus Pierre non caractérisée. Trouvée à Falicon, sans plus de précision (Solier et Bouche). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de dix lignes (ordinatio Solier). D’après la pierre : Solier, 1572, p. 258 ; Bouche, 1664, I, p. 304 ; Gioffredo, 1692, p. 54 (CIL V, 7943 et add. p. 931 ; Blanc, 1878, n° 254 ; Laguerre, 1975, p. 148). Perdue (Dessin : manuscrit Solier ; Bibliothèque Méjanes, ms. 758 (797)). Manulia C(aii) f(ilia) ETMEA MIIA, Eminio Paterno, con4 iugi suo bene merenti, memoriae fecit, q(ui) uixit 8 annos XXXVIIII, [menses] XI, [die]s XXV. L. 9 : Bouche donne les chiffres XII pour le nombre de mois, contre XI proposé par Solier. 409 Cemenelum Manulia [---], fille de Gaius, à Eminius Paternus, son époux très méritant, fit (élever ce monument) à sa mémoire ( ?), lui qui vécut trente-neuf ans, onze mois, vingt-cinq jours. Cette épitaphe pose des problèmes de lecture. Si le gentilice de la dédicante est acquis, il est difficile d’offrir une restitution quant aux lettres suivantes. Gioffredo éliminait la filiation de Manulia et proposait Cemenelen. La disposition de l’origo à la place de la filiation et du cognomen paraît exclue. En accord avec Solier, nous restituons la filiation C(aius) après le gentilice. La suite du texte laisse penser que Manulia était la seule dédicante de ce monument et que la conjonction et est sans doute une mauvaise lecture. Cet ensemble de lettres formait le surnom de la dédicante (peut-être Aemilia, connu dans notre corpus). Aux cinquième et sixième lignes, on attendrait memoriam plutôt que memoriae attestée cependant par la lecture de trois auteurs. Est-ce une erreur du lapicide ou la dédicante a-t-elle réellement voulu honorer la mémoire de Paternus ? Manulia est un hapax. Plusieurs gentilices, toponymes et surnoms celtes débutent par le préfixe manos / manus « le bon » (Delamarre, 2003, p. 215) tels que Manu, Manuaria, Manu(o)asca, Manulodulo, Manurxi ; Manus ; Manutia ; Manutanus ; Manuto ; Manux … (Holder, 1896-1913 II, col. 412-413). Manulia se rattache peut-être à cette série. Il ne faut pas éliminer la possibilité d’une mauvaise lecture de la pierre car Manulia est proche de Manilia, gentilice attesté de nombreuses fois en Italie septentrionale (OPEL III, p. 50), ainsi que dans notre corpus (supra inscr. 123 et 199) et à Nikaia (CIL V, 7908). Le défunt porte un gentilice celte selon A. Holder (1896-1913, I, col. 1434) et le cognomen le plus répandu dans notre corpus. Eminius est unique dans notre zone de recherche. Rarissime, nous relevons une Eminia Felicissima en Numidie (ILAlg, II, 8507) et un Eminius Rufinianus dans le Code Justinien (IV, 50, 9). Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et l’emploi du datif pour désigner le défunt encouragent à dater cette inscription du Ier s., mais l’emploi de memoria suppose une rédaction dans le cours du IIe s. Le caractère hypothétique de la lecture recommande la prudence. 338. Falicon - Épitaphe de Publius Valerius Siluinus Face antérieure d’une cuve cinéraire en calcaire, brisée dans le sens de la largeur. L’angle supérieur droit est cassé faisant disparaître une partie du texte. Trouvée au quartier du Rayet où elle était encastrée dans le mur d’un bâtiment, au pied du Mont-Chauve (Blanc). Descellée et transférée au musée d'Anthropologie préhistorique de Monaco (pas de n° d’inventaire), où elle se trouve actuellement. Dimensions : h. : 58 ; l. base : 80 et sommet : 50 ; ép. : 19,5. Texte de sept lignes gravé dans un cartouche à double moulure. Points de séparation de forme triangulaire. Ch. ép.: h. : 40,5 ; l. : 63. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2-4-5-7 : 3,5 ; L. 3-6 : 3,2. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 64 (CIL V, 7958) ; Blanc, 1878, n° 224 ; Pais, 1884-1888, n° 1035 ; Laguerre, 1975, p. 183-185. Vue (Cliché : Collection Musée d'Anthropologie préhistorique de Monaco). 410 Cemenelum Lapideum ! os(s)o[arium]. Valeria ! Alpih[a, Pub]lio ! Valerio ! Siluc[no], 4 fratri ! suo ! charc[ss(imo)] et ! pientis(s)imo, ! qo[i] uixit ! an(n)os ! XXVIII ! _n genses ! VIII ! et ! diem ! XII. ! Gravure profonde. Lettres irrégulières qui penchent, parfois, vers la droite. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les O et les Q sont arrondis. Les V sont asymétriques. Certains M ont des hastes externes obliques. La seconde consonne de toutes les doubles consonnes n’a pas été gravée. Ossuaire en pierre. Valeria Alpina, à Publius Valerius Siluinus, son frère si cher et si dévoué, qui vécut vingt-huit ans et huit mois et douze jours. Valerius est un gentilice banal qui se relève plusieurs fois dans notre corpus et particulièrement à Vence. Siluinus est unique dans notre corpus. Il est régulièrement présent dans les provinces celtes (Alföldy, 1969, p. 298). La dédicante, sœur du défunt, associe à son gentilice Valeria le surnom ethnique Alpina, rencontré dans une autre inscription de Falicon (supra inscr. 335), et régulièrement présent dans les provinces celtes. Préciser dans l’épitaphe le type de monument est une pratique singulière. La formule lapideum os(s)uarium n’est connue que par cet exemple dans notre province. Elle se trouve en lieu et place de la dédicace aux Mânes. Le terme ossuarium est rare mais se rencontre à Castellane (supra inscr. 28) et à Monaco, localité limitrophe de la province des Alpes maritimes (CIL V, 7827 et 7829), dans des formules du type ossuarium fecit. Datation : l’emploi de deux épithètes pour qualifier le défunt invite à dater l’épitaphe, au plus tôt, de la deuxième moitié du IIe s. 339. Falicon - Épitaphe de Ver( ?) Frequentianus et Ver( ?) Ursulus Fragment d’un autel de pierre dont les parties disparues ont été remplacées par une restauration au ciment afin de fournir une restitution du monument originel. La base et le sommet étaient moulurés sur les quatre côtés. Découvert au hameau des Giaines, au pied du Mont-Chauve, dans la chapelle Saint-Michel (Gioffredo) et acheté par Mr Guilloteau pour sa collection. Le monument a été dégradé entre la lecture de Gioffredo et celle de Pais. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, CIM D60 M2 20 (avant musée Masséna n° 996). Dimensions : h. : 71 ; l. : 34 ; ép. : 25. 411 Cemenelum Texte de onze lignes. L’inscription, lacunaire, est fragmentée en quatre morceaux qui s’assemblent. La dédicace aux dieux Mânes se trouve sur la partie supérieure de l’autel. Points de séparation de forme triangulaire. H. d. l. : L. 1-7 : 3 ; L. 2-3-4-5-6 : 2. D’après la pierre : Gioffredo, 1692, p. 23 ; CIL V, 7950 et add. p. 931 ; Blanc, 1878, n° 248 ; Pais, 18841888, n° 1032 (FOR 06, 45) ; Laguerre, 1975, n° 122. Vu. D(is) [M(anibus)]. Abru( ?) ! Paterna, ! Q(uinti ?) f(ilia?), Ab(r)u( ?) ! Ma( ?), ! Ver( ?) ! Fr_4 qu_htianu(m) : in con(iugio), moli(tur ?), an(n)o(s) XXX ; reliq[ui]t fili(um), ! Ver(?) Ursufu(m) ! MES ! VII, qui 8 miri(tur ?) ! bimulus, g_(n)m(es) ! VI, ! dies XVIIII. Abru(?) ! Pat(e)rn[ posuit. La restitution du texte est faite à partir de celles du CIL, de Pais et de notre lecture sur le monument. Plusieurs lettres ont disparu depuis les travaux de nos prédécesseurs. Lettres irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Les hastes ne respectent pas la verticalité et les barres transversales l’horizontalité. L. 1 : nous lisons à gauche le D. Le M a disparu. L. 4 : seules deux lettres sont encore lisibles, le sommet d’un E et l’haste initiale d’un N. L. 5 : la lettre R est séparée entre deux fragments. L. 6 : nous ne lisons pas un V avant fili(ium) comme le préconise Laguerre mais un T. Le second I de fili(um) est d’une taille inférieure, placé dans la partie supérieure de la ligne. L. 7 : la ligne débute par un sommet d’haste verticale et la fin d’une barre transversale dans la partie inférieure de la ligne qui sont les restes d’un L. Une base d’haste verticale clôt la ligne. Nous rejetons la restitution mes(ium) VII de Laguerre qui n’est pas cohérente avec la suite de l’épitaphe comportant l’âge de l’enfant. L. 8 : nous ne distinguons pas en fin de ligne le L donné par Laguerre. Aux dieux Mânes. Abru( ?) Paterna, fille de Quintus ( ?), (et) Abru( ?) Ma( ?), pour Ver( ?) Frequentianus : il meurt, marié, à l’âge de trente ans ; il laissa un fils, Ver( ?) Ursulus … qui meurt âgé de deux ans, six mois, dix-neuf jours. Abru( ?) Paterna éleva (ce monument). L’état fragmentaire du monument amène à la plus grande prudence quant à la restitution de ce texte. La dédicace paraît nommer au moins quatre personnes distinctes : • Abru( ?) Paterna, nommée à la deuxième ligne et, peut-être, à la dernière ligne ; • en fin de deuxième ligne, les lettres Q et F ont été développées en Q(uinti) f(ilia) par G. Laguerre. Le CIL proposait Q(uintus) F|ab(i)u(s) en ajoutant les lettres de la deuxième ligne. Si la restitution de Laguerre propose une pratique rare, la mention de la filiation après le cognomen, elle s’accorde mieux avec la restitution Ab(r)u Ma(ternus uel -a) pour la deuxième ligne ; • le troisième personnage semble désigné par des duo nomina seconde manière, Ver( ?) Frequentianus ; • la dernière personne porte le même gentilice abrégé que la précédente, Ver( ?), et le surnom Ursulu(s). 412 Cemenelum Les gentilices et le surnom abrégés ne peuvent être restitués avec assurance. Ma est sans doute l’abréviation de Ma(ternus / a), surnom très répandu dans les provinces, mais Ma(ximus / a), Ma(rcellus / a), Ma(rcianus / a) ou encore Ma(tronus / a) sont également envisageables. Pour le gentilice Abru( ?), seul Abruteius, connu de façon unique à Rome (CIL VI, 975) et Abrucius (RIB, 2164), sont susceptibles de correspondre. Pour le gentilice Ver( ?), G. Laguerre proposait Ver(duccius). Si ce gentilice est présent dans le corpus de Cimiez, nous relevons également dans ce municipe Verdulia (supra inscr. 251 (duo)) et dans celui de Digne Veranius (supra inscr. 22 (duo)), ce qui offre deux autres alternatives et nous place dans l’impossibilité d’offrir une restitution. Les liens unissant les différentes personnes sont difficiles à établir. Ver( ?) Frequentianus semble être le père de Ver( ?) Ursulus selon la restitution de G. Laguerre que nous reprenons pour les lignes quatre à six. Est-ce qu’Abru( ?) Paterna était l’épouse de Frequentianus et la mère d’Ursulus ? Peut-être. Abru( ?) Ma( ?) a lui (ou elle) aussi dédié cet autel sans que l’on puisse préciser les liens qu’il (ou elle) pouvait entretenir avec les autres personnes mentionnées dans cette épitaphe : frère ou sœur de la dédicante, fils ou fille de la dédicante portant un gentilice différent des défunts ? Datation : l’abréviation des gentilices, du surnom et de la dédicace aux dieux Mânes incite à dater l’inscription de la seconde moitié du IIe s. au plus tôt. 340. Falicon - Fragment d’épitaphe Pierre non caractérisée. Découverte dans cette commune, sans plus de précision (Solier), scellée dans le mur du presbytère. Selon Blanc, qui tenait l’information du curé de Tourrette-Levens, elle a été détruite lors de la réfection du bâtiment avec l’inscription 335. Dimensions : inconnues. Texte de trois lignes. D’après la pierre : Solier, 1572, p. 257 ; Gioffredo, 1692, p. 54 (CIL V, 7973 ; Blanc, 1878, n° 278 ; Laguerre, 1975, p. 192). Détruite. Solier : Gioffredo : Sunni Cognati Iunni Cognati ECOMIAICEM [---]ECO MAT C[---] fecer(unt) fecerunt L. 1 : un signe est présenté à la gauche du texte par les deux auteurs. Il pouvait s’agir d’un obito Ɵ. L. 2 : toute restitution est impossible. … de (S uel I)unnius Cognatus… firent (élever ce monument). Seul le surnom latin Cognatus est commun aux deux restitutions. Rarissime, il se rencontre en Dalmatie (CIL III, 1847), à Pompéi (CIL IV, 215) et à Ostie (CIL XIV, 1132). Il est possible de rétablir comme gentilice la forme géminée Iunnius, connue par une inscription découverte aux Pays-Bas (AE 1998, 971), ou Sunnius, apparue à Rome (Notizie delgli Scavi di Antichità, 1924, 49). Si ce fragment semble appartenir à une épitaphe, l’onomastique au génitif de S(ou I)unnius Cognatus en fait sans doute le défunt ou le parent du (ou des) défunt(s), fecerunt supposant plusieurs dédicants. 413 Cemenelum 341. Levens - Épitaphe de L. Anicius Tertius et M. Anicius Alpinus, soldat de la XIVe cohorte urbaine Stèle de pierre de forme rectangulaire. Les angles sont mutilés. Découverte dans le quartier de Notre-Dame-des-Prés (Bonifassi), près de la gendarmerie (Blanc). Elle est couchée au sol, à l’arrière de l’ancienne chapelle Notre-Dame, possession du monastère de Saint-Pons, la face antérieure tournée vers le ciel. Elle n’a pas été déplacée depuis les visites de Bonifassi, Blanc et Pais. Laguerre avait réussi à lire quelques lettres, ce qui n’est plus possible aujourd’hui. Dimensions : h. : 153 ; l. : 78 ; ép. : 34. Texte de neuf lignes. L’inscription a totalement disparu. Elle était insérée dans un cartouche, à double moulure, qui est encore visible à certains endroits. Ch. ép. : h. : 130 ; l. : 56. H. d. l. : 2,5 à 4 (dim. Blanc). D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 126 ; Blanc, 1878, n° 336 (CIL V, 7894 [Gayet, 1996, n° 381]) ; Pais, 1884-1888, n° 1019 ; Laguerre, 1975, p. 59-60. Vue (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Placidia Prima, L(ucio) Anicio Tertio, marito suo, et M(arco) ˙cio Alpino, 4 filio suo pientissimo, militi [e]t tric(l)in(iarchae) coho(rtis) XIIII urbanae, 5 Q(uinti) 8 Volusi Seueri. [F(aciendum)] c(urauit). Pais est le dernier auteur à avoir pu lire l’inscription. Nous reprenons le texte de Bonifassi en insérant les rectifications de Pais, particulièrement en L. 1, 6 et 7. L. 3 : A, N et I en nexus (Pais). L. 7 : 5 = centuria (Pais). Placidia Prima, à Lucius Anicius Tertius, son mari, et à Marcus Anicius Alpinus, son fils si dévoué, soldat et maître d’hôtel de la XIVe cohorte urbaine, de la centurie de Quintus Volusius Seuerus. Elle prit soin de faire élever (ce monument). Cette épitaphe d’une mère à son mari et à son fils fournit le second exemple d’un soldat originaire de la province des Alpes maritimes enrôlé dans la quatorzième cohorte urbaine après T. Quartinius Maternus, originaire de Salinae (supra inscr. 24). La mention de la centurie d’Alpinus suppose qu’il est mort en garnison. S’il avait reçu le titre honorifique de miles, il était tricliniarcha. Cette fonction de maître d’hôtel, attesté dans le domaine civil, est un hapax dans le domaine militaire (Gayet, 1996, p. 415). Alpinus était peut-être au service de l’officier commandant la cohorte. Les défunts portent les tria nomina. Anicius est un gentilice latin qui se retrouve une fois pour un habitant de Dinia (CIL III, 13481 [AE 1896, 23]). Il est présent dans le nord de l’Italie et en Narbonnaise (OPEL I, p. 114-115). Le père est désigné par le surnom Tertius, adopté avant tout dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 307308) et plusieurs fois dans notre corpus. Le fils porte le surnom Alpinus qui se rencontre dans de nombreuses provinces celtes et deux autres fois dans la commune de Falicon (supra inscr. 335 et 338). Placidia est unique dans notre corpus. Ce gentilice, rare, est absent des autres provinces alpines, des régions du nord de l’Italie et de la Narbonnaise. Pour les provinces occidentales, il se relève particulièrement en Germanie Supérieure (OPEL III, p. 144). Prima est très répandu dans les provinces celtiques (OPEL III, p. 161) et se rencontre, pour les Alpes 414 Cemenelum maritimae, à Salinae, Brigantio et Cemenelum. Il est peu probable que les défunts soient décédés dans la même période. Cette épitaphe a été réalisée soit à la mort du dernier des deux hommes, soit avant le décès de l’un d’entre eux, la dédicante profitant de la réalisation du monument pour mentionner toute sa famille. Datation : la dédicace aux dieux Mânes en abrégé, l’absence d’épithètes laudatives et l’épithète urb(ana) invitent à dater l’inscription du début du IIe s. Le recrutement des cohortes prétoriennes étant limité à quelques provinces sous les Julio-Claudiens, ce prétorien a pu s’engager au plus tôt sous Domitien (Gayet). 342. Levens - Épitaphe d’Ulattia Pierre non caractérisée. Mentionnée dans cette commune sans plus de précision (Bonifassi). Blanc ne l’a pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 136 (CIL V, 7976 ; Blanc, 1878, n° 345 ; Laguerre, 1975, p. 197). Perdue (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Ula[tti]ae, uxoris pientisse4 mae (!). Cr[e]m[o]n{e}ius Secun( ?) p(osuit). D(is) m(anibus). L. 1: avec Blanc, nous remplaçons Via uae par Ulattiae. L. 4 et 5 : nous proposons de remplacer Cramaneius par Cremonius. Aux dieux Mânes d’Ulattia ( ?), femme si dévouée. Cremonius ( ?) Secun( ?) éleva (ce monument). Le nom et la qualification de la défunte donnés au génitif s’expliquent par la mention aux dieux Mânes en fin d’épitaphe. La défunte est seulement nommée par un nom unique d’origine celte, sans patronyme, ce qui implique, qu’à l’inverse de son mari, elle n’avait pas la citoyenneté romaine. Elle était soit pérégrine, soit esclave. Ulattia paraît formé sur le mot gaulois ulatos « le prince » (Delamarre, 2003, p. 323). Il se retrouve en tant que gentilice dans la cité d’Eburodunum (supra inscr. 2 et 4). Son mari porte les duo nomina seconde manière. Cremonius est d’origine celtique (Holder, 1896-1913, col. 1164). Ce gentilice apparaît majoritairement dans les limites de la province des Alpes maritimes (supra inscr. 142 [duo]), dont un exemple comme surnom (supra inscr. 143). Le cognomen abrégé en Secun- peut correspondre à Secun(dus), Secun(dinus) ou Secund(ianus), les trois surnoms se retrouvant dans notre province. La dédicace aux Mânes, placée à la fin de l’épitaphe, est une pratique rare (Cagnat, 1914, p. 282) qui se relève cependant dans deux autres épitaphes de la cité de Rigomagus (infra inscr. 11 et 14). Datation : la dédicace aux Mânes et la brièveté du texte invitent à dater l’inscription du début du IIe s. 415 Cemenelum 343. Peille - Inscription indéterminée mentionnant [---] Honoratus, curateur de la république des Marses et iuridicus de la Ligurie Fragment de pierre brisé de tous côtés et cassé en deux morceaux qui s’assemblent. Encastré dans le mur d’une ferme située sur les pentes occidentales du mont Baudon. F. Aymard l’a fait desceller et porter à son domicile, à Nice, en 1909, avant de la confier au musée municipal des Beaux-Arts (n° 1809). Transféré ensuite au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° 39 (avant musée Masséna n° 1014). Dimensions : fragment a : h. : 22,5 ; l. : 23 ; ép. : 8,5. Fragment b : h. : 24 ; l. : 13 ; ép. : 14. Texte de quatre lignes qui semble complet à droite. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2 : 4,5 ; L. 3 : 5. D’après la pierre : Aymard, 1909, p. 6 (FOR 06, 93) ; Laguerre, 1975, n° 41. Vu. --[--- H]inol[[to uel us ?] [--- curat(ori uel or)] R(ei) ! P(ublicae) ! Mar(sorum), ! [curat(ori uel or) uiae ---, iuri]^(ico uel icus) ! Ligurc(ae) 4 [---]+IT[---] --- Lettres irrégulières qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Le M possède des hastes initiales et finales obliques. L. 2 : seuls la panse et l’appendice d’un R sont visibles au début de la ligne, lettre non relevée par les auteurs précédents. L. 4 : nous relevons le sommet de trois lettres. La dernière est un T. La lettre précédente est un I mais la première lettre, dont on ne conserve qu’une partie d’haste verticale, peut-être un I ou un N sans que l’on puisse trancher. (ou À) [---] Honoratus ( ?), … curateur de la cité des Marses, curateur de la voie ?, iuridicus de la Ligurie… Nous ne pouvons préciser la nature de l’inscription : épitaphe ou hommage public ou privé ? Le support ne permet pas de répondre ni à cette question, ni aux raisons qui ont amené l’érection d’un monument à ce personnage en ce lieu. L’abréviation R P et les lettres Mar[---] sont à restituer comme la R(es) P(ublica) Mar(sorum), peuple situé dans les limites du Latium. Cette appellation invite à restituer auparavant la charge de curateur. Le d au début de la ligne 3, suivi du terme Liguri(a), doit sans doute appartenir au terme iurid(icus). Ces deux fonctions supposent que le personnage mentionné dans ces quelques lignes est un sénateur qui, après avoir rempli les magistratures inférieures, avait entamé les magistratures supérieures et particulièrement le début des fonctions prétoriennes avec la curatelle d’une cité et le juridicat de l’un des iuridici italiens. La mutilation de l’inscription ne permet pas de préciser la période de fonction de ce sénateur et de trancher, pour sa charge de iuridicus, entre le district de Ligurie-Emilie-Etrurie, de Ligurie-Emilie ou de Ligurie-Emilie-Flaminie, le découpage des districts juridictionnels italiens ayant varié entre la seconde moitié du IIe et le milieu du IIIe s. (Corbier, 1973, p. 617635). Ces responsabilités permettent d’envisager que notre sénateur a rempli une carrière prétorienne dite « italienne » selon l’expression de F. Jacques, la mutilation du monument ayant pu faire disparaître une curatelle de voie, charge habituellement remplie dans ce type de 416 Cemenelum carrière après la curatelle de cité et le juridicat (Jacques, 1984, p. 76-78). Si le cognomen Honoratus, répandu particulièrement en Afrique et dans les Gaules (Alföldy, 1969, p. 218) et présent dans notre corpus, est envisagé, Honoratianus et Honoratinus, rarissimes, sont également restituables. Datation : au plus tôt sous Marc Aurèle, créateur des iuridici en Italie. 344. Peille - Inscription indéterminée Autel de calcaire. Présent dans les ruines de la chapelle Saint-Jean-d’Ongran. Un estampage pratiqué sur sa face antérieure par M. Bodard et M. Cabagno dans le début des années 1970 a permis de préciser la présence de quelques lettres gravées. In situ. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes (Laguerre). D’après la pierre : Laguerre, 1975, p. 46. Non vu. [---]RA [---] LIGVR [---] 4 [---] [---] Les lettres sont désormais effacées. Il est intéressant de remarquer que ces quelques lettres rappellent celles présentes sur le fragment présenté précédemment et particulièrement le surnom [Hono]ra[tus] et la région de Ligur(ia), à moins que nous soyons en présence du surnom rare Ligur. 345. Saint-André-de-la-Roche - Épitaphe de M. Valerius Postumus, magistrat, et de ses fils Plaque en matériau indéterminé, brisée dans sa partie gauche. Vue en 1903 dans le quartier de l’Abadie, chez M. Pierre Grinda (Ville d’Avray). Encastrée dans un mur, à l’intérieur de la bâtisse. Laguerre a retrouvé l’endroit (devenu propriété de Mme Guillon, lieu-dit la Petite Abadie), mais le mur a été badigeonné à la chaux. La pierre se trouverait encore sous ce revêtement. Dimensions : h. : 42 ; l. : 40 ; ép. : 17 (dim. Ville d’Avray). Texte de six lignes gravé en creux dans un cartouche mouluré. H. d. l. : L. 1-5-6 : 4 ; L. 2-3-4 : 3. D’après la pierre : Ville d’Avray, 1904, p. 178-180 (dessin) ; ILGN, 6 (Laguerre, 1975, p. 102). Non vue (Dessin : H. de Ville d’Avray ; Nice Historique). 417 Cemenelum [M(arcus) Va]lerius, M(arci) f(ilius), [Pos]tumus, aed(ilis), IIuir, [uix(it)] ann(os) XXXXIIII. 4 [D(e)] s(uo) f(ecit), [---]inia, C(aii) `(ilia), Quar[ta, co]niugi et filis. Les A n’étaient pas barrés. L. 1 : nous restituons, après Ville d’Avray, le gentilice [Va]lerius pour le défunt ainsi que le praenomen M(arcus), si ce dernier portait bien celui de son père. Marcus Valerius Postumus, fils de Marcus, édile, duumvir, qui a vécu quarante-quatre ans. [---]inia Quarta, fille de Gaius, a élevé (ce monument) à ses frais, à son mari et à ses fils. M. Valerius Postumus est l’un des huit duumvirs connus pour Cemenelum mais le premier magistrat de cette cité à mentionner sa fonction d’édile. Cette succession de l’édilité et du duumvirat atteste qu’à Cemenelum, on accomplissait plus d’une magistrature et que la seconde était la plus élevée du municipe. Ce magistrat porte les tria nomina et précise sa filiation par le praenomen de son père, signe qu’il n’est pas le premier à avoir eu la ciuitas romana. Son gentilice se retrouve de nombreuses fois dans notre corpus et particulièrement à Vence. Plusieurs possibilités s’offrent à nous pour la restitution de son surnom : Postumus, Finitumus, Maritumus, Intumus, Septumus et Optumus sont possibles (Sölin, Salomies, 1994, p. 455). La dédicante a dédié ce monument à son époux mais aussi à ses fils, dont le nom n’est pas précisé. A-t-elle voulu rendre hommage à des fils encore vivants, ou sont-ils décédés en bas âge ? Cette citoyenne précise sa filiation par le praenomen Gaius. Son gentilice ne peut être restitué, la terminaison –inia pouvant correspondre à de nombreux noms dans notre zone de recherche, comme Cominia, Rufinia, Sabinia, Geminia, Marcinia, Caluinia, ou Licinia. Quarta doit être envisagé comme surnom. Ce cognomen « court », qui permet de restituer à la dernière ligne le début du terme coniux, est fréquemment employé en milieu celtique (Alföldy, 1969, p. 278). Cette épitaphe découverte en dehors du quartier de Cimiez montre à nouveau, que les magistrats de la capitale provinciale pouvaient être originaires des bourgs secondaires, disséminés sur le territoire de Cemenelum, et (ou) y posséder des domaines ruraux. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et l’emploi du nominatif pour désigner le défunt encouragent à dater cette inscription du Ier s. La mention de l’âge du défunt permet de préciser la seconde moitié de ce siècle. 346. Saint-Étienne-de-Tinée - Fragment indéterminé Fragment d’une stèle en grès. Découvert derrière la chapelle Saint-Erige, sur la rive droite de la Tinée, entre SaintÉtienne de Tinée et Isola (Blanc). Nous ne l’avons pas retrouvé. Dimensions : inconnues. 418 Cemenelum Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 383 ; Pais, 1884-1888, n° 1056. Perdu. Blanc : Pais : [---]NEP[---] [---]NEP[---] [---]REI[---]IN[---] [---]+EIN[---] [---]I IVL[---] [---]I FVL[---] 4 [---] 4 [---]ELO[---] [---] [---]LS[---] Les lectures de Blanc et de Pais sont assez différentes. La première lecture permet de proposer le gentilice impérial Iul[ius] à la ligne 3 et [Cemen]elo à la ligne 5. La seconde lecture n’offre que le gentilice italien Ful[uius] à la ligne 3. 347. Tourrette-Levens - Dédicace aux Mères Védantiennes par P. Enistalius Paternus, centurion de la XXIIe légion Primigenia Pia Fidelis Autel en calcaire dont la partie supérieure est brisée. La base est moulurée sur les quatre côtés. Vu dans la chapelle de Saint-Sébastien servant de bénitier (Gioffredo). Dans le jardin de Laurenti Girar, dans la même commune, quartier Saint-Sébastien (Durante et Bourquelot). Mutilé au cours de la deuxième moitié du XIXe s., avant les visites de Blanc et de Pais. Actuellement conservé au musée de La Turbie. Dimensions : h. : 65 ; l. 59 ; ép. : 54,5. Texte de neuf lignes. Points de séparation triangulaires. Ch. ép. : h. : 43 ; l. : 48,5. H. d. l. : L. 4-5-8-9 : 4 ; L. 6 : 3,7 ; L. 7 : 3,5. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 12 et 1692, col. 94 ; Durante, 1847, p. 40 ; Bourquelot, 1850, n° 14 ; (CIL V, 7872 [ILS, 4823 ; Gayet, 1996, n° 34] ; Blanc, 1878, n° 328) ; Pais, 1884-1888, n° 1016 ; Canestrier, 1910 ; Laguerre, 1975, p. 16-17. Vu (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). Matronis Vediantiabus. P(ublius) Enistalius, P(ublii) f(ilius), 4 Cl(audia), P[n_lhum, C_menelensis, optio ad ordine(m) ! 5 leg(ionis) × ! 8 Primigeniae Piae ! Fidelis, ! f(ibens) ! g(erito). 419 Cemenelum Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les lignes 1 à 3 et le début de la ligne 4 sont issus des lectures de Gioffredo, Adrecchio, Bonifassi, reprises par le CIL. L. 7 : le signe 5 symbolisant le grade de centurio a disparu. Aux Mères Védiantiennes. Publius Enistalius Paternus, fils de Publius, (de la tribu) Claudia, originaire de Cemenelum, optio promis au grade de centurion de la XXIIe légion Primigenia Pia Fidelis, (éleva ce monument) de bon gré et à juste titre. Membre de la legio XXII Primigenia Pia Fidelis, Paternus a sans doute élevé une dédicace en l’honneur des divinités tutélaires de sa région d’origine, en remerciement de sa promotion au grade de centurion. Cet officier est l’un des nombreux habitants de la province des Alpes maritimes à avoir intégré les troupes auxiliaires et légionnaires romaines. Nous pouvons remarquer que ce soldat n’a pas fait le choix de placer son ex-voto dans la capitale mais en dehors de celle-ci, dans une localité de la tribu des Védiantes, qui a livré de nombreux monuments épigraphiques. Cette concentration est l’indication que cette zone était un centre d’importance à l’échelle du municipium Cemenelensium et qu’elle devait certainement comporter un sanctuaire dédié aux Mères Védantiennes. Un deuxième témoignage de la dévotion à ces Matronae a d’ailleurs été découvert dans cette commune (inscr. suivante). Ces déesses tutélaires ont également été honorées à Cemenelum, chef-lieu probable des Védiantes (sur ces divinités, voir supra inscr. 158). La présence de dédicaces aux Mères Védantiennes à Cimiez et à Tourrette-Levens confirme la localisation des Vediantii dans le bassin des Paillons. Enistalius, gentilice d’origine celte (Holder, 1896-1913, I, col. 1439), est peut-être de formation patronymique, issu du nom Enistalus connu en tant que surnom dans la cité de Forum Germa(---), mitoyenne des Alpes maritimes à l’est (CIL V, 7838). Paternus est le surnom le plus répandu dans notre province. Ce centurion a pris comme patronyme le praenomen de son père. La mention de la tribu Claudia est un nouvel exemple de l’inscription des citoyens de Cemenelum dans cette tribu. Datation : postérieure à 96 et à la damnatio memoriae de Domitien qui a entraîné la disparition de l’épithète Domitiana dans la désignation de cette légion. Elle était appelée, à partir de 89, XXIIe legio Primigenia Pia Fidelis Domitiana (Gayet). 348. Tourrette-Levens - Dédicace au numen des Mères Védantiennes par L. Valerius Velox, soldat de la XIVe légion Gemina Martia Victrix Fragment d’un possible autel de calcaire taillé postérieurement pour être inséré dans un mur. Mentionné dans une maison dans les environs du Plan de Revel (Bonifassi). Brisé ensuite en deux morceaux : l’un utilisé comme support d’un banc et l’autre encastré dans un mur de soutènement (Canestrier). Ce dernier fragment a été récupéré par la municipalité qui l’a confié au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum en 1969 (Laguerre). Au musée, n° CIM F 70 22 10 1. Dimensions : h. : 33 ; l. : 27 ; ép. : 17. Texte de sept lignes. Les espaces se développant à la fin des lignes 5 et 6 laissent à penser que le texte est complet à droite. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 4 ; L. 2 : 3,3 ; L. 3-4 : 3,5 ; L. 5-6 : 3. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 15 ; CIL V, 7873 ; Blanc, 1878, n° 327 (FOR 06, 105) ; Canestrier, 1924 ; Laguerre, 1975, n° 6. Vu. 420 Cemenelum Numinibus Matrum Vedian„iarum. Vot(um) lib(ens) lau(de) red4 dit, L(ucius) Val(erius) Velox, mil(es) leg(ionis) XI' Gem(inae) Mart(iae) Victricis, 5 Cla(udii) [R]epencnc. Gravure peu profonde. Lettres de bonne facture mais qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Les espaces entre les lettres sont irréguliers. L. 1 : aucun auteur n’a remarqué que la seconde lettre était un T lié à un E, ce que nous restituons par -nteiaru- et non -ntiaru-. L. 3 : lau(de) ou lau(te) (hypothèse Laguerre) sont possibles. L. 4 : le chiffre [XI]III est surligné. L. 5 : 5 = centuria. Aux Numina des Mères Védantiennes. S’acquitta de son vœu de bon gré et avec considération (ou avec élégance), Lucius Valerius Velox, soldat de la XIVe légion Gemina Martia Victrix, de la centurie de Claudius Repetinus. Miles de la legio XIV Gemina Martia Victrix, L. Valerius Velox a honoré les divinités tutélaires des Vediantii, les Matres Vedianteiae. Ce second hommage à ces divinités suppose l’existence d’un sanctuaire tribal dans cette localité. La présence d’honneurs à ces divinités dans le corpus épigraphique de Cimiez et de Tourrette-Levens confirme l’implantation des Vediantii dans les collines qui s’étendent en arrière de la plaine littorale niçoise et corrobore la localisation avancée par Pline (Hist. Nat., III, 7, 47). Sur les Mères Védantiennes, supra inscr. 158. Velox a choisi l’acte officiel qu’est le uotum, qui implique une procédure particulière aboutissant à l’offrande d’un monument après l’exaucement du vœu. La mention de sa centurie présage que ce légionnaire était en service au moment de l’érection du monument. Honorer une divinité tutélaire tribale, à la diffusion strictement locale, suggère que le dédicant est originaire du lieu ou qu’il y a stationné un temps. L’existence de trois autres épitaphes mentionnant des membres de cette légion originaires des ciuitates voisines de Riez et de Fréjus (Gayet, 1996, n° 76, 19 et 454) plaide pour cette hypothèse. Velox a vraisemblablement élevé une dédicace en l’honneur des divinités tutélaires de sa région d’origine pour une faveur qui demeure inconnue. La formule utilisée pour désigner les Matres est intéressante puisqu’elle s’adresse à leur numen. Cette exhortation fait immanquablement écho au numen de l’empereur, très souvent honoré. Cela ne paraît pas étonnant de la part d’un légionnaire. Il transparaît ici la progression de la pensée romaine qui amène notre dédicant à honorer des déesses locales en faisant appel au numen, conception typiquement romaine, ce qui fournit un nouvel exemple de l'imbrication des croyances religieuses. Datation : l’appellation Gemina Martia Victrix conférée à la XIVe légion en 61 de notre ère fournit un terminus postquem pour la réalisation de cette dédicace. Les opérations entre Vitelliens et Othoniens dans les Alpes maritimae correspondent peut-être au séjour de ce légionnaire dans ce secteur. 421 Cemenelum 349. Tourrette-Levens - Épitaphe de M. Nemunius Cupitus, magistrat et prêtre municipal Pierre tombale, en matériau indéterminé (Canestrier). Encastrée dans un mur, dans la principale rue entrant à Tourrette (Blanc). Canestrier précisait : entre la montée du Château et la chapelle des Pénitents Blancs. Cette pierre a été déposée ensuite dans le jardin de M. Bréma avant d’être transportée à Grasse par Me Maret, en 1948 (sur ce transfert, voir infra inscr. 356). Dimensions: inconnues. Texte de six lignes. L’inscription est entourée d’un liseré et encadrée par la dédicace aux Mânes. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 56 ; Durante 1847, p. 40 (dessin) (CIL V, 7915) ; Blanc, 1878, n° 339 ; Pais, 1884-1888, n° 1024 (Laguerre, 1975, p. 101) ; Canestrier, 1924. Non vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 152080). D(is) M(anibus). M(arco) Nemunii, M(arci) `(ilio), Copcno, ^ec(urioni), IIuir(o) 4 muh_r(ario), flam(ini) ]iuct(atis). M(arcus) N_gunius NI++NIS patri s(ua) j(ecunia) p(osuit). Les lettres commencent à s’effacer. Pais ne donne pas la première ligne. La dernière ligne est gravée en limite du cartouche. L. 5 : nous ne lisons pas Nepos fil donné par Blanc mais NI++NIS qui se rapproche de la lecture de Pais (NIIOSNI) Aux dieux Mânes. À Marcus Nemunius Cupitus, fils de Marcus, décurion, duumvir munéraire, flamine de la cité. Marcus Nemunius N[---] éleva à son père (ce monument) à ses frais. Parmi les huit duumuiri connus pour le municipe de Cemenelum, seul M. Nemunius Cupitus est désigné en tant que duumuir munerarius. Cette précision suppose que Cupitus a offert durant sa magistrature un munus mettant aux prises des gladiateurs. Seuls des jeux remarquables amenaient la possibilité de préciser munerarius dans la carrière d’un notable local et conféraient à l’organisateur une grande renommée auprès de ces concitoyens. Organisé peut-être lors de la cérémonie d’intronisation de Cupitus, à l’exemple de ce qui se faisait par les magistrats à Rome (Jacques, 1984, p. 399-406), ce munus a dû particulièrement ravir la population de Cemenelum. La carrière de Cupitus comporte le décurionat, suivi du duumvirat et du flaminat, ce qui laisse envisager que le flaminat de la cité était supérieur en honneur au duumvirat, position que confirme l’énoncé du cursus municipal de G. Mantius Paternus (supra inscr. 208). Nemunius est un gentilice d’origine celte (Holder, 1896-1913, II, col. 714-715). Unicum dans notre zone de recherche, il se retrouve, sous la forme Nemonius, à Nîmes (CIL XII, 3258, 3450, 3760 [duo] et 3761 [duo]) et en Belgique (CIL XIII, 6676). Le père porte un surnom banal, qui apparaît trois autres fois dans les Alpes maritimes (supra inscr. 121A [duo] et 251). N’ayant pu examiner le monument, nous ne pouvons préciser le surnom du fils à la ligne 5 qui débutait par la lettre N. 422 Cemenelum Cupitus a sans doute été enseveli dans son domaine rural qui devait correspondre au lieu d’origine de sa famille, situé à quelques kilomètres du site de Cimiez, à l’exemple de plusieurs magistrats municipaux de Vintium et de Cemenelum. Ce phénomène a été mis en évidence et étudié par P.-A. Février pour la Gaule Narbonnaise et l’Italie septentrionale (Février, 1981). Datation : la dédicace aux Mânes et la brièveté du texte invitent à dater cette inscription de la première moitié du IIe s. 350. Tourrette-Levens - Épitaphe de Q. Albiccius Pudens Urne funéraire en matériau indéterminé (Canestrier). Découverte au Plan de Revel (Bonifassi). Transportée ensuite sur le bord de la grande rue, près de la chapelle Sainte-Catherine (Pais). Brisée au début du XXe s. lors de la construction du café Casiglia. Elle était jusque-là placée « près de la place Louis-Girard, à la descente du chemin de la Fontaine » (Canestrier). Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 70 ; Bourquelot, 1850, n° 86 (CIL V, 7926 ; Blanc, 1878, n° 340 ; Laguerre, 1975, p. 135) ; Pais, 1884-1888, n° 1025 ; Canestrier, 1924. Détruite (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Q(uinto) Albiccio Pudenti. Q(uintus) Albicci4 us Pudentianus patri dulcis(si)mo fecit. Plusieurs auteurs ont vu le monument avant sa destruction. Les divergences se situent essentiellement à la L. 7 : Bonifassi avançait mo fecit ; Bourquelot proposait fieri fecit et Pais no fecit. Nous retenons la proposition de Bonifassi (proche de celle de Pais), -mo étant la dernière syllabe du superlatif dulcissimo. À Quintus Albiccius Pudens. Quintus Albiccius Pudentianus éleva (ce monument) à son père si doux. Cette famille est connue par une seconde épitaphe découverte dans le même lieu (infra inscr. 354). Sur le gentilice Albiccius, voir supra inscr. 188. Pudens, surnom particulièrement présent dans le nord de l’Italie (OPEL III, p. 171), apparaît seulement dans les territoires de Vintium et de Cemenelum (supra inscr. 120B, 245, 252 et 365). Le fils porte un cognomen rare (vingt-trois exemples dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 264), formé à partir de celui de son père. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes suppose une réalisation dans le courant du I s. Mais l’emploi d’un superlatif autorise à envisager plutôt la fin du Ier s. er 423 Cemenelum 351. Tourrette-Levens - Épitaphe de Gaius, de Clemens et de Publius Plaque de calcaire. La partie supérieure est légèrement mutilée. Les angles inférieurs et l’angle supérieur gauche du cartouche sont arrondis vers l’intérieur. Découverte en 1905 sur la colline de Revel, dans le sous-sol d’une vigne, et déplacée au Plan de Revel où elle a été scellée dans un mur de jardin (Canestrier). Donnée au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum en 1970 (n° d’inventaire CIM F70.22.10.2) et confiée dernièrement au musée de Tourrette-Levens. Dimensions : h. : 44 ; l. : 59,5 ; ép. : 19. Texte de huit lignes gravé en creux dans un cartouche. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 4 ; L. 2-8 : 3,5 ; L. 3-4-5-6-7 : 2,5. D’après la pierre : Canestrier P., 1906, (sans titre) NH, p. 48 p. 48 ; ILGN, n° 2 (FOR 06, 105) ; Laguerre, 1975, n° 97. Vue. Gaio, ! Clemeœis ! f(ilio), Clemeœi, ! Eraconis ! f(ilio), Publio, ! Clemeœis ! f(ilio). 4 Vecncnia, ! Enimanui ! f(ilia), co(n)iugi et fileis ( !), et Posila, ! Quarta, ! Quiœa, patri ! et ! `ratribus 8 b(ene) ! m(eritis). ! Lettres irrégulières. Gravure profonde. Les M ont des hastes externes obliques. Les A penchent vers la gauche. N et T en nexus aux lignes 1, 2, 3 et 6. À Gaius, fils de Clemens, à Clemens, fils d’Eraco, à Publius, fils de Clemens. Vectinia, fille d’Enimanuus, à son époux et à ses fils, et Posila, Quarta, Quinta, à leur père et à leurs frères pleins de mérites. Cette épitaphe collective donne le détail d’une famille pérégrine présente dans le territoire rural de Cemenelum. Elle comporte le nom des parents et celui de leurs cinq enfants, deux garçons et trois filles. La précision du patronyme des parents offre ainsi trois générations d’une même famille soit neuf individus. Il est intéressant de s’arrêter sur le choix des noms fait pour les différentes générations. Les grands-parents portent pour l’un un nom indigène, Enimanuus, et pour l’autre un nom grec rarissime, Eraco, qui ne s’observe qu’à une autre reprise à Rome sous la forme [Her]acon (Sölin, 1996, p. 334). Ce dernier était peut-être un pérégrin originaire de Nikaia ayant épousé une autochtone. Si Enimanuus a opté pour un nom indigène pour sa fille, Vectinia, Eraco a choisi pour son fils un nom latin, Clemens. Quant aux cinq enfants de ce couple, ils portent tous des noms latins, Publius, Quarta et Quinta étant particulièrement courants dans les provinces celtiques. Le choix de noms latins pour la dernière génération est le signe de l’acceptation de la romanisation par ces pérégrins et la volonté d’inscrire leurs enfants dans les traditions latines. Il est à noter que les deux noms indigènes, Enimanuus et Vectinia, sont à ce jour des hapax. Datation : l’absence de dédicace aux Mânes, la brièveté de l’inscription et l’emploi du datif pour les défunts supposent une rédaction dans le cours du Ier s. 424 Cemenelum 352. Tourrette-Levens - Épitaphe de [.]orisius Mat(ernus) Fragment d’une stèle en calcaire blanc, brisé dans sa partie inférieure. Mentionné en 1808 comme se trouvant dans le quartier du Colombier (Bonifassi), inséré dans la maison Malausséna (Pais). Vu, à nouveau, en 1984 par P. Bodard : la maison Malausséna est devenue la propriété de M. et Mme Pécoraro, et le fragment est toujours conservé dans la façade. Dimensions : h. : 27 ; l. : 21 ; ép. : non mesurable (dim. Bodard). Texte de trois lignes. L’année 1773 est gravée sous la dernière ligne. H. d. l. : inconnues. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 57 (CIL V, 7974 ; Blanc, 1878, n° 347 ; Laguerre, 1975, p. 197) Pais, 1884-1888, n° 1039 ; Bodard, 1985. Non vu (Cliché : A. Philippon ; collection IPAAM). [C uel L?]irisius Mat(ernus). M(arcus) Centonius u(iro) o(ptimo) p(osuit). H(ic) s(itus est). Le CIL proposait quatre lignes pour cette inscription, en reprenant la lecture de Bonifassi. La ligne absente (entre la ligne 2 et 3) n’avait que la lettre P. L’examen du monument montre qu’il n’y avait pas la place pour cette ligne et que Bonifassi a dû faire une erreur de transcription. [C ou L]orisius Maternus. Marcus Centonius éleva (ce monument) à cet excellent homme. Il est déposé ici. Le gentilice du défunt peut correspondre à Corisius ou Lorisius (Orisius n’étant pas une forme attestée). Corisius se relève dans une inscription du Piémont (CIL V, 7184 [duo]) tandis que Lorisius est connu à Rome (AE 1968, 30). Les lettres MAT sont vraisemblablement l’abréviation du surnom Maternus, apparu plusieurs fois dans notre corpus et régulièrement en milieu celtique. L’abréviation du surnom était une chose courante à la fin de la République et dans les premières décennies de l’Empire, dans une période où le prénom avait encore une valeur individuelle (Lassère, 2005, p. 92). À l’inverse de Maternus, le dédicant ne porte pas les duo nomina seconde manière, mais première manière. Pour notre part, nous lisons Centonius (Pais avançait Cenionius), gentilice apparu à Brescia, dans la Xe région italienne (CIL V, 4422 [duo]). Les liens unissant ces deux hommes ne sont pas exprimés. Datation : l’emploi du nominatif pour désigner le défunt, la brièveté du texte, l’abréviation du cognomen et l’absence de dédicace aux Mânes invitent à dater cette inscription du Ier s., peut-être la première moitié. 353. Tourrette-Levens - Épitaphe de Mettia Fuscina Pierre non caractérisée. Découverte dans le territoire de la commune, sans plus de précision (Gioffredo). Au quartier du Plan de Revel, à l’angle d’une masure attenante à un moulin à huile (Durante et Carlone). Elle n’a plus été vue depuis. Dimensions : inconnues. 425 Cemenelum Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 25 et 1692, p. 50 ; Durante, 1847, p. 43 ; Carlone, 1868, n° 173 (CIL V, 7944 ; Blanc, 1878, n° 342 ; Pais, 1884-1888, n° 1030 ; Laguerre, 1975, p. 161). Perdue. Marcia Verina, Mettiae Fuscinae, matri pi4 entissimae, posuit. Marcia Verina éleva (ce monument) à Mettia Fuscina, à sa mère si dévouée. La défunte associe un gentilice celtique et un surnom italien. Mettia se rencontre sous la forme masculine dans une seconde inscription de Cemenelum (supra inscr. 238) et particulièrement dans le nord de l’Italie (OPEL III, p. 80). Fuscina est bien représenté dans notre province (supra inscr. 25, 28, 89 et 95), cinq occurrences féminines sur les treize connues dans le CIL (Kajanto, 1965, p. 228). Marcia se retrouve régulièrement dans les provinces occidentales (OPEL III, p. 55-56). Dans les Alpes maritimes, il est particulièrement employé en tant que cognomen. Verina, surnom latin à « fréquence celtique » (Alföldy, 1969, p. 324), apparaît à nouveau dans notre corpus (supra inscr. 2, 174 et 243). Datation : l’absence de dédicace aux Mânes et la concision du texte font supposer une datation dans la seconde moitié du Ier s. 354. Tourrette-Levens - Épitaphe de Moccia Paterna Face antérieure d’un sarcophage en matériau indéterminé. Découverte au quartier du Plan de Revel (Bonifassi). Blanc la déclare perdue. Dimensions : inconnues. Texte de six lignes qui occupait la partie gauche d’une plaque. Le côté droit, séparé par une lance, était anépigraphe ou martelé. Une pelta était placée à droite du monument. Une croix avait été gravée dans la partie supérieure. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 72 (CIL V, 7947 ; Blanc, 1878, n° 341 ; Laguerre, 1975, p. 163). Perdue (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). Mocciae Paternae, Q(uinti) Albi[cc](i) Pu4 dentian[i] filiae ; uiuae fecit. Bonifassi précisait la difficulté à lire l’inscription. L. 3 et 4 : nous restituons Q. Albi[cc](i) Pudentian[i], personnage déjà connu dans les inscriptions de Tourrette-Levens. 426 Cemenelum À Moccia Paterna, fille de Quintus Albiccius Pudentianus ; il ( ?) éleva (ce monument) du vivant de sa fille. La filiation de Moccia Paterna est précisée par les tria nomina de son père et non par son seul praenomen ou cognomen. Cette disposition inhabituelle s’explique par le fait que le père et la fille ne portent pas le même gentilice, sans que l’on puisse déterminer les raisons qui ont amené ce changement, et par le fait que Pudentianus est sans doute le dédicant de ce monument funéraire. Moccia est un nom celte (Holder, 1893-1913, col. 603-604) qui rappelle peut-être la racine mocco- « porc, sanglier » (Fornier, 2001, p. 505-506). Moccia est un dérivé de Moccus, Mocus ou Mocco. Ces noms, qu’ils fassent fonction de gentilices ou de cognomina, sont essentiellement localisés dans les Alpes maritimes et les IXe et XIe régions d’Italie. Paterna est le surnom le plus répandu dans notre province. Q. Albiccius Pudentianus apparaît à nouveau dans une épitaphe de Tourrette-Levens (supra inscr. 350). Découvertes dans le même quartier de cette commune, ces deux inscriptions mentionnent sans doute le même citoyen. Datation : l’emploi du datif et l’absence de dédicace aux Mânes permettent de dater l’inscription de la deuxième moitié du Ier s., l’inscription 350 étant datée de la même période. 355. Tourrette-Levens - Fragment d’épitaphe de Rausus Monument ayant la forme d’un profil de couvercle de sarcophage, à double pente, comportant un fronton central avec deux acrotères aux angles. Elle possédait une lunule dans sa partie inférieure droite. Petit objet non identifiable au-dessus de la lunule. Encastré dans le mur d’une maison du quartier du Plan de Revel (Bourquelot). Perdue depuis cette époque. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 60 ; Bourquelot, 1850, n° 92 (dessin) (CIL V, 7975 ; Blanc, 1878, n° 346 ; Laguerre, 1975, p. 197). Perdu (Dessin : F. Bourquelot ; Archives Départementales des Alpes-Maritimes). D(is) M(anibus) Rausi. Aux dieux Mânes de Rausius. Seul le gentilice (ou le nom unique ?) Rausius est restituable dans ce fragment d’épitaphe. Ce gentilice latin (Schulze, 1966, p. 245) se rencontre plusieurs fois à Rome (CIL VI, 5614 et XV, 65, 84 et 101), ainsi qu’en Numidie (CIL VIII, 2570). 427 Cemenelum 356. Tourrette-Levens - Épitaphe de C. Vippius Abero Plaque moulurée en matériau indéterminé. Un glaive et un bouclier sont gravés en relief de part et d’autre du texte. Découverte, en 1662, au quartier du Plan de Revel, encastrée dans le mur d’une maison qui appartenait, à la fin du XIXe s., au Dr Roux (CIL et Blanc). Cette plaque était encore visible dans ce lieu dans les premières années du XXe s., mais Laguerre ne l’a pas trouvée lors de son travail d’inventaire (Laguerre, 1975, p. 185). R. Ardisson, membre de l’IPAAM, en a découvert la trace : offerte avec l’inscription 349, en 1948, à maître Maret, avocat et maire de Vence, par l’un des descendants du Dr Roux, la pierre a été transférée du Plan de Revel à Grasse où elle se trouve encore. Il faut remarquer que le commandant Octobon signalait déjà le transfert de certaines pierres, dont celles découvertes à Tourrette-Levens : « […] transportées à Vence, à Grasse ou dans une grande propriété particulière » (Octobon, 1955, p. 46). Nous n’avons pu voir ce monument. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes gravé en creux dans un cartouche à double moulure. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : inconnues. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 99 ; Carlone, 1868, n° 170 (dessin) (CIL V, 7961 ; Blanc, 1878, n° 344 ; Laguerre, 1975, p. 185). Non vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 152079). C(aio) ! Vippio, ! Vippi ! f(ilio), ! Abero“. Terti[ Vippia, 4 Vippi ! f(ilia), ! fratri. H(eres) ! ex ! t(estamento). Gravure profonde. Lettres irrégulières. Les V sont asymétriques. Les O et les C sont bien arrondis. L. 2 : N et I en nexus. À Gaius Vippius Abero, fils de Vippius. Tertia Vippia, fille de Vippius, à son frère. L’héritière (éleva ce monument) selon le testament. Frère et sœur, le défunt et la dédicante ne portent pas le même gentilice. Citoyens romains, ils ont reçu la ciuitas romana à leur naissance ou, plus tard, à titre individuel. Seule la nomenclature intégrale du père permettrait de trancher cette question. Le choix d’un gentilice différent pour les membres d’une même famille n’est pas un cas unique. A. Chastagnol a relevé et étudié de nombreux exemples similaires dans les provinces de langue celtique (1995, p. 155-164). Abero porte un gentilice patronymique formé sur le nom unique ou le surnom de son père, au contraire de sa sœur qui a préféré le surnom Tertia, son patronyme étant à l’origine de son cognomen. Sur le gentilice Vippius, voir supra inscr. 334. Le cognomen Abero est un hapax. Il est proche du gentilice Aberius relevé dans plusieurs inscriptions de Rome, ce qui suppose une origine latine. Tertia Vippia a sans doute choisi comme gentilice son nom unique, fréquemment utilisé dans les provinces celtiques (Alföldy, 1969, p. 307). Datation : la formule heres ex testamento et l’absence de dédicace aux dieux Mânes placent cette inscription dans le cours du Ier s. 428 Cemenelum 357. La Turbie - Inscription commémorant la chute de la foudre de Summanus Fragment d’un bloc de calcaire retaillé. Entreposé au musée de La Turbie, il a été découvert lors des fouilles du trophée d’Auguste (Formigé). Pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 29 ; l. : 37,5 ; ép. : 13. Texte de deux lignes. H. d. l. : 7,5. D’après la pierre : Formigé, 1949, p. 46 ; Arnaud, 2002b, p. 104-105 (AE 2003, 1061. Cette notice offre un texte corrigé en passant sous silence le texte de la publication originale) ; Morabito, 2006 et 2007a (AE 2006, 764). Vu. [F]olgol [S]omma“ Lettres gravées profondément et passées à la peinture rouge. Les M ont des hastes externes obliques. L. 1 : les V et le R sont mutilés. L. 2 : le V ne conserve que sa haste droite. Le N se termine par une haste plus haute, ce qui laisse penser à un nexus entre cette lettre et un I. La foudre de Summanus (a été enterrée ici). Ce texte a été considéré à tort comme la commémoration de la chute de la foudre de Jupiter (Arnaud, 2002). Si nous sommes d’accord sur le thème de cette commémoration, nous avons proposé l’attribution de cette dédicace à la divinité Summanus (Morabito, 2006 et 2007a). Si Jupiter est le dieu le plus souvent nommé à travers les commémorations de la chute de la foudre, il n’est pas le seul à qui l’on reconnaissait le rôle de fulgurator. Summanus était le second en tant que divinité des foudres nocturnes comme le précise Pline dans le livre II de son Histoire Naturelle : … Romani duo tantum ex iis seruauere, diurna attribuentes Ioui, nocturna Summano… (… deux seulement de ces dieux ont été gardés par les Romains, qui attribuent à Jupiter les foudres de jour, à Summanus les foudres de nuit… [II, 138]). Cette restitution est en accord avec les rares commémorations de la foudre de Summanus découvertes à ce jour (à Rome : Fulgur Sum(manum) condit(um) (CIL VI, 206) ; Fulgur Summani (CIL VI, 30879) ; Fulg(ur) condit(um) Summanium (CIL VI, 30880) et à Lecce : Fulg(ur) condit(um) Summanium [AE 1948, 83]). Il est possible qu’une troisième ligne comportant le participe passé conditum fût présente à l’origine mais la partie inférieure de la pierre n’offre aucun indice. La divinité Summanus aurait été amenée à Rome par le Sabin Titus Tatius (Dumézil, 1966, p. 174-175). À l’origine, elle était honorée dans le temple de Jupiter sur le Capitole. À la suite de la destruction de sa statue par la foudre (interprétée comme la volonté de la divinité d’avoir son propre temple), un temple lui a été consacré dans le Circus Maximus en 278 (Ovide, Fastes, VI, 731-732. Voir également Wissowa, 1902, p. 124). Les commémorations de l’enterrement de la foudre de Summanus sont extrêmement rares et se limitaient jusqu’à présent à l’Italie. Pline expliquait la rareté des foudres nocturnes par la fraîcheur du ciel (…rariora sane eadem de causa frigidioris caeli dans Hist. Nat., II, 138). Nous pouvons ajouter à cette courte liste l’inscription de La Turbie. Ce document revêt une importance particulière puisqu’il est le premier témoin d’une commémoration à la foudre de Summanus découvert dans les provinces occidentales. 429 Cemenelum 358. La Turbie - Inscription commémorant la victoire d’Auguste sur les peuples alpins Inscription composée de blocs de marbre blanc, placée sur la face ouest du monument. Lors de la restauration du trophée, le texte a été gravé sur les blocs de marbre. Les fragments de l’inscription originale ont été insérés à leur place, la différence de teinte et leur contour permettant de les distinguer de la restauration. Deux trophées composés d’armes et de boucliers indigènes avec, chacun, deux captifs à genoux, enchaînés à leurs pieds, sont gravés de part et d’autre de la dédicace. Brisée en de nombreux morceaux lors des destructions et aménagements subis par le trophée. Les morceaux ont été disséminés dans les alentours du bâtiment et (ou) remployés dans les maisons du village. Les premiers dommages occasionnés au trophée semblent remonter au Ve s. Avant le XIIe s., les restes du bâtiment ont été aménagés en forteresse, et ont été entourés d’une enceinte dans le cours du XIVe s. En 1705, il a été en grande partie détruit par ordre de Louis XIV. Il a servi ensuite de carrière de pierre pour les habitants de La Turbie. Ses plus beaux éléments architecturaux ont été éparpillés entre de nombreux musées, monastères et églises. Classé monument historique en 1865, il a bénéficié de deux campagnes de fouilles en 1905-1909 et 1920-1929. Il a été restauré de 1930 à 1933. Les fragments ont été insérés, au fur et à mesure de leur découverte, dans le panneau consacré à l’inscription, en lieu et place des éléments de restauration, les derniers ayant été ajoutés en 1954 (Formigé). H. : 366 ; l. : 1745 ; ép : indéterminée. Texte de neuf lignes. L’inscription est gravée en creux dans un cartouche mouluré. Deux Victoires ailées tenant, chacune, une couronne de laurier sont placées de part et d’autre des trois premières lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 à 3 : 36 ; L. 4 à 9 : 18. H. interlignes : 9 D’après la restauration : Formigé, 1949, p. 51-61 et 1955, p. 101-102 ; Barruol, 1969, p. 32-44 ; Pline, Hist. Nat., III, p. 258-260 ; Tarpin, Boehm, Cogitore, Epée, Rey, 2000, p. 128-130 ; Arnaud, 2005. D’après quelques fragments et le texte de Pline : Gioffredo, 1658, p. 41 ; Bouche, 1664, I, p. 98 ; Bonifassi, 1808, n° 16 ; Bourquelot, 1850, n° 19 ; CIL V, 7817 ; Blanc, 1878, n° 279. Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 128810). Imperatori ! Caesari ! diui ! filio ! Augusto, pont(ifici) ! max(imo), ! imp(eratori) ! XIIII, ! trib(unicia) ! pot(estate) ! XVII. Senatus ! Populusque ! Romanus 4 quod ! eius ! ductu ! auspiciisque, ! gentes ! Alpinae ! omnes ! quae ! a mari supero ! ad ! inferum ! pertinebant ! sub ! imperium ! P(opuli) ! R(omani) ! sunt ! redactae. Gentes ! alpinae ! deuictae : ! Trumpilini, ! Camunni, ! Vennonetes, ! Venostes, ! Isarci, ! Breuni, ! Genaunes, ! Focunates, Vindelicorum ! gentes ! quattuor ! Cosuanetes, ! Rucinates, ! Licates, ! Catenates, ! Ambisontes, ! Rugusci, ! Suanetes, ! Calucones, Brixentes, ! Leponti, ! Viberi, ! Nantuates, ! Seduni, ! Veragri, ! Salassi, ! Acitauones, ! Medulli, ! Vcenni, ! Caturiges, ! Brigiani, 8 Sogiontii, ! Brodionti, ! Nemaloni, ! Edenates, ! (V)esubiani, ! Veamini, ! Gallitae, ! Triulatti, ! Ectini, Vergunni, ! Egui(i), Turi, ! Nemeturi, ! Oratelli, ! Nerusi, ! Velauni, ! Suetri. 430 Cemenelum 431 Cemenelum Le texte est centré. L. 1 : le dernier I d’imperatori, celui de caesari, ceux de diui et le premier de filio sont d’une taille supérieure. L. 4 : le I d’alpinae est d’une taille supérieure. L. 5 : le I d’alpinae, les derniers I de Trumpilini, de Camunni, d’Isarci et de Breuni sont d’une taille supérieure. L. 6 : le I de Rugusci est d’une taille supérieure. L. 7 : le I final de Leponti, de Viberi, de Seduni, de Veragri, de Salassi, de Medulli et de Vcenni sont d’une taille supérieure. L. 8 : le I final de Sogiontii, de Brodionti, de Nemaloni, de (V)Esubiani, de Veamini, de Triulatti et d’Ectini sont d’une taille supérieure. L. 9 : tous les I finaux sont d’une taille supérieure. À l’empereur César Auguste, fils du divin, grand pontife, salué imperator pour la quatorzième fois, revêtu de sa dix-septième puissance tribunicienne. Le Sénat et le Peuple Romain (ont élevé ce monument), parce que sous sa conduite et sous ses auspices, tous les peuples alpins de la Mer Supérieure à la Mer Inférieure ont été soumis à l’autorité du Peuple Romain. Les peuples alpins réduits et soumis sont : les Trumpilini, les Camunni, les Vennonetes, les Venostes, les Isarci, les Breuni, les Genaunes, les Focunates, les quatre peuples qui (forment) les Vindelices, les Cosuanetes, les Rucinates, les Licates, les Catenates, les Ambisontes, les Rugusci, les Suanetes, les Calucones, les Brixentes, les Leponti, les Viberi, les Nantuates, les Seduni, les Veragri, les Salassi, les Acitauones, les Medulli, les Vcenni, les Caturiges, les Brigiani, les Sogiontii, les Brodionti, les Nemaloni, les Edenates, les (V)Esubiani, les Veamini, les Gallitae, les Triulatti, les Ectini, les Vergunni, les Eguii, les Turi, les Nemeturi, les Oratelli, les Nerusi, les Velauni et les Suetri. Placé au bord de la uia Iulia Augusta, le trophée de La Turbie a été construit au passage le plus élevé de la voie côtière, en limite des Alpes maritimae et de la IXe région italienne. Si les quatre premières lignes sont réservées à la dédicace du Sénat à l’empereur Auguste, les cinq dernières sont l’énumération de tous les peuples vaincus durant les opérations de pacification du massif alpin, séparant cette inscription en deux parties distinctes. Cette inscription a longtemps été connue par la seule copie de Pline l’Ancien, dans le III volume de son Histoire Naturelle (III, 136-138). C’est l’un des grands textes connus à la fois par la tradition littéraire et en original. Quelques divergences apparaissent entre ce texte et la restitution proposée par Formigé comme le développement, en toutes lettres, de la titulature d’Auguste et de la formule senatus populusque romanus, ou l’inversion des Vennonetes et Venostes (Barruol, 1969, p. 36 et Pline, Hist. Nat., III, p. 259). Ces différences laissent penser que Pline a dû consulter le texte dans un document officiel, à Rome, et non sur le monument lui-même (Barruol, 1969 et ses successeurs). Ces difficultés touchent également la graphie des noms des peuplades mais, seulement, pour celles nommées dans les trois dernières lignes de l’inscription : les Brixentes, les Veragri, les Ectini et les Esubiani, proposés par Formigé, sont orthographiés Brixenetes, Varagri, Ecdini et Vesubiani par Pline sans que l’on puisse trancher entre les graphies ; les Viberi et les Sogiontii sont nommés Vberi et Sogionti par Pline et préférés par G. Barruol (1969, p. 35 note 2) ; les Nematuri de Pline sont corrigés en Nemeturi par Formigé grâce à une lecture certaine sur le monument. Les Eguituri de Formigé seraient à séparer en deux ethnies, les Egui et les Turi, proposition faite par Mommsen (CIL V, p. 906) et reprise par H. Zenhacker (Pline, Hist. Nat., III, p. 259). Les Brodionti sont à identifier aux Bodiontici comme le propose G. Barruol (1969, p. 385). e L’ordre d’énumération des peuples respecte, grossièrement, un ordre géographique nord-est/sud-ouest, mais pas un ordre chronologique fondé sur les opérations militaires (Tarpin, Boehm, Cogitore, Epée, Rey, 2000, p. 128 ; a contrario de ce qu’avançait G. Barruol, 1969, p. 37). Ici, notre propos n’est pas la localisation de ces peuples souvent incertaine, voire inconnue, qui n’appartiennent pas, pour la plupart, à la province des Alpes maritimes. Nous proposons seulement des zones d’occupation probable pour les peuples n’appartenant pas à la future province des Alpes maritimae (fondées sur les travaux de Barruol, 1969 ; Van Berchem, 1982 et Tarpin, Boehm, Cogitore, Epée, Rey, 2000). Les 432 Cemenelum Trumpilini et les Camunni sont à localiser autour de Brescia, dans le nord de la Cisalpine. Les Vennonetes, les Venostes, les Isarci, les Breuni, les Genaunes et les Focunates sont des peuples situés dans la province de Rhétie. Les Cosuanetes, les Rucinates, les Licates et les Catenates sont les quatre peuples qui forment les Vindelices. Les Ambisontes sont localisés dans l’ouest du Norique. Les peuples suivants sont à nouveau à situer dans la province du Norique : les Rugusci, les Suanetes, les Calucones et les Brixentes. Les Leponti ont pu occuper la région comprise entre Turin et Suse ou le Val d’Ossola, sans que la question ne puisse être tranchée. Les Viberi, les Nantuates, les Seduni et les Veragri se partagent l’actuelle région du Valais alors que les Salassi sont à localiser dans le Val d’Aoste. Les Acitauones sont, peut-être, à placer entre le Val d’Aoste et la Maurienne. Les Medulli et les Ucenni sont à localiser respectivement en Maurienne et dans l’Oisans. Les peuplades suivantes intéressent de près ou de loin notre province. Elles paraissent localisées, en grande majorité, sur le versant méridional occidental du massif alpin. La dix-septième puissance tribunicienne d’Auguste permet de dater l’inscription d’une période comprise entre le 1er juillet 7 et le 30 juin 6. Cette période a d’abord été retenue comme celle au cours de laquelle le trophée fut inauguré (Barruol, 1969, p. 37). Dernièrement, il a été proposé de placer, au cours de ces quelques mois, la décision du Sénat de construire le trophée, décision associée à l’un des triomphes votés par cette assemblée et refusés par Auguste (Arnaud, 2005, p. 97). Aucun argument ne permet de trancher en faveur de l’une ou de l’autre hypothèse. Datation : entre le 1er juillet 7 et le 30 juin 6 (Lassère, 2005, p. 999). 359. La Turbie - Fragment d’une dédicace à Auguste ou Tibère Grande base de statue (Cessole). Découverte durant l’hiver 1841 par le chevalier Boileau, entre La Turbie et Monaco, encastrée dans un mur de soutènement des vignes de la propriété Gastaud (Cessole). Blanc ne l’a pas vue dans cette propriété. Nous ne l’avons pas retrouvée. Dimensions : h. : 100 ; l. : plus de 100 (dim. Cessole). Texte de deux lignes. H. d. l. : 11 avec des interstices de 7,5. D’après la pierre : Spitalieri de Cessole, 1843 (CIL V, 7818 ; Blanc, 1878, n° 280). Perdue (Dessin : H. Spitalieri de Cessole ; Nice Historique). [Imp(eratori) --- ?] [C]aesari Augusto. À l’Empereur … César Auguste. L’ordinatio du texte suppose une titulature centrée, avec une ligne supplémentaire dans la partie supérieure. Cette ligne comportait assurément imperator. Ce terme pouvait être suivi du praenomen Tib(erius) ou être seul, ce qui offre deux possibilités quant à l’empereur désigné : Auguste ou Tibère. Datation : règne d’Auguste ou de Tibère. 433 Cemenelum 360. La Turbie - Épitaphe de P. Varius Rusticus, soldat d’une cohorte indéterminée Stèle en calcaire, cassée en deux morceaux qui s’assemblent. La partie supérieure et la partie droite ont été mutilées. Découverte à la fontaine entre le monastère de Laghet et La Turbie, où elle servait de pierre à laver (Ricolvi). Actuellement au musée de La Turbie, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 83 ; l. : 48 ; ép. : 24. Texte de six lignes. H. d. l. : 3. D’après la pierre : Ricolvi, 1774, 17 (CIL V, 7820) ; Blanc, 1878, n° 296 ; Pais, 1884-1888, n° 1010) ; Laguerre, 1975, p. 82-84 ; Forni, 1988, n° 11 ; Gayet, 2001b (AE 2001, 1302). Vue (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). P(ublius) V[lio[s], C(aii) f(ilius), Vo[lt(inia)], Rusticus, V[i]4 [nnenmis, g[il(es)] ]ohortis A[---]. Hic situs e[st]. Publius Varius Rusticus, fils de Gaius, (de la tribu) Voltinia, Viennois (par son origine), soldat de la cohorte A[---]. Il repose ici. Nettoyée des restes d’enduit qui altéraient sa surface, cette stèle a été dernièrement étudiée par F. Gayet qui a pu préciser la restitution des lignes 3 et 4 : à la suite du cognomen du défunt, il ne faut pas lire Reiensis (Forni) ou Anniensis (Laguerre), mais Viannensis, Viennois d’origine, cette graphie au lieu de Viennensis étant attestée à plusieurs reprises. La mention de la tribu Voltinia, qui est celle des citoyens de Vienne, conforte cette lecture. Ce Gaulois porte les tria nomina, en précisant sa filiation par le praenomen de son père, signe qu’il n’est pas le premier dans sa gens à avoir reçu la ciuitas romana. Varius est un gentilice latin très présent à Narbonne, en Campanie, dans le Latium, en Ombrie et dans le Samnium (Gayraud, 1981, p. 418). Rusticus est un surnom particulièrement présent en Afrique (135 occurrences sur les 344 connues selon Kajanto, 1965, p. 310). P. Varius Rusticus était soldat dans une cohorte auxiliaire dont seule l’initiale est aujourd’hui lisible. Aucune troupe stationnée dans les Alpes maritimes ne correspond à cette cohorte. Seule une cohorte Aul( ?), au nom incomplet, dont l’un des membres est décédé à Cemenelum (supra inscr. 203), peut se rapprocher de la cohorte de Rusticus. Mais ce dernier a pu faire partie d’une autre cohorte telle que l’une des cohortes alpines. F. Gayet a proposé de restituer pour cette inscription et celle découverte à Cimiez, un nom dérivé de celui de Sex. Aulienius, officier équestre de la période préclaudienne, qui eut la charge de praefectus leuis armaturae, avant de devenir duumvir de Fréjus et de Vénafre (cité de Campanie, voir CIL X, 4868). Cette préfecture lui a donné le commandement des levées recrutées dans une province. 434 Cemenelum À la suite de ces levées, une cohorte a pu se constituer et prendre un nom dérivé de celui de son premier commandant, à savoir une cohors Aul(ieniana). Cette hypothèse apparaît fragile aux rédacteurs de l’AE. Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et l’emploi du nominatif pour le défunt datent cette épitaphe de l’époque julio-claudienne. 361. La Turbie - Dédicace à un militaire par ses héritiers, membres d’un corps de troupe indéterminé Fragment inférieur d’un monument non caractérisé. Découvert près de la chapelle Sainte-Catherine, à côté du trophée (Gioffredo). Selon Blanc, transporté par Brun dans son jardin, au 30 rue Saint-Etienne, puis transféré dans les locaux de la Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Maritimes. Cette société a récupéré plusieurs monuments épigraphiques entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle. Un incendie et des difficultés de gestion ont entraîné l’abandon temporaire des activités et des locaux de cette société après le second conflit mondial. Les différents monuments ont disparu durant cette période. D. Mouchot, ancien conservateur du musée d’archéologie de NiceCemenelum, n’a pu les retrouver à la fin des années soixante. Nous avons rencontré les actuels administrateurs de cette société qui n’ont jamais entendu parler d’inscriptions conservées dans leurs locaux. Ces pierres sont actuellement perdues. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 19 et 1692, p. 50 ; CIL V, 7819 ; Blanc, 1878, n° 297 ; Pais, 18841888, n° 1009 ; Brun, 1894, p. 387. Perdu. --[here]des ex test(amento). L(ucius) Aemilius Banno, 5, Crispus Idzala, 5, 4 Cosconius Gallu[s], miles. L. 2 et 3 : 5 = centurio. … ses héritiers élevèrent (ce monument) selon le testament. Lucius Aemilius Banno, centurion, Crispus Idzala, centurion, Cosconius Gallus, soldat. Ce fragment n’offre que les dédicants de l’épitaphe qui devait s’adresser à un (ou plusieurs) militaire(s) comme le laisse entendre la fonction des héritiers. Le nom de la légion ou de la cohorte auxiliaire dans laquelle ces soldats servaient a également disparu. La dénomination des dédicants peut cependant offrir un indice sur la troupe où ont servi ces militaires. Parmi ces trois dédicants, deux avaient le grade de centurion. Le premier, désigné par les tria nomina du citoyen romain, porte un gentilice latin banal, Aemilius, présent à nouveau dans notre corpus (supra inscr. 113) ainsi que dans les anciens territoires littoraux de Marseille, à l’est de Nikaia et au sud de La Turbie : à Eze (CIL V 7963 [duo]) et à Monaco (CIL V 7826 ; CIL V 7827 [duo] ; CIL V 7828 [duo]). Le surnom Banno, « la pointe, le 435 Cemenelum sommet » en langue gauloise (Delamarre, 2003, p. 66. Voir aussi Ellis Evans, 1967, p. 149), est unique dans notre corpus. Deux exemples se trouvent dans le Val di Trompia, dans la Xe région italienne (CIL V, 4919 et 4921). Le deuxième centurion est désigné par un surnom utilisé comme gentilice (seul exemple à notre connaissance) Crispus, qui se rencontre très régulièrement dans les provinces occidentales, alors que son surnom, Idzala, est un hapax que nous supposons d’origine africaine. Si cette origine se confirmait, ces hommes pourraient appartenir à la cohors Gaetulorum, cantonnée à Cemenelum mais constituée à l’origine d’auxiliaires recrutés en Afrique. Des exemples de dénomination pérégrine bi-membre étant connus pour des membres des cohortes stationnées à Cemenelum (supra inscr. 190, 191 et 192), il est possible également que ce centurion ait choisi ce type de dénomination et par conséquent n’avait pas la ciuitas romana. L’absence d’exemple du surnom Crispus utilisé comme gentilice vient conforter cette hypothèse ainsi que celle d’un service effectué dans une cohorte auxiliaire. Le dernier dédicant se présente comme miles. Il porte les duo nomina seconde manière qui supposent l’acquisition de la citoyenneté romaine. Cosconius, gentilice d’origine celte (Holder, 1896-1913, I, col. 1137), unique dans notre corpus, apparaît en nombre dans les provinces occidentales et le nord de l’Italie (OPEL II, p. 79). Gallus est un surnom ethnique (Kajanto, 1965, p. 195) d’origine celte que nous rencontrons, pour notre zone de recherche, uniquement dans les territoires de Cemenelum et de Nikaia. Il est particulièrement présent dans le nord de l’Italie, les deux Espagnes et la Lusitanie (OPEL II, p. 160). Datation : à Cemenelum, la formule heredes ex testamento est employée dans des inscriptions du Ier s. 362. La Turbie - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée. Découverte au quartier Cadogan, sans plus de précision (Durante). Blanc ne l’a pas retrouvée. Dimensions : inconnues. Texte de deux lignes. D’après la pierre : Durante, 1847, p. 26 (CIL V, 7821 ; Blanc, 1878, n° 308). Perdue. --[---] M SATIN[---] IVR Il est impossible de déterminer le type d’inscription auquel se rapporte ce fragment. L’espace entre le M et le S, à la première ligne, pousse à restituer le praenomen Marcus. Les lettres Satin- ne correspondent à aucun gentilice connu ni à aucun nom commun. On peut penser à l’adverbe sat, suivi d’un verbe ou d’un adjectif [---]m sat in[---]. Iur peut donner lieu à iur(idicus) ou aux surnoms Iur(cus) ou Iur(icus). 436 Cemenelum 363. Utelle - Fragment d’inscription indéterminé Fragment d’une plaque de bronze brisé de tous côtés. Découvert au cours d’une prospection de l’IPAAM, en avril 2006, dans les déblais d’un effondrement de terrasse, dans le quartier de Casales, au sud du sanctuaire de la Madone et à l’ouest de la chapelle Saint-Antoine. Dimensions : h. : 6 ; l. : 4,5 ; ép. : 0,95. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 1. D’après la plaque : Morabito, 2006, p. 93-94 (AE 2006, 760). Vu (Cliché : C. Salicis ; IPAAM Nice). --[---]MIA ! A[---] [---]S ! AVGV[---] [---]+MO+[---] 4 [---]++[---] --- Les lettres sont stylisées. Les hastes se terminent par des appendices. Les M ont des hastes externes obliques. Rares sont les documents épigraphiques gravés sur bronze découverts dans les provinces occidentales. Ce fragment est le second document épigraphique gravé sur une plaque de métal à avoir été trouvé dans notre département, le premier étant un texte découvert dans le jardin des Observants Réformés, quartier de Cimiez, aujourd’hui perdu (supra inscr. 174). Ce texte mutilé ne permet pas de restitution mais les lettres Augu[---] autorisent à envisager quatre hypothèses : • la première est que ce fragment appartiendrait à un document officiel (diplôme militaire, décret municipal ou décision du pouvoir impérial) comportant le titre Augustus. La découverte du décret municipal de Thoard, dans le territoire de l’ancienne cité de Digne / Dinia, est là pour attester l’emploi de ce support pour des documents officiels (Rolland, 1960 ; ILN, Digne, 3 ; Christol, Mauné, 2003, p. 374-375). • la deuxième hypothèse est que nous serions en présence d’une dédicace impériale comportant le titre Augustus / a (empereur ou membre de la famille impériale) ou un hommage aux numina de l’ensemble des empereurs vivants et décédés (numinibus Augustorum). • la troisième est que ce fragment serait une dédicace adressée à une divinité accompagnée de l’épithète Augustus / a, la ligne précédente étant réservée à l’onomastique du (ou de la) dédicant(e). Plus d’une centaine de divinités étant qualifiées d’Augustes dans les provinces alpines et la Narbonnaise, il est impossible de proposer une restitution. • la dernière hypothèse est celle d’une inscription (épitaphe ou dédicace) dont l’un des éléments onomastiques débute par les lettres augu- comme Augurius, Augusius, Augustalinius, Augustalius, Augustanius ou Augustius pour les gentilices (Sölin, 437 Cemenelum Salomies, 1994, p. 27-28) ou Augur, Augurianus, Augurinus, Augustanus, Augustinus ou Augustulus pour les cognomina (Sölin, Salomies, 1994, p. 298). Il paraît exclu que les lettres appartiennent à l’épithète d’une unité militaire (légion ou auxiliaire) puisque Augusta était systématiquement précédé du numéro de la troupe, ce qui n’est pas le cas ici. La zone de découverte de ce fragment abonde en sites d’époques préromaine et romaine (Brétaudeau, Salicis, 2006) et se situe sur un axe de circulation fréquenté de tout temps, permettant de relier la zone littorale à l’Embrunais par les vallées alpestres de la Tinée et de l’Ubaye. La taille réduite des lettres suppose une plaque de petite taille. Le support de bronze laisse penser à un document officiel. C’est sans doute le cas ici. Nous ne pouvons cependant l’établir de façon assurée. 364. Utelle - Épitaphe de Rufinus, artisan voilier Fragment de stèle funéraire en calcaire noir. Inséré dans la marche de l’escalier de la maison Isnard (millésime 1598 sur la façade), rue Passeroni. In situ. Dimensions : h. : 27 ; l. : 48 ; ép. : 12. Texte de trois lignes complet dans la partie supérieure. H. d. l. : L. 1 : 7 ; L. 2 : 5,5 ; L. 3 cons. : 3,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 114. Vu. Rufinus, uelarco[s], ]o[rauit faciendum ?]. Les lettres sont irrégulières et commencent à s’effacer. Les V sont asymétriques. Les N ont des hastes externes obliques. Les A ne sont pas barrés. L. 2 : II = E. Rufinus, uelarius, prit soin de faire élever (ce monument). L’état fragmentaire du monument incite à la prudence quant à la restitution. Rufinus, dont le nom unique semble traduire un statut de pérégrin ou d’esclave, est désigné comme uelarius. G. Laguerre présentait cet homme comme un fabricant de voiles. L’absence de précision après uelarius écarte l’hypothèse que Rufinus fût un soldat de marine spécialisé dans la manœuvre des voiles (sur cette fonction, voir Le Bohec, 1989, p. 60). L’existence d’un amphithéâtre dans le chef-lieu de cette cité autorise à voir en Rufinus un employé chargé de tendre les voiles pour faire de l’ombre dans l’arène. Pour une raison qui nous échappe, ce personnage a pris soin de faire élever un monument dans la zone d’Utelle (présence d’un sanctuaire ?). 438 Cemenelum Rufinus est un surnom latin banal, plus ou moins fréquent dans les provinces occidentales et les régions italiennes (499 références dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 229), utilisé ici en tant que nom unique. La mutilation partielle de la dernière ligne laisse paraître les lettres cu- qui sont à rapprocher d’une formule funéraire du type cu[rauit faciendum]. Datation : l’absence de dédicace aux dieux Mânes et l’emploi du nominatif pour le défunt incitent à dater cette inscription du Ier s., peut-être la première moitié. 365. Valdeblore (Saint-Dalmas) - Épitaphe de Secundius [Pu]dens signum [M ou F]annius, magistrat et prêtre municipal Fragment de la partie droite d’un autel, enchâssé dans le mur d’une habitation. Le sommet est mouluré. La face droite conserve un urceus, gravé en relief, du type de celui gravé sur la face latérale d’un autel découvert à Nikaia (CIL V, 7904). Découvert au printemps 1950, lors de la transformation d’une habitation du village en boucherie. Déchaussé et replacé pour laisser apparaître le texte du côté de la rue (Audras, Lamboglia, 1951). In situ. Dimensions : h. : 76 ; l. cons. : 44 ; ép. : 36. Texte de dix lignes. La première ligne est gravée sur le bandeau du fronton. Points de séparation triangulaires et hederae. Champ épigraphique : h. : 55,5 ; l. : 43,5. H. d. l. : L. 1 sur bandeau : 4 ; L. 2 : 8 ; L. 39 : 4. D’après la pierre : Audras, Lamboglia, 1951 (AE 1953, 191). Vu. [--- M uel F]anni " [D(is)] M(anibus). [.] ! Secundio 4 [Pu]denti (?), [II]oiro ! et [sace]rdoti. [Secu]hdi(i) ! Sifua8 [nus] et ! Agaecus, [fr uel p]atri ! bene [mer]enti. " Lettres irrégulières et profondément gravées. Les O sont de forme ovoïde. Le B a la panse inférieure plus large que la supérieure. Le M a des hastes externes verticales. Les V sont asymétriques. Nous observons le reste d’une gravure en relief au-dessus du bandeau mais, à l’inverse de Lamboglia, nous ne pouvons affirmer qu’il s’agisse d’une ascia. À M(ou F)annius ! Aux dieux Mânes. À … Secundius Pudens ( ?), duumvir et prêtre. Les Secundii Siluanus et Amaecus, à leur père (ou leur frère ?) bien méritant. 439 Cemenelum Cette épitaphe est un nouvel exemple d’un magistrat municipal inhumé à la campagne, dans son domaine rural. La destruction de la partie gauche du monument rend difficile la restitution du texte. N. Lamboglia a opté pour une partie manquante au moins égale à la partie conservée, le texte étant alors centré. Nous ne suivons pas l’hypothèse de cet auteur. Elle amène à restituer un monument complet de plus de 85 cm de large pour une épaisseur de 35 cm. Un tel rapport entre la largeur et l’épaisseur (2,5) ne se rencontre jamais sur l’ensemble des autels présents dans notre corpus (la valeur maximum étant de 1,2). Nous adoptons alors une largeur maximum, pour ce monument, de 50 à 55 cm (rapport aux alentours de 1,5), ce qui offre la possibilité de rétablir quatre lettres par ligne. Cette épitaphe établit que M(uel F)annius [---] Secundius Pudens a rempli la charge de duumuir ainsi que celle de sacerdos d’un culte que nous ne pouvons préciser. Dernièrement, cette épitaphe a donné lieu à une interprétation qui consiste à voir en Pudens et en son titre de sacerdos le responsable du culte impérial à l’échelon municipal (Arnaud, 2002a, p. 195). Nous adoptons pour notre part une position plus prudente. L’étude menée ces dernières années sur les prêtrises des cités des Trois Gaules et de Germanie par W. Van Andringa a permis de mettre en évidence la désignation d’un grand nombre de prêtres municipaux du culte impérial par les titres de sacerdos Augusti, sacerdos Romae et Augusti, voire sacerdotalis ou simplement sacerdos (Van Andringa, 2002, p. 207-214). La question est de savoir si le sacerdos de Pudens correspond à un prêtre municipal du culte impérial ou au sacerdoce d’un autre culte public. L’existence conjointe de flamines et de sacerdotes pour une même cité ne peut être un argument en faveur de l’une ou de l’autre des hypothèses, les deux cas existant dans les Trois Gaules et les Germanies. L’absence de précision sur l’objet du culte de notre sacerdos interdit toute affirmation. Les deux tiers des témoignages de sacerdotes répertoriés par W. Van Andringa comprennent la précision Augusti ou Romae Augusti (vingt-sept sur les trente-huit relevés). Parmi les onze prêtrises ne comportant pas ces précisions (à savoir sacerdos, sacerdotalis, sacerdos ciuitas ou sacerdos functus), six apparaissent dans des cités où est également attesté un sacerdos Augusti ou Romae Augusti, ce qui plaide pour un rapprochement entre ces sacerdoces. Cependant cinq occurrences, réparties en deux territoires (un sacerdos chez les Carnutes, et un sacerdos, un sacerdos coloniae et deux sacerdotalis dans la colonia Claudia Ara Agrippinensis / Cologne), ne peuvent être « confortées » par la présence d’un autre sacerdos précisé Augusti ou Romae Augusti, ce qui ne permet pas, à notre avis, de trancher avec assurance entre un prêtre municipal du culte impérial ou celui d’un autre culte public. Le sacerdos de Pudens ainsi que celui de Manius Geminus Ingenuus (infra inscr. 207) entrent dans cette catégorie. Aucun élément ne permet d’affirmer que cet honneur correspondait à celui de prêtre du culte impérial. Certes le culte des empereurs a revêtu une grande importance dans les cités mais il n’était pas forcément l’aboutissement d’une carrière municipale à l’exemple de plusieurs cités de Narbonnaise (Gascou, 1997, p. 137). La religion publique de la cité ne se limitait pas au seul culte impérial. D’autres cultes, en particulier ceux des divinités tutélaires, existaient à l’échelon municipal. D’ailleurs, l’absence de précision quant à l’objet du culte se conçoit plus facilement dans le cas de la prêtrise de la divinité poliade, que les habitants du lieu et les personnes de passage pouvaient reconnaître, que dans celui de la prêtrise municipale du culte impérial, en majorité désignée par le titre de flamen. Mais, a contrario, l’examen des inscriptions mentionnant le prêtre public d’une divinité montre que ce titre est soit accompagné du nom de la divinité, soit que l’inscription est une dédicace adressée au dieu et le titre de sacerdos, seul, s’entend pour lui. Si parfois la synonymie des termes sacerdos et flamen s’appuie sur la mention d’une inscription de Tarraconaise, où une citoyenne se présente comme flaminica siue sacerdos dans son conuentus (CIL II, 3278 et Étienne, 1958, 440 Cemenelum p. 242), nous pouvons apporter en contradiction une inscription d’Antipolis où [--- Marce]lla a rempli successivement les fonctions de flaminica et sacerdos (ILN, Antibes, 97), ce qui établit que l’interprétation de ce dernier titre, sans précision supplémentaire, est extrêmement difficile et ne peut se conclure par la seule fonction de prêtre municipal du culte impérial. Pour Cemenelum, et ici dans le cas de Pudens, compte tenu des maigres éléments concernant ce dossier, la prudence incite à considérer ce sacerdos comme le prêtre d’un culte public à une ou plusieurs divinités, dont nous ne connaissons malheureusement pas la nature, et non comme le desservant du culte impérial municipal. Ces réflexions amènent à rejeter l’hypothèse selon laquelle cette terminologie étant inconnue dans le municipe (les prêtres municipaux du culte impérial étant nommés flamen ciuitatis) M(uel F)annius [---] Secundius Pudens n’aurait pas rempli une carrière municipale à Cemenelum mais dans une ciuitas, au nom inconnu, dont le territoire, à cheval sur les hautes vallées de la Vésubie et de la Tinée, serait à rattacher à la province des Alpes cottiennes jusqu’à la fin du IIe s. (Arnaud, 2002a, p. 195). Si la terminologie flamen ciuitatis est bien attestée à Cemenelum, celle de sacerdos l’est également (infra inscr. 207). De ce fait, nous ne pensons pas qu’il faille imaginer l’existence d’une ciuitas dans cette région. Lamboglia proposait de restituer le gentilice des dédicants à la première ligne. Mais, comme le pensaient les rédacteurs de l’AE, ce gentilice doit être considéré comme le signum du défunt au vocatif. Ce citoyen est le seul de notre corpus à porter un signum. Secundius porte un gentilice de formation patronymique, forgé sur le cognomen Secundus (sur Secundus et ses dérivés, voir Dondin-Payre, 2001b, p. 537-595) qui se retrouve à Vence (supra inscr. 93 (duo) et 94). Il est très présent dans les Trois Gaules, en Narbonnaise et dans les Germanies (Dondin-Payre, 2001b, p. 546). Les lettres –dens peuvent correspondre à plusieurs surnoms : Audens, Fidens, Gaudens, Possidens, Prudens, Pudens et Succedens (Sölin, Salomies, 1994, p. 445), Pudens étant le seul de ces cognomina à apparaître dans notre corpus. Nous le restituons dans notre inscription. Lamboglia proposait à la suite de sacerdos le nom de la divinité Centondis qui correspond à la terminaison présente au début de la septième ligne. Si Centondis apparaît dans une dédicace trouvée à Cimiez (supra inscr. 154), aucun prêtre de cette divinité n’est connu dans notre corpus (si tant est qu’il en existait). Les lettres –ndi sont la terminaison du gentilice des dédicants, au nominatif pluriel. Nous pouvons envisager que ces deux citoyens étaient les fils ou les frères de Pudens. Ils portaient les duo nomina seconde manière. Siluanus (Siluanio, surnom rarissime est également possible) est un surnom théophore répandu dans les provinces (406 occurrences dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 216). Il est unique dans notre corpus. Amaecus est un hapax, dérivé du surnom Amicus, ce dernier apparaissant rarement dans les inscriptions (trente occurrences, citoyens, esclaves et affranchis confondus, dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 305). Lamboglia datait ce monument de la deuxième moitié du Ier s. à partir de la présence de l’urceus gravé sur le côté droit qui serait d’un type daté pour Albintimilium « dell’età flavia e traianea » (1951, p. 223). Le rapprochement entre ce décor et la typologie des céramiques de la Ligurie est plus que hasardeux. Nous relevons le même type de décor sur un autel découvert dans la localité de Nikaia datable, au plus tôt, de la première moitié du IIe s. (CIL V, 7904). Datation : l’emploi d’un signum au datif, isolé du texte, invite à dater cette inscription du IIIe s. 441 Cemenelum 366. Valdeblore (Saint-Dalmas) - Fragment indéterminé Fragment droit d’un monument indéterminé. Il a été taillé pour être inséré dans un mur. Découvert entre La Roche et Saint-Dalmas, enfoui à 50 cm de profondeur, dans un champ, le long de l’ancien chemin qui allait de la Tinée à Berthemont-les-Bains (Blanc). Pais précise qu’il a été déplacé dans la rue principale du hameau de La Roche, près de l’église, pour être remployé dans un mur. N. Lamboglia ne l’avait déjà pas retrouvé. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 382 ; Pais, 1884-1888, n° 1057. Perdu (Dessin : E. Pais ; © cliché publié avec l'autorisation gracieuse de la Bibliothèque de l'Institut national d'histoire de l'art, bibliothèque (collections Jacques Doucet)). àENI M TI ! MEDV[---] [---]RI ! CL+[---] 4 [---]N[---] L. 1 : A et V en nexus (Pais). L. 2 : Pais propose TI, au lieu de FI, donné par Blanc. L. 3 : à l’inverse de Blanc, Pais n’a pas lu les lettres EM, en fin de ligne, mais L et une lettre non définissable. Cette inscription ne fournit que des bribes d’informations. Nous pouvons peut-être lire, à la première ligne, le surnom Auenius, dans l’hypothèse où cette ligne est bien la première car, dans le cas contraire, Cauenius, Gauenius, Octauenius, Iauenus, Flauenus ou Octauenus sont possibles (Sölin, Salomies, 1994, p. 249 et 282). La deuxième ligne débute par Ti(berius), suivi d’un possible gentilice, comme Medu(llius), Medu(llinus) ou Medu(ttius), ou d’un surnom tel que Medugenus, Medulius, Medulus, Medusinus, Medussus, Medutica, Medutio ou Medutus, la liste n’étant pas exhaustive (OPEL III, p. 72-73). Incertae 367. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre gris brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Déposé au musée des Beaux-Arts avec trois autres fragments qui n’appartiennent pas au même monument (infra inscr. 371, 380 et 381). Les silences de Mommsen, de Pais et de Blanc supposent une découverte de ces fragments postérieure aux travaux réalisés par ces auteurs. Ils ont été déposés au musée Masséna (n° 2486 pour ce fragment), au plus tôt en 1921, pour être transférés dans l’ancien musée d’archéologie de Nice-Cemenelum le 12 avril 1962 (info. orale S. Costamagna, direction des musées de la Ville de Nice). N° d’inventaire actuel D06.M7.10.1a. Dimensions : h. : 9 ; l. : 8 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. H. d. l. : 6. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 157a. Vu. 442 Cemenelum --[---]A[---] --- Gravure profonde et irrégulière. 368. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de calcaire brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Était conservé à la bibliothèque municipale de Nice où Blanc et Mommsen l’ont observé. Le savant allemand a rangé sous le même numéro ce fragment et deux autres qui ne nous semblent pas appartenir à la même inscription (infra inscr. 369 et 378). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M7.10.3 (antérieurement au musée Masséna, n° 1333). Dimensions : h. : 12,5 ; l. : 14 ; ép. : 4. Texte de deux lignes. H. d. l. : 4. D’après la pierre : CIL V, 7969a ; Blanc, 1878, n° 260 (FOR 06, 25) ; Laguerre, 1975, n° 138. Vu. --[---]DI[---] [---]ON[---] --- Belle graphie. Le O et le D sont bien arrondis. 369. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre brisé sur trois côtés. Le côté supérieur comporte un bord arrondi, reste d’un possible remploi. La face antérieure possède une étiquette collée dans le coin supérieur droit. Provenance inconnue. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Au musée d’archéologie de NiceCemenelum, n° D06.M5.10.2 (antérieurement à la bibliothèque municipale, n° IV. 11, puis au musée Masséna, n° 2477). Dimensions : h. : 10,5 ; l. : 11 ; ép. : 2,5. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 : 3,2 ; L. 2 cons. : 3. D’après la pierre : CIL V, 7969c ; Blanc, 1878, n° 260 (FOR 06, 25) ; Laguerre, 1975, n° 150. Vu. 443 Cemenelum [---]DIO[---] [---]ORT[---] --- Gravure irrégulière. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. 370. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Pièce de la collection Guilloteau (sur la constitution de cette collection, voir supra inscr. 176). Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Il se trouvait au musée des Beaux-Arts, avant d’être transféré au musée Masséna (n° 2478). Actuellement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum (n° D06.M2.10.5). Dimensions : h. : 9 ; l. : 5,5 ; ép. : 2,2. Texte de trois lignes. H. d. l. : 1,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 268 ; Laguerre 1975, n° 93. Vu. --[---]+[---] [---]DOM[---] [---]PIP[---] --- Gravure irrégulière. Le E possède des barres transversales qui s’orientent vers le haut de la ligne. L. 1 : le reste de gravure d’une lettre s’observe sans que l’on puisse la déterminer. 371. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Sur les circonstances de la découverte, supra inscr. 367. N° d’inventaire D06.M7.10.1b. Dimensions : h. : 6,2 ; l. : 6 ; ép. : 2. 444 Cemenelum Texte d’une ligne. H. d. l. : 4,3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 157b. Vu. --[---]+H[---] --- 372. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de pierre brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Le silence de Mommsen et de Blanc suppose une découverte postérieure à leurs travaux. Versé au musée des Beaux-Arts (pas de n° d’inventaire) selon l’inventaire du musée Masséna (n° 2480). Actuellement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.3. Dimensions : h. : 11 ; l. : 8,5 ; ép. : 3,3. Texte d’une ligne. Une gravure au-dessus du texte semble s’apparenter au manche d’une ascia. H. d. l. : 3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 136. Vu. ( [---]IBI+[---] Il est impossible de choisir pour la dernière lettre entre un C et un O. 373. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre blanc taillé sur trois côtés et brisé à droite. La face postérieure possède un décor en spirale et une moulure qui présagent d’un remploi. Provenance inconnue. Pièce de la collection Guilloteau (sur la constitution de cette collection, voir supra inscr. 176). Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Versé dans les collections de la bibliothèque municipale (IV. 11) puis transféré au musée Masséna (n° 2481). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.4. Dimensions : h. : 6,5 ; l. : 9 ; ép. : 2. Texte d’une ligne. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : 2,2. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 265 ; Laguerre, 1975, n° 142. Vu. 445 Cemenelum --[---]IT ! --- Gravure de mauvaise qualité. Les lettres ne respectent pas l’horizontalité de la ligne. 374. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Pièce de l’ancienne collection Guilloteau (sur la constitution de cette collection, voir inscr. 176). Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M2.10.2 (antérieurement au musée Masséna, n° 2485). Dimensions : h. : 7,5 ; l. : 9 ; ép. : 3,5. Texte de deux lignes. H. d. l. : L. 1 : 2,5 ; L. 2 : 1,5. D’après la pierre : CIL V, 7971a ; Blanc, 1878, n° 265 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 143. Vu. --[---]L BIV[---] [---]A COIVE[---] [---]++[---] Gravure de piètre qualité. 375. Nice ? - Fragment d’inscription mentionnant une Marianilla Fragment brisé de tous côtés, dont le matériau est indéterminé. Bonifassi précise qu’il se trouvait dans la villa du commandant Salvonaly, à Nice, quartier de Cimiez. Carlone n’indique que le quartier. Cependant, la découverte d’un fragment mentionnant la même personne et découvert à Villefranche-sur-Mer (CIL V, 7945) ne permet pas d’écarter une confusion entre ces deux fragments. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après la pierre : Bonifassi, 1808, n° 63 ; Carlone, 1868, n° 137. Perdu (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). [---] Marianilla [---] Marianilla est le second exemple connu de ce surnom (CIL V, 7945). 446 Cemenelum 376. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment d’épitaphe de [---]a Paterna Bloc quadrangulaire de calcaire coquillier, brisé sur l’ensemble de sa hauteur dans sa partie gauche. Blanc a été le premier à mentionner ce fragment, présent dans la salle d’entrée de la bibliothèque municipale de Nice (n° VI. 4), sans préciser la provenance. Ce bloc proviendrait du quartier de Cimiez, selon l’inventaire de cette bibliothèque, et de la colline du Château selon l’inventaire du musée Masséna, le terme Château recouvrant celui de Cimiez. Il a été transféré ensuite au musée des Beaux-Arts (n° 990) puis au musée Masséna (n° 1000). Actuellement au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, pas de n° d’inventaire. Dimensions : h. : 50 ; l. : 42 ; ép. : 15,5. Texte de quatre lignes. Le champ épigraphique est entouré d’une moulure à droite de laquelle est gravée une queue d’aronde. L’inscription est incomplète à gauche. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1 : 3 ; L. 2-3-4 : 3,5. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 240 ; Pais, 1884-1888, n° 1049 ; Laguerre, 1975, n° 81. Vu. [D(is)] ! M(anibus) [---][e ! Paternae. [---] Âl(erius) ! Lic£os, 4 [uxori uel filiae ca ?]liss´[_. Lettres irrégulières. L. 3 : V et A ainsi que I et N en nexus. L. 4 : I et M en nexus. Aux dieux Mânes de [---]a Paterna. [---] Valerius Licinus, (à sa femme ou à sa fille) très chère ( ?). Laguerre estimait que la pierre était complète dans sa partie supérieure et proposait m(emoriae) pour la première ligne. Nous avons relevé un point de séparation triangulaire avant le M, du même type que celui de la ligne 2. Nous restituons donc [D(is)] Manibus. Les lettres AE, présentes au début de la deuxième ligne, ne sont pas l’abréviation du gentilice Ae(lia) (Laguerre), mais la désinence d’un gentilice impossible à restituer. Le cognomen de la défunte est Paterna, surnom latin à « fréquence celtique » le plus répandu dans notre province. Valerius se retrouve de nombreuses fois dans les Alpes maritimes et particulièrement dans le territoire de la ciuitas Vintiensium. Le surnom latin Licinus se rencontre à nouveau à Cemenelum (supra inscr. 216). Rare, il est régulièrement porté par des affranchis et des esclaves (16 sur les 41 exemples connus dans le CIL selon Kajanto, 1965, p. 236). La dernière ligne comporte une épithète, [ca]rissima ou [ra]rissima, précédée du terme [uxori], [coniugi] ou [filiae], dans ce dernier cas le gentilice de la défunte étant alors celui de son père. 447 Cemenelum Datation : la dédicace aux Mânes, l’abréviation du gentilice et la brièveté du texte datent cette inscription du IIe s. 377. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment d’épitaphe Fragment d’une plaque de marbre brisé de tous côtés. La face antérieure possède dans sa partie supérieure une étiquette collée anciennement. Provenance inconnue. Pièce de l’ancienne collection Guilloteau (sur la constitution de cette collection, voir inscr. 176). Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M2.10.6 (antérieurement au musée Masséna n° 2479). Dimensions : h. : 9,5 ; l. : 12 ; ép. : 2. Texte de quatre lignes. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : L. 1 : 1,5 ; L. 2 : 1,2 ; L. 3 : 1,3. D’après la pierre : CIL V, 7966 ; Blanc, 1878, n° 266 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 112. Vu. ( [---]MI ! EXEMP[---] [---]OCTISSIM[---] [---]IENT[---] 4 [---]+[---] --- Lettres irrégulières qui possèdent à leurs extrémités des appendices légèrement courbés. Les I et les T sont semblables. La partie supérieure du fragment est occupée par une gravure que l’on rattache au manche d’une ascia. L. 5 : le sommet d’une lettre se lit à l’extrémité du fragment sans que l’on puisse déterminer la lettre qui s’y rapporte. Nous ne lisons pas les lettres IT données par Laguerre. Les superlatifs [d]octissim[us ou a], [p]ient[issimus ou a] et l’ascia supposent que nous sommes en présence d’un fragment d’épitaphe. 378. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Était conservé à la bibliothèque municipale de Nice (n° IV. 11) où Blanc et Mommsen l’ont observé. Le savant allemand a rangé sous le même numéro ce fragment et deux autres qui ne nous semblent pas appartenir à la même inscription (supra inscr. 368 et 369). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.1 (antérieurement au musée Masséna, n° 2477a). Dimensions : h. : 8 ; l. : 10 ; ép. : 7. H. d. l. : L. 1 cons. : 1,8 ; L. 2 : 2,7. D’après la pierre : CIL V, 7969b ; Blanc, 1878, n° 260 (FOR 06, 25) ; Laguerre, 1975, n° 144. Vu. 448 Cemenelum --[---]OME[---] [---]ASI[---] --- Belle graphie. La gravure est obstruée par des restes d’enduit. L. 1 : nous ne relevons pas l’hedera notée par Laguerre. 379. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment d’une plaque de marbre brisé de tous côtés. Provenance inconnue. Mommsen l’a relevé dans les locaux de la bibliothèque municipale de Nice, ce qui suppose une découverte dans la commune. Blanc donne la même localisation sans préciser le quartier. Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Il a été transféré ensuite au musée Masséna (n° 1337) puis au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M5.10.8. Dimensions : h. : 20 ; l. : 18 ; ép. : 4,5. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-3-4 : 4 ; L. 5 : 4,5. D’après la pierre : CIL V, 7968 ; Blanc, 1878, n° 261 (FOR 06, 25) ; Laguerre, 1975, n° 108. Vu. --[---]OSPI[---] [---]C ! MI[---] [---]VM ! C[---] 4 [---]NDA[---] --- Belle graphie. Les C, O et D sont bien arrondis. Les écarts ne sont pas réguliers. 380. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Sur les circonstances de la découverte, voir supra inscr. 367. N° d’inventaire D06.M7.10.1d. Dimensions : h. : 6 ; l. : 5 ; ép. : 2. Texte de deux lignes. H. d. l. : 2,5. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 157d. Vu. 449 Cemenelum --[---]+R[---] [---]+[---] --- L. 1 : la base d’une haste verticale s’observe avant le R sans que l’on puisse déterminer si elle appartient à un T ou à un I. 381. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de marbre brisé de tous côtés. Sur les circonstances de la découverte, voir supra inscr. 367. À l’inverse des fragments 367, 371 et 380, celui-ci ne semble pas avoir rejoint le musée d’archéologie de Nice-Cemenelum en 1962. Il est actuellement perdu. Dimensions : h. : 8 ; l. : 5 ; ép. : 2. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. H. d. l. : 3. D’après la pierre : Laguerre, 1975, n° 157c. Perdu. --[---]T[---] --- 382. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Pierre non caractérisée. Tirée de la collection Guilloteau. Sur les circonstances de la découverte, voir supra inscr. 374. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après la pierre : CIL V, 7971b. Perdue. --[---]TRIB[---] --Ces lettres pouvaient appartenir à une titulature impériale (la tribunicia potestas), ou à la carrière d’un chevalier (le tribunat de légion par exemple), mais aussi à n’importe quel mot de la famille de tribuere, sans parler du nombre trois. 450 Cemenelum 383. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment d’une épitaphe Fragment de marbre blanc brisé de tous côtés. Conservé dans la villa Guilloteau. Versé dans la bibliothèque municipale (IV. 11) puis transféré au musée Masséna (n° 2487). Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M2.10.3. Sur les circonstances de la découverte, voir supra inscr. 374. Dimensions : h. : 8 ; l. : 7,5 ; ép. : 2. Texte de trois lignes. Point de séparation circulaire. H. d. l. : 2. D’après la pierre : CIL V, 7971c ; Blanc, 1878, n° 265 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 154. Vu. --[---]VI[---] [---] oixsit ! [[nnos ---] [---]++[---] --- Lettres de qualité médiocre. L. 1 : nous observons la jonction de deux hastes obliques correspondant à un V et la base d’une haste verticale, peut-être un I comme le proposait Mommsen. … qui vécut … années… Nous pouvons seulement supposer que ce fragment appartenait à une épitaphe. 384. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Fragment indéterminé Fragment de la partie droite d’une plaque de marbre. Provenance inconnue. Pièce de la collection Guilloteau (sur la constitution de cette collection, voir supra inscr. 176). Nous ne pouvons trancher entre une appartenance au territoire du municipe de Cemenelum ou à la localité de Nikaia. Au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° D06.M2.10.4 (antérieurement au musée Masséna, n° 1336). Dimensions : h : 8 ; l. : 6 ; ép. : 10,5. Texte de trois lignes qui paraît complet à droite. Point de séparation triangulaire. H. d. l. : L. 1 : 1,6 ; L. 2 : 1,5 ; L. 3 : 1,7. D’après la pierre : CIL V, 7970 (FOR 06, 32) ; Laguerre, 1975, n° 118. Vu. [---]+ ! VLA[---] [---]IVS [---] [---]NELO [---] --- 451 Cemenelum Lettres irrégulières. L. 1 : nous ne pouvons distinguer si la première lettre était un S comme le proposait Mommsen. Un gentilice du type Ulattius ou Ulagius (Sölin, Salomies, 1994, p. 193) ou un surnom tel que Ulana, Ulatcanus, Ulato, Ulattius ou Ulatunus est possible à partir des lettres présentes en première ligne. La restitution [Ceme]nelo est envisageable pour les quelques lettres de la troisième ligne. 385. Clans - Inscription indéterminée Pierre non caractérisée. Mentionnée par le curé Giudice à l’abbé Bonifassi comme se trouvant dans les vignes du quartier du « Raus ». La copie faite par cet homme d’église est qualifiée d’« inintelligibile » par Bonifassi. Ce dernier offre un texte très éloigné de celui de Giudice, qu’il présente comme la « vera lezione », sans spécifier s’il est issu d’une nouvelle lecture ou de son interprétation de la copie. Blanc n’a pu retrouver cette inscription. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes. D’après une copie : Bonifassi, 1808, n° 61 et n° 115 (CIL V, 7982 ; Blanc, 1878, n° 386 ; Laguerre, 1969, p. 171-172). Perdue. Copie Giudice : Restitution Bonifassi : M VIAIVZ CAI Mario Sextorio Lucio RVHS RAM AIIID Druso, Rom(a), militi ILINR MDL°CI III cohor(tis) Lig(urum). 4 I IIL VP 5 P M Iulius Philippus p(ro) m(eritis). À Marius Sextorius Lucius Drusus, (originaire de) Rome, soldat de la IIIe cohorte des Ligures. Iulius Philippus (fit élever ce monument) pour ses mérites. La comparaison entre la copie de Giudice et la leçon de Bonifassi montre, si ce n’est leur incompatibilité, tout au moins leur différence. Le texte de Giudice apporte peu d’informations, si ce n’est le prénom M(arcus), au début de la première ligne, et la formule p(ro) m(eritis), à la fin de la dernière. Seul le caractère 5, symbole de la centurie, fait penser que cette inscription s’adressait à un soldat. La restitution de Bonifassi paraît fondée sur sa seule interprétation. Elle soulève des questions telles que celle de l’existence d’une IIIe cohorte des Ligures, inconnue par ailleurs, ou celle sur le fait que le défunt, originaire de Rome, se soit engagé dans une unité auxiliaire alors que, en tant que citoyen, il pouvait s’enrôler dans les légions. Avons-nous affaire à un officier de cette cohorte ? Le gentilice Sextorius n’est connu que par cet exemple. Ce texte paraît peu probable. 452 Cemenelum 386. Nice ou Tourrette-Levens ? - Épitaphe d’un inconnu par sa femme, Aelia Victorina Fragment d’une pierre non caractérisée, brisé de tous côtés et inséré dans une maçonnerie. Cliché découvert dans les archives photographiques du musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, sans aucune mention. M. Trubert, ancien photographe du musée, pense que cette inscription aurait été prise au cours des années 60, avec l’inscription suivante, dans une des propriétés du commandant Mouliérac. Malheureusement, il n’a pu nous préciser le lieu exact et avance deux localisations possibles : les abords du chemin de la Galère, dans le quartier de Cimiez, ou une propriété de la commune de Tourrette-Levens. Dimensions : inconnues. Texte de quatre lignes encadré par un simple liseré encore visible dans la partie inférieure. Point de séparation triangulaire. D’après un cliché : Morabito, 2006, p. 92-93 (AE 2006, 758). Perdu (Cliché : G. Trubert ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). --[---]VS M XII M [---]s ulia Victorina ! ∆rito 4 [bene] «ren fecit. Lettres irrégulières. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les M et les N ont des hastes externes obliques. L. 2 : A et E en nexus. L. 3 : M et A en nexus. L. 4 : M et E et T et I en nexus. … Aelia Victorina éleva (ce monument) à son mari digne de regrets. Ce fragment d’épitaphe ne permet de restituer que les duo nomina de la dédicante. Le gentilice impérial Aelia se rencontre à nouveau dans notre corpus (supra inscr. 85, 171 et 213) et à Nikaia (CIL V, 7935). Le surnom latin Victorina est unique pour la province des Alpes maritimes, mais se rencontre particulièrement en Afrique, en Pannonie et en Gaule (Alföldy, 1969, p. 327). 387. Nice ou Tourrette-Levens ? - Fragment d’épitaphe d’Antonius Ingenuus Fragment inférieur d’un autel. La base devait être moulurée, comme semblent le prouver les restes observés sur le cliché. Le sommet comportait un décor en relief, s’apparentant à un drapé encore visible sur la partie droite de la face antérieure. Cliché découvert dans les archives photographiques du musée d’archéologie de Nice-Cemenelum avec la photographie de l’inscription précédente (voir le numéro précédent pour la localisation). Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. Une hedera est gravée sous la dernière ligne. D’après un cliché : Morabito, 2006, p. 93 (AE 2006, 759). Perdu (Cliché : G. Trubert ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). 453 Cemenelum --[---] Ahnihcus Ingenuus uixit annis 4 XVIIII. Aœo“us Castu[s] fil(io) M( ?) [f]ecit. " Les lettres sont profondément gravées. Les lignes ne respectent pas l’horizontalité. Les V sont asymétriques. Le G est stylisé. Les A ont des barres transversales obliques. L. 4 : N et T et N et I en nexus. … Antonius Ingenuus qui vécut 19 ans. Antonius Castus fit (élever ce monument) … à son fils. Dans ce fragment d’épitaphe, un père et son fils sont désignés par des duo nomina seconde manière. Ils portent un gentilice latin que l’on rencontre à nouveau dans une épitaphe découverte à Cimiez en tant que surnom (supra inscr. 216). Ingenuus se rencontre trois autres fois à Cemenelum (supra inscr. 142A, 207 et 323). Le surnom Castus est unique dans notre corpus. Il est régulièrement présent dans les provinces occidentales (OPEL II, p. 42-43). L’abréviation M en dernière ligne peut se développer en m(emoria) ou m(onumentum) pour désigner le monument réalisé ou encore en une épithète comme m(erens) ou m(erentissimus) adressée au défunt. Datation : la mention du défunt au nominatif ainsi que l’âge de sa mort incitent à dater l’inscription, avec prudence, de la seconde moitié du Ier s. Citoyens et pérégrins originaires de Cemenelum connus par des inscriptions découvertes en dehors du territoire de la cité • M. Aurelius Paternus, fils de Marcus, de la tribuClaudia, originaire de Cemenelum, prétorien (CIL VI, 2382 = CIL VI, 32638a) ; • Q. Valerius Verus, fils de Quintus, de la tribu Claudia, originaire de Cemenelum, soldat de la IIIe cohorte prétorienne (AE 1976, 24 et 1984, 59) ; • [---]norius Priscus, originaire deCemen(elum), prétorien (CIL III, 14214) ; • T. Aurelius Certus, de la tribuClaudia, originaire de Cemenelum, frumentaire de la e XX légion Valeria Victrix (CIL VI, 3916b = CIL VI, 32872) ; • L. Gratius Verinus, fils de Lucius, de la tribu Claudia, originaire de Cemenelum, soldat frumentaire de la IIe légion Auguste (CIL VI, 3339 [ILS, 2364]) ; • Sex. [Iul ?]ius Clemen(s), originaire deCemenelum, légionnaire (CIL III, 14214) ; • [---]rius [---]cus, fils de Marcus, de la tribu Claudia, originaire de Cemenelum, légionnaire de la IIe légion… (AE 1988, 838) ; • Gaius Mucius Math[e ?], fils de Gaius, de la tribuClaudia, originaire de Cemenelum, 454 Cemenelum triérarche de la flotte de Ravenne (AE 1968, 471) ; • Ser. Ennius Fuscus, fils de Ser., de la tribuClaudia, originaire de Cemenelum, soldat de la VIIIe cohorte des Volontaires (CIL III, 9782). 455 Bornes milliaires Carte 15 – Voies de communication dans la province des Alpes maritimae 456 Bornes milliaires Bornes milliaires Les milliaires ne sont pas présentés dans l’ordre chronologique. Ils sont classés selon leur lieu de position théorique, à partir du début du tronçon de voie étudié. Une numérotation continue a été adoptée. Via Iulia Augusta (Introduction générale, p. 59-62 et carte 15) 388. La Turbie - Milliaire d’Auguste Milliaire tronconique de pierre brisé à la base. Découvert en 1744 dans le voisinage des carrières de la Justice, au quartier Languissa, sur le bord de la voie romaine, 600 m avant d’arriver à La Turbie (Ricolvi). En 1867, il a été replacé dans son site primitif, à côté de la chapelle Saint-Roch, avant d’être transporté au musée de La Turbie, en 1930, par la volonté de J. Formigé (Bodard). Il se trouve à l’entrée du musée, à la droite du milliaire suivant. Dimensions : h. : 135 ; diam. base : 62 et sommet : 43. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1-2 : 9 ; L. 3-4 : 8. D’après la pierre : Ricolvi, 1744, n° 24 ; CIL V, 8098 ; Blanc, 1878, n° 286 ; Baréty, 1910, p. 66 (FOR 06, 12) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Bodard, 1974, p. 158. Vu. Imp(erator) Caem(ar) Aug(ustus), [imp(erator) X,] tri\oni[cia] 4 potestate [XI]. (Roma millia passuum) DCIII. L’inscription est en partie mutilée. Plusieurs lettres ont disparu depuis la lecture de Bodard. Aux lignes 2 et 4, restitution des nombres d’après le milliaire 390. L. 2 : Augustus devait être écrit en toutes lettres à l’exemple du milliaire 390. L’empereur César Auguste, salué pour la dixième fois imperator, revêtu pour la onzième fois de la puissance tribunicienne. À six cent trois (mille pas de Rome). 457 Bornes milliaires Premier des quatre milliaires d’Auguste présents dans notre corpus (infra inscr. 390, 391 et 395), sa position théorique dans les environs de la chapelle Saint-Roch, à un mille environ du Trophée des Alpes, en fait le dernier milliaire de la uia avant l’entrée dans les Alpes maritimae, si la limite passait strictement par ce monument, ou le premier de la province, si la limite était plus à l’est. Il marquait le six cent troisième mille à compter de Rome. Ce comptage affirme la continuité de cette voie de Rome au Var pour le pouvoir impérial. Datation : durant la onzième puissance tribunicienne d’Auguste, entre le 26 juin 13 et le 25 juin 12 avant notre ère selon D. Kienast (1996, p. 66) ou entre le 1er juillet 13 et le 5 mars 12 avant notre ère selon J.-M. Lassère (2005, p. 998-999). 389. La Turbie - Milliaire de Caracalla Milliaire tronconique de pierre à base quadrangulaire, érodé et crevassé. Découvert en 1744, au même emplacement que le précédent et replacé également dans son site d’origine (Ricolvi). Transporté ensuite au musée de La Turbie où il se trouve actuellement, à droite de l’entrée (sans n° d’inventaire). Dimensions : h. : 214 ; diam. base : 61 et sommet: 43; l. base: 64. Texte de quatre lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : L. 1-2-4 : 8,5 ; L. 3 : 8. D’après la pierre : Ricolvi, 1744, n° 25 ; CIL V, 8099 ; Blanc, 1878, n° 287 ; Baréty, 1910, p. 66 (FOR 06, 12) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Bodard, 1974, p. 159. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 128870). [Im]p(erator) ! Antoninus pcus ! felix ! Aug(ustus), ! [p]oni ! curau[it]. 4 (Roma millia passuum) DCIII. Lettres bien formées. Le P de la deuxième ligne et le O de la troisième ont disparu depuis la lecture de Bodard. L’empereur Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, prit soin de faire (cette réfection). À six cent trois (mille pas de Rome). 458 Bornes milliaires La série des milliaires comportant cette même titulature (infra inscr. 394 et 397) a été parfois attribuée à Antonin le Pieux. Mais le qualificatif felix n’étant en usage dans les titulatures qu’à partir de Caracalla (Lassère, 2005, p. 1015), il convient de s’en tenir au fils de Septime Sévère. Caracalla n’a pas ordonné seulement la réfection de la uia Iulia Augusta, mais également celle de la voie reliant le littoral à Digne, la titulature étant pour ces milliaires plus développée que dans le cas présent (infra inscr. 406, 407, 408, 409, 411A et 414). Ce milliaire était placé à côté du précédent, au six cent troisième mille de la uia. Datation : du 4 février 211 au 6 ou 8 avril 217 (Kienast, 1996, p. 162-163 et Lassère, 2005, p. 1014). 390. La Turbie - Milliaire d’Auguste Milliaire tronconique de pierre de La Turbie avec socle quadrangulaire. Découvert par le comte Spitalieri de Cessole et sir John Boileau à 300 pas de La Turbie. Formigé précisait : « […] à l’entrée du village, à 15 m de l’avenue Prince Albert Ier […] ». Bodard ajoute, sur les informations de M. Barbera, qu’il était en contrebas de cette avenue, au tournant du chemin muletier. Cessole a donné la partie tronconique à la ville de Nice, en 1841. Elle a été transportée à la bibliothèque municipale puis au musée Masséna (Baréty). Maintenant au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum, n° CIM D 60 M 18 10 1. Le socle est conservé au musée de La Turbie. Dimensions : h. : 120 ; diam. : 54. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1: 9,5 ; L. 2-3-4 : 7 ; L. 5 cons. : 5. D’après la pierre : Spitalieri de Cessole, 1843, pl. 8 ; CIL V, 8100 ; Blanc, 1878, n° 288 ; Baréty, 1910, p. 66 (FOR 06, 14) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Bodard, 1974, p. 159 ; Laguerre, 1975, n° 158. Vu (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). Imp(erator) Ca[es]ar Au[g]ustum, cmp(erator) X, tribunicia 4 potestate XI. (Roma millia passuum) [D]CIV. Les lettres conservées sont bien dessinées. Les cassures ont fait disparaître quelques lettres. L. 2 : le T est d’une taille supérieure. L. 4 : une restauration au ciment comble une partie de cette ligne. L’empereur César Auguste, salué pour la dixième fois imperator, revêtu pour la onzième fois de la puissance tribunicienne. À six cent quatre (mille pas de Rome). 459 Bornes milliaires Deuxième milliaire d’Auguste, il marquait le six cent quatrième mille à compter de Rome. Il a été découvert in situ. Datation : durant la onzième puissance tribunicienne d’Auguste, entre le 26 juin 13 et le 25 juin 12 avant notre ère selon D. Kienast (1996, p. 66) ou entre le 1er juillet 13 et le 5 mars 12 avant notre ère selon J.-M. Lassère (2005, p. 998-999). 391. La Turbie - Milliaire d’Auguste Milliaire tronconique de pierre à base quadrangulaire. Découvert par sir John Boileau sur la route reliant La Turbie à La Trinité, à un mille du trophée d’Auguste, quartier de Speraia, sur le bord de la voie romaine (Cessole). Il a été transféré au musée de La Turbie par Formigé en 1930. Pas de n° d’inventaire. Il se trouve à gauche de l’entrée du musée. Dimensions : h. : 222 ; l. base : 74 ; diam. base : 54 et sommet : 42. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1 : 9 ; L. 2-3 : 8 ; L. 4-5 : 7,5. D’après la pierre : Spitalieri de Cessole, 1843, pl. 10 (Laguerre, 1975, p. 212) ; CIL V, 8101 ; Blanc, 1878, n° 289 ; Baréty, 1910, p. 67 (FOR 06, 15) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Bodard, 1974, p. 159. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 128867). [Im]p(erator) Caes[ar] [Au]gustus, igp(erator) [X], [tri]buni]ia 4 po[t]emtate XI. (Roma millia passuum) [D]CV. Les A ne sont pas barrés. L. 2 : le T est d’une taille supérieure. L’empereur César Auguste, salué pour la dixième fois imperator, revêtu pour la onzième fois de la puissance tribunicienne. À six cent cinq (mille pas de Rome). Troisième milliaire d’Auguste, il marquait le six cent cinquième mille à compter de Rome. Il a été découvert in situ. Datation : durant la onzième puissance tribunicienne d’Auguste, entre le 26 juin 13 et le 25 juin 12 avant notre ère selon D. Kienast (1996, p. 66) ou entre le 1er juillet 13 et le 5 mars 12 avant notre ère selon J.-M. Lassère (2005, p. 998-999). 460 Bornes milliaires 392. La Turbie - Milliaire d’Hadrien Milliaire tronconique de pierre de La Turbie, sans socle. Découvert en 1840, à moitié enfoui, par sir John Boileau, dans le quartier Speraia, à côté du précédent (Cessole). Les travaux de déblaiement ont amené la cassure du milliaire en plusieurs morceaux. Les fragments ont été transportés en 1841 à la bibliothèque de Nice et remontés (Baréty). Transféré au musée Masséna, il a été déposé, en 1960, au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum (n° CIM D 60 M 18 10 2). Dimensions : h. : 170 ; diam. : 52. Texte de douze lignes. H. d. l. : L. 1-2-3 : 6 ; L. 4-5-8 : 5 ; L. 6-7-9-10 : 4,5. H. d. ch. : 7. D’après la pierre : Spitalieri de Cessole, 1843, pl. 9 ; CIL V, 8102 (ILS, 5823) ; Blanc, 1878, n° 290 ; Baréty, 1910, p. 66-67 (FOR 06, 15) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Laguerre, 1975, n° 159 ; Kooiker, 2002 (AE 2002, 900). Vu (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). (Trebia milia passuum) [CCX]VI. Imp(erator) Caesar, diui Traiani Parthici f(ilius), 4 diui Neruae n(epos), Traianus Hadrianus Aug(ustus), pont(ifex) max(imus), trib(unicia) pot(estate) IX, co(n)s(ul) III, uiam Iuliam 8 Aug(ustam), a flumine Trebbia, quae uetustate interciderat sua pecunia restituit. 12 (Roma millia passuum) DCV. Les lettres sont encore lisibles et bien formées. L. 1 : à l’inverse de J.-C. Kooiker, nous lisons bien le chiffre CCXVI à la première ligne et non CCXV. À deux cent seize (mille pas de la Trebie). L’empereur César, fils du divin Trajan le Parthique, petit-fils du divin Nerva, Trajan Hadrien Auguste, grand pontife, revêtu pour la neuvième fois de la puissance tribunicienne, trois fois consul, restaura à ses frais, depuis le fleuve la Trebbie, la uia Iulia Augusta devenue hors d’usage. À six cent cinq (mille pas de Rome). Ce milliaire est le premier d’une série de trois comportant le nom officiel de cette voie (infra inscr. 393 et 396). Il a été découvert in situ. Il comporte non seulement le nombre de pas à partir de Rome mais également à partir de la Trebie (forme plus courante que Trebbie), point de départ de la réfection de la voie entreprise par Hadrien. Datation : durant la neuvième puissance tribunicienne d’Hadrien, entre le 10 décembre 124 et le 9 décembre 125 selon D. Kienast (1996, p. 130), ou entre août 124 et août 125 selon J.-M. Lassère (2005, p. 1008). 461 Bornes milliaires 393. La Trinité - Milliaire d’Hadrien Milliaire tronconique de pierre de La Turbie, brisé en plusieurs morceaux. La partie supérieure a disparu. Découvert par le comte Spitalieri de Cessole et sir John Boileau, en 1841. La partie supérieure avait glissé au fond du vallon de Laghet alors que la partie inférieure était restée in situ, à la chapelle Saint-Pierre, quartier Saint-Pierre. La partie supérieure, avec l’inscription, a été portée au musée Masséna puis au musée d’archéologie de Nice-Cemenelum (n° CIM D 60 M 18 10 3). La partie inférieure a été laissée sur place, dans l’enclos acheté par le conseil général en 1899, protégé par une grille. Dimensions : h. : 122 ; diam. : 48. Texte de onze lignes. H. d. l. : L. 2-3-4-5-6-7-9-10 : 5 ; L. 8 : mutilée ; L. 11 : 6,5. D’après la pierre : Spitalieri de Cessole, 1843, pl. 12 ; CIL V, 8103 ; Blanc, 1878, n° 291 ; Baréty, 1910, p. 68 (FOR 06, 37) ; Bodard, 1974, p. 160 ; Laguerre, 1975, n° 160. Vu (Cliché : D. Talland ; Musée d’Archéologie de Nice-Cemenelum). [(Trebia milia passuum) CCXVII]. Imp(erator) Caesar, diu[i] Traiani Parth[ici f(ilius)], 4 diui Neruae n(epos), Tr[aia]nus Hadrianus [Aug(ustus)], pont(ifex) max(imus), trib(unicia) po[t(estate) IX], co(n)s(ul) III, uiam Iuliam A[ug(ustam), a] 8 flum[in]e T[rebia, quae] uetustate intercid[erat] sua pecunia restituit. (Roma millia passuum) DCVI. Lettres régulières qui s’effacent. Une cassure a fait disparaître totalement la première ligne et une autre a mutilé la huitième ligne. Les lettres de la dernière ligne sont d’une taille supérieure. Les lacunes sont complétées par le texte de l’inscription 392. À deux cent dix-sept (mille pas de la Trebie). L’empereur César, fils du divin Trajan, petit-fils du divin Nerva, Trajan Hadrien Auguste, grand pontife, revêtu pour la neuvième fois de la puissance tribunicienne, trois fois consul, restaura à ses frais, depuis le fleuve la Trebie, la uia Iulia Augusta devenue hors d’usage. À six cent six (mille pas de Rome). Deuxième milliaire dressé sous Hadrien au six cent sixième mille de la voie. Datation : durant la neuvième puissance tribunicienne d’Hadrien, entre le 10 décembre 124 et le 9 décembre 125 selon D. Kienast (1996, p. 130), ou entre août 124 et août 125 selon J.-M. Lassère (2005, p. 1008). 462 Bornes milliaires 394. La Trinité - Milliaire de Caracalla Fragments d’un milliaire tronconique de pierre dont ne subsistent que la base et la partie médiane. Découvert par le comte Spitalieri de Cessole et sir John Boileau, en 1841, dans le même lieu que le socle du précédent milliaire. Il est demeuré en place jusqu’au début du XXe s. avant d’être en partie cassé. Formigé a récupéré, en 1930, un morceau qu’il a déposé au musée de La Turbie. Il s’y trouve toujours à gauche du milliaire 391. Quant au socle, il a été apporté postérieurement au musée où il se trouve aussi aujourd’hui. Dimensions : h : 47 à 50. Texte de six lignes. H. d. l. : L. 3 : 8 ; L. 4 : 8,5. D’après la pierre : Spitalieri de Cessole, 1843, pl. 11 ; CIL V, 8104 (Laguerre, 1975, p. 213) ; Blanc, 1878, n° 292 ; Baréty, 1910, p. 68 ; (FOR 06, 37) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Bodard, 1974, p. 160. Vu. Imp(erator) Antoninus pius 4 felix Aug(ustus), [poni curau]it. [(Roma millia passuum) DCVI]. Seules les lettres des lignes 3 et 4 sont encore visibles mais elles sont pratiquement effacées. Les autres lignes ont disparu avec la mutilation du monument. L’empereur Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, prit soin de faire (cette réfection). À six cent six mille pas de Rome. Deuxième milliaire de Caracalla découvert sur ce tronçon de voie (infra inscr. 389). Il marquait le six cent sixième mille. Datation : du 4 février 211 au 6 ou 8 avril 217 (Kienast, 1996, p. 162-163 et Lassère, 2005, p. 1014). 463 Bornes milliaires 395. La Trinité - Milliaire d’Auguste Milliaire tronconique de pierre, à base quadrangulaire. Le sommet est brisé à droite. Découvert en 1744 sur la route qui va de La Turbie à La Trinité, au lieu-dit « Peira Longa » (Ricolvi). Il a été déplacé pour être érigé, 70 m plus haut, sur son emplacement initial, en 1902, après que le Dr Baréty ait fait acheter par le conseil général une portion de terrain. Il a été déplacé dans le cours des années 1970 au musée de La Turbie. Dimensions : h. : 266 ; diam. base : 56 et sommet : 44. Texte de cinq lignes. H. d. l. : L. 1 : 8 ; L. 2-3-4-5 : 7. D’après la pierre : Ricolvi, 1744, p. 21 ; CIL V, 8105 (Laguerre, 1975, p. 213) ; Blanc, 1878, n° 293 ; Baréty, 1910, p. 69-70 (FOR 06, 38) ; Formigé, 1949, p. 46 ; Bodard, 1974, p. 160. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 128868). Imp(erator) Ca[esar] Augustus, [imp(erator)] X, tribunicia 4 potestate [XI]. (Roma millia passuum) DCVII. Les deux premières lignes sont mutilées par une cassure. L’empereur César Auguste, salué pour la dixième fois imperator, revêtu pour la onzième fois de la puissance tribunicienne. À six cent sept (mille pas de Rome). La détermination du lieu où s’élevait ce milliaire a été possible grâce à la découverte du socle de deux autres milliaires, 70 m au-dessus. Ces deux socles ont pu recevoir des milliaires dressés sous les empereurs Hadrien et Caracalla, seuls principes connus pour la réfection de cette uia entre les milliaires DLXXVII et DCVIII. Ce milliaire est le dernier mentionnant Auguste pour la portion de la uia Iulia Augusta présente dans les Alpes maritimae. Datation : durant la onzième puissance tribunicienne d’Auguste, entre le 26 juin 13 et le 25 juin 12 avant notre ère selon D. Kienast (1996, p. 66) ou entre le 1er juillet 13 et le 5 mars 12 avant notre ère selon J.-M. Lassère (2005, p. 998-999). 464 Bornes milliaires 396. La Trinité - Milliaire d’Hadrien Milliaire, sans précision sur la forme. Découvert en 1744 au quartier Garquier, dans la propriété Conso (Ricolvi). Il a été vu en dernier par Blanc avant d’être détruit par les paysans de la propriété afin d’employer les morceaux dans la construction d’un mur. Baréty n’a pas retrouvé ces fragments lors de sa prospection de la uia. Dimensions : inconnues. Texte de dix lignes. D’après la pierre : Ricolvi, 1744, n° 22 ; Bonifassi, 1808, n° 22 ; CIL V, 8106 ; Blanc, 1878, n° 294 (Baréty, 1910, p. 71 ; FOR 06, 39 ; Bodard, 1974, p. 161 ; Laguerre, 1975, p. 213). Perdu (Dessin : J. Bonifassi ; Bibliothèque de Cessole-Nice). [(Trebia milia passuum) CCXIX]. [Imp(erator) Caesar, diui] [Traiani Parthici f(ilius)], 4 d[iui Neruae n(epos), Tra]ianus Hadrianus [Aug(ustus), pont(ifex)] max(imus), trib(unicia) pot(estate) IX, co(n)s(ul) [III, uia]m Iuliam Aug(ustam), a flumine Trebia, quae 8 uetustate interciderat sua pecunia restituit. (Roma millia passuum) DCVIII. Le texte est complété à partir des milliaires 392 et 393. À deux cent dix-neuf (mille pas de la Trebie). L’empereur César, fils du divin Trajan, petit-fils du divin Nerva, Trajan Hadrien Auguste, grand pontife, revêtu pour la neuvième fois de la puissance tribunicienne, trois fois consul, restaura à ses frais, depuis le fleuve la Trebie, la uia Iulia Augusta devenue hors d’usage. À six cent huit (mille pas de Rome). Ce milliaire est le dernier de ceux dressés sous Hadrien à avoir été découvert sur le tracé de la uia Iulia Augusta pour les Alpes maritimae. Il est également le dernier (avec le suivant) à avoir été vu in situ. Datation : durant la neuvième puissance tribunicienne d’Hadrien, entre le 10 décembre 124 et le 9 décembre 125 selon D. Kienast (1996, p. 130), ou entre août 124 et août 125 selon J.-M. Lassère (2005, p. 1008). 465 Bornes milliaires 397. La Trinité - Milliaire de Caracalla Milliaire, sans précision sur la forme. Découvert en 1744 à côté du milliaire précédent (Ricolvi). Il a également été détruit par les paysans pour servir à l’édification d’un mur (Baréty). Les fragments n’ont pas été retrouvés. Dimensions : inconnues. Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Ricolvi, 1744, n° 23 ; CIL V, 8107 ; Blanc, 1878, n° 295 (Baréty, 1910, p. 71 ; FOR 06, 39 ; Bodard, 1974, p. 161 ; Laguerre, 1975, p. 214). Perdu. [Imp(erator)] [An]toninus pius felix Aug(ustus), 4 poni curauit. (Roma millia passuum) DCVIII. L’empereur Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, prit soin de faire placer (ce milliaire) à six cent huit (mille pas de Rome). À l’exemple du milliaire précédent, ce monument est le dernier dressé sous Caracalla sur le tracé de la uia Iulia Augusta pour notre province. Il a été vu in situ, au six cent huitième mille de la voie. Datation : du 4 février 211 au 6 ou 8 avril 217 (Kienast, 1996, p. 162-163 et Lassère, 2005, p. 1014). Incertae 398. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Milliaire de Constantin Milliaire de petite dimension, columella selon Gioffredo. Provenance exacte inconnue. Mentionné comme présent dans l’église Saint-Étienne, à quelques kilomètres de la ville du XVIIe s. (Gioffredo), désormais englobée dans la commune contemporaine. Blanc le déclare perdu à la fin du XIXe s. Dimensions : inconnues. Texte de huit lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 8 ; Adrecchio, 1694, p. 181 (CIL V, 8108 ; Blanc, 1878, n° 173 ; Baréty, 1910, p. 71 ; FOR 06, 29 ; Laguerre, 1975, p. 214). Perdu. 466 Bornes milliaires Imp(eratori) Caes(ari) Flauio Valerio Constanti4 no Au[g(usto), diu]i Constan[t]i pii Augusti filio [et M(arci) Aur(elii)] [Val(erii) Maximiani] 8 [Aug(usti) nepoti] [---] À l’empereur César Flauius Valerius Constantinus Auguste, fils du divin Constantus, pieux, Auguste et petit-fils de Marcus Aurelius Valerius Maximianus Auguste … Ce milliaire et le suivant sont les seuls dédiés à Constantin à avoir été relevés sur le tracé de la uia Iulia Augusta pour notre province. La découverte d’autres milliaires de ce princeps dans les territoires d’Antipolis, de Forum Iulii et de Vintium permet de restituer une partie du texte mutilé (ILN Fréjus, 197 à 200 et 203 ; ILN Antibes, 141 à 143 ; infra inscr. 399). À la suite de la titulature de Constantin, l’inscription devait comporter les titulatures de son père et de son grand-père, divinisés. Emporté dans la citadelle de Nice, ce milliaire a dû être récupéré dans la commune niçoise, peut-être dans la plaine littorale demeurée non urbanisée jusqu’à la première moitié du XIXe s. Les milliaires de Constantin trouvés sur ce tracé sont de la même période que ceux élevés en Gaule. Ils symbolisent la prise en main des régions occidentales de l’Empire par cet empereur après le décès de son père, Constance Chlore, et l’affirmation de son pouvoir (Christol, 1997, p. 217-218). Datation : entre le mois de décembre 307 et l’année 310, à l’exemple des milliaires de cet empereur découverts dans les territoires d’Antipolis (ILN, Antibes, 140 à 144) et de Forum Iulii (ILN, Fréjus, 197, 198 et 203). 399. Nice (Cemenelum ou Nikaia ?) - Milliaire de Constantin Milliaire en forme de columna selon Gioffredo. Provenance exacte inconnue. Mentionné comme présent dans la citadelle de Nice (Gioffredo). Blanc le déclare perdu. L’abbé Bonifassi précise qu’il était placé dans le vestibule du principis Templi. Dimensions : inconnues. Texte de sept lignes. D’après la pierre : Gioffredo, 1658, p. 8 ; Bonifassi, 1804, n° 17 et 1808, n° 26 (CIL V, 8109 ; Blanc, 1878, n° 175 ; FOR 06, 26). Perdu. 467 Bornes milliaires Imp(eratori) Caes(ari) Fl(auio) [Val(erio)] Constantino 4 Aug(usto), [diui Constanti Aug(usti)] p(ii filio) et [M(arci)] [Aur(elii) Val(erii) Maximiani] [Aug(usti) nepoti] [---] À l’empereur César Flauius Valerius Constantinus Auguste, fils du divin Constantus, Auguste, pieux, et petit-fils de Marcus Aurelius Valerius Maximianus Auguste … Voir milliaire précédent pour la titulature. Il a dû, lui aussi, être mis au jour dans la commune niçoise avant d’être déplacé dans la citadelle. Nous ne développons pas cette titulature à l’ablatif (proposition Laguerre) mais au datif, cette inscription étant un hommage à Constantin, à l’exemple de tous les milliaires élevés à partir du règne de Probus sur les uiae publicae traversant les Alpes maritimae, sans que nous puissions affirmer que ces honneurs aient été accompagnés de travaux d’entretien sur le tracé de la voie. Datation : entre le mois de décembre 307 et l’année 310, à l’exemple des milliaires de cet empereur découverts dans les territoires d’Antipolis (ILN, Antibes, 140 à 144) et de Forum Iulii (ILN, Fréjus, 197, 198 et 203). Voie Littoral-Digne (Introduction générale, p. 62-63 et carte 15) Nous ôtons de ce corpus le milliaire CIL XVII, 2, 16 qui correspond à un fragment trouvé dans le même lieu que le milliaire 413 et a été pris à tort pour un milliaire différent. Les deux fragments appartenaient au seul et même monument (Moulin, 1983, p. 40-41). Nous ne présentons pas les milliaires anépigraphes CIL XVII, 2, 9 à 12, découverts à Andon et à Caille, pour lesquels aucun indice ne permet d’établir qu’ils ont porté une inscription. 400. Cagnes-sur-Mer - Milliaire de Constantin Milliaire fragmenté en au moins deux parties. Les deux fragments ont été découverts en 1824 dans le lit du Malvan, en face de la ferme du Petit-Saint-Jean (Almanach du Var). Ils n’ont plus été vus depuis les travaux du CIL. Dimensions : inconnues. 468 Bornes milliaires Texte de onze lignes. D’après la pierre : Almanach du Var, 1824, p. 22 ; Blanc, 1878, n° 64 ; Thédenat, 1887, n° 1 et 2 ; CIL XII, 5425 et add. p. 857 (FOR 06, 51 ; CIL XVII, 2, 1 et 19 ; König, 1970, n° 1 ; ILN, Antibes, 144). Perdu. [Imp(eratori) Caes(ari)] [Fl(auio) Val(erio)] [Constan-] 4 [tino] [Aug(usto), M(arci) Aur(elii) Val(erii)] [Maximiani] [Aug(usti)] 8 [nep]oti, diui Constanti Aug(usti) pii [filio] [---] L. 4 : il est possible ou non d’ajouter les adjectifs pius et felix après Constantino, à l’exemple d’autres milliaires dédiés à cet empereur découverts à Golfe-Juan et à Cannes (ILN, Antibes, 141 et 143) pour le premier cas ou celui découvert à Antibes (ILN, Antibes, 142) pour le second cas. À l’empereur César Flauius Valerius Constantinus Auguste, petit-fils de Marcus Aurelius Valerius Maximianus Auguste, fils du divin Constantus Auguste, pieux … La découverte d’autres milliaires de Constantin dans les territoires d’Antipolis, de Forum Iulii et de Nikaia (supra inscr. 398 et 399) a amené les auteurs précédents à rattacher ce milliaire à la uia Aurelia. L’existence d’une voie mettant en relation le littoral et la uia Domitia, au départ de Cagnes-sur-Mer, autorise à refuser cette appartenance. Le lieu de découverte, en contrebas du tracé supposé Cagnes – Vence, est plus éloigné de la uia Aurelia que de la voie du Littoral-Digne. C’est de celle-ci que la pierre a le plus de chance de provenir. L’emploi du datif marque la fonction honorifique de ce monument et son érection par la volonté d’une collectivité qui doit être, ici, la ciuitas Vintiensium. H. Thédenat mentionne, à la fin du XIXe s., un second fragment anépigraphe dans le lit du Malvan, à nouveau sur le domaine de Saint-Jean. Ce fragment doit être sans doute considéré comme la base du même milliaire et non, comme l’avance G. Walser (CIL XVII, 2), un milliaire différent. Datation : entre le mois de décembre 307 et l’année 310, à l’exemple des milliaires de cet empereur découverts dans les territoires d’Antipolis (ILN, Antibes, 140 à 144) et de Forum Iulii (ILN, Fréjus, 197, 198 et 203). 469 Bornes milliaires 401. Vence - Milliaire de Probus, puis de Constance Chlore et Galère, Augustes, et de Sévère et Maximin Daia, Césars Milliaire tronconique en calcaire de la Sine. La partie supérieure a été brisée. Découvert en juin 2009 chez un particulier, quartier Sainte-Élisabeth, lors de travaux de terrassement. La propriété se trouve au bord de l’ancienne route reliant Cagnes-sur-Mer à Vence. In situ. Dimensions : h. : 125 ; diam. : 46. Texte A de six lignes et texte B de huit lignes. Points de séparation triangulaires et rectangulaires. H. d. l. : texte A : L. 1 : 4,8 à 5,2 ; L. 2 : 4 à 5 ; L. 3 : 4,5 à 5 ; L. 4 : 4 à 4,5 ; L. 5 : 4 ; L. 6 : 4,5. Texte B : L. 1 : 4 à 6 ; L. 2 : 5,7 à 6,2 ; L. 3 : 4,6 à 5,7 ; L. 4 : 3,8 à 4,5 ; L. 5 : 4 à 4,5 ; L. 6 : 4 ; L. 7 : 2,7 à 4,5 ; L. 8 : 5 à 6. Inédit. Texte A : Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur_l(io) Probo pc[o] 4 `elici inuicno Aua(usto), p(atri) p(atriae). Lettres irrégulières, de piètre qualité, qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. La dureté de la pierre a limité la profondeur de la gravure. Les deux dernières lignes sont centrées. Les A ne sont pas barrés. Les M ont les hastes externes obliques. Les V sont asymétriques. L. 2 : le E n’a pas sa deuxième haste horizontale. L. 3 : nous ne pouvons déterminer si le O de pio a disparu ou s’il a été gravé à l’origine. L. 4 : le C et le T sont pratiquement en nexus. À l’empereur César Marcus Aurelius Probus, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, père de la patrie. Premier des deux milliaires adressés à cet empereur sur le parcours de la voie LittoralDigne, il diffère du second par l’absence de la mention du troisième consulat (voir infra inscr. 412). L’absence de précision quant au nombre de puissances tribuniciennes ou de consulat ne permet pas de préciser la période d’érection de ce milliaire entre les dates extrêmes du règne de Probus. Gravé au datif, le texte vise à honorer l’empereur, comme tous les milliaires dressés à partir de ce règne sur l’une des quatre uia publicae cheminant à travers la province des Alpes maritimae. 470 Bornes milliaires Texte B : Imp(eratori) Caes(ari) Ffa(uio) ! Val(erio) Constannio et Imp(eratori) Caes(ari) ! Gal(erio) Val(erio) 4 Maximiano pj(iis) ! f`(elicibus) inuictis Auga(ustis) et Fla(uio) Val(erio) ˛_oˇ et Gale(rio) ! Val(erio) ! Maximino, 8 nobb(ilissimis) caess(aribus). Lettres irrégulières de piètre qualité, qui ne respectent pas l’horizontalité des lignes. Elles ont été surlignées par une peinture noire qui peut induire en erreur. Les A ne sont pas barrés. Les M ont des hastes externes droites. Les V sont asymétriques. L. 1 : le point de séparation au-dessus d’un éclat n’est pas à confondre avec la partie supérieure d’une haste verticale. L. 6 : une partie de la ligne semble avoir été martelée. Seuls les restes d’un E et d’un V sont encore lisibles. À l’empereur César Flauius Valerius Constantius et à l’empereur Galerius Valerius Maximianus, pieux, favorisé par les dieux, invaincus, Augustes, et à Flauius Valerius Seuerus et à Galerius Valerius Maximinus, très nobles Césars. Ce milliaire est dédié aux empereurs de la seconde Tétrarchie. Le surnom du César Sévère a été martelé. Les autres éléments onomastiques de ce César et la mention des Augustes Constance Chlore et Galère et du César Maximin Daia ne laissent aucun doute sur le cognomen Seuero à la ligne 7. Le milliaire découvert à Antibes, sur le tracé de la uia Aurelia, et adressé à ces mêmes empereurs comporte également le martelage des noms de Sévère (ILN, Antibes, 140). Cette action est postérieure à la défaite et à la mort de ce César en avril 307 (Lassère, 2005, p. 1033). Ces Augustes et ces Césars ont fait l’objet d’autres acclamations sur des milliaires élevés sur les uiae publicae des Alpes maritimes. L’auguste Galère et le césar Maximin Daia sont honorés sur une borne découverte au nord de la commune de Vence (infra inscr. 403) ; Galère, en tant que caesar, est honoré en association avec le césar Constance Chlore sur deux milliaires de la voie Littoral-Digne (infra inscr. 411B et 413) et sur un milliaire de la voie Castellane-Glandèves (infra inscr. 415). 471 Bornes milliaires L’emploi des abréviations PP et FF pour les adjectifs au datif pluriel piis et felicibus est rarissime dans les provinces occidentales (aucun autre exemple référencé dans les provinces alpines et la Narbonnaise) et se retrouve particulièrement dans la partie orientale de l’empire. L’association de ces augustes et de ces Césars recouvre vraisemblablement la volonté de la ciuitas vençoise d’honorer l’élévation au rang d’Augustus des Césars Constance Chlore et Galère et la nomination comme Caesar de Sévère et Maximin Daia le 1er mai 305. Ce milliaire mis au jour dans le sud de la commune vençoise est le plus méridional de ceux encore visibles sur le tracé de cette voie. Après le milliaire découvert dans la commune de Cagnes-sur-Mer, dans le lit du Malvan, à quelque quatre kilomètres à l’intérieur des terres, que nous interprétons comme une borne de la voie Littoral-Digne et non de la uia Aurelia qui cheminait plus au sud, celui du quartier Sainte-Élisabeth est le second témoin de l’existence de cette voie transversale au sud de Vintium. La présence de ce milliaire au bord de l’ancien chemin reliant Cagnes-sur-Mer à Vence, attesté dès la période médiévale, est un indicateur intéressant quant à la pérennisation de l’ancienne voie romaine. Datation : texte A : entre juin 276 et août 282 (Kienast, 1996, p. 253 et Lassère 2005, p. 1026-1027). Texte B : entre le 1er mai 305, jour de la nomination de Sévère et de Maximin Daia au rang de césar, et le 25 juillet 306, date de la mort de Constance Chlore (Kienast, 1996, p. 280 et 288 et Lassère 2005, p. 1031-1034). 402. Vence - Milliaire de Maximin le Thrace Fragment de la partie supérieure d’une borne tronconique en calcaire. Le sommet est mutilé dans sa partie postérieure. Découvert en 1872 par Blanc, à 5 km de Vence (Brun), en direction de Coursegoules, à l’embranchement du chemin de Bézaudun où les cantonniers l’avaient placé. Apporté ensuite dans la caserne des pompiers (Blanc), il a été transféré dans la chapelle des Pénitents Blancs puis dans celle de Sainte-Anne (n° d’inventaire C 5427) où il se trouve actuellement. Dimensions : h. : 87,5 ; diam. : 41,5. Texte de dix lignes. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 2,5 à 5. D’après une copie : Brun, 1873, p. 115-116 (d’après Blanc). D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 11 ; CIL XII, 5427 et add. p. 857 (FOR 06, 120) ; König, 1970, n° 2 ; CIL XVII, 2, 2. Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148994). 472 Bornes milliaires Igp(erator) Cvs(ar) C(aius) ! [Iu]lius V_lom Maximihom 4 pius felix inuictus Ao[g(ustus)], p(ontifex) max(imus), tri\(unicia) [pot(estate) II], p(ater) p(atriae), jroc(onsul), ! co(n)s(ul) [design]8 [a]t(u)[s, rest]ituit [---] ---. [(Vintio millia passuum) II (?)]. Graphie médiocre. Gravure peu profonde. De nombreuses lettres ont disparu et les autres sont d’une lecture difficile. Certaines ont été passées à la peinture noire. L. 1 : le I est d’une taille supérieure. Le A et le E en nexus. L. 9 : les lettres sont prises dans le scellement du socle. L’empereur César Gaius Iulius Verus Maximinus, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, grand pontife, revêtu pour la deuxième fois de la puissance tribunicienne, père de la patrie, proconsul, consul désigné, restaura…. À deux ( ?) (mille pas de Vintium). Premier des deux milliaires mentionnant l’empereur Maximin le Thrace (infra inscr. 404), il n’a pas été trouvé à son emplacement théorique mais 750 m plus bas. Il occupait le IIe mille de la voie à partir de Vence. Le pontificat ayant été revêtu par Maximin en même temps que sa deuxième puissance tribunicienne, nous devons corriger le chiffre donné par I. König de I en II. La réfection de la voie peut correspondre à la période de l’expédition en Germanie que Maximin a menée dès l’été 235 (Christol, 1997, p. 81-82). Il faut remarquer qu’après Caracalla, Maximin est le second princeps à avoir mené une expédition en Germanie tout en ordonnant des travaux sur cette voie. Cela autorise à penser que certaines troupes transitaient, à l’aller ou au retour, par notre province. Datation : entre le 10 décembre 235 et le 9 décembre 236, période durant laquelle Maximin a revêtu sa deuxième puissance tribunicienne (Kienast, 1996, p. 183 et Lassère, 2005, p. 1017). 473 Bornes milliaires 403. Vence - Milliaire de Galère, Auguste, et de Maximin Daia, César Fragment supérieur d’une borne tronconique en calcaire local. Trouvé, en 1968, sur la route du col de Vence, à 5 km environ de Vence, avec d’autres fragments de bornes anépigraphes. Transporté à Vence, dans le jardin d’une propriété privée (Brentchaloff et Gascou). Dimensions : h. : 38 ; diam. : 42. Texte de sept lignes. H. d. l. : 5 à 6. La partie ayant reçu l’inscription a été aplanie. D’après la pierre : Luigi, Palausi, 1968, p. 22-23 ; Brentchaloff, Gascou, 1995, p. 245-246 (AE 1995, 1016). Non vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 152088). D(ominis) n(ostris) Gal(erio) Val(erio) Maximiano [p(io) f(elici)] inu(icto) semper 4 Aug(usto), et Gal(erio) V[al(erio)] Maximino nob(ilissimo) Caes(ari) [p(io)] f(elici) i[nu(icto) Aug(usto)] --[(Vintio) m(illia) p(assuum) III (?)]. Les lignes 2 et 5 ont été martelées. À nos seigneurs Galerius Valerius Maximianus, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, une fois pour toutes Auguste, et Galerius Valerius Maximinus, très noble César, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste [---]. À trois ( ?) (mille pas de Vintium). Nous retenons la restitution et la traduction de D. Brentchaloff et de J. Gascou, en ajoutant seulement la dernière ligne. Les auteurs expliquent la restitution de nob(ilissimo) Caes(ari), en contradiction avec f(elici) i[nu(icto) Aug(usto)] à la ligne suivante, par l’existence de ces deux formules jointes dans les titulatures des Césars Constance Chlore et Galère présentes sur d’autres milliaires. Cette particularité a pu être appliquée à la titulature du César Maximin Daia (Brentchaloff, Gascou, 1995, p. 246). Ce milliaire est le second associant ces deux personnages découvert sur le tracé de la voie Littoral-Digne, le premier ayant honoré de surcroît l’Auguste Constance Chlore et le César Sévère (infra inscr. 401B). Pour nos milliaires, Galère apparaît le plus souvent associé à Constance Chlore : outre celui trouvé au sud de Vence, deux autres milliaires sont dressés à ces empereurs pour la voie Littoral-Digne (infra inscr. 411B et 413) et un pour la voie Castellane–Briançonnet (infra inscr. 415). La responsabilité de Galère et de Maximin Daia ne concernant en rien une action dans notre prouincia, nous sommes en présence d’un hommage élevé à ces empereurs, peut-être pour commémorer leur désignation le 1er mai 305 (Christol, 1997, p. 214). Cette borne marquait vraisemblablement le IIIe mille de la voie à partir de Vintium. Datation : entre le 1er mai 305 et 310, année où Maximin devint Auguste (Kienast, 1996, p. 288 et Lassère, 2005, p. 1032-1034). 474 Bornes milliaires 404. Vence - Milliaire de Maximin le Thrace Fragment de la partie supérieure d’une borne tronconique en calcaire. Le sommet est mutilé ainsi qu’une partie du tronc. Découvert dans la carrière de la « Chaise de l’évêque » (Bourguignat) et transporté dans la caserne des pompiers (Blanc). Il a été transféré dans la chapelle des Pénitents Blancs puis dans la chapelle Sainte-Anne où il se trouve toujours. Dimensions : h. : 83 ; diam. : 45. Texte de neuf lignes. H. d. l. : 2,5 à 4,5. D’après la pierre : Bourguignat, 1869, p. 75 ; Blanc, 1878, n° 12 ; CIL XII, 5428 et add. p. 857 (FOR 06, 122) ; König, 1970, n° 4 ; CIL XVII, 2, 4. Vu. Imp(erator) Caes(ar) C(aius) Iulius Verus Maximinus 4 pius felix inuictus Aug(ustus), pont(ifex) max(imus), p(ater) p(atriae), trib(unicia) jin(estate) [II], proc(onsul), co(n)s(ul) desig8 natus, restituit [---] --Graphie médiocre. L. 6 et L. 7 : la fin de ces lignes a disparu dans une cassure. L. 2, 3, 4, 5 et 8 : nous ne relevons pas la dernière lettre de ces lignes donnée par König. L. 8 et L. 9 : la fin de ces lignes est scellée dans le socle. L’empereur César Gaius Iulius Verus Maximinus, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, grand pontife, père de la patrie, revêtu pour la deuxième fois de la puissance tribunicienne, proconsul, consul désigné, restaura … Second milliaire mentionnant l’empereur Maximin le Thrace, il n’a pas été mis en place au bord de la voie, contrairement au précédent. Il est demeuré dans son lieu de fabrication. Nous rectifions le nombre des puissances tribuniciennes de I en II comme dans le milliaire 400. Voir ce milliaire pour la période d’organisation des travaux. Datation : entre le 10 décembre 235 et le 9 décembre 236, période durant laquelle Maximin a revêtu sa deuxième puissance tribunicienne (Kienast, 1996, p. 183 et Lassère, 2005, p. 1017). 405. Vence - Milliaire à un empereur indéterminé Milliaire en matériau non précisé. Trouvé dans la carrière de la « Chaise de l’évêque » en même temps que le précédent, il avait été transporté dans la caserne des pompiers. Perdu depuis Thédenat. Dimensions : inconnues. 475 Bornes milliaires Texte de cinq lignes. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 13 ; Thédenat, 1887, n° 6 (CIL XII, 14 et 5429 add. p. 857 ; FOR 06, 122 ; König, 1970, n° 5 ; CIL XVII, 2, 5). Perdu. 4 Blanc : Thédenat : [---]M[---]C[---] [---]DIV[---] [---]RAS[---] [---]RA[---] [---]EL MAX V[---]I[---] [---]AX[---] [---]FN[-----]AX[---] 4 [---]O[---] [---]V[----]SS[-----]NN[---] [---]N[---]O[---] --- --- Aucune des deux lectures ne permet d’offrir une restitution fiable de ce texte. 406. Coursegoules - Milliaire de Caracalla Fragment d’une borne tronconique en calcaire local, brisé dans les parties supérieure, inférieure et postérieure. Découvert en 1969, au sud du village, près du lieu-dit Pater Noster, à environ 9 km de Vence en direction de Castellane. Ce milliaire était accompagné de deux bornes anépigraphes. Il a été transporté à la mairie de Coursegoules où V. Chavanne l’a retrouvé en 1992. Il est actuellement dans une niche murale de la salle des fêtes. Dimensions : h. : 37 ; diam. : 34,5. Texte de trois lignes. H. d. l. : 4,5 à 6. D’après la pierre : Luigi, Palausi, 1968, p. 28-29 ; Brentchaloff, Gascou, 1995, p. 247-248 (AE 1995, 1017). Vu (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 148972). [Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelius] [Antoninus Aug(ustus)] [p(ius) f(elix), Parthic(us) m(aximus), Brit-] 4 [annic(us) m(aximus), trib(unicia) po-] [test(ate) XVI, co(n)s(ul) IIII], [p(ater) p(atriae), proco(n)s(ul), uiam] [uetustat(e) collabs(am)] 8 [rest(ituit) curam agente] [I]ulio [Hono-] [rato], j(rocuratore) Aug(usti), ex pr[i]mijil(o). 12 [(Vintio millia passuum) VI (?)]. 476 Bornes milliaires Les lettres, d’une lecture difficile, sont surlignées à la craie. L’empereur César Marcus Aurelius Antoninus, Auguste, pieux, favorisé par les dieux, le très grand Parthique, le très grand Britannique, revêtu pour la seizième fois de la puissance tribunicienne, quatre fois consul, père de la patrie, proconsul, fit restaurer l’ancienne voie qui s’écroulait par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. À six ( ?) (mille pas de Vintium). Ce milliaire devait marquer le sixième mille de la voie Littoral-Digne. Sept milliaires dressés sous cet empereur ont été découverts dans les Alpes maritimae. Leur texte permet de restituer cette inscription mutilée (voir par exemple infra inscr. suivante). Pour le nombre de la puissance tribunicienne, il faut rectifier le chiffre XVII, restitué par I. König, en XVI, Caracalla ayant cumulé son IVe consulat avec sa XVIe puissance tribunicienne et les cognomina ex uirtute Parthicus Maximus et Britannicus Maximus (Lassère, 2005, p. 1015). L’érection de ce milliaire peut être mise en relation avec l’expédition en Germanie et en Rhétie menée cette année-là par Caracalla (Christol, 1997, p. 39-40). L’empereur a pu décider de faire transiter ses troupes par les territoires de notre province, avant ou après le conflit. L’absence du cognomen ex uirtute Germanicus Maximus suppose que les travaux ont été réalisés avant la fin du mois de septembre 213. Datation : entre le 10 décembre 212 et le mois de septembre 213 (Kienast, 1996, p. 162163 et Lassère, 2005, p. 1014-1015). 407. Gréolières - Milliaire de Caracalla Borne tronconique en pierre locale, retaillée pour servir de piédestal à une croix. Fragmentée en deux morceaux qui ont été joints au ciment gris et posée sur une base quadrangulaire maçonnée, constituée de pierres. Descendue, en 1810, de l’ancien chemin du Haut-Gréolières où elle était située (Bourguignat). Installée 500 m après la sortie de Gréolières, en direction d’Andon, à l’embranchement de la route de Thorenc et du chemin de la Valette (FOR). Elle s’y trouve toujours. Dimensions : h. : 128 ; diam. : 33. 477 Bornes milliaires Texte de douze lignes. H. d. l. : 4,5 à 5. D’après la pierre : Bourguignat, 1869, p. 71-74 ; Blanc, 1878, n° 62 ; CIL XII, 5430 et add. p. 857 ; Lieutaud, 1909-1910, p. 278 (FOR 06, 208) ; König, 1970, n° 7 ; CIL XVII, 2, 7. Vue. Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurel(ius) Antoninus Aug{g}(ustus) piu[s] f(elix), Parthic(us) m(aximus), Brit4 an(n)ic(us) m(aximus), trib(unicia) pote[s]t(ate) XVI, co(n)s(ul) IIII, p(ater) p(atriae), proco(n)s(ul), uiam uetustat(e) col[la]8 bs(am) rest(ituit) [c]u[ram age]nte Iulio Ho[no][r]at[o], p(rocuratore) Aug(usti), e[x pr]imipil(o). 12 (Vintio milia passuum) XI. Les lettres sont irrégulières et quasiment effacées. L. 2 : nous ajoutons à la lecture de König les deux dernières lettres de la ligne. L. 5 : König a pris la seconde haste oblique du V pour un I et a restitué XVII au lieu du XVI (même erreur chez les rédacteurs du CIL). L. 7, 8, 9 et 10 : la fin de ces lignes a disparu. L’empereur César Marcus Aurelius Antoninus Auguste, pieux, favorisé par les dieux, le très grand Parthique, le très grand Britannique, revêtu pour la seizième fois de la puissance tribunicienne, quatre fois consul, père de la patrie, proconsul, fit restaurer l’ancienne voie qui s’écroulait par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. À onze (mille pas de Vintium). Deuxième milliaire de Caracalla découvert sur le tracé de la voie Littoral-Digne, il marquait le XIe mille à partir de Vintium. Emporté aux Hauts de Gréolières à une date inconnue, il a été descendu en 1810 au bord de la départementale 79, à 2,5 km de son lieu d’élévation primitif. Voir milliaire précédent pour la période de réalisation des travaux. Datation : entre le 10 décembre 212 et le mois de septembre 213 (Kienast, 1996, p. 162163 et Lassère, 2005, p. 1014-1015). 408. Gréolières - Milliaire de Caracalla Fragment de milliaire. Bourguignat est le premier à mentionner ce fragment, engagé dans le mur de soutènement d’une terrasse, le long du chemin de Gréolières à Cipières, au bas du coteau de la rive gauche du Loup (Blanc). Disparu, il a été retrouvé dans les années 90 et porté dans les ateliers municipaux de Gréolières. Dimensions : h. 69; diam. 50. 478 Bornes milliaires Texte de douze lignes. H. d. l. : 3,5 à 5. D’après la pierre : Bourguignat, 1869, p. 74-75 ; Blanc, 1878, n° 63 ; CIL XII, 5431 et add. p. 857 (FOR 06, 207) ; König, 1970, n° 6 ; CIL XVII, 2, 6. Vu. [Imp(erator) Ca]es(ar) M(arcus) Aurel(ius) [Antoni]n[us] Aug(ustus) [p(ius)] [f(elix), Parthic(us) m(aximus)], B[rit-] 4 [anni]c(us) m(aximus), t[rib(unicia) po-] [test(ate) XVI], co(n)s(ul) IIII, [p(ater) p(atriae), proco](n)s(ul), uiam [uetust]at(e) colla8 [bs(am) rest(ituit) cur]am agen[te Iulio H]ono[r]ato, p(rocuratore) Aug(usti), ex primipil(o). 12 (Vintio milia passuum) XII (?). Graphie médiocre. Les lignes 2 à 4 sont pratiquement effacées. Les lignes 10 à 12 ont disparu. L’empereur César Marcus Aurelius Antoninus Auguste, pieux, favorisé par les dieux, le très grand Parthique, le très grand Britannique, revêtu pour la seizième fois de la puissance tribunicienne, quatre fois consul, père de la patrie, proconsul, fit restaurer l’ancienne voie qui s’écroulait par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. À douze ( ?) (mille pas de Vintium). Troisième milliaire mentionnant la réfection voulue par Caracalla et surveillée par Iulius Honoratus, il a pu marquer le XIIe mille de la voie à partir de Vintium. Nous rectifions à nouveau la restitution proposée par I. König de XVIIe en XVIe puissance tribunicienne. Voir le milliaire 406 pour la période de réalisation de ces travaux. Datation : entre le 10 décembre 212 et le mois de septembre 213 (Kienast, 1996, p. 162163 et Lassère, 2005, p. 1014-1015). 409. Andon - Milliaire de Caracalla Borne tronconique en pierre locale à base quadrangulaire. Le sommet est légèrement mutilé. Seul le début de la base est encore visible. Découverte le long d’un ravin, à environ 500 m de la ferme de la Haute-Valette (Sénéquier). Replacée sur le tracé de la voie romaine à côté de cette ferme dans les années 60. Elle se trouve actuellement à 100 m en contrebas de la route départementale 5 et de la borne pédestre 159, insérée dans une base de béton, au milieu d’un champ. Dimensions : h. : 155 ; diam. sommet : 47 et base: 56. 479 Bornes milliaires Texte de douze lignes. H. d. l. : L. 1-2-3-4 : 5. D’après la pierre : Sénéquier, 1882, p. 206 ; CIL XII, 5432 et add. p. 857 (FOR 06, 210) ; König, 1970, n° 8 ; CIL XVII, 2, 8. Vue. [Imp(erator) Caes(ar) M(arcus)] Aurel(ius) [Antoninus] Aug{g}(ustus) [p(ius) f(elix), Parthic(us) m(aximus), Brit-] 4 [annic(us) m(aximus), trib(unicia)] po[test(ate) XVI, c]o(n)s(ul) IIII, [p(ater) p(atriae), proco(n)s(ul), uia]m [uetu]s[t]ate [c]olla8 bs(am) rest(ituit) curam agente Iulio Honorato, p(rocuratore) Aug(usti), ex primipil(o). 12 (Vintio milia passuum) XVIII[I]. Seules les quatre dernières lignes de l’inscription sont encore visibles. Plusieurs lettres ont disparu depuis le relevé du CIL. La lecture est très difficile. Graphie médiocre. La restitution et la mise en page sont proposées à partir des milliaires de cet empereur trouvés sur cet itinéraire et mieux conservés. L’empereur César Marcus Aurelius Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, le très grand Parthique, le très grand Britannique, revêtu pour la seizième fois de la puissance tribunicienne, quatre fois consul, père de la patrie, proconsul, fit restaurer l’ancienne voie qui s’écroulait par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. À dix-neuf (mille pas de Vintium). Quatrième milliaire précisant la réfection de la voie Littoral-Digne par Caracalla, il marque encore aujourd’hui le XIXe mille à compter de Vintium. Voir le milliaire 406 pour la période de réalisation de ces travaux. Datation : entre le 10 décembre 212 et le mois de septembre 213 (Kienast, 1996, p. 162163 et Lassère, 2005, p. 1014-1015). 480 Bornes milliaires 410. Châteauvieux - Milliaire de Philippe Ier et du César Philippe le Jeune, puis de Crispus, Licinius le Jeune et Constantin II, Césars Borne en calcaire, de section grossièrement rectangulaire, aux angles arrondis, comportant deux textes, l’un sur la face frontale (A) et l’autre sur la face latérale (B). Le fût est séparé de la base. Trouvée en 1993 par V. Chavanne et P. Maestracci, dans la commune de Châteauvieux (Var), au lieu-dit la ferme des Demueyes, localité de la baronnie de Castellane au XIIe s. Deux moulages sont conservés au musée de Digne. Dimensions : h. : 137 (base : 45) ; l. : 30 ; ép. : 22 à 32 (dim. Chavanne). Texte A de onze lignes et texte B de treize lignes. H. d. l. : texte A : L. 1 à 10 : 2,5 3 ; L. 11 : 4. Texte B : L. 1 à 12 : 2 à 3 ; L. 13 : 4. D’après la pierre : Brentchaloff, Gascou, 1995, p. 248-251 (AE 1995, 1018) ; CAG 83/1, p. 340. Vue (Cliché : Texte A : collection J. Gascou ; Texte B : collection : Musée Gassendi de Digne-les-Bains). Texte A : Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Iul(ius) Pf(i)lip[p-] us (!) p(ius) f(elix) Aug(ustus), po4 nt(ifex) max(imus), p(ater) p(atriae), et M(arcus) Iul(ius) Pf(i)lippus (!), nobilissim8 us Caes(ar), restituerunt. (Salinis millia passuum) VII. Les A ne sont pas barrés. L. 3 : le F a la forme d’un E. L’empereur César Marcus Iulius Philippus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, grand pontife, père de la patrie, et Marcus Iulius Philippus, nobilissime César, firent restaurer (cette voie). À sept (mille pas de Salinae). Ce milliaire est le seul, sur cette voie, à être dédié à Philippe l’Arabe et à son fils. Philippe Ier a voulu améliorer les capacités de l’Empire et mieux répartir la perception des impôts. Il a eu la volonté de mieux administrer les provinces (Christol, 1997, p. 103). La réfection de voies peut s’inscrire dans ce mouvement, en particulier pour améliorer les communications entre de petites cités. 481 Bornes milliaires Texte B : DD[D(ominis)] NNN(ostris) [I]m[p(eratoribus)] C(aesaribus) [Fl]au[io Iulio Crisp]o 4 et [Val]erio [Licinia]no Licini[o] Iun[i]ori et Flaui8 o Claudio Con[s]tant[i]no Iunio[ri], no[bil(issimis)] 12 C[a]esaribus. (Salinis millia passuum) VII. Graphie médiocre. Les lignes 3 et 5 sont pratiquement effacées. À nos seigneurs les empereurs Césars Flauius Iulius Crispus, Valerius Licinianus Licinius Iunior et Flauius Claudius Constantinus Iunior, aux nobilissimes Césars. À sept (mille pas de Salinae). La dédicace, adressée aux Césars Crispus, Licinius le Jeune et Constantin II, est à ce jour la seule connue sur ce tracé. Elle marque la volonté de la part de la communauté de rendre hommage aux trois jeunes Césars désignés par Constantin, avec l’accord de Licinius, le 1er mars 317 (Christol, 1997, p. 240). Ce milliaire est le premier à comporter un nombre de milles calculé à partir de Salinae. Sa position au septième mille à partir de Castellane permet de localiser son emplacement d’origine entre les hameaux de la Bâtie-sur-Jabron et du Mousteiret, dans la commune de Peyroules. Datation : texte A : entre l’été 244 et juillet-août 247, période où Philippe le Jeune était Caesar aux côtés de son père (Kienast, 1996, p. 200 et Lassère, 2005, p. 1019) ; texte B : entre le 1er mars 317, jour où les trois personnages devinrent Césars, et le 19 septembre 324, jour de l’abdication de Licinius et de son fils Licinius le Jeune (Kienast, 1996, p. 294 et Lassère, 2005, p. 1039-1040). 482 Bornes milliaires 411. Castellane - Milliaire de Caracalla, puis de Constance Chlore et de Galère, Césars Borne tronconique en pierre. La face antérieure est aplanie. La face postérieure est mutilée à plusieurs endroits. La base est brisée, remplacée par une restauration en ciment. La face antérieure comporte deux inscriptions superposées rendant très difficile la lecture. Découverte au quartier de Sionne, à 3 km de Castellane, en direction de Taulanne, 100 m après la propriété Pélissier (FOR 04), au lieu-dit L’Escourcho (CAG 04), renversée dans un ravin. Transportée au musée de Digne où elle se trouve actuellement, présentée dans la salle des Antiquités (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 122,5 ; diam. : 37. Texte A de treize lignes et texte B de neuf lignes. H. d. l. : texte A et texte B : 3,2 à 5. D’après la pierre : Peiresc, 1636, cod. 8957, f°118 ; CIL XII, 5438 (FOR 04, 35) ; König, 1970, n° 13 ; CIL XVII, 2, 13 a et b (CAG 04, p. 122-123). Vue. Texte A : Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelios [A]ntoninus p(ius) 4 f(elix) Aug(ustus), P{p}a[rth][i]c(us) g(aximus), [B]lit[n(n)ic(us) m(aximus), tribun(icia) p[o]t(estate) XVI, c[o(n)s(ul) IIII], p(ater) p(atriae), [proco(n)s(ul)], ui8 a[m u]etu[s]t(ate) cif[l]a[bs]a[m] lest(ituit) c[uram age]n[t]e [Iul]i[o H]o[no]rato, p(rocuratore) Aug(usti), ex 12 prim[i]pi[l(o)]. (Salinis millia passuum) II. Gravure irrégulière, avec de nombreuses lettres effacées. Nous restituons le texte à partir de celui présent sur le milliaire 407. L’empereur César Marcus Aurelius Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, le très grand Parthique, le très grand Britannique, revêtu pour la seizième fois de la puissance tribunicienne, quatre fois consul, père de la patrie, proconsul, fit restaurer l’ancienne voie qui s’écroulait par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. À deux (mille pas de Salinae). Cinquième milliaire de Caracalla attestant la réfection de la voie par cet empereur, sous la direction du procurateur Iulius Honoratus, il est le premier sur le tronçon Castellane – Digne. La proximité du lieu de découverte avec Castellane suppose que le IIe mille a été compté depuis cette ville faisant fonction de caput uiae. Il a été découvert in situ. Voir le milliaire 406 pour la période de réalisation de ces travaux. 483 Bornes milliaires Texte B : DD(ominis) NN(ostris) [Fl(auio)] Val(erio) C[o]h[st]anti[o] 4 et Galerio Val(erio) Ma[x]imi[[no], no\if[iss(imis)] 8 [C]ae[sa]r(ibus) [no]s[tris]. (Salinis millia passuum) II. Gravure irrégulière avec de nombreuses lettres effacées ou mal formées. L. 3 : nous ajoutons un N que König n’avait pas mis dans sa restitution. L. 8 : nous lisons en fin de ligne un S que n’a pas vu König. Nous restituons [no]s(tris), comme dans le milliaire 413. À nos seigneurs Flauius Valerius Constantius et Galerius Valerius Maximianus, nos nobilissimes Césars. À deux (mille pas de Salinae). Ce milliaire est le premier des trois découverts dans la province associant Constance Chlore et Galère en tant que Césars (infra inscr. 413 et 415). Ces deux empereurs sont également associés sur un autre milliaire mis au jour à Vence mais avec le rang d’Augustus (supra inscr. 401B). L’emploi du datif traduit l’hommage rendu par la cité de Castellane et le possible financement de la réfection de la voie par des fonds municipaux. La cité a pu honorer la désignation, au rang de César, de Constance Chlore et de Galère, en 293. Il est peu probable que Salinae ait voulu saluer la victoire de Constance Chlore sur Carausius car celleci, partagée par tout le collège impérial, aurait dû amener la mention des deux Augustes et non des seuls Césars. Ce milliaire marque le IIe mille à compter de Salinae. Datation : texte A : entre le 10 décembre 212 et le mois de septembre 213 (Kienast, 1996, p. 162-163 et Lassère, 2005, p. 1014-1015). Texte B : entre le 21 mai 293, jour de la désignation de Galère au rang de Caesar (Kienast, 1996, p. 283), Constance Chlore ayant été désigné le 1er mars de la même année (Kienast, 1996, p. 280 et Lassère, 2005, p. 1031), et le 1er mai 305, jour où ces Césars devinrent Augustes (Kienast, 1996, p. 280 et Lassère, 2005, p. 1031-1033). 412. Castellane - Milliaire de Probus Borne tronconique en pierre, de forme grossièrement ovale. Le sommet est brisé à gauche. Les faces antérieure et postérieure sont aplanies. La base est mutilée. Une restauration au ciment assure la stabilité du monument. Mentionnée dès le XVIIe s. (Bouche), elle a été découverte à 25 m de la précédente, dans le lieu-dit L’Escourcho (CAG 04). Transportée au musée de Digne où elle se trouve maintenant, présentée dans la salle des Antiquités (pas de n° d’inventaire). Dimensions : h. : 147 ; diam. : 58. 484 Bornes milliaires Texte de six lignes. Lettres passées à la peinture noire à une date inconnue. Points de séparation triangulaires. H. d. l. : 4 à 6,5. D’après la pierre : Bouche, 1664, I, p. 130 ; CIL XII, 5437 et add. p. 857 (FOR 04, 35) ; König, 1970, n° 14 ; CIL XVII, 2, 14 (CAG 04, p. 122-123). Vue (Cliché : © Centre Camille Jullian - CNRS, n° 154211). Imp(eratori) ! Caes(ari) ! M(arco) ! Aur(elio) ! Probo ! p(io) ! f(elici) ! 4 inu(icto) ! Aug(usto), ! III co(n)s(uli), ! p(atri) p(atriae). ! (Salinis millia passuum) II. Lettres irrégulières. Les M ont des hastes obliques. Les A ne sont pas barrés et leur haste finale s’étire audessus de l’haste initiale. Les C, O et P sont bien arrondis. Le G a son appendice au-dessous de l’arrondi. À l’empereur César Marcus Aurelius Probus, pieux, favorisé par les dieux, invaincu, Auguste, trois fois consul, père de la patrie. À deux (mille pas de Salinae). Ce milliaire est le second adressé à l’empereur Probus découvert sur cet axe de communication (voir supra inscr. 401A). Il diffère du premier par la mention du troisième consulat. Gravé au datif, le texte vise à honorer l’empereur, comme tous les milliaires dressés dans notre prouincia à partir du règne de cet empereur. Il a été découvert pratiquement in situ et marquait le IIe mille de la voie à compter de Castellane. Datation : entre le 1er janvier 279 et le 31 décembre 280, période où le troisième consulat est mentionné dans les titulatures de Probus (Lassère, 2005, p. 1026-1027), D. Kienast ne retenant que l’année 279 (1996, p. 253). 413. Castellane - Milliaire des Césars Constance Chlore et Galère Fragment de borne cylindrique en calcaire. Découvert à 500 m du village de Taulanne. Transporté, au milieu du XIXe s., au voisinage de la chapelle Saint-Pierre. Déposé au musée de Digne, en 1939 (CAG 04). Lors de notre visite au musée, nous n’avons pu voir que son moulage. Dimensions : h. : 85 ; diam. : 45. 485 Bornes milliaires Texte de six lignes. H. d. l. : 4 à 5. D’après la pierre : Gras-Bourguet, 1842, p. 21-22 ; CIL XII, 5439 et add. p. 857 (FOR 04, 36) ; König, 1970, 15 ; CIL XVII, 2, 15 ; Brentchaloff, Gascou, 1995, p. 251-252 (AE 1995, 1019 ; CAG 04, p. 123). Vu (moulage seulement). D[D(ominis)] N[N(ostris)] [Flaui]o Valerio [Constantio et] 4 [Galer]io Vale[rio Maxi][miano, nob(ilissimis) Ca]esar(ibus) nos(tris). (Salinis millia passuum) III. L’inscription est pratiquement effacée. Seul le moulage a permis d’améliorer la lecture. La troisième ligne a totalement disparu. À nos seigneurs Flauius Valerius Constantius et Galerius Valerius Maximianus, nos nobilissimes Césars. À trois (mille pas de Salinae). Deuxième milliaire mentionnant l’association de Constance Chlore et de Galère en tant que Césars pour cette uia, l’inscription en recouvre une autre, désormais illisible, qui était peut-être dédiée à Caracalla, comme sur le milliaire qui le précède, au IIe mille (supra inscr. 412). Il marque le IIIe mille à compter de Salinae dont l’emplacement théorique est situé à proximité, au col des Lèques. Datation : entre le 21 mai 293, jour de la désignation de Galère au rang de Caesar (Kienast, 1996, p. 283), Constance Chlore ayant été désigné le 1er mars de la même année (Kienast, 1996, p. 280 et Lassère, 2005, p. 1031), et le 1er mai 305, jour où ces Césars devinrent des Augustes (Kienast, 1996, p. 280 et Lassère, 2005, p. 1031-1033). 414. Senez - Milliaire de Caracalla Borne tronconique en calcaire, à base quadrangulaire. Le sommet est mutilé sur les côtés. Découverte dans le quartier Saint-Pierre, à environ 1 km au nord-ouest de l’oratoire du même nom. Connue depuis le XVIIIe s., elle gisait au fond d’un ravin. Remise à son emplacement d’origine, sur le tracé de la voie romaine, en 1993. Dimensions : h. totale : 157 ; tronc : 139 ; base : 18. Diam. sommet : 44 ; base : 58. Base l. : 82 ; ép. : 92. Texte de dix-huit lignes. H. d. l. : L. 1 : 8,5 ; L. 2 : 7 ; L. 3 : 5 ; L. 5-7-9 : 4,5 ; L. 10 : 4 ; L. 11-12-13-15 : 3,5 ; L. 14-16 : 3. D’après la pierre : Laurensi, 1775, p. 27-28 ; CIL XII, 5439 et add. p. 857 (FOR 04, 36) ; Bailhache, Collomb, p. 173-174 ; König, 1970, n° 17 ; Roux, 1974, p. 59-60 ; Moulin, 1975, p. 308-311 ; Gallia, XXXV, 2, 1977, p. 531 (AE 1978, 472) ; CIL XVII, 2, 17 ; Moulin, 1983, p. 40-41 ; Chavanne, 1995b, p. 47-48 ; Brentchaloff, Gascou, 1995, p. 252-253 (CAG 04, p. 450). Vue. 486 Bornes milliaires Imj(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelio[s] Anto4 [ni]nus p(ius) `elix Aug(ustus), P[[rthic(us) m(aximus)], Bl[i]tannic(us) m(aximus), 8 tr(ibunicia) j[o]t(estate) XVI, c[o(n)]s(ul) II[II] {co(n)s(ul) IIII}, p(ater) p(atriae), uiam uetustate collabs(am) 12 restituit cura(m) agente Iul(io) Honorato, proc(uratore) 16 Aug(usti), ex primipilo. [(Sanitio millia passuum) III (?)]. Les lettres sont bien formées. Certaines sont effacées. L. 9 : le lapicide a gravé deux fois le quatrième consulat. La dernière ligne a disparu. L’empereur César Marcus Aurelius Antoninus, pieux, favorisé par les dieux, Auguste, le très grand Parthique, le très grand Britannique, revêtu pour la seizième fois de la puissance tribunicienne, quatre fois consul, père de la patrie, fit restaurer l’ancienne voie qui s’écroulait par les soins de Iulius Honoratus, procurateur d’Auguste, ancien primipile. À trois ( ?) (mille pas de Sanitium). Sixième et dernier milliaire de Caracalla, il est situé le plus au nord du tracé de la voie Littoral-Digne. Remis à son emplacement théorique, dans la commune de Senez, à 800 m en contrebas de l’oratoire Saint-Pierre, il se situe à cinq milles de Salinae mais également à trois milles de Sanitium. Le positionnement de la limite entre les cités de Salinae et de Sanitium à la ligne de crête passant par l’oratoire Saint-Pierre suppose que ce milliaire se trouve dans le territoire de Sanitium. Si cette cité a été considérée comme caput uiae, le nombre III est à restituer. Si Salinae est le caput uiae, le nombre V est possible. Voir le milliaire 406 pour la période de réalisation de ces travaux. Datation : entre le 10 décembre 212 et le mois de septembre 213 (Kienast, 1996, p. 162163 et Lassère, 2005, p. 1014-1015). 487 Bornes milliaires Voie Castellane-Briançonnet-Glandèves (Introduction générale, p. 64 et carte 15) Nous ne présentons pas le milliaire découvert par J.-M. Daumas, à 300 m au sud du col de Buis, à Briançonnet (Barruol, 1969b, p. 264), pour lequel aucun indice ne permet d’établir qu’il a porté une inscription. 415. Soleilhas - Milliaire de Constance Chlore et de Galère, Césars Borne tronconique en calcaire local, au fût largement ovale, brisée en deux parties jointives, incomplète au sommet. Découverte en 1996, elle servait de piédestal à une croix à l’entrée du village, quartier des Baïles (Brentchaloff, Gascou). Un moulage existe au musée de Digne. Dimensions : h. : 136 ; diam. 0,42 à 0,45 au sommet et 0,38 à 0,46 à la base. Texte de neuf lignes. H. d. l. : 2 à 3. D’après la pierre : Brentchaloff, Gascou, 1996, p. 53-54 (CAG 04, p. 477 ; AE 1996, 966). Vue. [DD(ominis) NN(ostris)] [F]l(auio) Val(erio) Constan4 tio et Galerio Val(erio) Maximiano, 8 nn(o)bb(ilissimis) Caess(aribus). (Millia passuum) VII. Lettres irrégulières et pratiquement effacées. La première ligne a disparu avec la cassure. Les A ne sont pas barrés. À nos seigneurs Flauius Valerius Constantius et Galerius Valerius Maximianus, nobilissimes Césars. À sept (mille pas). Troisième milliaire dédié à Constance Chlore et à Galère en tant que Césars, il est le seul sur la voie Castellane–Briançonnet–Glandèves à comporter un texte. Si la titulature est la même que sur la voie du littoral à Digne (supra inscr. 411B et 413), les abréviations utilisées sont différentes et l’on relève l’absence de nostris après Caesaribus. La pierre n’étant plus in situ, il est impossible de préciser si les sept milles sont comptés à partir de Castellane ou de Briançonnet. 488 Bornes milliaires Datation : entre le 21 mai 293, jour de la désignation de Galère au rang de Caesar (Kienast, 1996, p. 283), Constance Chlore ayant été désigné le 1er mars de la même année (Kienast, 1996, p. 280 et Lassère, 2005, p. 1031), et le 1er mai 305, jour où ces Césars devinrent des Augustes (Kienast, 1996, p. 280 et Lassère, 2005, p. 1031-1033). 416. Briançonnet - Milliaire devenu anépigraphe Milliaire tronconique en calcaire à base carrée. Découvert dans les années 1870 dans une ferme nommée l’Ouméou (ou l’Oumée), par Bourguignat qui l’a signalé à Blanc. Le curé de Briançonnet l’a récupéré pour faire un piédestal de croix dans le cimetière (Barruol). Le milliaire se trouve toujours dans ce lieu, surmonté d’une croix de fer. Dimensions : h. 151 ; diam. sommet : 27 ; base : 42 ; l. base : 45. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 361 ; CIL XII, 310* (FOR 06, 229) ; Barruol, 1969b, p. 265 ; Chavanne, 1999-2000, p. 12. Vu. Rangé par les auteurs du CIL dans les falsae, ce milliaire a été justement considéré comme authentique par G. Barruol, dont le travail auprès de la population locale a permis de retracer « l’histoire » de ce monument. Après sa découverte, le curé de Briançonnet a fait retailler la pierre avant que Blanc puisse la déchiffrer. L’inscription comportait une dizaine de lignes. V. Chavanne propose de considérer ce milliaire comme le premier du tracé de la voie, à compter de Briançonnet. Nous le suivons dans cette hypothèse. 417. Briançonnet - Milliaire à un empereur indéterminé Fragment du fût d’un milliaire, brisé de tous côtés (Blanc). Découvert par Blanc dans le mur de soutènement d’une terrasse, à 500 m de la ferme de l’Oumée, en direction de Gars. Il n’a pas été retrouvé depuis les travaux de cet auteur. Dimensions : inconnues. Texte d’une ligne. D’après la pierre : Blanc, 1878, n° 361 (Barruol 1969b, p. 265, note 3). Perdu. --[--- tribu]n(icia) po[t(estate) ---] --Il est impossible de déterminer quel empereur apparaissait sur ce milliaire et son emplacement d’origine. 489 Bornes milliaires 490 Index épigraphique général Les mots suivis du signe * sont issus des incertae Noms de personnes 1. Gentilices Abricius : 187B L(ucius) Abricius Vlato Aebutia : 184 Aebonca Laulea ; 208 Aebutia Nepot[illa] Aelia : 213 Aeliae Mariae ; 386 ulia Victorina* Aelius : 85 P(ublio) Aelio Pamj[hilo] ; 171 P(ublio) Aelio Seuerino (proc.) Aemilia : 113 Aemiliae Pat_l— Aemilius : 361 L(ucius) Aemilius Banno Albiccia : 215 Albiccia Agathemeris ; 228 Albiccia Materna ; 249 Al\iccia Materna Albiccius : 188 C(aio) Albiccio Procfo ; 216 D(ecimi) Albicci Licini Antoni Liberalis ; 350 Q(uinto) Albiccio Pudenti ; 350 Q(uintus) Albiccius Pudentianus ; 354 Mocciae Paternae Q(uinti) Albi[cc](i) Pudentian[i] filiae Albicia : 207 Albici[ Materna Allia : 2 Alliae Auitae ; 4 Alliae Veranae Allius : 2 L(ucius) Allius Veri f(ilius) Pap(iria) Verinus ; 2 L(ucio) Allio Auito ; 2 L(ucio) Allio FlÉiano ; 2 L(ucius) Allius Veri f(ilius) Pap(iria) Verinus Anais : 12 Çis Atilian[ Anicius : 341 L(ucio) Anicio Tertio ; 341 M(arco) ˙cio Alpino Annius : 9A Ahncus Ru`ihus, u(ir) _(gregius) ; 189 T(ito) Annio Firmo Antestia : 329 Antestia G(aii) f(ilia) Polla Antestius : 329 G(aio) Ann_stio Velo− ; 329 L(ucio) Antestio Velo Antonius : 387 Ahnihcus Ingenuus* ; 387 Aœo“us Castu[s]* Arius : 162 C(aius) Arius Domitianus Aurelia : 86 Aurelie Sabinille ; 227 Aurel(ia) Romula Aurelius : 170 Aurelio Ianuario (proc.) ; 172 M(arco) Aurelio Masculo (proc.) ; 227 Aurel(ius) Rhodismianus (aug. lib.) ; 235 M(arci) Aurelii Diogenis ; 259 Aol_fci [---] Baebia : 217 Baebc[ Paulina Baebius : 5 M(arco) Ba_b(io) Aescino ; 5 [---] Baeb(ius) Ius<t>inianus ; 217 M(arco) Baebio Paterhi f(ilio) Claod(ia) Vrso Beiuclus : 22 G(aius) Beiuclus Sequens Calpurnia : 85 Calpurnia Pamphile Caluenius : 199 Cafuenius Rufus Caluisius : 252 P(ublius) Caluisius Cato Campania : 11 Campaniae Blaesiae NertoÊli fil(iae) Campanius : 11 L. Campanius Clementinus ; 11 (Campanio) Laeto ; 11 (Campanio) Sexto ; 11 (Campanio) Vero ; 11 (Campanio) Vettio Cassius : 69 Cassius Paternus ; 160 C(aius) Cassius C(aii) f(ilius) Claudia Paternus ; 218 Sex(to) Cassio L(uci) f(ilio) Cam(ilia) ; 252 G(aius) Cassius P[u]dens Cattia : 219 Cattiae Eucarpiv Cattunia : 329 Cattunc[e M’(anii) f(iliae) Cornelia_ Caudius : 220 C(aio) Cau^io C(aii) `(ilio) Pol(lia) Chrsserosi Cenouelius : 52 M(arci) Cenoueli Cragini Centonius : 352 M(arcus) Centonius Certia : 213 Certia Marcella Claudius : 15 Claudius Quartus ; 15 Claudius Secundus ; 15 Claudius Statius ; 72 M(arcus) Cl(audius ?) Fauenti[nus] ; 113 Q(uinti) C(laudii) Pat_l[ni] ; 113 Q(uintus) C(laudius) Nejos ; 491 Index épigraphique général 157 Tib(erius) Cl(audius) Demetrium (proc.) ; 164 Claud[ius] Helenu[s] ; 221 Claud(i) Galli ; 328 Cl(audius) Nepnu[---] ; 348 Cla(udii) [R]epencnc Coelius : 149 L(ucius) Coelius Rufinus ; 149 Q(uintus) Coelius Nicel Cominia : 14 Cominiae Paternae ; 336 Cominiae Marciae Cominius : 336 Com(inii) Marcus et Ursulus Cornelia : 86 Corn[e][l]ces Sabinilles Corsius : 16 C(aius) Corsius Quir(ina) Bonucius Cosconius : 362 Cosconius Gallu[s] Cremonius : 142A Cremonio Albuci(i) fi(lio) Aulino ; 142B Cremonio Albucio ; 342 Cr[e]m[o]n{e}ius Secun( ?) Cupitius : 58 M(arci) Cujiti(i) Pat_rni Decimius : 203 M(arci) Decimi Lia(uris) ; 211 T(ito) Decimio Titulliani :l(io) [Q]oir(ina) Nepoti Decius : 252 Decius …turras Demanius : 87 [C(aio) ( ?) Demanio ( ?) Li]aulc ; 87 C(aius) D_g[an]ius MarcefÛianus Domitia : 83 Domitia [L]uci(i) fil(ia) ÔateÒna ; 121B Domitiae Gratillae ; 122 Dogcnc[ Paula ; 127 Domitia Paula ; 223 Domiti[_ H_liadi ; 224 Domitiae Paterni fil(iae) Paternae Domitius : 173 Q(uinto) Domitio Q(uinti) f(ilio) [---]n(o) Eleius : 66 Elec[o ---] Eminius : 337 Eminio Paterno Enia : 88 Eniae Frontonillae Eniboudius : 326 Q(uintus) Enibou^ius Montanus ; 327 Q(uintus) Eniboudius Montanus Enistalius : 347 P(ublius) Enistalius P(ublii) f(ilius) Cl(audia) P[n_lhum Enius : 88 Aul(us) P(ublius) Enius, Frontonis fil(ius), Papiria, Lucilianus ; 88 Enius Aulinus Ennia : 89 Ennia Fuscina ; 100 Ennia [---] ; 123 Ennia Marciana Ennius : 123 M(arco) Ennio Malccano ; 123 M(arcus)Ennius Quadratus Etereius : 226 P(ublio) Etereio M(arci) Eterei Do«stici f(ilio) Quirina Qu[adrato?] ; 226 M(arci) Eterei Do«stici ; 226 P(ublius) Etereius Lius Flauia : 2 Fl(auiae) Âleœ±i f§(iae) Cassiae ; 29 [F]lauia Afrodisia ; 227 Flauiae Bassillae Flauius : 83 C(aii) Flaui(i) Se[cundi]n[i] ; 83 C(aius) Fla(uius) Secundus Clementis fil(ius) Pap(iria) ; 174 Flauio Verini filio Qu[ir(ina)] [S]abino Flauimius : 143 Flauimius Muci li[b(ertus)] Cremonius (lib.) Galerius : 152 Galerius Ferox* ; 223 T(itus) Gal_l[ius] Eutych[es] Graecinia : 99 Glaecin° C(aii) f(ilia) Marccna Heluia : 26 Hefuiae Paternae ; 26 Helui[ Ianuaria (lib.) ; 228 Heluiae M(arci) [f(iliae)] Paternae ; 249 Hefuiae Paternae Heluius : 26 Heluius Prifuturus (lib.) Ilonia : 98 Ilonia Paterna Iuentius : 187A T(itus) Iuentius Seruatus Iulia : 25 Iul(ia) Fuscina ; 28 Iulia Fuscina ; 43A Iulia Materna ; 229 Ti(beriae) Iuliae ; 230 Iuliae Firmi f(iliae) Ter‚v Iulius : 23 Iul(ii) C[---] ; 29 Iulii Tro`imo ; 80 Iul(io) Honorato (proc.) ; 86 Iulius Marcianus ; 90 Iulio Eug_nio ; 90 Iulius Cfemens ; 175 Iuli(i) Honorati (proc.) ; 188 Iul(ii) C[---] ; 194 Sex(tus) Iulius Montani f(ilius) Fronno ; 194 Sex(tus) Iulius Optatus ; 195 Ti(berio) Iulio Velaconis fil(io) Cl(audia) Viaco ; 195 Ti(berii) Iu[lii] Rest(ituti) ( ?) ; 229 M(arcus) Iulius Martia(l)is ; 231 Ti(berio) Iulio Ti(berii) [I]ulii Fr(?) lib(erto) Fausto ; 231 Ti(berii) [I]ulii Fr(?) ; 232 Iulii [---] ; 406 [I]ulio [Honorato] (proc.) ; 407 Iulio Ho[nor]at[o] (proc.) ; 408 [Iulio H]ono[r]ato (proc.) ; 409 Iulio Honorato (proc.) ; 411A [Iul]i[o H]o[no]rato (proc.) ; 414 Iul(io) Honorato (proc.) Iunia : 233 Iunia [---] Leuconia : 14 Leuconiae Alpinae Leuconius : 14 C(aius) Leuconius Quir(ina) Velox Licinius : 331 Licinius Dionysius ; 331 Licinio Placido Liuia : 93 [Li]oia Granclla Lucillia : 24 Lucill(i)ae Maternae Maculius : 22 L(ucius) Macul(ius) Seuerus 492 Index épigraphique général Maecia : 91 Maecia Maeciani fil(ia) Valeria Mania : 235 Maniae Bibiculae Manilia : 123 Maniliae M[lciae Manilius : 199 Q(uintus) Manilius Manius : 207 Mahio Gegino Ingenoo Mantia : 236 Mantiae T(iti) fi(liae) Sallucae ; 236 Mantia Matura Mantius : 208 G(aii) Manti Paterni Manulia : 337 Manulia C(aii) f(ilia) [---] Marcia : 353 Marcia Verina Marcinia : 238 Marcinia Lucillia Maria : 43A Mariae Materni fil(iae) Lucillae ; 53 M[a]lc[[e] Luc[i]l[lae] Marinius : 22 M(arcus) Marinius Mateclanus Marius : 43A Marius Matern(us) ; 43A Mari(i) Paternus et Iulianus ; 198 C(aius) Marius C(aii) f(ilius) Mogio Matius : 324 T(ito) Man(i)i B++O[---] Matuccia : 237 Matucciae Paternae Matuccius : 237 Matuccius Quartinus Matucius : 174 Matu[cis] [Ma]nsuet(o) et Albuci[ano] Matuconius : 25 M(arci) Matuconi Marcellini ; 25 M(arci) Matuconi Maximi ; 25 M(arcus) Matuconius Seu<e>rus Maturius : 50A Maturius Fuscus ; 50B P(ublius) M(aturius) F(uscus) Maximia : 86 Maximia Quinncna Messius : 22 M(arcus) Messius Serenus Metilia : 237 Metilia Materna Metilius : 291 Metilium [---] Mettia : 353 Mettia Fuscina Mettius : 238 Mettio Pardo Moccia : 58 Moc]ca(e ?) Valeria(e ?) ; 222 Moccia Vera ; 354 Mocciae Paternae Q(uinti) Albi[cc](i) Pudentian[i] filiae Montanius : 61 P(ublio) Mon[ta]nio* Mottia : 239 Mottiae H_l_he Multelius : 219 C(aius) Multelius Secundinus Mumius : 199 S(extus) Mumius ; 209 Mumi(i) Vomanani Nemunius : 349 M(arco) Nemunio M(arci) `(ilio) Copcno ; 349 M(arcus) N_gunius NI++NIS Nonius : 199 L(ucio) Nonio Quadrato ; 235 M(arcus) Nonius Diogenes Oconia : 240 Oconiae Secundinv Ostorius : 34 M(arcus) Ostorius Marcianus Petronia : 241 Petroniae Verae Placidia : 341 Placidia Prima Pleius : 102 C(aii) Pf_c Pompeia : 242 Pomjeiae Pompeius : 243 Q(uinti) Pompe© Verat© ; 243 Q(uintus) Pompeius Verinus Pontia : 244 Pontiae Primitiue ; 244 Po[n]tia Felicissima (lib.) Publicius : 68 Pub(licius) Niger* Quartinia : 24 Quartin(i)a Catullina Quartinius : 24 T(ito) Quartin(i)o Catullino ; 24 T(ito) Quartin(i)o Materno ; 54 M(arcus) Quartinium Auitiani fil(ius) Paternus Rannius : 210 P(ublio) Rannio Cla(udia) Paterno Rufinius : 70 M(arcus) Rufinius Feli[x] Sabinius : 94 Sabinium Geminianus Salonius : 239 M(arcus) Safi[ni]us Myroh Scenus : 192 Epicado Scenu‚s f(ilio) Veloci Secundinia : 248 Secundin[i]a Nepotilla Secundius : 93 T(ito) Secundii Auito ; 93 T(itus) Secundius Hihoratus ; 94 C(aii) Secundi(i) Gratcni[ni ; 365 [.] Secundio [Pu]denti signo [.]annius ; 365 [Secu]hdi(i) Silua[nus] et Amaecus 493 Index épigraphique général Septimia : 259 Septimia S_[---] Setosius : 31 M(arcus) S[e]tosi[u]s Maru[---] Seuerus : 204 L(ucio) Seuero Iasucten(i) Solicia : 7 Soliciae Verae Spartacia : 247 Spartac(iae) Paternae Subrius : 186A C(aii) Subri(i) Secundini ; 186A C(aius) Subrius Seuerianus Sulpicius : 138A Sex(tus) Sulpicius Fronto Frontoni(s) f(ilius) ; 205 Sex(to) Sulpicio Q(uinti) f(ilio) Sabino Tertia : 356 Terti[ Vippia Vippi f(ilia) Ulattia : 2 Ulattiae M(arci) fil(iae) Marcellae ; 4 Ulattia Valerina Ulpius : 253 Ulpi(i) Ephesi ; 253 Ulpi(i) Octauianus et Marcian(a)e Urgulanius : 230 P(ublius) Urgulanius Sabinus Valeria : 69 Valeria Marciana ; 69 Val_lia Carmo[s]sne ; 82A Valeria [Muci][ha ; 82B [Val(eria)] Mociana ; 88 Valeria Materna ; 95 Valeriae ; 126 [V]aleriae Nemmae ; 126 Vaf_r(i)a Frihtonis f(ilia) Telnofla ; 152 Valeriae M(arci) f(iliae) Maternae* ; 248 G(aiae) Valeriae Candidi[---] ; 249 Valeriae Maternae ; 338 Valeria Alpih[a] Valerius : 22 G(aius) Val(erius) Victor ; 22 Val(erius) Licini[nus ; 34 Valerio Frontiniano ; 82° Vale(rio) M[u]ci[h(o) ; 95 V[a]l[er]i(i) MÐðs _n S_cundus ; 96 L(ucio) Val(erio) Fronton(i) ; 97 L(ucius) Val(erius) [---] ; 98 M(arco) Val(erio) Marciano ; 98 M(arcus) Val(erius) Fronto ; 115 L(ucius) Valerius Frontinus ; 126 C(aio) Vaf_rio Frontoni ; 127 L(ucio) Valerio P[n_lni ; 127 L(ucius) Valelius Velor ; 248 Valerius Victor ; 250 Valerio Materni[no] ; 291 Val(erius) Ao[---] ; 291 [V]al(erius) Opta[tus] ; 338 [Pub]lio Valerio Siluc[no] ; 345 [M(arcus) Va]lerius M(arci) f(ilius) [Pos]tumus ; 348 L(ucius) Val(erius) Velox ; 376 Âl(erius) Lic£os* Varius : 360 P(ublius) V[lio[s] C(aii) f(ilius) Vo[lt(inia)] Rusticus Velabelius : 116 [V]_f[\_f[ius] ; 116 Velabelius D[[---] ; 116 L(ucius) Velabelius +o[---] Velocia : 121B Velocia Seuerina Velocius : 121A M(arco) Velocci Cujito ; 121A M(arcus) Velocius Cupitum Velox : 192 Epicado Scenu‚s f(ilio) Veloci Veludius : 84 L(ucius) Veludius Valerianus Ventrius : 225 P(ublio) Ven{e}trio Maximo ; 225 Q(uinto) Ventrio Clemeœi ; 225 L(ucius) Ventrius Celer Veranius : 22 T(itus) Veranius L[---] ; 22 Veraniu[s ---] Verduccius : 247 L(ucius) Verducc(ius) Maternus ; 335 [P(ublio)] Verduccio Alpino ; 335 P(ublius) Ver(duccius) P(ublii) [f(ilius)] Patern(us) Verdulia : 251 Verduliae Cupitae ; 251 Verdulia Victoria Vesomnius : 1 M(arcus) Vesomn(ius) Seuer(us) Vessonius : 3 M(arco) Vessonio Ianuario ; 3 M(arcus) Vessonius Paternus Vestonius : 7 L(ucius) Vestonius Baro“s fil(ius) Quir(ina) Secundinus Vesuccius : 154 D(ecimus) Vesuccium C_ler Vesucius : 155 P(ublius) Vesucius Soterichus Vibia : 84 Vibiae Muci `if(iae) Paterna_ ; 99 [Vi]\c[_, Va[l]enn(is) `(iliae), Pat(e)r[na]e ; 142A Vibia Mater[na] ; 142B Vcbia Materna Vibius : 66 Vibio T[---] ; 141 Q(uinto) Vibio Secundiano ; 141 Q(uintus) Vibius Quir(ina) Salin(iensis) Capito ; 252 Q(uintus) Vibius Exomni f(ilius) Ca‘to ; 328 C(aius) Vibius Vincentia : 253 Vincentia Matroˉ Vinicia : 115 Viniciae Tertiae Vinicius : 115 L(ucio) Vinicio Martino ; 120A L(ucius) ViniciË[Secun ?]^us ; 120A Vini[cius Sec]ondinus ; 120B Vinici Po[den]tis ; 142A Vinicio Ingenui filio Aulihi Vippia : 336 Vippia Clementilla ; 356 Terti[ Vippia Vippi f(ilia) Vippius : 334 L(ucius) Vippius Liaul ; 356 C(aio) Vippio Vippi f(ilio) Abero“ Volusius : 341 Q(uinti) Volusi Seueri 494 Index épigraphique général Noms incomplets [.]unnius : 340 [.]unnius Cognatus [---] : 202 [--- P]rimo Vol(tinia) [---]a : 245 [---]_ Secundi(nae) ; 376 [---][e Paternae* [---]+[ : 136 [---]+[e Paternae [---]atius : 32 [---]anco Seuero [---]elius : 267 [---]elius Ingeno[---] [---]erius : 129 [---]_rco Pat_r[no] [---]gius : 308 [---]gi Pat_[---] [---]inia : 345 [---]inia C(aii) `(ilia) Quar[ta] [---]is : 66 [---]is Sat[---] [---]lius : 267 [---]fius Cres]_+[---] [---]nius : 267 [---]nius Marcef[---] [.]orisius : 352 [.]orisius Mat(ernus) [---]s : 245 [---]m Pudens [---]us : 267 [---]us Quc[---] +[---] : 124 L(ucius) +[---] A[---] : 95 A[---] Fuscina Abru(?) : 339 Abru( ?) Paterna Q(uinti ?) f(ilia?) ; 339 Ab(r)u( ?) Ma( ?) ; 339 Abru(?) Pat(e)rn[ Al[---] : 287 M(arcus) Al[---] Al+[---] : 288 M Al+[---] Ar[---] : 97 C(aius) Al[---] At(?) : 8 Sextus At( ?) Nepotianus C[---] : 211 C[---]a Auina C[[---]um : 136 C[[---]um T[[l]us C++iu+a[---]alius : 35 S(extus) C++iu+a[---]alius De[---] : 309 T(itus) De[---] Do+[---] : 308 Q(uintus uel uinto) Do+[---] L[---] : 308 Q(uintus uel uinto) L[---] Ma[---] : 49 M(arcus) Ma[---] ; 49 C(aius) Ma[---] Postum[---] : 209 Postum[--- ---]nior S(?) : 257 C(aius uel aio) S( ?) Aper Sa[---] : 22 Sext(us) Sa[---] Ser[---] : 309 C(aius) Ser[---] T+[---] : 257 M(arcus uel arco) T+[---] Tili[---] : 257 M(arcus uel arco) Tilc[---] V[---]cius : 328 V[---]cius Ve[---] Va[---] : 309 Q(uintus) V[[---] Ve[---] : 309 P(ublius) Ve[---] Ver( ?) : 339 Ver( ?) Fr_qu_htianu(m) ; 339 Ver(?) Ursufu(m) Ver+[---] : 323 S(extus) Ver+[---] Vite[---] : 100 L(ucio) Vit_[---] Vitelf[---] Vo[---] : 328 C(aius) Vo[---] 2. Noms grecs, noms uniques, surnoms romains Abero : 356 C(aio) Vippio Vippi f(ilio) Abero“ Aemilius : 214B Aeg[il]io Aescinus : 5 M(arco) Ba_b(io) Aescino Afrodisia : 29 [F]lauia Afrodisia Agathemeris : 215 Albiccia Agathemeris Alexandra : 214A [Ale]xah^[ra] Albialus : 225 Dugiae Albiali f(iliae) Albucianus : 174 Matu[cis] [Ma]nsuet(o) et Albuci[ano] 495 Index épigraphique général Albucius : 142A Cremonio Albuci(i) fi(lio) Aulino ; 142B Cremonio Albucio Alpina : 14 Leuconiae Alpinae ; 338 Valeria Alpih[a] Alpinus : 335 [P(ublio)] Verduccio Alpino ; 341 M(arco) ˙cio Alpino Amaecus : 365 [Secu]hdi(i) Silua[nus] et Amaecus Amona : 15 AmonaÏ Retilis [f(iliae)] Antiochus : 333 Antiochi Antonius : 216 D(ecimi) Albicci Licini Antoni Liberalis Aper : 257 C(aius uel aio) S( ?) Aper Apolonius : 190 Apolonio Dionysio Atiliana : 12 Çis Atilian[ Auita : 2 Alliae Auitae ; 211 C[---]a Auina Auitianus : 54 M(arcus) Quartinium Auitiani fil(ius) Paternus Auitus : 2 L(ucio) Allio Auito ; 93 T(ito) Secundii Auito Auius : 206 Auius Aulinus : 88 Enius Aulinus ; 142A Cremonio Albuci(i) fi(lio) Aulino ; 142A Vinicio Ingenui filio Aulihi Aurelius : 191 T(ito) Aurelio Demencelonis f(ilio) Axius : 163 Axi(i) Banno : 361 L(ucius) Aemilius Banno Baro : 7 L(ucius) Vestonius Baro“s fil(ius) Quir(ina) Secundinus Bassilla : 227 Flauiae Bassillae Bibicula : 235 Maniae Bibiculae Butuna : 6 Butunae Kari f(iliae) Blaesia : 11 Campaniae Blaesiae NertoÊli fil(iae) Blaesius : 145 Blaesci Ncjonni `(ilio) Bonucius : 16 C(aius) Corsius Quir(ina) Bonucius Capito : 141 Q(uintus) Vibius Quir(ina) Salin(iensis) Capito ; 252 Q(uintus) Vibius Exomni f(ilius) Ca‘to Carmosyne : 69 Val_lia Carmo[s]sne Cassia : 2 Fl(auiae) Âleœ±i f§(iae) Cassiae Castus : 387 Aœo“us Castu[s]* Cato : 252 P(ublius) Caluisius Cato Catullina : 24 Quartin(i)a Catullina Catullinus : 24 T(ito) Quartin(i)o Catullino Celer : 154 D(ecimus) Vesuccium C_ler ; 225 L(ucius) Ventrius Celer Chryseros : 220 C(aio) Cau^io C(aii) `(ilio) Pol(lia) Chrsserosi Clemens : 83 C(aius) Fla(uius) Secundus Clementis fil(ius) Pap(iria) ; 90 Iulius Cfemens ; 225 Q(uinto) Ventrio Clemeœi ; 351 Gaio Clemeœis f(ilio) ; 351 Clemeœi Eraconis f(ilio) ; 351 Publio Clemeœis f(ilio) Clementilla : 222 Clementillae ; 336 Vippia Clementilla Clementinus : 11 L. Campanius Clementinus Cognatus : 340 [.]unnius Cognatus Cominus : 51 Comcnus Cornelia : 329 Cattunc[e M’(anii) f(iliae) Cornelia_ Craginus : 52 M(arci) Cenoueli Cragini Cremonius : 143 Flauimius Muci li[b(ertus)] Cremonius (lib.) Crispus : 362 Crispus Idzala Cupita : 251 Verduliae Cupitae Cupitus : 121A M(arco) Velocci Cujito ; 121A M(arcus) Velocius Cupitum ; 349 M(arco) Nemunio M(arci) `(ilio) Copcno Demencelo : 191 T(ito) Aurelio Demencelonis f(ilio) Demetrius : 157 Tib(erius) Cl(audius) Demetrium (proc.) Diogenes : 235 M(arcus) Nonius Diogenes ; 235 M(arci) Aurelii Diogenis Dionysius : 190 Apolonio Dionysio ; 331 Licinius Dionysius Docco : 206 Tertio Docconis f(ilio) 496 Index épigraphique général Domesticus : 226 P(ublio) Etereio M(arci) Eterei Do«stici f(ilio) Quirina Qu[adrato?] Domitianus : 162 C(aius) Arius Domitianus Domitius : 196 Dogcti(i) Dugia : 225 Dugiae Albiali f(iliae) Egeius : 15 Egeio Solici Ì Enigenus : 139 Secund[u]s Enigeni f(ilius) Enimanuus : 351 Vecncnia Enimanui f(ilia) Ephesus : 253 Ulpi(i) Ephesi Epicadus : 192 Epicado Scenu‚s f(ilio) Veloci Eraco : 351 Clemeœi Eraconis f(ilio) Eripone : 191 Eripone Eucarpia : 219 Cattiae Eucarpiv Eugenius : 90 Iulio Eug_nio Eutyches : 223 T(itus) Gal_l[ius] Eutych[es] Exomnia : 37 Exim“ae Exomnius : 37 [Exo]gnio[s] Exomnus : 37 Exomni ; 252 Q(uintus) Vibius Exomni f(ilius) Ca‘to Exoratus : 6 Exorato Fauentinus : 72 M(arcus) Cl(audius ?) Fauenti[nus] Fauor : 139 Fauori Secundi f(illio) ; 139 Velia F[oiris f(ilia) Faustus : 231 Ti(berio) Iulio Ti(berii) [I]ulii Fr(?) lib(erto) Fausto Felicissima : 244 Po[n]tia Felicissima (lib.) Felix : 70 M(arcus) Rufinius Feli[x] ; 193 Felicis Ferox : 152 Galerius Ferox* Firmus : 189 T(ito) Annio Firmo ; 230 Iuliae Firmi f(iliae) Ter‚v Flauianus : 2 L(ucio) Allio FlÉiano Frequentianus : 339 Ver( ?) Fr_qu_htianu(m) Frontinianus : 34 Valerio Frontiniano Frontinus : 115 L(ucius) Valerius Frontinus Fronto : 88 Aul(us) P(ublius) Enius, Frontonis fil(ius), Papiria, Lucilianus ; 96 L(ucio) Val(erio) Fronton(i) ; 98 M(arcus) Val(erius) Fronto ; 126 C(aio) Vaf_rio Frontoni ; 126 Vaf_r(i)a Frihtonis f(ilia) Telnofla ; 138A Sex(tus) Sulpicius Fronto Frontoni(s) f(ilius) ; 188 Cn(aeus) Fronto ; 194 Sex(tus) Iulius Montani f(ilius) Fronno Frontonilla : 88 Eniae Frontonillae Fuscina : 25 Iul(ia) Fuscina ; 28 Iulia Fuscina ; 89 Ennia Fuscina ; 95 A[---] Fuscina ; 353 Mettia Fuscina Fuscus : 50A Maturius Fuscus ; 50B P(ublius) M(aturius) F(uscus) ; 139 Fusco Secundi f(ilio) Gaius : 351 Gaio Clemeœis f(ilio) Gallus : 187A Gall(i) ; 187B Gall(i) ; 189 Galli ; 206 Galli ; 221 Claud(i) Galli ; 362 Cosconius Gallu[s] Gemina : 207 Gemina Geminianus : 94 Sabinium Geminianus Geminus : 207 Mahio Gegino Ingenoo Gratilla : 93 [Li]oia Granclla ; 121B Domitiae Gratillae Gratinianus : 94 C(aii) Secundi(i) Gratcni[ni Gratinus : 205 Gratini Helena : 239 Mottiae H_l_he Helenus : 164 Claud[ius] Helenu[s] Helias : 223 Domiti[_ H_liadi Hermione : 27 [Her]miones Honoratus : 80 Iul(io) Honorato (proc.) ; 93 T(itus) Secundius Hihoratus ; 175 Iuli(i) Honorati (proc.) ; 343 [--- H]inol[[to uel us ?] ; 406 [I]ulio [Honorato] (proc.) ; 407 Iulio Ho[nor]at[o] (proc.) ; 408 [Iulio H]ono[r]ato (proc.) ; 409 Iulio Honorato (proc.) ; 411A [Iul]i[o H]o[no]rato (proc.) ; 414 Iul(io) Honorato (proc.) Hospes : 193 Hospes Nef fi(lius) 497 Index épigraphique général Hyacinthus : 323 [H]s[]chn[hus] Ianuaria : 26 Helui[ Ianuaria (lib.) Ianuarius : 3 M(arco) Vessonio Ianuario ; 170 Aurelio Ianuario (proc.) Iasucten : 204 L(ucio) Seuero Iasucten(i) Idzala : 362 Crispus Idzala Ingenuus : 142A Vinicio Ingenui filio Aulihi ; 207 Mahio Gegino Ingenoo ; 323 [I]ngeh[uus] ; 387 Ahnihcus Ingenuus* Isurus : 36 Surini, Isuri [f(ilio)] Iucundilla : 92 Iucundilla Iucundus : 6 Iucundus Velagen(i) f(ilius) Iulianus : 43A Mari(i) Paternus et Iulianus Iullus : 252 Iulli Iustina : 234 Iustina Iustinianus : 5 [---] Baeb(ius) Ius<t>inianus Iustus : 6 Iusto ; 44 Primo, Iusti fil(io) Karus : 6 Bitunae, Kari f(iliae) Laetus : 11 (Campanio) Laeto Lais : 146 Lais Laurea : 184 Aebonca Laulea Laurus : 184 [---] [Q]uir(ina) Lauro Liberalis : 216 D(ecimi) Albicci Licini Antoni Liberalis Licinianus : 22 Val(erius) Licini[nus Licinus : 216 D(ecimi) Albicci Licini Antoni Liberalis ; 376 Âl(erius) Lic£os* Ligur : 87 [C(aio) ( ?) Demanio ( ?) Li]aulc ; 203 M(arci) Decimi Lia(uris) ; 334 L(ucius) Vippius Liaul Lius : 226 P(ublius) Etereius Lius Lucenius : 196 Lucenius Runani f(ilius) Lucillia : 238 Marcinia Lucillia Lucilianus : 88 Aul(us) P(ublius) Enius, Frontonis fil(ius), Papiria, Lucilianus Lucilla : 43A Mariae Materni fil(iae) Lucillae ; 53 M[a]lc[[e] Luc[i]l[lae] Lucius : 44 Lucius, Primi fil(ius) ; 51 Lucio ; 83 Domitia [L]uci(i) fil(ia) ÔateÒna Maecianus : 91 Maecia Maeciani fil(ia) Valeria Maelinus : 192 Maeli“ Maiorina : 120A Ma¨[rina] Mansuetus : 174 Matu[cis] [Ma]nsuet(o) et Albuci[ano] Marcella : 2 Ulattiae M(arci) fil(iae) Marcellae ; 213 Certia Marcella Marcellianus : 87 C(aius) D_g[an]ius MarcefÛianus Marcellinus : 25 M(arci) Matuconi Marcellini Marcia : 123 Maniliae M[lciae ; 336 Cominiae Marciae Marciana : 69 Valeria Marciana ; 253 Ulpi(i) Octauianus et Marcian(a)e Marcianus : 34 M(arcus) Ostorius Marcianus ; 86 Iulius Marcianus ; 123 M(arco) Ennio Malccano Marcina : 99 Glaecin° C(aii) f(ilia) Marccna Marcius : 151 Malcio* Marcus : 95 V[a]l[er]i(i) MÐðs _n S_cundus ; 336 Com(inii) Marcus et Ursulus Maria : 213 Aeliae Mariae Marianilla : 375 Marianilla* Mario : 197 Mario Sace f(ilius) Martialis : 229 M(arcus) Iulius Martia(l)is Martinus : 115 L(ucio) Vinicio Martino Masaurus : 200 Panes …sauri f(ilius) Masculus : 172 M(arco) Aurelio Masculo (proc.) Mateclanus : 22 M(arcus) Marinius Mateclanus Materna : 24 Lucill(i)ae Maternae ; 43A Iulia Materna ; 88 Valeria Materna ; Vibia Mater[na] ; 142B Vcbia Materna ; 152 Valeriae M(arci) f(iliae) Maternae* ; 207 Albici[ Materna ; 228 Albiccia Materna ; 237 Metilia Materna ; 249 Valeriae Maternae ; 249 Al\iccia Materna 498 Index épigraphique général Materninus : 250 Valerio Materni[no] Maternus : 24 T(ito) Quartin(i)o Materno ; 43A Mariae Materni fil(iae) Lucillae ; 43A Marius Matern(us) ; 43B MaternÁ ; 247 L(ucius) Verducc(ius) Maternus ; 352 [.]orisius Mat(ernus) Matrona : 253 Vincentia Matroˉ Matura : 236 Mantia Matura ; 259 [---] Matura Maturras : 252 Decius …turras Maximus : 25 M(arci) Matuconi Maximi ; 225 P(ublio) Ven{e}trio Maximo Medouus : 246 Selanio Medoui (filio) Mesio : 30 Mesio Messia : 6 Messiae Mogio : 198 C(aius) Marius C(aii) f(ilius) Mogio Montanus : 194 Sex(tus) Iulius Montani f(ilius) Fronno ; 326 Q(uintus) Enibou^ius Montanus ; 327 Q(uintus) Eniboudius Montanus Muciana : 82A Valeria [Muci][ha ; 82B [Val(eria)] Mociana Mucianus : 82A Vale(rio) M[u]ci[h(o) Mucius : 143 Flauimius Muci li[b(ertus)] Cremonius Mucus : 84 Vibiae Muci `if(iae) Paterna_ Mutumbal : 201 Quadratus Mutumbal(is) f(ilius) Myron : 239 M(arcus) Safi[ni]us Myroh Namicus : 6 Velageno N<a>mici f(ilio) Nel : 51 Œl ; 193 Nef Nemma : 126 [V]aleriae Nemmae Nepos : 113 Q(uintus) C(laudius) Nejos ; 211 T(ito) Decimio Titulliani :l(io) [Q]oir(ina) Nepoti Nepotianus : 8 Sextus At( ?) Nepotianus Nepotilla : 208 Aebutia Nepot[illa] ; 248 Secundin[i]a Nepotilla Nertoualus : 11 Campaniae Blaesiae NertoÊli fil(iae) Nicer : 149 Q(uintus) Coelius Nicel Niger : 68 Pub(licius) Niger* ; 194 Nigri Niponnius : 145 Blaesci Ncjonni `(ilio) Octauianus : 253 Ulpi(i) Octauianus et Marcian(a)e Onesiphorus : 92 Onesiphoro Optatus : 194 Sex(tus) Iulius Optatus Pacatus : 197 Pacati Pamphile : 85 Calpurnia Pamphile Pamphilus : 85 P(ublio) Aelio Pamj[hilo] Panes : 200 Panes …sauri f(ilius) Pardus : 238 Mettio Pardo Paterna : 14 Cominiae Paternae ; 26 Hefuiae Paternae ; 83 Domitia [L]uci(i) fil(ia) ÔateÒna ; 84 Vibiae Muci `if(iae) Paterna_ ; 98 Ilonia Paterna ; 99 [Vi]\c[_ Va[l]enn(is) `(iliae) Pat(e)r[na]e ; 113 Aemiliae Pat_l— ; 136 [---]+[e Paternae ; 224 Domitiae Paterni fil(iae) Paternae ; 228 Heluiae M(arci) [f(iliae)] Paternae ; 237 Matucciae Paternae ; 247 Spartac(iae) Paternae ; 249 Hefuiae Paternae ; 339 Abru( ?) Paterna Q(uinti ?) f(ilia?) ; 339 Abru(?) Pat(e)rn[ ; 354 Mocciae Paternae Q(uinti) Albi[cc](i) Pudentian[i] filiae ; 376 [---][e Paternae* Paternus : 3 M(arcus) Vessonius Paternus ; 43A Mari(i) Paternus et Iulianus ; 54 M(arcus) Quartinium Auitiani fil(ius) Paternus ; 58 M(arci) Cujiti(i) Pat_rni ; 69 Cassius Paternus ; 113 Q(uinti) C(laudii) Pat_l[ni] ; 127 L(ucio) Valerio P[n_lni ; 129 [---]_rco Pat_r[no] ; 160 C(aius) Cassius C(aii) f(ilius) Claudia Paternus ; 208 G(aii) Manti Paterni ; 210 P(ublio) Rannio Cla(udia) Paterno ; 217 M(arco) Baebio Paterhi f(ilio) Claod(ia) Vrso ; 224 Domitiae Paterni fil(iae) Paternae ; 308 [---]gi Pat_[---] ; 335 P(ublius) Ver(duccius) P(ublii) [f(ilius)] Patern(us) ; 337 Eminio Paterno ; 347 P(ublius) Enistalius P(ublii) f(ilius) Cl(audia) P[n_lhum Paula : 122 Dogcnc[ Paula ; 127 Domitia Paula Paulina : 217 Baebc[ Paulina Philometus : 283 [---] Philog[etus] Placidus : 331 Licinio Placido Polla : 329 Antestia G(aii) f(ilia) Polla 499 Index épigraphique général Posila : 351 Posila Postumus : 204 Post(umi) ; 345 [M(arcus) Va]lerius M(arci) f(ilius) [Pos]tumus Priamus : 218 Priamus (lib.) Prima : 37 Prig[ae] ; 341 Placidia Prima Primitiua : 244 Pontiae Primitiue Primus : 44 Primo Iusti fil(io) ; 202 [--- P]rimo Vol(tinia) Proclus : 188 C(aio) Albiccio Procfo Profuturus : 26 Heluius Prifuturus (lib.) Publius : 351 Publio Clemeœis f(ilio) Pudens : 120B Vinici Po[den]tis ; 245 [---]m Pudens ; 252 G(aius) Cassius P[u]dens ; 350 Q(uinto) Albiccio Pudenti ; 365 [.] Secundio [Pu]denti signo [.]annius Pudentianus : 350 Q(uintus) Albiccius Pudentianus ; 354 Mocciae Paternae Q(uinti) Albi[cc](i) Pudentian[i] filiae Quadratus : 123 M(arcus)Ennius Quadratus ; 124 [Qua]^rano ; 199 L(ucio) Nonio Quadrato ; 201 Quadratus Mutumbal(is) f(ilius) ; 226 P(ublio) Etereio M(arci) Eterei Do«stici f(ilio) Quirina Qu[adrato?] Quarta : 345 [---]inia C(aii) `(ilia) Quar[ta] . 351 Quarta Quartinus : 237 Matuccius Quartinus Quartus : 15 Claudius Quartus ; 30 Quarto Quinta : 351 Quiœa Quintina : 86 Maximia Quinncna Quintus : 203 Quinto Q(uinti) [f(ilio)] Repetinus : 348 Cla(udii) [R]epencnc Restitutus : 195 Ti(berii) Iu[lii] Rest(ituti) ( ?) Retilis : 15 AmonaÏ Retilis [f(iliae)] Rhodismianus : 227 Aurel(ius) Rhodismianus (aug. lib.) Romula : 227 Aurel(ia) Romula Rufinus : 9A Ahncus Ru`ihus, u(ir) _(gregius) ; 149 L(ucius) Coelius Rufinus Rufus : 199 Cafuenius Rufus Rusticus : 360 P(ublius) V[lio[s] C(aii) f(ilius) Vo[lt(inia)] Rusticus Rutanus : 196 Lucenius Runani f(ilius) Sabinilla : 86 Aurelie Sabinille ; 86 Corn[e][l]ces Sabinilles Sabinus : 174 Flauio Verini filio Qu[ir(ina)] [S]abino ; 205 Sex(to) Sulpicio Q(uinti) f(ilio) Sabino ; 230 P(ublius) Urgulanius Sabinus Sace : 197 Mario Sace f(ilius) Salluca : 236 Mantiae T(iti) fi(liae) Sallucae Scaeuaeus : 159 Vipus Scaeuaei f(ilius) Secundianus : 141 Q(uinto) Vibio Secundiano Secundina : 240 Oconiae Secundinv ; 245 [---]_ Secundi(nae) Secundinus : 7 L(ucius) Vestonius Baro“s fil(ius) Quir(ina) Secundinus ; 51 Secundinus ; 83 C(aii) Flaui(i) Se[cundi]n[i] ; 186A C(aii) Subri(i) Secundini ; 219 C(aius) Multelius Secundinus Secundus : 15 Claudius Secundus ; 83 C(aius) Fla(uius) Secundus Clementis fil(ius) Pap(iria) ; 95 V[a]l[er]i(i) MÐðs _n S_cundus ; 120A L(ucius) ViniciË[Secun ?]^us ; 139 Secund[u]s Enigeni f(ilius) Selanius : 246 Selanio Medoui (filio) Sequens : 22 G(aius) Beiuclus Sequens Serenus : 22 M(arcus) Messius Serenus Seruatus : 187A T(itus) Iuentius Seruatus Seuerianus : 186A C(aius) Subrius Seuerianus Seuerina : 121B Velocia Seuerina Seuerinus : 171 P(ublio) Aelio Seuerino (proc.) Seuerus : 1 M(arcus) Vesomn(ius) Seuer(us) ; 22 L(ucius) Macul(ius) Seuerus ; 25 M(arcus) Matuconius Seu<e>rus ; 32 [---]anco Seuero ; 33 Seuero ; 36 Seuero Sexti f(ilio) ; 59 Seueri ; 341 Q(uinti) Volusi Seueri Sextus : 6 Tertiae Sexti f(iliae) ; 11 (Campanio) Sexto ; 36 Seuero Sexti f(ilio) 500 Index épigraphique général Siluanus : 365 [Secu]hdi(i) Silua[nus] et Amaecus Siluinus : 338 [Pub]lio Valerio Siluc[no] Solicius : 15 Egeio Solici Ì Soterichus : 155 P(ublius) Vesucius Soterichus Statius : 15 Claudius Statius Sura : 44 Surae Surinus : 36 Surini Isuri [f(ilio)] Talus : 51 Talus Tertia : 6 Tertiae Sexti f(iliae) ; 115 Viniciae Tertiae ; 230 Iuliae Firmi f(iliae) Ter‚v Tertius : 6 Tertullae Terti f(illiae) ; 206 Tertio Docconis f(ilio) ; 341 L(ucio) Anicio Tertio Tertulla : 6 Tertullae Terti f(illiae) ; 125 Tertullae ; 126 Vaf_r(i)a Frihtonis f(ilia) Telnofla Titresus : 12 Titreso Titullianus : 211 T(ito) Decimio Titulliani :l(io) [Q]oir(ina) Nepoti Trofimus : 29 Iulii Tro`imo Tutus : 58 Tutus Ulato : 187B L(ucius) Abricius Vlato Ulatula : 114 Vlatufv Ursulus : 336 Com(inii) Marcus et Ursulus ; 339 Ver(?) Ursufu(m) Ursus : 217 M(arco) Baebio Paterhi f(ilio) Claod(ia) Vrso Valens : 99 [Vi]\c[_ Va[l]enn(is) `(iliae) Pat(e)r[na]e Valentina : 6 Valentinae Valentinus : 2 Fl(auiae) Âleœ±i f§(iae) Cassiae Valeria : 58 Moc]ca(e ?) Valeria(e ?) ; 91 Maecia Maeciani fil(ia) Valeria Valerianus : 84 L(ucius) Veludius Valerianus Valerina : 4 Ulattia Valerina Valius : 33 Âliu(s) Vectinia : 351 Vecncnia Enimanui f(ilia) Velabus : 114 [---] Vefabi f(ilius uel ilio uel ilii) Velaco : 195 Ti(berio) Iulio Velaconis fil(io) Cl(audia) Viaco Velagenus : 6 Velageno N<a>mici f(ilio) Velia : 139 Velia F[oiris f(ilia) Velox : 14 C(aius) Leuconius Quir(ina) Velox ; 127 L(ucius) Valelius Velor ; 329 G(aio) Ann_stio Velo− ; 348 L(ucius) Val(erius) Velox Vera : 7 Soliciae Verae ; 222 [---] Vera ; 222 Moccia Vera ; 241 Petroniae Verae Verana : 4 Alliae Veranae Veratius : 243 Q(uinti) Pompe© Verat© Verina : 353 Marcia Verina Verinus : 2 L(ucius) Allius Veri f(ilius) Pap(iria) Verinus ; 174 Flauio Verini filio Qu[ir(ina)] [S]abino ; 243 Q(uintus) Pompeius Verinus Verus : 2 L(ucius) Allius Veri f(ilius) Pap(iria) Verinus ; 11 (Campanio) Vero ; 241 Verus ; 329 L(ucio) Antestio Velo Vettius : 11 (Campanio) Vettio Viacus : 195 Ti(berio) Iulio Velaconis fil(io) Cl(audia) Viaco Victor : 22 G(aius) Val(erius) Victor ; 248 Valerius Victor Victoria : 251 Verdulia Victoria Victorina : 386 ulia Victorina* Vintinus : 36 Vintihus ; 82B Vihnini Vippius : 356 C(aio) Vippio Vippi f(ilio) Abero“; 356 Terti[ Vippia Vippi f(ilia) Vipus : 159 Vipus Scaeuaei f(ilius) Ulattia : 342 Ula[tti]ae Vomananus : 209 Mumi(i) Vomanani 501 Index épigraphique général Noms uniques et surnoms incomplets [---] : 337 Manulia C(aii) f(ilia) [---] [---]nior : 209 Postum[--- ---]nior [---]nus : 173 Q(uinto) Domitio Q(uinti) f(ilio) [---]n(o) [---]ratus : 81 [---]l[nos [---]ternus : 105 [---]ternus [---]tinus : 221 [Claudio ---]tino +u[---] : 116 L(ucius) Velabelius +o[---] Au[---] : 291 Val(erius) Ao[---] B++o[---] : 324 T(ito) Man(i)i B++O[---] C[---] : 23 Iul(ii) C[---] ; 188 Iul(ii) C[---] Candidi[---] : 248 G(aiae) Valeriae Candidi[---] Cresce+[---] : 267 [---]fius Cres]_+[---] Da[---] : 116 Velabelius D[[---] Exom[---] : 37 Erig[nianio ?] Fr( ?) : 231 Ti(berii) [I]ulii Fr(?) Ingenu[---] : 267 [---]elius Ingeno[---] L[---] : 22 T(itus) Veranius L[---] Ma( ?) : 339 Ab(r)u( ?) Ma( ?) Marcel[---] : 267 [---]nius Marcef[---] Maru[---] : 31 M(arcus) S[e]tosi[u]s Maru[---] Neptu[---] : 328 Cl(audius) Nepnu[---] Nc++nim : 349 M(arcus) N_gunius NI++NIS Qui[---] : 267 [---]us Quc[---] Sat[---] : 66 [---]is Sat[---] Se[---] : 259 Septimia S_[---] Secun(?) : 342 Cr[e]m[o]n{e}ius Secun( ?) Seueri[---] : 108 Seueri[---] T[---] : 66 Vibio T[---] Ve[---] : 328 V[---]cius Ve[---] Vitell[---] : 100 L(ucio) Vit_[---] Vitelf[---] 3. Signa [.]annius : 365 [.] Secundio [Pu]denti signo [.]annius 4. Onomastica incerta [---]ellin[---] : 283 [---]_llih[---] [---]lius : 267 [---]fius Cres]_+[---] ; 283 [---]fcus [---]tus : 27 [---]tus An( ?) : 257 An(?) Ennia : 135 Ennia [---] Ennius : 257 Enni[us uel o] Rausius : 355 Rausi Rufinus : 364 Rufinus Ted( ?) : 257 Ted(?) Tota+[---] : 232 Tin[+[---] 5. Tribus romaines Camilia : 218 Cam(ilia) Claudia : 160 Claudia ; 195 Cl(audia) ; 210 Cla(udia) ; 217 Claod(ia) ; 347 Cl(audia) 502 Index épigraphique général Papiria : 2 Pap(iria) ; 83 Pap(iria) ; 88 Papiria Pollia : 220 Pol(lia) Quirina : 7 Quir(ina) ; 14 Quir(ina) ; 16 Quir(ina) ; 141 Quir(ina) ; 174 Qu[ir(ina)] ; 184 [Q]uir(ina) ; 211 [Q]oir(ina) ; 226 Quirina Voltinia : 202 Vol(tinia) ; 360 P(ublius) V[lio[s] C(aii) f(ilius) Vo[lt(inia)] Rusticus Vie sacrée et religieuse 1. Dieux, déesses [.]oreuaius : 327 deo [.]ileuaio Abinius : 326 deo Abihio Centondis : 154 Centondi deus : 8 deo ; 54 deo ; 55 deo ; 117 d(eo) ; 162 d(eo) Dei Magni : 158 [numinib(usque)] deorum m[agnorum] Dii et deaeque immortales : 157 cenerisq(ue) diis deabusq(ue) immort(alibus) D(i) M(anes) placé en début de texte : 7 ; 13 ; 23 ; 24 ; 25 ; 27 ; 44 ; 58 ; 64 ; 91 ; 92 ; 93 ; 94 ; 96 ; 103 ; 104 ; 113 ; 123 ; 136 ; 147 ; 152* ; 208 ; 209 ; 210 ; 214B ; 223 ; 232 ; 235 ; 240 ; 243 ; 250 ; 251 ; 253 ; 263 ; 264 ; 265 ; 331 ; 339 ; 349 ; 355 ; 365 ; 376* D(i) M(anes) placé en fin de texte : 11 ; 14 ; 342 D(i) M(anes) S(acrum) : 66 [D(is)] M(anibus) S(acrum) Egomo : 332 Egomoni Cuntino Genius municipii : 155 In honoreg G(enii) m(unicipii) cultor[u]g Hercules : 156 Herculi Iupiter : 157 Iouc O(ptimo) M(aximo) Mars : 54 deo Marti Veracinii ; 55 deo Marti Leusdrino ; 70 Marti Viœio ; 334 Marti Cemenelo Mater : 69 Idaea_ Matrc ; 137 Terrae M[atri ?] ; 146 Id[aeae Matri ?] Matres : 158 [Matrib]us Vedia[ntiabus] ; 348 numinibus Matrum Vedian„iarum Matronae : 347 Matronis Vediantiabus Mercurius : 8 deo Mercurio Finitimo ; 149 Mercurio ; 159 Mercuri(o) ; 160 Mercuri(i) Némésis : 85 collÏgÚ(m) iuuehu[m] NemesiorÁ Siluanus : 161 Siluano ; 162 d(eo) Sil(uano) s(acrum) Summanus : 357 [F]olgol [S]omma“ Victoria : 1 Victoria[e] ; 16 Vicnoliae 2. Épiclèses divines Cemenelus : 334 Marti Cemenelo Cuntinus : 332 Egomoni Cuntino Finitimus : 8 deo Mercurio Finitimo Fulgur : 357 [F]olgol [S]omma“ Idaea : 69 Idaea_ Matrc ; 146 Id[aeae Matri ?] Leusdrinus : 55 deo Marti Leusdrino Maximus : 157 Iouc O(ptimo) M(aximo) Numen : 158 [numinib(usque)] deorum m[agnorum] ; 348 numinibus Matrum Vedian„iarum Optimus : 157 Iouc O(ptimo) M(aximo) Sacer : 66 [D(is)] M(anibus) S(acrum) ; 162 d(eo) Sil(uano) s(acrum) Vediantiae : 158 [Matrib]us Vedia[ntiabus] ; 347 Matronis Vediantiabus ; 348 Numinibus Matrum Vedian„iarum Veracinius : 54 deo Marti Veracinii Vintius : 70 Marti Viœio 503 Index épigraphique général 3. Sacerdoces et confréries des cultes païens collegium iuuenum Nemesiorum : 85 collÏgÚ(m) iuuehu[m] NemesiorÁ cultores Genii municipii : 155 in honoreg G(enii) m(unicipii) cultor[u]g flamen : 88 flamen flamen ciuitatis : 22 flamen ciuit(atis) ; 208 [fl]a[mi]nis [c]iuit[at]i[s] ; 210 fl(amini) ciui(tatis) Cemenel(ensium) ; 349 flam(ini) ]iuit(atis) flamen prouinciae Alpium maritimarum : 2 flam(en) Aug(usti) prou±c(iae) Alp(ium) mar(itimarum) ; 82A `lam(ini) _n jatrono jrou(inciae) Afj(ium) g[rit(imarum) ; 174 flamini prouin[c(iae)] Alpium maritimarum ; 186A flaminis et patroni prouinciae flamonium : 43B ob honores IIuirat(us) et flamo“(i) bene gestos sacerdos : 69 sacerdos ; 82A sacerd(oti) Viht(iensi) ; 83 [sacer]doti(s) ; 207 macer(doti) ; 211 [s]acerd(oti) ; 365 [sace]rdoti sacerdotalis : 83 sacerdot(alis) II ; 142B sacerdotali sacerdotium : 84 mag(istratu) et sacerdotio functus IIIIII uir augustales : 70 7uir ; 173 IIIIIIuiris ; 223 IIIIIIuir Aug(ustalis) ; 317 seuir(is) Aug(ustalibus) u[rb]anis 4. Particularités religieuses celebro : 69 tauripolium suo so[mp]nu celebraueloÓn dedico : 160 donum d(edit) d(edicauit) ; 175 dedicauerunt sub cura donum : 160 donum d(edit) d(edicauit) imperium : 165 imp_lci meritum : 1 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 8 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 16 u(otum) s(oluit) l(aetus) l(ibens) m(erito) ; 54 libens mer[i]ti ex uoto ; 70 ex uoto m(?) ; 117 [u(otum)] s(oluit) l(ibentes) [m(erito)] ; 149 l(ibentes) m(eritis) ; 154 u(otum) s(oluit) ; 155 u(otum) s(oluit) ; 159 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 162 u(otum ?) u(ouit) ; 162 uotum libens soluit ; 163 uotu(m) solueruœ ; 326 l(ibens) m(erito) ; 327 l(ibens) m(erito) ; 334 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 347 l(ibens) m(erito) pyxis : 164 puxidem [ebo]ream d[edit] soluo : 1 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 8 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 16 u(otum) s(oluit) l(aetus) l(ibens) m(erito) ; 70 ex uoto m(oluit) ; 117 [u(otum)] s(oluit) l(ibentes) [m(erito)] ; 154 u(otum) s(oluit) ; 155 u(otum) s(oluit) ; 159 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 162 uotum libens soluit ; 163 uotu(m) solueruœ ; 334 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) tauripolium : 69 tauripolium suo so[mp]nu celebraueloÓn uotum : 1 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 8 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 16 u(otum) s(oluit) l(aetus) l(ibens) m(erito) ; 54 libens mer[i]ti ex uoto ; 70 ex uoto m(oluit) ; 117 [u(otum)] s(oluit) l(ibentes) [m(erito)] ; 154 u(otum) s(oluit) ; 155 u(otum) s(oluit) ; 159 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 162 u(otum ?) u(ouit) ; 162 uotum libens soluit ; 163 uotu(m) solueruœ ; 334 u(otum) s(oluit) l(ibens) m(erito) ; 348 uot(um) lib(ens) lau(te?) reddit uoueo : 149 quot pater uouerat Noms géographiques 1. Noms ethniques, origo Acitauonis : 358 Acitauones Albensis : 218 Alb(ensi) Almaticensis : 156 lapidari(i) Alman(t)icenses Ambisontis : 358 Ambisontes Berit( ?) : 55 pag(ani) Beritini 504 Index épigraphique général Bodionticus / Brodiontus : 191 Bodion[t]i(c)o ; 196 Bodi(onticus) ; 22 m(unicipii) A( ?) A(?) D(iniensium) B(odionticorum) ; 358 Brodionti Breunus : 358 Breuni Brigianus : 358 Brigiani Brigantiensis : 38 [or]d[o Brig(antiensium)?] ; 39 ord(o) Brig(antiensium) ; 40 ord(o) Breg(antiensium) ; 41 ordo Brig(antiensium) ; 42 ordo Brig(antiensium) ; 43B Brig(antienses) Brixentis : 358 Brixentes Caluconis : 358 Calucones Camunnus : 358 Camunni Catenatis : 358 Vindelicorum gentes quattuor Cosuanetes Rucinates Licates Catenates Caturix : 358 Caturiges Caturigomagensis : 9B ciuit(as) Catur(igomagensium) ; 10 ordo Cat[ur(igomagensium)] Cemenelensis : 70 incola Cemenef(ensis) ; 164 Cemen[el(ensis)] ; 170 ordo Cemenel(ensium) ; 171 ordo Cemen(elensium) ; 173 ciuitas Cemene[l(ensium)] ; 184 decurioni Cemenelensium ; 210 fl(amini) ciui(tatis) Cemenel(ensium) ; 211 pat[r]onus III colleg(iorum) splehdidiss(imae) ciuit[n(is) Ceme–l(ensium) ; 305 Cemen[---] ; 347 Cemenelensis Cosuanetis : 358 Vindelicorum gentes quattuor Cosuanetes Rucinates Licates Catenates Cun(tinensis ?) : 332 uic(us) Cun(tinensium ?) Dalmata : 192 Dalmat(ae) ; 200 Dalmata Dareus : 197 geh(te) Dareus Diniensis : 22 m(unicipii) A( ?) A(?) D(iniensium) B(odionticorum) Ectinus : 358 Ectini Edenatis : 358 Edenates Eguius : 358 Egui(i) Foroiuliensis : 174 ,uiro [For]oiuliensi Focunatis : 358 Focunates Gallita : 358 Gallitae Genaunis : 358 Genaunes gentes alpinae : 358 gentes Alpinae omnes quae a mari supero ad inferum pertinebant sub imperium P(opuli) R(omani) sunt redactae ; 358 gentes alpinae deuictae Isarcus : 358 Isarci Lepontus : 358 Leponti Licatis : 358 Vindelicorum gentes quattuor Cosuanetes Rucinates Licates Catenates Marsus : 343 curat(ori uel or)] R(ei) P(ublicae) Mar(sorum) Massilinensis : 80 Massilih[ensium] Medullus : 358 Medulli Nantuatis : 358 Nantuates Nemalonus : 358 Nemaloni Nemeturus : 358 Nemeturi Nerusus : 358 Nerusi Nicomedia : 157 dom(o) Nicomed(ia) Oratellus : 358 Oratelli Roma : 227 dom(o) Roma Romanus : 358 Senatus Populusque Romanus ; 358 sub imperium P(opuli) R(omani) Rucinatis : 358 Vindelicorum gentes quattuor Cosuanetes Rucinates Licates Catenates Ruguscus : 358 Rugusci Salassus : 358 Salassi Saliniensis : 25 ciuit(atis) Salin(iensium) ; 31 [ci]uit(atis) [Salinien]sis ; 70 Sal(iniensis) ; 141 Salin(iensis)174 ,uiro [Sa]lin(iensium) ciuitatis suae ; 174 tabernar© Saliniense[s] Sedunus : 358 Seduni Sogiontius : 358 Sogiontii Suanetis : 358 Suanetes Suetrus : 358 Suetri Turus : 358 Turi Triulattus : 358 Triulatti 505 Index épigraphique général Trumpilinus : 358 Trumpilini Vennonetis : 358 Vennonetes Venostis : 358 Venostes Vberus : 358 Viberi Vcennus : 358 Vcenni Veaminus : 358 Veamini Velaunus : 358 Velauni Veragrus : 358 Veragri Vergunnus : 358 Vergunni Vesubianus : 358 (V)esubiani Viennensis : 360 V[i]annensis Vindelicus : 358 Vindelicorum gentes quattuor Cosuanetes Rucinates Licates Catenates Vintiensis : 72 [ordo Vintien]sis ; 75 ciuitas Vint(iensium) ; 76 ciuit(as) Vint(iensium) ; 77 [ciui]tas [Vinti]ensiu[m] ; 78 ordo Vintiensiom ; 80 [Vintien]sium ; 82A sacerd(oti) Viht(iensi) ; 84 dec(urio) Vint(iensium) ; 120A ^_](urioni uel -is) Vc[nt(iensium)] ; 132 Vinn(iensis) ; 142B decul(ioni) Vint(iensium) 2. Noms de provinces et de régions Alpes maritimae : 2 flam(en)Aug(usti) prou±c(iae) Alp(ium) mar(itimarum) ; 9A proc(urator) _n praem(es) Alpium maritimar(um) ; 9B p[ro]cur(atore) [p]ro[u(inciae)] Al[pium maritimar(um)] ; 82A `lam(ini) _n jatrono jrou(inciae) Afj(ium) g[rit(imarum) ; 167 pr[ouincia Alp(ium)] marit(imarum) ; 168 [Pr]ou(incia) Alp(ium) marit(imarum) ; 174 flamini prouin[c(iae)] Alpium maritimarum ; 182 Afj(ium) gÐ(itimarum) ; 227 comm(entariensis) Alp(ium) Map(i)t(imarum) Liguria : 343 [iuri]^(ico uel icus) Liguri(ae) [---] Pannunia : 114 P[nnunia 3. Noms de villes, de vici, de pagi et toponymes divers [---]lauarat[---] : 117 [---]rigoma[---] : 47 Brectenus : 88 dec(urio) Brectenus Cemenelum : 53 [Cemen]elo ciuita[te] ; 175 emeriti consistentes Cemenelo Chora inferior : 157 episcepseos chorae inferioris Licirrum : 237 ex pago Licirro, uico Nauelis Nauelis : 237 ex pago Licirro, uico Nauelis Trebia : 392 a flumine Trebbia ; 393 flum[in]e T[rebia] ; 396 a flumine Trebia 4. Nom de voie Via Iulia Augusta : 392 uiam Iuliam Aug(ustam) ; 393 uiam Iuliam A[ug(ustam)] ; 396 [uia]m Iuliam Aug(ustam) Empereurs et leur famille 1. Empereurs romains Auguste (27 avant - 14 après) Imp(eratori) Caes(ari) Aug(usto) diu[i f(ilio) ---]* : 67 Imperatori Caesari diui filio Augusto : 358 Imp(erator) Caem(ar) Aug(ustus) : 388 Imp(erator) Ca[es]ar Au[g]ustum : 390 [Im]p(erator) Caes[ar] [Au]gustus : 391 Imp(erator) Ca[esar] Augustus : 395 506 Index épigraphique général Claude (41 - 54) Ti\(erio) Claud(io) [Caes(ari) Aug(usto) Germanico ---] : 71 Nerva (96 - 98) [d]iuo N[eruae] : 72 Hadrien (117-138) [ab im]p(eratore) Hadriah[o] : 185 Imp(erator) Caesar diui Traiani Parthici f(ilius) diui Neruae n(epos) Traianus Hadrianus Aug(ustus) : 392 Imp(erator) Caesar diu[i] Traiani Parth[ici f(ilius)] diui Neruae n(epos) Tr[aia]nus Hadrianus [Aug(ustus)] : 393 [Imp(erator) Caesar diui Traiani Parthici f(ilius)] d[iui Neruae n(epos) Tra]ianus Hadrianus [Aug(ustus)] : 396 Antonin le Pieux (138 - 161) [Imp(eratori) Caes(ari) --- T(ito)] A_fci H[^l[iano A]htonino Augusn(o) jci : 73 Commode (176-192) [Imp(eratori)] Caesal[i L(ucio) Aelio Aurelio Commodo Aug(usto)] : 166 Septime Sévère (193 - 211) [Imp(eratori) Caes(ari) L(ucio) Septimio] Seuero pio felici Aug(usto) : 38 [Imp(eratori) C]aesar(i), [diui M(arci) A]nto[nini Pii Germ(anici) Sa]rm(atici) fil(io), diui C[ommodi fratri], diui An[tonini Pii nep(oti), diui Ha]driani [pronep(oti), diui Trai]ani Parth[ici abnep(oti), diui Neruae ad]nepoti, [L(ucio) Septimio Seue]ro, p[io, Pertinaci, A]ug(usto) : 167 Caracalla (198-217) [Imp(eratori) Ca]esar[i], L(ucii) S[eptimi Seueri Pii Perti]na[c(i) Aug(usti)], Al[[bici, Adiabenici, Parthici Ma]xim[i] fcl(io), diu[i M(arci) A]ntonini Pii, Ger[ma(nici), Sarm(atici), nep(oti)], diu[i Antoni]hi Pii pl[on]ep(oti), diui Hadriani abn[ep(oti), di]ui Traiani Parthi]c _[t di]ui Nerua[e] adnep[ot(i), M(arco) Aureli]o Antonino Aug(usto) : 168 [Im]p(erator) Antoninus pcus felix Aug(ustus) : 389 Imp(erator) Antoninus pius felix Aug(ustus) : 394 [Imp(erator) An]toninus pius felix Aug(ustus) : 397 [Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelius Antoninus Aug(ustus) p(ius) f(elix)] : 406 Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurel(ius) Antoninus Aug{g}(ustus) piu[s] f(elix) : 407 [Imp(erator) Ca]es(ar) M(arcus) Aurel(ius) [Antoni]n[us] Aug(ustus) [p(ius) f(elix)] : 408 [Imp(erator) Caes(ar) M(arcus)] Aurel(ius) [Antoninus] Aug{g}(ustus) [p(ius) f(elix)] : 409 Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelios [A]ntoninus p(ius) f(elix) Aug(ustus) : 411A Imj(erator) Caes(ar) M(arcus) Aurelio[s] Anto[ni]nus p(ius) `elix Aug(ustus) : 414 Elagabal (220 - 222) Igj(eratori) Caem(ari) [d]iui Antonini `il(io), diui Seuer[i] nepoti, [M(arco)] Aurel(io) Anti[n]ino pio fel(ici) [A]og(usto) : 74 Maximin le Thrace (235-238) Igp(erator) Cvs(ar) C(aius) [Iu]lius V_lom Maximihom pius felix inuictus Ao[g(ustus)] : 402 Imp(erator) Caes(ar) C(aius) Iulius Verus Maximinus pius felix inuictus Aug(ustus) : 404 Gordien III (238 - 244) Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Antonio Ærdiano pio fel(ici) Aug(usto) : 75 Philippe Ier (244 - 249) Imp(erator) Caes(ar) M(arcus) Iul(ius) Pf(i)lip[p]us (!) p(ius) f(elix) Aug(ustus) : 410A 507 Index épigraphique général Trajan Dèce (249 - 251) Imp(eratori) Caes(ari) C(aio) Messio Quinto Traiano Decio pio fel(ici) inuicto Aug(usto) : 76 Claude II (268 - 270) Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur(elio) Claudio p(io) f(elici) inuic(to) Aug(usto) : 39 Aurelien (270 - 275) Imp(eratori) Cae(sari) L(ucio) Domitio Aureliano p(io) f(elici) inuic[t](o) Aug(usto) : 40 Probus (276-282) Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur_l(io) Probo pc[o] `elici inuicno Aua(usto) : 401A Imp(eratori) Caes(ari) M(arco) Aur(elio) Probo p(io) f(elici) inu(icto) Aug(usto) : 412 Constance Chlore (293-306) Imp(eratori) Caes(ari) Ffa(uio) Val(erio) Constannio : 401B [Fl(auio)] Val(erio) C[o]h[st]anti[o] : 411B [Flaui]o Valerio [Constantio] : 413 [F]l(auio) Val(erio) Constantio : 415 Galère (293-311) Imp(eratori) Caes(ari) Gal(erio) Val(erio) Maximiano : 401B Gal(erio) Val(erio) Maximiano [p(io) f(elici)] inu(icto) semper Aug(usto) : 403 Galerio Val(erio) Ma[x]imi[[no] : 411B [Galer]io Vale[rio Maximiano] : 413 Galerio Val(erio) Maximiano : 415 Maximin Daia (305-313) Fla(uio) Val(erio) ˛_oˇ et Gale(rio) Val(erio) Maximino nobb(ilissimis) caess(aribus) : 401B Gal(erio) V[al(erio)] Maximino nob(ilissimo) Caes(ari) [p(io)] f(elici) i[nu(icto) Aug(usto)] : 403 Sévère (305-307) Fla(uio) Val(erio) ˛_oˇ et Gale(rio) Val(erio) Maximino nobb(ilissimis) caess(aribus) : 401B Constantin (307-337) Imp(eratori) Caes(ari) Flauio Valerio Constantino Au[g(usto) diu]i Constan[t]i pii Augusti filio [et M(arci) Aur(elii) Val(erii) Maximiani Aug(usti) nepoti] : 398* Imp(eratori) Caes(ari) Fl(auio) [Val(erio)] Constantino Aug(usto) [diui Constanti Aug(usti)] p(ii filio) et [M(arci) Aur(elii) Val(erii) Maximiani Aug(usti) nepoti] : 399* [Imp(eratori) Caes(ari) Fl(auio) Val(erio) Constantino Aug(usto), M(arci) Aur(elii) Val(erii) Maximiani Aug(usti) nep]oti, diui Constanti Aug(usti) pii [filio] : 400 Licinius le Jeune (317-324) [Val]erio [Licinia]no Licini[o] Iun[i]ori : 410B Crispus (317-326) [Fl]au[io Iulio Crisp]o : 410B Constantin II (317-340) Flauio Claudio Con[s]tant[i]no Iunio[ri] : 410B Imperatores ignoti [d]iuc [---] : 183 Imp(eratori) Caes(ari) [---] : 79 [Imp(eratori) ---] [C]aesari Augusto : 359 Imp(eratore) M(arco) Aur(elio) A[nto]n[i]no Aug(usto) : 326 508 Index épigraphique général Imp(eratore) M(arco) Au[r]el(io) Anto“no Ü[g(usto)] : 327 [Imp(eratori) ---] pio `_fc]c inuicto Augusto : 9 [Imp(eratori) --- pio] f(elici) inuic(to) Aug(usto : 9 Imp(eratori) --- p(io) f(elici) inuict(o) [Aug(usto) ---] : 10 2. Famille impériale 2.1. Claude Antonia Minor [Antonia Augusta] M(arci) f(ilia) Claudi [Neronis Drusi Germanici ---] : 169 2.2. Philippe Ier Otacilia [Marciae Otaciliae Seuerae A]ug(ustae) co[niug(i) d(omini)] n(ostri) M(arci) Iul[i Philip]pi Au[g(usti)] : 77 Philippe le Jeune M(arcus) Iul(ius) Pf(i)lippus (!) nobilissimus Caes(ar) : 410A 2.3. Gallien Salonina Corneliae Saloninae sanctissim(ae) Aug(ustae) coniug(i) Gallieni iunioris Aug(usti) n(ostri) : 170 Valérien le Jeune P(ublio) Cornelio Licinio Valeriano, nobilissimo Caes(ari), principi iuuentutis, nepoti et filio dd(ominorum) nn(ostrorum) Valeriani et Gall[i]eni Augg(ustorum) : 78 Salonin D(omino) n(ostro) P(ublio) Licinio Cornelio Salonino Valeriano nobilissimo Caesari : 41 3. Épithètes impériales Adiabenicus : 38 Adiabenico ; 167 A[diaben(ico)] Arabicus : 38 Ar[abico] ; 167 Arabico ; 168 Al[[bici] Britannicus : 166 Britann(ico) ; 406 [Britanic(us) m(aximus)] ; 407 Britan(n)ic(us) m(aximus) ; 408 B[ritanni]c(us) m(aximus) ; 409 [Britannic(us) m(aximus)] ; 411A [B]lit[n(n)ic(us) m(aximus) ; 414 Bl[i]tannic(us) m(aximus) felix : 9A felici ; 9B f(elici) ; 10 f(elici) ; 38 felici ; 39 f(elici) ; 40 f(elici) ; 76 fel(ici) ; 389 felix ; 394 felix ; 397 felix ; 401A°`elici ; 401B f`(elicibus) ; 402 felix ; 403 [f(elici)] ; 403 f(elici) i[nu(icto)] ; 404 felix ; 406 f(elix) ; 407 f(elix) ; 408 [f(elix)] ; 409 [f(elix)] ; 410A f(elix) ; 411°f(elix) ; 412 f(elici) ; 414 `elix fortissimus : 9A super omnes fortissimo Germanicus : 168 Ger[ma(nici)] inuictus : 9A inuicto ; 9B inuic(to) ; 10 inuic(to) ; 39 inuic(to) ; 40 inuic[t](o) ; 76 inuicto ; 401°inuicno ; 401B inuictis ; 402 inuictus ; 403 inu(icto) ; 403 i[nu(icto)] ; 404 inuictus ; 412 inu(icto) Parthicus : 167 Parth[ici] ; 168 [Parthici ma]xim[i] ; 168 Parthi]c ; 392 Parthici ; 393 Parth[ici] ; 406 [Parthic(us) m(aximus)] ; 407 Parthic(us) m(aximus) ; 408 [Parthic(us) m(aximus)] ; 409 [Parthic(us) m(aximus)] ; 411A {p}Pa[rth][i]c(us) g(aximus) ; 414 P[[rthic(us) m(aximus)] pius : 9A pio ; 9B [pio] ; 10 [p(io)] ; 38 pio ; 39 p(io) ; 40 p(io) ; 73 jci ; 76 pio ; 167 p[io] ; 389 pcus ; 394 pius ; 397 pius ; 398 pii ; 399 p(ii) ; 400 pii ; 401A pc[o] ; 401B pj(iis) ; 402 pius ; 403 [p(io)] ; 403 [p(io)] ; 404 pius ; 406 p(ius) ; 407 piu[s] ; 408 [p(ius)] ; 409 [p(ius)] ; 410° p(ius) ; 411° p(ius) ; 412 p(io) ; 414 p(ius) 509 Index épigraphique général prouidentissimus : 9A prouidentissimo retro Principum Sarmaticus : 167 [Sa]rm(atici) 4. Particularités concernant les empereurs et leur famille Augustus : 175 numinib(us) Aug(ustis) ; 182 Auga[---] ; 227 Aug(usti) lib(ertus) ; 403 semper Aug(usto) auspicium : 358 quod eius ductu auspiciisque Caesar : 41 nobilissimo Caesari ; 78 nobilissimo Caes(ari) ; 178 [Ca]_m[ar uel -ari ?] ; 401B nobb(ilissimis) caess(aribus) ; 403 nob(ilissimo) Caes(ari) ; 410A nobilissimus Caes(ar) ; 410B c(aesaribus) ; 410B no[bil(issimis)] C[a]esaribus ; 411B no\if[iss(imis)] [C]ae[sa]r(ibus) [no]s[tris] ; 413 nob(ilissimis) Ca]esar(ibus) nos(tris) ; 415 nn(o)bb(ilissimis) Caess(aribus) Caesaris praedia : 185 [misso ab im]p(eratore) Hadriah[o ad Caes][r(is) pr(aedia) diuid_[nda et com]jlobah^[[---] Dominus : 41 d(omino) n(ostro) ; 77 [d(omini)] n(ostri) ; 78 dd(ominorum) nn(ostrorum) ; 326 ordinatus _x eq(uite) Rom(ano) ab domino ; 327 ordinatus ex eq(uite) Rom(ano) ab domino ; 403 d(ominis) n(ostris) ; 410B DD[D(ominis)] NNN(ostris) ; 411B DD(ominis) NN(ostris) ; 413 D[D(ominis)] N[N(ostris)] ; 415 [DD(ominis) NN(ostris)] domus : 175 in honorem domus diuinae ; 326 p(ro) s(alute) d(omus) d(iuinae) ; 327 p(ro) s(alute) d(omus) d(iuinae) maiestas : 9A deuotus numini maiestatiq(ue) eius ; 9B d(euota) n(umini) [m(aiestatique)] e(ius) ; 75 deuota numini maiestatique eius ; Mater : 77 [matri C]aes(aris) n(ostri) [et cas]tror[um] Numen : 9A deuotus numini maiestatiq(ue) eius ; 9B d(euota) n(umini) [m(aiestatique)] e(ius) ; 75 deuota numini maiestatique eius ; 175 numinib(us) Aug(ustis) princeps : 9A prouidentissimo retro Principum ; 78 principi iuuentutis Restitutor : 9A restitutori orbis salus : 326 p(ro) s(alute) d(omus) d(iuinae) ; 327 p(ro) s(alute) d(omus) d(iuinae) Pouvoirs publics et administration romaine 1. Dates consulaires a. 181 : 174 [I]mp(eratore) Commodo ' et An[tistio] B[u]rro co(n)[s(ulibus)] 20 février 187 : 22 G(aio) Bruttio Crispino L(ucio) Ruscio Aeliano co(n)s(ulibus), X k(alendas) Mart(ialis) 2. Fonctions et dignités supérieures egregius : 9A u(ir) e(gregius) ; 157 u(ir) e(gregius) ; 170 u(iro) e(gregio) ; 171 u(iro) e(gregio) ; 172 u(iro) e(gregio) episcepseos chorae inferioris : 157 proc(urator) Augg * item + episcepseos chorae inferioris equus : 184 equo pub(lico) ; 326 ordinatus _x eq(uite) Rom(ano) ab domino ; 327 ordinatus ex eq(uite) Rom(ano) ab domino iuridicus : 343 [iuri]^(ico uel icus) Liguri(ae) [---] missus ab imperatore : 185 [misso ab im]p(eratore) Hadriah[o ad Caes][r(is) pr(aedia) diuid_[nda et com]jlobah^[[---] praeses Alpium maritimarum : 9A proc(urator) _n praem(es) Alpium maritimar(um) ; 80 proc(uratore) Aug(usti) ex p(rimi) p(ilo) praesid(e) Alp(ium) maritig[rÁ ; 171 praesidi optimo proconsul : 181 [p]roco(n)[s(ul) uel (uli)] procurator : 81 proc(urator) Aug(usti) procurator Alpium maritimarum : 9B p[ro]cur(atore) [p]ro[u(inciae)] Al[pium maritimar(um)] ; 510 Index épigraphique général 9°proc(urator) _n praem(es) Alpium maritimar(um) ; 80 proc(uratore) Aug(usti) ex p(rimi) p(ilo) praesid(e) Alp(ium) maritig[rÁ ; 157 proc(urator) Augg * item + episcepseos chorae inferioris ; 175 proc(uratoris) Aug(usti) ex p(rimo) p(ilo) ; 406 j(rocuratore) Aug(usti) ex pr[i]mijil(o) ; 407 p(rocuratore) Aug(usti) e[x pr]imipil(o) ; 408 p(rocuratore) Aug(usti) ex primipil(o) ; 409 p(rocuratore) Aug(usti) ex primipil(o) ; 411A p(rocuratore) Aug(usti) ex prim[i]pi[l(o)] ; 414 proc(uratore) Aug(usti) ex primipilo Senatus : 358 Senatus Populusque Romanus 3. Particularités concernant les fonctions et dignités mansuetudo : 172 egregiam ad omnes homines mansuetudinem munificentia : 172 munificentiam praebitio : 172 urgentis annonae sinceram praebitionem praesidatus : 172 ob eximiam praesidatus eius integritatem Armée 1. Légions Le[gio ---] : 328 miles l_[g(ionis) ---] Legio I Mineruia : 1 [l(egionis)] I M(ineruiae) Legio II Augusta : 50A legione II Aug(usta) Legio III Italica : 326 leg(ionis) ' Italica_ ; 327 leg(ionis) ' Italicae Legio IV : 68 centurio IV leg(ionis)* Legio XIV Gemina Martia Victrix : 348 mil(es) leg(ionis) XI' Gem(inae) Mart(iae) Victricis Legio XXII Primigenia Pia Fidelis : 347 optio ad ordine(m) 5 leg(ionis) × Primigeniae Piae Fidelis 2. Cohortes cohors [---] : 188 c[(o)h]o[(rtis) ---]C[---]S cohors A[---] : 360 g[il(es)] cohortis A[---] cohors Aul( ?) : 203 coho’(is) Ül( ?) cohors [---] Alpinae : 114 c(o)ho(rtis) [--- Al]pinorum cohors III Alpina : 145 _quin[i] ](o)ho(rtis) 5 Aljina_ cohors Gaetulorum : 187A miles c(o)ho(rtis) Gaet(ulorum) ; 187B miles c(o)ho(rtis) Gaet(ulorum) ; 189 uexillar(io) coh(ortis) Gaet(ulorum) ; 193 miles c˜(ortis) Gaetu(lorum) ; 201 coh(ortis) Gaet(ulorum) ; 204 c˜(ortis) Gaû(ulorum) ; 206 mil(iti) c(ohortis) G[_tul(orum) cohors Ligurum : 192 mil(iti) coh(ortis) Lig(urum) ; 194 miles coh(ortis) Ligur(um) ; 196 gil(es) ]i[h](ortis) Lig(urum) ; 198 miles cohort(is) Ligurum ; 202 ](o)bi(rtis) L[ig(urum)] cohors I Ligurum : 335 mil(iti) coh(ortis) I L(igurum) cohors I Ligurum et Hispanorum ciuium Romanorum : 205 uexilla ˘ (io) c(o)ho(rtis) I Lig(urum) et His(panorum) c(iuium) R(omanorum) cohors Nauticorum : 190 mil(iti) co[h(ortis)] Na[ut(icorum)] ; 191 c˜(ortis) þ(ic)o(rum) ; 195 miles coh(ortis) Naut(icorum) ; 197 coh(ortis)ˉuti](orum) ; 199 co[h(ortis)] Naut(icorum) ; 231 mi[l(itis)] duplic(arii) c˜(ortis) Naut(icorum) 3. Ailes ala [---] : 318 alae [---] ; 318 ala_ [---] ala Classiana Ciuium Romanorum : 185 [praef(ecto) al][_ Classi[[nae Ciuium Romanorum] 511 Index épigraphique général 4. Garnisons de Rome cohors I praetoria : 119 [m]iliti coho(rtis) pr(aetoriae) I cohors XIIII urbana : 24 mil(iti) coh(ortis) XIIII urb(anae) ; 341 militi [e]t tric(l)in(iarchae) coho(rtis) XIIII urbanae 5. Grades et particularités a quaestionibus praefecti praetorio : 119 [a quaestion]ibus praef(ecti uel -orum) [pr(aetorio)] 5 = centuria : 187A (centuria) Gall(i) ; 187B (centuria) Gall(i) ; 189 (centuria) Galli ; 191 (centuria) Eriponc ; 192 (centuria) Maeli“ ; 193 (centuria) Felicis ; 194 (centuria) Nigri ; 195 (centuria) Ti(berii) Iu[lii] Rest(ituti) ( ?) ; 196 (centuria) Dogcti ; 197 (centuria) Pacati ; 203 (centuria) M(arci) Decimi Lia(uris) ; 204 (centuria) Post(umi) ; 205 (centuria) Gratini ; 206 (centuria) Galli ; 252 (centuria) Iulli ; 341 (centuria) Q(uinti) Volusi Seueri ; 348 (centuria) Cla(udii) [R]epencnc 5 = centurio : 326 (centurio) ; 327 (centurio) ; 347 (centurio) ; 362 (centurio) (duo) centurio : 68 centurio IV leg(ionis)* comanipularis : 194 coman(ipularis) duplicarius : 231 mi[l(itis)] duplic(arii) c˜(ortis) Naut(icorum) emeritus : 50A emeritus ex legione II Aug(usta) ; 175 emeriti consistentes Cemenelo eques : 17 ek(ues ?) 145 _quin[i] ](o)ho(rtis) 5 Aljina_ ; 200 eques ; 269 _kues miles : 24 mil(iti) coh(ortis) XIIII urb(anae) ; 112 gcf(es) ; 114 mil(es uel iti uel itis?) ; 119 [m]iliti coho(rtis) pr(aetoriae) I ; 187A miles c(o)ho(rtis) Gaet(ulorum) ; 187B miles c(o)ho(rtis) Gaet(ulorum) ; 188 mil(iti) c[(o)h]o[(rtis) ---]C[---]S ; 190 mil(iti) co[h(ortis)] Na[ut(icorum)] ; 192 mil(iti) coh(ortis) Lig(urum) ; 193 miles c˜(ortis) Gaetu(lorum) ; 194 miles coh(ortis) Ligur(um) ; 195 miles coh(ortis) Naut(icorum) ; 196 gil(es) ]i[h](ortis) Lig(urum) ; 198 miles cohort(is) Ligurum ; 206 mil(iti) c(ohortis) G[_tul(orum) ; 231 mi[l(itis)] duplic(arii) c˜(ortis) Naut(icorum) ; 328 miles l_[g(ionis) ---] ; 335 mil(iti) coh(ortis) I L(igurum) ; 341 militi [e]t tric(l)in(iarchae) coho(rtis) XIIII urbanae ; 348 mil(es) leg(ionis) XI' Gem(inae) Mart(iae) Victricis ; 360 g[il(es)] cohortis A[---] ; 362 miles milito : 114 qui [militaui]t in P[nnunia missio : 50A missus honesta missione optio : 1 ojt(io) [l(egionis)] I M(ineruiae) ; 347 optio ad ordine(m) 5 leg(ionis) × Primigeniae Piae Fidelis ordo : 188 ord(ine) Iul(ii) C[---] praefectus alae : 185 [praef(ecto) al][_ Classi[[nae Ciuium Romanorum] primuspilus : 80 proc(uratore) Aug(usti) ex p(rimi) p(ilo) praesid(e) Alp(ium) Maritig[rÁ ; 175 proc(uratoris) Aug(usti) ex p(rimo) p(ilo) ; 406 j(rocuratore) Aug(usti) ex pr[i]mijil(o) ; 407 p(rocuratore) Aug(usti) e[x pr]imipil(o) ; 408 p(rocuratore) Aug(usti) ex primipil(o) ; 409 p(rocuratore) Aug(usti) ex primipil(o) ; 411A p(rocuratore) Aug(usti) ex prim[i]pi[l(o)] ; 414 proc(uratore) Aug(usti) ex primipilo tribunus [---] : 318 trib[uno ---] tricliniarcha : 341 militi [e]t tric(l)in(iarchae) coho(rtis) XIIII urbanae tubicen : 190 tubic(ini) uexillarius : 189 uexillar(io) coh(ortis) Gaet(ulorum) ; 205 uexilla ˘ (io) c(o)ho(rtis) I Lig(urum) et His(panorum) c(iuium) R(omanorum) Administration provinciale, municipale et locale adlectio : 209 ob insignem munificentiam adlect(o) duumuiro aedilis : 22 aed(iles) ; 345 aed(ilis) ciuitas : 9B ciuit(as) Catur(igomaensium) ; 25 decc(urionibus) ciuit(atis) Salin(iensium) ; 25 ciuit(atis) Salin(iensium) ; 31 [ci]uit(atis) [Salinien]sis ; 53 [Cemen]elo ciuita[te] ; 72 [quod ciuitat]i 512 Index épigraphique général aquaedu[c]num stru[xit ---] ; 75 ciuitas Vint(iensium) ; 76 ciuit(as) Vint(iensium) ; 77 [ciui]tas [Vinti]ensiu[m] ; 173 ciuitas Cemene[l(ensium)] ; 174 ,uiro [Sa]lin(iensium) ciuitatis suae ; 208 [fl]a[mi]nis [c]iuit[at]i[s] ; 210 fl(amini) ciui(tatis) Cemenel(ensium) ; 211 pat[r]onus III colleg(iorum) splehdidiss(imae) ciuit[n(is) Ceme–l(ensium) commentariensis : 227 comm(entariensis) Alp(ium) Map(i)t(imarum) (!) coopto : 43B patron(um) cooptar(unt) curator rei publicae : 343 curat(ori uel or)] R(ei) P(ublicae) Mar(sorum) decretum : 43A l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 99 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 173 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 184 l(ocus) [d(atus) d(ecreto)] d(ecurionum) ; 209 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 211 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 212 [d(ecreto)] d(ecurionum) ; 228 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 239 f(ocus) ^(atus) [d(ecreto) d(ecurionum)] ; 249 l(ocus) ^(atus) ^(ecreto) [d(ecurionum)] ; 258 l(ocus) d(atus) d(ecreto) [d(ecurionum)] ; 261 [l(ocus)] d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 317 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) decurio : 2 dec(urio) ; 2 dec(urioni) ; 3 decur(ioni) ; 14 dec(urio) ; 22 decurionibus ; 25 decc(urionibus) ciuit(atis) Salin(iensium) ; 43A l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 58 decu[ri]ini<s> ; 84 dec(urio) Vint(iensis) ; 88 dec(urio) Brectenus ; 99 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 120A ^_](urioni uel -is) Vc[nt(iensi)] ; 142B decul(ioni) Vint(iensis) ; 160 decu÷o ; 173 [decurio]nibus ; 173 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 174 decurioni ; 184 decurioni Cemenelensium ; 184 l(ocus) [d(atus) d(ecreto)] d(ecurionum) ; 208 decu[rionis] ; 209 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 211 ^ec(urioni) ; 211 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 228 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 239 f(ocus) ^(atus) [d(ecreto) d(ecurionum)] ; 249 l(ocus) ^(atus) ^(ecreto) [d(ecurionum)] ; 258 l(ocus) d(atus) d(ecreto) [d(ecurionum)] ; 261 [l(ocus)] d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 317 decurconib(us) ; 317 l(ocus) d(atus) d(ecreto) d(ecurionum) ; 349 ^ec(urioni) IIuir : 2 IIuir ; 3 IIuiro ; 14 IIuir ; 22 [duumu]clc ; 82A [IIu]iro ; 88 IIuir ; 173 IIuiro ; 174 ,uiro [Sa]lin(iensium) ciuitatis suae ; 174 ,uiro [For]oiuliensi ; 207 IIucr(o) ; 208 IIuir(i) ; 209 adlect(o) duumuiro ; 210 IIuir(o) ; 345 IIuir ; 365 [II]oiro IIuir munerarius : 349 IIuir(o) muh_r(ario) IIuiralis : 83 IIuirali(bus) orn(amentis) hono[r(ati)] ; 83 IIuiralis ; 142B IIucl[[li] IIuiratus : 43B ob honores IIuirat(us) et flamo“(i) bene gestos honor : 43B ob honores IIuirat(us) et flamo“(i) bene gestos ; 142B imnibus honolc\us functo incola : 70 incola Cemenef(ensis) magistratus : 84 mag(istratu) et sacerdotio functus munificentia : 209 ob insignem munificentiam adlect(o) duumuiro officiales : 173 [officialib(us)] ; 317 of[fi]cialib(us) ordo : 10 ordo Cat[ur(igomagensium)] ; 38 [or]d[o Brig(antiensium)?] ; 39 ord(o) Brig(antiensium) ; 40 ord(o) Breg(antiensium) ; 41 ordo Brig(antiensium) ; 42 ordo Brig(antiensium) ; 72 [ordo Vintien]sis ; 78 ordo Vintiensiom ; 170 ordo Cemenel(ensium) ; 171 ordo Cemen(elensium) paganus : 55 pag(ani) Beritini pagus : 50A epulauit pagum ; 237 ex pago Licirro, uico Nauelis patronus : 43B patron(um) cooptar(unt) ; 171 patrono patronus prouinciae Alpium maritimarum : 82A `lam(ini) _n jatrono jrou(inciae) Afj(ium) g[rit(imarum) ; 186A flaminis et patroni prouinciae populus : 173 populo omni ; 317 oleum populo uiris ac mulieribus primisce dedit quaestor : 22 quaest(ores) uicanus : 117 uic(ani) uicus : 237 ex pago Licirro, uico Nauelis ; 332 uic(us) Cun(tinensium ?) urbs : 173 amp[liatori ur]bis et colleg[iorum III] Métiers, artisanat, commerce [---] : 212 [col]leg(ia) [---]orum [---]l centonarius : 160 collegio fabrum utriclariorum et centonariorum 513 Index épigraphique général collegia : 317 collegiis collegia tria : 172 colleg(ia) III quib(us) ex s(enatus) c(onsulto) c(oire) p(ermissum) est ; 173 amp[liatori ur]bis et colleg[iorum III] ; 173 collegis tribus ; 211 pat[r]onus III colleg(iorum) splehdidiss(imae) ciuit[n(is) Ceme–l(ensium) faber : 160 collegio fabrum utriclariorum et centonariorum iurisprudens : 130 iurispru^[enti] lapidarius : 156 lapidari(i) Alman(t)icenses magister : 35 magister [col(legii) f]abroru[m] tignuari[orum] patronus : 160 patronus collegi(i) utriclarior(um) ; 172 patrono digniss(imo) ; 174 optimo patrono ; 211 pat[r]onus III colleg(iorum) splehdidiss(imae) ciuit[n(is) Ceme–l(ensium) ; 212 patrono [opti]go tabernarius : 174 tabernar© Saliniense[s] tignuarius : 35 magister [col(legii) f]abroru[m] tignuari[orum] uelarius : 364 uelario[s] utricularius : 160 patronus collegi(i) utriclarior(um) ; 160 collegio fabrum utriclariorum et centonariorum Particularités dignes d’être signalées 1. Âges de la vie, années, mois, jours aetas : 141 filio supra modum aetatis pientissimo ; 142A immatura aetate decepto ; 142A prima aetate [decepto ?] annus : 6 annorum [---] ; 32 an(nos) ; 34 annis ; 52 a(nnos) ; 58 a(nnos) ; 92 a(nnos) ; 93 [(nnos) ; 95 a(nnos) ; 98 a(nnos) ; 130 a(nnos) ; 131 annis ; 136 a(nnos) ; 139 annorum (duo) ; 141 a(nnos) ; 142A ann(os) ; 142A ah[n(os)] ; 152 a(nnos)* ; 208 ann(os) ; 222 ann(os) ; 227 ann(is) ; 237 ann(os) ; 238 an(nos) ; 238 ann(os) ; 248 ann(os) ; 289 an(n)is ; 336 [hh(os) ; 337 annos ; 338 an(n)os ; 339 an(n)o(s) ; 345 ann(os) ; 383 [[nnos]* ; 387 annis* bimulus : 339 bimulus dies : 31 diebus ; 32 ^(ies) ; 34 dies ; 124 d(ies) ; 141 d(ies) ; 160 qua die ; 208 d(ies) ; 215 [d(ies)] ; 222 d(ies) ; 227 dieb(us) ; 237 d(ies) ; 336 d(ies) ; 337 [die]s ; 338 diem ; 339 dies mensis : 32 m(enses) ; 34 m(enses) ; 136 m(enses) ; 141 m(enses) ; 152 m(enses)* ; 208 m(enses) ; 222 m(enses) ; 227 m(ensibus) ; 237 m(enses) ; 238 m(enses) ; 290 g_hmc\[us] ; 336 m(enses) ; 337 [menses] ; 338 menses ; 339 g_(n)m(es) 2. Épithètes et formules laudatives et affectives adfectio : 208 [ob] eius erga se adfection[em] ; 212 [ob adf]_ction(em) amantissimus : 88 amantiss(imae) amor : 227 mirae erga marit(um) amoris adq(ue) cast(i)tat(is) femin(ae) ampliator : 173 amp[liatori ur]bis et colleg[iorum III] bene merens : 44 de me bene merito ; 87 b(ene) m(erenti) ; 105 bene m[erenti] ; 121A bene me[r]enti ; 143 bene merenti ; 200 h(eres) b(ene) m(erens) ; 244 b(ene) m(erenti) ; 251 be– mereœi ; 337 bene merenti ; 365 bene [mer]enti ; 386 [bene] «ren* bene merentissimus : 12 bene merennismcmo bene meritus : 174 bene merita ; 351 b(ene) m(eritis) carissimus : 4 carissimae ; 43A carissimae ; 83 carissimo ; 88 carissimae ; 94 karissimo ; 115 k(arissimae) ; 123 carissimis ; 133 ]alcms[---] ; 136 ][aris]sig[ae] ; 227 carissim(ae) ; 227 cariss(imae) ; 331 carissimo ; 338 charc[ss(imo)] castitas : 227 mirae erga marit(um) amoris adq(ue) cast(i)tat(is) femin(ae) dignissimus : 211 dcg“nissimo ; 258 [dig ?]nissim[(o uel ae)] doctissimus : 377 [d]octissim[us uel a]* dulcissimus : 88 dulcissimae ; 94 dulcissimae ; 101 ^olcissimo ; 131 dulcissim(a)e ; 514 Index épigraphique général 142B [dul]cissig[is] ; 238 dulcissimo ; 248 dulc(issimae) ; 350 dulcis(si)mo honesta : 130 hon_stae meg[oriae] incomparabilis : 142B incomparabili ; 207 incomp(arabili) ; 208 incom(pa)rab[ili] ; 214B incomparabcli integritas : 173 integritati magister : 186A pietatis eloquentiae morum magistri merens : 30 m(erenti) ; 250 digno merenti merentissimus : 26 merentissimae ; 29 merentissimo ; 82A mereh(tissimo) ; 85 merentismimo ; 86 merentissime ; 95 merentiss[i]mae ; 121B merentissim[e ; 152 mer(entissimae)* ; 215 merentissimv ; 223 merentiss(imae) ; 227 merent(issimae) ; 253 merentissimo ; 336 maerentissimae meritum : 194 posuit ob merita eius nobilissimus : 32 nob§issimo optimus : 2 optumae ; 3 optimo ; 127 iptimi ; 171 optimo ; 174 optimo ; 212 [opti]go ; 217 optimo ; 219 optimae ; 239 optig[ae] ; 312 [o]ptimi ; 352 u(iro) o(ptimo) pientissimus : 11 pient(issimae) ; 33 pient(issimis) ; 88 pientissimae ; 90 piehnissimo ; 92 pient(issimo) ; 113 pientimmcmis ; 120A jientiss(imo) ; 141 pientissimo ; 236 pientissim(a)e ; 243 pientiss(imo) ; 336 pien<en>tissimae ; 338 pientis(s)imo ; 341 pientissimo ; 342 pientissemae ; 353 pientissimae ; 377 [p]ient[issimus uel a]* piissimus : 2 piissimae ; 25 piissimis ; 44 pi<i>ssimo ; 82B [pi]cssimae ; 93 jiissimo ; 95 pi[i]ss(imae) ; 98 piissimo ; 99 jicmsimae ; 115 p(iissimo) ; 142A piissimi[s] ; 207 piiss(imo) ; 222 piissimae ; 229 piis(simae) ; 241 piissimae ; 317 piissima[e] pius : 14 piae ; 61 p[i]o* rarissimus : 235 rarissima(e) ; 240 rarissim(ae) ; 245 larissim(ae) ; 247 rariss(imae) 3. Esclaves et affranchis augusti libertus : 227 Aug(usti) lib(ertus) liberta : 244 li\(erta) libertus : 26 lib(erti) ; 143 li[b(ertus)] ; 218 l(ibertus) ; 231 lib(erto) 4. Graphies remarquables Augustus : 407 Aug{g}(ustus) ; 409 Aug{g}(ustus) castitas : 227 cast(i)tat(is) eius : 245 ieus filiis : 351 fileis maritimarum : 227 map(i)t(imarum) Pannonia : 114 P[nnunia Parthicus : 411A P{p}a[rthi]c(us) Philippus : 410A Pf(i)lip[p]us (duo) pientissima : 342 pientissemae rarissima : 235 rarissimia(e) taurobolium : 69 t[uripolium uixit : 34 uissit 5. Parentés, amitié alumna : 251 alumna alumnus : 90 alugni auia : 86 auia auus : 3 auo coniugium : 339 in con(iugio) coniux : 11 coniugi ; 12 coniugi ; 86 coniugi ; 131 coniugi ; 214B coniugi ; 219 coniugis ; 227 coniug(is) ; 337 coniugi suo ; 345 [co]niugi ; 351 co(n)iugi 515 Index épigraphique général femina : 227 femin(ae) filia : 2 f≤(iae) ; 2 fil(iae) (duo) ; 4 fil(iae) ; 6 f(iliae) (tres) ; 6 filiae ; 11 fil(iae) ; 14 fil(iae) meae ; 15 [f(iliae)] ; 43A fil(iae) ; 43A filiae ; 84 `if(iae) ; 86 (filiae) sue ; 88 filia ; 95 filiae ; 139 f(ilia) ; 152 f(iliae)* ; 207 filia ; 222 fil(iae) ; 224 fil(iae) ; 225 f(iliae) ; 228 [f(iliae)] ; 230 f(iliae) ; 236 fi(liae) ; 236 filia ; 248 filiae ; 249 fil(iae) ; 277 filia ; 329 f(iliae) ; 329 f(ilia) ; 336 filiae ; 337 f(ilia) ; 345 `(ilia) ; 351 f(ilia) ; 354 filiae ; 356 f(ilia) filius : 2 f(ilius) ; 2 f(ilio) (duo) ; 6 f(ilius) ; 6 f(ilio) ; 6 filio ; 7 fil(ius) ; 11 f(iliis) ; 11 f(ilio) ; 11 fil(io) ; 15 Ì ; 25 filiis ; 30 f(ilio) ; 32 `(ilio) ; 33 filio ; 34 filio ; 36 f(ilio) ; 36 [f(ilio)] ; 44 fil(ius) ; 44 fil(io) ; 51 filius ; 51 fil(i)o suo ; 58 `il(ius) ; 61 fili(i)* ; 65 f[ilius ?] ; 83 filio ; 88 fil(ius) ; 92 filio ; 93 filio ; 98 filio ; 107 fil(io uel -iae) ; 120A filio ; 121A fil(ius) ; 127 [f(ilio)] ; 130 `cf(io uel -ii) ; 139 f(ilio) (duo) ; 139 f(ilius) ; 141 filio ; 142A fi(lio) ; 142A filio ; 142B [filiis] ; 145 `(ilio) ; 159 f(ilius) ; 160 f(ilius) ; 162 [fili]o ; 163 f(ilii) ; 191 f(ilio) ; 192 f(ilio) ; 193 fi(lius) ; 194 f(ilius) ; 195 fil(io) ; 196 f(ilius) ; 197 f(ilius) ; 198 f(ilius) ; 200 f(ilius) ; 201 f(ilius) ; 203 [f(ilio)] ; 205 f(ilio) ; 206 f(ilio) ; 211 :l(io) ; 211 fil(io) ; 217 f(ilio) ; 218 f(ilio) ; 220 `(ilio) ; 226 f(ilio) ; 241 filius ; 252 f(ilius) ; 271 fili(i) ; 305 `(ilius uel ilio) ; 331 filio ; 335 [f(ilius)] ; 339 fili(um) ; 341 filio suo ; 345 f(ilius) ; 345 fili(i)s ; 347 f(ilius) ; 349 `(ilio) ; 351 f(ilio) (tres) ; 351 fileis ; 356 f(ilio) ; 360 f(ilius) ; 387 fil(io)* frater : 5 fratri ; 6 fratri ; 24 fratri ; 56 [fr]atribus ; 88 frat(e)r ; 186A frater ; 217 fratri ; 225 fratribus ; 253 fratri ; 329 fratri ; 336 fratres ; 338 fratri suo ; 351 `ratribus ; 356 fratri heres : 3 h<e>res ; 5 [h(eres)] eius ; 25 h(oc) m(onumentum) h(eredes) n(on) s(equitur) ; 187A h(eres) ex t(estamento) ; 188 her(es) ex test(amento) ; 189 h(eres) ex t(estamento) ; 190 h(eres) e(x) t(estamento) ; 191 Þr(e)d(es) _(x) t(estamento) ; 192 h(eres) ex t(estamento) ; 193 h(eres) e(x) t(estamento) ; 195 hered(es) ex tes(tamento) f(ecit) ; 196 h(eres) ex (testamento) f(ecit) ; 197 h(eres) e(x) t(estamento) ; 200 h(eres) b(ene) m(erens) ; 201 h(eres) e(x) t(estamento) ; 204 h(eres) ex t(estamento) ; 205 b(eres) _(x) t(estamento) ; 205 h(oc) m(onumentum) h(eredem) s(equetur) ; 210 heredes ; 228 heres ; 249 heres ; 250 heredes digno merenti ; 252 h(eredes) e(x) t(estamento) ; 328 [h(eredes) ex testame]nno (?) facer[unt] ; 335 [h]ered(es) ; 356 h(eres) ex t(estamento) ; 361 [here]des ex test(amento) infans : 101 cnfanti maritus : 29 marito ; 142B marito ; 207 marito ; 208 marito ; 219 marin(us) ; 227 marit(um) ; 238 marito ; 253 marito ; 341 marito suo ; 386 ∆rito* mater : 4 mater ; 6 matri ; 33 m(atri) ; 44 matri ; 65 [m]atri ; 88 mater ; 92 mat(er) ; 95 mater ; 99 matri ; 115 m(atri) s(uae) ; 121B gatri ; 184 g[a]ter ; 222 mater ; 222 matri ; 225 matri ; 241 matri ; 317 [ma]tri ; 336 mater ; 353 matri nepos : 3 nepos; 11 nepotibus ; 56 [ne]potibus ; 94 hepoti nurus : 11 nuribus parens : 15 [pare]ntibus ; 24 parentibus ; 113 pareœi\os ; 116 pareh[tib(us)] ; 122 par(entes) ; 123 parentibus ; 127 pal(entes) ; 139 jarentes ; 211 jarent(es) ; 237 parentes ; 258 [p][l_h[tes] ; 329 parentibum pater : 6 patri ; 33 patri ; 37 pa‡i ; 44 patri ; 61 patri* ; 82A patri ; 85 jatl[i] ; 87 patri ; 121A patri a me ; 149 pater ; 207 patri ; 229 pater ; 235 patris ; 243 patri ; 349 patri ; 350 patri ; 351 patri patronus : 231 patronus patrona : 26 patronae ; 244 [p]atronae ; 251 patronv posteri : 11 omnibus suis posterisq(ue) ; 88 et sibi pos(t)e(risque) suis ; 141 posterisque suis socrus : 2 socrui soror : 6 sorori ; 43A sorori ; 88 sorori ; 95 sorori ; 116 [s]irori\(us) uir : 352 u(iro) o(ptimo) uxor : 2 uxori ; 6 uxori ; 7 uxo(ri) ; 14 uxori ; 37 [u]rori ; 84 uxori ; 136 uxo[ri] ; 143 oxori ; 152 uxori* ; 223 uxori ; 230 uxori ; 235 uxor(i) ; 238 uxor ; 239 [uxo]ri ; 240 uxori ; 247 uxori ; 342 uxoris 516 Index épigraphique général 6. Sépultures, décès, funérailles, deuil aeternus : 245 [ut nome]n eius eter[na le]ctione celebre[tur] ; 247 ut nomen [ei]us aetern[ l_]ncih_ celebretur ascia : 227 s(ub) a(scia) ded(icauerunt) adflicto : 227 inpatientissim(o) dolore eius adflicti beneficium : 123 p(ro) o(mnibus) b(eneficiis) ( ?) celebro : 245 [ut nome]n eius eter[na le]ctione celebre[tur] curo : 3 faciendum curauit ; 341 [f(aciendum)] c(urauit) dedico : 226 d(edit) d(edicauit) ; 227 s(ub) a(scia) ded(icauerunt) defungor : 2 def(unctae) ; 44 defunctis ; 139 defunctis desolo : 227 desolat(i) dolor : 83 doloris sui solacium ; 120B sola][ium] dolori[s sui] ; 132 sol[aci]og ^oli[ris] m[ui] ; 227 inpatientissim(o) dolore eius adflicti epulo : 50A epulauit epulum : 173 [decurio]nibus et IIIIIIuiris ep[ulum] eripio : 83 erepti facio : 4 u(iua) f(ecit) ; 6 u(iuus) f(ecit) ; 7 u(iuus) `(ecit) ; 11 u(iuus) f(ecit) ; 12 `e]it ; 14 u(iuus) f(ecit) ; 28 uiua sibi fecit ; 50B f(ecit) ; 68 uiu(us) sibi fecit* ; 84 f(ecit) ; 86 fec(it) ; 86 fecit ; 88 uiui fecer(unt) ; 89 uiua sibi fecit ; 90 fecct ; 91 uiua sibi fec(it) ; 92 uiua fecit ; 95 fecerunt ; 98 fec(erunt) ; 100 `(ecit ?) ; 106 fec(it uel erunt) ; 107 fec_runt ; 108 fecerunt ; 113 fecit ; 114 [fec]it ; 120 uiua sibi [fecit] ; 121A fecit ; 121B fecit ; 127 Ý ; 132 [uiu]os s[ibi] [fe]]it ; 136 uiu(u)s fecit ; 139 `(ecerunt) ; 141 uiuus fecit ; 142B fecit ; 143 fecit ; 144 [fe]cit ; 176 [f(ecerunt)] ; 187B ui(uus) f(ecit) ; 195 h(eres) ex (testamento) fecit ; 208 fecit ; 209 fec(it) ; 214B fecit ; 218 f(ecit) d(e) s(uo) ; 219 `[e]](it) ; 225 fecit ; 227 fec(erunt) ; 238 fecit ; 241 u(iuus) {f(ecit)} ; 244 de suo fecit ; 248 fecerunt ; 257 fecerunt ; 331 fecit ; 335 fecer(unt) ; 336 fecerunt ; 337 fecit ; 340 fecerunt ; 345 [d(e)] s(uo) f(ecit) ; 350 fecit ; 354 uiuae fecit ; 386 fecit* ; 387 [f]ecit* impendium : 85 cnpendiÁ dedi[t] mediocritas : 247 oblitus medio]lc[tatis] suae memoria (mémoire) : 23 [m(emoriae) ?] ; 53 m_morc[_ ; 88 B(onae) ¦(emoriae) ; 94 gemoriae dulcissimae ; 130 hon_stae meg[oriae] ; 186A memoriae sanctissimae ; 213 memoriae (duo) ; 219 memoriae ; 227 m(e)m(oriae) ; 240 ut digne memor(ia) eius esset remuneranda ; 247 ut digne memoria eius esset remuh_ran^[ ; 289 [in] memoriam ; 333 memoriae ; 337 memoriae memoria (sépulture) : 12 `e]it memoriam in loco pereggre ; 34 memoriam posuit ; 121B megoriam fecit monumentum : 25 h(oc) m(onumentum) h(eredes) n(on) s(equitur) ; 36 b(oc) m(onumentum) p(osuit) ; 205 h(oc) m(onumentum) h(eredem) s(equetur) ; 245 [h]ic monimen[tum] i(n)stitui[t] ; 247 hoc monim[entum] instituit morior : 339 moli(tur ?) (duo) mors : 186A inmatura eius morte deceptus ; 237 immatura morte subtractae ; 238 immatura morte subtracto ; 248 immat(ura) morte subt(ractae) ; 336 quae inmatura morte decepta mulier : 317 oleum populo uiris ac mulieribus primisce dedit obito : 246 θ(bito) oleum : 160 sportulas et oleum dedit ; 173 collegis tribus et [officialib(us) et] populo omni oleum [dedit] ; 274 [---] oleum [---] ; 317 oleum populo uiris ac mulieribus primisce dedit ossuarium: 28 ossuarium ; 338 lapideum os(s)o[arium] panis : 317 recumbentibom panem et uinum praebuit paupertas : 240 quohiam paupertas est inpedimento pono : 15 pos(uerunt) ; 31 posu[it?] ; 33 posuit ; 34 posuit ; 34 memoriam posuit ; 36 b(oc) m(onumentum) p(osuit) ; 44 p(osuit) ; 54 posu[it] ; 55 pos(uerunt) ; 61 [po]suer[unt]* ; 85 posuit ; 97 po[suit] ; 101 posuit ; 116 n(itulum?) j(osuerunt) ; 123 josuerunt ; 131 posueruœ ; 149 ara(m) posueru(nt) ; 156 p(osuerunt) ; 168 [s(ua)] p(ecunia) pos[uit] ; 174 posuerunt ; 194 posuit ob merita eius ; 211 posuer(unt) ; 214A josuit ; 222 posuerunt ; 234 posuit ; 235 posuit ; 251 posuit ; 253 posuerunt ; 317 posuit ; 326 arag jisuit ; 327 [a]l[am] posuit ; 517 Index épigraphique général 332 p(osuit) ; 339 posuit ; 342 p(osuit) ; 349 s(ua) j(ecunia) p(osuit) ; 352 p(osuit) ; 353 posuit relinquo : 339 reliq[ui]t sibi : 2 s¢i ; 6 sibi ; 7 siù ; 11 sibi ; 25 sibi ; 28 sibi ; 50A sibi ; 55 sibi ; 61 s[i]b[i]*; 68 sibi* ; 83 sibi ; 84 sibi ; 88 sibi ; 89 sibi ; 120 sibi ; 132 s[ibi] ; 136 sibi ; 141 sibi ; 148 sibc ; 234 sibi sino : 193 h(ic) s(itus) e(st) ; 195 h(ic) s(itus) e(st) ; 197 h(ic) s(itus) e(st) ; 198 hic situs est ; 352 h(ic) s(itus est) ; 360 hic situs e[st] solacium : 83 doloris sui solacium ; 120B sola][ium] dolori[s suis] ; 132 sol[aci]og ^oli[ris] m[ui] ; 240 inest so solacium sportula : 160 sportulas et oleum dedit ; 317 sportulas & II diuisit item collegiis & I testamentum : 99 ex n(estamento) j(osuit) ; 114 [heres ex testa]gento [fec]it ; 126 (ex) tesn[g[ento p(osuit) ?] ; 187A h(eres) ex t(estamento) ; 188 her(es) ex test(amento) ; 189 h(eres) ex t(estamento) ; 190 h(eres) e(x) t(estamento) ; 191 Þr(e)d(es) _(x) t(estamento) ; 192 h(eres) ex t(estamento) ; 193 h(eres) e(x) t(estamento) ; 195 hered(es) ex tes(tamento) ; 196 h(eres) ex (testamento) f(ecit) ; 197 h(eres) e(x) t(estamento) ; 201 h(eres) e(x) t(estamento) ; 204 h(eres) ex t(estamento) ; 205 b(eres) _(x) t(estamento) ; 220 e(x) t(estamento) ; 228 ex testameœ(o) ipsius ; 249 ex testament(o) ; 252 h(eredes) e(x) t(estamento) ; 328 [h(eredes) ex testame]nno (?) facer[unt] ; 356 h(eres) ex t(estamento) ; 361 [here]des ex test(amento) uinum : 317 recumbentibom panem et uinum praebuit uir : 317 oleum populo uiris ac mulieribus primisce dedit uita : 240 cuius in vita t[nta obsequia fuerunt ; 247 cuius in uita tanta obsequia fuer(unt) uiuo : 32 uixsit ; 34 uissit ; 92 u(ixit) ; 93 u(ixit) ; 95 u(ixit) ; 98 u(ixit) ; 123 uiuenti ; 130 uixit ; 131 uixit ; 141 u(ixit) ; 142A uixit (duo) ; 152 uixit* ; 208 u[ix]i ; 227 uixit ; 237 u(ixit) ; 238 uixi ; 238 uixit ; 248 (uixit) ; 289 [uix]it ; 336 uix(it) ; 337 uixit ; 338 uixit ; 383 oixsit* ; 387 uixit* uiuus : 2 u(iuae) (duo) ; 2 u(iuo) (duo) ; 4 u(iua); 6 uiuae ; 6 u(iuae) (tres) ; 6 u(iuo) ; 7 u(iuus) ; 11 u(iuus) ; 14 u(iuus) ; 37 u(iuae) ; 44 u(iuus) ; 61 uiui* ; 84 uiuis ; 128 uiuus ; 143 oi[uus?] ; 214A se uiua ; 234 uiua uiuus fecit : 25 uiui fecerunt ; 83 uiui fecerunt ; 92 uiua fecit ; 187B ui(uus) f(ecit) uiuus fecit placé en début de texte : 4 u(iua) f(ecit) ; 6 u(iuus) f(ecit) ; 11 u(iuus) f(ecit) ; 14 u(iuus) f(ecit) uiuus fecit placé en fin de texte : 7 u(iuus) `(ecit) ; 28 uiua sibi fecit ; 68 uiu(us) sibi fecit* ; 88 uiui fecer(unt) ; 89 uiua sibi fecit ; 91 uiua sibi fec(it) ; 120 uiua sibi [fecit] ; 132 [uiu]os s[ibi] [fe]]it ; 136 uiu(u)s fecit ; 141 uiuus fecit ; 241 u(iuus) {f(ecit)} ; 354 uiuae fecit 7. Urbanisme, monuments, termes d’architecture aedes : 54 a_dem feccn aqua : 172 quod aquae usum uetustate lapsum requisitum ac repertum saeculi felicitate cursui pristino reddiderit aquaeductus : 72 [quod ciuitat]i aquaedu[c]num stru[xit ---] ara : 54 aram posu[it] ; 149 ara(m) posueru(nt) ; 326 arag jisuit ; 327 [a]l[am] posuit curia : 22 in curia conuocatis curo : 9B cur[an]ne ; 80 curante ; 170 curant(e) ; 174 curantibus ; 389 [p]oni curau[it] ; 394 [poni curau]it ; 397 poni curauit dedicatio : 317 o\ cuius dedicationem dedico : 9B [d]edic[an]te ; 80 dedicante intercido : 392 quae uetustate interciderat sua pecunia restituit ; 393 [quae] uetustate intercid[erat] sua pecunia restituit ; 396 quae uetustate interciderat sua pecunia restituit lapideus : 338 lapideum os(s)o[arium] opus : 85 ad quod opus ; 118 hoc ojom pes : 104 in fronne ped(es) LXXXXVII ; 138A q(uintos) (quoquo)u(ersus) p(edes) pronaus : 176 [p]lonao reddo : 172 quod aquae usum uetustate lapsum requisitum ac repertum saeculi felicitate cursui pristino reddiderit reficio : 175 scholam ueterem de suo refecer(unt) restituo : 392 quae uetustate interciderat sua pecunia restituit ; 393 [quae] uetustate intercid[erat] sua 518 Index épigraphique général pecunia restituit ; 396 quae uetustate interciderat sua pecunia restituit ; 406 [uiam uetustat(e) collabs(am) rest(ituit)] ; 407 uiam uetustat(e) col[la]bs(am) rest(ituit) ; 408 uiam [uetust]at(e) colla[bs(am) rest(ituit)] ; 409 [uia]m [uetu]s[t]ate [c]ollabs(am) rest(ituit) ; 410A restituerunt ; 411A uia[m u]etu[s]t(ate) cif[l]a[bs]a[m] lest(ituit) ; 414 uiam uetustate collabs(am) restituit scamnum : 176 ag[bitum] scamnoro[m] schola : 53 scola ; 175 scholam ueterem signum : 160 signum struo : 72 [quod ciuitat]i aquaedu[c]num stru[xit ---] titulus : 50A t(itulus) p(ublice) p(ositus) ; 116 n(itulum?) j(osuerunt) ; 131 titulum communem posueruœ uia : 406 [uiam uetustat(e) collabs(am) rest(ituit)] ; 407 uiam uetustat(e) col[la]bs(am) rest(ituit) ; 408 uiam [uetust]at(e) colla[bs(am) rest(ituit)] ; 409 [uia]m [uetu]s[t]ate [c]ollabs(am) rest(ituit) ; 411A uia[m u]etu[s]t(ate) cif[l]a[bs]a[m] lest(ituit) ; 414 uiam uetustate collabs(am) restituit 8. Inscription métrique hexamètre dactylique : 186B 9. Monnaie de suo : 44 de suo ; 50A de suo ; 55 de suo ; 175 de suo refecer(unt) ; 199 d(e) s(uo) ; 203 d(e) s(uo) ; 218 f(ecit) d(e) s(uo) ; 244 de suo fecit ; 345 [d(e)] s(uo) f(ecit) & = denarius : 317 sportulas & II diuisit item collegiis & I pecunia : 168 [s(ua)] p(ecunia) pos[uit] ; 176 sua [p(ecunia) f(ecerunt)] ; 349 s(ua) j(ecunia) p(osuit) ; 392 sua pecunia ; 393 sua pecunia ; 396 sua pecunia sestercius : 157 proc(urator) Augg * item + episcepseos chorae inferioris ; 179 [---]4 3[---] 519 Index épigraphique général 520 Tables de concordances 1 – Blanc E., 1878 – Recueil Ed. Blanc 1 2 3 4 5 6 7 8 9 11 12 13 14 15 16 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 33 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 60 61 Ed. Blanc 204 207 211 212 219 220 221 223 224 225 229 233 234 235 236 239 240 241 242 243 244 245 247 248 249 250 252 253 254 255 256 257 259 260 261 263 265 266 268 278 279 280 286 287 288 289 290 291 292 Recueil 70 69 80 78 74 72 75 77 76 402 404 405 91 90 86 94 85 84 99 89 92 104 125 144 105 108 101 96 88 149 143 142 141 122 123 128 121 127 119 117 131 135 115 114 116 138 139 58 57 521 Recueil 223 228 249 212 237 218 247 248 338 244 238 240 222 226 217 250 376 229 234 216 241 246 215 339 233 249 221 236 337 336 331 202 269 368, 369 et 378 379 188 373, 374 et 383 377 370 340 358 359 388 389 390 391 392 393 394 Tables de concordances Ed. Blanc 62 63 64 139 140 141 149 150 151 152 153 154 155 156 157 162 163 164 166 167 168 169 170 173 175 177 178 179 182 183 185 186 187 188 189 190 191 192 198 199 200 201 203 Recueil 407 408 400 153 152 71 154 156 157 334 159 162 161 163 164 167 168 170 171 172 174 186 227 398 399 200 201 205 198 194 196 199 195 231 190 191 206 335 184 173 208 317 207 Ed. Blanc 293 294 295 296 297 308 324 325 326 327 328 336 337 339 340 341 342 343 344 345 346 347 350 357 359 360 361 366 374 375 379 380 381 382 383 384 385 386 391 bis 392 393 407 408 Recueil 395 396 397 360 361 362 326 327 332 348 347 341 328 349 350 354 353 329 356 342 355 352 55 38 40 67 416 et 417 68 47 45 44 61 56 366 346 63 62 385 53 98 95 242 287 Ed. Blanc 11 12 13 Recueil 302 274 317 2 – Blanc E., 1882 – Recueil Ed. Blanc 7 8 9 10 Recueil 158 176 217 278 522 Tables de concordances 3 – CIL V – Recueil CIL V 7817 7818 7819 7819 7820 7821 7865 7866 7867 7868 7869 7870 7871 7872 7873 7874 7875 7876 7877 7878 7879 7880 7881 7882 7884 7885 7887 7888 7889 7890 7891 7892 7893 7894 7895 7896 7898 7899 7901 7903 7905 7907 7909 7910 7911 7912 7913 7915 7917 7920 7921 7922 CIL V 7929 7930 7932 7934 7936 7937 7938 7939 7940 7941 7942 7943 7944 7946 7947 7948 7950 7951 7952 7953 7956 7957 7958 7959 7961 7962 7966 7968 7969a 7969b 7969c 7970 7971a 7971b 7971c 7972 7973 7974 7975 7976 7979 7980 7981 7982 7983 8098 8099 8100 8101 8102 8103 8104 Recueil 358 359 361 361 360 362 326 327 154 332 156 157 334 347 348 159 161 162 164 163 170 171 172 227 190 191 231 195 194 196 198 199 200 341 201 205 206 335 328 184 173 174 223 228 249 207 208 349 186 317 212 218 523 Recueil 329 217 219 221 222 226 229 233 234 331 236 337 353 238 354 240 339 241 244 202 247 250 338 248 356 336 377 379 368 378 369 384 374 382 383 246 340 352 355 342 167 168 188 385 68 388 389 390 391 392 393 394 Tables de concordances CIL V 7923 7924 7925 7926 7927 Recueil 237 249 216 350 215 CIL V 8105 8106 8107 8108 8109 Recueil 395 396 397 398 399 CIL XII 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 75 76 77 78 81 82 84 85 86 87 88 89 90 91 92 5425 5427 5428 5429 5430 5431 5432 5437 5438 5439 Recueil 131 63 38 41 40 43 47 45 152 53 153 24 25 31 35 26 28 23 30 34 8 16 1 9 2 14 3 4 12 5 11 6 15 7 13 400 402 404 405 407 408 409 412 411 413 et 414 4 – CIL XII – Recueil CIL XII 310* 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 41 42 43 44 45 Recueil 416 69 55 70 149 71 72 80 74 75 77 76 78 79 405 114 119 88 142 58 84 56 85 141 62 52 122 123 108 128 89 135 143 139 92 90 86 91 105 94 138 125 115 96 98 524 Tables de concordances CIL XII 46 47 48 49 50 51 52 53 CIL XII 5702 5703 5703a 5704 5705 5706 5707 Recueil 127 95 116 121 99 144 101 104 Recueil 117 60 59 57 61 113 10 5 – Pais E., 1884 – 1888 – Recueil E. Pais 1009 1010 1014 1015 1016 1017 1018 1019 1020 1022 1023 1024 1025 1026 1027 1029 1030 1031 Recueil 361 360 327 157 347 163 227 341 223 249 207 349 350 215 219 331 353 240 E. Pais 1032 1035 1039 1042 1044 1045 1046 1047 1048 1049 1050 1051 1052 1053 1055 1056 1057 1315 Recueil 339 338 352 158 269 302 274 287 217 376 242 176 317 278 67 et 68 346 366 330 ILS 4849 5823 6759 6760 6762 7307 Recueil 70 392 174 184 157 85 ILGN 9 10 11 16 21 Recueil 39 29 32 27 113 6 – ILS – Recueil ILS 551 553 1367 3459 4664 4823 Recueil 170 78 172 156 326 347 7 – ILGN – Recueil ILGN 1 2 3 6 7 Recueil 83 351 82 345 213 525 Tables de concordances 8 – Prieur J., 1968b – Recueil J. Prieur 9 10 11 12 13 J. Prieur 14 15 16 17 Recueil 7 8 10 9 I. König 8 13 14 15 17 Recueil 409 411 412 413 414 G. Laguerre 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 108 109 110 111 112 114 115 117 118 Recueil 376 214 288 287 290 259 219 220 336 262 224 308 370 225 351 228 249 323 230 232 235 239 270 240 379 217 243 244 377 364 245 247 384 Recueil 1 2 3 4 6 9 – König I., 1970 - Recueil I. König 1 2 4 5 6 7 Recueil 400 402 404 405 408 407 10 – Laguerre G., 1975 - Recueil G. Laguerre 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 12 13 14 15 16 17 18 19 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 34 35 36 Recueil 154 155 157 159 158 348 165 163 319 169 166 168 170 181 175 182 279 179 300 275 296 268 322 292 314 276 282 301 285 286 272 273 310 526 Tables de concordances G. Laguerre 37 38 39 40 41 42 43 44 45 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 72 73 74 75 76 77 78 80 Recueil 307 254 320 297 343 184 185 318 227 269 197 192 196 202 204 193 187 189 203 252 315 316 208 210 207 209 211 160 302 223 305 258 212 176 267 283 309 274 317 213 G. Laguerre 119 120 122 123 126 127 129 130 130 bis 131 133 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157a 157b 157c 157d 158 159 160 Recueil 253 248 339 251 304 257 312 263 264 265 289 277 372 321 368 280 281 271 373 374 378 256 294 293 299 303 369 306 311 295 383 255 284 367 371 381 380 390 392 393 CIL XVII, 2 8 13 a et b 14 15 17 19 Recueil 409 411 412 413 414 400 11 – CIL XVII, 2 – Recueil CIL XVII, 2 1 2 4 5 6 7 Recueil 400 402 404 405 408 407 527 Tables de concordances 12 – ILN, Antibes – Recueil ILN II, Antibes 144 Recueil 400 13 – ILN, Digne – Recueil ILN II, Digne 1 2 Recueil 17 18 ILN II, Digne 3 Recueil 22 AE 1995, 1017 1995, 1018 1995, 1019 1996, 965 1996, 966 1997, 1010 1997, 1011 1997, 1013 2000, 846 2000, 847 2000, 848 2000, 849 2000, 850 a-b 2000, 851 2001, 1302 2002, 900 2003, 1059 2003, 1061 2004, 867 2004, 868 2004, 869 2005, 959 a-d 2006, 756 2006, 757 2006, 758 2006, 759 2006, 760 2006, 761 2006, 762 2006, 764 Recueil 406 410 413 36 415 33 65 37 134 130 124 133 120 132 360 392 157 357 50 51 324 119 137 146 386 387 363 102 216 357 14 – AE – Recueil AE 1953, 191 1964, 241 1964, 245 1971, 239 1971, 240 1971, 241 1978, 472 1981, 602 1981, 609 1983, 644 1983, 645 1983, 646 1983, 650 1991, 1168 1991, 1169 1991, 1170 1991, 1171 1991, 1172 1991, 1173 1991, 1174 1991, 1175 1991, 1176 1991, 1177 1991, 1178 1991, 1179 1991, 1180 1991, 1181 1991, 1182 1991, 1183 1995, 1016 Recueil 365 225 193 42 44 54 414 193 214 65 44 32 145 73 81 87 136 93 97 126 109 100 112 129 107 103 118 148 119 et 129 403 528 Table des cartes Carte 1 – Localisation des peuples préromains d’après les travaux de G. Barruol ............... 67 Carte 2 – Limites de la prouincia Alpium maritimarum à la fin du Ier s ............................... 67 Carte 3 – Limites de la prouincia Alpium maritimarum au IIIe s.......................................... 68 Carte 4 – Limites de la prouincia Alpium maritimarum durant l’Antiquité tardive ............. 68 Carte 5 – Territoire de la ciuitas Eburodunensium ............................................................... 72 Carte 6 – Territoire de la ciuitas Caturigomagensium .......................................................... 86 Carte 7 – Territoire de la ciuitas Rigomagensium ................................................................. 96 Carte 8 – Territoire du municipium Diniensium.................................................................... 108 Carte 9 – Territoire de la ciuitas Sanitiensium ...................................................................... 116 Carte 10 – Territoire de la ciuitas Saliniensium .................................................................... 120 Carte 11 – Territoire du municipium Brigantionum .............................................................. 138 Carte 12 – Territoire de la ciuitas Glannatina ...................................................................... 166 Carte 13 – Territoire de la ciuitas Vintiensium ..................................................................... 172 Carte 14 – Territoire du municipium Cemenelensium .......................................................... 258 Carte 15 – Voies de communications dans la province des Alpes maritimae ....................... 456 529 Table des matières Remerciements ...................................................................................................................... Avant-propos ......................................................................................................................... Bibliographie ......................................................................................................................... Introduction générale............................................................................................................. Les Alpes maritimae avant la Conquête ........................................................................... Création et évolution de la province des Alpes maritimae ............................................... La praefectura ciuitatium ............................................................................................ Du district à la province .......................................................................................... Territoire des Alpes maritimae ................................................................................ Limite méridionale ............................................................................................. Limite occidentale .............................................................................................. Limite orientale .................................................................................................. Limite septentrionale .......................................................................................... Évolution du territoire provincial aux IIe et IIIe s. ....................................................... Transfert de l’Embrunais et de l’Ubaye .................................................................. Transfert de Dinia ................................................................................................... Transfert du littoral compris entre le Var et le Loup .............................................. Unions temporaires du territoire des Alpes maritimae et d’entités voisines................ Union des Alpes maritimae et des Alpes cottianae ................................................. Union des Alpes maritimae et du territoire de Nikaia ............................................. Les Alpes maritimae durant l’Antiquité tardive ............................................................... Le droit latin dans les Alpes maritimae ............................................................................ Évolution statutaire des communautés ............................................................................. Institutions municipales .................................................................................................... Troupes auxiliaires stationnées dans les Alpes maritimae ............................................... Les voies de communication ............................................................................................ La uia Domitia ............................................................................................................. La uia Iulia Augusta .................................................................................................... La voie Littoral-Digne ................................................................................................. La voie Castellane-Briançonnet-Glandèves................................................................. Historique de l’épigraphie pour l’ancienne province des Alpes maritimes ..................... Les inscriptions ..................................................................................................................... Principes de publication ................................................................................................... Eburodunum / Embrun ..................................................................................................... Caturigomagus / Chorges ................................................................................................. Rigomagus / Faucon-de-Barcelonnette............................................................................. Dinia / Digne .................................................................................................................... Sanitium / Senez ............................................................................................................... Salinae / Castellane .......................................................................................................... Brigantio / Briançonnet .................................................................................................... Glanate / Glandèves ......................................................................................................... Vintium / Vence ................................................................................................................ Cemenelum / Cimiez......................................................................................................... Bornes milliaires ............................................................................................................... Index épigraphique général ................................................................................................... Tables de concordances ......................................................................................................... Table des cartes ..................................................................................................................... Table des matières ................................................................................................................. 530 3 4 5 23 23 25 26 28 29 29 30 30 32 34 34 37 39 39 39 40 44 47 51 54 56 57 58 59 62 64 65 69 70 72 86 96 108 116 120 138 166 172 258 456 491 521 529 530